Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III

W.-E. Boardman

-------

Le jeune homme. - Études théologiques. - Consécration à Dieu. - Pendant la guerre. - Promoteur de sanctification. - Unité de vues de Boardman et de P. Smith. - En Suède. - Guérison par la foi. - Témoignage après la mort. (1)


C'est pour une très grande part à l'activité et à la personnalité du rév. W. E. Boardman qu'est dû le développement du mouvement de sanctification aux États-Unis et en Angleterre parmi les chrétiens de toutes les dénominations. Sans occuper le devant de la scène comme P. Smith, il a été l'une des plus grandes figures du mouvement d'Oxford.

William Edwin Boardman naquit le 11 octobre 1810 à Smithfield, dans l'État de New-York. Il était le deuxième de quatre frères et appartenait à une famille laborieuse. De bonne heure il entra en apprentissage de commerce et vers sa dix-huitième année, après une période de scepticisme, il passa par une conversion profonde et définitive : « La lumière se fit en moi, dit-il, mon bonheur était tout en Jésus, j'étais rempli de son amour, mon fardeau avait disparu. Je compris que j'étais converti, mes yeux s'étaient ouverts, ma langue s'était déliée, et lorsqu'un soir, par une belle nuit étoilée, regardant en dehors de moi, je reçus dans mon coeur le sceau de Dieu et la conviction que Jésus me préparait dans son royaume la meilleure place qui me convînt, je ne pus que m'écrier : A Lui toute gloire à jamais ! »

Boardman se consacra alors au saint ministère. Il fit des études de théologie, interrompues, il est vrai, par un retour momentané aux affaires. Sa jeune femme, d'abord frivole et mondaine, se convertit aussi et, en 1840, ils étaient entrés tous les deux au service de Dieu. C'est dans un coin perdu de l'Illinois, à Potosi, où ils annonçaient l'Évangile tout en s'occupant encore de commerce, qu'ils trouvèrent l'un et l'autre, en 1842, ce qu'ils appelèrent « la bénédiction ».

En lisant les Mémoires de James Brainerd, l'apôtre des Indiens au Canada, les expériences de Finney, celles d'Asa Mahan, ils décidèrent qu'eux aussi poursuivraient la réalisation de toutes les promesses de Dieu et, au mari du moins, ni les jeûnes, ni les prières ni les renoncements, ni les sacrifices ne coûtèrent pour atteindre ce but. Il est vrai que ce fut la jeune femme qui, par une confiance plus simple, y parvint la première : « Que de fois, raconte-t-elle, avais-je demandé à Dieu de m'aider à vaincre ; je compris alors que c'était Lui qui devait tout faire. Je me confiai en Lui et la paix inonda mon coeur. » Ce jour-là quand son mari rentra, elle lui raconta l'expérience qu'elle venait de faire.
- Dieu soit loué ! s'écria-t-il, de ce que vous avez saisi cette grâce avant moi.
- Saisi la grâce ? Mais je n'ai rien saisi du tout, s'écria-t-elle, j'ai tout lâché sauf Jésus.

Peu après, à son tour, le mari se confiait complètement à Jésus-Christ pour être délivré et gardé du péché.
Aussitôt Boardman se mit à parler de la lumière qu'il avait reçue, s'imaginant que chacun écouterait son message. Il ne trouva que peu d'écho parmi ses auditeurs, il ne se sentait pas compris. Sa déception fut grande. Il oubliait le temps qu'il avait passé lui-même dans ce qu'il nommait « le désert ». Par contre, au point de vue de l'évangélisation proprement dite, une ère nouvelle s'annonça ; les chrétiens se réveillaient et de très loin accouraient pour l'entendre.

Quoique pasteur consacré - il avait demandé l'imposition des mains à un synode presbytérien du voisinage - Boardman sentit le besoin d'affermir sa culture théologique ; il entra comme étudiant au séminaire de Lane dans l'Ohio. C'est là un des traits propres aux réveils profonds et sains de comprendre l'utilité de la culture. Les promoteurs du mouvement d'Oxford furent des hommes instruits. C'est ce qui explique aussi en partie l'influence extraordinaire de ce mouvement sur les classes supérieures de la société.

Boardman constata avec étonnement et tristesse que la plupart de ses nouveaux condisciples étaient loin d'avoir passé par des expériences spirituelles profondes. Il entreprit immédiatement parmi eux une oeuvre d'évangélisation ; mais il ne tarda pas à se rendre compte combien il était difficile pour lui d'apporter à ces jeunes gens un message qui les impressionnât. Selon sa coutume il s'adonna à la prière et au jeûne, demandant à Dieu sagesse et puissance. Au bout de peu de temps il acquit la conviction que ses efforts personnels étaient inutiles, que Jésus lui-même devait être « sa sagesse », « sa puissance ». Il fit sous une autre forme la même expérience que quand il poursuivait la sanctification. Il déposa sa responsabilité aux pieds de Celui qui est capable de s'en charger. « Dès lors, raconte-t-il, il ne portait plus l'oeuvre de Dieu, c'était elle qui le portait. » Les coeurs furent touchés, un réveil éclata au séminaire.

