Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE X

En pays allemands.

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Les Gemeinschaften. - P. Smith à Berlin, en Hollande, à Bâle, Zurich. - Le musicien Gebhardt. - Assemblées de Carlsruhe, Stuttgart, Barmen. - Le Dr Fabri. - Christlieb. - Warneck.

En Allemagne aussi, on se préoccupait vivement des mouvements religieux anglais qui se rattachaient aux noms de Moody, de Pearsall Smith, de Boardman. De nombreux pasteurs et chrétiens allemands s'étaient rendus aux réunions d'Oxford et, à leur retour, ils avaient défendu le mouvement par la parole et par la plume.

Dans le pays de Luther, comme ailleurs, on soupirait après une plus grande spiritualité ; on sentait que pour avoir puissance sur le monde il ne suffisait pas d'endosser l'armure de la science, de multiplier les oeuvres, mais qu'il fallait être débarrassé des souillures d'une mauvaise conscience et rempli des forces de Dieu.

Si, en pays anglo-saxon, c'était avant tout le Méthodisme et les milieux influencés par lui qui étaient demeurés les dépositaires des doctrines de sanctification, en pays allemand, c'étaient les Gemeinschaften, ces cercles de piété, demeurés comme un levain dans les Églises officielles et dont la fondation remontait au pieux pasteur Spelier (1), qui travaillaient avec un succès variant selon les temps et les lieux, à la réalisation pratique de l'Évangile intégral. Tantôt parmi les « piétistes » le besoin de sanctification se refroidissait - exactement comme dans les milieux américains et anglais - puis survenait un réveil et il se rallumait avec intensité. Tantôt le mouvement allait à l'extrême et des manifestations inquiétantes de perfectionnisme se manifestaient. Toujours est-il que les Gemeinschalten, en restant fidèlement attachées à l'oeuvre de Jésus-Christ - justification et sanctification - en gardant le respect de l'Écriture, ont fait à l'Allemagne un bien immense. Elles y ont développé une vie spirituelle intense et, sous leur influence, la mission intérieure et extérieure a pris un développement considérable. Les quatre volumes de L. Tiesmeyer (2) sont remplis des mouvements de réveil dont les diverses contrées. de l'Allemagne sont devenues les bénéficiaires par leur moyen.

En regardant vers le passé, les propagateurs allemands du mouvement d'Oxford aimaient à mentionner deux hommes qu'ils considéraient un peu comme leurs ancêtres spirituels : Arndt et Tersteegen.

Jean Arndt, né en 1555, s'est fait connaître surtout comme l'auteur du « Vrai Christianisme ». Il s'est efforcé de ramener dans les âmes la foi vivante, la piété pratique et féconde et de montrer à ses lecteurs et auditeurs ce que signifie la parole de l'apôtre : « Je ne vis plus moi-même, mais Christ vit en moi. » Il a eu de nombreux disciples parmi les pasteurs et les théologiens évangéliques.

Tersteegen, né à Meurs (Westphalie) en 1677, insistait aussi sur la présence de Jésus-Christ en l'homme. Il signa de son sang, dans l'un de ses vers - il était poète et musicien - la résolution de se consacrer à Christ comme au fiancé de son âme. Ses cantiques et ses écrits se répandirent largement et exercèrent une grande influence (3).

En 1874, l'évangéliste Baedecker, un chrétien anglais zélé et puissant, dont le plus beau titre était d'avoir été surnommé « l'apôtre des prisons russes », avait travaillé avec un plein succès en même temps que lord Radstock à l'évangélisation de Berlin sous les auspices de plusieurs pasteurs dévoués et vivants, en particulier des deux prédicateurs de la cour, Baur et 0. Pank.

Aux réunions de prières de janvier, en 1875, il y eut foule et un esprit remarquable d'intercession se manifesta. À la fin de la semaine, dans la chapelle des Moraves, Baur demanda aux assistants s'ils voulaient jurer fidélité au Père céleste pour la nouvelle année et tous de répondre : Oui ! Au même instant l'auditoire se leva et répéta spontanément le symbole des apôtres. Beaucoup de chrétiens adressaient à Dieu de ferventes prières pour que P. Smith vînt à Berlin.

Pendant ce temps des milliers d'Allemands, aux États-Unis, priaient pour le réveil de leur patrie et demandaient à Dieu que le mouvement d'Oxford se répandît parmi leurs compatriotes et en particulier dans la capitale. Baur, après en avoir conféré avec ses amis, invita Smith qui arriva à Berlin le 30 mars.
Dès le lendemain avait lieu la première réunion chez le comte Egloffstein, président de la branche allemande de l'Alliance évangélique. Il avait convoqué chez lui une centaine de personnes dont plusieurs appartenaient aux cercles les plus élevés de la société berlinoise. Bismark, dit-on, avait accepté l'invitation.

