Un vieux cantique s’exprime ainsi :
"Lorsque l’heure est propice, le secours
arrive avec puissance pour confondre les plaintes
de l’homme." Les serviteurs de Dieu rendent
fréquemment témoignage à cette
vérité, et notre récit nous
montre à sa manière comment nous
devons la comprendre. Un jour, il se produisit un
fait très ordinaire ; dans une vaste
prison on amena deux nouveaux
condamnés : l’échanson et
le panetier du roi d'Égypte. Ces hommes
étaient des personnages marquants dans
lesquels le roi avait place sa confiance. Nous ne
nous arrêterons pas à décrire,
d’après des documents vieux de quatre
mille ans, les attributions de ces hommes, ni
à faire des suppositions sur la faute dont
ils s’étaient rendus coupables.
La seule chose qui nous intéresse,
c’est que l’arrivée de ces gens,
spécialement confiés à la
garde de Joseph, marqua pour lui le début
d’une existence nouvelle. Ils ne se doutaient
guère que leurs manquements, la
colère de Pharaon, leurs rêves enfin,
avaient un but mystérieux à
l’égard du jeune Hébreu qui les
reçut à la porte de la prison. Joseph
lui-même n’avait nul pressentiment que
la visite involontaire de ces hommes fut le premier
pas vers sa libération et son
élévation.
D’innombrables prisonniers étaient
arrivés depuis qu’il était
captif. Les uns étaient encore sous sa
garde, d’autres avaient été mis
à mort ou envoyés dans les mines,
d’autres avaient été
libérés. Rien de tout cela
n’avait eu d’influence sur sa position.
Comment aurait-il pu supposer que cet
échanson qui, dépouille de ses habits
somptueux, venait de revêtir le grossier
uniforme de la prison, l’introduirait à
la cour malgré la colère de
Potiphar ? Et pourtant il en fut ainsi, et
cela arriva nonobstant l’oubli de
l’échanson, ou plutôt à
cause de cet oubli qui chassa pendant deux ans sa
promesse de sa mémoire.
Nous anticipons là sur les faits. Mais
à cette occasion qui nous montre dans son
ensemble le plan divin, il n’est pas hors de
propos de dire quelques mots de l’action de la
Providence.
"Dieu voit une fourmi noire qui, pendant une
nuit noire, passe sur une pierre noire." Ainsi
s’exprime le Coran. Qu’est-ce que Mahomet
entendait par là ? Une fourmi est bien
petite, et il est particulièrement difficile
d’en voir une, par une nuit obscure, quand
encore elle passe sur une pierre noire. Si Dieu
voit ce petit insecte, c’est qu’il voit
tout ; s’il dirige sa course, c’est
qu’il dirige toute chose. Notre Sauveur
exprime la même pensée lorsqu’il
dit : "Il ne tombe pas un passereau en terre
sans la volonté de mon Père, et
même les cheveux de votre tête sont
tous comptés." Il ne survient pas le plus
petit événement sans que sa main
n’y soit. L’homme pieux en tire la
conclusion consolante qu’il ne lui arrive rien
qui ne lui soit avantageux, et il choisit
lui-même librement ce que Dieu a choisi pour
lui ; il sait que tant que les rapports entre
Dieu et lui sont ce qu’ils doivent être,
tout ira bien.
Il est évident que telle est l’opinion
unanime des écrivains sacrés. On
pourrait remplir un livre des passages qui
expriment cette idée sous différentes
formes, et toutes ces paroles réunies
composeraient une harmonie céleste. Un
abîme de consolations est contenu dans le
fait que toutes les circonstances de nos vies sont
sous la direction paternelle de Dieu.
"Oui, cela serait bien beau" dit un de mes
lecteurs, "si nous pouvions le croire ; mais
moi, je ne le crois pas." Et ce doute est
partagé par des milliers d’hommes. Ils
affirment que, en regardant de près la vie
humaine, ils arrivent forcément à la
conclusion que bien des choses mènent le
monde, mais qu’à coup sûr la
Providence n’y est pour rien. Les uns
disent : "C’est l’argent qui
règne", d’autres : "C’est la
presse", d’autres : "C’est le
génie." Il y en a même qui affirment
que c’est le diable. Ainsi deux points de vue
sont en présence. Aucun pont ne franchit
l’abîme qui sépare les deux
camps, pas le plus petit sentier ne les relie
l’un à l’autre.
