Après qu'il eurent dîné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis.
Il lui demanda encore une seconde fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis.
Il lui demanda pour la troisième fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
En vérité, en vérité je te le dis ; lorsque tu étais jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais lorsque tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudrais pas.
Jésus dit cela pour marquer de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi.
Nous ne savons pas ce qu'était devenu
Simon Pierre, du moment où le coq avait
chanté pour la seconde fois, et où,
frappé du regard de son Maître, le
disciple était sorti de la cour du souverain
sacrificateur, pleurant amèrement.
Seul, au milieu de la nuit, dans les rues de
Jérusalem, où sera-t-il
allé ? Aura-t-il compris toute la
portée du regard de Jésus ? Et
quand, élevé sur la croix, le Sauveur
pria pour ses ennemis et pour ses amis, Pierre
sera-t-il venu recueillir encore un second regard
de son Maître bien-aimé ?
Dans le nombre de ceux qui avaient entouré
la croix, Pierre n'est point nommé ;
mais ce que nous voyons, c'est que le jour de la
résurrection, quand il faisait encore
sombre, Simon Pierre courut déjà
au sépulcre avec l'autre
disciple que Jésus aimait. Le
sépulcre est vide ; Pierre ne trouve
point ce qu'il cherche, mais Jésus n'avait
point oublié son apôtre. C'est
près de la mer de Tibériade que
Pierre va être satisfait. Il va revoir, comme
le Prince de la vie et de la résurrection,
ce Maître bien-aimé qu'il avait
renié.
C'est cette apparition et cette entrevue de
Jésus avec ce disciple que notre texte nous
décrit. La pêche merveilleuse que les
disciples avaient faite sur le lac, grâces
à cet inconnu qui, de loin, leur avait dit
de jeter le filet du côté droit de la
barque, ce miracle avait ouvert les yeux à
Jean, et le premier il s'était
écrié : C'est le Seigneur. Aussitôt, Pierre, comme si le
Sauveur
n'était venu que pour lui, se jette dans la
mer, et le voilà qui arrive et qui est
déjà aux pieds de son Seigneur. C'est
alors que commence un interrogatoire qui est de
nouveau une de ces scènes qui ne sont point
d'invention humaine. Simon, fils de Jona,
m'aimes-tu plus que ne font
ceux-ci ?
Telle est la demande solennelle à
laquelle Pierre aura trois fois à
répondre, et qui est aussi là pour
nous. Simon, fils de Jona. Pourquoi Simon ? Le Maître
n'avait-il pas
changé le nom du disciple ? Ne lui
avait-il pas dit : Tu es Pierre, et
sur cette pierre je bâtirai mon
Église ?
Oui, mais c'est au disciple confessant son
Maître, ce n'est pas à l'homme naturel
que le Seigneur avait alors parlé. Un
nouveau nom n'est que pour un nouvel homme, et les
trois chutes de Pierre lui avaient montré
que lui aussi avait encore son vieil homme.
C'est à ces trois chutes que
répondent les trois demandes : Simon, fils de Jona,
m'aimes-tu plus que ne font
ceux-ci ? Tu t'étais cru plus fort
que les autres ; ne vois-tu pas que tu es le
plus faible de tous et que celui qui se confie
en son coeur est un insensé ? Mais
quand Jésus humilie, ce n'est que pour mieux
nous relever. Il ne rejette point son pauvre
disciple, il le reprend à son service et lui
dit : Pais mes agneaux, pais mes
brebis.
Mais, pour cela, il faut que Pierre renonce
à lui-même, qu'il ne marche plus dans
ses propres voies, qu'il étende ses mains et se donne à son
Seigneur. Ainsi
préparé, il glorifiera Jésus
dans la vie et dans la mort, et le Sauveur pourra
lui dire : Suis-moi.
Pierre avait répondu à son
Maître : Oui, Seigneur, tu
sais que je t'aime ; d'abord ne comprenant
pas, mais devinant bien à la fin l'intention
de Jésus. Pierre, par ses humiliations,
avait reçu quelque chose qui pouvait bien
être de l'amour. C'est cela qu'il veut mettre
aux pieds de son Sauveur ; et, comme
Jésus paraît douter encore et qu'il
revient pour la troisième fois avec la
même demande, le disciple attristé
s'écrie : Seigneur, tu connais
toutes choses, tu sais que je t'aime.