Ne sachant pas l'allemand, P. Smith dut se faire traduire. Le Dr Baedecker était revenu providentiellement à Berlin et c'est lui qui s'acquitta de cette fonction d'une manière à la fois spirituelle et intéressante : P. Smith prononçait une période et Baedecker la reproduisait brièvement en l'accompagnant parfois d'une prière ou d'une parole de son crû.

Après cette première réunion un des pasteurs très évangéliques de Berlin (4) fit des objections à P. Smith et lui donna de paternels conseils. L'Américain, tout en gardant ses convictions, accepta les conseils de très bonne grâce et avant de prendre congé implora la bénédiction du vieillard. Celui-ci étendit ses mains sur la tête de Smith qui s'était mis à genoux et dit : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse luire sa face sur toi et te soit propice ! Que le Seigneur tourne sa face vers toi et te donne la paix ! »

La séance du jeudi matin, sous la présidence de Baur, devait être décisive. C'était une conférence pastorale contradictoire dont les laïcs n'étaient pas exclus. Les journaux ne parlaient que du mouvement d'Oxford, les brochures en sens divers se succédaient, aussi l'assistance était-elle considérable. Un grand nombre de pasteurs étaient arrivés de Brandebourg, de Poméranie, de Silésie, de la Prusse rhénane. On apercevait dans l'auditoire le Dr Hegel, fils du célèbre philosophe et président du Consistoire de Brandebourg, le Dr Buchsel, super-intendant général - titre qui correspondait à celui d'archevêque dans l'Église anglicane - et par contraste, un peu en arrière, dans leurs pittoresques costumes nationaux, tout un groupe de paysans qui avaient fait en famille le voyage de Berlin pour entendre comment on peut être délivré du péché.

Smith s'adressa à cet auditoire avec un tact parfait ; s'il s'était posé en maître sa cause était perdue. Il prit l'attitude d'un enfant ; au lieu de s'étendre sur la théorie de la sanctification, il parla du mouvement de Moody en Angleterre et de celui qu'il représentait ; il rendit témoignage des grandes choses que Dieu avait faites pour lui. La discussion s'engagea. Quelques pasteurs luthériens firent divers reproches au mouvement, en particulier celui de n'accorder aucune importance aux sacrements. Jellinghaus et Le Roi décrivirent les bénédictions qu'ils avaient reçues à Oxford. Le vieux pasteur qui avait béni Smith maintint ses objections.

On attendait avec impatience les déclarations des deux grands dignitaires : Hegel et Buchsel.
Le premier remercia chaleureusement P. Smith : « Vous nous avez rappelé, dit-il, à quelle source inépuisable nous trouverons la force et la vie. »
Le second, tout en faisant quelques réserves, ajouta : « Ces derniers temps toute notre énergie s'est portée vers la politique, politique séculière et ecclésiastique, tandis que nous avons négligé la politique du coeur. Soyons attentifs aux paroles de notre frère et mettons-les en pratique. »

Le jeudi soir, comme chaque soir du reste, l'affluence était si grande qu'il fallut se rendre à la « Garnisonskirche » (5) que l'empereur accorda gracieusement. Les allocutions de Smith étaient coupées par des moments de prière silencieuse et par des chants qu'indiquait l'un ou l'autre des pasteurs assis auprès de lui. Une réunion joyeuse, fut celle que P. Smith tint à la mode anglo-saxonne parmi la population des faubourgs. Précédé d'un monsieur très bien qui agitait une cloche, l'Américain parcourut les rues en portant une grande affiche sur laquelle on lisait en grosses lettres le texte biblique sur lequel il devait prêcher.

Le vendredi nouvelle réunion de salon, cette fois chez le ministre des Affaires étrangères, de Bulow. La dernière réunion préparée pour la jeunesse fut la plus solennelle. Après les exhortations de M. Smith l'interprète Beedecker s'agenouilla pour prier et par un mouvement spontané les quatre mille personnes de l'auditoire tombèrent aussi à genoux. Après la sortie, des centaines de personnes se pressaient à la sacristie pour remercier Smith.

Mlle Toni von Blücher avait entendu dans cette réunion que le Saint-Esprit « rend clair le sacrifice que Christ demande à chacun. » Elle rentra dans sa chambre et se mit à genoux, décidée à entrer dans le royaume de Dieu par la porte étroite. « Seigneur, maintenant ou jamais ! » s'écria-t-elle. Quand elle se releva elle était devenue une nouvelle créature en Jésus-Christ et elle se mit aussitôt à travailler pour le Seigneur (6). Avec deux compagnes de la même société, Mlles von Arnim et von Bunzen, elle ouvrit une école du dimanche, distribua des traités et commença dans des salles spéciales une oeuvre d'évangélisation à Berlin.

