Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IV

UN PAS VERS L'AMOUR.

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Jean, XXI, 15-19

 Après qu'il eurent dîné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis.
Il lui demanda encore une seconde fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis.
Il lui demanda pour la troisième fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
En vérité, en vérité je te le dis ; lorsque tu étais jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais lorsque tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudrais pas.
Jésus dit cela pour marquer de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et après avoir ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi.


  Nous ne savons pas ce qu'était devenu Simon Pierre, du moment où le coq avait chanté pour la seconde fois, et où, frappé du regard de son Maître, le disciple était sorti de la cour du souverain sacrificateur, pleurant amèrement.
Seul, au milieu de la nuit, dans les rues de Jérusalem, où sera-t-il allé ? Aura-t-il compris toute la portée du regard de Jésus ? Et quand, élevé sur la croix, le Sauveur pria pour ses ennemis et pour ses amis, Pierre sera-t-il venu recueillir encore un second regard de son Maître bien-aimé ?

Dans le nombre de ceux qui avaient entouré la croix, Pierre n'est point nommé ; mais ce que nous voyons, c'est que le jour de la résurrection, quand il faisait encore sombre, Simon Pierre courut déjà au sépulcre avec l'autre disciple que Jésus aimait. Le sépulcre est vide ; Pierre ne trouve point ce qu'il cherche, mais Jésus n'avait point oublié son apôtre. C'est près de la mer de Tibériade que Pierre va être satisfait. Il va revoir, comme le Prince de la vie et de la résurrection, ce Maître bien-aimé qu'il avait renié.
C'est cette apparition et cette entrevue de Jésus avec ce disciple que notre texte nous décrit. La pêche merveilleuse que les disciples avaient faite sur le lac, grâces à cet inconnu qui, de loin, leur avait dit de jeter le filet du côté droit de la barque, ce miracle avait ouvert les yeux à Jean, et le premier il s'était écrié : C'est le Seigneur. Aussitôt, Pierre, comme si le Sauveur n'était venu que pour lui, se jette dans la mer, et le voilà qui arrive et qui est déjà aux pieds de son Seigneur. C'est alors que commence un interrogatoire qui est de nouveau une de ces scènes qui ne sont point d'invention humaine. Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ?

Telle est la demande solennelle à laquelle Pierre aura trois fois à répondre, et qui est aussi là pour nous. Simon, fils de Jona. Pourquoi Simon ? Le Maître n'avait-il pas changé le nom du disciple ? Ne lui avait-il pas dit : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ?
Oui, mais c'est au disciple confessant son Maître, ce n'est pas à l'homme naturel que le Seigneur avait alors parlé. Un nouveau nom n'est que pour un nouvel homme, et les trois chutes de Pierre lui avaient montré que lui aussi avait encore son vieil homme.
C'est à ces trois chutes que répondent les trois demandes : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Tu t'étais cru plus fort que les autres ; ne vois-tu pas que tu es le plus faible de tous et que celui qui se confie en son coeur est un insensé ? Mais quand Jésus humilie, ce n'est que pour mieux nous relever. Il ne rejette point son pauvre disciple, il le reprend à son service et lui dit : Pais mes agneaux, pais mes brebis.

Mais, pour cela, il faut que Pierre renonce à lui-même, qu'il ne marche plus dans ses propres voies, qu'il étende ses mains et se donne à son Seigneur. Ainsi préparé, il glorifiera Jésus dans la vie et dans la mort, et le Sauveur pourra lui dire : Suis-moi.

Pierre avait répondu à son Maître : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime ; d'abord ne comprenant pas, mais devinant bien à la fin l'intention de Jésus. Pierre, par ses humiliations, avait reçu quelque chose qui pouvait bien être de l'amour. C'est cela qu'il veut mettre aux pieds de son Sauveur ; et, comme Jésus paraît douter encore et qu'il revient pour la troisième fois avec la même demande, le disciple attristé s'écrie : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime.

Mais ce n'est plus de Pierre qu'il s'agit, c'est de nous. Avons-nous déjà fait un pas vers l'amour ? Vous avez déjà deviné que la demande du Seigneur est la question vitale ; tout notre christianisme, tous nos examens de conscience sont compris en ce peu de mots : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ?
Dites-vous que Jésus-Christ est à votre porte, qu'il frappe et qu'il veut une réponse. Laissez-le fouiller dans vos pensées et dans les intentions de votre coeur ; quand il aura mis tout cela à nu, pourrez-vous dire : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime ?

Le sujet que je vais traiter devant vous sera un sujet bien simple ; posons-nous la question : QUE FAUT-IL FAIRE POUR AIMER LE SEIGNEUR ?