Ne nous occupons pas, pour le moment, de ces deux
opinions opposées, et regardons à
l’histoire de Joseph. Nous avons là une
des preuves les plus concluantes de l’action
de la Providence. Essayons d’écrire sa
vie à la manière des
incrédules et d’après la
théorie du hasard. Le hasard suppose que les
causes qui produisent un fait sont sans liaison
entre elles et ne sont nullement destinées
à le produire. Ce fut donc par hasard que
les atomes combines par des forces
mystérieuses ont formé l’oeil,
cette merveille de sagesse et de beauté. Il
n’a jamais existé de Maître qui
ait conçu l’idée de ce
chef-d’oeuvre. C’est là une
création fortuite comme toutes les autres.
L’histoire entière de
l’humanité n’est que l’oeuvre
du hasard, dans son ensemble et dans ses
détails ; la vie de Joseph est
également dans ce cas ; voyez
plutôt.
Par hasard, une robe bigarrée fut offerte
à Jacob, et un caprice fâcheux le
poussa à l’acheter et à la
donner à son fils. Le hasard voulut que le
patriarche ignorât la haine des frères
de Joseph pour lui, et qu’il
l’envoyât lui-même à sa
perte. II aurait été
tué ; mais, par hasard, au moment
critique, des marchands ismaélites
passèrent par cette contrée
déserte, et il se trouva qu’ils
pratiquaient le commerce des esclaves. Heureusement
Potiphar avait besoin d’un homme intelligent,
et il vint fortuitement sur la marche, le jour
même ou Joseph s’y trouvait.
Un sort malheureux voulut que cet homme ait une
femme infidèle, et Joseph fut jeté en
prison. Ce fut fort triste pour lui ; mais,
quand on a de la chance elle se montre
précisément dans l’infortune. Il
advint que Joseph acquit de la considération
dans le cachot même. Parmi les malheureux que
le caprice des grands envoyait en prison, se
trouvaient par hasard deux employés de la
cour ; par un singulier enchaînement de
circonstances, l’un d’eux exerça
une grande influence sur Joseph.
Un rêve que le jeune Hébreu
interpréta, en ayant saisi par hasard la
signification, fut la cause imprévue qui
l’amena à sa haute position. Il arriva,
il est vrai, que l’échanson oublia
pendant deux ans la promesse
d’intercéder auprès du roi pour
son geôlier. Cet oubli même, quelque
douloureux qu’il fût pour notre
héros, fut la cause de son bonheur. Si
l’échanson avait pensé plus
tôt à parler en sa faveur, le roi
l’aurait sans doute éconduit par
égard pour le puissant Potiphar.
Chose étrange ! le monarque, a son
tour, songea. Il est si facile d’expliquer des
rêves ! mais il se trouva par hasard
que, cette fois-là, parmi les prêtres,
les astrologues, les savants, aucun n’en fut
capable.
La bonne étoile de Joseph voulut que
l’échanson se souvienne de ses torts et
que le roi ait confiance en cet étranger.
Joseph put dire au roi ce que signifiaient ses
visions. Le sort voulut que ses prophéties
s’accomplissent, et ainsi, par une succession
d’événements fortuits, Joseph
devint le chancelier de l'Égypte.
De plus, il arriva que la famine règne
également en Canaan, et poussa fortuitement
les frères de Joseph dans ses bras. Le vieux
Jacob, circonstance heureuse, était encore
de ce monde malgré toutes ses
épreuves, et ainsi l’histoire eut le
dénouement touchant que nous connaissons.
