Laissez-les
croître tous deux ensemble jusqu'à la
moisson et à l'époque de la moisson,
je dirai aux moissonneurs :
« Arrachez d'abord l'ivraie, liez-la en
gerbes pour la brûler mais amassez le
blé dans mon grenier. » Matth.
XIII, 30.
Et un autre ange
sortit du temple, criant d'une voix forte à
celui qui était assis sur la mer :
« Lance ta faucille et moissonne car
l'heure de moissonner est venue, car la moisson de
la terre est venue. » Apoc.
XIV, 15-16.
Jésus expliqua lui-même à
ses disciples la parabole de « l'Ivraie
et du bon grain » ; nous sommes
donc exactement fixés sur
ce que le Maître a voulu dire. Celui qui
sème la bonne semence, c'est le Fils de
l'homme ; le champ, c'est le monde ; la
bonne semence, ce sont les fils du royaume ;
l'ivraie, ce sont les fils du Malin ; l'ennemi
qui l'a semée, c'est le diable ; la
moisson, c'est la fin du monde ; les
moissonneurs, ce sont les anges, envoyés par
le Fils de l'homme.... Ainsi le Seigneur
Jésus sème des enfants du Royaume, il
multiplie sa postérité dans le monde.
Aujourd'hui encore quoique invisible, le vrai
Missionnaire, le véritable
Évangéliste, c'est
Jésus-Christ. S'il a dit à ses
apôtres : « Allez, faites
disciples toutes les nations.... » ou
bien « vous êtes mes
témoins.... » c'est que Lui,
derrière eux, autour d'eux est à
l'oeuvre ; ils sont ouvriers dans le champ que
Lui cultive.
Que cette pensée nous maintienne
dans l'humilité, nous, les semeurs et les
vignerons du Seigneur ! Restons ouvriers, ne
prenons pas des allures de patrons ! Mais en
même temps cette déclaration nous est
d'un grand encouragement. Dans le petit coin de
terre que le grand Semeur nous a confié,
nous ne sommes pas seuls à l'oeuvre, le
Fidèle, le Producteur d'enfants de Dieu,
celui qui seul convainc de péché,
travaille avec nous et si nous semons
fidèlement avec lui, la
responsabilité des résultats lui
incombe.
« Le champ c'est le
monde ». « Cette bonne nouvelle
du Royaume sera prêchée dans le monde
entier pour servir de témoignage à
toutes les nations ; alors viendra la fin
(Matth.
XXIV, 14). Jésus,
travaillant avec les siens à
l'évangélisation, ne s'est
assigné d'autres limites que celle de la
planète. Et siècle
après siècle, il se suscite les
ouvriers capables d'aller plus loin et plus
profond. C'est d'abord Pierre et Paul, ces deux
missionnaires par excellence, puis après les
temps obscurs du Moyen âge, un Pierre Valdo,
les Réformateurs. Aux temps modernes, un
Zinzendorf porte la bonne nouvelle aux
Caraïbes. Puis se lève une nuée
de missionnaires pendant les derniers cent ans.
Sans oublier l'admirable Société
biblique britannique et étrangère,
qui édite et traduit la Bible dans toutes
les langues et dialectes de l'humanité,
à des conditions de bon marché, et
avec une abnégation et une compétence
qui tiennent du miracle. Si pendant longtemps, les
diverses sociétés de mission ont
travaillé sans plan commun, aujourd'hui la
conférence d'Édimbourg marque une
ère nouvelle dans
l'évangélisation du monde. Le champ
va être ensemencé dans toutes ses
parties, selon une plus féconde
répartition du travail. Que ceux qui
bêchent dans une portion du champ depuis
longtemps ensemencée, se souviennent, par
une prière d'intercession toujours plus
inspirée, par le don d'une part de leur gain
toujours plus divinement calculée, par
l'offrande volontaire d'eux-mêmes ou de leurs
enfants, des besoins de l'oeuvre aux
extrémités du champ que l'on
défriche ! responsabilité des
résultats lui incombe.
responsabilité des
résultats lui incombe.
« L'ivraie ce sont les fils du
Malin. » Ce n'est pas le seul passage
dans lequel l'Écriture oppose à la
race des enfants de Dieu celle des enfants du
Malin. Lors de la première promesse en Eden,
il est annoncé que l'inimitié
subsistera entre la postérité de la
femme et celle du serpent. Aux Juifs
incrédules qui se
targuent de former la pure lignée
théocratique, en disant :
« Nous avons Abraham pour
père ! » Jésus
déclare : « Le père
dont vous êtes issus c'est le diable et vous
voulez accomplir les désirs de votre
père qui est meurtrier et
menteur »
(Jean
VIII, 44). Jean, dans sa
première épître, exprime aussi
la pensée de cette double
postérité : « C'est
par là que se font reconnaître les
enfants de Dieu et les enfants du
diable » (l Jean III, 10). Deux
puissances sont à l'oeuvre. Partout
où le bon Semeur travaille à former
des enfants à Dieu, le Malin multiplie sa
postérité à lui. Tandis que
Christ et ses instruments cherchent à
transformer l'ivraie en bon grain, le diable et les
siens opèrent en sens inverse. À
Chypre, auprès du proconsul romain,
l'apôtre Paul trouve l'enchanteur
Bar-Jésus et le démasque en lui
disant :
- Fils du diable ! ne cesseras-tu
point de pervertir les voies de Dieu qui sont
droites !
