Le
pharisien se tenant
à l'écart priait en lui-même en
ces termes : O Dieu ! je te rends
grâces de ce que je ne suis point comme le
reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes,
adultères ; ni même comme ce
péager.
Je jeune deux fois la semaine, et je donne la
dîme de tout ce que je
possède.
De même qu'à travers une petite
fente on peut voir dans un grand appartement, un
seul mot suffit souvent pour dévoiler tout
un caractère. Le peu de mots de ce pharisien
sont suffisants pour nous faire reconnaître
en lui tout un monde de justice propre.
Nous voyons que la justice propre se manifeste
jusque dans la prière ; et si elle est
là, où ne sera-t-elle pas ? Dieu
veut nous sauver par grâce ; son
coeur et son trésor nous sont ouverts ; l'entrée
au royaume
éternel nous est pleinement accordée, mais cette entrée est
gardée par
un géant. C'est ce géant qu'il faut
abattre d'abord ; les armes nous seront
données ; la victoire est à
nous, si nous combattons suivant les lois,
mais il faut combattre.
Ce grand adversaire, c'est notre justice propre,
celui de tous nos ennemis qui est le plus dangereux
et qu'on s'avoue le moins. Nous voyons que ce
pharisien sortit du temple comme il était
venu, sans résultat pour son âme. Cela
nous montre que si nous nous justifions
nous-mêmes, nous ne sommes pas
justifiés ; nous ne faisons que
couronner tous nos autres péchés par
un péché qui est le plus grand de
tous. Et ce pharisien, vous le trouvez encore
aujourd'hui ; vous le trouvez dans tous les
auditoires d'église, dans toutes les
familles, dans tous les coeurs. La cause pour
laquelle tant de christianismes sont perdus, tant
de pratiques religieuses sans résultat, et
qui fait que tant de personnes vivent et meurent
sans avoir obtenu le pardon de leurs
péchés et sans avoir fait
leur paix avec Dieu, c'est la
justice propre. Mettons-nous mieux devant le
portrait de ce pharisien, voyons si ce portrait
n'est pas aussi le nôtre. À quoi
reconnaît-on la justice propre ? Quelles
en sont les principales espèces et qu'est-ce
qui en constitue le péché ?
À quelles conséquences nous
expose-t-elle ? C'est en ces trois questions
que nous allons nous résumer, et nous
n'avons qu'à examiner l'état
spirituel de ce pharisien pour être
éclaircis sur ces trois points.
1. - À quoi reconnaît-on la
justice propre ?
Ce pharisien nous fournit trois caractères
généraux.
Avant d'entendre sa prière, voyons d'abord
l'homme. Il y a souvent dans le ton, dans les
manières, dans le maintien de quelqu'un,
déjà quelque chose qui parle et qui
laisse deviner de quel esprit il est
animé. Ce pharisien monte au temple, le
pas ferme et le front élevé. À
son entrée, il choisit une place qui le
mette en évidence, et là, se
tenant debout, il prie d'un ton
plein d'assurance.
Ce qui nous frappe ici tout d'abord, c'est l'air de
suffisance de ce pharisien. Vous voyez un homme qui
n'a jamais eu la moindre inquiétude sur
lui-même. Jamais ses péchés ne
l'ont tourmenté, il est tout cuirassé
de satisfaction propre. Cet état n'est-il
pas aussi le nôtre ? Avons-nous vraiment
déjà eu de l'inquiétude sur
nous-mêmes ? Nous savons tous que nous
sommes pécheurs, et c'est là notre
malheur. Nous le savons par coeur, mais nous ne le
sentons pas. Notre état habituel est un
calme trompeur, qui n'est rien moins que la paix
avec Dieu. Cet état vient d'un manque de
droiture qui produit une fausse connaissance de
nous-mêmes.
Montrez-moi un homme, un seul sur mille, qui ait travaillé à son
salut avec crainte
et tremblement ! Montrez-moi un homme dont
les fondements naturels aient fini par
s'écrouler et qui s'écrie
enfin : Que faut-il que je fasse pour
être sauvé ?
Où sont les consciences qui aient
été troublées, non point un ou
deux moments, mais dont le trouble ait
été un réveil
général et un
sentiment de leur condamnation. C'est de toutes les
rencontres la plus rare. Au lieu de cela, vous
trouvez des villes, des églises, des maisons
pleines de gens toujours contents
d'eux-mêmes. Jésus-Christ a beau dire
aux plus honnêtes : Si vous ne vous
convertissez, vous périrez tous ; si
vous ne naissez de nouveau, vous ne verrez point le
royaume de Dieu.
C'est à quoi ils n'ont jamais
pensé, et ils se révoltent lorsqu'on
leur présente le miroir de
l'Évangile. C'est qu'ils sont tout cousus de
justice propre ; c'est le portrait du
pharisien que vous voyez.
Le pharisien, après avoir pris sa pose,
ouvre la bouche ; c'est pour rendre
grâces à Dieu de ne point être
comme un tel ou un tel, mais d'être meilleur
qu'eux et de faire autre chose qu'eux.
Ces paroles nous fournissent un autre
caractère général de la
justice propre.
Ce sont ces éternelles comparaisons qu'on
établit entre soi et autrui. Encore a-t-on
l'habitude constante de choisir des personnes sur
lesquelles il est facile d'avoir
l'avantage.
L'homme à propre justice regarde toujours
au-dessous de soi ; il ne regarde jamais
à un plus chrétien que lui, et encore
moins au seul modèle auquel nous soyons
appelés à nous comparer. Il n'est dit
que de Jésus-Christ qu'il nous a
laissé un exemple afin que nous suivions ses
traces. Toutes les autres comparaisons sont
perdues. C'est à la mesure de la stature
parfaite de Christ que nous devons arriver, ce n'est
pas à une autre mesure.
Dirons-nous d'ailleurs que les mauvaises
qualités des autres ne nous rendent pas
meilleurs.
Dirons-nous aussi que mille autres que nous
regardons avec pitié, s'ils avaient
été élevés comme nous,
instruits comme nous, et entourés comme nous
d'exemples et d'occasions, nous auraient
devancés de toute manière. Mais vous
ne corrigerez pas l'homme juste à ses
propres yeux ; il en revient toujours à
ses comparaisons. Il rend grâces à
Dieu, et c'est sa propre personne qu'il adore. Il
se voit plus haut que la multitude des autres, qui
ne sont et ne seront jamais ce qu'il est. C'est
à lui-même que le pharisien va
s'arrêter. Après avoir jeté un
regard rapide autour de lui, il se mesure
lui-même, et c'est un troisième
caractère qu'il nous fournit pour nous faire
connaître la nature de la justice propre. Il jeûne deux fois la
semaine ; il donne
la dîme de tout ce qu'il
possède.
Nous voici arrivés aux fondements de sa
confiance. C'est toujours : je fais, je donne,
je suis.
C'est toujours le moi qui est mis en avant.
Je fais tout ce que je puis ; je donne plus
qu'un autre ; je suis connu comme un homme de
bien.
C'est une oeuvre après l'autre, un service,
une qualité après l'autre qui lui
reviennent. Mais de quelles oeuvres est-il
question ? Ce sont toujours des oeuvres
extérieures les plus faciles de toutes.
L'esprit du juste à ses propres yeux
tourbillonne toujours dans le monde
extérieur. C'est encore un trait
général de son caractère. Il
n'est pas possible de s'édifier avec
lui ; il est plein jusqu'au bord du monde et
de lui-même.
Le recueillement, l'esprit de la prière,
l'intimité chrétienne sont
impossibles, quand on est avec un tel homme. Tout
son christianisme ne consiste
qu'en pratiques, mais le monde spirituel est
fermé pour lui. Quand on attaque ces
pratiques, il se révolte de nouveau et
s'écrie : Ne faut-il pas que je montre
ma foi par mes oeuvres ? N'est-ce pas
aux fruits que l'on reconnaît
l'arbre ?
Sans doute ; mais l'arbre ne commence pas par
les fruits, il commence par la racine. Que dit
Jésus-Christ au commencement du sermon sur
la montagne ? Dit-il : Heureux ceux qui
font des oeuvres, qui jeûnent
deux fois la semaine, qui donnent la
dîme de tout ce qu'ils
possèdent ? C'est par toute autre
chose que nous avons à commencer. C'est par
la réforme du coeur. Devenez d'abord un
pauvre en esprit, en vous dépouillant de
vous-même. Affligez-vous ensuite, en
voyant votre état de chute et
d'incapacité. Cherchez un coeur doux
et brisé. Ayez faim et soif d'une
autre justice que de celle des scribes et des
pharisiens. Ayez plus de miséricorde envers les
autres, vous qui en avez tant de
besoin pour vous-même. Purifiez votre
coeur de ses mauvaises racines. Procurez la
paix quand votre paix
est
faite avez Dieu. Ayez le courage de sacrifier vos
intérêts terrestres et d'exciter
contre vous toutes sortes d'inimitiés, s'il
y va du nom de Christ et de l'honneur de son
Évangile.
Voilà les choses par lesquelles nous avons
à commencer ; c'est par le
renouvellement des dispositions du coeur, ce n'est
point par des oeuvres mortes. Mais c'est
à quoi encore l'homme à propre
justice ne pense pas et ce dont il ne se soucie
pas. Il vit et il mourra dans le même esprit.
Il consentira à faire une foule de choses,
mais il ne veut pas se refaire lui-même. S'il
devenait un pauvre pécheur, il ferait dans
la suite bien plus ; il ferait des oeuvres
qui le suivraient. Mais ce chemin lui
paraît trop long ; c'est qu'en effet on
a un long trajet à faire avant de devenir un
homme de rien ; mais avant d'être
arrivé, que peut-on faire ? Des
ouvrages qui sont du bois, du foin, du
chaume, et qui brûleront quand le jour les
fera connaître.
2. - Jusqu'ici nous avons recherché
les caractères
généraux de la justice propre. Voyons
maintenant quelques espèces de cette
justice.
Le pharisien la porte jusque dans la prière.
Nous la trouvons ici dans ses rapports
intérieurs avec Dieu. Elle a ses
côtés cachés comme ses
côtés ostensibles. Voyons d'abord la
justice propre ouverte.
Il y a une justice propre qui se manifeste dans le
coin scrupuleux de se montrer toujours sous le jour
le plus favorable. Pourvu que le monde nous rende
témoignage comme à des hommes sans
blâme et sans reproche, le jugement de Dieu
vient après. Cette recherche de l'opinion
fait qu'on se pardonnera moins une seule faute
d'étiquette que la violation des dix
commandements. Pourvu qu'on observe les formes et
qu'on sauve les apparences, l'homme à propre
justice ne va pas plus loin.
Mais nous nous trompons. Un tel homme tient aussi
à sa religion. Le pharisien nous le montre.
Mais à quelle religion ? La
voici :
Le matin, on prie ; le soir, de
même ; le dimanche, on
va au culte ; à telle fête de
l'année, on communie : tout cela est
réglé, tout cela va de père en
fils ; on serait dérouté si cet
ordre changeait. Cependant, avant et après,
la vie reste la même.
Essayez de prendre le soi-disant juste en dehors de
ses heures, ses goûts religieux ne seront
plus les mêmes. Il préférera la
conversation la plus futile à une heure
d'édification et de prière. Il a
exclu de son âme tout besoin sérieux,
et il aime mieux se livrer à la
curiosité et à la recherche des
nouvelles. Il s'étonnera si, à des
heures qui ne sont pas les siennes, vous lui parlez
de son âme ou de ses intérêts
célestes. Cette âme est dominée
par l'esprit le plus plat et duquel il ne
s'aperçoit même pas. On voit alors une
religion qui n'est qu'une tâche. On donne
à Dieu ce qui est à Dieu, afin de
donner de nouveau au monde ce qui rend conforme
au monde.
La justice propre ouverte est aussi dans les
jugements qu'on porte sur l'état religieux
de quelqu'un. On prône les vertus de
quelqu'un, on relève
toutes sortes de qualités naturelles, on en
fait des mérites et on les établit
comme des titres au salut. Quand un homme a
été bon père, bon fils, bon
citoyen, quand il a été
honnête, serviable, considéré
de tous, on lui adjuge la vie éternelle,
qu'elles qu'aient été ses croyances.
On donne à l'homme la gloire qui
n'appartient qu'à Dieu, et la justice de
Jésus-Christ ne semble plus
nécessaire quand on entend relever si
pompeusement la justice humaine qui cependant,
devant Dieu, est comme le linge le plus
souillé.
Mais cette justice propre ouverte est moins
dangereuse encore que celle qui s'établit
dans nos rapports intérieurs avec Dieu.
On peut, comme le pharisien, repasser devant Dieu
toutes sortes d'actes et se fonder
là-dessus, sans regarder l'ensemble de la
vie. On peut, si l'on a conscience de quelque
péché, en atténuer tellement
l'importance que le mal disparaît presque et
que le bien qu'on a fait l'emporte de beaucoup.
Voilà de quelle manière nous établissons
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notre propre justice et comment nous
évitons de nous soumettre à la
justice de Dieu, à celle qui vient de la
foi.
Il y a un cas plus dangereux encore. C'est quand on
mélange la justice de Jésus-Christ
avec la justice propre. On sent l'insuffisance des
propres forces ; mais on ne veut pas non plus
que Jésus-Christ fasse tout, on veut lui
aider. On se dira bien que les oeuvres qu'on
produit on ne les produit point par
soi-même ; on les rapporte, tantôt
à Dieu, tantôt à
Jésus-Christ ; mais en attendant, ces
oeuvres, sans qu'on se l'avoue, passent pour un
complément de la justice de Christ. En voici
la preuve.
Demandez à un tel chrétien :
Êtes-vous sûrs d'être
sauvé si vous deviez mourir cette
nui t? Il croira ne pas avoir encore assez
fait pour son salut. Voilà la justice propre
qui paraît. Jésus-Christ n'a point tout accompli; il faut
mettre une
pièce à son oeuvre; sa robe n'est point d'une
couture d'un seul
tissu.
Il est encore une espèce de justice propre
intérieure. C'est lorsqu'on se fonde sur la
connaissance de la doctrine et que l'on confond le
système avec Jésus-Christ. C'est
alors l'idée de la chose, ce n'est point la
force de la chose qui est devenue le fondement de
l'âme. Mais un tel fondement n'est qu'une
affaire de tête, non une affaire de vie.
Beaucoup de chrétiens se donnent ainsi le
change. Cet état est la source de
l'orthodoxie morte, et c'est encore la justice
propre qui le produit. Faut-il s'étonner
qu'avec ces mélanges ou que, par suite de
telles méprises, on n'ait rien de ferme, ni
dans les bons, ni dans les mauvais jours, ni dans
la vie, ni dans la mort?
Aujourd'hui, c'est sur Jésus-Christ qu'on
s'appuie; demain, ce n'est plus sur lu ; ou
ce sera en partie sur lui et en partie sur
soi-même ; ou encore, ce sera sur la
connaissance du salut et sur le temps qu'on a cette
connaissance. Qu'arrive-t-i ? On ne
sait pas soi-même si l'on a bâti sur le
sable ou sur le roche r; et de là, de
l'inconstance, des agitations, et plus tard des
angoisse ; on a une foi dont on n'est pas
sûr et qui n'est pas à l'abri des
renversements.
3. - Après avoir décrit les
principales espèces de justice propre, il
nous reste à montrer le péché
de cette justice et les conséquences de ce
péché.
Au fond de toute justice propre, quelle qu'elle
soit, il y a l'élévation de
nous-mêmes. C'est l'homme assis à la
place de Dieu ou du Sauveur que Dieu nous a
donné. Et c'est ce que Dieu ne peut point
permettre.
Que ce soit un détrônement entier ou
que ce ne soit qu'un demi-abaissement, la racine du
péché est la même ; c'est
l'orgueil du coeur qui ne veut point descendre.
Ou bien on s'humilie, mais on monte aussitôt
sur d'autres échelles, et la justice propre
n'a changé que de nom. Héla !
il n'est pas si facile qu'on le croit d'être sauvé par grâce. Jusqu'à
ce
que nous soyons dépouillés de
nous-mêmes, il faut que Dieu revienne, non
point une fois, mais tous les jours. Ce sont les
derniers qui seront les premier s; mais
qui est-ce qui aime à être le
dernier?
On sait par le coeur qu'on est privé
de toute gloire devant Die u; mais quand
Dieu nous demande le sacrifice de
nos vaines gloires, les donnons-nous ?
Peut-être aujourd'hui, mais demain nous les
lui redemandons. Et en attendant nous ne voyons pas
combien nous souffrons de cet état de
choses. C'est la justice propre qui nous ravit
toute paix ou qui empoisonne celle que nous
avons.
Pourquoi la joie du pardon nous vient-elle si
rarement? Pourquoi ces états de rassasiement
et de sécheresse spirituelle? Pourquoi notre
âme est-elle si peu unie au Seigneur et si
peu ferme dans les combats de la vi e?
C'est toujours la même réponse :
on a encore de la justice propre.
Le pharisien sortit du temple dans le même
état où il y était venu.
Héla ! que de chrétiens lui
ressemblent! On les voit toujours dans le
même état, sans résultat pour
leur salut, pour leur sanctification. Ils se
traînent dans les mêmes habitudes, dans
les mêmes misères, et en attendant
leur vie s'écoule comme une ravine
d'eau.
La seule chose qui ne s'écoule pas,
c'est leur justice propre. Ils ne veulent que le
miel de l'Évangile ; mais les douceurs
ne viennent qu'après les amertumes.
Qu'il est différent le
sort que se prépare ce péager que
personne ne voit souffrir et que personne ne
console ! Il peut dire enfin : 0
Dieu ! aie pitié de moi, je suis
pécheur !
Tous ses appuis se brisent, mais c'est dans les coeurs brisés
que Jésus
vient établir sa demeure. Une autre justice
va revêtir ce péager ; c'est
celle que le Fils de Dieu lui a conquise sur la
croix. Comme un époux qui se pare avec
magnificence, comme une épouse qui s'orne de
ses joyaux, le péager se
réjouira en l'Éternel et son
âme s'égaiera en son Dieu ; car
il l'a revêtu des vêtements de salut et
l'a couvert du manteau de la justice.
C'est aux pauvres en esprit que
s'ouvre le royaume des cieux. Ce sont les
captifs
de Sion qui éclateront de joie et
qui retourneront avec un chant de triomphe. Ce sont les
misérables qui reposeront en assurance ; ce sont
ceux qui n'ont rien, à qui Dieu donne toutes choses.
Voilà les justes de Dieu et les heureux
de la terre. Ce n'est qu'à eux qu'il est
donné de jouir d'un Sauveur. Quand les
autres se travaillent et s'élèvent,
les affligés de Dieu
diminuent, mais dans leur bassesse ils se
glorifient dans leur élévation. Ils ont un or éprouvé par
le
feu, des vêtements blancs et un
collyre sur leurs yeux, afin qu'ils voient. Et
que voient-ils t ? Tous leurs
péchés effacés, toute leur vie
refaite, une justice toute pleine de gloire
au-dedans et qui est la leur. Ils peuvent monter du désert
et s'appuyer doucement
sur leur Bien-Aimé. Christ est leur vie et
la mort leur est un gain. Ils s'en
retourneront justifiés dans leurs maisons,
préférablement aux autres ; car
quiconque s'élève sera
abaissé, et quiconque s'abaisse sera
élevé.
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