Après avoir passé trois ans à Lane, Boardman entra au service de diverses oeuvres d'évangélisation, dans lesquelles il réclamait toujours le poste le plus pénible, celui dont personne ne voulait. C'est pendant qu'il travaillait dans l'Ouest à fonder des écoles du dimanche qu'il fit une expérience extraordinaire. Il la raconte ainsi :
« Les distances étaient grandes, la neige profonde ; impossible d'éviter les rigueurs de la saison. Je pris un rhume suivi d'une inflammation de poumons qui me mit à deux doigts de la mort.... L'éternité me semblait si près ! À peine un léger voile couvrait-il la gloire qui attend ceux qui sont sauvés et le malheur de ceux qui ne le sont pas.

Déjà je pouvais discerner sinon les personnes, les figures, du moins des réalités.... Alors dans le silence de la nuit, la question me fut posée, non par une voix qu'on pût entendre, mais au fond de moi-même : « Veux-tu mourir et entrer dans la gloire ou veux-tu vivre et glorifier Dieu sur la terre ? »

La réponse fut aussi distincte et aussi intérieure que la question : « Je ne veux pas choisir, choisis, Toi, pour moi ! » Je ne sais combien de temps se passa, mais assez pour que toute ma vie se déroulât devant moi à la lumière de l'éternité.... À ce moment je ne sentais plus ma souffrance physique et quand je revins à moi la fièvre, l'oppression avaient disparu pour ne plus revenir. Le médecin, en m'examinant le lendemain s'écria : « Magnifique ! vous pouvez vous lever ; une bonne nourriture fera le reste ! »

Revenant sur cette vision solennelle, Boardman ajoute : « Quelle réalité que la gloire qui attend ceux qui sont en Christ, c'est dans la gloire même de Christ qu'ils sont un avec le Père ! Quelle réalité aussi que le châtiment terrible et éternel loin de la présence de Dieu qui atteindra ceux qui auront rejeté Christ ! Et puis la grâce de Dieu pour les siens, pour moi en particulier qui en suis si complètement indigne, et l'amour inexprimablement profond et tendre du Seigneur pour ceux qui le rejettent, quelle réalité aussi ! À la lumière de ces réalités combien m'apparaît insignifiant le peu que j'ai pu faire pour sauver les perdus ou pour édifier les croyants ! »

Cette expérience fut aussi chez Boardman le point de départ de la foi à la guérison par la prière.
C'est quelques années plus tard qu'il écrivait La Vie de sanctification (The higher Christian life (2). Les premières semaines après la publication de cet ouvrage, l'éditeur ne pouvait satisfaire à la demande. Les gens faisaient queue devant la librairie et s'arrachaient les exemplaires. De nombreuses éditions se vendirent en Amérique et en Angleterre. L'une d'elle, à bon marché, s'écoula à soixante mille exemplaires. Longtemps après la mort de Boardman, sa veuve recevait encore des lettres de personnes qui disaient le bien reçu par le moyen de ce livre.

Celui-ci souleva aussi de fortes oppositions. Beaucoup d'amis de Boardman l'engageaient à se défendre : « Le Seigneur m'a donné ce livre, répondait-il, c'est à Lui de prendre soin de la vérité qu'il contient. » Boardman est de tempérament sage, prudent. Voici ce qu'il écrit à propos d'une personne qui s'est laissé entraîner par des vues étranges et sectaires :
« C'est avec de pareils moyens que Satan recrute son armée de fanatiques. En présence de semblables exemples nous avons à prendre garde. Ne nous laissons pas guider par des impulsions ou des suggestions, ni même par la lumière intérieure si elle ne s'accorde pas avec la vérité révélée. Que toutes nos suggestions et impulsions soient contrôlées par la Parole de Dieu ! »
« Sachons distinguer entre la vérité biblique et les mots de la Bible ! » disait-il aussi.

En se plaçant au point de vue de l'expérience la plus fréquente, Boardman admet une marche spirituelle par étapes et, pour simplifier, il appelle la consécration une « seconde conversion ». Il exprime sa pensée par le petit dialogue suivant entre un jeune pasteur et un collègue plus âgé.
- Je n'accepte pas l'idée d'un point fixe et défini à atteindre ici-bas dans le travail de la sanctification, disait le plus jeune des deux interlocuteurs.
- Peut-être, répondait son compagnon, associez-vous deux pensées, l'une juste et l'autre fausse. Vous avez certainement raison de rejeter l'idée d'un point de repos ou d'arrêt atteint par le chrétien de ce côté-ci du voile. Mais êtes-vous bien sûr qu'un point défini dans l'expérience spirituelle soit un point d'arrêt ? Croyez-vous à la conversion ?
- Certainement j'y crois et je l'enseigne à chacun comme une nécessité, comme un fait qui se reconnaît à des signes évidents.
- Cette nouvelle naissance est-elle un point d'arrêt ?
- Oh ! non ; un trop grand nombre le pensent, mais ce n'est que le point de départ de la course du chrétien.

