Il arriva aussi, un autre jour de sabbat, qu'il entra dans la synagogue, et qu'il y enseignait ; et il y avait là un homme duquel la main droite était sèche.
Or les Scribes et les Pharisiens l'observaient, pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat, afin de trouver un sujet de l'accuser.
Mais comme il connaissait leurs pensées, il dit à l'homme qui avait la main sèche : Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Et lui, s'étant levé se tint debout.
Jésus leur dit ensuite : Je vous demanderai une chose : Est-il permis, dans les jours de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la laisser périr ?
Et ayant regardé tous ceux qui étaient autour de lui, il dit à cet homme : Étends ta main. Et il le fit, et sa main devint saine comme l'autre.
Ce ne sont point ceux qui sont en
santé qui ont besoin de médecin, ce
sont ceux qui se portent mal. Pour qui
Jésus-Christ est-il venu ? pour qui
vient-il encore ? C'est pour ceux qui
souffrent et qui ont quelque mal à
guérir. Et il y a de ces souffrances que nul
de nous ne devine, et qui sont cachées sous
la santé la plus robuste, sous les
apparences les plus brillantes, sous le
christianisme le plus avancé.
Notre texte nous montre un homme duquel la main
droite était sèche. Qui aurait
pensé à cette main dans une synagogue
remplie de monde ? Jésus seul la
découvre et seul est capable de la
guérir. Cette guérison se fait en un
jour de sabbat ; en effet, le vrai sabbat est
le jour où Jésus-Christ peut
opérer une guérison. Ce n'est pas
ainsi que les Pharisiens comprenaient ce
jour ; ils n'étaient venus que pour
faire leurs dévotions, et
leur piété aurait pu se passer de
Jésus-Christ. Il n'en était pas de
même de l'homme que tourmentait cette main
sèche ; il avait besoin d'une
délivrance, et il se tourne vers le Seigneur
pour l'obtenir. Son mal n'était pas un mal
aigu ; il pouvait sortir, venir à la
synagogue, il lui restait peut-être une
certaine activité ; mais qu'en
pouvait-il faire, quand de ses deux mains l'une
était sèche ?
Mettez cette main dans votre vie, vous verrez votre
activité impuissante et paralysée.
Mais suivons la même maladie sur le terrain
spirituel. Il y a un état d'âme qui,
plus que tout autre, fait souffrir le
chrétien : c'est la
sécheresse.
Un coeur sec, une conversation sèche, des
rapports secs, - ce sont tout autant de
souffrances. La sécheresse c'est la mort, la
mort avec un vernis. Et la preuve que la vie n'est
point en vous, c'est que vous êtes un homme
sec. Animez-vous, jetez-vous dans les affaires, ou
bien priez, faites vos dévotions, que
sentirez-vous à la
longue ?
Un secret relâchement, un épuisement
de forces, une extinction spirituelle, un
état de sécheresse, en un mot la
mort. Encore si cet état vous amenait
à Jésus-Christ, comme le malade de
notre texte, qui montra sa main sèche au
Sauveur ; mais c'est à quoi l'on ne
pense pas toujours.
On est mort, et l'on continue à jouer le
vivant ; on devrait se taire, et l'on continue
à parler, peut-être à
prêcher ; on n'est plus capable de rien,
et l'on continue à se mouvoir et à
agir.
Ce mécanisme fera peut-être souffrir
aujourd'hui, mais on s'y habituera, comme on
s'habitue à tout ; demain on souffrira
déjà moins ; on se fait à
cette vie d'automate, on continue à sauver
les apparences, et l'on ne sent bientôt plus
à quel point on est mort, à quel
point on est envahi par le pharisaïsme et
l'hypocrisie.
Mais, qui que vous soyez, Jésus-Christ se
présente à vous, il veut avoir
pitié de votre sécheresse ; il
fera que vous ne pourrez plus supporter une telle
vie, et que vous étendrez
cette main sèche vers Celui qui peut vous
guérir ; la source de la vie est
avec Lui, et il est riche pour tous ceux qui
l'invoquent. Voyez le miracle qui s'accomplit
dans l'homme de notre texte. Jésus-Christ
lui avait dit : Lève-toi et
tiens-toi là au milieu. L'homme
obéit, il a foi, et sa main se remplit d'une
vie nouvelle. Il la retire à lui aussi saine
que l'autre ; le voilà libre dans ses
mouvements, son activité va prendre un
caractère nouveau ; à la mort a
succédé la vie, à la
sécheresse la fraîcheur.
