Pierre s'étant approché, dit à
Jésus : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère,
lorsqu'il m'aura offensé ? Sera-ce jusqu'à sept fois î
Jésus lui répondit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais
jusqu'à septante fois sept fois.
Le coeur humain se trahit souvent d'une manière bien naïvement
laide ! Y a-t-il rien de plus naïf que cette demande de
Pierre : Seigneur, combien de fois faut-il que je pardonne à
mon frère, lorsqu'il m'aura offensé ? Sera-ce jusqu'à sept
fois ?
Quelle ingénuité dans ce : faut-il que je pardonne, et
dans ce : combien de fois ! La
religion de Pierre en ce moment était la religion du faut-il ?
c'est-à-dire celle de la légalité. Pierre sentait la nécessité
de pardonner, mais il pensait aussi que ce devoir avait une
limite ; il était semblable en cela à bien des chrétiens qui
s'informent, comme d'un cas de conscience, jusqu'où vont les exigences
de Dieu et où ils pourraient s'arrêter. Ceux que de telles idées
préoccupent peuvent tenir pour une chose certaine qu'ils ont encore
les yeux fermés sur eux-mêmes et sur le contenu de l'Évangile.
Jésus-Christ ne nous a donné nulle part le catalogue de ce qu'il faut
faire ou ne pas faire ; sa religion n'est pas une affaire de
chiffres ; elle vise à quelque chose de plus haut et de plus
fondamental : c'est l'ensemble de la vie et l'esprit qui la
domine qu'elle tend à régler. Plus le coeur s'élargit, plus la liste
de nos devoirs s'étend, plus aussi la conscience devient impérieuse.
Quand même nous aurions compté le nombre de nos devoirs
et que nous les aurions remplis sans en omettre un seul, cette
obéissance n'aurait encore rien de véritable tant qu'il resterait un faut-il ?
dans le coeur. La morale tient de trop près à la vie, et la vie
est si essentiellement une suite d'actes et d'impulsions libres, qu'il
est impossible de faire de l'une et de l'autre une sorte d'horloge
qu'on monte et que l'on règle avec une précision mécanique.
C'est ce que Jésus-Christ voulut faire comprendre à Pierre, en lui
répondant : Non pas sept fois, mais septante fois sept fois.
Le disciple avait cru être bien large en accordant sept actes de
pardon par jour ; sept bonnes oeuvres, par conséquent, et même
sept oeuvres pénibles à la chair, n'était-ce donc point
assez ? n'était-ce point suffisamment généreux ?
Au sens de l'homme, oui, sans doute ; mais au jugement de Christ,
c'est bien autre chose. Car il ne demande pas, lui, une morale qui
calcule, mais un coeur qui se donne et qui continue
à se donner. Ce n'est point par doit et avoir que
Jésus-Christ
a procédé avec ses rachetés. Quand il est descendu du ciel, il n'a pas
demandé : « Combien d'oeuvres d'obéissance aurai-je à
faire ? combien de gouttes de sang à verser ? « II a
dit à son Père : Me voici, j'ai pris plaisir à faire ta
volonté, et ta loi est au dedans de mes entrailles. C'est ce plaisir
qui manquait à Pierre ; l'Évangile n'était pas encore dans
ses entrailles. Sa question. Est-ce assez ? est une
question tout à fait juive et presque pharisaïque ; ce qui
n'empêche pas que nous ne la fassions souvent, quoiqu'il nous arrive
rarement de la formuler. Demander à propos d'un devoir : Est-ce
assez ? c'est désirer en être quitte aux moindres frais
possible. Ce n'est pas refuser de le remplir, comme le ferait un
rebelle, mais c'est marquer qu'on aimerait tout autant en être
dispensé si possible. Avec cet esprit le devoir est une corvée à
laquelle on se soumet, et le fils qui demande à son
père : Est-ce assez ? n'est plus un fils,mais un
mercenaire.
Cependant, n'allons pas trop loin ; nous pourrions être injustes.
