Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE V

Collaborateurs de P. Smith.

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Blackwood. - Lord Radstock. - H. Varley. - Asa Mahan. - Th. Monod.


Parmi les premiers ecclésiastiques londoniens gagnés au mouvement de sanctification, il faut citer Evan Hopkins, auteur d'un opuscule sur La vie sainte (1), et Webb Peploe, vicaire de la cathédrale de Saint-Paul à Londres, qui prirent une part active aux débuts du mouvement et à la continuation de celui-ci dans l'oeuvre de Keswick.

Une sorte de comité s'était constitué autour de P. Smith. Ses membres, tous très connus en Angleterre, étaient comme les répondants devant le public de celui que beaucoup accusaient de n'être qu'un Américain exalté. Ce comité était composé de Stevenson, A. Blackwood, membre du parlement, Evan Hopkins, Markus Martin, Donald Matheson, R.-S. Morgan, T.-B. Smithies, lord Radstock et Henri Varley.

Plus tard le professeur américain, Asa Mahan, vint rejoindre ses compatriotes P. Smith et Boardman. Ne pouvant parler de tous les promoteurs de ce mouvement, nous nous bornons à présenter à nos lecteurs ceux d'entre eux qui nous paraissent à distance avoir été les plus importants.

Blackwood prononça à Brighton une allocution remarquable de sagesse et d'à-propos. Nous la donnons ici, elle suffira à montrer quel rôle pondérateur cet homme a joué dans le mouvement.
« Chers amis, en ce qui concerne la présence du Saint-Esprit dans nos coeurs, j'ai pensé que plusieurs d'entre nous sont troublés peut-être, parce qu'ils n'ont pas été baptisés de cet Esprit exactement de la même manière que tel ou tel autre de leurs frères qui ont raconté ici leurs expériences, et qu'ils ne sauraient comme eux rattacher à aucune époque précise l'entrée de cet hôte divin dans leur coeur.

Chers amis, les voies de Dieu sont très diverses, et ce serait folie de notre part que de vouloir fixer des bornes au saint d'Israël, et lui dicter le chemin par lequel il doit nous conduire dans la vie chrétienne.
Dieu agit différemment avec chacun de nous : chez les uns la conversion est soudaine, chez les autres, elle est graduelle ; chez le plus grand nombre, peut-être, il s'est fait pendant de longues années un travail lent et progressif ; puis une heure a sonné où le salut en Christ nous est apparu dans toute sa clarté, et dès ce moment nous avons pu, sans hésitation, nous compter au nombre des rachetés.

Ce qui arrive pour la première des vérités que nous avons reçues, arrive également pour les vérités que Dieu nous révèle plus tard, concernant la sanctification ou le baptême du Saint-Esprit. Parfois il agit soudainement, mais souvent aussi c'est peu à peu qu'il travaille, et fait sentir ses effets. Il nous est dit, par exemple, dans les Proverbes, que « le sentier du juste est comme la lumière resplendissante qui augmente son éclat jusqu'à ce que le jour soit en sa perfection ». Cette image ne nous dit pas qu'il y ait rien de soudain dans la vie chrétienne ; car cette lumière dont il est parlé ici, nul ne peut dire à quelle heure en a lui le premier rayon. Je vous défie, qui que vous soyez, de préciser l'heure à laquelle commence l'aurore ; je vous défie de me montrer l'instant exact où l'aurore fait place au jour ; je vous défie enfin de me désigner une heure de la journée où la lumière grandisse d'une façon plus marquée. Non, tout dans cette action de la nature est calme et progressif. Nous savons que le soleil se lève ; nous savons que c'est à l'est qu'il apparaît ; mais nous ne savons exactement ni quand, ni comment son premier rayon nous atteint. C'est à Dieu qu'en appartient le secret. De même nous savons que l'Esprit vient en nos coeurs, mais quand et comment y fait-il son entrée ? C'est à Dieu seul qu'en appartient le secret.

« L'oeuvre du Saint-Esprit est souvent aussi comparée à la rosée. Or cette rosée que nous contemplons au matin, qui de vous en a vu se former, sur les feuilles ou sur la mousse, les premières gouttes étincelantes ? Quand même vous auriez passé dehors une nuit tout entière, vous n'y auriez pas réussi. Qui de vous encore a pu distinguer la goutte par laquelle commence une de ces ondées qui viennent rafraîchir la terre ? Il en est le plus souvent ainsi des expériences du peuple de Dieu, quoiqu'il y ait cependant des exemples de résultats instantanés.