Les correspondants de journaux suisses sont tout abasourdis par le succès de P. Smith.
« Voici un laïque, écrit l'un d'eux, un étranger ne connaissant pas la langue du pays. Il arrive dans la capitale d'un vaste empire, où l'orgueil de l'esprit est le péché dominant et, en vingt-quatre heures, des milliers de personnes l'entourent. L'empereur lui cède son église, l'impératrice et sa fille, la grande-duchesse de Bade, ont avec lui un long entretien, des hommes d'État lui ouvrent leur maison, des professeurs de l'université se mêlent aux simples artisans pour l'entendre, c'est un courant électrique qui parcourt toute la population. Comment expliquer cela ? Smith est un homme de Dieu et il répond aux besoins de milliers d'âmes, et Dieu en l'envoyant a répondu aux prières de ses enfants (7). »

« Donne gloire à ton nom, et non point à nous, écrivait le Libérateur, après les succès de P. Smith à Berlin, ni même à aucun de nos frères, ni même à aucun de ceux par lesquels tu nous as fait de grandes choses et qui ont part, à ce titre, à notre affection reconnaissante. Nous voulons que tu croisses et qu'ils diminuent ; et alors même que leurs noms se trouvent sur nos lèvres et sous notre plume, tu sais que nous appliquons à eux comme à nous la confession de ton apôtre : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que l'excellence de cette force soit de Dieu et non pas de nous. »
Mais nous admirons tes voies à leur égard, nous t'adorons pour ce que tu accomplis par eux, et la contemplation de leurs travaux et des bénédictions que tu y attaches nous rapproche de toi et nous fait du bien. »

En allant à Berlin, P. Smith avait passé par la Belgique et la Hollande. Il s'était arrêté à La Haye, Utrecht, Delft. Mais en dehors d'un petit cercle on parlait peu de ces questions. Plus tard quelques pasteurs hollandais se rendirent à Brighton. À leur retour, touchés par ce qu'ils avaient entendu, ils rassemblèrent à Neerbosch leurs collègues qui n'avaient pas eu le même privilège et leur communiquèrent leurs impressions. Un mois plus tard ils se retrouvaient à Leyde. Le soir, les réunions étaient publiques et les auditoires devinrent si nombreux qu'il fallut se transporter dans un des plus grands temples de la ville.

Un des fruits les plus remarquables de ce mouvement fut le rapprochement des différentes Églises, qui se produisit à Leyde. L'attention des chrétiens hollandais avait été détournée des questions ecclésiastiques et dogmatiques et s'était reportée sur l'appropriation du salut. « Au lieu de se nourrir de pierres, on a eu du pain », dira M. Henri Gagnebin alors pasteur en Hollande. Il écrira à propos de ces réunions :
« Le coup de grâce a été donné à tout amour-propre ; les écailles sont tombées de bien des yeux ; le fils aîné de la parabole, avec son obéissance servile et son activité triste, s'est reconnu dans le fils cadet, éloigné qu'il était lui-même du Père et de l'intelligence de son amour (8). »

De Berlin P. Smith arriva directement à Bâle pour les réunions qui eurent lieu dans cette ville du 4 au 11 avril 1875.
M. et Mme Vischer-Sarasin, M. Théodore Sarasin du Volksbole étaient entrés dans le mouvement. Un comité d'Alliance évangélique comprenant des membres de l'Église nationale, des Wesleyens et des Moraves, s'était constitué. Les Irwingiens et les Darbystes avaient refusé leur adhésion. Une invitation, signée des noms de MM. W. Ecklin, P. Kober, C.-H. Rappard, A. Vischer, F. Walz, CI. Achard, fut insérée dans la presse religieuse. Outre les indications d'ordre pratique et le programme des réunions, l'invitation contenait les affirmations suivantes :

1° La base de nos entretiens doit être la foi au Christ de l'Écriture, au Seigneur qui est notre justice et notre force.
2° Toute controverse religieuse est exclue comme stérile ; nous recherchons la vie et les bénédictions que le Seigneur a promises à ceux qui demeurent unis entre eux.
3° Notre but est de nous sanctifier dans le Seigneur avec nos frères. Que tous ceux qui prendront part à nos réunions veuillent bien ne pas perdre ce but de vue. Abstenons-nous également, en dehors des assemblées, des distractions inutiles et recueillons-nous dans le silence devant Dieu.

Les organisateurs de ces réunions avaient beaucoup prié, mais ils n'étaient pas sans inquiétudes. Jusqu'alors, dans les réunions de consécration, on s'était abstenu de mettre en vedette aucun nom d'homme. Celui de P. Smith attirait maintenant les foules. On avait appris l'accueil enthousiaste qui lui avait été fait à Berlin. L'Américain devenait une célébrité européenne. « Ce n'était pas manque d'amour qui nous faisait craindre, c'était « la crainte de l'amour », écrit Mme Rappard et elle ajoute : « Le mouvement d'Oxford a démontré dès le commencement que « Dieu donne sa grâce aux humbles. »

Ce sont ceux qui ont creusé profond qui ont trouvé les sources jaillissantes de la vie éternelle. Ceux qui ont semé avec larmes ont moissonné avec chants de triomphe. Ceux qui ont accepté la mort sont arrivés à la vie. La porte est étroite mais la liberté est glorieuse. »

