Aucun de nous ne vit pour soi-même, aucun de nous ne meurt pour soi-même. Car, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur, soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur ; soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.
Les épîtres de saint Paul se divisent ordinairement en deux parties,
dont la première est dogmatique, la seconde, pratique. L'Apôtre
commence par établir le fondement de nos croyances ; cette base
posée, il montre quelles conséquences ces croyances ont dans la vie et
dans l'application. Il faut nécessairement que la
vie s'appuie sur quelque chose qui nous vienne de Dieu, puisqu'elle ne
peut s'appuyer sur notre savoir-faire. L'aplomb de l'âme vient de la
foi, de la vive représentation des choses qu'on espère et de la
démonstration de celles qu'on ne voit point. Une âme bien
fondée possède une puissance qui ne la laissera point inactive et qui
est le principe des bonnes oeuvres.
Lisez les huit premiers chapitres de l'épître aux Romains, et saint
Paul vous dira quelle est notre unique espérance dans la vie et dans
la mort ; c'est de pouvoir dire : Je suis justifié par
la foi, et j'ai la paix avec Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ. Quand
cette oeuvre de grâce s'est accomplie dans une âme, elle fait
immédiatement sentir ses conséquences dans la vie ; le levain de
la foi devient celui de la sanctification. Si vous lisez depuis le 12e
chapitre des Romains jusqu'à la fin de l'épître, vous verrez quel
caractère de renouvellement prend une vie déchue, quand la conscience
a été frappée et que Jésus-Christ est né en nous.
La vie du monde, celle de l'égoïsme, sont remplacées par une vie de
renoncement à soi. On ne s'appartient plus à soi-même, on a été
racheté à grand prix. Tous ceux qui ont reconnu la valeur
éternelle de leur rançon prennent pour devise : Aucun de nous
ne vit pour soi-même, et aucun de nous ne meurt pour soi-même. Car
soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur, soit que nous
mourions, nous mourons pour le Seigneur ; soit donc que nous
vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Vivre
et mourir, sont les deux plus grands faits de l'existence de chacun de
nous. Mais pour bien mourir, il faut bien vivre ; il faut savoir
clairement pour qui l'on vit et pour qui l'on meurt. Les épîtres de
saint Paul peuvent se résumer en ces deux questions : « Que
croyez-vous ? et pour qui vivez-vous ? » La seconde
contrôle la première.
Les convictions sont la racine de l'arbre, mais c'est
aux fruits qu'on reconnaît la bonté de la racine. La vie sous un
certain rapport est quelque chose de bien compliqué ; mais
qu'elle devient simple quand, laissant de côté les actes qui la
composent et ne s'enquérant que de sa direction générale, on pose
devant soi cette question unique : « Pour qui ai-je
vécu ? pour qui vais-je mourir ? »
L'humanité ressemble à une fourmilière. Les hommes vont et
viennent ; ils travaillent, ils voyagent, ils se croisent, ils
s'échauffent ; puis, après un peu de bruit et de mouvement, ils
disparaissent les uns après les autres. Le même gouffre engloutit les
familles, les peuples, les siècles. La cloche qui sonne les heures
indique avec indifférence la dernière de chaque existence. Cette
agitation éphémère que nous appelons la vie n'est pourtant pas une
pure vanité. Elle a un but, une destination, une responsabilité. Les
discernons-nous nettement ? Quand nous nous levons le matin, nous
demandons-nous :
« Pour qui vais-je vivre ? » et quand nous nous
couchons le soir, nous demandons-nous encore : « Si je
mourais cette nuit, pour qui mourrais-je ? » Sommes-nous au
clair là-dessus ? Avons-nous une réponse positive ? Notre
âme possède-t-elle une certitude à cet égard ?
Rien n'est plus important qu'une pareille demande. C'est le tout de la
vie, et si l'incertitude seulement serait un grand mal, à combien plus
forte raison l'erreur ? Mais il n'y a de certitude que dans la
vérité ; assurons-nous donc que nous la possédons tout entière.
Quand vous envisagez votre vie dans son ensemble, pouvez-vous dire que
vous avez un but, un intérêt central, un bien suprême ? Ne
morcelez pas vos années : elles se morcellent déjà assez ;
réunissez-les, au contraire ; voyez s'il y a un lien qui les
unisse, si elles suivent toutes une direction unique imprimée par
votre coeur, si votre vie, en un mot, se dirige vers un point fixe
comme l'aiguille de la boussole. Les oeuvres de
Dieu ont toutes un caractère d'unité ; elles sont régies par des
lois mathématiquement calculées, ce qui n'exclut pas cependant une
admirable diversité. Les saisons et les jours obéissent à une règle
constante ; les plantes et les animaux se divisent en classes, en
espèces ; la création est un ensemble : la vie humaine doit
en être un aussi, si elle est bien réglée, bien employée. Il faut,
dans ce pêle-mêle qui nous entoure, il faut que nous soyons sous la
direction d'une force qui nous domine, que notre activité soit
circonscrite dans un cercle qui soit pour elle ce que l'orbe est à
chaque planète, que nous cherchions une chose, seule nécessaire parmi
tant d'autres choses qui s'écoulent.
