Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La femme adultère.

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 Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.... Je ne te condamne pas non plus ; va et ne pèche plus. Jean VIII, 1-11.


Ce récit ne se trouve pas dans les anciens manuscrits de l'évangile de Jean ; il semble que, tiré de la tradition, il ait été inséré plus tard par un inconnu à la place qu'il occupe dans nos Bibles. C'est, du reste, un récit parfaitement authentique de la vie de Jésus, oublié par les quatre évangélistes et qui, perle divine, est venu enrichir le trésor connu des oeuvres de miséricorde du Seigneur. Ce récit se rattache au groupe des « questions captieuses » faites à Jésus pour trouver matière à l'accuser. Il nous montrera comment Jésus sortait du filet dans lequel on voulait l'enfermer, mais il nous révélera surtout de quelle manière profondément spirituelle le Seigneur accomplissait la cure d'âme.

Les scribes et les pharisiens ont déniché une femme surprise en flagrant délit d'adultère. D'après Deutéronome XXII, 23-24 et Lévitique XX, 10, la fiancée infidèle et la femme mariée devenue adultère étaient condamnées à mort. Mais - remarquez le progrès - d'après l'antique loi juive, le complice était passible de la même peine, tandis qu'aujourd'hui les rigueurs de la loi sont réservées à la femme seule ; le principe odieux des deux morales n'avait pas encore été admis.

Les experts en la loi qui amènent cette femme devant Jésus sont-ils de zélés défenseurs de la morale outragée ? Ce péché qui a souillé leur ville les humilie-t-il ? Nullement. Ils ont l'air de rire sous cape de la bonne aubaine ; le crime de cette femme servira à mettre Jésus en mauvaise posture devant le peuple, donc il est le bienvenu. Ils ont habilement combiné leur stratagème et mûri la question qu'il faut poser à Jésus :
- Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit. Moïse a ordonné de lapider de telles femmes. Toi, que dis-tu ?

Le piège est manifeste, étant connues les dispositions de ces hommes à l'égard de Jésus. Ce n'est pas une lumière, un moyen d'accommoder la fidélité avec la charité qu'ils cherchent, mais une réponse qui ira grossir leur acte d'accusation. Si Jésus plaide la grâce de cette femme, comme on espère qu'il le fera, on pourra dire de lui : « Il ne respecte pas la loi de Moïse ». Au contraire, s'il dit : « Lapidez-la ! » on sait que ce jugement fera une mauvaise impression sur le petit peuple - dont probablement la femme fait partie - et le crédit du Seigneur en sera diminué.

Jésus était assis et écrivait par terre avec le doigt. On s'est demandé ce que Jésus écrivait. Probablement la sentence même qu'il va énoncer à haute voix. Les experts se réjouissent déjà ; Jésus n'est-il pas embarrassé ? Son attitude semble le prouver. Et les disciples et la femme elle-même sont inquiets. Que va-t-il dire ? Si la réponse de Jésus s'est fait attendre, elle frappe d'autant plus droit les contradicteurs :
- Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.

Par cette réponse la loi de Moïse est sauvegardée. Jésus n'en fait pas fi, comme d'une charte vieillie et dépassée. Mais il transporte la question du terrain juridique sur le terrain moral. En droit la femme devrait être lapidée, elle s'est exposée elle-même à la punition. Jésus n'atténue en aucune manière la gravité du péché. Les accusateurs ont le droit légal d'exécuter la sentence. Mais en ont-ils aussi le droit moral ? Valent-ils mieux en fait que cette femme ? N'ont-ils pas commis le même péché qu'elle, en secret peut-être ou du moins en pensée ? Et si, sur ce point, ils se sont conservés nets de toute tare, n'ont-ils pas violé la loi sur d'autres points ? Si l'on veut faire des comptes devant Dieu, soit, faisons-les ! Mais faisons-les en droit strict et mettons tous les déficits au jour aussi bien ceux des accusateurs que ceux de l'accusée.

Il est arrivé plusieurs fois à Jésus - et c'est sa supériorité sur tous les autres législateurs - de transporter les questions du terrain du droit sur celui de la morale. Dans la parabole, par exemple, du « Serviteur impitoyable » celui qui venait d'être libéré de sa dette avait supplié son maître de sortir du droit strict - le droit strict c'était la prison et l'esclavage pour dettes - et de se hausser à celui de la grâce. Le maître avait accédé à cette requête en vertu de sa souveraineté. En sortant, le serviteur gracié rencontre un compagnon de service qui est son débiteur; il lui réclame sa créance; il en a évidemment le droit, mais à la prière du débiteur, il refuse de s'élever à son tour au terrain de la grâce et alors se produit un contraste révoltant qui remplit d'indignation les témoins; celui qui a bénéficié pour lui-même du droit de grâce, maintient durement sur le terrain de la légalité le compagnon qui fait appel à son coeur.