Des foules sont venues à Bâle et comme partout P. Smith édifia et charma. Les Neuchâtelois étaient arrivés nombreux. On retrouve l'écho de leur enthousiasme dans le Journal religieux :
« Ce qui frappe au premier abord dans le prédicateur anglais, écrit M. Jules Paroz, c'est sa grande sérénité et sa conviction inébranlable. Quand il parle on se sent en présence d'une foi puissante qui agit sur la volonté de l'auditeur. »

Le pasteur Ecklin de Neuchâtel a été conquis :
« Smith est un homme d'action et de prière qui, sans prétendre à aucune gloire de théologien ou de réformateur, personnifie admirablement tout le mouvement actuel. Plût à Dieu que l'Église eût souvent et en maint endroit de tels hommes (9). »

M. Charles Borel, ancien pasteur, logeait avec P. Smith chez M. Sarasin-Bischof. Il nous écrit : « Pearsall Smith m'avait fait une très bonne impression. Il avait le don remarquable de placer immédiatement les âmes devant Dieu. Mais je me souviens que Mme *** qui avait à un haut degré le discernement des esprits, n'était pas sans inquiétude à son égard (10). »

« Nous n'oublierons jamais, écrit de son côté le correspondant de l'Union jurassienne, le tact parfait, l'humble simplicité, l'énergie pleine de douceur, l'affection émue et convaincante avec lesquels M. Smith s'est adressé à une soixantaine de pasteurs qu'il avait invités à un repas pour leur parler de ses convictions et des grâces extraordinaires que Dieu lui a accordées. »

P. Smith se défendait contre cette sorte d'attraction qu'exerçait sa personne :
« Supposez, disait-il, qu'un cercle d'amis soit réuni à la tombée de la nuit et qu'il entre un domestique apportant une lampe allumée ; il la pose sur la table, tout au plus lui dira-t-on merci ; personne n'aurait l'idée de courir après lui ; on resterait tranquillement autour de la lampe et tous les regards se fixeraient sur elle. »

Le péril ne fut pas conjuré ; tandis que l'hostilité tombait, que des sympathies nouvelles étaient gagnées en grand nombre, les amis de la première heure se demandaient avec angoisse quelles seraient les suites de l'exaltation dont cet homme était enveloppé et s'il n'en serait pas en définitive la victime. Ce qui n'empêcha pas les réunions de Bâle d'être spirituellement excellentes et P. Smith d'apporter une grande bénédiction.
Il était traduit par C.-H. Rappard ou J.-P. Riggenbach et même parfois par le conseiller d'État Christ.

Le thème de P. Smith dans ces réunions de Bâle a été : La consécration et la pleine confiance. « Quand un aigle, disait-il, prend son vol pour s'élever au-dessus des nuages vers le soleil, il ne se sert pas d'une aile seulement. Toi aussi, chrétien, veux-tu t'élever ? Il te faut les deux ailes de la complète consécration et de la pleine confiance. Ne sépare jamais ce que Dieu a uni. Donne tout, tout ce que la Parole et la Pensée de Dieu tiennent pour mauvais, tout ce qui à toi te paraît douteux.... Et puis crois tout ce qu'Il promet. Ne reste pas prosterné dans la poussière à ses pieds quand ton Dieu brûle de te serrer sur son coeur. »

Le dimanche à deux heures, P. Smith tint une réunion spéciale pour les ouvriers. Quinze cents d'entre eux vinrent et entendirent leur parler de Jésus-Christ un industriel, « qui sait ce que c'est que de travailler dur et de se coucher fatigué ».
Un millier de personnes assistaient à la réunion de prière de sept heures du matin. Une demi-heure avant les assemblées, tout le monde courait dans les rues de Bâle, son petit recueil vert des Hymnes du Croyant à la main, pour trouver de la place. Les plus grands locaux contenaient à peine les foules qui les prenaient d'assaut. Sankey était là, ponctuant de ses soli les appels au salut ou les moments de prière silencieuse.
Comme à Berne les objections se firent jour librement. Mais il y eut aussi d'extraordinaires rétractations.

Le pasteur Lindenmayer, de Fribourg-en-Brisgau, déclarait le jeudi au Vereinshaus, dans une réunion pastorale (11), qu'il n'avait rien reçu personnellement des réunions de Bâle et que le réveil dans son ensemble n'apportait aucun bénéfice réel à l'âme. Le vendredi, blessé d'entendre prier pour ceux qui s'opposaient au mouvement, il était parti. Le dimanche soir à cinq heures il était de retour. Au moment de son départ le vendredi, un ami l'avait supplié de bien peser ses objections devant le Seigneur Jésus lui-même. Le regard de cet ami l'atteignit profondément. Il se disait : « Ces gens possèdent quelque chose que tu n'as pas ! » À peine était-il installé dans son wagon qu'un malaise insurmontable s'emparait de sa conscience. Puis, tout à coup, il passa par une illumination intérieure. Transformé, plein de joie, il était revenu à Bâle pour rendre témoignage à son Maître. Il ne voulait plus « mettre de limites à la puissance et à la fidélité du Seigneur dans l'oeuvre de salut par laquelle les pécheurs sont transformés. »