Pour trouver ce qui fait l'unité de notre vie, nous n'avons qu'à
regarder à quelle tendance nous obéissons habituellement. Nous avons
un coeur à donner et quelques années à dépenser. À qui donnons-nous
l'un, pour qui dépensons-nous les autres ? Il
y a une foule de gens qui seraient fort embarrassés de le dire, car la
vie de la plupart des hommes a une tendance au désordre ; c'est
une dilapidation des forces vitales, une série de riens dont le
résultat général est zéro. Oh ! quelles tristes existences que
celles qui se consument en bagatelles, qui jamais ne s'arrêtent pour
réfléchir sur elles-mêmes, qui nagent dans le vide, semblables à ces
vapeurs qui traversent le ciel et disparaissent sans avoir produit ni
rosée ni pluie ! Pauvres vies sans couleur, sans consistance,
sans fond, sans réflexion, composées d'un concours fortuit de choses
et d'événements qui se heurtent, comme la vague qui balaie un rivage
désert, sans pouvoir le vivifier.
Quelques hommes cependant savent pour qui ils vivent. La vanité a pris
pour eux un nom, un corps, une forme spéciale ; elle est devenue
mondanité. Le monde, pour l'un, c'est l'argent et tout ce qu'il
procure. Que ce soit un banquier ou un mendiant,
n'importe ; la tendance est la même : c'est l'amour de
l'argent.
Pour un autre, le monde, ce sont ses idées, ses plans, ses habitudes,
l'horizon de ses espérances. Il est du nombre de ces hommes qui ont
toujours pensé de la même manière, ont toujours vécu dans la même
ornière et que désoriente tout ce qui est nouveau.
Pour un autre encore, le monde c'est la famille, la vie du coin du
feu, le bonheur d'un égoïsme à plusieurs. On admire souvent une telle
vie, on la cite comme un modèle ; tout y est si bien réglé, si
convenable : jamais de bals ni de folles dépenses ; les
heures du travail et des repas se succèdent avec exactitude ;
c'est une véritable perfection bourgeoise, si l'on veut, mais ce n'est
pas la perfection de l'Évangile.
Ailleurs, le monde a pris une autre forme. Il y a des originaux qui
jouent les philosophes : sans parent, sans famille, ils sont
parvenus à se suffire à eux-mêmes et se contentent pour toute société
de leurs personnes. C'est un célibataire ou une
vieille fille qui remplissent à eux seuls une maison où il y aurait
place pour 20 personnes. Jamais dans ces maisons on n'a su ou on n'a
cru qu'aucun de nous ne vit pour soi-même et qu'aucun de nous ne
meurt pour soi-même. On y vit pour soi, on y vieillit pour
soi ; la philosophie n'est qu'un prétexte ; c'est le moi
qu'on adore.
Mais le monde est aussi dans ses dévotions qui n'ont aucune influence
sur la vie, et, à plus forte raison, sur la conscience. On peut être
orthodoxe comme une confession de foi, et faire cependant de la
religion une affaire de coutume et d'usage. On la pratique sans avoir
des besoins qui crient, une âme qui se réveille, un coeur qui
s'affermit dans la vérité. Ce sont des plantes, mais ce n'est pas
le Père céleste qui les a plantées ; aussi seront-elles
déracinées au grand jour !
Pourtant, je dois en convenir, il y a des tendances plus nobles et qui
pourraient, semble-t-il, rendre plus heureux. Il y
a, grâces à Dieu, des natures aimantes, des âmes instinctivement
dévouées ; mais, hélas ! malgré ce beau et aimable côté,
elles ont autant besoin que des âmes plus laides, qu'on leur
demande : Pour qui vivez-vous et pour qui mourrez-vous ?
Il y a une sensibilité naturelle qui est capable de grandes choses,
mais qui exposé aussi à bien des illusions. Une mère se dévoue pour
ses enfants ; un mari s'applique à faire le bonheur de sa
femme ; un instituteur consacre sa vie à fonder une école
modèle ; un philanthrope veut éteindre la misère ; ils
travaillent tous avec dévouement, et aucun d'eux ne réussit. Les
forces leur ont manqué en route, ou bien ils n'ont point atteint le
but qu'ils poursuivaient. Ah ! pauvres victimes des vertus
humaines, quand donc remonterez-vous plus haut que l'homme et
prendrez-vous un autre point de départ que la terre ? Livrés à
votre sensibilité ou au feu de voire dévouement,
vous n'arrivez pas plus au but que si vous vous étiez livrés à vos
péchés. Il y a de ces vertus qui rasent la terre et qui se remplissent
de tous les miasmes qui s'élèvent de l'atmosphère terrestre.