Mais ce n'est plus de Pierre qu'il s'agit, c'est de
nous. Avons-nous déjà fait un pas
vers l'amour ? Vous avez
déjà deviné que la demande du
Seigneur est la question
vitale ; tout notre christianisme, tous nos
examens de conscience sont compris en ce peu de
mots : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ?
Dites-vous que Jésus-Christ est à
votre porte, qu'il frappe et qu'il veut une
réponse. Laissez-le fouiller dans vos
pensées et dans les intentions de votre
coeur ; quand il aura mis tout cela
à nu, pourrez-vous dire : Seigneur,
tu connais toutes choses, tu sais que je
t'aime ?
Le sujet que je vais traiter devant vous sera un
sujet bien simple ; posons-nous la
question : QUE FAUT-IL FAIRE POUR AIMER LE
SEIGNEUR ?
Vous croyez peut-être que je vais vous donner
quelques règles ou vous dicter quelques
méthodes ; mais les méthodes
humaines ne conduisent pas loin. Il faut que le
Seigneur arrive lui-même ; car ce que
nous pouvons inspirer le moins en nous, c'est
l'amour.
Regardez-vous de près : vous
n'êtes que sécheresse et
qu'égoïsme ; mais soumettez-vous
à un travail, le Seigneur veut vous aider.
C'est ce travail qu'il a
poursuivi avec le fils de Jona, et qui, de votre
vieil homme, fera sortir un homme nouveau.
Jésus-Christ va répéter ses
trois demandes ; ces trois demandes sont aussi
trois opérations spirituelles du Seigneur.
Vous allez voir de quelle manière le
Seigneur s'approche de notre vie intime, et comment
celui qui fait la demande est aussi celui qui donne
la réponse.
Faire un pas vers l'amour, voilà ce
que vous désirez apprendre ; eh
bien ! que fait Jésus ?
Premier travail du Seigneur : il vous donnera
le souvenir de vos fautes.
Avant que je fusse humilié, dit le
psalmiste, je m'égarais, mais maintenant
j'observe ta Parole. Un père de
l'Église a dit : « Le
souvenir de nos fautes nous est plus profitable que
le souvenir de nos vertus. »
Les trois chutes de Pierre avaient eu plus de
résultats pour lui que n'auraient eu trois
succès. Notre plus grand ennemi, c'est notre
confiance en nous-mêmes ; et,
pour que cet ennemi soit
tué, il nous faut des humiliations. Pierre
avait compté sur son dévouement
naturel, mais le véritable amour est autre
chose. Ce n'est point dans l'héroïsme
de notre nature que le Seigneur veut loger, c'est
dans les esprits froissés, dans les
coeurs brisés.
Avez-vous derrière vous des souvenirs de
fautes ? Vous en avez plus d'un, priez le
Seigneur de les rendre vivants. Je ne connais point
votre vie passée, mais je vais vous signaler
quelque chose qui, plus que tout le reste, peut
vous humilier : c'est votre coeur froid.
Êtes-vous heureux avec ce coeur de
glace ? Voulez-vous le garder à
toujours ? Mais, en dehors de cet état
général, plus vous chercherez, plus
vous trouverez. Il est vrai qu'on n'aime pas
à se rappeler ses fautes. Quelle est
l'attitude de la plupart d'entre nous ? Ne dirait-on pas
voir des sentinelles qui,
l'arme au bras, montent la garde autour de leur
propre honneur, menaçant de faire feu sur
quiconque approchera ?
Montrez-moi un homme qui, enfin,
confesse quelque chose ; rien de si dur que
d'être forcé de se dire : J'ai
péché, et de revenir plus tard sur ce
souvenir. Comme une araignée s'enveloppe
dans sa trame, le vieil homme s'enveloppe dans ses
justifications. Sur mille humiliations, il y en a
à peine une qui soit franche, profonde,
véritable.
Il est d'autres personnes qui avouent bien, mais
qui ne gagnent rien au souvenir de leurs fautes.