Le culte de Sainte-Cène, présidé le dimanche dans la cathédrale par l'antistès Stockmayer, réunit une foule immense.
« Il y avait, écrit M. Jules Paroz, certainement plus de trois mille auditeurs dont la plupart sont restés pour la communion. On s'approchait de la table sainte sur quatre rangs. Le flot de fidèles a défilé pendant près de deux heures.... Je n'oublierai jamais cette communion et le sentiment de ma faiblesse et de la miséricorde infinie du Sauveur, lorsque j'ai reçu le pain et le vin au milieu de tant de frères inconnus, mais entre lesquels on sentait le lien de la communion fraternelle.... (12) »

Ces réunions de Bâle auxquelles on était venu de l'Allemagne du sud, de l'Alsace, de la Suisse, eurent un grand retentissement et contribuèrent au succès de la convention de Brighton qui allait s'ouvrir quelques semaines plus tard.
Mlle Mathilde Escher, du Felsenhof, la fille du fondateur de la maison Escher, Wyss & Cie, prit l'initiative d'appeler P. Smith à Zurich. Celui-ci présida les 12 et 13 avril six réunions, dont trois à la Tonhalle, devant une foule compacte. Il était traduit par M. de Schulthess-Rechberg.

Dans les cercles de l'Église officielle, on accusa le mouvement de se produire au seul bénéfice de la communauté méthodiste, dont le pasteur était à ce moment-là Ernst Gebhardt, un chanteur et un musicien distingué, surtout un chrétien vivant (13). Celui-ci prit une part très active aux réunions de P. Smith. Il venait de traduire en allemand les cantiques de Sankey qui paraissaient alors en Angleterre. Il les accompagnait à l'harmonium ; il les chantait en solo et les faisait exécuter à des choeurs ; il les enseignait même aux auditeurs de la Tonhalle qui en reprenaient les refrains avec enthousiasme. Il était lui-même l'auteur de nombreux chants de réveil.

Gebhardt avait été gagné au mouvement de sanctification. Il écrivait à cette époque : « Combien d'incrédulité on trouve encore chez les croyants ! Dieu conduit-Il quelqu'un au trésor de ses promesses et lui découvre-t-Il la plénitude du salut, « la bonté et la miséricorde de l'Éternel nous accompagnant tous les jours de notre vie », aussitôt le spectateur de tant de richesses s'écrie, rempli d'admiration : C'est merveilleux ! - mais il ne lui vient pas à l'esprit de faire main basse sur elles et de s'en retourner chargé de bénédictions. On se réjouit et l'on se console tant bien que mal ; on vit d'émotions et l'on reste le même ; on s'en va se plaignant toujours de sa pauvreté et de sa misère, - et il y a vraiment de quoi se plaindre quand on est trop prudent, trop orgueilleux, ou trop paresseux pour tirer en sa faveur les dernières conséquences de la rédemption (14). »

Pearsall Smith, après avoir reconnu le talent de Gebhardt dans la direction du chant d'ensemble et l'exécution des soli, le pressa de l'accompagner pendant quelques semaines à travers l'Allemagne du sud. Gebhardt y consentit. Un peu plus tard il était invité par son comité londonien à assister à la convention de Brighton. Il fit le voyage avec vingt-un « frères » méthodistes allemands qui s'y rendaient aussi. Pendant le trajet, ils chantaient ensemble de véritables choeurs sous la direction de Gebhardt. À Paris, ils exécutèrent à table d'hôte le cantique alors universellement chanté dans les milieux réveillés allemands : Jesus errettet mich jetzt.

Hört es, ihr Lieben, und lernet ein Wort,
Das euch zum Segen gesetzt,
Sprecht es mir nach, und dann sagt's weiter fort :
« Jesus errettet mich jetzt ».
 
Sind eure Sünden gleich Blut rot und schwer,
Ist das Gewissen verletzt,
0 so sprecht gläubig (vergesst es nicht mehr) :
« Jesus errettet mich jetzt ».
 
Wenn euch die Welt mit Versuchung anficht,
Satan euch nachstellt und hetzt,
So wiederholt es und fürchtet euch nicht
« Jesus errettet mich jetzt ».
 
Wenn euch die Träne der Trübsal und Not
Oftmals die Wange benetzt,
Sagt nur ganz ruhig im Anblick auf Gott :
« Jesus errettet mich jetzt ».
 
Kommt ihr dann hin zu dem finsterntz Tal,
O so sprecht jubelnd zuletzt :
« Nun geht's zur Herrlichkeit, freut euch zumal,
« Jesus errettet mich jetzt ».

L'influence du mouvement d'Oxford se fit sentir dans tout le reste de la carrière pastorale et musicale de Gebhardt.