Si Jésus-Christ avait dispensé Pierre des sept actes de pardon qu'il
trouvait généreux de faire, le disciple aurait probablement refusé un
tel allégement. Il avait le sentiment que le pardon est un devoir, et
il ne se serait pas laissé arracher ce sentiment de sa
conscience ; seulement ce sentiment le gênait, et il aurait
consenti à raccourcir le devoir, mais il se serait cru moralement
mutilé si on l'en avait entièrement dispensé. L'esprit de Pierre en ce
moment était un esprit légal. La légalité a un bon et un
mauvais côté ; examinons-les l'un et l'autre et voyons ce que
devient celle disposition du coeur de l'homme entre les mains
réparatrices de Jésus.
Au fond, l'esprit légal n'est pas autre chose que le
sentiment de la légitimité du devoir, accompagné d'une certaine
aversion. L'esprit légal se sent lié par la loi de
Dieu à l'obéissance de tout ce qui est prescrit ; il sent qu'il
est juste de rendre à Dieu l'honneur qui lui est dû, mais cette
obligation est sèchement sentie et sèchement payée. Mieux vaut
pourtant un esprit trop lié qu'un esprit trop relâché.
Il y a des hommes qui ne veulent rien faire que par goût et par
entraînement. Ils prient quand ils sont disposés à prier ; ils
travaillent quand ils se sentent en train ; ils ne voudraient
pas, disent-ils, faire les hypocrites. Pierre ne se fût pas senti à
l'aise avec un esprit aussi indépendant, car, qui ne veut rien faire
que par goût, attendra longtemps peut-être que ce goût lui arrive. Il
y a bien des choses auxquelles il faut se résoudre ; la vie
entière n'est qu'un état de dépendance, et les bonnes dispositions ne
nous viennent pas pendant la nuit, comme les forces corporelles ;
elles ne seront données qu'à celui qui se met à l'oeuvre. Rendons
grâces à Dieu de ce qu'il y a des occupations forcées, des travaux
qu'il faut faire au coup de cloche et sans que personne nous
demande : « Êtes-vous disposé ou ne l'êtes-vous
pas ? »
C'est une bonne chose que nous soyons forcés de surmonter notre
aversion et de faire dans un esprit légal ce que nous ne pouvons pas
encore faire finalement.
À tout prendre, la légalité vaut mieux que la paresse ou que la fausse
indépendance. L'amour du devoir est la perfection de l'exercice du
devoir, mais le respect du devoir est aussi quelque chose. Si donc il
le faut, obéissons de mauvaise grâce : cela vaut mieux que de ne
pas obéir du tout. Nous y gagnerons du moins l'habitude de la
régularité, de l'exactitude ; nos heures passeront plus
vite ; nous nous trouverons en tout cas infiniment mieux qu'en
vivant selon nos fantaisies. Laissons aux grands génies et aux mauvais
sujets le privilège d'attendre pour agir, l'heure des bonnes
dispositions ; soyons des hommes ordinaires ; la société en
a plus besoin que d'hommes de génie.
Divisons notre journée suivant un plan judicieusement arrêté :
soyons-y fidèles sans rigorisme, et nous ferons certainement plus de
travail, nous serons finalement plus bénis que ceux qui ne veulent
suivre que leur inspiration et qui ont tant de peur de paraître
hypocrites en faisant autrement.
Mais l'esprit légal a aussi un mauvais côté. Il porte à croire que
tout est fait quand l'oeuvre est faite ; comme si Dieu regardait
à nos mains, et ne regardait pas avant tout au coeur. L'esprit légal
fait donc des oeuvres, afin de payer Dieu en oeuvres. Si, en de
certaines occasions, il porte à agir avec abnégation, c'est afin de se
ménager pour d'autres cas une réserve d'indulgence où l'on pourra
puiser de quoi diminuer les réclamations que Dieu serait en droit de
faire. Aussi a-t-on bien soin de se souvenir de ce qu'on a fait et
combien on a fait. Si, à côté de ces oeuvres, nous avons eu à endurer
quelques souffrances, si nous avons porté quelque
opprobre, tendu la main à un ennemi, oh ! que nous sommes
disposés et prompts à demander comme Pierre : « Est-ce
assez ? Dieu pourrait-il bien exiger
davantage ? » Et souvent on fait cette orgueilleuse demande
avec un air modeste, sans parler de soi, en relevant les mérites des
autres, car la justice propre la plus dangereuse est celle qui s'étale
le moins.