Mais, en règle générale, c'est par les fruits produits en vous que vous pouvez constater la présence du Saint-Esprit. L'un de ses premiers résultats, c'est de nous faire mieux voir nos péchés. Si donc vous ne pouvez dire, avec d'autres : « Tel jour, et à telle heure j'ai senti que je recevais le baptême du Saint-Esprit », pouvez-vous du moins reconnaître que, depuis la plante de vos pieds jusqu'au sommet de votre tête, il n'y a aucune bonne chose en vous, et à cause de cet état de péché, vous détestez-vous plus que jamais vous-même ?
Sentez-vous, plus que jamais, combien Christ vous est nécessaire ?
Votre regard demeure-t-il plus que jamais fixé sur Lui ?
Avez-vous réussi à mortifier, mieux que par le passé, les oeuvres du corps ?
Avez-vous un sentiment plus vif d'être adopté par Dieu et d'être reçu au nombre de ses enfants ?
Pouvez-vous enfin, du fond de votre coeur, crier à Lui - Abba ! - Père !

Si tout cela est vrai de vous, vous avez véritablement reçu le Saint-Esprit, car ce sont là les fruits qu'il produit, et que lui seul peut produire. Mais quoi que nous ayons déjà reçu, sachons bien que nous avons encore de beaucoup plus grandes choses à recevoir ; à quelque degré que nous soyons parvenus, nous avons encore beaucoup à gravir. Dieu tient en réserve des trésors dont nous ne pouvons nous faire aucune idée, et qu'il veut nous révéler, par son Esprit, à mesure que nous serons capables de les comprendre et de les recevoir (2). »

Et tout en lisant ces paroles si spirituelles et si sages d'un homme politique, on est obligé de reconnaître que ce qui fait encore aujourd'hui la valeur exceptionnelle de l'Angleterre dans le concert des nations - malgré de graves déchéances - c'est qu'elle possède dans ses institutions une proportion plus forte que les autres peuples de ces hommes d'un courage moral à toute épreuve et d'une piété authentique.

Lord Radstock appartenait à la famille des comtes de Waldegrave. Dans sa jeunesse il s'était enthousiasmé pour les questions militaires et était parvenu au grade de lieutenant-colonel dans le corps du Middlesex. À la suite d'une crise de conscience, il se consacra tout entier, dès 1866, à l'évangélisation. Il fit de fréquentes tournées dans les Îles Britanniques et jusque dans les colonies lointaines. Il visita l'Inde à sept reprises, annonçant l'Évangile aux natifs et aux colons anglais ; il y fonda une caisse de secours contre la famine, la plaie de ce pays surpeuplé.

Il s'intéressait aux quartiers mal famés de Londres, y créa des établissements de bienfaisance, bâtit « Conference Hall » où, pendant plusieurs années, il prêcha lui-même le dimanche après-midi, payant autant et plus de sa personne que de sa bourse, ce qui n'est pas peu dire.

En 1878 il réussit par la grâce de Dieu à provoquer un véritable réveil religieux dans la haute société russe. Il eut la joie de servir d'instrument à Dieu pour convertir le colonel Pachkoff, ami personnel du tsar, les comtes Schoulepnikoff et Korff.

Il travaillait aussi à l'évangélisation de Paris, soit en distribuant des Évangiles le matin aux balayeurs de rue, aux ouvriers qui se rendaient au travail, aux cochers de fiacre, soit en se rendant l'après-midi dans quelque salon du faubourg Saint-Germain pour y témoigner de sa foi à Jésus-Christ devant une société que son nom, ses titres et aussi sa grande largeur spirituelle lui permettaient de fréquenter. Il était de ces hommes qui peuvent pénétrer dans tous les mondes sans dommage pour leur foi ; aucun contact ne la faisait fléchir, c'est elle au contraire qui s'imposait aux autres.

Lord Radstock mourut à Paris, la main sur la Bible, à l'âge de quatre-vingts ans, le 8 décembre 1913. Son dernier message, transmis par son fils à l'assemblée à laquelle il ne pouvait plus se rendre, fut Psaume LXVIII, 29: « Ton Dieu ordonne que tu sois puissant ! »
Ce grand de ce monde et ce grand chrétien disait à la Convention de Morges, avec un sympathique accent anglais : « Oh ! je ne suis encore qu'un petit bébé dans la foi ! »

Sans avoir rompu avec l'Église anglicane, lord Radstock s'était rapproché de la fraction la plus large des Frères de Plymouth et quand, en 1874, P. Smith vint à Londres, il fut attiré d'emblée par l'élément de puissance et de vie profonde que renfermait le message de l'industriel américain, qu'il compléta et rectifia à plus d'une reprise. Il entra dans son comité, prit une part active à toutes les grandes assises du mouvement. Sa présence auprès de Smith offrait une garantie de bon sens, de sécurité et d'authentique bénédiction. Du reste en maint endroit, en Suède, à Berlin, il avait préparé le réveil de sanctification par un travail préalable d'évangélisation parmi les chrétiens qu'il relevait et restaurait et parmi les inconvertis qu'il amenait au salut. Il possédait ce double don de conquérir les âmes à Jésus-Christ et de les amener à la maturité spirituelle, précisément parce qu'il demeurait dans la sobriété, dans une humilité touchante et dans une fidélité étroite à l'Évangile intégral de Jésus-Christ.