(Actes
XIII, 10.) Qu'on se souvienne
de cet « escadron volant » de
femmes légères, dont se servait
Catherine de Médicis pour corrompre les
chefs huguenots et les amener à
l'abjuration.
Naît-on fatalement « bon
grain » ou
« ivraie »,
postérité du Seigneur ou enfant du
diable ? Non ; il n'y a qu'une race
humaine, la descendance d'Adam, qui a
été mise tout entière par le
péché sous la condamnation mais qui,
tout entière aussi, est l'objet de l'amour
de Dieu. Il dépend actuellement ou il
dépendra un jour de la volonté de
tout homme de choisir à quel père il
veut appartenir. Mais pendant la période
d'évangélisation du monde, le triage
définitif ne peut encore
s'opérer : « Laissez-les
croître tous deux ensemble ! »
ordonne le Maître aux moissonneurs. Un
perpétuel mouvement d'échange se
produit entre l'ivraie et le bon grain. Telle
plante, crue en ivraie, par une conversion loyale
s'épanouit en bon grain, tandis que tel
enfant du Royaume finit, de chute en chute, par
devenir de la pire ivraie.
Dans cette croissance en commun, la
maturation progresse par un phénomène
de réaction. Les enfants du Royaume
mûrissent avant tout par leur saint contact
avec le Seigneur, par la croissance de la vie
intérieure, par le Saint-Esprit, mais la
proximité de l'ivraie, des méchants
et des séducteurs réagit sur eux, les
pousse à plus de sainteté, à
plus de prière, à plus de foi. Tandis
que la fidélité, la
persévérance des croyants agit de son
côté sur le monde, attire au Christ
ceux qui ont encore une étincelle de
conscience et achève d'endurcir ceux qui ont
au coeur la haine du bien.
Aujourd'hui, comme à toutes les
époques, une élite de croyants
mûrit, en même temps que le mal
empire.
Pour la première fois dans
l'histoire, on voit apparaître des hommes
dont la culture missionnaire est mondiale, qui
peuvent apprécier le degré de
maturité du champ dans toutes ses parties et
qui connaissent les obstacles spéciaux
à l'évangélisation de chaque
race, de chaque pays. On voit apparaître des
personnalités disciplinées,
équilibrées, qui mettent à
leur vraie place les questions secondaires,
rituelles, sacramentelles, ecclésiastiques,
et qui tiennent pour l'essentiel
ce que l'Écriture, connue et aimée
dans toutes ses parties, met au centre du coeur et
de l'univers : Christ. Vivant de Christ, ils
traduisent lisiblement leur foi dans leur vie. Ils
essaient loyalement et avec résultats
d'accomplir le sommaire de la loi : Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et ton
prochain comme toi-même. Et ces
personnalités, tout en restant
attachées à leur patrie, à la
mentalité de leur race, à leur
dénomination, n'ignorent plus que la
vérité a plusieurs faces ; elles
apprécient les autres activités, les
autres mentalités, les autres
dénominations, et communient par le coeur,
au-dessus des barrières humaines, avec tous
les vrais enfants de Dieu ; elles constituent
comme un noyau visible de la sainte Église
invisible. C'est là un signe
indéniable de maturation.
Il est bien évident qu'il ne faut
rien exagérer, ni se bercer
d'illusions ; à côté de
ces progrès, quel travail l'Esprit ne
doit-il pas encore réaliser, quelle patience
le Maître ne doit-il pas encore
déployer pour que l'on puisse parler d'une
seule gerbe de chrétiens
mûrs ?