Dans l'Allemagne du sud les ecclésiastiques se tinrent sur la réserve à l'égard de P. Smith. De Carlsruhe, Gebhardt écrit le 17 avril 1875 :
« De grandes réunions ont eu lieu ici, mais les ecclésiastiques n'y prennent aucune part (15), ce n'est que par l'influence personnelle de la famille grand-ducale que l'église principale nous a été accordée. La grande-duchesse, le frère du grand-duc et son épouse ont assisté dans la loge de la cour à toute la réunion du jeudi. Il a surgi quelques difficultés à propos du chant. Les membres du comité ne nous autorisaient à chanter que d'anciens chorals traînants. Nous avons passé outre et puis le comité a fini par trouver grand plaisir à ces nouvelles mélodies qu'il entendait pour la première fois.... »

À Stuttgart l'affluence fut très grande, les réunions vivantes ; mais comme à Carlsruhe, en dehors des pasteurs Hoffmann et Theurer, le clergé « regardait de loin ». Le prélat Kapff était favorable mais très réservé. C'est aussi par l'intervention du roi que la « Leonhardskirche » fut accordée aux organisateurs des assemblées.
« À Stuttgart, raconte P. Smith, un homme vint à moi, le visage triste et me dit :
- Oh ! monsieur, hier à votre réunion, il me semblait être au ciel ; aujourd'hui j'ai perdu toute ma joie.
- Je m'en réjouis, lui répondis-je. Il me regarda avec étonnement. Avez-vous déjà traversé un tunnel en chemin de fer ? continuai-je.
- Mais oui.
- Les rails ne sont-ils pas aussi solides dans le tunnel qu'au dehors ?
- Certainement.
- Étiez-vous plus triste en traversant le tunnel qu'au dehors ?
- Non pas. Je commence à comprendre....
- Hier vous avez fait de votre joie votre salut. Dorénavant confiez-vous au Seigneur seul et louez-le toujours que vous soyez joyeux ou triste. »

Il y eut beaucoup de chrétiens vivifiés dans le grand-duché de Bade, au Wurtemberg. Les cercles pieux furent réveillés et réchauffés. Le directeur Thumm, de Wilhelmsdorf, s'écriait après les réunions de Carlsruhe et de Stuttgart auxquelles il avait pris part : « Ce qui s'est passé pour moi ? Mon voyage au désert a pris fin. Le Seigneur m'a rendu ma jeunesse avec la fraîcheur de sa foi et sa force triomphante, je me fais l'effet d'un miracle. »

À Francfort sur le Mein, les assemblées furent moins nombreuses ; aussi bien que le clergé officiel, les Méthodistes avaient mis Smith à l'index.
Mais c'est au Wupperthal que l'affluence et l'enthousiasme furent les plus grands.

La vallée de la Wupper dans la Prusse rhénane, avec ses deux grandes villes soeurs de Barmen et d'Elberfeld, est célèbre dès longtemps par sa piété. Les Gemeinschalten ont pris pied dans cette contrée comme nulle part ailleurs. De nombreuses dénominations s'y sont installées ; des réveils profonds y ont éclaté ; des prédicateurs vivants - tel Frédéric Wilhelm Krummacher - ont semé l'Évangile à pleines mains dans ce pays privilégié. Depuis lors l'industrie, l'invasion d'ouvriers de toute provenance, les revendications sociales sont en voie de ramener ce petit paradis au niveau des autres contrées protestantes.

En 1875, Smith fut accueilli avec bonheur par les ecclésiastiques aussi bien que par les diverses dénominations de la région. Deux cents pasteurs assistèrent aux réunions. Smith sentit qu'il était comme porté par son auditoire. Dans l'une des rencontres, il parla durant deux heures et demie avec une puissance d'amour et une humilité auxquelles personne ne put résister. Une émotion profonde, telle que peu des assistants en avaient jamais éprouvé de pareille, s'empara de l'assemblée. Smith lui-même déclara, après la réunion, qu'il ne se rappelait pas avoir jamais parlé avec un si intime saisissement et une si franche liberté. Le Dr Fabri, le directeur de la maison des Missions de Barmen, remercia Smith d'un mouvement spontané au nom de l'assemblée, qui s'y associa par un « amen » retentissant (16).

L. Tiesmeyer, l'historien très évangélique des réveils allemands, a entendu P. Smith à Barmen. Il n'éprouve pas une tendresse particulière pour le mouvement d'Oxford, et pourtant voici ce qu'il dit :
« Une après-midi Smith parlait, d'après 1 Jean I, 4-7, de la « joie parfaite » et du « sang de Jésus qui purifie de tout péché». Il y eut dans son discours des paroles vraiment empoignantes. Quand il eut fini il invita l'auditoire à prier à genoux, ce qui se fit aussitôt. Dans une autre église de Barmen, je l'entendis dire: « Je n'ai pu apprendre qu'une seule phrase allemande; mais elle suffit à me rendre heureux toute ma vie et à me conduire à la gloire éternelle. Cette phrase c'est : Jesus errettet mich jetzt ! »