Henri Varley, avant sa conversion, avait exercé la profession de boucher. Il commença par évangéliser ses compagnons de travail, puis il devint pasteur d'une Église baptiste en relation avec celle de Spurgeon. Il fit des voyages d'évangélisation au Canada et à New-York. Il était si extraordinairement doué pour parler aux foules que parfois, à New-York, quinze à vingt mille personnes se pressaient pour l'entendre dans l'immense hippodrome de Barnum, loué pour la circonstance.

En 1873 il fit la connaissance de P. Smith auquel il osa ouvrir son coeur et décrire ainsi son état spirituel : « Tantôt une oasis, tantôt un long espace de sable brûlant, ici une source rafraîchissante et plus loin une aridité complète ; un jour des résultats, le lendemain une défaite ; tantôt de la joie, tantôt de l'abattement ; tantôt l'esprit de prière, et puis d'autres fois une sorte d'incapacité de prier ; un jour une sympathie profonde pour les âmes qui périssent, un autre jour de l'indifférence ; tantôt une plénitude d'amour, tantôt de la froideur, une fois la paix et une autre fois la mauvaise humeur et l'irritabilité.

- Avez-vous vu se réaliser dans votre vie cette promesse : « A celui qui est ferme dans ses sentiments, Tu assures la paix, la paix, parce qu'il se confie en Toi ! » (Esaïe XXVI, 3) et cette autre parole : « Ne vous inquiétez d'aucune chose, mais en toute occasion exposez vos besoins à Dieu.... et la paix de Dieu gardera vos coeurs et vos esprits en Jésus-Christ » ? (Phil. IV, 6).
- Comprenez-vous ce que Jésus entend quand il prononce cette parole : « Je vous ai dit ces choses afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit accomplie » ? (Jean XV, 11) demanda Smith.
- Non, malheureusement.
- Et pourtant Dieu est capable de réaliser ses promesses dans la vie de ses enfants, et remarquez bien ceci : les promesses que je viens de vous citer ne sont que quelques-unes prises parmi des centaines de pareilles.

« J'étais atteint, raconte Varley. Jamais je n'avais encore été questionné de cette manière. Je n'avais jamais non plus entendu parler de ces grâces comme si elles pouvaient être réalisées constamment dans la vie. Je demandai avec une profonde inquiétude :
- Et croyez-vous donc que je puisse être vraiment transformé dans ma vie intérieure ?
- Ma communion avec Dieu, répondit P. Smith, dure depuis six ans presque sans interruption. Je ne dis pas que je n'aie conscience d'aucun péché, mais au moment même où je remarque une infidélité, je puis immédiatement me remettre en règle avec Dieu. Au milieu d'une foule d'affaires dont je suis chargé, ma vie a été et est encore maintenant une vie de joie continuelle en Dieu depuis que j'ai appris à me confier pleinement en Lui à chaque instant.

« Il me devint clair, continue Varley, que posséder une pareille force, la force de la communion de Jésus-Christ, devait être une grâce immense quand on travaille au service de Dieu et je me mis à soupirer après la source des eaux vives.

« Maintenant ces promesses je les possède, elles sont miennes. Mon affaire c'est de croire, l'accomplissement appartient à Dieu. J'ai cru, ma foi s'est élancée à la rencontre du torrent de vie qui m'arrivait du Christ glorifié et j'ai reçu de sa plénitude grâce sur grâce. O Seigneur, comment pourrai-je assez te bénir !

« En lisant le passage 2 Tim. II, 21. 22 dans lequel il est question des vaisseaux à honneur et à déshonneur, et en examinant la conclusion qu'en tire l'apôtre quand il dit : « Si quelqu'un se purifie à l'égard de ces choses-là, il sera un vaisseau honorable, sanctifié, propre au service du Seigneur et préparé pour toutes sortes de bonnes oeuvres, fuis les désirs de la jeunesse.... », je compris que la responsabilité de cette purification reposait sur moi et je renonçai à cette heure même, et dans la force du Seigneur, à tout ce qui, dans ma conduite ou mes habitudes, pouvait être douteux, afin de pouvoir, quoi qu'il m'en dût coûter, me conformer à la règle divine et posséder une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes.