Examinons de plus près ces deux
états : ils nous font voir ce que nous
sommes par nous-mêmes, et quel est le pouvoir
de la grâce quand nous en éprouvons
l'influence avec droiture et avec foi.
Appliquons l'image de cette main sèche aux détails de la vie
ordinaire.
Voyons-la d'abord au travail. Il y a bien des
hommes qui travaillent, mais sèchement,
machinalement ; leur travail est un travail
forcé, et leur esprit un
esprit mercenaire. Comme le
boeuf traîne la charrue, il y a des hommes
enchaînés à une vocation qu'ils
maudissent peut-être en silence, mais qu'ils
poursuivent, parce que leur existence en
dépend. Vous croyez que je ne parle que du
manoeuvre, de l'ouvrier de fabrique ou du
galérien, mais vous vous trompez ; je
parle de vous, de moi, de nous tous.
N'avez-vous jamais travaillé avec
dégoût, tout en continuant à
travailler ? N'avez-vous jamais soupiré
après la fin d'un travail, et votre
assiduité extérieure
n'était-elle pas stimulée par
l'espérance d'être bientôt
débarrassé d'une occupation qui vous
ennuyait ?
C'était un devoir à remplir ;
mais ce qui l'accomplissait en vous, ce
n'était pas la vie, c'était la
sécheresse. Actif aux yeux du monde, mais
paresseux aux yeux de Dieu, vous continuiez ainsi
à faire des oeuvres mortes et qui ont déjà reçu
leur
récompense. Qui est-ce qui travaillait
alors ? C'était l'homme duquel la
main droite était
sèche.
Nous venons de voir la main sèche au travail, voyons-la
maintenant au repos. Il y a un repos machinal, comme il y a
un
travail machinal. Cette main sèche,
après avoir travaillé six jours,
comment repose-t-elle le septième ?
Sèchement, sans éprouver le moindre
rafraîchissement spirituel. C'est une machine
qui s'arrête, mais la cessation du travail
n'est pas encore le commencement du repos. Dieu
seul donne le vrai repos, ou plutôt le vrai
repos c'est Dieu lui-même. Se retirer vers
Lui, se consoler près de Lui de toute
fatigue et de toute déception, c'est la
seule manière de se repeser et de retremper
ses forces ; mais ce n'est pas là le
repos qu'on cherche d'ordinaire. Le repos du grand
nombre, c'est la dissipation, et la dissipation
c'est encore la fatigue.
On veut échapper à Dieu, et c'est
pour se jeter dans un plus grand trouble. Ce fond
mouvant de la pensée, ce vagabondage du
coeur, ces caprices et ces convoitises de la
vanité, que vous
rapportent-ils ?
Un nouveau fond de sécheresse. Il faut
à une âme le réveil des besoins
intimes ; et, pour que l'activité
jouisse du repos, il faut que l'âme repose
d'abord, et le repos de l'âme est la seule
chose nécessaire.
Allons plus loin. Il y a aussi une main sèche qui fait la
charité. Que
d'aumônes, que de collectes, que d'oeuvres de
charité qui viennent d'une main
sèche ! On donne, mais on ne se donne
pas avec le don, et la vraie charité est le
don de nous-mêmes. Ce qui fait la vertu ce
n'est point l'acte, c'est le sentiment qui le
provoque. Dieu regarde au coeur, et le
sacrifice qui coûte le plus c'est celui de
notre personne. On se raidit quand il faut rompre
avec la vie propre et trouver du goût
à ce renoncement. Qu'arrive-t-il
alors ? Au lieu de cette charité
palpitante qui sait pleurer avec ceux qui
pleurent, et être dans la joie avec
ceux qui sont dans la joie, on n'a qu'une main sèche, la
forme au lieu de la
chose, la réputation de charité au
lieu de la
réalité.
On peut aussi se figurer deux mains sèches
qui font route ensemble. Deux associés, si
vous voulez, dont l'un a besoin de l'autre, mais
que la moindre affaire d'intérêt
séparera. Deux amis qui ont les mêmes
goûts, mais cette amitié n'a point
passé par la porte étroite. On
voit alors ce que sont les sympathies naturelles,
ce sont des plantes que le Père
céleste n'a point plantées ; elles se dessécheront, car
tout ce qui
n'est point divin se flétrit. Ou bien prenez
deux époux qui, quand ils se
donnèrent l'un à l'autre, ne
s'étaient point donnés d'abord au
Seigneur. Ce sera une union sèche, sinon
aujourd'hui, du moins bientôt. Il y a de ces
intérieurs qui sont froids comme un
tombeau ; on s'habitue l'un à l'autre,
et cette torpeur à deux ou l'appelle de
l'amour. Qu'est-ce que l'union des mains, si elle
n'est aussi l'union des âmes et la communion
de cette vie qui ne doit point finir ?
Il y a enfin une main sèche qui,
pour être vivifiée,
a recours à d'autres médecins que
Jésus.
Que de chrétiens qui veulent s'inspirer la
vie en se travaillant eux-mêmes ! Ils se
reconnaissent certains défauts, et veulent y
porter remède par leurs propres
forces ; ils prennent leur élan, mais
c'est comme des aigles auxquels on a coupé
les ailes. Ils sont loin de sentir à quel
point leur nature est profondément
altérée. Ce remède qu'on porte
à un côté malade, en fait
aussitôt découvrir deux autres. C'est
l'histoire de l'hydre de Lerne ; couper une
tête au péché n'est rien ;
il faut les couper toutes, ou vous en verrez
revenir chaque jour de nouvelles.
Mais qui est suffisant pour ces choses ? Il faut un
autre hercule que vous. Cette main qui manie l'épée est une
main sèche.
Dites-le vous-même, qu'avez-vous obtenu
depuis le temps que vous prenez des
résolutions ? Votre christianisme,
réduit à lui-même, est toujours
de la sécheresse. Étendez enfin cette main sèche vers
Jésus ;
demandez-lui la vie, et il vous la
donnera.
L'homme de notre texte a trouvé le vrai
médecin ; Jésus n'a qu'à
dire un mot, et cette main morte devient saine
comme l'autre. Mais qu'est-ce qu'étendre la
main vers Jésus ? C'est soupirer
après une délivrance. Allez au fond
de votre état de chute, et vous trouverez
que vous êtes séparé de Dieu, mort dans vos fautes et dans vos
péchés ; et cette
découverte ne sera qu'une souffrance de
plus ; mais ce qu'il faut à un homme
mort, c'est une nouvelle naissance.
Croyez en Jésus-Christ, et cette seconde vie
vous viendra. Répandez devant Lui votre
misère, et la grâce de
Jésus-Christ agira.
Ne cherchez plus en vous-même la force qui
doit opérer ce renouvellement ; votre
force est en ce Sauveur que Dieu vous a
donné.
Les autres médecins sont des
médecins de néant, et leurs
sentences des sentences de cendre. Jésus-Christ seul est la
vie, et qui
a le Fils à la vie. Arrivez mort comme
vous êtes, mais sans
incrédulité. Croyez que Dieu vous a
aimé et qu'il a fait
éclater son amour envers
vous, en ce que, lorsque vous n'étiez que
pécheur, Christ est mort pour vous. Entrez de foi en foi dans
ce miracle de
grâce ; c'est un don de Dieu, et
ce don est aussi une puissance.
Croire est aussi recevoir ; croyez, et
votre main sèche retrouvera la
vie ; et, étant enraciné dans
la foi, vous aurez une force nouvelle pour
triompher de votre mort et de votre
sécheresse.
Nous avons vu la main sèche, voyons
maintenant la main saine ; et, pour
suivre notre métaphore, nous appellerons cet
état la fraîcheur
chrétienne.
La fraîcheur, en général,
épanouit le coeur ; cela est
déjà vrai de la fraîcheur
ordinaire.
Prenez une fleur nouvellement éclose et
toute couverte de la rosée du matin. Vous
vous arrêtez involontairement, c'est comme si
vous surpreniez la vie à sa source. Ce vert
tendre, ce calice qui s'ouvre, cet air
chargé de parfum a un pouvoir
irrésistible. Le printemps est la saison de
la résurrection.