Il faut croire cependant que du bien
mûrit puisque le diable se
démène avec tant de violence,
« il sait qu'il a peu de
temps ». Le mal s'envenime. Ce qui est
effrayant dans nos contrées
évangélisées, ce ne sont pas
les pires excès des pécheurs
notoires, c'est le refus de la grâce
formulé par des gens qui la connaissent. Ils
sont de plus en plus nombreux les professeurs, les
intellectuels, les psychologues, les
théologiens mêmes, comme les simples
auditeurs de nos cultes, auxquels aucune
lumière ne manque, qui
comprennent, parfois mieux que des croyants
eux-mêmes, la portée des
vérités spirituelles, et qui,
démontant le fait chrétien
pièce à pièce, le dissolvent,
et finissent par se croire au-dessus de la
vérité
révélée ; la
révolte de l'esprit est plus grave que le
péché de la chair. Cela aussi, c'est
une maturation et qui finit par avoir sa fatale
répercussion dans la société
tout entière dont elle détruit les
bases. « L'orgueil va au-devant de
l'écrasement et la fierté conduit
à la ruine. »
De même que, dans le monde, il se
constitue deux postérités qui
mûrissent au contact l'une de l'autre, de
même aussi se forme dans la
chrétienté un double organisme. Dans
le sein de Rebecca, il y avait en germe deux
peuples : Israël et Edom ; dans
l'ensemble des Églises, il se prépare
une « épouse » et une
« prostituée ». On
entrevoit d'étranges rapprochements. Tels
catholiques profondément pieux, en
dépit de leur système, se sentent
parents de protestants fidèles, tandis que
des réformés sans vie font cause
commune avec des catholiques légers. Tels
chrétiens nationaux vont chercher la saine
nourriture biblique dans la chapelle d'à
côté, tandis qu'ailleurs le pasteur
national voit arriver des chrétiens
séparés à ses cultes. Les
enfants de lumière s'assemblent et se
recherchent, pendant que la piété
morte, l'orgueil spirituel font des adeptes dans
toutes les églises.
Si nous avons dit que l'attente du
retour de Christ n'implique pas une attitude
spéciale, mais simplement une vie
intérieure fidèle, cependant
la maturation des deux
organismes oblige le croyant d'aujourd'hui à
posséder une foi toujours plus nue, plus
affirmative, plus dépouillée de
formalisme et d'intellectualisme ; les cadres
ne nous portent plus ; les milieux religieux
habituels se dissolvent ; on ne vit plus de la
foi des pères ; les rentes spirituelles
tombent à zéro ; il faut vivre
personnellement de la vie de Dieu. Les temps
difficiles s'approchent ; les erreurs
efficaces se multiplient ; mais l'Esprit de
Dieu est à l'oeuvre et constitue des
chrétiens d'autant plus majeurs que les
temps sont plus difficiles. Tels ces jeunes gens,
ces jeunes filles qui, dans un Paris, n'ont d'yeux
et d'oreilles que pour les oeuvres de salut qui
leur ont pris le coeur.
Mais
notre cité
à nous est dans les cieux d'où nous
attendons aussi le Seigneur
Jésus-Christ. Phil.
III, 20.
Il nous a fait
asseoir
avec lui dans les cieux. Eph.
II, 6.
En lui vous êtes
aussi édifiés pour être une
habitation de Dieu en esprit : Eph.
Il, 20-22.
Il l'a donné
pour chef suprême à l'Église
qui est son corps, la plénitude de celui qui
remplit tout en tous. Eph.
I, 22-23.
Maris, aimez vos
femmes, comme Christ a aimé l'Église
et s'est livré lui-même pour elle,
afin de la sanctifier par la parole, après
l'avoir purifiée par le baptême d'eau,
afin de la faire paraître devant lui
glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de
semblable, mais sainte et
irrépréhensible. Eph.
V, 25-27.
.... Afin que les dominations et les
autorités dans les cieux connaissent
aujourd'hui par l'Église la sagesse
infiniment variée de Dieu. Eph.
III, 10.
Jésus avait annoncé que des
assemblées nouvelles succéderaient
à celles de la synagogue juive. C'est dans
ce sens qu'il dit à propos d'un frère
qui a péché : « S'il
refuse de les écouter, dis-le à
l'Église et s'il refuse aussi
d'écouter l'Église, qu'il soit pour
toi comme un païen et un
péager »
(Matth.
XVIII, 17).
Jésus avait laissé
entrevoir au-dessus et au delà des
assemblées locales une plus grande
organisation nouvelle qui préparera la venue
du Royaume de Dieu sur la terre, c'est à un
tel organisme, vivant et spirituel, qu'il fait
allusion quand il dit à Pierre :
« Sur cette pierre je bâtirai mon
Église
(Matth.
XVI, 18).
Les Actes montrent clairement la croissance de
cette Église formée d'églises
et s'étendant peu à peu par tout le
monde ancien. Mais c'est à Paul que la vraie
stature de l'Église et ses relations avec
Jésus-Christ, sont
révélées et c'est dans
l'épître aux Éphésiens
que l'apôtre des Gentils fait le plus
clairement part aux siens de cette
révélation.
Cette Église, composée de
tous les vrais enfants de Dieu, juifs et
païens, morts ou vivants, s'étend non
seulement dans l'espace mais aussi dans le temps.