« Je me suis engagé solennellement à ne plus « poser de bornes au Saint d'Israël » mais je me suis livré à Lui, avec tout ce que je suis et tout ce que j'ai afin que sa grâce me pénétrât sans plus trouver de résistance en moi et que sa force agît puissamment par moi.... »

Mlle de Niebuhr raconte qu'elle alla entendre Varley un soir dans son Tabernacle. Il montra par une image bien choisie à qui ressemblent les chrétiens qui refusent de prendre possession de leur héritage tout entier : « Supposez que j'aie reçu un magnifique domaine en partage. Des amis viennent me voir ; je sors de la loge du portier et les invite à entrer. Comment ! me disent-ils, au comble de l'étonnement, le domaine tout entier ne vous appartient-il pas ? Pourquoi demeurez-vous dans la loge du portier ? - Oui, certainement le domaine tout entier est à moi, on dit que là, plus haut, se trouve un magnifique château avec une vue splendide, mais je n'y suis encore jamais allé. Ainsi agissent la plupart des chrétiens ! »

Parlant d'Henri Varley, M. Lelièvre écrivait à l'époque :
« Son influence a été particulièrement bénie surtout dans les réunions d'évangélisation. Il vient de faire en Amérique une campagne comparable à celle de Moody en Angleterre. - J'avais entendu parler de lui, comme d'un homme rempli de foi et du Saint-Esprit. Mon attente a été dépassée. Non, je n'avais pas l'idée d'une puissance pareille !

Pour Varley, le chrétien dans son état normal est un homme en qui la divinité habite réellement, dont l'être tout entier, esprit, âme et corps a été assujetti au Saint-Esprit et est sanctifié jusque dans ses fibres. Et, véritablement, en l'écoutant lorsqu'il parle aux multitudes, en l'étudiant dans ses relations particulières, comme ce fut mon privilège de le faire, on a l'impression que c'est bien là un homme possédé de Dieu. On voit qu'il ne s'appartient pas, que tout son être obéit pour ainsi dire instinctivement aux impulsions de l'Esprit. Sa douceur et son énergie, ses tendresses pour l'âme humaine et ses puissantes indignations contre le mal, le feu de son regard et dans certains moments le rayonnement de sa physionomie, l'autorité de sa parole, la lucidité de ses expositions scripturaires et sa simplicité enfantine, tout cela fait penser au Maître et rappelle ce verset des Actes : « On reconnaissait en eux des hommes qui avaient été avec Jésus.... »

« .... À Brighton, il a été le bras droit de P. Smith. Il a eu à présider à peu près chaque jour deux « general meetings ». Tout en étant pleinement d'accord avec les frères anglais et américains sur le fond des choses, il a conservé une entière indépendance dans sa manière d'exposer ces vérités qui sont devenues la vie de son âme. Il a pris soin de ne pas se donner pour disciple d'un homme et n'a cessé de déclarer que c'est de la Bible seule qu'il relève, et que ce qu'il en tire ce ne sont pas des vérités nouvelles, mais des vérités négligées. Il a toujours évité avec soin d'employer des expressions insolites, ou de donner une grande place aux sentiments ou même aux expériences.... »

Asa Mahan est né aux États-Unis le 9 novembre 1799 et il est mort en Angleterre le 4 avril 1889, après avoir séjourné dans ce pays les quinze dernières années de sa vie. À l'âge de quatre-vingt-dix ans, il faisait profession d'avoir marché cinquante-cinq années de sa vie avec Dieu par la foi et sous la conduite de l'Esprit, presque continuellement gardé du péché conscient. Sur son lit de mort son coeur se répandait en actions de grâces et en intercessions pour l'Église. Il demandait qu'elle fût baptisée de « la puissance d'En Haut » et que Dieu « envoyât des dizaines de milliers d'ouvriers porter le message du salut jusqu'aux bouts de la terre (3). »

Cet homme de Dieu remarquable avait été élevé dans les doctrines de la prédestination calviniste la plus stricte. Plus tard, quoique converti et consacré, il se sentait incapable d'exercer la cure d'âmes d'une manière fructueuse et d'amener les membres de son troupeau à vivre la vie divine telle qu'il la voyait décrite dans l'Écriture. « Un jour, seul avec Dieu, raconte-t-il, en pleine forêt, je dis à mon Père céleste, d'une façon réfléchie et déterminée, que je désirais une chose par-dessus tout : la conscience de posséder un coeur pur à ses yeux et que s'Il m'accordait cette bénédiction-là, j'étais prêt à accepter tout ce qu'il demanderait de moi, je le dis « avec grands cris et larmes ».