On pardonne sept fois à un frère qui nous a offensé, et par ces sept
actes de pardon, on se fait à soi-même sept fois plus de mal que si
l'on ne pardonnait pas, parce que, enorgueilli de tant de générosité,
on s'est élevé sept fois plus haut que le frère à qui l'on a pardonné.
Quand l'esprit légal devient le fondement sur lequel l'âme s'appuie
pour s'assurer devant Dieu, il nie par le fait l'oeuvre de la
rédemption et rend Jésus-Christ inutile. Il y a une foule de gens
religieux qui, tout en se réclamant de Christ, sont en pratique ses
ennemis. Ils sont en contradiction ouverte
avec leurs croyances, et cela paraît bien vite, quand ils sont appelés
à se dépouiller d'eux-mêmes. Parce qu'ils sont, jusqu'à un certain
point, d'accord avec la loi de Dieu, leur obéissance devient un
salaire qu'ils mettent aux pieds de Jésus-Christ.
Avant d'être justifiés par la foi, ils se sanctifient par
leurs oeuvres, et pour acquérir le pardon de Christ, ils le lui paient
sept fois, et ne croient pas qu'il soit permis de se
l'approprier autrement.
Étrange confusion de la grâce et des oeuvres, des mérites de l'homme
et des mérites de Christ ! Que sera-ce d'une telle conscience
quand elle se réveillera, et qu'elle verra que la légalité l'a
conduite en enfer ? Elle verra, et clairement alors, que là où
elle disait sept, Jésus disait septante fois sept ; que là où
elle voyait des jours remplis, se trouvent d'effrayantes lacunes, que
son déficit est énorme, et qu'elle n'a rien pour le combler, puisque
le pardon, la grâce ne sont plus accessibles.
Mais cet esprit légal qui peut devenir la cause de l'angoisse de
l'âme, quand il a persuadé à l'homme de mettre ses oeuvres sur la même
ligne que l'oeuvre du Sauveur, peut aussi, par la miséricorde de ce
bon Berger, conduire à sa grâce, et la faire pleinement goûter.
Jésus-Christ est la lumière du monde. Quand il veut nous
affranchir de l'esprit légal, il nous fait d'abord sentir que cet
esprit est inconciliable avec le bonheur.
L'esprit légal assujettit l'âme à la contrainte. Il produit un
christianisme qui a quelque chose de forcé. On souffre toujours quand
on suit des impulsions qui ne sont pas naturelles. Or, la légalité
nous place entre la tyrannie de la volonté propre et l'aversion cachée
du coeur pour une loi qui demande le sacrifice de nous-mêmes.
Cette alternative est la première qui se fasse apercevoir, quand
Jésus-Christ prépare une oeuvre d'affranchissement. On commence à
craindre que ces actes d'obéissance ne suffisent pas ; la
paix semble inséparable d'un nouvel esprit. Bien des personnes
croient, comme Pierre, que si elles avaient pardonné sept fois, Dieu
serait satisfait et leur conscience tranquille. Mais le pardon légal
n'est qu'une inimitié couverte.
Pardonner, c'est aimer. Celui qui n'aime pas l'adversaire qui l'a
blessé, n'a point pardonné selon Dieu. Mais pardonner dans l'esprit
légal, c'est précisément se réserver le droit de ne pas aimer ;
c'est s'en tenir à un acte qui sauve les apparences. On tend la main,
on passe par-dessus une offense, on assure à son ennemi qu'on n'a plus
rien contre lui, mais l'esprit dans lequel on se trouve n'est pas
l'esprit de Jésus-Christ.