- Ne peut-il pas surgir, après une période plus ou moins longue, un nouveau point de départ tout aussi marqué que la conversion elle-même, disons une nouvelle conversion sur de nouveaux points bien définis, et qui préparerait des progrès plus remarquables encore ?

Le jeune homme, qui était probablement Boardman lui-même, se sépara de son compagnon fortement impressionné par cette conversation.

Voici comment Boardman exprimait les étapes de cette marche spirituelle : Après la merveilleuse expérience de la justification par la foi, du plein pardon qui suit le retour à Dieu et dont la doctrine est formulée par Paul dans les chapitres III à V de l'épître aux Romains, s'imposent à la conscience chrétienne les obligations saintes de la vie nouvelle, telles que Romains VI les dépeint dans son solennel langage. Les efforts personnels et légalistes du chrétien qui se débat dans ses chaînes et qui apprend à en connaître toute la force, ne servent qu'à jeter le converti dans le découragement de Romains VII. Mais une consécration loyale et une prise de possession par la foi de Jésus-Christ comme « sanctification » aussi bien que comme « justice » introduit le croyant dans la vie de victoire de Romains VIII (3). Cependant Boardman insiste principalement sur la réalité de la vie nouvelle et non pas sur la méthode employée pour l'obtenir ; il sait que les expériences individuelles sont diverses. « Ces périodes, dit-il, qui séparent les moments capitaux de la conversion et de la consécration peuvent être plus ou moins distinctes, de plus ou moins longue durée. Pour le brigand sur la croix, toute l'oeuvre s'est condensée en une demande et une réponse. » Pour être sauvé faut-il nécessairement passer par cette expérience de « seconde conversion ? »

À cette grave question Boardman répond : oui et non.
Non, si l'on pense qu'il soit nécessaire de subir un temps d'anxiété, d'efforts inouïs, suivi de lumière soudaine et de paix abondante. La Bible ne pose nulle part une semblable condition au salut ; elle dit simplement : Celui qui croit au Seigneur Jésus sera sauvé.

D'autre part à la question : Est-il nécessaire à tous pour entrer au ciel de se confier dans le Seigneur de telle manière que le coeur soit purifié ? il répond : Oui ! Seuls ceux dont le coeur est pur « verront Dieu ». Tôt ou tard, avec ou sans période d'efforts préalables, la pureté du coeur doit être obtenue. « Des milliers de gens vivent toute une existence dans l'effroi de la mort, sentant confusément combien peu ils sont préparés à entrer au ciel ; à leurs derniers moments, il leur est révélé que Jésus veut et peut les purifier, et tous leurs doutes sont dissipés par une foi enfin triomphante.... Mais de quelles bénédictions eux et le monde auraient bénéficié si la victoire avait été remportée au matin de leur vie ! »

Après un séjour en Californie, Boardman entra en 1862, pendant la guerre de Sécession, en qualité de secrétaire à la « Commission chrétienne des État-Unis » qui, sous la présidence de J.-H. Stuart, faisait visiter les soldats et les marins par des agents qualifiés. Dans ce travail Boardman, qui ne vivait nullement dans les nuages, fit preuve d'un grand talent d'organisateur. Environ cinq mille chrétiens, pasteurs et laïques, offrirent leurs services gratuits et furent employés à visiter les prisonniers, les blessés, les mourants, à tenir des cultes le dimanche, à répartir des dons pour une somme de plus de vingt-huit millions de francs. On se souvient que Moody servit lui aussi comme évangéliste pendant cette longue campagne.

Une vaste diffusion de portions de l'Écriture se faisait parmi les régiments. En un seul mois vingt-cinq mille bibles, trente mille recueils de cantiques arrangés spécialement pour les soldats, furent distribués. Et quelles acclamations accueillirent le premier « wagon à café » circulant dans le camp et apportant des boissons chaudes : chocolat, thé, café. On l'appelait en riant : « l'artillerie légère des chrétiens ».

