Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



BOTANIQUE BIBLIQUE




CHAPITRE LXI

L'Aneth

 Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, car vous payez la dîme de la menthe, de l'Aneth et du cumin, et vous négligez les choses les plus importantes de la Loi, la justice, la miséricorde et la fidélité. Ce sont là les choses qu'il fallait faire, sans néanmoins omettre les autres. (Matth. XXIII, 25.)

L'Aneth (Anethum graveolens) est une plante ombellifère annuelle, qui produit des graines aromatiques. Il ressemble au fenouil ; ses fleurs sont jaunes. Il croît dans les champs de l'Espagne et d'autres contrées du sud de l'Europe, ainsi qu'en Égypte.
En médecine, la graine a des propriétés stimulantes et digestives ; les Orientaux et les Cosaques en font un grand usage, comme autrefois les Juifs. D'après le Talmud, l'Aneth vert ou mûr, herbe ou semence, était soumis à la dîme.



CHAPITRE LXII

Le Nard et l'Aspic

 Et comme il était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, et qu'il était à table, il vint là une femme qui avait un vase d'albâtre rempli d'un parfum de Nard et de grand prix ; elle rompit le vase et répandit le parfum sur la tête de Jésus. (Marc XIV, 3.)

On apprécie mieux cette touchante manifestation de l'amour de cette femme pour Jésus, lorsqu'on sait combien ce parfum était précieux. Il était si estimé dans l'antiquité, que, suivant Horace, une petite boîte d'onyx qui en était remplie valait autant que la plus grande amphore de vin. Son prix élevé chez les anciens, tenait certainement à ce qu'il provenait d'un pays très éloigné.

L'Aspic, cité Cantique des Cantiques I, 11, était, selon toute probabilité, la même substance que le Nard : « Tandis que le roi a été assis à table, mon Aspic a rendu son odeur. »
Quelques anciens écrivains pensaient reconnaître la plante qui produit ce parfum, dans un grand Andropogon qui ondule sur les plaines de la Perse et de l'Arabie, et exhale l'odeur la plus délicieuse lorsqu'il est foulé par une troupe de chevaux.

Nardoastachys Jatamansi (Nard)
La fleur et le fruit avec son calice, grossis, plus deux étamines

 Il est infiniment probable, cependant, que la vraie plante d'Aspic ou de Nard est l'espèce de Valériane nommée aujourd'hui par les botanistes Nardostachyx Jatamansi .
Elle croit dans les pâturages froids et secs des montagnes de l'Inde ; on en recueille les racines, qui, desséchées, forment un article de commerce considérable et sont transportées dans tout l'Orient.

Les Hébreux et les Romains employaient l'huile parfumée du Nard pour les sépultures ; on la tenait en général renfermée dans des vases d'albâtre. Pour recevoir dignement ses hôtes, le maître de la maison les couronnait de fleurs, et brisant le sceau d'un flacon de Nard, les aspergeait de ce parfum.
On prépare encore aujourd'hui en Orient, avec le Jatamansi, diverses espèces d'essences et de pommades.
Les détails de la planche XIV représentent la fleur et le fruit avec son calice, grossis, plus deux étamines.



CHAPITRE LXIII

La Menthe

 Malheur à vous, pharisiens, qui payez la dîme de la Menthe, de la rue et de toutes sortes d'herbes, tandis que vous négligez la justice et l'amour de Dieu. (Luc XI, 42.)

Sérieux avertissement pour tous ceux qui ont les formes de la piété, sans foi et sans efficace ! (2 Tim. III, 5.)
La Menthe, la rue et autres herbes cultivées en Palestine, n'étaient point soumises à la dîme par la Loi de Moïse. Les Juifs le reconnaissaient eux-mêmes, en disant que la dîme du blé était de la Loi, celle des herbes, des rabbins ; mais ils s'étaient accoutumés malheureusement à mettre la parole de l'homme au niveau, sinon au-dessus des commandements de Jéhovah.

Les espèces de Menthe probablement cultivées en Palestine, étaient notre Menthe sauvage (Mentha sylvestris) et la Menthe à feuilles rondes (Mentha rotundifolia).
La première est encore commune à Alep. La saveur et l'odeur de la Menthe sont bien connues ; nous l'employons dans la confiserie et la médecine ; mais chez les Hébreux, les Grecs et les Romains, elle était d'un usage beaucoup plus fréquent que chez nous. On en assaisonnait un grand nombre de mets.
Rosenmuller fait observer que, dans le livre de cuisine du Romain Apicius, la Menthe, soit fraîche, soit sèche, est indiquée presque à chaque page. Discoride en parle comme d'un puissant stomachique. On jonchait les synagogues de ses feuilles odorantes.



CHAPITRE LXIV

La Rue

 Vous payez la dîme de la Rue. (Luc XI, 42.)

Selon Rosenmuller, le Talmud exigeait la dîme pour toutes les plantes servant à la nourriture de l'homme et qu'on cultivait dans les jardins ou dans les champs. Cet écrivain ajoute que la Rue était déclarée exempte de la dîme, parce que, quoique employée dans la cuisine, elle n'était pas originairement cultivée dans les jardins. Mais, des paroles du Sauveur que nous venons de citer, il conclut qu'à cette époque elle était devenue un objet de culture.