J'ai parlé des coeurs sensibles : ne dirai-je rien du génie et
des hautes facultés de l'homme ? On a vu des esprits élevés
consacrer leur vie au culte d'une idée, à la découverte d'un système,
à l'exécution d'une découverte ; la vie que les uns puisent dans
le coeur, ceux-ci la puisent dans la science et dans ses spéculations.
Ont-ils réussi ? Ont-ils eu la vie ? En supposant même qu'on
leur ait accordé une place au Panthéon, que leur nom vive dans les
chants d'une épopée ou se perpétue sur le socle d'une statue de
marbre, vivent-ils malgré tous ces honneurs ? ont-ils vécu pour
quelqu'un qui soit capable de les faire vivre à jamais ?
Il faut vous transporter à votre dernière heure, pour avoir la
juste mesure de toutes choses. La terre est toujours la terre, et
l'embrasement du génie n'est point le feu qui tombe du ciel et qui
consume l'offrande.
Enfin, il y a une tendance qui n'est heureusement qu'une transition
entre l'état présent et une position de l'âme qui cherche. Quand la
grâce commence à travailler un coeur, ce coeur pressent qu'il y a un
sacrifice à faire, et que ce sacrifice est le don de soi-même. Quelque
chose lui dit intérieurement : Mon enfant, donne-moi ton
coeur.
Mais c'est précisément cette oblation du coeur qui effraie ;
on sent qu'elle emporte celle de la vie, et que donner son coeur,
c'est renoncer à soi. Et l'on sent juste, ainsi que
l'affirme notre texte : Aucun de nous ne vit pour soi-même et
aucun ne meurt pour soi-même.
Si d'un côté il y a une tendance à obéir, il y en a aussi une à
résister ; on veut et l'on ne veut pas ; on vient et l'on
recule ; on se décide et l'on marchande ; car le coeur
naturel est le terrain des contradictions, et quand
il est partagé, il est plus que jamais inconstant dans toutes ses
voies. Âmes flottantes, c'est vous surtout qui êtes à plaindre.
Tous vos combats vous viennent de vos demi-résolutions. Vous ne voulez
exclusivement ni de la terre ni du ciel, et c'est pour cela que la
terre et le ciel vous rejettent. Ce n'est point ainsi qu'a fait Jésus,
quand il a aimé votre âme. Il a su se décider, lui, à goûter la mort
et même la mort de la croix. Il a agi avec décision pour vous ;
faites-en autant pour lui. L'âme heureuse est celle qui s'est donnée à
son Sauveur ; rompez le lien qui vous attache au monde ;
quand vous lui aurez échappé, vous serez véritablement libre.
« Et que gagnent, demanderez-vous peut-être, que gagnent ceux qui
ne vivent plus pour eux-mêmes, et qui ne meurent pas pour
eux-mêmes ? »
où vous êtes encore. Ils ne sont plus comme le flot poussé ça et là
par le vent. Se donner à Jésus, se laisser diriger par lui, c'est être
dispensé de se diriger soi-même et être à l'abri des craintes et des
soucis que cette responsabilité donne. Ils ont un guide, un ami
fidèle. Le Prince de la vie, le Roi de paix est à leurs côtés ; leur
chaussure est de fer et d'airain, leur force durera autant que leurs
jours. Les situations les plus difficiles deviennent pour eux des
parcs herbeux et des eaux tranquilles. Toutes choses sont à
eux, parce qu'ils sont à Christ. Ils ont un trésor à l'abri de tous
les événements fâcheux, parce qu'il est au-dessus du pouvoir des
hommes. Heureux de cette possession, ils sont contents de l'état
où ils se trouvent : ils ont appris à être satisfaits de la
pauvreté aussi bien que de l'abondance. Quoi qu'il arrive, en
toutes rencontres, leur âme est rassurée ; ils peuvent
tout par Christ qui les fortifie.
Et c'est ici la véritable indépendance. Aussi longtemps qu'on tient à
soi-même, ne fût-ce que par un lien menu comme un cheveu, on est agité
et dépendant. On n'est libre que quand on appartient à Christ.
L'harmonie avec le Seigneur fait la force et l'affranchissement de
l'âme. Le mystère du détachement est aussi le mystère de notre
liberté. Tout est chaîne, quand on vit pour soi-même ; mais quand
on se laisse gouverner par le Seigneur, on règne aussi avec lui. La
volonté n'est plus une force de résistance, ni la soumission une
pesante corvée ; on triomphe avec Christ quand on veut avec lui.