Elle vit déjà dans les cieux par la
foi. Elle est d'En-Haut, quoique vivant encore sur
la terre. Elle n'attend plus que le retour de
Christ pour recevoir à côté de
lui la place qui lui est assignée dans les
desseins de Dieu. Son Chef suprême c'est
Jésus, auquel elle est unie par des liens
étroits, et sa destinée l'appelle
à être purifiée parfaitement
pour paraître devant son Sauveur
« sans tache ni ride, mais glorieuse,
sainte et
irrépréhensible. »
Il est de toute évidence
qu'aucune dénomination chrétienne ne
peut revendiquer pour elle seule, à
l'exclusion des autres, une telle position, une
semblable pureté, une si totale
consécration, malgré les efforts de
la plus vaillante discipline. C'est l'erreur du
catholicisme d'avoir reporté sur
l'Église papale, telle qu'elle s'est
constituée par les armes charnelles à
travers l'histoire, les promesses faites à
l'Église sainte et de s'offrir aux
fidèles comme objet de foi en lieu et place
de Christ lui-même et de sa Parole, oubliant
qu'une Église ne vaut que ce que valent
individuellement ses membres.
Ce n'est pas l'Église qui rend le
fidèle participant de la grâce de
Dieu, c'est l'humble croyant, racheté de
Jésus-Christ, qui, en se multipliant,
constitue l'Église.
Dans le protestantisme aussi l'erreur
cléricale a fait intrusion et certaines
dénominations dissidentes aussi bien que
certaines grandes églises d'État se
sont dénommées faussement
l'Église, à l'exclusion d'autres
groupements. Aucune dénomination ne
réalise aujourd'hui l'organisme dont parlent
Jésus et les apôtres, mais dans toutes
les dénominations, dans les unes plus, dans
les autres moins, se rencontrent des
fidèles, nés deux fois, dont
l'ensemble connu du Seigneur seul, constitue le
vivant porteur des promesses éternelles qui
a nom : l'Église.
Les fonctions de cette Église
sont si hautes, les liens qui l'unissent à
son chef sont si étroits que Paul emploie
pour en parler trois images bien propres à
stimuler la fidélité des membres qui
la composent.
C'est d'abord celle d'un édifice.
Dans Éphésiens
II, 11-22,
Paul montre que les païens ont
été rapprochés par le sang de
Christ aussi bien que les Juifs
(v.
13). Il n'y a plus deux peuples,
le mur de séparation a été
renversé
(v.
14). Les uns et les autres ont
accès auprès du Père
(v.
18). Les uns et les autres ne
sont plus des étrangers dans la maison de
Dieu
(v.
19).
Paul démontre que ces
païens, comme les Juifs convertis, entrent
dans la maison de Dieu à la fois comme
membres de la famille de Dieu et comme
matériaux de construction de
l'édifice que Dieu se constitue sur la
terre. Ces croyants sont sortis de la
« carrière » du monde,
ils ont été façonnés et
sont devenus individuellement des
« temples de Dieu »
(1
Cor. III, 16), « des
temples du Saint-Esprit »
(l
Cor. VI, 19), des
« pierres vivantes »
(l
Pierre II, 5) et maintenant,
édifiés sur le fondement des
apôtres et des prophètes, ils
constituent autour de Christ, qui est lui la vraie
pierre angulaire, le Temple de Dieu sur la terre en
voie d'édification. Si grandiose qu'ait
été celui de Salomon, si magnifiques
que soient aujourd'hui nos cathédrales,
Reims, Chartres, Amiens, Cologne, l'édifice
qui est fait d'âmes vivantes et vibrantes est
plus beau encore ! Dans cette
« Église » qui prie, qui
soupire par le Saint-Esprit, qui aime et qui se
donne, se célèbre le culte
« en esprit et en
vérité » que Jésus
annonçait à la Samaritaine.
On se plaint que l'art, que
l'élément d'adoration manque à
nos cultes protestants trop froids. On cherche
à l'introduire ; on l'a fait par
exemple dans le culte de l'Étoile à
Paris, avec ses agenouillements,
ses chants exécutés debout, ses
liturgies, ses réponses, sa partie musicale
très développée. Oui, que l'on
cultive la musique, que l'on prie à genoux,
que l'orgue soit tenu d'une main religieuse et
exercée, que des vitraux de génie
tamisent la lumière, tout cela c'est bien
à condition que les « pierres
vivantes » se multiplient dans
l'auditoire, que l'émotion ne remplace pas
la vie de conscience ; à condition que
le Seigneur ne soit pas adoré comme un Dieu
lointain, mais qu'il fasse la conquête du
coeur et de la vie de ceux qui s'assemblent en son
nom. D'un amour accepté et rendu entre
Christ et les siens, il se dégagera dans nos
cultes, une chaleur, une vie, une intensité,
une adoration, auxquelles l'art n'apportera plus -
ce qui est son service raisonnable - qu'un simple
adjuvant.
Une autre image de l'Église dont
Paul se sert avec prédilection, c'est celle
du « Corps de Christ ». Dans
cette image se retrouvent quelques-uns de traits de
la précédente, ce sont ceux de
coordination et de solide assemblage
(Ephés.
IV, 16).