L'hiver est passé, la pluie s'en est
allée, les fleurs paraissent sur la terre,
le temps des chansons est venu, et la voix
de la tourterelle se fait ouïr dans la
contrée.
Ou bien, voyez un petit enfant, tout frais et qui
accourt vers vous. Vous êtes heureux de le
laisser venir, vous le prenez sur vos genoux et
vous admirez cette vie enfantine. Cette candeur
dans le ton, dans les mouvements ou dans les
caresses, va au coeur le plus endurci et le
désarme. Rien de sec ici, rien de
forcé, tout est vie, joie, bonheur.
Ou bien encore prenez un convalescent qui sent
couler dans ses veines une vie nouvelle : une
maladie grave l'avait mis à deux doigts de
la tombe ; après des semaines de
souffrances il peut enfin se relever, et ses forces
brisées reprennent. Mettez-le sur un tapis
de verdure, que le soleil le réchauffe,
qu'un air libre le pénètre, c'est
comme si vous lui ouvriez un monde nouveau ;
rien n'a changé autour de
lui, lui seul a changé. Il regardera ses
membres desséchés, et
s'étonnera de cette nouvelle existence.
C'est une autre sève qu'il a
reçue ; la fraîcheur de la
santé est comme une résurrection
d'entre les morts.
Mais cette fraîcheur naturelle n'est
que l'emblème d'une autre fraîcheur,
qui est le rétablissement de notre
état normal. Où trouvons-nous cette
fraîcheur ?
D'abord en Jésus-Christ lui-même.
C'est Lui qui est l'homme primitif, tel qu'il
sortit des mains de Dieu ; qu'il parle ou
qu'il agisse, c'est la même vérité, celle qui est aussi la
vie des hommes. En Lui rien ne se
flétrit, rien ne s'épuise ; vous
voyez une plénitude, de laquelle sort grâce sur grâce.
L'a-t-on
regardé, on en est illuminé, et la mort a perdu son
aiguillon, le
sépulcre sa victoire. C'est
l'incorruptibilité dans une personne humaine
qui vous fait oublier cette terre aride où
vous êtes altéré et sans
eau.
Cette fraîcheur impérissable, vous la
retrouverez aussi
dans l'Évangile. Ouvrez l'Évangile au
hasard : ce que vous trouvez partout, c'est la
vie ; ce que vous ne trouvez nulle part, c'est
la sécheresse.
Relisez le même chapitre, le même
verset, vous ne les épuiserez pas ; ce
sont les parcs herbeux et les eaux
tranquilles de toute âme fatiguée
du monde et peut-être d'elle-même. Vous
revenez d'un travail ou d'une conversation
prolongée ; c'est peut-être avec
un souci ou avec la découverte d'une
nouvelle misère ; mille choses vous
préoccupent et viennent de vous
épuiser ; il y a souvent, pour le corps
et pour l'âme, un accablement
général.
Eh bien ! ce qui recueille, ce qui
ramène le calme, ce sont les promesses de la
Parole sainte. Dieu l'envoie et elle
guérit ; elle enivre l'âme
altérée et rassasie toute âme
qui languit. On sent alors la différence
entre la manne céleste et le pain
léger du monde. Retrempé
jusqu'à la moelle des os, vous direz de
nouveau : À qui irai-je,
Seigneur ? tu as les paroles de la vie
éternelle.
J'étais affligé et misérable,
mais tu as eu soin de moi ; tu es mon Aide et
mon Libérateur ; oh ! qu'heureux
sont ceux qui se retirent vers toi !
Laissez-moi vous conduire encore ailleurs. La
fraîcheur qui est dans le coeur de
Jésus-Christ et dans le coeur de la Bible
est aussi dans les misères d'un pauvre
pécheur. Rien de si édifiant qu'un
pauvre pécheur, toujours mourant et toujours
soutenu. Il ne sort pas de ses alarmes, et il ne
sort pas des mains de Dieu. Il ne voit devant lui
que des montagnes, à côté de
lui que des abîmes, et ces montagnes sont
abaissées, ces vallées sont
rehaussées ; ce qui était tortu
est redressé, ce qui était raboteux
est aplani.