La création s'embellit, les hommes deviennent plus traitables, les
pertes se changent en gains. Notre vie doit être une vie à deux.
L'intimité de deux amis, ou celle de deux époux, est imparfaite
encore ; il nous faut une union plus intime, une dualité plus
compacte, une fusion de l'âme avec le Seigneur. Celui qui est uni
au Seigneur, c'est-à-dire, comme l'explique l'Écriture, celui qui est
devenu un même esprit avec lui, trouve dans cette union une
individualité complète, que l'égoïsme promet sans pouvoir la donner.
Si c'est Christ qui vous pénètre, c'est la liberté qui vous pénètre,
car où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.
Cette indépendance qui tient le monde à vos pieds est aussi
l'affranchissement dans la prière. Quand l'âme est liée, la prière est
liée ; il n'y a qu'un affranchi du Seigneur qui puisse prier avec
efficacité.
Pourquoi y a-t-il tant de prières qui sont mélangées de tristesse ou
d'incrédulité ? C'est parce qu'on s'appartient à soi-même ;
celui qui voudra conserver sa vie la perdra, mais celui qui aura
perdu sa vie à cause de Christ, la retrouvera.
Christ est votre vie, ce n'est pas vous ; de même, ce n'est
qu'en Christ qu'on peut prier. Lui seul donne l'assurance de
l'exaucement, mais pour cela il faut lui appartenir. La possession du
Seigneur est la garantie de toutes les
autres ; les richesses de Dieu vous seront ouvertes à toute
heure, à tout instant, quand vous pourrez vous approcher de ces
richesses, et que vous ne servirez plus deux maîtres. Nous savons,
dit saint Jean, qu'il nous exauce, quelque chose que nous lui
demandions ; nous le savons, parce que nous avons obtenu ce que
nous lui avons demandé. C'est l'expérience de la vérité qui
fait croire à la vérité, et votre prière elle-même vous dira ce qu'est
la prière, quand ce ne sera plus vous qui vivrez, mais que Christ
vivra en vous.
Une âme qui est au Seigneur possède seule aussi la force de combattre
contre le péché. Qu'est-ce qui rendait saint Paul plus que
vainqueur en toutes choses ? C'était son humble communion
avec Christ. Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ce qui
vous est impossible vous sera donné.
Pénétrez-vous de la pensée que vous n'êtes point à vous-même, que
vous avez été racheté à grand prix ; et Celui
qui vous a racheté sera aussi Celui qui vous fera combattre. L'âme où
Christ habite est forte dans la faiblesse, elle a l'abondance dans la
disette ; il y a des miracles de délivrance dans les tabernacles
des justes. Dans la fournaise ardente où sont jetés les trois jeunes
témoins du Dieu souverain, vous en voyez un quatrième qui éteint la
force du feu et qui ferme la gueule des lions. Appartenir au Seigneur,
c'est avoir en main la victoire ; votre cause devient la sienne,
quand la sienne est devenue la vôtre.
Si nous sommes partis de la question : Pour qui
vivez-vous ? c'est parce que cette question embrasse
toutes les autres. Elle embrasse votre bonheur ou votre malheur, votre
liberté ou votre esclavage, votre ciel ou votre enfer. Si vous
connaissez le vrai Maître, vous êtes-vous donné à lui ? Pour le
savoir au juste, examinez la tendance qui vous gouverne, cherchez-la
dans votre vie, dans vos habitudes, dans vos luttes, dans vos moments
solitaires ; mettez tout cela dans la lumière, et la vérité
parlera.
Votre vie s'envole, bientôt vous allez mourir. Si vous avez perdu
votre passé, ne perdez pas du moins l'heure qui sonne ; ne perdez
pas surtout votre éternité.
Il vous faut du réel, du divin ; ne courez pas de nouveau après
des ombres, Jésus-Christ vous attend ; il est vivant, il vous
aime, il vous l'a magnifiquement prouvé sur la croix.
Donnez-lui ce qui vous reste de vie, et votre jeunesse se
renouvellera comme celle des aigles. Une richesse
incompréhensible sera le prix de ce dépouillement. La vanité, rend
malade, l'égoïsme n'est qu'un tourment ; Jésus-Christ seul résume
vos besoins et les comble abondamment.
Ayez pitié de vous-même, et l'orient d'en haut se lèvera sur
vous ; ce que vous aurez donné ne sera rien à côté de ce que vous
recevrez ; et ce que Dieu donne est pour toujours, car Jésus-Christ
est le même hier, aujourd'hui et pour l'éternité.
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