L'Église n'est pas un amoncellement
d'unités. Dans une structure
d'édifice ou de corps, il y a un plan, une
Sagesse, une unité, un but qui se marque
dans la disposition et la mise en valeur de tous
les éléments constitutifs. Mais
l'image du corps exprime plus encore : elle
montre dans l'Église un organe actif de
Jésus sur la terre. Voilà le
« mystère caché »
c'est que ce petit groupe d'hommes, laissé
par Jésus dans le monde pour continuer son
oeuvre, c'est le prolongement du Seigneur
lui-même. Cette élite qui naît
à chaque
génération et qui est liée par
des liens mystérieux à ceux qui l'ont
précédée dans
l'au-delà, n'est pas seulement le
représentant du Seigneur mais son
indispensable instrument. Jésus agit par
elle dans le monde, la Tête fait mouvoir le
corps et lui imprime sa volonté. C'est sous
une autre forme la parabole du « Cep et
des sarments » qui reparaît dans
cette image. Sans le corps, la tête ne peut
rien faire et sans la tête, le corps est un
cadavre.
Dans l'image du corps, formé de
plusieurs membres, Paul met encore en
lumière l'utilité commune de chaque
membre
(1
Cor. XII, 12-27). « Si
le pied disait : parce que je ne suis pas une
main, je ne suis pas du corps.... Si tout le corps
était oeil où serait
l'ouïe ? Si tous étaient un seul
membre où serait le corps ? »
Ainsi chaque chrétien vit de la Tête,
vit de l'ensemble du corps, et apporte à la
tête et à l'ensemble sa quote-part
d'utilité. Malheur au chrétien qui
dit : « Je ne vis plus que de
l'Esprit, je ne me préoccupe en rien ni des
conseils, ni des avertissements, ni de la vie
religieuse des autres chrétiens. Je me
suffis ! » Malheur à la
dénomination qui dit : « Je
suis la seule vraie Église, je ne veux rien
savoir des autres ! » C'est
s'exposer à mourir d'isolement, de froid et
d'anémie, et c'est priver l'ensemble de sa
part d'influence. Aucun membre ne peut
posséder à lui seul toutes les
fonctions d'une vie riche et bien
équilibrée. Aucune conscience ne peut
prétendre posséder la
vérité tout entière, aucune
vie humaine ne réalise toutes les promesses
du Seigneur, c'est précisément de
l'assemblage de toutes les fonctions et
de tous les organes que
naît la vie intense ; c'est de l'union
de toutes les consciences reflétant,
comprenant, pratiquant la Parole du Seigneur
diversement que s'enrichit la
vérité.
Mais quelle obéissance et quelle
fidélité la grâce d'être
fait « membre du corps de
Christ » ne réclame-t-elle pas du
croyant ?
Une troisième image,
employée par le Nouveau Testament, est celle
d'une épouse ou d'une fiancée.
« Car je suis jaloux de vous d'une
jalousie de Dieu, parce que je vous ai
fiancés à un seul époux pour
vous présenter à Christ comme une
vierge pure »
(2
Cor. XI, 2). Selon l'Apocalypse,
quand auront été
séparés de l'Église les
éléments mélangés qui
constituent la
« prostituée »,
s'accompliront « les noces de l'Agneau
avec son Épouse, parée et
revêtue de fin lin éclatant et
pur »
(Apoc.
XIX, 7).
Cette image n'est pas absolument
nouvelle. Déjà dans l'Ancien
Testament, les relations de l'Israël
fidèle avec Dieu étaient
comparées à un mariage. Dans le chant
nuptial du Psaume
XLV, les expressions qui
décrivent le fiancé dépassent
celles qui étaient usitées même
pour un fils de roi ; elles dépeignent
une personnification du Messie. De même aussi
cette jeune fille d'un peuple étranger
à laquelle il est dit - « Regarde
et prête l'oreille, oublie ton peuple et la
maison de ton père, laisse le roi
désirer ta beauté, car il est ton
Seigneur, prosterne-toi devant lui »
(v.
11-12), c'est déjà
l'image de l'Église, sortie de
l'humanité corrompue et qui s'attache
à son divin
Époux.
Quelle dignité donnée au
mariage, quand Paul dit : « Maris,
aimez vos femmes comme Christ a aimé
l'Église » ! mais aussi quel
honneur fait à l'Église. Non
seulement cette collectivité de croyants qui
se perpétue sur la terre constitue un
édifice spirituel toujours plus beau,
toujours plus éclairé des rayons de
l'aube du jour ; non seulement elle devient
l'organe toujours plus compréhensif et plus
soumis du Christ qui en est la Tête, à
mesure que les expériences du passé
ajoutent leurs enseignements à ceux du
Maître, mais elle constitue peu à peu
une Épouse, une personnalité, une
égale.