C'est à Barmen aussi que Smith employait cette comparaison : « Les époux ne recommencent pas chaque jour la cérémonie de leur mariage: ils se marient une fois, et puis envisagent la chose comme bien et dûment accomplie quand bien même, au cours de la vie, l'union devient toujours plus étroite. Je me suis offert à Dieu une fois en sacrifice vivant, je ne l'oublie jamais. Puis je complète mon sacrifice, je me donne sur des points nouveaux, sans remettre perpétuellement en question ma consécration initiale. »

C'est là dans cette série de réunions que le professeur Christlieb fut gagné à la pensée profonde de la sanctification. Sans doute il y avait des choses dans « l'américanisme » de Smith qu'il avait de la peine à accepter. Il disait par exemple : « C'est naturel que nous soyons un peu méfiants contre ce qui est nouveau et étranger et ce qui ne correspond pas à notre culture ecclésiastique et théologique. Mais si nous consentons à ne pas toujours mesurer les autres à notre propre mesure, nous arrivons à reconnaître qu'il peut certainement venir quelque chose de bon de ce mouvement. »

« Il est excellent, disait-il encore, que nous soyons pressés de faire la révision, je ne dis pas de nos confessions de foi, de nos conceptions, mais de notre vie personnelle, de notre homme intérieur, en nous plaçant tout entiers devant Dieu. Au contraire du sentiment naturel qui s'imagine si volontiers posséder déjà tout ce dont il a besoin, il est salutaire de chercher dans l'humiliation et avec l'Esprit de Dieu les points sur lesquels nous avons encore à croître. »

Le Dr Fabri rend le meilleur témoignage à la personne de P. Smith :
« Ce n'est pas seulement un homme d'une amabilité charmante, mais d'une profonde et vraie cordialité et d'une confiance filiale et forte dans le Seigneur. Ses qualités m'ont rempli d'amour et de vénération pour lui.... Je me suis expliqué sur divers points avec P. Smith, écrit-il à la Neue evangelische Zeitung, dans un entretien des plus fraternels. P. Smith me déclara que c'était une vérité essentielle, une bienheureuse expérience de sa vie qu'il était appelé à proclamer, mais il convint que l'Écriture - comme je le lui faisais remarquer - contient beaucoup d'autres vérités importantes ; il ne veut nullement leur porter atteinte. »

Cependant, Fabri, dans cette même lettre, affirme que ni l'enthousiasme qui s'est manifesté aux réunions de Barmen, ni le contact personnel avec P. Smith n'ont fait tomber toutes ses réserves de fond à l'égard de ce qu'il appelle « les lacunes de l'enseignement doctrinal de P. Smith, le manque d'une solide exposition théologique et biblique, et l'espèce d'excitation méthodiste qui se fait jour dans ce mouvement. »

Et l'article se termine par ces lignes : « Je dis de tout mon coeur avec vous : Dieu veuille que le mouvement commencé ne devienne pas, dans le cercle des croyants de l'Allemagne évangélique, le signal de divisions et de disputes nouvelles ! Que l'on réussisse à en écarter ce qui est excentrique et malsain pour ne garder que le bien avec la bénédiction. Mais pour cela il faut s'abstenir de tout jugement précipité et prévenu....

Une protestation de quelques chers amis de Stuttgart, quelques passages dans les articles de l'AlIgemeine evangelische lutherische Zeitung, certaines critiques d'une feuille de Halle et d'autres appréciations risquent d'égarer l'opinion et de faire juger sans bienveillance la personne de M. Smith.
Je me joins quant au fond à la plupart des objections formulées ; je n'en tiens pas moins pour injuste et fâcheux de ne pas apprécier impartialement les bons côtés du mouvement et de ne pas se demander ce que Dieu veut nous dire et nous donner par le moyen de cette manifestation certainement digne d'attention.... »

Au milieu de toutes les appréciations qui se croisaient dans la presse religieuse allemande et de toutes les petites brochures qui s'échangeaient entre théologiens, apparut tout à coup un écrit jeune d'allures, enthousiaste, documenté, plein de sève spirituelle : Les Lettres de Brighton (17) du Dr Warneck qu'on a plaisir et profit à lire encore aujourd'hui.

D. Gustave Warneck, né le 6 mars 1834 à Naumbourg sur la Saale, tout en exerçant un ministère vivant devint en Allemagne le champion de l'oeuvre missionnaire. Il fut nommé professeur de science missionnaire à la faculté de théologie de Halle et mourut le 26 décembre 1910. Le professeur Kähler, son ami, lui a consacré une notice biographique (18) et rappelle cette parole de Warneck : « Le mouvement d'Oxford a fait de moi « un joyeux chrétien ».