La loi de Dieu veut une affection tendre et cordiale, et
l'esprit légal ne donne pas cette disposition-là. Cette manière de
pardonner laisse le coeur froid, parce que le pardon qu'on accorde est
dépourvu d'amour. Et ce qui est vrai du pardon légal, est aussi vrai
des prières légales, d'une joie ou d'une repentance légales ; la
sécheresse s'y mêle, il n'y a rien là de tendre ni d'onctueux. On
s'approche de Dieu, parce que c'est un devoir à remplir, mais il n'y a
point d'effusion de coeur dans ces rencontres avec le Seigneur, il n'y
a rien dans l'âme qui pleure ni qui adore.
En présence de la croix de Christ et de la certitude qu'il est
venu au monde pour sauver les pécheurs, on se réjouit, mais
d'une manière forcée, parce qu'il est convenable de se réjouir.
En présence du péché, on peut se lamenter, s'accuser, se forcer à être
contrit, mais ce sont là des démonstrations sans vie ; elles sont
sèches, elles laissent au coeur son froid glacial et mortel.
Dieu, dans sa bonté, amène le temps où la légalité devient un vrai
supplice. On est atteint au fond de l'âme par une épée invisible que
Jésus-Christ tourne et retourne jusqu'à ce que la plaie soit mortelle
pour le vieil homme. Il nous met ensuite dans des situations gênantes
qui se prolongent, mais qui nous font sentir
toujours mieux ce qu'il y a au fond de nos coeurs. Nous aurions
besoin, pour les surmonter, de miséricorde, de bonté, d'humilité, de
douceur, de patience ; tout cela nous manque, et plus nous nous
efforçons de produire ces bonnes dispositions, moins nous y
réussissons. Mais c'est surtout la persévérance qui nous fait défaut.
Le Seigneur nous met dans une position telle qu'on ne peut y vivre que
de persévérance, et l'esprit légal en a si peu ! Sa question
favorite : Est-ce assez ? revient sans cesse.
L'obéissance forcée à une loi dont on voudrait se défaire, devient
promptement une aversion ouverte qui éclate bientôt en rébellion
formelle. Alors il faut bien s'avouer que l'assertion de Christ est
vraie, que nous sommes spirituellement morts, incapables de tout bien,
ennemis de Dieu ; et quand cet aveu est fait, qu'il est devenu
une conviction du coeur, que reste-t-il à faire si ce n'est de se
mettre à la merci de la grâce qui ne partage pas avec la
légalité ?
Vous connaîtrez la Vérité, disait Jésus-Christ ; et
la Vérité vous affranchira. C'est ce qui arrive ; quand la
vérité, qui était hors de nous, est devenue une vérité en nous, elle
nous affranchit de la mort, de la crainte et de cette loi de servitude
qui enchaîne la liberté et la joie. Un autre esprit et une nouvelle
vie viennent remplacer le vieil esprit et la vie légale. Ce changement
s'opère dû moment où Dieu nous rend capables de croire à notre pardon.
Ce qui manque au chrétien légal, c'est le témoignage de la grâce de
Dieu : la croix de Jésus-Christ, d'où rayonnent pour le coupable
la paix et la joie, ne lui est point du tout connue. Mais quand Jésus
lui a révélé l'étendue de cette parole : Tout est
accompli ; quand il sait et croit que ce qui concerne son
salut avait été préparé avant qu'il vînt au monde ; qu'il possède
tout avant que Dieu lui demande rien ; alors, oh ! alors,
s'il pense à faire quelque chose, ce n'est plus en s'informant ni du combien
ni du c'est assez. Quand Pierre
demanda à Jésus : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à
mon frère, lorsqu'il m'aura offensé ? sera-ce jusqu'à sept
fois ? Jésus lui répondit par la parabole des deux
débiteurs insolvables, c'est-à-dire qu'il lui montra sa dette
acquittée, sa vie transformée, son rachat éternel. Il fit des dix
mille accusations qui déposaient contre lui, dix mille sujets de joie
pour la vie et pour l'éternité.