« C'est dans cet état d'âme que j'arrivai à Oberlin, dans l'Ohio en 1839, comme professeur-président du collège. J'y étais en fonction depuis peu de temps, lorsqu'un travail se fit dans l'Église, partout on cherchait le secret d'une vie sainte. Un appel fut adressé au frère Finney (4) et à moi, nous demandant de traiter ce sujet spécial dans une série de réunions. Cet appel redoubla mon désir de posséder ce secret ; toute ma vie se concentra sur ce point : parvenir à cette vie sainte. C'est alors que mes ténèbres se dissipèrent et que je me trouvai dans l'éclatante lumière de la face de Dieu. Ce secret d'une vie sainte était désormais tout simple pour moi et je savais comment conduire les âmes angoissées qui le cherchaient (5). »

À lire le petit ouvrage de Mahan, déjà cité, Le Baptême de l'Esprit, il faut reconnaître cependant qu'il y a, dans la manière du professeur américain de rechercher et presque d'exiger un baptême sensible d'Esprit, quelque chose d'excessif qui a porté dans les années suivantes et dans certains milieux des fruits malsains. Il oubliait ou ignorait que chez de nombreux chrétiens le don de l'Esprit s'est manifesté non sous la forme de quelque chose qui tombe du ciel, mais par une intensité de confiance et d'obéissance, par une union plus étroite du « sarment avec le Cep », par une plus grande fécondité spirituelle.
On peut regretter aussi qu'Asa Mahan ait subi plus que les autres collaborateurs de P. Smith l'influence de Wesley - et précisément du Wesley excessif - ce qui a donné parfois à ses enseignements une teinte de perfectionnisme.

Asa Mahan n'en a pas moins fait une grande impression au cours des réunions d'Oxford et de Brighton sur de nombreux auditeurs du continent. M. M. Lelièvre en parle avec grande admiration dans l'Évangéliste :
« Ce vénérable docteur depuis quarante ans dépense ses forces à propager et à défendre, par la parole et par la plume, la doctrine scripturaire de la consécration à Dieu et du baptême du Saint-Esprit. Nous avons entendu avec édification ce grand vieillard, si plein d'énergie et de verdeur sous ses cheveux blancs. Il y avait une autorité toute particulière dans la parole de ce croyant éminent, nous apportant le résultat des études de sa longue vie, mais ce qui nous impressionnait plus encore, c'était la candeur enfantine avec laquelle ce chrétien blanchi au service de son Maître rendait témoignage à la grâce qui a renouvelé son être moral tout entier et qui a fait d'un jeune homme violent et emporté un homme dont ses amis peuvent dire qu'ils ne l'ont jamais entendu prononcer un mot plus haut que l'autre. »

Dans une réunion Mahan employait cette jolie image - « Quelqu'un à New-York fit faillite récemment, il perdit tout son avoir, mais il avait à Boston un frère possesseur de plusieurs millions qui aussitôt lui envoya une procuration pour lui permettre de continuer son commerce. Se fiant à cette signature il ouvrit un vaste magasin. Il disait à un ami : « Je suis le plus pauvre d'entre les pauvres et cependant je suis un des plus riches, car le nom de mon frère suffit à m'obtenir tout ce qu'il me faut ! »

« Lorsque je sentis la puissance de mes péchés, je me trouvai en faillite, ruiné, mais Christ me dit : Va auprès de mon Père et demande-lui en mon nom de te pardonner. Je crus à l'efficacité de son nom et je reçus le pardon.... Quand donc vous vous prosternez avec foi en l'efficace du nom de Christ, vous avez la même puissance que Lui devant le trône de la grâce.

« Frères, c'est une vie divine ; je puis dire que les jours de mon deuil sont finis ! La plénitude est à nous, tout est à nous, si nous croyons. Notre Seigneur nous a dit : Demandez ! »

Asa Mahan a contribué pour une très grande part au développement du mouvement d'Oxford par l'influence que ses enseignements ont eue sur un Boardman par exemple et sur de nombreux auditeurs et lecteurs aux États-Unis d'abord, en Angleterre ensuite. Si l'on doit faire quelques réserves sur certains de ses enseignements, il faut reconnaître que la vie spirituelle qui rayonnait de toute sa personne était puissante.

Mais nous avons hâte d'arriver au principal collaborateur de P. Smith, M. Théodore Monod. Neveu d'Adolphe Monod, son nom, sa famille, sa position de pasteur à Paris, sans parler de sa piété et de son talent, lui font une place à part dans ce réveil. Pearsall Smith était américain, la piété anglo-saxone, surtout encore celle qui est de nuance yankee, n'avait pas très bonne presse dans les milieux protestants de France, de Suisse ou d'Allemagne.

L'entrée de Théodore Monod dans le mouvement fut comme une garantie de sagesse et procura au réveil d'Oxford ses lettres de grande naturalisation dans les Églises de langue française. Mais surtout Th. Monod fut comme le traducteur en clarté, en logique, en langage psychologique des pensées de P. Smith. Parlant admirablement l'anglais, Monod précisa, devant les Anglais eux-mêmes, les bases du mouvement. Tel pasteur allemand, qui ne voyait pas clairement d'où partait ce mouvement et où il conduisait, Warneek par exemple, rendra hommage « à la simplicité et à la profondeur, à la clarté et à la chaleur, à la précision et à l'enthousiasme harmonieusement unis » du pasteur parisien.

À Paris, lors des réunions de juin 1874 dont nous avons parlé plus haut, il avait, comme Varley à Londres, ouvert son coeur à P. Smith.
- Une chose me trouble, disait-il humblement, c'est qu'il y a encore en moi des péchés que j'aime et dans lesquels je me complais.

À quoi l'Américain n'avait répondu que par ce seul verset de l'Écriture : « Reconnaissez que vous êtes morts au péché. »
Cette parole atteignit la conscience de Monod qui la médita longuement. « Est-ce là une chose praticable, se demandait-il, est-ce ainsi que nous devons combattre le péché ? » Il essaya sincèrement du moyen indiqué et découvrit que rien n'est plus vrai. En 1875, M. Monod publia, dans le Libérateur d'abord, le journal du mouvement d'Oxford qu'il rédigeait en langue française à Paris, puis dans une brochure tirée à part (6) une défense du mouvement sous forme dialoguée dans laquelle apparaît le vivant témoignage de l'auteur :

« En Jésus-Christ, dis-je à mon contradicteur - c'est Monod qui parle - Dieu nous a donné la grâce qui sanctifie, comme il nous a donné la grâce qui justifie ; nous devons nous approprier l'une et l'autre par la foi.

Est-il nécessaire de vous citer la parole du prophète annonçant le Sauveur et en lui « la justice et la force » (Esaïe XLV, 24), ou celle de l'apôtre déclarant que Jésus-Christ a été fait de la part de Dieu pour nous, « sanctification » aussi bien que « justice » (1 Cor. I, 30) ?
Faut-il vous rappeler que vous avez été créés en Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres (Ephés. II, 10) ;
- que Dieu nous a bénis, en lui, de toute bénédiction spirituelle (Ephés. I, 3) ;
- que s'il s'est donné pour nous, c'est afin de nous purifier (Tite II, 14), nous retirant du présent siècle mauvais (Gal. I, 4) ;
- que s'il a porté nos péchés en son corps sur le bois, c'est afin qu'étant morts au péché nous vivions à la justice (1 Pierre II, 24) ;
- que s'il est venu nous bénir, c'est en retirant chacun de nous de ses iniquités (Actes III, 19-20) .... il faudrait citer la Bible entière.

Toutes ces déclarations, d'ailleurs, ne sont-elles pas renfermées dans cette seule parole du Sauveur : « Je suis la vie » (Jean XIV, 6) ?
La vie, c'est-à-dire Dieu se donnant à nous en son Fils unique : « Celui qui a le Fils a la vie sans mesure et sans terme, « la vie éternelle » (1 Jean V, 11-12).
Que celui qui la désire la prenne, « sans qu'elle lui coûte rien (Apoc. XXII, 17) ». Vouloir c'est la première condition ; puis, croire ce que Dieu dit et prendre ce que Dieu donne.

- Quand vous avez fait cela vous-même (excusez mon insistance, mais j'ai besoin que vous précisiez, la question en vaut la peine), c'était sans doute sous l'influence d'un appel entraînant dans quelque réunion spéciale ?
- Non ; c'était dans la solitude, à la suite d'une paisible après-midi passée à ma table de travail.
- Et tout à coup il vous est survenu un élan d'enthousiasme ?
- En aucune façon, j'étais très calme, mais profondément sérieux et absolument déterminé.
- Déterminé à quoi ? En quoi a consisté cet acte décisif, dont vous paraissez avoir gardé un souvenir si net ?
- Il a consisté, en somme, à dire à Dieu : « Je suis à toi. »
- Rien de plus ? Mais vous lui avez dit cela cent fois ?
- Mille fois, et davantage ; mais il y avait de nouveau, cette fois-ci, l'entière sincérité et l'entière confiance.
- Vous vous calomniez vous-même.
- Hélas ! non. Je ne prétends pas qu'il n'y eût, dans ma vie chrétienne antérieure, ni sincérité ni confiance ; mais cette sincérité voulait sans vouloir, cette confiance croyait sans croire. Je me donnais à Dieu, tout en me réservant en bien des choses la libre disposition de moi-même.... comprenez-vous ?
- Je ne vous comprends que trop facilement. Eh bien, après cette suprême prière, ce réel abandon de vous-même entre les mains de Dieu, que s'est-il passé ?
- Rien d'extraordinaire ; une demi-heure après je prenais part au repas de famille, très tranquillement. Mais j'éprouvais un singulier mélange de sécurité et de tremblement, de surprise et de reconnaissance, ce n'était pas un vif sentiment de la présence du Seigneur, mais plutôt une expérience continue de sa fidélité à garder ce que je lui avais confié ; c'était.... comment vous décrire cela ?... l'étoile du matin se levant à l'horizon, le pâle et doux rayon d'une nouvelle aurore.... des impressions qui, après tout, rappelaient à s'y méprendre celles des premières heures de ma conversion ; seulement je savais mieux, cette fois, et avec quel Sauveur j'avais à faire, et avec quel pécheur Il avait affaire....
- Et le lendemain ?
- Le lendemain ce fut la même chose.
- Il fallut vous donner à Dieu de nouveau ?
- Pas précisément ; mais ratifier ce que j'avais fait, continuer à lui dire : « Je suis à toi », et agir en conséquence.
- Ah ! agir en conséquence ; il y a donc, en définitive quelque chose à faire ?
- Je ne l'ai, certes, jamais contesté.
- Et qu'entendez-vous par là ?
- Tout d'abord je dois continuer à croire que Dieu a accepté ce que je lui ai donné - donné, ne l'oubliez pas, alors qu'il me l'avait lui-même demandé : « Mon fils donne-moi ton coeur » (Prov. XXIII, 26) ; - je dois croire que, l'ayant accepté, il le garde, il en prend soin, il se charge de tout ce qui me concerne, soit pour l'âme, soit pour le corps. Dans cette confiance, je dois lui demander toute lumière, toute force, toute délivrance, toute bénédiction, avec la paisible et ferme assurance d'être exaucé. Je dois tenir mon regard attaché sur le Sauveur, pour être, de moment en moment, dirigé dans le chemin de l'obéissance.
- Je dois résister à la tentation, assuré d'en trouver l'issue (1 Cor. X, 13) ;
- Je dois accepter, sans murmure et sans crainte mais non pas sans douleur et sans larmes, les afflictions, même les plus extrêmes (et à plus forte raison supporter avec patience les petites contrariétés de chaque jour), étant « plus que vainqueur en celui qui nous a aimés » (Rom. VIII, 37) ;
- Je dois vivre pour la gloire de Dieu (1 Cor. X, 31) et le bien de mon prochain (Rom. XV, 2).
- Je dois n'oublier jamais que j'ai crucifié la chair avec ses affections et ses convoitises (Gal. V, 24), et cela parce que mon vieil homme a été crucifié avec Jésus-Christ, afin que le corps du péché soit détruit, et que je ne serve plus le péché (Rom. VI, 6) ;
- Je dois, enfin, demeurer incessamment dans la prière (Ephés. VI, 18 ; 1 Thess. V, 17) et me nourrir de la Parole de Dieu, au moyen de laquelle Dieu me fait connaître sa vérité, sa volonté, et révèle à mon âme Jésus lui-même, par le Saint-Esprit.
- Laissez-moi être indiscret jusqu'au bout. Votre conscience est-elle toujours sans reproche ?
- Hélas ! il s'en faut bien, et vous n'avez pas besoin de me le demander pour le savoir.
- À la bonne heure ! c'est là que je vous attendais.
- On dirait presque que mon aveu vous fait plaisir ; mais il n'excuse, croyez-le bien, ni mes chutes, ni les vôtres, dont il n'est pas une qui ne doive nous affliger, comme elle contriste l'Esprit de Dieu.
- Je ne dis pas non ; toujours est-il que votre système s'écroule, car je ne vois pas en quoi consiste l'avantage pratique que vous en retirez, puisque, aussi bien, vous n'êtes pas délivré du péché.
- Mon cher ami, quand il n'y aurait pas sur la terre, quand il n'y aurait jamais eu une seule âme qui fût arrivée à saisir et à conserver dans sa plénitude le salut qui lui a été donné en Jésus-Christ, cela ne retrancherait rien à cette plénitude ; cela prouverait seulement que la foi de l'homme a été jusqu'ici trop petite pour saisir toute la grâce de Dieu.

S'il reste quelque incrédulité ou quelque mauvaise volonté dans nos coeurs, il ne s'agit pas de nous résigner à la désobéissance en la déclarant inévitable, mais de nous en accuser, de nous en humilier, et de faire au péché, au moindre péché, une guerre d'extermination. En vue de notre succès dans cette bonne guerre, la conception de la vie chrétienne que j'ai essayé de vous présenter d'après l'Écriture est d'un avantage incalculable ; pour ce qui me regarde, je puis vous dire, puisque vous m'interrogez, que mon espérance actuelle diffère de celle qui l'a précédée autant qu'un ciel bleu où passe quelquefois un nuage diffère d'un ciel gris où l'on aperçoit çà et là un coin bleu.
Je puis vous dire aussi que la moindre transgression me cause plus de surprise, de douleur et de honte que ne le faisaient des péchés beaucoup plus nombreux et plus graves.
Vous m'accorderez que c'est quelque chose. Ai-je besoin d'ajouter que si je retrouve la paix, ce n'est qu'au pied de la croix, en confessant et en abandonnant mon iniquité ? Ah ! béni soit Dieu de ce que, « si quelqu'un a péché, - (nous sommes accoutumés à entendre dire : « puisque les chrétiens pèchent continuellement » ; mais, pour l'apôtre, le péché est l'exception) si quelqu'un a péché nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste » (1 Jean II, 1).

Ces paroles se trouvent dans une lettre dont l'auteur définit l'objet en ces termes : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point ». Ne pas pécher (1 Cor. XV, 34), voilà notre loi, notre but, et ce que nous devons attendre de la fidélité de Dieu (1 Thess. V, 23, 24). Au contraire s'attendre à tomber, c'est tomber infailliblement ; c'est, pour ainsi dire, être tombé par avance.... (7) »

M. Théodore Monod fut aussi un des poètes du mouvement ; nombreux sont les cantiques des Hymnes du Croyant, qu'il composa et qui passèrent ensuite dans nos modernes recueils de chants. Rappelons parmi les plus connus : Ah ! donne à mon âme .... ; C'est mon joyeux service .... ; J'ai trouvé, j'ai trouvé la voie.... ; Sur toi je me repose.... ; Vaillants soldats de Jésus-Christ.... etc.

Reproduisons des vers moins connus de Francis Ridley Havergal que M. Monod a admirablement transposés en français :

SANS CHRIST
« Vous étiez en ce temps-là sans Christ. » Eph. II, 12.
Que ferais-je sans Toi, Sauveur plein de clémence
Par ton sang précieux à grand prix racheté,
Tes mérites parfaits sont ma richesse immense
Mon espoir pour le temps et pour l'éternité.
 
Que ferais-je sans Lui ? Les trésors de ce monde
Ne sont rien à mes yeux, auprès de Jésus-Christ ;
Mais plus il verse en moi sa paix pure et profonde,
Plus je voudrais en vous voir les fruits de l'Esprit.
 
Pourquoi vivre sans Lui ? Tout près de vous il passe,
Il n'attend qu'un soupir pour vous prendre en ses bras ;
Attendra-t-il toujours ? Il veut vous faire grâce....
Et vous, pauvre égaré, ne le voulez-vous pas ?
 
Que ferez-vous sans Lui ? Dans sa bonté suprême
Il s'est offert pour vous, sa force est votre appui ;
N'avez-vous pas besoin d'un Sauveur qui vous aime,
Et qui vous aimera demain comme aujourd'hui
 
Que ferez-vous sans Lui dans l'amère détresse,
Quand un brouillard épais voilera le chemin,
S'il vous faut porter seul le poids qui vous oppresse,
Et n'avoir pas un guide à qui donner la main
 
Vivre encore sans Lui, ce serait impossible,
Si vous saviez quels fers vous tiennent attaché,
Si vos yeux dessillés voyaient le mal terrible
Qui vous mène à la mort, salaire du péché.
 
Que ferez-vous sans Lui, lorsqu'une main glacée
Vous poussera tremblant vers l'abîme inconnu
Quelle voix vous dira - « La mort est terrassée,
Et tu seras vainqueur, par mon bras soutenu » ?
 
Que ferez-vous sans Lui, quand le souverain Juge
Qui sait tout, qui voit tout, qui ne fait point d'erreur,
Qui vous avait en vain offert un sûr refuge,
Sondera les derniers replis de votre coeur ?
 
Que ferez-vous sans Lui, quand la porte fermée,
Vous vous consumerez en stériles efforts,
Du céleste banquet la lumière embaumée
Arrivant jusqu'à vous dans la nuit du dehors ?
 
Mais avec Lui, mon frère, avec Lui, c'est la vie !
C'est tout ce qu'il nous manque et tout ce qu'il nous faut ;
C'est le flot débordant d'une joie infinie,
Paix parfaite ici-bas, bonheur parfait là-haut !
 
Que ferais-tu sans Lui ? Pourquoi rester rebelle
À la voix qui t'invite et te dit : « Viens à moi »
Ta pauvre âme a besoin de ce Sauveur fidèle,
Et Lui, grâce ineffable, il a besoin de toi !

« Et puisqu'il a besoin de toi, consens à ce qu'il fasse de toi un instrument parfait », tel sera en raccourci le contenu du message de M. Monod.


1) Traduit en allemand chez P. Kober. C.-S. Spittlers Nachfolger, Bâle, 50 pfen.

2) Un Printemps spirituel, p. 191-194. 

3
) Voir Le Baptême de l'Esprit, par le rév. Asa Mahan. Traduit de l'anglais par C. Challand, pasteur, Genève, 1890. 

4) Mémoires de Finney, Genève 1895, p. 243-245.

5) Ibid., p. 122-123.

6) De quoi il s'agit. Quelques mots sur le mouvement d'Oxford. Paris, J. Bonhoure et Cie. 

7) Libérateur, 1875, p. 92-100 ; 113-114. 
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