Et cette conquête du réveil d'Oxford n'a pas été d'un mince profit pour les milliers de chrétiens et d'étudiants qui ont bénéficié de la piété « joyeuse » et féconde de cet homme.
Warneck n'est pas tendre dans ses lettres pour la théologie disputante et critiquante :
« De semblables réunions, dit-il (celles de consécration) sont autrement réconfortantes que celles dans lesquelles la discussion a la première place. C'est une vraie misère de constater combien la critique perpétuelle rend aveugle à l'égard de ce qui est bon et vrai et combien vides elle nous laisse. Le besoin de critiquer est tout particulièrement le péché des théologiens et je me suis senti humilié quand j'entendais P. Smith dire : « J'ai désappris deux choses : 1° à critiquer quand j'entends prêcher, 2° à polémiser quand je prêche moi-même. »

Ce n'est pas que toutes mes hésitations à l'égard du mouvement d'Oxford soient tombées, mais ma critique a appris la modestie. Je lui ai mis une muselière pour ne pas perdre, en mordant à droite et à gauche, la bonne nourriture qui m'est offerte (19)....

Je ne puis pas être entièrement objectif en parlant de ce mouvement parce que nous n'avons pas seulement entendu des paroles, mais vécu quelque chose.... Avec une puissance qui ne s'était jamais manifestée à moi de semblable manière, cette vérité s'est emparée de ma conscience à Brighton à savoir que l'homme, parce qu'il est la créature de Dieu et parce qu'il a été racheté par Christ à grand prix, est un être qui ne s'appartient plus à lui-même.... (20)

« Combien de fois nous, pasteurs, avons-nous répété, découragés : Nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ! et quand quelqu'un vient nous rendre le courage de la foi et nous aider à dire : Maître ! à ta parole - et pas autrement - je jetterai le filet, ne voulons-nous pas lui serrer la main avec reconnaissance ?

Avant d'obtenir la conversion de la masse, il faut que s'opère l'affermissement de la foi, la sanctification, l'effusion du Saint-Esprit chez les croyants et que ceux-ci apparaissent comme des flambeaux dans le monde, que les hommes voient leurs bonnes oeuvres et glorifient - non pas nous - mais le Père qui est dans les cieux. Les éléments sains du mouvement sont bien plus considérables que les autres... (21) »

Il faisait aussi ses réserves. Voici la principale :
« Je ne dis pas avec le rédacteur de l'Evangelisches Wort au sujet de P. Smith : « On ne trouve pour ainsi dire pas trace dans ses discours et dans ses expériences de cette croissance organique que Jésus a rappelée dans cette parole de Marc IV: 28 : « Car la terre produit d'elle-même son fruit, premièrement l'herbe, ensuite l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi. » Tout doit se faire pour lui par bonds, coup sur coup, tout est notoirement miracle, point de vie se développant naturellement par l'Esprit, mais toujours des actes directs de l'Esprit. » Non, je n'irai pas jusque là. Et pourtant le chemin de la patience ne semble pas connu de M. Smith ; les mots « attendre », « patience », il ne les relève jamais. Il y a pourtant les « heures de Dieu » avec lesquelles il faut compter.
À ces affirmations si nettes de « maintenant », de « réalisation immédiate » il faudrait parfois un correctif pour ne pas risquer les déceptions (22). »

Si Warneck, qui a « éprouvé » ce mouvement, en a retenu beaucoup, c'est qu'apparemment le mouvement contenait beaucoup de bon. « On ne coupe pas un pommier de son jardin, affirme-t-il avec sa bonhomie malicieuse, parce qu'il en est tombé quelques pommes aigres ; on fait le triage et on se régale des fruits excellents. »


1) Celui-ci avait lutté par le moyen de ces sociétés d'édification contre le rationalisme envahissant.

2) Die Erweckungsbewegung in Deutschland während des 19. Jahrhunderts. Verlag Ernst Röttger, Cassel.

3) On a en français : La vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ, par Gerhard Tersteegen, 196 pages. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel. 

4) Nous n'avons pas pu en savoir le nom. 

5) Église de la garnison. 

6) Ein Bote des Königs. Dr F. W. Baedecker. Leben und Wirken, p. 25.

7) Semaine religieuse de Genève, 5 et 12 juin 1875.

8) Chrétien évangélique 1875, p. 500. 

9) Journal religieux, 1er mai 1875. 

10) Lettre particulière. 

11) A quatre heures et demie de l'après-midi avaient lieu des réunions d'un caractère théologique, auxquelles on n'assistait que muni d'une carte d'entrée. 

12) Journal religieux, 24 avril 1875. 

13) Ein Sänger des Kreuzes. Bilder aus dent Leben Ernst Gebhardt von D.J. Bucher. Basel, Kober C.-F. Spittlers Nachfolger, 1912. 

14) Pages 109 et 110. 

15) Gebhardt oublie le pasteur Lindenmeyer qui s'était prononcé résolument pour le mouvement et qui le défendait avec une grande vigueur théologique. 

16) Neue evangelische Kirehenzeitung 1875, p. 326 

17) Briefe über die VersammIung zu Brighton. Hamburg 1876. Johannes Walther's Buchhandlung. 

18) D. Gustav Warneck 1834-1910. Blätter der Erinnerung. Berlin 1911, Verlag von Martin Warneck.

19) Lettre première.

20) Lettre sixième, p. 65. 

21) Lettre première.

22) Lettre dixième, p. 137, 138. 
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