Le règne de la grâce est celui du pardon, et le règne du pardon est
celui de la liberté. Comme le soleil fait fondre la glace, la
miséricorde de Christ, en s'élevant par-dessus la condamnation, fait
fondre l'inimitié. Dieu n'a point envoyé son Fils au monde pour
condamner le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui.
Est-il impossible de donner gratuitement ce qu'on a reçu
gratuitement ? Au sortir d'un pardon immense, s'approche-t-on de
son compagnon de service, l'âme sèche, le coeur avare, et en faisant
grand bruit des cent deniers qu'il
nous doit ? Ne l'aborde-t-on pas plutôt en lui disant :
« Viens, prosternons-nous, inclinons-nous, et fléchissons les
genoux devant l'Éternel qui nous a faits, qui nous a sauvés,
qui nous a aimés ? » Plus tard, quand Pierre fut baptisé
d'Esprit et de feu, il ne demanda plus à son Sauveur : Est-ce
assez de pardonner sept fois ? Mais il estima que c'était
un honneur que de passer par-dessus un tort.
C'est que dans les liens du Seigneur, on a une tout autre morale et un
tout autre christianisme.
La liberté glorieuse des enfants de Dieu renforce
l'obéissance, mais fait disparaître la contrainte. Le serviteur ingrat
qui étrangle son compagnon de service, est certainement une âme qui
n'a point compris la croix, et à qui la miséricorde n'a pas encore été
révélée. En vivant de grâce, on apprend à faire grâce ; on ne
comprend plus la vie autrement. Quand on apporte son offrande à
l'autel et que là on se souvient qu'un frère a quelque chose
contre nous, on laisse là son offrande devant l'autel ; on va
premièrement se réconcilier avec son frère, et après cela on vient
et on offre son offrande. On sent combien il est juste qu'il y
ait une condamnation sans miséricorde sur celui qui n'a pas usé de
miséricorde, et en disant : "Pardonne nous nos
offenses, » on peut ajouter sans se condamner
soi-même : « comme je pardonne à ceux qui m'ont
offensé. »
Qu'on puisse retomber dans l'esprit légal, après en être sorti, c'est
très évident ; on y retombe tous les jours. On peut étrangler un
devoir, alors même qu'on n'est plus disposé à étrangler un compagnon
de service. Mais la verge de l'Esprit est fidèle ; elle ne tolère
que ce qui est vrai, ce qui coule de source et non ce qui est forcé.
La légalité cesse d'être une chaîne sitôt qu'elle est devenue un
tourment, mais elle peut reparaître comme une tentation. Pour lui ôter
sa puissance, transportons-nous à notre lit de mort. À l'heure du
départ de ce monde ; nous ne posséderons que
ce que nous aurons donné, mais donné avec joie et avec vérité. Donnons
donc ainsi tous les jours et n'attendons pas que le dernier soit
arrivé.
Le coeur de Christ est toujours ouvert ; élargissons aussi le
nôtre. Puisons davantage en lui, et nous donnerons davantage pour
l'amour de lui ; l'amour engendrera l'amour, et ses commandements
ne nous seront plus pénibles, quand nous aurons l'esprit d'obéissance.
Je sais, dit Jésus-Christ de son Père, que son
commandement est la vie éternelle.
Il y a de la vie dans chaque devoir finalement accompli, et cette
obéissance poursuivie jusqu'au terme, c'est la vie éternelle. Tâchons
que ces canaux se rencontrent ; ne les empêchons pas d'arriver
jusqu'à nous, et puisque les ruisseaux de Dieu sont pleins d'eau,
abreuvons-nous sans cesse au fleuve de ses délices.
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