Elles se bornent à être
ennuyées d'elles-mêmes, et cela les
rend maussades, capricieuses, abattues. C'est
qu'elles sont seules avec leurs fautes, et il ne
faut jamais être seul avec elles ;
répandez tout en la présence de
Jésus. Si le souvenir de vos fautes doit
vous être profitable, replacez-vous devant
cette question : Simon, fils de Jona,
m'aimes-tu ? Alors vous serez
frappé au coeur ; mais ce n'est que
votre vieil homme qui aura été
frappé, le nouvel homme n'aura pas souffert.
Si Jésus nous humilie, nous éprouvons
tout autre chose que si nous nous
prêchons nous-mêmes ou que si d'autres
nous prêchent. Les humiliations de
Jésus sont aussi entourées de paix,
et où il y a paix il y a aussi pardon, joie,
vie éternelle.
Ainsi, mon enfant, ne méprise pas le
châtiment du Seigneur ; et ne perds
point courage lorsqu'il te reprend ; car le
Seigneur châtie celui qu'il aime, et
il frappe de ses verges tous ceux qu'il
reconnaît pour ses enfants. Si vous souffrez
le châtiment, il vous traite comme ses
enfants ; car, quel est l'enfant que son
père ne châtie point ? Mais si
vous êtes exempts du châtiment, auquel
tous les autres ont part, vous êtes donc des
bâtards et non des enfants
légitimes.
Voilà ce qui a formé Simon
Pierre, ce qui a incliné son coeur vers
celui de son Maître ; mettons-nous sous
la même discipline, et nous pourrons dire
aussi : Oui, Seigneur, tu sais que je
t'aime.
Voici une seconde approche de Jésus.
Il vous découvre que vous avez des brebis
à paître, et que ces brebis sont
les siennes. Quelles
brebis ? Ouvrez les yeux et vous verrez des
âmes qui vous ont été
confiées et pour qui vous pouvez être
une bénédiction. Les âmes sont
au Seigneur, et c'est par le prix auquel il les a
rachetées que vous pouvez juger combien
elles sont précieuses. Il n'a fallu à
Dieu qui ; six paroles pour créer le
monde ; mais il a fallu qu'il livrât
son propre Fils, qu'il le fît
malédiction pour nous tous, afin de
sauver ces âmes qu'il avait
créées.
L'âme la plus tombée est encore plus
précieuse que le ciel et la terre ; car
le péché n'est point la substance de
l'homme, le péché n'est que la
ruine de l'homme ; et, dans l'âme la
plus souillée, Dieu voit encore son image.
C'est une brebis qui est encore à sauver, et
c'est à vous peut-être que cette
tâche est confiée. Ce mendiant que
vous rencontrez, ce pauvre dans sa mansarde, ce
malade sur son grabat, ce prisonnier jusqu'ici
inabordable, ce sauvage qui se repaît du sang
de son ennemi, quelques dégradés
qu'ils soient, chacun d'eux a une
âme, et cette âme a été créée à
l'image de Dieu. Le Père l'a
créée, le Fils l'a sauvée, et
le Saint-Esprit veut la sanctifier ;
comprenez-vous maintenant le grand appel : Pais mes agneaux,
pais mes brebis ?
Il ne faut pas aller loin pour trouver celles
qui vous regardent personnellement. Commencez par
votre toit domestique ; estimez-vous toutes
ces âmes selon leur valeur devant Dieu, et
non selon ce qu'elles vous rapportent en
satisfaction charnelle ? Et ne rencontrez-vous
point chaque jour d'autres âmes sur votre
passage ? N'avez-vous rien pour ces brebis,
rien pour ces agneaux ?
Pensez à votre heure dernière ;
vous n'aurez rien alors que ce que vous aurez
donné. Donner vaut mieux que recevoir, et de tous les remords
le plus cuisant sera
celui-ci : J'aurais pu être quelque
chose pour un de mes frères, et je ne l'ai
point été, et aujourd'hui il est trop
tard ! Épargnez-vous ce remords pour
l'amour de vous-même ; il y a dans
l'égoïsme tout un enfer, il y
a dans un coeur qui se donne
toute une éternité de joie ; et
il n'est personne de si pauvre, de si mal
partagé sur la terre, qui puisse dire :
Je n'ai reçu aucun agneau du Seigneur,
aucune brebis à paître.
Qu'est-ce que paître une brebis ?