Vous croyez peut-être que je vais vous donner quelques règles ou vous dicter quelques méthodes ; mais les méthodes humaines ne conduisent pas loin. Il faut que le Seigneur arrive lui-même ; car ce que nous pouvons inspirer le moins en nous, c'est l'amour.
Regardez-vous de près : vous n'êtes que sécheresse et qu'égoïsme ; mais soumettez-vous à un travail, le Seigneur veut vous aider. C'est ce travail qu'il a poursuivi avec le fils de Jona, et qui, de votre vieil homme, fera sortir un homme nouveau. Jésus-Christ va répéter ses trois demandes ; ces trois demandes sont aussi trois opérations spirituelles du Seigneur. Vous allez voir de quelle manière le Seigneur s'approche de notre vie intime, et comment celui qui fait la demande est aussi celui qui donne la réponse.
Faire un pas vers l'amour, voilà ce que vous désirez apprendre ; eh bien ! que fait Jésus ?

Premier travail du Seigneur : il vous donnera le souvenir de vos fautes.
Avant que je fusse humilié, dit le psalmiste, je m'égarais, mais maintenant j'observe ta Parole. Un père de l'Église a dit : « Le souvenir de nos fautes nous est plus profitable que le souvenir de nos vertus. »
Les trois chutes de Pierre avaient eu plus de résultats pour lui que n'auraient eu trois succès. Notre plus grand ennemi, c'est notre confiance en nous-mêmes ; et, pour que cet ennemi soit tué, il nous faut des humiliations. Pierre avait compté sur son dévouement naturel, mais le véritable amour est autre chose. Ce n'est point dans l'héroïsme de notre nature que le Seigneur veut loger, c'est dans les esprits froissés, dans les coeurs brisés.
Avez-vous derrière vous des souvenirs de fautes ? Vous en avez plus d'un, priez le Seigneur de les rendre vivants. Je ne connais point votre vie passée, mais je vais vous signaler quelque chose qui, plus que tout le reste, peut vous humilier : c'est votre coeur froid.
Êtes-vous heureux avec ce coeur de glace ? Voulez-vous le garder à toujours ? Mais, en dehors de cet état général, plus vous chercherez, plus vous trouverez. Il est vrai qu'on n'aime pas à se rappeler ses fautes. Quelle est l'attitude de la plupart d'entre nous ? Ne dirait-on pas voir des sentinelles qui, l'arme au bras, montent la garde autour de leur propre honneur, menaçant de faire feu sur quiconque approchera ? Montrez-moi un homme qui, enfin, confesse quelque chose ; rien de si dur que d'être forcé de se dire : J'ai péché, et de revenir plus tard sur ce souvenir. Comme une araignée s'enveloppe dans sa trame, le vieil homme s'enveloppe dans ses justifications. Sur mille humiliations, il y en a à peine une qui soit franche, profonde, véritable.

Il est d'autres personnes qui avouent bien, mais qui ne gagnent rien au souvenir de leurs fautes. Elles se bornent à être ennuyées d'elles-mêmes, et cela les rend maussades, capricieuses, abattues. C'est qu'elles sont seules avec leurs fautes, et il ne faut jamais être seul avec elles ; répandez tout en la présence de Jésus. Si le souvenir de vos fautes doit vous être profitable, replacez-vous devant cette question : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Alors vous serez frappé au coeur ; mais ce n'est que votre vieil homme qui aura été frappé, le nouvel homme n'aura pas souffert. Si Jésus nous humilie, nous éprouvons tout autre chose que si nous nous prêchons nous-mêmes ou que si d'autres nous prêchent. Les humiliations de Jésus sont aussi entourées de paix, et où il y a paix il y a aussi pardon, joie, vie éternelle.

Ainsi, mon enfant, ne méprise pas le châtiment du Seigneur ; et ne perds point courage lorsqu'il te reprend ; car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de ses verges tous ceux qu'il reconnaît pour ses enfants. Si vous souffrez le châtiment, il vous traite comme ses enfants ; car, quel est l'enfant que son père ne châtie point ? Mais si vous êtes exempts du châtiment, auquel tous les autres ont part, vous êtes donc des bâtards et non des enfants légitimes.

Voilà ce qui a formé Simon Pierre, ce qui a incliné son coeur vers celui de son Maître ; mettons-nous sous la même discipline, et nous pourrons dire aussi : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime.

Voici une seconde approche de Jésus.
Il vous découvre que vous avez des brebis à paître, et que ces brebis sont les siennes. Quelles brebis ? Ouvrez les yeux et vous verrez des âmes qui vous ont été confiées et pour qui vous pouvez être une bénédiction. Les âmes sont au Seigneur, et c'est par le prix auquel il les a rachetées que vous pouvez juger combien elles sont précieuses. Il n'a fallu à Dieu qui ; six paroles pour créer le monde ; mais il a fallu qu'il livrât son propre Fils, qu'il le fît malédiction pour nous tous, afin de sauver ces âmes qu'il avait créées.
L'âme la plus tombée est encore plus précieuse que le ciel et la terre ; car le péché n'est point la substance de l'homme, le péché n'est que la ruine de l'homme ; et, dans l'âme la plus souillée, Dieu voit encore son image. C'est une brebis qui est encore à sauver, et c'est à vous peut-être que cette tâche est confiée. Ce mendiant que vous rencontrez, ce pauvre dans sa mansarde, ce malade sur son grabat, ce prisonnier jusqu'ici inabordable, ce sauvage qui se repaît du sang de son ennemi, quelques dégradés qu'ils soient, chacun d'eux a une âme, et cette âme a été créée à l'image de Dieu. Le Père l'a créée, le Fils l'a sauvée, et le Saint-Esprit veut la sanctifier ; comprenez-vous maintenant le grand appel : Pais mes agneaux, pais mes brebis ?

Il ne faut pas aller loin pour trouver celles qui vous regardent personnellement. Commencez par votre toit domestique ; estimez-vous toutes ces âmes selon leur valeur devant Dieu, et non selon ce qu'elles vous rapportent en satisfaction charnelle ? Et ne rencontrez-vous point chaque jour d'autres âmes sur votre passage ? N'avez-vous rien pour ces brebis, rien pour ces agneaux ?
Pensez à votre heure dernière ; vous n'aurez rien alors que ce que vous aurez donné. Donner vaut mieux que recevoir, et de tous les remords le plus cuisant sera celui-ci : J'aurais pu être quelque chose pour un de mes frères, et je ne l'ai point été, et aujourd'hui il est trop tard ! Épargnez-vous ce remords pour l'amour de vous-même ; il y a dans l'égoïsme tout un enfer, il y a dans un coeur qui se donne toute une éternité de joie ; et il n'est personne de si pauvre, de si mal partagé sur la terre, qui puisse dire : Je n'ai reçu aucun agneau du Seigneur, aucune brebis à paître.
Qu'est-ce que paître une brebis ?
C'est avoir une influence salutaire sur une âme. Montrez-lui que vous avez la paix et que cette paix peut s'obtenir gratuitement ; ce que vous avez reçu vous-même, ne l'avez-vous pas aussi reçu pour vos frères ? Quand tu seras converti, dit le Seigneur à Pierre, affermis tes frères.
Mais soit ! vous n'avez point d'âmes à côté de vous ; n'avez-vous point une vocation ? Les brebis du Seigneur, ce ne sont pas seulement les personnes, ce sont aussi les choses. Le moindre travail devient un culte, si vous le faites dans l'amour de Jésus. Le plus pauvre emploi, l'occupation la plus aride prend un caractère céleste, si vous vous dites : Le Maître est ici et il m'appelle. Paître ses brebis, c'est être fidèle dans les petites choses, quand personne ne vous voit et que personne ne vous rémunère. Demandez-vous chaque soir : Pour qui ai-je vécu aujourd'hui ? Dans quel esprit ai-je travaillé ?

Ce qui nous fait souffrir, ce ne sont point nos vocations, c'est ce coeur tourné vers la terre, cet esprit de servitude, cette volonté qui n'est point où est son trésor. Mais où est Jésus, son salaire est avec Lui. Vous ne travaillerez plus en vain, vous ne consumerez plus votre force inutilement et sans fruit, si, quoi que vous fassiez, vous le faîtes de bon coeur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes. Ce que la main droite a fait dans le lieu secret, à l'insu de la main gauche, votre Père, qui vous a vu dans le secret, vous le rendra publiquement. Ce sera un signe que vous avez compris la parole : Pais mes agneaux, pais mes brebis ; et Jésus n'a plus qu'une dernière parole à vous adresser.

C'est la troisième approche du Seigneur : Étends tes mains, laisse-toi mener, marche où tu ne voulais point.
Lorsque Pierre était jeune, il se ceignait lui-même et allait où il voulait ; mais, plus tard, il a étendu ses mains, et un autre l'a ceint et l'a mené où, plus jeune, il ne voulait pas.

La jeunesse est l'âge des illusions ; on voit devant soi un long avenir et on l'embellit des plus brillantes couleurs ; on a des forces à dépenser, un coeur à donner, une volonté pour agir, et l'on s'élance au-devant des obstacles, comme un héros qui est sûr d'avance de la victoire ; mais, plus tard, tout change : le monde se décolore, les espérances s'évanouissent, les forces propres ne suffisent plus, le coeur et la volonté se remplissent de tristesse.

C'est qu'on n'avait point compris la vie ; on s'était creusé des citernes qui ne pouvaient contenir les eaux, la source des eaux vives on ne la voyait point. Tel avait été Pierre, tel a été plus d'un d'entre nous.
Tournez-vous vers vos années passées ; que voyez-vous ? Un temps où vous marchiez avec le monde, au gré de la volonté propre, sans reconnaître les choses qui regardaient votre paix. Eh bien ! où en êtes-vous aujourd'hui ? Celui qui, plus tard, est venu pour Pierre, est-il aussi venu pour vous ? Vous a-t-il demandé : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Es-tu enfin rassasié du monde, fatigué de toi-même ?
Ah ! c'est une heure bien solennelle que celle où la volonté enfin s'ébranle, où le coeur commence à comprendre, où un monde nouveau s'ouvre sur notre tête ! Un autre devait venir pour Pierre, pour étendre ses mains, pour le ceindre et pour le mener où il ne voulait pas. Cet autre, c'était le bourreau, et le chemin qui est prédit à Pierre, c'était le chemin de la croix. Or, demandez à un homme du monde le sacrifice de sa volonté idolâtre, vous serez aussi à ses yeux un bourreau ; le chemin nouveau que vous lui proposez est aussi pour lui un supplice et une croix ; mais que le même homme commence à aimer, il sentira que la croix et Jésus ne font qu'un. Ce n'est plus le bourreau qui arrive, c'est le Dieu vivant qui demande : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ?

Placée entre deux mondes et entre deux volontés, une âme que la grâce a touchée n'hésitera plus ; elle se dira : Quand j'étais plus jeune, je me ceignais moi-même et j'allais où je voulais, mais depuis un autre est venu, et c'est vers Lui que j'étends mes mains, c'est Lui qui me ceint et qui me mène où je ne voulais pas. Alors les résistances tombent, la volonté est devenue docile, le coeur est gagné pour toujours. L'influence de la grâce a surmonté l'influence de la nature, on ne veut plus savoir autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié.
O vous qui vous êtes rendu et qui n'êtes plus à vous-même, regretterez-vous la liberté du jeune âge, depuis que cet autre est venu et vous a soumis à son empire ? Rappellerez-vous ces années perdues où vous couriez après des ombres, depuis que vous pouvez dire : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t'aime !

II est dit à la fin de notre texte : Et après avoir ainsi parlé, Jésus dit à Pierre : Suis-moi.
Vous qui entendez cette parole du Maître, qui avez-vous suivi jusqu'ici ? La vie est un voyage, on l'a souvent dit ; nous n'y pensons pas assez.
Avec qui avez-vous fait route jusqu'à ce moment ? Quelle est la direction de votre âme et votre intérêt suprême ? Est-ce vraiment Jésus, Lui seul, Lui toujours et partout ? Voyez-vous enfin comme tout autre guide est trompeur ? Sentez-vous enfin que vous êtes aimé et qu'un Ami céleste a donné sa vie pour vous ?
Il y a un Jésus-Christ dans les Évangiles, mais ce même Jésus-Christ est dans votre vie ; vous pouvez comme le toucher de la main et le trouver. Est-ce ainsi que vous le connaissez ? Le connaître ainsi, c'est avoir la vie éternelle. Et vous le connaissez s'il vous a donné le souvenir de vos fautes, s'il vous a montré que vous avez des brebis à paître, s'il a incliné vers Lui vos pensées et vos désirs. Une seule chose est nécessaire : Suis-moi, dit Jésus. Entrez dans ce chemin étroit, et vous y aurez la vie et même en abondance. Celui qui vous a appelé est fidèle ; ses voies ne sont pas nos voies, et ses pensées ne sont pas les nôtres ; mais toutes les voies du Seigneur ne sont que bonté et que vérité pour ceux qui gardent son alliance et ses témoignages.

Marchez ferme, vous n'êtes pas seul, votre chaussure sera de fer et d'airain, et votre force durera autant que vos jours. Nous sommes si pauvres, et nous pouvons être si riches !
Ouvrez les yeux sur Celui qui vous demande : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Soumettez-vous à son travail, et vous trouverez la réponse. Pierre, dans le sentier de la croix, a déjà pu dire : Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je tourne ; mais la vraie réponse, nous ne la ferons que quand nous connaîtrons comme nous avons été connus. Aujourd'hui nous voyons confusément, et le coeur ne dit pas toujours : Seigneur, tu es amour. Mais quand nous verrons face à face le Seigneur sans voile et notre vie dans son ensemble ; quand ce qui est confusion aujourd'hui sera harmonie plus tard, et que, du sein de la lumière éternelle, Jésus nous demandera de nouveau : Simon, fils de Jona, es-tu content de moi ? m'aimes-tu ? Alors nous aurons des yeux pour voir et un coeur pour répondre.
En attendant, avance, mon âme, sans bruit et les yeux levés sur ta couronne ; il y a une plénitude qui ne s'épuise point ; on peut déjà combattre, quand on est assuré de la victoire ; et, après la sueur d'une journée de colère, tu as toute l'éternité pour te reposer.


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