Évidemment nous avons le droit strict de ne pas pardonner les offenses à ceux qui ont mal agi envers nous, nous pouvons leur faire rendre gorge, c'est la loi. Mais alors de quel droit demanderons-nous à Dieu de se placer sur un autre terrain à notre égard? Nous avons choisi nous-mêmes le mode de traitement à employer; il ne nous pardonnera pas non plus. Ou bien nous crierons à Dieu : Grâce! et nous réglerons aussi par grâce nos comptes avec le prochain.

Jésus, lui, se tient sur le terrain moral: « Vous avez le droit de jeter la pierre, veut-il dire aux accusateurs de la femme adultère, mais pour cela, il vous faut être vous-mêmes inattaquables, indemnes devant Dieu de péché et en particulier du péché que vous condamnez, autrement la pierre que vous jetez vous retomberait dessus; vous vous condamneriez vous. mêmes du même coup 1 » Les contradicteurs de Jésus ont si bien senti la force de ce raisonnement, ils sont à ce point désarçonnés de leur grand cheval de bataille que, un à un, ils se retirent emportant une flèche dans la conscience.

Une question se pose ici : Pouvons-nous en bonne conscience faire fonctions de juges, être membres d'un jury, et condamner, plaider coupable ? Ou bien sommes-nous tenus, au nom de la sentence de Jésus, de montrer une indulgence « à la Tolstoï » envers tous ceux qui sont un danger pour la société ?
Ici, comme en tout, la mesure est de rigueur. Toute vérité poussée à l'extrême devient une erreur. Et en se plaçant sur le terrain vraiment moral, divin, de l'Écriture, de l'Esprit et de la conscience, il sera toujours possible de trouver la vraie position à prendre.

D'une part, le mal doit être envisagé saintement ; il faut réagir contre lui, l'empêcher de s'étendre et de tout gangrener ; la déclaration de Jésus ne doit pas devenir un oreiller de paresse ou une prime offerte au relâchement. Une abstention systématique « de jeter la pierre » devient souvent une autorisation tacite aux autres, et à soi-même par contre-coup, de continuer à pécher. Quand un juge acquitte une femme qui, par jalousie, a tué son mari, il fait preuve de veulerie, de lâcheté ; l'absolution de l'infanticide chez la fille-mère est un ferment de pourriture sociale, la vraie justice serait de punir les deux coupables.

D'autre part quand des femmes orgueilleuses viennent déverser le dégoût de leur coeur « honnête » sur leurs malheureuses soeurs tombées ; quand une belle dame jette à la porte avec des injures la femme de chambre séduite par le « propre » fils de la maison ; quand le boursier tripoteur, siégeant au jury, condamne sans miséricorde le pauvre « gas » mal élevé, mal entouré qui a fauté, qu'on leur rappelle, aux propres justes, aux hypocrites, la parole de Jésus : « Que celui qui est sans péché jette le premier la pierre ! » Un juge ne devrait condamner qu'en se jugeant à son tour dans le secret avec l'impartialité qu'il vient de mettre à juger son prochain en public. Jésus n'interdit pas d'ôter la paille de l'oeil du prochain, à condition que l'on ait au préalable enlevé la poutre du sien.

La question est très importante en éducation.
Il est des parents sans conscience qui tolèrent le mal et même l'encouragent chez leurs enfants pour se conserver le droit de faire pis. Il en est d'autres qui condamnent, le verbe haut, ce qu'ils font eux-mêmes plus ou moins secrètement. « On ne doit pas mentir ! » répètent-ils à satiété et voilà la fillette, une fine mouche, qui prend sa mère en flagrant délit de mensonge. Le père a puni sévèrement son fils qui a confondu le tien et le mien et pas plus tard que hier ce fils a surpris, dans une conversation qui ne lui était pas destinée, le secret d'un tour d'escroc joué par son père à un client simplet. Les vrais, les bons parents, tout en punissant leurs enfants, se frappent eux-mêmes la poitrine devant Dieu, ils font le compte de leurs voies si bien que les enfants les mieux élevés sont ceux qui, sans s'en douter, font l'éducation de leurs parents.
Jésus seul avait le droit de condamner la femme, il était sans péché. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?

Le livre des Nombres nous rapporte que Balaam, ayant été empêché de maudire les Israélites, donna le conseil diabolique aux Moabites et aux Madianites d'envoyer leurs filles débaucher les Israélites pour les mieux induire à l'idolâtrie. Un prince d'Israël, nommé Zimri, avait amené au camp une princesse de Madian, nommée Cozbi, et l'avait introduite dans sa tente. Phinées, petit-fils d'Aron, prit sa lance entra dans la tente et tua sans miséricorde les deux coupables. Phinées fut approuvé de Dieu, l'Éternel dit : « Je traite avec lui une alliance de paix. Ce sera pour lui et pour sa postérité l'alliance d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il a été zélé pour son Dieu et qu'il a fait l'expiation pour les enfants d'Israël. » (Nombres XXV, 12-13). C'est à cet acte de Phinées que remonte l'origine de ceux qu'on appelait chez les Juifs « les Zélotes », ceux qui prenaient sur eux d'arrêter la contagion du mal.
Pourquoi Jésus ne s'est-il pas montré « Zélote » à l'égard de cette femme, comme il l'a été dans le temple par deux fois en fustigeant les vendeurs et les changeurs ?
- Va, dit-il à la femme, je ne te condamne pas non plus et ne pèche plus !

Chez les transgresseurs de la loi du temps de Phinées, l'impudeur s'affichait avec bravade ; il y avait intention de scandaliser. Le Seigneur tient compte de sentiments semblables. À un outrage public aux moeurs, il fallait une répression immédiate et impitoyable.
La femme adultère, au contraire, se tient humiliée devant Jésus. Si elle n'est pas animée encore d'un repentir complet, si elle ne possède pas la foi profonde de la femme publique de Capernaüm, prosternée aux pieds de Jésus, si elle ne peut pas encore recevoir le plein pardon, du moins il y a assez de honte, de regrets, d'angoisse dans son coeur, pour que Jésus puisse lui donner la vie sauve et, du même coup, le temps de réfléchir et de se repentir : « Va je ne te condamne pas non plus ! » Le Seigneur ne devance pas les temps. Il fait acte de bonté parce qu'il est venu « chercher et sauver ce qui était perdu » mais en proportionnant l'encouragement à l'état spirituel du pécheur.

Apprenons à imiter le Seigneur dans sa cure d'âmes. Ou bien nous décourageons par une condamnation excessive, ou bien nous rassurons, avant que le fruit de la conversion ait noué. Demandons que par son Saint-Esprit, Dieu nous donne un tel discernement, une sensibilité spirituelle si grande que nous puissions découvrir le véritable état intérieur de ceux que nous évangélisons et le degré exact de leur repentance.

Relevons encore d'une main légère ce point délicat.
Le Seigneur Jésus s'est occupé des personnes du sexe féminin avec une sainteté absolue. Pour celles que l'aile impure de l'immoralité avait touchées, il a éprouvé une compassion exempte de toute émotion malsaine. Pourquoi une telle grâce ne serait-elle pas faite aux serviteurs et aux servantes du Seigneur qui ont à s'occuper de personnes d'un sexe différent du leur ? Mais en tous cas, que nous croyants, qui avons à faire de la cure d'âmes dans tous les milieux et avec toutes sortes de gens, nous soyons toujours d'une prudence extrême et d'une simplicité de colombe, fuyant ce qui a seulement l'apparence du mal, « Que celui qui est debout, prenne garde qu'il ne tombe ! » Et que celui dont la sainteté n'a pas connu une ride, dont la compassion a été sans bornes soit lui-même notre sauvegarde ! Qu'il nous revête de toutes les armes de Dieu, en même temps que d'entrailles de miséricorde pour pouvoir entendre toutes les confessions et pour tendre une main virile et compatissante aux plus pervertis.




Es-tu celui qui doit venir ?

 .... Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute !... Luc VII, 18-28.


La carrière de Jean-Baptiste est émouvante. Appelé à « aplanir les chemins du Seigneur » il accomplit sa tâche avec la fidélité et la conscience d'un prophète. Il a cédé à Jésus ses disciples, son oeuvre, sa considération sans l'ombre de jalousie. Quand quelques-uns de ceux qui lui sont restés fidèles viennent lui dire en parlant de Jésus : « Tous vont à lui ! » il répond avec l'humilité d'un saint :
- Il faut qu'il croisse et que je diminue. Celui qui a l'Épouse est l'Époux, moi je suis l'ami de l'Époux, cette joie qui est la mienne est parfaite.

Il n'a pas même le privilège de faire partie de l'Épouse, de devenir l'un des douze. Il reste de l'ancienne alliance. Il est le portier qui ouvre la porte de la bergerie au bon Berger, il n'est pas une « brebis » au sens du Nouveau Testament. Il a un rôle à part pour lequel Dieu l'a suscité, rôle qui peut nous paraître disgracié, mais qui dans l'histoire de la Révélation est glorieux.

Son dernier acte de prédicateur de la repentance fut d'aller reprocher à Hérode et à Hérodias leur vie de désordre, s'attirant ainsi la haine de la reine, la colère du roi et l'emprisonnement qui en fut la suite. Entre les quatre murs de son cachot, il espéra longtemps que le Messie, dont il avait préparé la voie, viendrait le délivrer. Le Baptiste, inspiré de Dieu, n'avait-il pas crié :
- Il a son van dans sa main, il nettoiera parfaitement son aire, il brûlera la balle au feu qui ne S'éteint point ?

Et Hérode et la cour continuent à banqueter et à fouler aux pieds toute morale. N'avait-il pas dit expressément aux pharisiens :
- Race de vipères, la cognée est déjà mise à la racine des arbres, tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu ?

Et pharisiens, scribes, docteurs de la loi et principaux, ne cessent de porter des fruits d'hypocrisie, de fraude, d'orgueil. Selon les Écritures, le Messie rétablira le royaume de David, étendra sur les nations « la verge de fer », le sceptre de sa puissance. Au lieu de cette activité royale et mondiale, Jésus se borne à enseigner et à accomplir des guérisons. Pas une parole de vengeance ne sort de sa bouche, pas un acte de bouleversement ne s'accomplit sous ses pas. Le Maître ne vient pas même ouvrir les portes du cachot de son précurseur et lui rendre la liberté. Jean-Baptiste ne comprend plus. Sa grande espérance, l'espérance de sa vie, d'assister au renouvellement de la face de la terre, serait-elle déçue ?

Il fait demander à Jésus : « Es-tu celui qui vient ? (Mal. III, 1) ou bien devons-nous attendre un second Messie ? - l'autre de deux, d'après l'original. Ce qui signifie : « Ne serais-tu que le Messie miséricordieux et devons-nous encore attendre l'autre, le Messie qui jugera les impies ? » Avec la plupart des prophètes, Jean-Baptiste n'a pas distingué entre les deux venues successives du même Messie, la venue en chair et la venue en gloire ; et puis surtout, il ne s'est pas élevé assez haut sur l'échelle de la foi, pour comprendre que l'oeuvre modeste mais profonde que Jésus accomplissait était l'oeuvre messianique par excellence et qu'en définitive cette oeuvre du salut des petits et des souffrants était bien la réalisation de la prophétie. C'est ce que Jésus va lui faire comprendre.

Voici un de nos médecins-missionnaires, travaillant en plein air avec quelques aides de bonne volonté, infirmiers, diaconesses. Il opère au milieu d'une véritable « cour aux miracles » ; des ophtalmiques voisinent avec des cancéreux, des tuberculeux toussent à l'écart, tandis que de petits enfants fiévreux s'agitent dans les bras de leur mère. Calme, le médecin fait passer chacun à son tour sous l'arbre où il a établi son cabinet de consultation, les uns sont traités séance tenante, d'autres renvoyés à plus tard, tous sont pansés, encouragés. À tous sont adressés quelques mots qui dépeignent le Sauveur, tous sont invités à devenir les enfants du Père céleste. Les corps et les âmes sont restaurés avec amour.

Vient à passer le Résident européen en tournée d'inspection. Il salue aimablement le médecin et s'entretient avec lui.
- Votre mission fait-elle des progrès ? demande-t-il poliment.
- Les enfants arrivent de plus en plus nombreux à nos écoles, les malades affluent à la clinique.
- Oui, mais inscrivez-vous par année de nombreux convertis sur vos registres ?
- Quelques dizaines dans la station, quelques centaines dans la tribu peut-être.
- Et vous ne vous découragez pas ? observe l'Européen, habitué aux gros chiffres, aux statistiques imposantes.
- Non, Excellence, les progrès de l'Évangile sont lents mais sûrs. Un jour viendra, peut-être après trente ou quarante ans de persévérance, où la majorité de la tribu sera gagnée et que l'Église indigène sera fondée.
- Dites à Jean ce que vous voyez ! répond Jésus aux deux disciples du Baptiste, les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et l'Évangile est annoncé aux pauvres.

N'était-ce pas ce qu'Esaïe avait annoncé (LXI, 1). « Ainsi, veut dire Jésus, que votre maître se souvienne des prophètes de l'Ancien Testament, je suis en parfait accord avec eux ; j'accomplis la tâche que le Père m'a donnée à faire. » « Heureux, ajoute Jésus, celui qui ne se scandalisera pas de moi » c'est-à-dire qui saura me comprendre et me reconnaître sous la plus humble apparence et dans les travaux d'évangélisation les plus modestes.

Modestes, oui les travaux du Seigneur l'étaient, en comparaison de l'activité que Jean rêvait pour lui, mais magnifiques cependant quand on les scrute d'un peu près.

Jésus a réussi à faire pendant son court ministère le maximum de merveilles avec le minimum de publicité. Pas de bruit, pas d'ovations, pas de « bluff » selon l'expression moderne. Il décourage chez les siens toute manifestation de messianisme exalté ; il interdit de faire bruit de ses miracles ; il disparaît au moment où on l'acclame ; il concentre sur la vie intérieure, sur le Royaume spirituel qu'il fonde, les espérances qu'il fait naître. Et pourtant quels miracles s'accomplissent !

Les aveugles voient !
Plusieurs cas de guérisons d'aveugles nous sont racontés par les évangiles. C'est à Bethsaïda Marc VIII, 22-26), la ville d'André et de Pierre, on amène un aveugle à Jésus ; il le conduit à l'écart, hors du village, il aura un tête-à-tête avec cet homme. Il lui met de la salive sur les yeux. Pourquoi ? Sans doute par accommodation à l'état moral de certains malades qui avaient besoin de voir cette sorte de remède pour ne pas s'imaginer que Jésus employait un « charme » un sortilège, ce qui aurait favorisé la superstition au détriment de la foi. D'abord l'aveugle voit les hommes comme des arbres ; Jésus s'y reprend à nouveau et le malade est guéri. Il s'en retourne directement à la maison, sans passer par le village, évitant ainsi une répercussion trop étendue du miracle. Celui-ci n'est-il pas tout aussi magnifique que si des milliers de bouches l'avaient célébré ?

Les boiteux marchent !
Nous avons vu l'oeuvre spirituelle profonde et la guérison si belle que Jésus opéra sur l'impotent de Capernaüm.

Les lépreux sont nettoyés !
Tout à coup (Luc V, 12-14) dans une des villes de la Galilée, un lépreux se trouve sous la main de Jésus. Il n'est pas seulement tacheté de lèpre, il en est tout couvert. Il a violé les prescriptions légales en entrant dans la ville. Avec une foi touchante, il dit : « Seigneur, Seigneur ! si tu le veux, tu peux me rendre pur ! »
Ce qui veut dire : « Tu as le pouvoir de me guérir, je le sais, aies-en aussi la volonté ! » Et Jésus répond :
- Je le veux, sois pur !
Et, aussitôt, il est guéri de cette maladie qui était en même temps une souillure. Jésus n'a pas craint de toucher cet homme, témoignage d'amour dont aujourd'hui nous ne pouvons pas mesurer la grandeur. Pas de publicité ! Que l'homme ne parle de sa guérison qu'au prêtre, en allant offrir ce que Moïse a prescrit. Pas de brisure avec l'ordre établi ! Exciter le moins possible les colères dans le camp opposé. « Mon serviteur, mon élu ne criera point, il n'élèvera point la voix, et ne la fera point entendre dans les rues. Il ne brisera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui fume encore » (Esaïe XLII, 3).

Les sourds entendent !
Un homme fermé au contact de ses semblables, aux oreilles inutiles, à la langue empêchée, vint à Jésus. Celui-ci mettant les doigts dans les oreilles de ce malheureux dit : Éphphatha ! Ouvre-toi ! Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia, il parla très bien. Jésus leur recommanda de n'en parler à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le publiaient. Ils étaient dans le plus grand étonnement et disaient « Il fait tout à merveille, même il fait entendre les sourds et parler les muets » (Marc VII, 32-37).

Les morts ressuscitent !
Une mère pleurait. Son fils unique était porté au cimetière. Jésus rencontre le convoi. Ému de compassion, il dit à la mère : « Ne pleure pas ! « Il touche la bière :
- Jeune homme, lève-toi !
Et le jeune homme se leva et Jésus le rendit à sa mère (Luc VII, 11-17). À lire cet épisode, c'est tout simple un mort qui ressuscite ! Mais ce n'est rien moins que tout le problème de la vie résolu par Jésus. Ce que les savants cherchent en vain à produire, voire seulement à expliquer : la vie, Jésus la donne, entre deux visites, dans une petite ville de Galilée, sans éclat, sans hésitation, simplement par compassion, par ordre du Père, à un cadavre que l'on porte en terre et après cet effrayant miracle, au lieu de se faire couronner Roi-Messie, il continue tout humblement sa tâche quotidienne.

L'Évangile est annoncé aux pauvres !
Jésus tient à rappeler à Jean par ce mot la prophétie d'Esaïe LXI, 1 : « L'Éternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux. » Combien l'oeuvre du Seigneur est exactement messianique ! Tous les détails, tous les « iota », tous les traits de lettres de la prophétie s'accomplissent ! Il réunit autour de lui les foules, les petites gens, les péagers, les femmes, les enfants, et à tout ce monde il annonce la bonne nouvelle du salut, la grâce de Dieu, l'amour, la sainteté du Père, et lui-même, chemin vivant, il va devant chaque coeur s'offrir à le conduire, pas à pas, doucement, à la vie éternelle.

Jean a eu une absence spirituelle ! Quand la réalité lui sera dépeinte par ses disciples, il reviendra à la compréhension vraie du Messie et il dira de Jésus de Nazareth : « Il est véritablement celui qui devait venir ! »

Mais Jésus ne veut pas laisser planer une ombre de blâme sur Jean-Baptiste. Il relève le Précurseur aux yeux de ses auditeurs. Quelle délicatesse de sentiments chez Jésus ! Comme le blâme - quand il doit blâmer - est exprimé avec douceur et tout de suite corrigé par un redoublement de bienveillance. « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? » un homme versatile, sans caractère ? Non ! Si Jean a passé par un moment de doute, il n'est pas une girouette tournant à tout vent. « Êtes-vous allés voir un homme vêtu d'habits somptueux ? » cherchant sa propre jouissance ! Non ! Ce sont les Hérode qui vivent ainsi. « Un prophète ! Oui, certes et plus qu'un prophète », car il a été lui-même prédit par Malachie. « Entre tous ceux qui sont nés de femme, il n'est dans l'Ancien Testament personne de plus grand que lui », pas même Abraham, Moïse ou Élie, « mais le plus petit dans la Nouvelle alliance est plus grand que lui ». Pourquoi ? Parce qu'il peut être fait une même plante avec Christ.

Jésus accomplit la prophétie ; il est le vrai Messie ses oeuvres parlent pour lui. « Car les oeuvres que le Père m'a donné d'accomplir, dit-il à ses contradicteurs, ces oeuvres mêmes que je fais témoignent de moi que c'est le Père qui m'a envoyé » (Jean V, 36).

Que ce soient aussi nos oeuvres qui parlent pour nous ! « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits ». Qu'après avoir été fruits nous devenions arbres, portant du bon fruit. permanent. Et que notre prédication soit une oeuvre de Messie ! Que dans le sens spirituel et pour la seule gloire de celui que nous continuons sur la terre : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux soient nettoyés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et que l'Évangile soit annoncé aux pauvres ! »




Mais moi je vous dis....

 Il enseignait comme ayant autorité.... Matth. VII, 29.

Mes paroles sont esprit et vie.
Jean VI, 63.

Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres.
Jean XIII, 34.


Si les oeuvres du Seigneur proclamaient royalement son autorité de Messie, si les forces de la nature, les lois de la physiologie, les puissances diaboliques elles-mêmes obéissaient à son commandement, ses paroles se démontraient à ses auditeurs - et aujourd'hui encore apparaissent aux lecteurs des quatre évangiles - comme les plus merveilleuses qui fussent sorties d'une bouche humaine. Jésus parlait avec autorité, non comme les scribes. Ces derniers discutaient à perte de vue sur un cas de conscience, sur une vétille de la loi ; leurs coeurs se desséchaient dans des querelles de rabbins ; et pendant ce temps ils perdaient le contact avec Dieu et avec le prochain ; on analysait la lettre tandis que personne ne s'avisait de retenir l'esprit. Jésus, au contraire, prononce des paroles qui sont « esprit et vie ». Il va droit au centre de l'être humain, à la conscience, sans pour cela négliger le détail. Chacune de ses paroles, comme un « Vibrion» doué de vie propre, fait son chemin dans le coeur de l'auditeur ou encore, semblable à une graine, contient un germe de vie, qui, si les conditions du terrain dans lequel elle tombe sont favorables, produit nécessairement des résultats.

Nous ne pouvons songer ici, dans cette courte étude, à donner même un résumé de cet enseignement de Jésus : il faudrait des volumes pour mettre en lumière tout ce qu'il contient de substance et de vie. Nous ne pouvons que faire quelques réflexions bien froides en comparaison de ces paroles elles-mêmes dont nous ne saurions jamais trop nous imprégner.

Quelle connaissance de la vie pratique possède Jésus qui ne vit nullement dans une tour d'ivoire ! Quelle simplicité dans ses enseignements qui sont accessibles aux plus humbles ! Il fait jaillir les plus sérieux, les plus profonds de comparaisons, de paraboles tirées de la vie de tous les jours. Il parle d'un fils qui réclame sa part d'héritage, de pêcheurs qui trient le produit de leur pêche, de marchand de perles, de labourage, de semailles, de festin nuptial. Il se sert des fleurs des champs, des petits oiseaux de l'air, de la fermentation du vin dans les outres, de la réparation des vêtements, de la taille de la vigne, de la manière de bien fonder une maison, pour révéler la pensée de son Père.

Jamais rien de trivial, d'enchevêtré dans ses comparaisons ; tout est simple, lumineux ; la vérité saute aux yeux eu même temps qu'elle perce la conscience. Et aujourd'hui, après dix-neuf siècles, dans un milieu complètement transformé et nonobstant des connaissances scientifiques et historiques bouleversantes, rien de ce qu'a dit Jésus n'a vieilli. Quand on lit le « Sermon sur la montagne » les « Paraboles » les « Malheur ! » adressés aux hypocrites, les consolations et les instructions destinées aux apôtres, le croyant moderne, comme le contemporain sincère du Seigneur est obligé de s'écrier : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme ! »

N'est-ce pas dans le Sermon sur la montagne, quand le Seigneur s'est placé sur un pied d'égalité avec « Celui qui avait parlé aux anciens » et qu'il a solennellement ajouté : « Moi je vous dis !... » que la messianité, l'autorité de Jésus s'est affirmée de la manière la plus éclatante dans le cadre le plus modeste ?

Ce n'est pas devant un aéropage de savants, dans un exposé systématique que Jésus manifeste la supériorité de son enseignement sur celui de Moïse, c'est au milieu de petites gens, assis sur un plateau de la montagne, parmi les fleurs des champs ; les oiseaux voltigent, le lac bleu de Tibériade s'étend là-bas, tout près une hutte de berger fume, quelques moutons paissent ; c'est là dans cette nature agreste qu'un homme de Nazareth, sorti de l'échoppe du charpentier Joseph s'écrie : « Vous savez qu'il a été dit aux anciens.... mais moi je vous dis.... ! » Sait-il, cet homme-là, que c'est au-dessus de Dieu même qu'il se place ?

Aux anciens il avait été parlé sur le Sinaï, dans les éclairs et les tonnerres qui manifestaient la présence de Dieu. Et ce spectacle était si terrible que Moïse dit : « Je suis épouvanté et tout tremblant. » Oui, il le sait ; il n'est pas fou d'orgueil ; il est le Fils qui travaille avec le Père, qui ne dit que ce qu'il a entendu du Père, qui ne vient pas abolir la loi, mais qui, par un progrès merveilleux et en ouvrant une nouvelle période d'histoire, va mener la loi à la perfection : « Jésus creuse, dit Frédéric Godet, jusqu'au fond de la lettre, en dégage l'esprit, et, le déployant dans toute sa beauté, fait tomber à la fois et la lettre qui n'en était que l'imparfaite enveloppe et la justice pharisaïque, qui ne reposait que sur l'amplification indéfinie de la lettre. Jésus trouve ainsi le secret de l'abolition de la loi dans le fait même de son réel accomplissement. Qu'avait voulu en effet le législateur en formulant la lettre ? Non la lettre, mais l'esprit. La lettre semblable au calice sous la protection duquel se forme la fleur avec ses organes délicats, n'était qu'un moyen de conserver et de développer le sens intérieur du bien jusqu'au moment où il pourrait s'épanouir librement. Jésus, sur la montagne, donne le signal de cet épanouissement. Et voila pourquoi cette journée est le pendant de celle du Sinaï. »

Jésus, en sage éducateur, va chercher au fond de l'acte coupable le mobile qui l'a fait naître. Quand bien même l'acte lui-même n'a pas encore été accompli, le sentiment mauvais qui en est la graine et que l'on caresse dans son coeur est déjà haïssable aux yeux de Dieu. Il a été défendu aux anciens de tuer, Moi je vous dis : Toute graine de meurtre, la colère, la haine, la jalousie est péché devant Dieu. Aux anciens l'adultère est interdit, mais le regard de secrète convoitise est déjà péché. Et il n'y a qu'un moyen suffisant de combattre le mal à son origine, c'est d'arracher l'oeil, de couper la main....
Si la loi de Moïse tolérait la répudiation, la vraie loi morale l'interdit sauf pour cause d'adultère.

À propos de parjure, de serment, Jésus ramène ses auditeurs à la vraie notion du « oui » et du « non ». La simple affirmation avait perdu sa valeur pour le Juif ; le oui pouvait être non et le non devenir oui, suivant les convenances ; le respect de la vérité ne commençait qu'avec le serment et il fallait jurer à tout propos.

À la loi du talion, Jésus oppose celle de l'amour. Le talion était déjà un immense progrès sur la barbarie. Pour un mouton volé les Bédouins attaquaient un village et le mettaient à feu et à sang. Quand les Assyriens voulaient se procurer des esclaves, ils organisaient une razzia parfois contre leurs propres tribus. Ils attaquaient à l'improviste une petite ville, tuaient les hommes, les écorchaient, clouaient les peaux contre les murailles et emmenaient en captivité femmes et enfants. Le Juif pouvait rendre « oeil pour oeil, dent pour dent » par mesure de police, mais il ne devait réclamer qu'une réparation exactement proportionnée au dommage. Combien de chrétiens qui n'en sont pas encore au talion. Pour cent francs de dommage, ils en réclament deux cents ; pour un coup de plume dans un journal, ils répondent par tout un article fielleux. Moi je vous dis : Aimez vos ennemis.... Je vous donne un commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres ». Aimer qui me hait, c'est difficile ! Oui, c'est difficile. Contre celui qui me calomnie et me trompe, je ne dois nourrir nul sentiment de rancune ? Non. C'est impossible ! Oui c'est impossible sans revêtir la nature d'agneau de celui qui en a donné l'ordre et l'exemple en même temps.

À l'idéal de sainteté relative, compatible avec le degré de révélation accordé aux Juifs et qui en comparaison des ténèbres de la barbarie païenne était déjà un idéal fort élevé, Jésus oppose cet idéal infiniment plus haut : la sainteté de Dieu lui-même : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! » rien de moins.
Pour cela il faut purifier la source même du péché.

Le pharisaïsme était devenu une religion morte, fausse comme le paganisme lui-même. Il mettait le péché où il n'était pas et ne le voulait pas voir là où il était. Un missionnaire, nouveau venu en Inde, s'entretenait avec un jeune Hindou. Celui-ci reconnaissait humblement son indignité et avouait sa culpabilité :
- J'ai battu un veau, j'ai tué un serpent....
- Mais n'as-tu jamais volé, menti ?
- Oh ! bien souvent ! répliqua le jeune homme en riant, mais cela ce n'est pas pécher.

Les pharisiens énuméraient toutes sortes de péchés ; ils avaient mangé avec des mains non lavées, ils avaient négligé de payer la dîme du cumin et de l'anis, ils s'étaient rendu coupables de l'une ou de l'autre des quarante manières de violer le sabbat, en soufflant une chandelle par exemple. Jésus, lui, ramène brusquement ses auditeurs en face du coeur mauvais de l'homme d'où sortent « les mauvaises pensées, les adultères, les meurtres, les vols, les faux témoignages, les calomnies. » Voilà ce qui souille l'homme, voilà où gît l'ennemi. Il n'y a qu'une chose à faire pour en finir avec ce coeur-là, et Jésus l'enseignera au docteur israélite, Nicodème : naître de nouveau. Ce qui est chair reste chair, mais ce qui est esprit est esprit ; et l'on ne passe de la chair à l'esprit que par une création divine.

Une question importante et qui trouble de nombreux chrétiens se pose ici au point de vue pratique : l'enseignement de Jésus, en particulier dans le Sermon sur la montagne quand il touche aux questions de morale sociale, est-il réalisable tel quel ?

Quand Jésus dit : Laisse-toi dépouiller de ton manteau, de ta tunique, institue-t-il la doctrine de la non-résistance, chère à Tolstoï ? Nous ne le pensons pas. Ce serait faire du monde le paradis des bandits. Quand il dit : « Ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi ! prête sans rien espérer !... » ce serait se réduire à la misère à bref délai sans profit pour personne. Jésus veut dire d'une manière paradoxale : « Vous n'avez rien qui vous soit en propre, dont vous puissiez dire : C'est à moi, je le garde ! Tout doit être donné d'avance. À qui ? À Dieu, qui, Lui, montrera comment en faire usage. Et si, en temps de persécution, le dépouillement est seul compatible avec la fidélité à l'Évangile, accepter ce dépouillement sous la forme peut-être la plus injuste, celle du vol. Si, pour glorifier le Maître, il faut se laisser souffleter sur les deux joues, acceptons l'outrage. Par contre, en temps ordinaire, quand nous ne ferions par non-résistance que d'augmenter la somme des injustices, il est loisible, comme Paul à Philippes, d'exciper de notre qualité de « citoyen romain » et de faire valoir nos droits. Si l'acte essentiel a été accompli, la nouvelle naissance, d'où l'attitude de toute la vie dépend, il n'est pas nécessaire de se tourmenter à chaque instant de cas de conscience particuliers. Il nous sera montré en temps et lieu la volonté de Dieu.

Si notre vie est tout imprégnée de l'enseignement du Christ, si nous cherchons à le réaliser au plus près de notre conscience, si notre spiritualité est majeure, les questions épineuses trouveront jour après jour une solution spirituelle, qui ménagera à la fois la vérité, le bon-sens, la justice et l'amour. La gloire de Dieu en premier lieu, le bien de mon prochain ensuite, mon propre intérêt enfin, voilà la succession normale des personnes quand le « moi » est détrôné.

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