C'est avoir une influence salutaire sur une
âme. Montrez-lui que vous avez la paix et que
cette paix peut s'obtenir gratuitement ; ce
que vous avez reçu vous-même, ne
l'avez-vous pas aussi reçu pour vos
frères ? Quand tu seras converti, dit le Seigneur à
Pierre, affermis
tes frères.
Mais soit ! vous n'avez point d'âmes
à côté de vous ;
n'avez-vous point une vocation ? Les brebis du
Seigneur, ce ne sont pas seulement les personnes,
ce sont aussi les choses. Le moindre travail
devient un culte, si vous le faites dans l'amour de
Jésus. Le plus pauvre emploi, l'occupation
la plus aride prend un caractère
céleste, si vous vous dites : Le
Maître est ici et il m'appelle.
Paître ses brebis, c'est être
fidèle dans les petites choses,
quand personne ne vous voit et
que personne ne vous rémunère.
Demandez-vous chaque soir : Pour qui ai-je
vécu aujourd'hui ? Dans quel esprit
ai-je travaillé ?
Ce qui nous fait souffrir, ce ne sont point nos
vocations, c'est ce coeur tourné vers la
terre, cet esprit de servitude, cette
volonté qui n'est point où est son
trésor. Mais où est Jésus,
son salaire est avec Lui. Vous ne travaillerez plus
en vain, vous
ne consumerez plus votre force
inutilement
et sans fruit, si, quoi que vous fassiez,
vous le faîtes de bon coeur, comme pour le
Seigneur, et non pour les hommes. Ce que la main droite a
fait dans le lieu
secret, à l'insu de la main gauche,
votre Père, qui vous a vu dans le secret,
vous le rendra publiquement. Ce sera un signe
que vous avez compris la parole : Pais mes
agneaux, pais mes brebis ; et Jésus
n'a plus qu'une dernière parole à
vous adresser.
C'est la troisième approche du
Seigneur : Étends tes mains, laisse-toi mener, marche
où
tu
ne voulais point.
Lorsque Pierre était jeune, il
se ceignait lui-même et allait où il
voulait ; mais, plus tard, il a
étendu ses mains, et un autre l'a ceint et
l'a mené où, plus jeune, il ne
voulait pas.
La jeunesse est l'âge des illusions ; on
voit devant soi un long avenir et on l'embellit des
plus brillantes couleurs ; on a des forces
à dépenser, un coeur à donner,
une volonté pour agir, et l'on
s'élance au-devant des obstacles, comme un
héros qui est sûr d'avance de la
victoire ; mais, plus tard, tout change :
le monde se décolore, les espérances
s'évanouissent, les forces propres ne
suffisent plus, le coeur et la volonté se
remplissent de tristesse.
C'est qu'on n'avait point compris la vie ; on
s'était creusé des citernes qui ne
pouvaient contenir les eaux, la source des eaux
vives on ne la voyait point. Tel avait
été Pierre, tel a été
plus d'un d'entre nous.
Tournez-vous vers vos années
passées ; que voyez-vous ? Un
temps où vous marchiez avec le monde, au
gré de la volonté
propre, sans reconnaître les choses qui
regardaient votre paix. Eh bien !
où en êtes-vous aujourd'hui ?
Celui qui, plus tard, est venu pour Pierre, est-il
aussi venu pour vous ? Vous a-t-il
demandé : Simon, fils de
Jona, m'aimes-tu ? Es-tu enfin
rassasié du monde, fatigué de
toi-même ?
Ah ! c'est une heure bien solennelle que celle
où la volonté enfin s'ébranle,
où le coeur commence à comprendre,
où un monde nouveau s'ouvre sur notre
tête ! Un autre devait venir pour
Pierre, pour étendre ses mains, pour
le ceindre et pour le mener où il
ne voulait pas. Cet autre, c'était le
bourreau, et le chemin qui est prédit
à Pierre, c'était le chemin de la
croix. Or, demandez à un homme du monde le
sacrifice de sa volonté idolâtre, vous
serez aussi à ses yeux un bourreau ; le
chemin nouveau que vous lui proposez est aussi pour
lui un supplice et une croix ; mais que le
même homme commence à aimer, il
sentira que la croix et Jésus ne font qu'un.