La guerre terminée, épuisé de fatigue, Boardman dut prendre un repos bien mérité. En 1868, après un voyage en Europe l'année précédente, Boardman écrivit un nouveau livre : L'Évangile de la Victoire dans lequel il montre la place et la foi dans l'appropriation de l'oeuvre de Dieu.
À ce moment aussi il sentit l'obligation intérieure de renoncer à tout traitement fixe. En 1869, il est de nouveau en Angleterre et c'est alors qu'en voyant tant de chrétiens sans joie, agités, inquiets, Boardman se consacra à l'évangélisation des croyants. Son livre, La Vie de sanctification, de plus en plus connu et apprécié, lui ouvrait toutes les portes : « Et tandis que nous arrosions les autres, écrira Mme Boardman, le Seigneur prenait soin de nous et nous encourageait à persévérer dans la confiance en Lui pour tous nos besoins matériels. »

En 1870, rentré aux États-Unis, Boardman devenait le président d'une association destinée à instituer partout des « Conventions de sanctification » et publiait de nouveaux ouvrages de vie intérieure profonde. Dans l'un d'eux, parlant de l'atmosphère céleste dans laquelle il était entré par le baptême de l'Esprit et qui renouvelait toutes ses facultés, il s'écriait : « C'est exactement celle qu'il me faut, je ne voudrais pour rien au monde ne pas la respirer. C'est comme si vous mettiez un poisson dans l'eau ou un oiseau dans l'air. Dieu m'a mis dans l'élément pour lequel je suis créé. Ah ! bien-aimés, lâchez tout ce qui vous retient pour vous laisser tomber vous-mêmes en Dieu ! »

La puissance de Dieu se manifestait dans ces réunions ; beaucoup de chrétiens, de pasteurs en particulier, entraient dans une vie toute nouvelle de communion avec Dieu et de victoire sur le péché.

Cette même année 1870, les Boardman se sentirent appelés à renoncer à tout ce qui leur restait de fortune personnelle pour ne plus dépendre que du Seigneur seul. « Mon mari, raconte Mme Boardman, le désirait depuis quelque temps, mais ne voulait le faire qu'avec mon plein consentement. Le Seigneur me montra que j'eusse à renoncer à la délicieuse maison que je possédais à Brooklyn et où nous espérions prendre notre retraite dans nos vieux jours. Quelle lutte pendant trois jours ! Mais le Seigneur eut la victoire, c'est alors qu'il se révéla à nous dans toute sa tendresse et jamais nous n'avons manqué de rien. La maison fut vendue et l'argent employé. Depuis ce moment, le Seigneur a subvenu abondamment à tous nos besoins. Nous pûmes travailler en dehors de tout comité et répondre librement aux diverses invitations que nous reçûmes. Elles arrivèrent si nombreuses qu'il nous fut impossible de les accepter toutes.

Nous fîmes une tournée dans l'Ouest accompagnés par le Dr Ward et sa femme. À Cincinnati nous vîmes avec terreur, Mme Ward et moi, nos deux noms imprimés en grandes lettres sur les affiches. Nous devions parler dans l'une des plus grandes églises de la ville. Le plus grave ce fut d'entendre les amis qui nous recevaient recommander aux messieurs d'être courts « parce que, disaient-ils, il y aura foule pour entendre parler des dames, c'est quelque chose de si nouveau ici ! » Mon coeur se fondait d'appréhension. Avec son calme mon mari me dit : « Le Seigneur ne vous abandonnera pas, confiez-vous pleinement en Lui. Je lui demanderai de vous calmer. Il le fera. » Les choses se passèrent ainsi. Ce ne fut pas moi qui parlai, mais Jésus-Christ par moi, j'en fus parfaitement consciente. »

Le mouvement de sanctification se développait rapidement aux États-Unis. De nouvelles conventions avaient lieu de divers côtés. En juillet 1872 déjà, il s'était tenu une série de réunions à Sea Cliff Grove ; P. Smith y avait pris part et s'était rencontré avec Boardman. Une personne haut placée de New-York se rattachant à l'Église méthodiste, Mme Phoebé Palmer, la femme du Dr Palmer, auteur elle-même de plusieurs livres de piété (4), avait fait depuis bien des années de sa maison un lieu de réunions pour ceux qui cherchaient la réalisation d'une vie chrétienne plus conséquente. Elle contribuait pour sa part, à répandre le besoin et l'étude de la sanctification en favorisant la multiplication de camp-meetings, (national and interdenominational Holiness-meetings), dans les diverses parties du pays. On logeait sous la tente et l'on étudiait en commun les grandes vérités de l'Écriture. Tel de ces camps, qui se tint au nord de l'état du Maine, aux frontières du Canada, laissa un souvenir vivant dans le coeur de ceux qui y prirent part. Plus de quatre cents personnes y furent touchées intérieurement pendant une réunion de prières qui ne dura pas moins de deux heures.
Il y eut cependant des abus et quelques-unes de ces réunions en plein air dégénérèrent en simples parties de plaisir. Il fallut y mettre ordre.

En 1873, les Boardman firent un nouveau séjour en Allemagne, aux eaux d'Ems et, après avoir visité et évangélisé plusieurs villes allemandes - Boardman aurait prolongé son travail d'évangéliste dans ce pays s'il avait mieux connu la langue - ils arrivèrent au mois de septembre à Londres où ils retrouvèrent Pearsall Smith, qui y était déjà à l'oeuvre depuis le printemps précédent.

Quand on parle du mouvement d'Oxford c'est toujours le nom de P. Smith que l'on entend prononcer. Mais quand on lit la littérature de l'époque et qu'on consulte les témoins oculaires, on découvre toute l'importance du travail de Boardman.
Quelqu'un nous écrit ces lignes qui nous paraissent très justes :
« Le ministère des Pearsall Smith ne dura guère que cinq ans : de 1870 à 1875, tandis que les Boardman, déjà en 1844 et jusqu'en 1885, remplirent les États-Unis, et pendant douze ans l'Angleterre, du message de la délivrance du péché pour les enfants de Dieu ; et cela avec un succès constant. Pendant tout ce temps c'est le fleuve de vie qui coule pur et puissant. Jamais on n'aperçoit l'homme ou la femme, mais incessamment on demeure émerveillé de ce que Dieu peut faire avec cet homme et cette femme.... Les cinq dernières années de la vie de Boardman la sève divine était si abondante qu'il fut l'instrument (comme conséquence secondaire de sa foi) de multiples guérisons. Naturellement c'est ce qui a frappé le plus les yeux du grand public qui n'a plus vu dans cet étranger qu'un guérisseur par la prière. Mais quelle impression différente l'on retire quand on va plus au fond des choses.... (5) »

Jellinghaus, le dogmaticien de la pensée d'Oxford, dont nous aurons à parler plus tard s'exprime ainsi :
« Le plus sain, le plus mesuré, le plus prudent, le plus riche d'expériences parmi les initiateurs du mouvement de sanctification par la foi fut W.-C. Boardman. Par lui, par ses écrits se répandit en Amérique, en Angleterre et dans toutes les dénominations la doctrine de sanctification la plus biblique et la plus pratique qui ait été prêchée. Il n'enseignait pas d'autre chemin pour arriver à la victoire et à la joie qu'un filial et continuel abandon au Seigneur. Il avertissait toujours avec la plus grande énergie de ne substituer à la personne de Christ - notre seule force - ni une doctrine, ni une méthode, ni une expérience et de ne point s'imaginer qu'il y eût en soi-même une réserve quelconque de force et de sainteté. « En nous rien, mais tout en Jésus », tel était le résumé de ses écrits et de ses discours. Sa joie n'était nullement une excitation mais le résultat de la force et de la vérité d'En-Haut qui agissaient en lui. »

M. Rau, le vénéré directeur de Saint-Loup, nous écrit de son côté :
« Boardman, que j'ai connu à Oxford et à Brighton, était un vrai Nathanaël au coeur sans fraude. Il parlait peu en public, mais il avait un don spécial pour recevoir chez lui les « inquirers », les chercheurs, et leur parler en particulier. »

Boardman exerça tout de suite une influence très grande sur P. Smith. De quinze ans plus âgé que lui, de tempérament plus calme, de mentalité cérébrale plus stable, de culture spirituelle plus profonde, il le rectifia. Un jour dans une conversation entre ces deux hommes à laquelle assistait Mlle de Niebuhr, Boardman affirmait, en opposition à Smith, qu'il ne faut pas mettre trop d'importance à l'attente d'un baptême spécial de l'Esprit ; « car, disait-il, l'Église possède l'Esprit, depuis qu'il lui a été donné à la Pentecôte, chaque croyant peut le recevoir par la foi. La question est de savoir si nous l'avons reçu et non pas comment nous l'avons reçu. » P. Smith, qui était porté par nature vers l'illuminisme, eut la grande sagesse de se laisser contenir par Boardman.

L'enseignement de ces deux hommes fut de la plus féconde et de la plus édifiante unité. Ce que l'un exposait aux « inquirers » en un langage plus recueilli, l'autre le proclamait devant la foule avec un talent incomparable et un enthousiasme contagieux. Malheur à Smith quand il commença à se séparer dans le secret de l'enseignement de son Mentor !

Boardman et P. Smith conviennent tous les deux que l'on peut enseigner la sanctification d'une manière dangereuse. À l'encontre du Méthodisme, ils se sont gardés de formuler une doctrine trop précise. Ils ont exprimé leurs expériences dans les termes bibliques eux-mêmes. Ils ont évité ainsi les affirmations et les conclusions excessives.

Tandis que Wesley parle de « destruction instantanée » du péché lors de la consécration, en sorte que tout nouveau mouvement de péché devient la preuve d'une déchéance de l'état de perfection, ce qui conduit à la légèreté de coeur, ou au découragement, ces deux hommes enseignent que le chrétien sérieux, qui aspire à la sainteté entre par la consécration dans un état d'âme où il peut vaincre en croyant constamment au sang de Christ « qui purifie de tout péché ».

Ce chrétien vient-il par malheur à broncher, il reconquiert aussitôt son attitude filiale s'il reconnaît immédiatement sa faute et s'en humilie. Ils affirmaient aussi que les termes scripturaires de « irrépréhensible », de « saint », de « parfait » n'ont pas le sens de « perfection absolue », mais s'appliquent au « chrétien authentique qui marche avec son Dieu ». C'est ce que M. Stockmayer exprima à la conférence de Gnadau en 1876 sous cette forme plus lapidaire :
« La perfection, dans ce sens humain, ne signifie pas que le dernier but soit atteint, mais elle exprime l'état d'enfant qui se développe sainement et normalement (6). »

C'est parce que Boardman et P. Smith n'enseignaient pas le perfectionnisme mais exposaient leurs propres expériences avec la claire sagesse de Dieu et le véritable amour des âmes, qu'ils ont obtenu une influence si marquée, même sur de nombreux théologiens.

Les Boardman s'étaient fixés définitivement à Londres. En 1880, Mlle Borg, de Stockholm, connue sous le nom familier de « Tante Elsa », la dévouée directrice de « La Hutte », un home destiné à former des lectrices de la Bible, invita M. et Mme Boardman à venir en Suède tenir des réunions de sanctification. Les livres de Boardman - plus tard traduits en suédois - avaient été lus par de nombreux chrétiens qui connaissaient l'anglais. D'autre part, les échos du mouvement d'Oxford étaient parvenus en Scandinavie. De son côté lord Radstock, le noble évangéliste dont nous aurons à parler plus loin, s'était rendu en Suède et y avait accompli, comme partout où il passait, une oeuvre magnifique de renouvellement spirituel. Le terrain était préparé.

Mme Boardman ne resta que peu de temps en Suède. C'est par les lettres qu'elle reçut de son mari que nous connaissons l'oeuvre dont celui-ci fut l'instrument. « Que le Seigneur conduit toutes choses merveilleusement ! écrit-il, Il ouvre et nul ne ferme. Le capitaine A. est rayonnant.... Il dit que c'est le jour le plus heureux de sa vie et c'est beaucoup dire. Il a été si heureux depuis l'heure où lord Radstock s'est entretenu avec lui.
- Comment, demandait le capitaine, garderai-je cette grande bénédiction (le salut par Christ) ?

Tenant un crayon entre le pouce et l'index, le noble lord lui demanda à son tour :
- Qui empêche ce crayon de tomber ? De même le Seigneur vous gardera.

Et cette illustration fut pour lui une bénédiction.
« Hier et avant-hier furent des jours tout à fait merveilleux. À trois quarts d'heure d'ici nous répondîmes à l'appel de Mme U., femme d'un avocat. Lui ne croit ni à Dieu, ni à l'éternité ; il est furieux de ce que sa compagne aime le Seigneur et pourtant il lui est très attaché. Elle aussi l'aime tendrement, tout en témoignant ouvertement de sa foi. Ils ont six fils, deux filles sont mortes. Quand naquit la seconde après la mort de la première, le père la prit dans ses bras en s'écriant : « Pauvre enfant, si tu étais un garçon tu échapperais au fanatisme, mais voilà tu deviendras la victime de la religion de ta mère ! » Le Seigneur reprit cette seconde fille.

Le père faillit en mourir, la mère se consacra davantage au Seigneur et reçut la plénitude de la grâce divine dans son coeur. Mme U. est une ménagère hors ligne ; elle ne s'épargne aucune peine pour préparer de grands repas aux amis que son mari lui amène. Tout lui réussit ; elle fait un ouvrage colossal, elle et ses servantes, sans se surmener ; le Seigneur seul est « sa Sagesse et son Conseiller » et ses jardins sont une merveille. C'est elle qui indiqua à son mari l'endroit précis où il fallait creuser (après l'avoir demandé au Seigneur) pour trouver une source abondante. Le mari fait ce qu'il peut pour empêcher ses fils d'être sauvés, mais elle se confie en Jésus à qui elle remet toutes choses. Elle est gardée de ce qui pourrait la déprimer. Nous avons eu trois réunions chez elle.
« .... Le Seigneur m'enseigne et m'humilie. Il me rend joyeux dans un sentiment plus profond de mon néant et de sa toute-puissance.... Que Dieu te bénisse sept fois au double et te rende capable de répondre pleinement à ses desseins d'amour. »

Dans une autre lettre Boardman écrit :
« Le Seigneur est si précieux ! aucune langue ne peut dire son amour pour nous ! Il me porte tout le long du jour.... Hier soir les gens arrivaient en foule au salon, demandant à poser des questions. Le Dr T., un ancien missionnaire aux Indes et en Turquie, homme très érudit, parlant une vingtaine de langues, fit une longue question qui peut se résumer ainsi :
- N'est-il pas prouvé qu'un grand nombre de personnes gémissent longtemps sous la conviction du péché et que le Seigneur les laisse dans les ténèbres et la souffrance avant de se révéler à eux ?
- Oui, répondis-je, mais doit-on dire que le Seigneur veut qu'il en soit ainsi ? Est-ce là ce que les apôtres répondirent à ceux qui criaient : « Hommes frères, que ferons-nous ? » Leur dirent-ils : « Soyez patients, vous aurez à attendre longtemps et à souffrir beaucoup. Vous avez été bien méchants, et si vous attendez et souffrez suffisamment, le Seigneur pourra dans l'avenir vous accepter et vous amener à la lumière de sa face ? »
- Non, non, s'écria-t-on de tous côtés, et le bon docteur criait « non » plus fort que les autres.
- La réponse fut, continuai-je : « Repentez-vous et soyez baptisés au nom du Seigneur Jésus pour recevoir le pardon de vos péchés. »