Il marche de miracle en miracle, et il craint
toujours, il gémit toujours. Six
afflictions sont derrière lui, mais
voici la septième : la
supportera-t-il ? et de nouveau l'ange de
l'Éternel campe autour de lui et le
garantit. Mais ce qui le fait souffrir le plus,
c'est cette main droite qui est sèche. Il est
si
mécontent de ce qu'il fait, qu'il se regarde
comme un figuier stérile ; et Dieu
prend ces mêmes oeuvres et en fait autant de
bénédictions. C'est dans des vases
de terre que Dieu met sa grande puissance, et c'est à
ceux qui n'ont rien qu'il
donne toutes choses.
Ainsi, la vie avance et la grâce est encore
la même. Vous ne le croyez point, pauvre
pécheur, mais vous le saurez, et vous le
saurez jusqu'au bout. Il y a dans vos
misères une oeuvre
impérissable ; rallumez le don qui
est en vous, et vous croirez de nouveau qu'il y
a une bonté qui se renouvelle tous les
matins, une fidélité qui est
toujours grande.
Ce n'est pas tout. Ces biens et cette miséricorde qui
vous accompagnent tous
les jours de votre vie ne sont que les
arrhes de quelque chose de plus grand ; ce que vous
serez n'a pas encore
été manifesté.
Pourquoi la fraîcheur a-t-elle pour nous tant
de charme ? Voici la
raison : c'est qu'elle
nous
donne un pressentiment de notre
résurrection. Cette fleur nouvellement
éclose, cet enfant si rayonnant de vie, ce
bonheur de la convalescence, tous ces objets ne
sont que l'ombre d'un bonheur plus grand et duquel
chaque dimanche nous rapproche. Nous voyons, comme
à travers un voile, ce vêtement
incorruptible que nous porterons bientôt quand ce qui était
auparavant sera
passé.
Vous vous contenteriez d'une vie
pardonnée, et Dieu vous a
réservé une éternité
glorifiée. Encore un peu de temps, et vous
resplendirez dans un corps conforme à
l'image du Fils de Dieu, et vous serez
possesseur d'un héritage qui ne se peut
corrompre, ni souiller, ni flétrir, et citoyen d'une ville
qui
a
d'éternels fondements.
Christ vous dit lui-même : Parce
que je vis, vous vivrez ; je leur ai
donné la gloire que tu m'as donnée. Comprenez-vous maintenant
cette main
sèche qui s'étend vers le
Seigneur ? Ce sont ces créatures
gémissantes qui attendent
avec un ardent
désir leur vraie manifestation. Ce sont
celles qui ont reçu les prémices
de l'Esprit, mais qui, malgré cela, soupirent encore,
et de mille
manières. Elles sentent que, pendant
qu'elles habitent dans ce corps, elles sont
éloignées du Seigneur, et c'est
à cause de cela qu'elles gémissent,
désirant avec ardeur d'être
revêtues de leur demeure céleste.
C'est à cause de cela que l'Esprit et
l'épouse disent : Viens, et que celui qui l'entend dit
aussi : Viens.
Viens nous dépouiller de ce corps
corruptible et l'engloutir pour toujours dans ta
vie et ton incorruptibilité. Et Lui qui rend
témoignage de lui-même, dit : Oui, je viens bientôt.
La voix qui avait dit à l'homme
duquel la main droite était
sèche : Lève-toi et tiens-toi
là au milieu, cette même voix
pénétrera dans votre sépulcre. Le temps vient que les morts
entendront la voix
du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue
vivront. Ce sera de nouveau l'ordre : Lève-toi et
tiens-toi là au
milieu. Et ce corps, semé
corruptible, méprisable, infirme, animal,
ressuscitera incorruptible, glorieux, plein
de force, spirituel. Il se
tiendra
là, étonné,
stupéfait, au milieu d'un monde nouveau. Ce
sera la cité du Dieu vivant, la
Jérusalem céleste, avec ses milliers
d'anges et avec les esprits des justes qui sont
parvenus à la perfection.
La main desséchée sera devenue saine comme l'autre, capable
de servir Dieu dans une justice et une sainteté
véritable.
En attendant, imitez ceux qui, par la foi et
la patience, sont devenus les héritiers des
promesses, et quelque pauvre que soit votre
sentier, le sentier des justes est comme la
lumière resplendissante qui augmente son
éclat, jusqu'à ce que le jour
soit en sa perfection..
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |