Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MARIE DURAND

1715-1776

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 Celle qui « tint » près de trente-huit ans dans la sinistre tour, en dépit de l'usure sans trêve, atroce, des mois interminables, en dépit des atteintes de la maladie et en dépit du spectacle des âmes qui parfois fléchissaient.

Elle n'avait pas encore seize ans, lorsqu'elle fut envoyée à Aigues-Mortes. Elle y obtint rapidement une réelle autorité, d'abord par la fin glorieuse, le « triomphe » de son frère, puis par ses belles qualités de coeur et d'esprit. « Elle était le secrétaire et comme l'âme de la triste colonie. Sur elle, la plus lettrée, reposait la charge de la correspondance, dit Daniel Benoit... Elle écrit d'autant mieux qu'elle est sans prétention littéraire, qu'elle laisse courir sa plume au gré de ses impressions. On la voit agir, souffrir, aimer, espérer. » Daniel Benoît va jusqu'à dire, et il n'a pas tort, me semble-t-il, que telle page de Marie Durand « ne déparerait aucun des recueils épistolaires signés des plus grands noms féminins du XVIle et du XVIIIe siècles. »

Quel admirable coeur chrétien que le sien ! Recluse et dans une terrible souffrance, en ce rude hiver de 1754-55, elle trouvait encore la force de compatir à la triste santé de sa nièce, Anne Durand, et la force de plaindre les gens du pays d'Aigues-Mortes, « si affligés que nous en sentons l'amertume ». Et quelle élasticité de caractère ! Quels trésors de fraîcheur d'âme ! La réclusion n'avait pas flétri en elle cette fleur d'imagination et de poésie, qui donne à tout ce qu'elle a écrit bien du charme. À vrai dire, il n'y a rien de plus beau que ces lettres d'une paysanne « sans fraude », qui sont dignes de rester comme un évangile perdurable de la piété huguenote. Celle adressée à Gal-Pomaret « fait songer dans sa plainte initiale à un cri tragique lancé dans la nuit ». (A. Fabre). Un cachet de cire noire les fermait, représentant un coeur enflammé, avec une couronne.

Libérée en 1768, Marie retourna chez elle. « Dernières pages d'un livre de douleur », suivant le mot si juste du Dr J.-W. Marmelstein. Sa santé était ruinée. Elle était sans ressources. Sa nièce tant aimée, la fille du martyr, avait épousé un catholique, et oubliait, l'ingrate, pour de méchantes questions d'argent, tout le dévouement que Marie lui avait prodigué. Malgré tout, celle-ci, grand coeur fidèle, ne put se résoudre à se désintéresser d'Anne tout à fait ; une lettre à Paul Rabaut le prouve. Réduite à solliciter un secours du consistoire d'Amsterdam, Marie Durand vécut très pauvre, avec la « Goutète », une de ses compagnes de captivité, qu'elle recueillit dans sa vieille demeure. Deux fois par an, presque impotente, elle se traînait péniblement aux assemblées du Désert. Au début de juillet 1776, à 61 ans, elle mourut.

On sait que la Société de l'Histoire du Protestantisme français a acquis, pour en faire un Musée du Désert vivarois, la maison du Bouchet-de-Pranles « d'où jaillit, comme s'exprime un catholique, Louis Aurenche, un des plus purs, un des plus lumineux rayonnements de la foi protestante, au XVIIIe siècle. »

 ÉDITION : Daniel Benoît et André Fabre, Marie Durand. Dieulefit, Drôme, 1935, p. 152, 157, 166, 167, 187, 190, 201. Cf. Ch. Bost, op. cit., p. 123.

 À CONSULTER : D. Benoît, Marie Durand, 31 éd., Toulouse, 1894. Bull. LII. André Fabre, Pierre Durand, Paris, 1932. Dl J.-W. Marmelstein dans Bull. LXXXII, 1933, p. 51-59. L. Aurenche, dans Bull. LXXXIII, 1934, p. 513-533.



 PATIENCE DE HUGUENOTE.

 À sa nièce.
 3 mars 1755.

 Tu as donc été malade, ma chère enfant, et tu l'es encore par cette cruelle maladie de la goutte et d'un rhumatisme ! Que tu dois avoir souffert, ma chère fille ! Car je sais combien on souffre des douleurs. J'y ai passé, à mon tour, car cette année, j'en ai senti l'amertume, surtout dans ma tête, que je criai pendant huit jours... C'était dans les grands froids, et notre prison regorgeait l'eau de partout et je ne pus pas me faire aucun remède ; mais à présent je suis mieux, grâces au Seigneur. J'étais dans cette situation lorsque je reçus tes lettres. Je ne plaignais que toi, ma chère petite. Je disais chaque moment à mon amie : « Au moins, si j'avais ici ma pauvre enfant ! » Elle me répondait : « Mon Dieu, oui, nous en aurions soin. » Elle me parle souvent de toi ; tellement que notre complot est fait de ne nous quitter jamais. Elle me dit : « Si ce grand Dieu nous accordait notre chère liberté, tu ferais venir ta chère fille et nous aurions soin de nos deux enfants. » Il y a douze ans que nous sommes ensemble. Elle s'appelle Goutète. Sa fille court sa quatorzième année, mais c'est bien la plus brave enfant qu'on puisse voir. Elle a perdu son mari dans les galères, il y a longtemps.

Nous avons été dans une terrible souffrance, cet hiver. Nous étions sans aucune provision, excepté d'un peu de bois vert. Le plus que nous avions, c'était de la neige, sur notre terrasse, sans aucun secours de personne. Dans tout le cours de l'hiver, nous n'avons reçu que quarante-cinq sols chacune. Les gens de ce pays sont tellement affligés que nous en sentons l'amertume. Juge de notre état. Cependant, ma chère fille, il nous faut toujours dire avec le modèle de la patience : « Quand tu me tuerais, Seigneur, j'espérerais toujours en toi. » Confions-nous en Lui, et il ne nous abandonnera pas.

 À la Tour de Constance, ce 25 novembre 1755.

 Je t'aurais fait réponse de tes deux lettres d'abord les avoir reçues, ce qui fut trois jours l'une après l'autre, ma chère petite, n'eût été certaines nouvelles qui se sont répandues sur le sujet de la liberté des pauvres captifs affligés, et l'ai voulu, avant t'écrire, examiner si ces nouvelles seraient solides. On a commencé de libérer des prisonniers qu'il y avait aux citadelles de Montpellier et de Nîmes, mais ces gens-là n'étaient pas jugés. Ce qui nous donne meilleur augure, c'est huit forçats qui ont été délivrés de leurs chaînes tout récemment, et on nous assure que nous, misérables Maras (1), aurons part à ce bonheur. Mais c'est un bruit public. Cependant, la liberté des dits forçats nous donne de grandes espérances, d'autant mieux que nos frères libres se donnent d'émulation à invoquer le saint nom de Dieu, dans des assemblées nombreuses et fréquentes, et personne ne dit le mot. Ainsi, mon cher ange, ne t'afflige point. Le temps nous semble long et, en effet, il l'est, parce que nous sommes naturellement impatients ; notre chair murmure toujours ; mais, ma chère fille, mortifions nos mauvaises passions...

Tu trouves mes lettres à ta fantaisie, ma chère petite ; c'est l'amitié que tu as pour moi qui fait que tu n'y découvres pas les défauts, car pour le style ni les termes, je n'y fais guère d'attention, quand il est question de t'écrire, et, pour te dire vrai, je n'en recopie jamais aucune, si ce n'est que j'écrive à des grands. Mais, hélas ! quel encens me donnes-tu ? Quels éloges fais-tu de moi ? Tu me jettes dans la confusion ! Il est vrai que j'ai le bonheur d'être aimée. et que personne ne me hait que par l'esprit de jalousie que, bien souvent, il provient d'un trop grand amour ; mais cela n'est pas un mérite dont j'en sois digne ; c'est la grâce de mon Dieu qui veut adoucir mes amertumes.

Cependant, ma tendre petite, sois toujours sage, douce, patiente, modérée. Aie toujours ta confiance en notre divin Sauveur, et il ne t'abandonnera point. Tu es malade, ma chère enfant, que je te regrette ! Le Seigneur veuille, par sa pure grâce, te donner la santé la plus solide et te remettre bientôt entre mes mains. Dieu nous accordera cette faveur au moment où nous y penserons le moins. Ma santé serait assez bonne, mais j'ai un dégoût pareil au tien. Ton état triste n'y contribue pas peu. Si je pouvais te donner tout le soulagement qui te serait nécessaire, je serais encore tranquille dans ma situation. Il faut pourtant se soumettre à la volonté du Seigneur et baiser la verge qui nous frappe... Adieu, mon cher ange, adieu, mon tout ; crois-moi non une bonne tante, mais une tendre mère. Aime-moi toujours comme je t'aime, et sois persuadée que rien ne mettra de bornes à mon amour, que la mort. Je suis ta sincère tante,

 La Durand.

 5 août 1756.

 Ma joie a été traversée, sur ce que je m'étais flattée de t'avoir â présent entre mes bras. Le Sage a dit fort à propos que l'espérance différée fait languir le coeur, car je t'assure que je serai toujours dans l'inquiétude jusqu'à ce que je me rassasierai de ta présence, et quand sera, ô mon Dieu, cet heureux moment ? Une fois que tu puisses venir à bout de tes affaires, ne retarde pas ton voyage (2). Satisfais un coeur qui ne respire que pour toi après ce que je dois à mon Créateur. Je ne prétends pas que tu t'arrêtes dans nos quartiers (au Bouchet de Pranles), ni même que tu y passes. Fais en sorte de prendre une voiture qui prenne sa route pour Nîmes, et tu iras débarquer à la maison que je t'ai désignée. Et tout de suite étant arrivée, donne-m'en avis et je te manderai prendre...
Si tu peux, tu porteras deux peignes fines, une pour moi et une pour mon amie (3).

 26 avril 1757.

 Si tu fus longue à me répondre, ma chère fille, je t'ai imitée. Ton retardement fut occasionné par un mauvais coup à une de tes jambes, me dis-tu, et le mien par une fort mauvaise fluxion aux yeux, qui m'a aussi fait beaucoup souffrir. Mais Dieu juge à propos de nous affliger par bien des endroits. C'est un effet de son amour, puisqu'il châtie avec plus de sévérité ceux qu'il aime avec plus de tendresse.

 À Paul Rabaut.
 15 avril 1762.

 Veuille-t-il me donner la force de tout souffrir avec une sainte patience...

 21 août 1762.

 Je me suis acquittée de cinquante-trois livres. Dieu sait comme j'ai passé ma vie ! je me suis passée de robe tout l'été, de tablier, de souliers et autres choses bien nécessaires. Mais pourvu que je puisse m'acquitter avant de quitter ma cruelle prison, je serai contente, quand je n'aurais pas un liard.
Il ne me manque jamais de nouveaux chagrins. On m'a fait saisie sur mes biens pour cent quatre-vingts livres... Mais Dieu veut tout ce qui m'arrive, je le loue en tout.

 Au pasteur Gal-Pomaret, de Ganges
 16 juin 1766.

 Monsieur et très cher pasteur, toujours captives, très souvent dans la misère : elle va toujours augmentant à notre égard. Il semble que la liberté glorieuse dont notre grand Dieu favorise notre peuple, en lui faisant annoncer ses volontés et sa divine Parole avec abondance, par les anges de sa dextre, devrait l'animer à la charité ; point du tout... Et s'il n'était quelques bonnes âmes qui vous imitent, nous péririons de misère... Hélas ! Il faut que nos péchés soient bien grands pour que, dans un temps favorable à notre Religion, nous soyons toujours captives. C'est la volonté du Tout-Puissant ; nous nous y soumettons avec une sainte résignation : « Donne-nous, par ta grâce, la force de tout surmonter et de demeurer fermes ! » Priez-le, Monsieur, pour nous, qu'il fortifie notre foi et notre espérance. Aidez, s'il vous plaît, à nous soulager, jusqu'à ce que le Seigneur ait mis fin à nos peines, soit par notre liberté, soit par sa grande libératrice.

Permettez-moi de vous témoigner ici notre reconnaissance sincère pour tous les soins que vous vous donnez, tant pour soulager nos misères que pour procurer notre délivrance après laquelle nous soupirons ; car nous avons toujours la vue tournée vers notre chère Jérusalem...




ANNE-ROSE CABIBEL-CALAS

vers 1710-1792


 « Anne-Rose Cabibel était Anglaise de naissance, mais Française de race. Elle appartenait à ces familles de huguenots que Louis XIV contraignit à l'exil. Sa mère se nommait Rose de Roux, et sa grand'mère était une Lagarde-Montesquieu... Elle était parente de plusieurs familles nobles. Ses amis s'en souvinrent pour elle, lorsqu'il fallut intéresser à elle le public et le gouvernement, au temps où elle portait en prison le deuil de son fils suicidé et de son mari exécuté, étant elle-même, ainsi qu'un autre de ses fils, sous le poids d'une accusation capitale. Mais, dans sa boutique de la rue des Filatiers, elle ne songeait guère à ses ancêtres, et si elle eut tout le courage des nobles d'autrefois, elle n'eut rien de leur vanité. » (Ath. Coquerel fils).

Voltaire s'inclina avec émotion devant l'héroïsme huguenot de cette femme distinguée, qui dut mener durant trois ans une cruelle vie de solliciteuse. « Cette bonne et vertueuse mère, écrivit-il à d'Alembert, me vint voir ces jours passés ; je pleurai comme un enfant. »

Elle avait épousé, à Paris, en 1731, Jean Calas, un marchand d'indiennes, à qui elle était supérieure par la vigueur et l'étendue de l'intelligence. Elle eut de lui six enfants. L'un d'eux, Marc-Antoine, ayant été trouvé pendu, on répandit le bruit que Calas l'avait lui-même assassiné, parce que ce jeune homme avait abjuré. L'accusation fut accueillie par le Parlement de Toulouse, et le malheureux Calas expira sur la roue, en 1762. On sait comment Voltaire réussit à faire réviser le procès et à obtenir un arrêt qui déclarait Jean Calas innocent et réhabilitait sa mémoire : 1765.

En 1773, Jeannette-Philippine Leclerc rencontra à Paris Mme Calas : « Grosse femme de bonne mine, fort blanche, en robe noire, ruban noir, une canne à sa main. » (Bull., t. LI, p. 560). Mme Calas et ses enfants représentèrent la famille de Voltaire aux funérailles solennelles du grand homme, conduit au Panthéon, en juillet 1791. Anne-Rose Cabibel mourut peu après, le 29 avril 1792, à Paris, âgée d'environ 82 ans.

 ÉDITION : Athanase Coquerel fils, Jean Calas et sa famille, 21 édit. de 1869, p. 437, 370. Bull. LI, p. 511.

 À CONSULTER : Les livres sur l'affaire Calas abondent. Cf. Alex Coutet, Jean Calas, Musée du Désert, 1933.



 DIEU ENTENDRA LE CRI DES INNOCENTS.

 À M. Delamotte, conseiller au Parlement de Toulouse.
 Du 26 février 1763, en réponse à la sienne, du 5 février de la même année.

 Monsieur.... vous avez été en occasion de connaître la droiture et la probité de mon cher mari, et je ne doute point que vous ne rendiez justice à cette innocente victime, lorsqu'il en sera question, comme je ne doute pas non plus qu'il ne jouisse maintenant dans le ciel de la gloire qui est réservée à son innocence. Il était réservé sans doute au martyre ; il en a éprouvé toute l'amertume. Pour moi, je suis prête à verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour défendre et justifier son innocence, la mienne et celle de tous les accusés. Cette parfaite conviction de notre parfaite innocence, l'honneur et ma forte tendresse pour ma famille, sont les motifs qui me soutiennent et me fortifient dans ma juste demande.

J'espère que ce grand Dieu, en qui j'ai toute ma confiance, ne permettra pas que la vérité demeure plus longtemps inconnue. Il est trop juste pour la laisser opprimer ; il achèvera son oeuvre, car il est le soutien de la vérité, le mari (de la veuve) et le père des orphelins. Et ma cause ne peut être que bien défendue, ayant pour moi la justice de ce Père de lumière et notre parfaite innocence.

 RECONNAISSANCE A VOLTAIRE.

 Paris, ce 9 mars 1763.

 Monsieur, vous aurez appris par la lettre de M. Dumas à Mme Debrus (4) l'événement de mon affaire au Conseil.
Non, Monsieur, je ne trouve point d'expressions assez vives pour vous témoigner ma sensibilité à tout ce que je vous dois, et que je vous devrai encore, puisque votre coeur généreux et bienfaisant ne se lasse point de chercher de nouveaux motifs à ma juste reconnaissance, je ne dois point vous taire que vous avez porté le calme à mes tribulations, et que je sens comme je le dois les effets de votre générosité et protection. C'est vous, Monsieur, qui avez animé les juges à s'instruire de notre innocence et les ministres à se mettre du nombre. Nous ne pouvons, ma famille et moi, en reconnaissance de tant de bienfaits, que prier sans cesse le Père des miséricordes de vous combler de ses grâces les plus précieuses, de vous conserver dans notre coeur la reconnaissance la plus vive, et d'être jusqu'au dernier soupir, avec autant de vénération que de respect Monsieur, votre très humble et obéissante servante,

 Anne-Rose Cabibel Calas.
 Mes filles prennent la liberté de vous assurer de leurs profonds respects.

 Paris, ce 27 décembre 1770.

 Monsieur, si je ne me fusse pas trouvée incommodée, dès le lendemain de mon arrivée à Paris, mon premier soin aurait certainement été de vous remercier de l'accueil que vous avez daigné me faire à Ferney. Je m'acquitte aujourd'hui de ce devoir, et quoique ce soit bien tard, mon coeur n'en est pas, je vous assure, moins pénétré de reconnaissance pour les bontés infinies que vous m'avez témoignées.

Je vous prie, Monsieur, d'agréer mes voeux pour la conservation de vos jours et de votre santé. Personne ne peut en faire de plus sincères ni de plus étendus ; ils sont proportionnés aux obligations que je vous ai... (5).


(
1) Allusion à Ruth, I, 20.

(2
) Il s'agissait d'un voyage en Languedoc, aux bains de Balaruc, qui serait pour Anne l'occasion d'aller voir sa tante à Aigues-Mortes.

(3) Un bien menu détail que ce détail de toilette, mais il a son prix, qui n'est pas mince, et je le souligne ; car il indique de la part de ces malheureuses, Marie et la Goutète, comme de la part d'Isabeau Menet demandant à sa soeur fichu de soie, mouchoir d'indienne et peignes d'ivoire (voir plus haut, p. 272) « un souci de dignité féminine à certains égards héroïque » (Ch. Bost, op. cit., p. 52-53).

(4) Philippe Debrus, négociant à Genève. était l'un des conseillers de la famille Calas.

(5) Voltaire répondit à cette lettre, le 19 janvier 1771 : « C'était à moi, Madame, de vous remercier de l'honneur et du plaisir infini que vous m'avez fait. La chose du monde que je désirais le plus, c'était de vous voir. J'étais comme les premiers chrétiens, qui auraient fait cent lieues pour aller baiser les mains de la veuve d'un martyr. J'ai été enchanté de me trouver entre vous et vos filles et votre gendre : je me croyais de la famille. »
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