La Rue (Ruta graveolens) était très probablement employée par les Juifs, soit pour assaisonner les mets, soit comme médicament. Elle a une odeur forte et désagréable, une saveur amère, et des propriétés stimulantes si puissantes, qu'il est dangereux de l'employer mal à propos intérieurement.

Les feuilles fraîches appliquées sur la peau l'irritent au point d'occasionner parfois de petites ampoules, lorsqu'on les manie longtemps sans précaution. On cultive cette herbe dans les jardins des villages, où l'on s'en sert pour les maladies des bestiaux. Toute sa surface est couverte de glandes remplies de l'huile volatile qui donne à la plante son odeur.
Ses propriétés médicinales étaient déjà appréciées du temps d'Hippocrate, et quelques praticiens l'emploient encore. C'est l'Herbe de grâce des anciens herboristes.
La Rue croît spontanément en Palestine, surtout dans les régions montagneuses.



CHAPITRE LXV

Le Caroubier

 II eût bien voulu se rassasier des Carrouges que les pourceaux mangeaient, mais personne ne lui en donnait. (Luc XV, 16.)

Le Caroubier (Ceratonia siliqua) est très commun en Palestine, en Syrie et dans tout le bassin de la Méditerranée. Dans l'île de Malte, dont le sol blanchâtre et calcaire manque de verdure, le Caroubier est presque le seul arbre qui égaie un peu le paysage.

Ceratonia silliqua (Caroublier)

 Son port est assez semblable à celui du pommier, avec d'abondantes feuilles découpées, analogues à celles du frêne, mais plus arrondies, plus luisantes, et persistantes pendant l'hiver. Cet arbre porte une quantité de gousses en forme de haricots gigantesques, plates et brunes, longues d'un décimètre et demi à deux décimètres (6 à 8 pouces) ; avant leur maturité, elles sont extrêmement acides ; mûres, elles sont pleines d'un suc doux et brun, semblable à du miel. Un seul arbre en produit souvent huit à neuf quintaux (4 à 500 kilogrammes). Ces gousses sont un article assez important de nourriture dans les pays où le Caroubier croît sans culture. Les Arabes en comparent le goût à celui de la manne.

Les Musulmans en mélangent le jus avec celui de la réglisse, des raisins secs ou d'autres fruits, et en font des sorbets. Les pauvres paysans de l'Espagne mangent des Carrouges, mais on s'en sert surtout, comme dans la parabole, pour nourrir les porcs et le bétail. Il en est fait souvent mention dans le Talmud comme principal aliment des animaux. De nos jours, des vaisseaux chargés de Carrouges sont expédiés de Palestine à Constantinople, où l'on vend ces gousses au bazar pour les donner aux chevaux. On en tire aussi d'Espagne sous le nom d'Algarrobas ; ce mot est formé par l'adjonction de l'article al au substantif arabe Kharroub, d'où est dérivé le nom français de l'arbre, Caroubier.

Le Caroubier est aussi connu sous le nom d'Arbre à sauterelles ou de Pain de Saint-Jean, d'après une vieille tradition suivant laquelle les sauterelles et le miel sauvage dont Jean-Baptiste se nourrissait, seraient les fruits de cet arbre et la pulpe qu'ils contiennent. Il croît certainement dans les lieux où Jean prêcha la repentance, mais il n'y a pas de raison suffisante pour admettre cette interprétation, d'autant plus qu'à toutes les époques de disette les sauterelles ont servi de nourriture aux peuples de l'Orient.



CONCLUSION

 Nous voici, cher lecteur, arrivés au terme de nos recherches. Espérons qu'elles n'auront point été sans quelque résultat d'instruction et d'édification ; d'instruction, puisqu'elles peuvent contribuer pour leur part à éclairer la lecture de nos Saints Livres, en faisant revivre à nos yeux un des éléments naturels au milieu desquels écrivaient les auteurs sacrés ; d'édification, puisqu'elles nous ont appelés à étudier une partie intéressante de l'oeuvre admirable de notre Dieu.
Quelle variété, quelle richesse, combien d'usages divers, de bienfaits et d'agréments dans les quelques végétaux que nous avons passés en revue ! Ceux mêmes que nous serions tentés d'appeler nuisibles, ont aussi leur rôle en vue de l'épreuve morale de l'homme déchu, et leur place dans l'harmonie générale de la création.

Au reste, forcés de nous restreindre aux végétaux de la Bible et à ce qui pouvait jeter sur eux quelque lumière, nous n'avons pu aborder une foule de détails généraux des plus intéressants sur la structure des plantes, leurs fonctions, leur distribution géographique, leur classification.
Nous n'avons étudié qu'une très minime fraction de ce riche tapis qui couvre la terre habitable, de ces innombrables végétaux qui l'abritent de leur ombrage, la parent de leurs fleurs et l'enrichissent de leurs fruits. Que serait-ce, si nous avions été appelés à pousser plus loin ! Mais ce que nous avons vu suffit pour faire briller à nos yeux la sagesse, la bonté, la puissance du Père céleste, qui éclatent pour le chrétien non moins dans l'oeuvre de la nature que dans celle de la grâce.

Que le Seigneur nous donne de nous écrier avec le Psalmiste, dans un profond sentiment de reconnaissance, d'adoration et d'amour :
0 Éternel ! que tes oeuvres sont en grand nombre ! Tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de tes richesses ! (Ps. CIV, 24.)

FIN
 

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