On n'épouse pas une esclave, mais
une femme libre, qui se donne librement et
joyeusement. De son côté, Christ
éprouve pour cette Église quelque
chose qui n'est pas seulement de la compassion mais
une dilection que, pour en mieux faire sentir le
prix, l'Écriture compare à l'amour de
l'homme pour la femme. Les croyants sont comme le
coeur de l'humanité qui bat pour son
Époux et celui-ci y trouve une joie que
rien, même au ciel, ne remplace. C'est
tellement extraordinaire que Paul
s'écrie : « Ce mystère
est grand ! Je dis cela par rapport à
Christ et à l'Église »
(Ephés.
V, 32).
Quelle merveille qu'un coeur d'homme
pécheur, tel que le mien, puisse,
renouvelé par le Saint-Esprit, devenir
capable d'aimer Christ et d'en sentir l'amour de
cette manière !
Ces images, l'une comme l'autre,
élargissent jusqu'à l'infini,
l'idée que nous pouvons nous faire des
relations entre Christ et les siens. Il n'y a pas
de mot exact, définitif pour exprimer ce que
sont ces relations, elles
montent - ou elles descendent - jusqu'à
l'endroit où les langues humaines ne
suffisent plus. Ce sont véritablement
« les richesses incompréhensibles
de Christ » ; c'est la dispensation
du mystère caché de tout temps en
Dieu, afin que « les dominations et les
autorités dans les cieux connaissent
aujourd'hui par l'Église la sagesse
infiniment variée de Dieu. » Ainsi
les anges, les archanges, les êtres
célestes qui nous sont encore inconnus, et
même les démons et les anges
déchus, verront apparaître la
magnifique sagesse et la merveilleuse puissance de
Dieu en la personne de - cette collectivité
d'êtres humains, librement donnés
à leur Sauveur, arrachés à
toutes les souillures d'une terre maudite et qui
auront traversé la fournaise des tentations
du dedans et du dehors.... Et ce sera une gloire
pour notre Dieu : le premier Adam guéri
par la blessure du second.
Et cette Église, dont les membres
disparus attendent leur corps nouveau dans le
sépulcre, dont les membres actuels sont
dispersés dans toutes les races et nations,
enfermés dans toutes sortes de
dénominations, mais tous individuellement
connus du Seigneur, prie Dieu dans le sanctuaire,
obéit à son Chef glorieux, attend
l'Époux de ses voeux, et se joint à
la requête de l'Esprit :
« Oui, Seigneur Jésus, viens
bientôt ! »
Mais
ceux qui seront
trouvés dignes d'avoir part au siècle
à venir et à la résurrection
d'entre les morts ne prendront ni femmes, ni
maris. Luc
XX, 35.
.... afin que du
moins
je parvienne à la résurrection des
morts. Phil.
III, 11.
Les autres morts
ne
vécurent point jusqu'à ce que les
mille ans fussent accomplis. C'est la
première résurrection. Heureux et
saints ceux qui ont part à la
première résurrection. Apoc.
XX, 5-6.
Car le Seigneur
lui-même, à un signal donné
à la voix d'un archange et au son de la
trompette de Dieu descendra du ciel et les morts en
Christ ressusciteront premièrement. 1
Thess. IV, 16.
Partout la foi au Dieu vivant et vrai
s'accompagne du besoin de croire à la vie
éternelle. L'Ecclésiaste l'affirme
dans une parole remarquable : « Il
(Dieu) a même mis la pensée de
l'éternité dans le coeur de
l'homme »
(Eccl.
III, 11). Et ce besoin de
croire à la survie s'affirme avec force
à travers tout l'Ancien Testament. Job
s'écrie : « Je sais que mon
Rédempteur (goël) est vivant, quand je
n'aurai plus de chair, je verrai Dieu »
(Job
XIX, 25). Esaïe
proclame : « Que tes morts revivent,
que nos cadavres se lèvent.... et la terre
redonnera le jour aux ombres »
(XXVI,
19).
En prophétisant le
rétablissement des Juifs sous l'image des
Ossements desséchés revenus à
la vie
(Ezéch.
XXXVII), le
prophète montre bien que la foi à la
toute-puissance de l'Éternel allait
jusqu'à croire à la
résurrection. Comme nous l'avons vu plus
haut, il semble qu'Abraham sacrifiait
son fils avec la certitude qu'il
lui serait rendu, fût-ce par la
résurrection. Daniel, résumant les
données de l'Ancien Testament, décrit
la résurrection avec une clarté
étonnante : « Plusieurs de
ceux qui dorment dans la poussière de la
terre se réveilleront, les uns pour la vie
éternelle, et les autres pour l'opprobre,
pour la honte éternelle »
(XII, 2).
Sans doute il était
réservé au Nouveau Testament,
à Jésus et aux apôtres, de
jeter la lumière définitive sur cet
au-delà mystérieux que nous
côtoyons et dont un pas nous
sépare.
De même que Jésus affirme
aux envoyés de Jean-Baptiste sa
capacité actuelle de ressusciter les
morts : « Rapportez à Jean ce
que vous avez vu.... les morts
ressuscitent.... », de même aussi
il déclare à Marthe qu'il est la
« résurrection et la
vie » et que, « quiconque croit
en lui vivra quand même il serait
mort », liant ainsi la
résurrection à la foi en sa personne
et en son oeuvre.
Paul reprend cette pensée de
solidarité de Christ avec nous, de nous avec
Christ, en disant que ce qui s'est passé
pour le Seigneur se produira aussi pour nous :
« Et si l'Esprit de celui qui a
ressuscité Christ d'entre les morts habite
en nous, celui qui a ressuscité Christ
d'entre les morts, rendra aussi la vie à nos
corps mortels »
(Rom.
VIII, 11). Et au
chapitre
XV de la première aux
Corinthiens, le même apôtre peut
entonner l'hymne de la résurrection :
Christ est ressuscité, nous ressusciterons
aussi ; la puissance de la mort est
brisée : « La mort a
été engloutie dans la
victoire ! »
Voilà la magnifique
espérance avec laquelle
nous nous endormons du dernier
sommeil. Nous croyons à la vie
éternelle, nous croyons au revoir ;
nous croyons que mourir ce n'est pas cesser
d'être, mais seulement de paraître. Et
quand nous fermons les yeux de notre père
bien-aimé, quand son visage se couvre de la
sereine majesté de la mort, nous entrevoyons
déjà derrière la
matière qui disparaît, l'ombre du
corps nouveau et glorieux que revêtira celui
que nous confions à la poudre.
Jésus a lié une
première résurrection à son
premier retour, au retour en gloire, à
l'entrée de ce que Jésus appelle
« le siècle à
venir » ou aussi « le
renouvellement de toutes choses », tandis
que la résurrection générale
ne se produira qu'au moment du « jugement
dernier ». La cime se dédouble. Il
faut parler non plus de la résurrection mais
des deux résurrections.
Dans sa réponse aux
Sadducéens qui ne croyaient pas à la
résurrection, Jésus s'exprime avec
une certaine abondance sur l'au-delà
(Luc
XX, 27-40). D'abord le Seigneur
démontre que si Dieu s'affirme
« Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob » il est le Dieu des vivants et non
pas celui des morts, qu'en conséquence les
patriarches morts selon le langage humain, n'ont
pourtant point cessé d'être en
communion avec le Dieu vivant. Les négations
des Sadducéens ne sont ainsi que de la
lourde incrédulité. Puis Jésus
annonce que les élus seront un jour comme
les anges, sans sexe ; les femmes n'auront
plus de maris et les hommes plus de femmes ;
le régime de la race aura disparu ; il
n'y aura plus qu'un Père
dont tous les enfants s'aimeront dans le
Père et non plus en vertu de liens
familiaux.
Enfin Jésus semble bien affirmer
une première résurrection quand il
parle de ceux qui « seront trouvés
dignes d'avoir part au siècle à
venir, à la résurrection d'entre les
morts. » Si le siècle à
venir dont il est ici question c'est la vie
éternelle, pourquoi faire une
distinction ? tous les morts n'y ont-ils pas
part d'une façon heureuse ou
malheureuse ?
Le siècle à venir c'est le
millénium ; les croyants
ressuscités à l'entrée de
cette ère nouvelle se joindront aux vivants
rachetés et tous ensemble seront les
collaborateurs du Seigneur, tandis que la masse des
morts, qui sera plus tard triée par le
jugement, attendra encore l'achèvement de
cette période millénaire avant de
revêtir leur corps nouveau.
Pour avoir part à cette
première résurrection qui est un
privilège glorieux. Jésus dit qu'il
faut « en être trouvé
digne ». Et cette déclaration
explique les expressions similaires des
apôtres. Paul dans Phil.
III, 4-11 affirme qu'il a
regardé comme une perte tous les avantages
de race, de position pour gagner Christ et la
puissance de sa résurrection....
« pour parvenir, si je le puis à
la résurrection des morts. » S'il
s'agissait de la résurrection
générale, Paul ne parlerait pas ainsi
puisqu'il sait que tous ressusciteront. Il fait
allusion à une résurrection
spéciale, la première, qui n'est
accordée qu'à ceux qui ont
vécu ou qui sont morts « en
Christ ». Cette pensée d'un
privilège spécial de
résurrection se retrouve dans Apoc.
XX, 5-6 :
« Bienheureux et saints ceux
qui ont part à la
première résurrection. »
Dans 1
Cor. XV, 51-52, Paul parle en
disant : « Voici je vous dis un
mystère, c'est qu'au moment de l'apparition
du Christ en gloire, les fidèles sur la
terre seront changés, transmués,
tandis que les morts en Christ
ressusciteront »
(1
Thess. IV, 16). Alors s'accomplira
l'enlèvement de l'Église, morts et
vivants, tous égaux et
réunis.
Oserons-nous maintenant essayer -
oh ! bien en tremblant, - de répondre
à cette question qui se presse sur nos
lèvres : Qui donc aura part à ce
privilège spécial, à cette
première résurrection ?
Nulle part dans l'Écriture nous
ne trouvons une réponse de catéchisme
à cette question. Il nous faut la
déduire de la pensée
générale des écrivains
sacrés, ce qui laisse toujours à la
réponse une part d'arbitraire. Et d'abord
nous pouvons dire ceci : Tous ceux qui font
partie de l'Église sainte et invisible,
temple, corps, épouse de Christ auront part
à la première résurrection.
Mais nous reculons la difficulté. Qui fait
ou fera partie de cette Église ?
Première limitation, c'est, croyons-nous,
uniquement parmi ceux qui auront eu le
privilège d'entendre de leur vivant
prêcher l'Évangile que se recrute
cette Église qui a part à la
première résurrection. Les
païens non évangélisés,
les mahométans, la masse des peuples et de
ceux qui ont vécu sur la terre sans
connaître la prédication de la Croix
ne seront pas privés du salut final, ils
seront jugés d'une manière
spéciale, ils auront peut-être aussi
l'occasion d'entendre prêcher
l'Évangile dans une autre économie,
mais il ne semble pas qu'ils
feront partie de ce premier groupe d'élus.
Ce privilège - qui n'est pas éternel
comme nous le verrons - reste celui de ceux qui ont
entendu « la Bonne nouvelle ».
C'est uniquement en vertu d'un acte souverain de la
grâce de Dieu que nous remplissons, vous et
moi, cette première condition de vivre en
pays évangélisé et que
l'occasion nous est fournie d'avoir part à
la première résurrection.
Puis une seconde condition, celle-ci
dont nous sommes responsables, c'est d'avoir
accepté l'Évangile de tout coeur,
c'est-à-dire plus simplement d'être
« né deux fois »,
d'avoir reçu par le Saint-Esprit la
certitude que nous sommes enfants de Dieu et que
notre acte de nouvelle naissance a
été signé des deux parts, par
la main de Dieu nous donnant son Fils et par notre
main acceptant le don de Dieu. Et la preuve
décisive que véritablement nous
faisons partie de la sainte Église c'est que
nous aimons l'avènement du Seigneur. Paul
disait : « .... la couronne de
justice m'est réservée.... et non
seulement à moi, mais à tous ceux qui
auront aimé son
avènement.... »
(2
Tim. IV, 8).
Une seconde preuve qui est aussi une
condition, c'est le besoin de travailler à
la conquête des âmes auprès et
au loin et le désir de faire
disparaître le mal en nous, et autour de
nous. Enfin - ce qui va de soi - c'est de
« persévérer jusqu'à
la fin ». Si Paul redoutait
l'éventualité non seulement de perdre
le privilège d'avoir part à la
première résurrection mais même
d'être rejeté
(1
Cor. IX, 27), à combien
plus forte raison, nous pygmées,
courons-nous un semblable
risque.
Sans doute nul ne peut affirmer qu'il
remplit exactement ces conditions et
réclamer le droit à la
première résurrection, celle-ci reste
toujours une grâce qui sera accordée
à ceux qui, humblement, aiment le Seigneur
d'un coeur sincère, mais la discipline
intérieure qui inspire le désir et le
vouloir d'être trouvé
« irrépréhensible à
l'avènement du Seigneur »
constitue néanmoins le chemin le plus
sûr pour y parvenir.
Le privilège de ceux qui jouiront
de la première résurrection, n'est
que temporaire, pensons-nous. Un jour viendra
où « Dieu sera tout en
tous ». Il n'y aura pas durant
l'éternité deux classes de
rachetés, la parabole des
« Ouvriers loués à des
heures différentes » est là
pour nous le rappeler. Le beau denier du salut sera
le même pour tous. Tous vivront sous le
même toit, celui de la Maison
paternelle ; tous puiseront au même
trésor, le coeur du Père. Mais de
quelle magnifique part ne se seront pas
privés ceux qui, ayant pu faire partie des
prémices, aider la moisson à
mûrir, n'auront été
sauvés eux-mêmes que comme au travers
du feu. Ne regretteront-ils pas alors, en
comprenant toutes choses à la lumière
de l'éternité, de n'avoir pas
donné leur maximum de rendement, d'avoir
laissé sans emploi quelques-uns des talents
qui leur étaient confiés ? Qui
sait même si le premier pas vers le naufrage
à la foi qui a surpris de malheureux
chrétiens n'a pas eu pour cause
première le refus de saisir toute la
grâce de Dieu et la méconnaissance de
l'avènement de
Jésus-Christ ?
N'ayons pas peur de recueillir dans sa
totalité l'héritage que le Seigneur
nous offre.
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