Ce n'est plus le bourreau qui
arrive, c'est le Dieu vivant qui demande : Simon, fils de
Jona, m'aimes-tu ?
Placée entre deux mondes et entre deux
volontés, une âme que la grâce a
touchée n'hésitera plus ; elle
se dira : Quand j'étais plus jeune,
je me ceignais moi-même et j'allais où
je voulais, mais depuis un autre est
venu, et c'est vers Lui que j'étends
mes mains, c'est Lui qui me ceint et
qui me mène où je ne voulais pas. Alors les résistances
tombent, la
volonté est devenue docile, le coeur est
gagné pour toujours. L'influence de la
grâce a surmonté l'influence de la
nature, on ne veut plus savoir autre chose que
Jésus-Christ et Jésus-Christ
crucifié.
O vous qui vous êtes rendu et qui
n'êtes plus à vous-même,
regretterez-vous la liberté du jeune
âge, depuis que cet autre est venu et
vous a soumis à son empire ?
Rappellerez-vous ces années perdues
où vous couriez après des ombres,
depuis que vous pouvez dire : Seigneur, tu
connais toutes choses, tu sais que je
t'aime !
II est dit à la fin de notre texte : Et
après avoir ainsi parlé, Jésus
dit à Pierre : Suis-moi.
Vous qui entendez cette parole du Maître, qui
avez-vous suivi jusqu'ici ? La vie est un
voyage, on l'a souvent dit ; nous n'y pensons
pas assez.
Avec qui avez-vous fait route jusqu'à ce
moment ? Quelle est la direction de votre
âme et votre intérêt
suprême ? Est-ce vraiment Jésus,
Lui seul, Lui toujours et partout ? Voyez-vous
enfin comme tout autre guide est trompeur ?
Sentez-vous enfin que vous êtes aimé
et qu'un Ami céleste a donné sa vie
pour vous ?
Il y a un Jésus-Christ dans les
Évangiles, mais ce même
Jésus-Christ est dans votre vie ; vous
pouvez comme le toucher de la main et le
trouver. Est-ce ainsi que vous le
connaissez ? Le connaître ainsi,
c'est avoir la vie éternelle. Et vous
le connaissez s'il vous a donné le souvenir
de vos fautes, s'il vous a montré que vous
avez des brebis à paître, s'il a
incliné vers Lui vos pensées
et vos désirs. Une
seule chose est nécessaire : Suis-moi, dit Jésus.
Entrez dans ce
chemin étroit, et vous y aurez la vie et
même en abondance. Celui qui vous a
appelé est fidèle ; ses
voies ne sont pas nos voies, et ses pensées
ne sont pas les nôtres ; mais toutes les voies du
Seigneur ne sont que
bonté et que vérité pour ceux
qui gardent son alliance et ses
témoignages.
Marchez ferme, vous n'êtes pas seul, votre chaussure sera de
fer et d'airain, et votre force durera autant que vos jours.
Nous sommes si pauvres, et nous pouvons
être si riches !
Ouvrez les yeux sur Celui qui vous demande : Simon, fils de
Jona, m'aimes-tu ? Soumettez-vous à son travail, et
vous
trouverez la réponse. Pierre, dans le
sentier de la croix, a déjà pu
dire : Seigneur, tu connais toutes choses,
tu sais que je tourne ; mais la vraie
réponse, nous ne la ferons que quand nous
connaîtrons comme nous avons
été connus. Aujourd'hui nous voyons
confusément, et le coeur ne dit pas
toujours : Seigneur, tu es amour.
Mais quand nous verrons face
à face le Seigneur sans voile et notre
vie dans son ensemble ; quand ce qui est
confusion aujourd'hui sera harmonie plus tard, et
que, du sein de la lumière éternelle,
Jésus nous demandera de nouveau : Simon, fils de Jona,
es-tu
content de
moi ? m'aimes-tu ? Alors nous
aurons des yeux pour voir et un coeur pour
répondre.
En attendant, avance, mon âme, sans bruit et
les yeux levés sur ta couronne ; il y a une plénitude qui
ne s'épuise
point ; on peut déjà combattre,
quand on est assuré de la victoire ;
et, après la sueur d'une journée
de colère, tu as toute
l'éternité pour te reposer.
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