Est-ce tout ? Non, Pierre ajoute : « Vous recevrez le Saint-Esprit ! » Et pour autant qu'ils reçurent joyeusement la parole, ils furent baptisés et la promesse fut accomplie en eux.
- Oui, oui, c'est vrai ! approuvèrent de nombreuses voix.
- Alors ne dirons-nous pas à tous ceux qui s'enquièrent du chemin du salut : « Tournez-vous maintenant vers Jésus, confessez-le, croyez en Lui, acceptez sa promesse et abandonnez-vous entre ses mains ! »
- Oh ! oui, oui, fut de nouveau la réponse.
- Pourquoi les âmes en détresse restent-elles dans les ténèbres ? demandai-je. N'est-ce pas parce qu'elles continuent à penser à elles-mêmes, à leurs péchés, au lieu de se tourner vers Jésus seul qui peut les sauver de tout mal....
- Oui, oui.
- Oh ! mon coeur a soif de dire à chacun que l'on peut trouver tout en Christ.

« Alors de divers coins du salon les auditeurs s'approchèrent de moi pour être conduits par la prière au Sauveur, se consacrant à Lui tout entiers et s'attendant à Lui pour recevoir tout de Lui. Ce fut un moment inoubliable. »

Le mouvement se propageait dans la ville de Stockholm et dans les environs. Tous les jours Boardman présidait deux à trois réunions. Un soir l'église de Bethléem, le lieu de culte le plus vaste de la ville, se remplit du haut en bas.
« Le Seigneur, déclare Boardman, me donna le témoignage le plus clair et le plus complet que je reçus jamais. Je parlai à des chrétiens et à des inconvertis de Sa plénitude, de notre privilège de lui appartenir tout entiers. Gloire à son nom ! Ce n'est pas moi qui parlai ainsi, c'est Lui. Je vois plus clairement que jamais que ce n'est pas « moi » mais « Lui » qui donne la parole et l'emploie. »

Durant cette campagne de sanctification qui se poursuivit à travers de nombreuses villes de Suède : Gothenburg, Lund, Halmstad, Lykan, Helsingborg, Malmö, etc. et qui partout porta des fruits de réveil, de transformation, de victoire et de paix, Boardman se sentit pressé d'annoncer et de pratiquer la guérison par la prière. Son biographe raconte de nombreux cas de guérison en Suède.

... Mais c'est à Londres, dans une maison de guérison et de prière, Betschan, fondée par Mme Baxter et Miss Murray, que Boardman exerça un ministère remarquable et il est indéniable, de l'avis des témoins les plus impartiaux, que des guérisons se sont produites sous son influence.

En son temps on parla beaucoup de celle-ci :
« Un soir, raconte Mme Baxter, la réunion du mardi avait commencé depuis une demi-heure, lorsque nous entendîmes un bruit de claudication dans le corridor. Tous les regards se portèrent du côté de la porte, puis on aperçut un pied, suivi d'une jambe en l'air formant un angle de dix degrés au-dessus de l'horizontale. Ensuite apparut l'homme avançant péniblement sur son autre jambe à l'aide d'une béquille et d'une canne. Il s'assit au milieu de nous le pied posé sur le sommet de la béquille. Cet homme s'appelait Joseph Moody ; il était incapable d'aucun travail ; il vendait des sucreries dans les rues. Son cas avait intéressé les médecins mais aucun d'eux n'avait pu le soulager. Le gros orteil avait été amputé et le docteur sir James Paget, la dernière fois qu'il avait vu Joseph Moody, lui avait dit que le seul moyen à tenter encore c'était l'amputation de la jambe ; le malheureux avait refusé. Un médecin était dans l'auditoire ; il examina cette jambe et en constata l'extrême maigreur. À la demande de l'homme on pria pour lui, Boardman l'oignit d'huile et à notre grande joie, la jambe malade depuis six ans, s'abaissa et - quoique avec douleur - l'homme marcha autour de la chambre. Il passa quinze jours dans la maison ; après la troisième réunion hebdomadaire, il descendit dans la rue littéralement « marchant, sautant et louant Dieu. »

En juin 1885 les Boardman et Mme Baxter convoquèrent à Betschan une « Conférence internationale pour la guérison divine et la véritable sanctification (7). »
Ces assemblées réunirent un grand nombre de croyants d'Angleterre, d'Amérique, d'Australie, de Suède, d'Allemagne, de Suisse, de France, de Hollande, d'Italie et d'Espagne. Plusieurs de ces réunions comptèrent jusqu'à deux mille auditeurs. Ouvertes dans la grande salle de l'asile de Betschan, elles durent être transférées, en raison de l'affluence croissante, dans la vaste salle nommée « Agrieultural Hall ».

Dans deux réunions spéciales, deux cent cinquante malades la première fois et cent cinquante la seconde reçurent l'onction d'huile de la part de huit ou neuf frères agissant à titre d'« anciens » selon la parole de Jacques V, 14. Dans le cercle des amis de Betschan on s'attendait certainement à voir ce mouvement de guérison s'étendre à toute l'Église. On affirmait que la sainteté et la santé sont connexes. Il y eut des témoignages probants dans ce sens, On entendit par exemple Schrenk, alors évangéliste à Berne, raconter sa guérison chez Dorothée Trudel à Männedorf, Simpson des États-Unis qui a beaucoup écrit sur la guérison par la prière et d'autres. Mais bientôt les déceptions se multiplièrent.

Au point de vue de l'extension du mouvement d'Oxford proprement dit et sans juger les voies dans lesquelles s'engageaient MM. Boardman, Stockmayer, et avec eux de nombreux croyants anglais et américains, le fait d'ajouter l'élément nouveau de la guérison aux principes de la sanctification éloigna un grand nombre de chrétiens qui refusèrent de s'avancer sur ce terrain-là.
La présence et le témoignage de J.-W. Wood d'Australie, un message de J.-A. Dowie ne contribuèrent pas à donner confiance aux croyants informés, qui savaient ce que la piété de ces deux hommes contenait de dangereux.

C'est le 4 février 1886 que mourut Boardman.
De toutes parts sa veuve reçut des témoignages de sympathie et d'affection ; des milliers de lettres lui disaient le bien que son mari avait fait par ses écrits et par ses enseignements. Nous ne relèverons qu'un seul de ces témoignages, celui de J.-E. Page, éditeur du Kings High Way (8) qui pouvait dire de celui dont il ne partageait cependant pas toutes les vues :
« C'était une belle âme, transparente comme un rayon de soleil et ornée par l'Esprit du Maître.... Dernièrement il fut amené à enseigner la guérison par la foi, mais la sainteté du coeur et de la vie ne passèrent jamais au second rang. C'était toujours la sainteté qu'il mettait à la première place.... C'est à Oxford que nous le rencontrâmes pour la première fois et nous eûmes une douce entrevue. Il n'était pas très remarqué dans ces réunions de la grande convention ! Peut-être de plus jeunes orateurs qui avaient moins d'expérience que lui furent-ils alors mis trop en avant, mais il fit un travail de grande valeur spirituelle dans de nombreux entretiens particuliers. Nous nous souvenons de l'avoir entendu dire lui-même au cours d'une promenade faite en commun, qu'il avait eu pendant la semaine précédente plus de soixante personnes désireuses de s'entretenir avec lui. À mesure que chacune de ces personnes lui exprimait ses difficultés, il les répétait mentalement au Seigneur, demandant la lumière, et dans presque tous les cas ses visiteurs partaient en paix. »

Ce même éditeur raconte encore un entretien avec M. Boardman.
« Quelle bonne conversation nous avons eue et quels moments de prière plus précieux encore la suivirent ! Christ était si présent, qu'en nous en allant, nous sentions comme les disciples que « nous avions vu le Seigneur » ; le résultat de cette entrevue est resté inoubliable. »

Boardman a été un de ces rares représentants de l'humanité sur la figure desquels rayonnait quelque chose de la paix de Dieu et au contact desquels on sentait présente la sainteté divine.

On comprend dès lors que ces deux couples américains, les Pearsall Smith et les Boardman, si riches d'expériences spirituelles, aient constitué des instruments d'élite, choisis de Dieu, pour soulever la vague de réveil et de vie nouvelle, parmi les peuples chrétiens, dont nous allons essayer de retracer le développement.


1) Voir Life and Labours of the Rev. W. E. Boardman. Bemrose and Sons, 23 Old Bailley. London 1886.

2) London James Nisbet and C°, 21, Berners street, 1860. 

3) Nous renvoyons nos lecteurs à l'étude de ce point spécial qui en est faite au chap. XVI du présent ouvrage. 

4) La foi et ses effets ; Le Chemin de sainteté, ont été traduits en français par le pasteur Wesley Lelièvre.

5) Lettre particulière. 

6) Paul Fleisch. Die moderne Gemeinschafienbewegung in Deutschland. Leipzig. 0. Wallman, p. 120.

7) Record of the International Conference of Divine Healing and True Holiness. London, J. Snow and C°, 1885.

8) Journal américain de sanctification. 
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant