Et
huit jours
après, ses disciples étant encore
dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus
vint, les portes étant fermées, et
fut là au milieu d'eux, et il leur
dit : Que la paix soit avec vous !
Puis il dit à Thomas : Mets ton doigt
ici et regarde mes mains ; avance aussi ta
main, et la mets dans mon côté ;
et ne sois point incrédule, mais
fidèle.
Et Thomas répondit, et lui dit : Mon
Seigneur et mon Dieu !
Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu,
Thomas, tu as cru ; bienheureux sont ceux qui
n'ont point vu et qui ont cru l
Le péché le plus ancien, c'est
l'incrédulité. Quand le serpent
séduisit Ève, il commença par
lui inspirer des doutes à l'égard de
la Parole de Dieu. Quoi ! Dieu aurait-il
dit ? C'est la première arme avec
laquelle le tentateur attaque l'image encore
intacte de Dieu.
Une fois l'autorité de la Parole
de Dieu ébranlée,
la confiance en lui le sera aussi, et le lien
primitif entre la créature et le
Créateur se rompra. Le serpent
réussit, et aussitôt il va plus
loin.
Où il n'y a plus de confiance, il n'y a plus
d'amour ; on ne peut plus aimer celui dont la
parole est suspecte. Mais comme notre coeur a
été créé pour aimer,
l'ennemi substitue à l'amour primitif un
autre amour : c'est l'amour-propre et l'amour
du monde. Le serpent fait croire à
Ève qu'au jour quelle mangera de l'arbre,
ses yeux seront ouverts et quelle sera comme
Dieu.
Ce trait porte comme l'autre, et voilà
l'orgueil engendré. Et où l'orgueil a
pris naissance, il renferme aussi les germes des
convoitises.
Le moi une fois établi demande
à être satisfait. Ce n'est plus Dieu
qui le satisfait, ce ne peut donc être que le
monde ou la chair. Ève voit que le fruit
de l'arbre est bon à manger, qu'il est
agréable à la vue et qu'il est
désirable pour donner de la science. Voilà la convoitise
des yeux, la
convoitise de la chair et l'orgueil de la
vie en route.
Le Créateur est remplacé par
le monde, l'affection spirituelle
par l'affection charnelle ; la brèche
est faite, l'image de Dieu n'existe plus. Et
l'oeuvre du péché ainsi accomplie
dans l'âme, il ne manque plus que l'acte
extérieur. Dieu est
détrôné, l'ordre primitif est
renversé, et l'on peut s'attendre à
ce qui arrive. Ève prend du fruit et en
mange. La transgression est introduite dans la
vie, et à peine Ève est-elle
séduite qu'Adam aussi est séduit par
elle. Tout marche avec rapidité, après que la convoitise a conçu.
Elle enfante le péché, et le péché étant
consommé engendre la mort.
Voilà l'histoire du péché, et,
en suivant jusqu'à sa source cette
altération de notre nature, vous trouvez en
tête l'incrédulité. Cela est
vrai pour Ève, cela est vrai pour nous.
Voulez-vous rétablir l'ordre primitif ?
Replacez au fond de l'âme la foi. Sans la
foi, il est impossible d'être agréable
à Dieu.
Si tu pouvais croire, dit Jésus-Christ, tu verrais la
gloire de Dieu. Ce sera
toujours la foi que Jésus-Christ
établira d'abord quand il voudra
rebâtir l'édifice renversé
par le premier couple. Peux-tu
croire ? C'est la question qu'il fait
à tous ses malades.
Si la foi est rétablie, la vie sera
rétablie aussi. Et il n'y a point de
distinction : puisque tous ont
péché, tous sont devenus
incrédules. Il est vrai,
l'incrédulité ne se manifeste pas
toujours de la même manière. Quand
Jésus ressuscité dit à
Thomas : Ne sois plus incrédule,
mais crois, il peut adresser cette parole
à trois sortes de personnes. Il peut
l'adresser à un homme qui n'a jamais
cru ; il peut la répéter
à un homme qui s'imagine qu'il croit et qui
se trompe ; il peut enfin avoir devant lui un
homme jadis croyant, mais qui est redevenu
incrédule. Ce sont ces trois états
d'incrédulité que nous allons
examiner de plus près. N'est-ce pas à
nous que Jésus-Christ s'adresse en ce moment
quand il dit : Ne sois plus
incrédule, mais crois !
1. - Il y a une incrédulité
que nous pouvons appeler incrédulité historique : c'est
lorsqu'on ne croit pas aux faits qui sont
la base de notre très sainte foi. Nos
dogmes fondamentaux sont tous des
faits historiques. L'incarnation de
Jésus-Christ, sa passion, sa crucifixion, sa
résurrection, son élévation au
ciel, la descente du Saint-Esprit, ce sont des
faits arrivés ; ce ne sont pas des
idées philosophiques, ni des
systèmes. C'est ce qui met la foi
chrétienne au-dessus de toutes les religions
du monde.
Les apôtres peuvent dire : Ce que
nous avons vu de nos yeux, ce que nos mains ont
touché, c'est ce que nous vous
annonçons. Et c'est là le
côté consolant de notre foi ;
elle repose sur des événements
historiques, et ces événements sont
si uniques qu'ils ne peuvent pas être
d'invention humaine. Cependant il y a des hommes
qui ne croient, pas. Thomas est un de ces hommes.
Il ne croit pas à la résurrection de
Jésus-Christ. Son incrédulité
est l'incrédulité historique.
D'autres ne croient pas à la divinité
de Jésus-Christ, d'autres rejettent
l'expiation, d'autres encore les miracles. Quand on
est incrédule sur un point, on est, sans se
l'avouer, incrédule sur le corps du dogme
tout entier ; car tout le corps
ne fait qu'un. Pourquoi y a-t-il
de ces hommes qui ne croient pas ? Cela ne
vient point de leur faute, vous diront-ils.
J'aimerais bien croire, disent-ils, mais je ne
puis. C'est dans cette excuse qu'ils se retranchent
tous.
Mais Jésus-Christ ne dirait pas : Celui qui ne croit point
sera condamné, si l'incrédulité était
involontaire. Si nous réveillons bien nos
besoins de coeur, nous trouverons que les grands
dogmes du salut répondent exactement
à ces besoins.
Ceux qui ne croient pas, ce sont toujours ceux qui
ne veulent pas reconnaître que leur coeur est
fermé, et il est fermé parce qu'il ne
veut pas s'humilier. Il y a toujours quelque
état d'orgueil, quelque habitude mauvaise ou
quelque déloyauté, qui est
caché sous l'excuse. Je ne puis pas croire.
Cela vient aussi de ce qu'on ne prie pas. Si l'on
se souciait véritablement de la chose, on
ferait violence à Dieu, et la foi viendrait.
Un pauvre qui meurt de faim reste devant la porte
du riche jusqu'à ce que cette porte s'ouvre
pour lui. Un coeur affamé de croire en
ferait de même. Quiconque cherche trouve. Dieu
est riche pour
tous ceux qui l'invoquent, et la prière
faite avec véhémence a une grande
efficace.
2. - L'incrédulité peut se
manifester d'une autre manière. Comme il y a
une incrédulité historique, il y a
une incrédulité pratique ; c'est celle que nous appelons
l'indifférence.
L'indifférent croira tout ce que vous
voudrez ; il admettra, si vous y tenez, toute
la doctrine de la Bible, et, comme il ne nie pas
les faits de l'Évangile, il s'imagine aussi
qu'il croit. Un tel homme est tranquille, et parce
qu'il prend ce calme trompeur pour de la paix, il
s'imagine, parce qu'il a la paix, qu'il a aussi la
foi.
Mais que sont des dogmes qui n'ont aucune action
sur l'âme ? Sont-ce là des
convictions ? Une conviction est ce
qui vit avec nous, ce qui fait route avec nous,
ce qui, dans nos vallées sombres, nous sert
de bâton et de houlette, c'est
ce que nous avons conquis sur l'erreur, sur le
doute, par des combats ; c'est le triomphe de
l'invisible sur le visible, de
l'immortel sur le mortel. L'indifférent
a-t-il quelque chose de semblable ?
Il croit, mais que fait-il de sa foi ? Il
croit au péché, mais ses
péchés ne l'ont jamais
tourmenté. Il croit en Dieu, mais ce Dieu
est un Dieu des morts et non des vivants. Il
croit que Jésus-Christ est venu au monde
pour sauver les pêcheurs, mais il ne
s'est jamais tourné vers Jésus-Christ
pour lui demander le salut. Il croit au
Saint-Esprit, mais il ne s'est jamais
demandé : Ai-je reçu cet
Esprit ? Quel est l'esprit qui me
domine ? Il croit à un jugement, mais
il n'a jamais comparu en pensée devant le
tribunal de Dieu. Il croit, pourvu que vous ne le
dérangiez pas dans ses habitudes ; mais
dès que vous attaquez sa conscience, il ne
croit plus. Ce qui donne à
l'indifférent cette imperturbable assurance,
c'est l'idée qu'il est plus tolérant
qu'un autre. Il vous laisse vos opinions pour que
vous lui laissiez les siennes. Il se pique d'une
largeur que n'ont point les gens convertis, et
cette largeur est à ses yeux une
générosité
qui vaut mieux que tout catéchisme. Il n'est
ni un moqueur ni un fanatique ; il prend les
hommes comme ils sont et les temps comme ils
viennent. Si tout le monde en faisait autant,
à l'entendre tout le monde vivrait en
paix.
Nous disons que l'indifférence est aussi de
l'incrédulité. Il n'y a pas de foi
où il n'y a pas d'attachement aux choses
qu'on espère. Si le coeur n'est pas
attiré, la foi n'a pas même pris
naissance.
L'indifférent peut-il dire qu'il est
attiré vers Jésus-Christ, vers la
prière, vers les choses que l'oeil n'a
point vues, que l'oreille n'a point entendues et
qui jamais ne seraient montées dans l'esprit
de l'homme ?
Il pourrait tout aussi bien se passer de ces
choses ; aucune ne l'intéresse ;
c'est signe qu'il ne les veut pas, qu'il n'y croit
pas. Qu'est-ce qu'une foi qui ne donne aucune
impulsion à la volonté, qui ne
produit aucun mouvement d'amour, et surtout aucun
progrès ? C'est ce dernier point
surtout qu'il faut relever. La vraie foi est la
puissance de Dieu et la sève d'une vie
nouvelle.
Où il y a foi, il y a vie ; où
il y a vie, il y a développement,
progrès, sanctification : les choses
vieilles sont passées ; voici, toutes
choses sont devenues nouvelles. Appliquez ce
signe à l'indifférent, et
l'incrédulité sort de ses cachettes.
Vous verrez un arbre mort dans sa racine, une eau
stagnante au lieu d'une source de vie.
Revenez aujourd'hui, revenez dans vingt ans,
l'indifférent sera toujours
l'indifférent ; et où il n'y a
qu'une foi morte, il ne reste que
l'incrédulité.
3. - Il y a une troisième
incrédulité que nous rencontrons sur
le terrain de la foi. C'est celle d'un disciple qui
a déjà cru et qui est devenu
incrédule. Thomas avait déjà
cru ; il était du nombre des disciples
qui revinrent avec joie et qui dirent : Seigneur, les démons
même nous sont
assujettis par ton nom. Mais le même
Thomas ne croit plus. La mort de
Jésus-Christ renverse ses espérances.
Un profond abattement s'est emparé de ce
disciple. Il tombe dans une
incrédulité si
tenace qu'il va jusqu'à dire : Si je
ne vois la marque des clous dans ses mains, et si
je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et
si je ne mets ma main dans son côté,
je ne croirai point.
Il y a dans la vie chrétienne plus d'une
occasion semblable, où les plus croyants ne
croient plus. C'est l'incrédulité
d'un coeur pusillanime. Les disciples qui
ont Jésus-Christ dans leur barque, et qui ne
peuvent point périr, parce que
Jésus-Christ ne peut point périr, ne
sont-ils pas des incrédules, quand ils
s'écrient : Seigneur, sauve-nous,
nous périssons ! La foi est-elle la
foi tant qu'elle n'est pas la victoire du
monde ?
Mais nous voyons qu'on peut avoir trouvé
Jésus-Christ, qu'on peut faire route avec
lui, et il ne manque qu'un tourbillon pour que la
foi redevienne incrédule. Il y a dans le
coeur le plus chrétien un fond de
pusillanimité qui effraie.
Thomas, à peine Jésus-Christ est-il
mort, ne croit plus ; et que de situations
où Jésus-Christ est mort pour nous
comme pour Thomas ! Que deviendrions-nous,
s'il nous fallait vivre de notre
foi acquise ? C'est une oeuvre à
recommencer tous les matins, et une oeuvre de
Dieu. Comme il se mettait des vers dans la
manne que le peuple d'Israël voulait garder,
il se met des vers dans nos provisions
spirituelles, si nous voulons vivre de notre propre
fonds.
Nos impressions ne durent pas, si le Seigneur
lui-même ne les renouvelle. Aujourd'hui vous
croyez, c'est que votre foi a toutes sortes
d'appuis visibles ; demain, si ces appuis se
brisent, vous serez comme Thomas. Il est facile de
croire avec une position assurée, avec une
santé passable ou avec un intérieur
domestique où tout va bien ; mais si
nous souffrions la faim et la soif, si nous
étions nus, si l'on nous frappait
au visage, si nous étions errants de
tous côtés, nous fatiguant, en
travaillant de nos propres mains ; s'il
fallait bénir quand on dirait du mal de
nous, souffrir quand nous serions persécutés, prier
lorsqu'on nous dirait des injures ; s'il
fallait
être jusqu'à présent comme
les balayures du monde et comme le rebut de toute
la terre : ainsi
exercée, que deviendrait notre foi ? Conserverions-nous
encore notre
intégrité ? Nous plairions-nous dans les faiblesses,
dans
les
opprobres, dans les misères, dans les
persécutions, dans les afflictions
extrêmes pour Christ ?
Est-il vrai que sa grâce nous
suffirait, et que nous regarderions toutes
les autres choses comme une perte, en comparaison
de l'excellence de la connaissance de
Jésus-Christ notre Seigneur ?
On croit souvent que les secours qu'on a
obtenus aujourd'hui rendront plus croyant
demain ; mais qu'il survienne quelque nouvelle
détresse, c'est la même
pusillanimité que vous aurez à
combattre. On croit alors que la dernière
détresse est la plus grande, celle qui
demande le plus de foi ; c'est parce qu'on a
oublié les secours passés, car devant
Dieu rien n'est grand, rien n'est petit. Le coeur
est une mer mouvante, et le vent qui y souffle le
plus, c'est celui de l'incrédulité.
Les dogmes les plus élémentaires,
ceux desquels nous n'avons jamais douté,
l'incrédulité nous les prend à
tout instant.
Vous croyez à l'existence de Dieu ;
mais où est votre Dieu quand il faut
vous attacher à lui seul ?
Vous n'avez jamais douté d'une
Providence ; mais où est votre abandon
à ce soin paternel de Dieu, quand les
hommes, quand votre propre coeur vous
abandonnent ?
Vous croyez à l'efficacité de la
prière et à la vérité
des promesses ; mais quand il faut attendre,
quand un abîme appelle un autre
abîme, ne vous écriez-vous
pas : Le Seigneur m'a-t-il rejeté
pour toujours, et ne continuera-t-il pas à
m'avoir pour agréable ? Sa bonté
est-elle épuisée pour jamais ?
Sa Parole a-t-elle pris fin pour
toujours ?
Mais il y a un cas plus grave que tous ces
cas-là. Thomas veut mettre son doigt dans
les plaies, et sa main dans le côté de
Jésus. C'est le cas où une âme
veut s'assurer du pardon de ses
péchés. Aujourd'hui nous y croyons
peut-être ; rien de si simple à
nos yeux que ce pardon gratuit qu'on nous annonce.
Mais attendez une de ces heures où vos
péchés fondent sur vous comme une mer
qui déborde, tout vous paraît plus
facile que de croire à ce
même pardon. Il faut que Jésus-Christ entre par les portes
fermées, qu'il
vous dise lui-même : Mets ici ton
doigt et regarde mes mains ; avance aussi ta
main et la mets dans mon côté, et ne
sois plus incrédule, mais crois.
Si tel est le pouvoir de
l'incrédulité, n'y a-t-il aucune
différence entre un homme du monde et un
disciple ? L'Écriture répond
à cela : Toute plante que le
Père céleste n'a point plantée
sera déracinée ; mais nous
qui croyons, nous sommes gardés par la
puissance de Dieu, par la foi pour obtenir le
salut.
L'homme du monde, s'il est fort, est
faible ; le chrétien, lorsqu'il est
faible, est fort. Le premier, dans la même
épreuve, affiche souvent plus de foi que le
second ; mais cette foi n'est pas une oeuvre
de Dieu, et ce qui n'est point né de Dieu
périt. Ce sort n'atteint pas le disciple. Il
est souvent comme mourant, et cependant il vit
encore ; comme châtié, mais il
n'en meurt pas. Sa faiblesse est ce qui le
préserve ; c'est sur ce terrain que
Dieu se glorifie. Quelque pauvre,
quelque pusillanime qu'il soit, il est
gardé par la puissance de Dieu. Si nous
nous gardions nous-mêmes, nous nous
perdrions ; mais ce ne sont que les faibles
que Dieu veut garder. Il nous laisse le vase de
terre, afin que cette grande puissance soit
attribuée à Dieu, et non pas à
nous.
Nous ne pouvons avancer qu'en tremblant, mais
nous avançons ; et c'est parce que nous
tremblons que nous avançons. Nos
pusillanimités nous tiennent serrés
près du Seigneur. Les cèdres du
Liban tombent, les roseaux froissés ne sont point brisés.
Ainsi notre
foi s'épure jusqu'à ce qu'il ne reste
plus que Christ. C'est lui qui est la force de
notre vie, ce n'est pas nous. Et c'est cela qui
nous rend heureux, quand notre chair et notre
coeur défaillent. Nous sommes
gardés par un plus fort que nous.
Néant nous-mêmes, mais tout puissants
par Christ, nous ne craindrons point, nous
arriverons. Le chef de notre foi en est
aussi le consommateur. Persuadés qu'il a
la puissance de garder notre dépôt
jusqu'à ce jour-là, nous gardons
volontiers le sentiment de notre
misère pour donner toute gloire à
Celui qui nous a aimés. Si notre foi a
ce caractère, elle est de bon aloi ;
nous aurons compris la Parole du Seigneur : Ne sois plus
incrédule, mais crois. En
croyant ainsi, nous verrons la gloire de
Dieu.
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