Que pensez-vous, lecteurs, d’une semblable
manière d’expliquer les
événements ? Jugée au
point de vue de la seule raison, n’est-elle
pas absurde et ridicule ? Ces hommes divers,
avec leurs vices et leurs vertus, leurs faiblesses
et leurs erreurs, sont tous au service d’un
maître ; quand même ils sont
libres, ils travaillent à leur insu à
un plan admirable, et ils construisent un
édifice merveilleux qui avance
insensiblement. Enfin, le chef-d’oeuvre est
sous nos yeux, et le grand architecte, dites-vous,
a nom le hasard ? Celui qui lit
l’histoire de Joseph ne peut faire autrement
que reconnaître à genoux l’action
d’un Dieu personnel, tout-puissant et seul
sage. Retirez de cet édifice une seule
pierre : que les Ismaélites, par
exemple, passent une heure plus tard ; que
l’échanson ne rêve pas ; que
Pharaon, dans son rude langage, dise : "Je ne
tolérerai pas que cet étranger, ce
chien impur, paraisse en ma présence" ;
que la famine soit localisée en
Égypte, tout s’écroule. Je
demande : Qu’est-ce que notre raison a le
plus de peine à admettre : que le
hasard aveugle ait tout enchaîné, ou
qu’un Maître conscient et sage ait tout
disposé ? En vérité, ce
sont les incrédules qui, dans ce cas,
croient aux miracles !
"Mais", dira-t-on, "qui peut savoir si les choses
se sont réellement passées
ainsi ? Cette histoire a tout l’air
d’un récit à thèse
inventée par un croyant pour la plus grande
gloire de son Dieu." Je réponds :
"Inventez vous-même une semblable histoire,
et vous verrez combien on se moquera de vous.
Remarquez encore combien tous les détails
portent un cachet exceptionnel de
vérité et de sincérité.
Puis, expliquez, si vous le pouvez, l’histoire
entière d’Israël sans cet
épisode."
Je ne veux pas insister. Notre récit
n’est en définitive qu’un petit
fragment de l’histoire universelle, et la
question qui se pose en face du sort de
l’humanité ou du sort des individus est
celle-ci : Est-ce un Dieu personnel et saint
qui règne ? Est-ce le hasard, cette
puissance aveugle ? Nous voici en
présence d’un redoutable dilemme.
Il est des hommes qui ne veulent pas entendre
parler de ce dilemme. À certaines heures,
ils s’expriment ainsi : "Dieu a
évidemment dirigé les
événements ; telle était
sa volonté." Cinq minutes après, ils
parlent du "hasard qui a voulu", d’une chance
heureuse ou malheureuse, etc. Ces gens sont
inconséquents. Dieu dirige tout ou rien. Il
est contraire à sa nature de partager le
pouvoir avec le hasard, car qui pourrait, dans ce
cas, distinguer l’action de l’un de
l’action de l’autre ?
Impossible d’échapper à notre
dilemme. Entre la fourmi et la reine
d’Angleterre, il n’existe à cet
égard aucune différence, car pour
Dieu rien n’est grand ni petit. Si le hasard a
fait retentir le glas des morts au moment où
vous alliez proférer une mauvaise
plaisanterie, c’est lui aussi qui a
disposé les molécules du cerveau
d’un Alexandre ou d’un Mahomet de
manière à en faire ce qu’ils ont
été. Si le hasard produit
aujourd’hui chez vous un feu de
cheminée, c’est lui aussi qui, en 1812,
produisit en Russie un hiver précoce et
changea le cours de l’histoire. Qui
connaît la vie sait que les circonstances les
plus insignifiantes sont la cause des
événements les plus importants.
De graves incendies ont été
allumés par une étincelle, des
guerres meurtrières amenées par des
raisons futiles. Souvent nous reconnaissons que les
choses qui nous paraissaient être des
vétilles avaient une importance
extrême, et vice-versa. Vous ne pouvez donc
pas dire : "Les petites choses sont
dirigées par le hasard, les grandes par
Dieu." Le hasard est tout ou rien. Il y a des
milliers d’hommes, et, dans le nombre, de
très savants, qui ne reculent pas devant
cette conséquence et attribuent tout au
hasard. Ils nous apprennent que le monde est
gouverné par des forces aveugles, qui se
jouent des hommes comme le vent fait tourbillonner
les sables du désert.
La théorie matérialiste qui
anéantit en nous tout germe d’espoir et
de consolation est infernale. Bien des hommes qui
ne croient pas à la Révélation
reculent devant elle. Mais nous devons
reconnaître qu’elle est absolument
logique. En revanche, la théorie des gens
qui ne veulent pas détrôner Dieu, mais
qui attribuent au hasard un pouvoir égal au
sien, est insoutenable. Tous ceux qui n’ont
pas encore jeté leur foi par-dessus bord,
devraient comprendre à quel point ils la
rendent ridicule en nous parlant de cette force
aveugle. Je sais que la notion de la Providence
soulève de grandes objections, mais ces
objections ne sont pas sérieuses.
Vous ne comprenez pas comment un Dieu unique peut
diriger 1400 millions d’hommes,
connaître leurs joies, leurs peines, leurs
folies, leurs erreurs, les circonstances fortuites
de leur vie, aussi bien que les progrès de
la civilisation, et les faire servir à
l’accomplissement de ses desseins. Que
répondriez-vous, sage raisonneur, à
votre petit garçon s’il vous affirmait
d’un air capable qu’il ne peut pas
admettre qu’en 1870 le maréchal Moltke
ait pu conduire un million d’hommes
d’après un plan unique, et que toute
cette histoire est une pure invention ? Cette
comparaison est même trop faible.
Quand vous prononcez le nom de Dieu, vous parlez de
l’Incompréhensible. Pour comprendre
Dieu, il faudrait être Dieu, ou il faudrait
que Dieu fût un homme comme vous. Vous ne
pouvez pas expliquer comment il a
créé le premier grain de blé,
et vous voulez savoir comment il gouverne le
monde ! En vérité, cette
prétention fait peu d’honneur à
votre jugement !
"Mais", dites-vous encore, "il est inadmissible que
Dieu tienne toutes choses en main."
"J’aimerais bien savoir" me disait en dernier
lieu un homme très cultivé, "qui a le
premier imaginé un Dieu d’amour
résidant dans le ciel." "Si vraiment Dieu
tient toutes choses en main" disait Schopenhauer,
"je ne voudrais pas être à sa place,
car un aveugle seul pourrait prétendre que
la justice, la sagesse et l’amour
règnent dans le monde. En revanche, on voit
sans cesse les hommes les plus nobles et les plus
pieux foulés aux pieds par les plus hardies
coquines ou poursuivis par les plus dures
tribulations."
Ce mystère est évident ; les
croyants les plus zèles se sont
inclinés devant lui (lisez, par exemple,
le
psaume LXXIII), mais ils n’ont
pas pour cela cesse de compter sur la Providence.
Ils savaient que Dieu a
l’éternité pour accomplir ses
plans, et que les hommes pieux doivent apprendre la
patience. Il semblait, en effet, qu’il dut
être contraire aux desseins de Dieu de
laisser, pendant les trois premiers siècles
de notre ère, couler à flots le sang
des disciples de Christ ; et pourtant, les
martyrs mourants chantaient des hymnes de victoire.
Ils savaient qu’ils retrouveraient plus que ce
qu’ils perdaient. Ils pressentaient
déjà ce que disait plus tard un grand
théologien : "L'Église terrestre
du Christ aurait dès longtemps cessé
d’exister si elle n’avait pas
été arrosée du sang des
martyrs."
L’action de la Providence est pour nous un
dogme. Nous marchons par la foi et non par la vue.
Un vieux paysan disait, lorsqu’on parlait de
telle mystérieuse dispensation de
Dieu : Enfants, taisez-vous ; il nous
restera quelque chose à apprendre dans le
ciel. Là est la solution du problème.
Tenons-nous en repos ; Dieu a le temps, car il
est éternel. L’heure n’a pas
encore sonné pour lui, bien que pour nous
elle soit venue des longtemps. Puisqu’il est
patient, nous devons l’être aussi. Nous
nous écrions parfois avec horreur :
Seigneur, comment peux-tu tolérer telle
chose ? Mets donc ta main dans cette affaire.
Lui ne bouge pas, ce qui signifie pour nous :
"Soyez tranquilles, attendez."
Les voies de Dieu ne sont jamais si obscures que sa
main ne perce la nuée assez souvent pour que
notre foi demeure vivante. Quiconque a une vie
cachée avec Dieu est aussi convaincu de son
action dans toutes les circonstances, que de sa
propre existence ; ce qu’il voit ne
saurait le tromper. Il n’est rien de
prodigieux dans les desseins de Dieu,
puisqu’il est lui-même un prodige. Il
doit être pour nous, créatures
bornées, le Dieu cache, mais il permet par
instants au brouillard de s’écarter
pour nous laisser voir la montagne d'où
nous viendra le secours. Parfois, des faits de
détail nous donnent un aperçu de la
sagesse de ses dispensations. Lorsque Joseph, dans
la prison, contemplait sa vie passée, il la
voyait semée de débris. Mais,
lorsqu’il fut plus tard à son poste
élève, il reconnut avec
délices ce qu’il avait cru jadis avec
larmes, à savoir que ces débris
étaient des pierres qui toutes avaient servi
à la construction d’un édifice
admirable.
J’ose dire la même chose de ma modeste
existence. Les choses insignifiantes, fortuites en
apparence, les événements les plus
pénibles, les coups les plus douloureux, mes
propres folies devinrent les moyens de
m’amener là où j’en suis
par la grâce de Dieu. Lorsque ces
événements se produisirent, je
n’avais pas la moindre idée qu’ils
dussent concourir à un but important.
Longtemps après, le plan du divin Architecte
se réalisa dans sa beauté.
La vie de tout homme qui se confie en Dieu est un
chef-d’oeuvre admirable du Maître
souverain, comme le fut celle de Joseph.
Après nous avoir donné un
aperçu de ses voies d’amour, il les a
peut-être voilées à nouveau,
mais il suffit que vous ayez pu dire une fois avec
une conviction profonde : Le Seigneur a agi
directement sur ma vie. pour pouvoir, dans cent
autres cas ou vous ne comprendrez pas, croire sans
voir. Il est tout naturel qu’habituellement
ses desseins dépassent votre horizon, cela
tient à la grandeur de Dieu, à votre
petitesse et à votre vue bornée.
Quiconque vous a une seule fois appelé par
votre nom, vous prouve par là qu’il
vous connaît ? Dieu vous a parlé.
Après cela il s’est peut-être tu
longtemps s’il avait des raisons pour agir
ainsi, mais cela ne prouve pas qu’il vous ait
oublié.
Il me serait facile de trouver dans ma vie et celle
d’autres hommes une foule de preuves
irréfutables que Dieu est près de
nous, qu’il entend nos prières, compte
nos larmes ainsi que le nombre des pièces de
monnaie renfermées dans notre bourse, et
que, pour diriger l’émonde, il se sert
autant des erreurs des hommes que de leur sagesse.
Ces preuves seraient néanmoins
aussitôt réfutées par ceux qui
veulent les faire suivre du point
d’interrogation de
l'incrédulité. On ne peut
démontrer les choses divines comme les lois
de la physique. Je lésais de longue date. Je
sais aussi que le cerf ne brame pas en vain
après le courant des eaux, je sais que le
Dieu vivant ne reste pas sans témoignage
auprès d’une âme qui le cherche
de tout son coeur. Pour quiconque est
persuadé de l’existence de Dieu, pour
celui qui peut dire : "Mon Dieu," tous les
mots de hasard, de destin aveugle,
d’enchaînements des circonstances tombent dans l’abîme
et aboutissent
à l’enfer où ils sont
nés. L’âme qui est
remontée à son origine, a
l’élément divin, sait
qu’elle est toujours dans la main de son
Père céleste et n’est que dans
la sienne.
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