Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VII

Plaintes et Soulagements.

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Ps. XXXIX.

 J'avais dit : Je prendrai garde à mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je garderai ma bouche avec un bâillon tant que l'injuste sera devant moi.
Je suis resté muet, dans le silence, je me suis tu, sans m'en trouver bien ; et ma douleur est arrivée jusqu'au trouble. Mon coeur s'est embrasé dans ma poitrine ; dans l'ardeur où j'étais, un feu s'allumant, ma langue a parlé.
Fais-moi connaître, o Éternel, ma fin, et ce que c'est que la mesure de mes jours ; que je sache combien je suis fragile. Voici, tu as borné mes jours à un travers de main, et ma durée est comme un rien devant toi ; tout homme qui subsiste n'est absolument qu'un souffle. C'est vraiment comme une ombre que l'homme se promène ; ce n'est qu'un souffle, le bourdonnement qu'ils font. Il amasse des biens et il ne sait qui les recueillera.
Maintenant donc quelle est mon attente, Seigneur ? Mon espérance est en toi. Délivre-moi de toutes mes rébellions ; ne m'expose pas à l'opprobre de l'insensé. Je reste muet, je ne veux pas ouvrir la bouche, parce que c'est toi qui agis. Détourne de dessus moi tes coups ; sous la rigueur de ta main je me consume. C'est par des peines infligées à l'iniquité que tu châties l'homme ; et comme la teigne, tu réduiras en poudre ce qui fait ses délices : oui, c'est un souffle que tout homme.
Oh ! entends ma prière, Éternel ! et prêle l'oreille à mon cri. Ne sois point sourd à mes larmes, car je suis un passager reçu chez toi, en séjour, comme tous mes pères. Détourne de moi ce regard ; et que je reprenne ma sérénité, avant que je m'en aille, et que je ne sois plus.



Les Psaumes sont remplis de plaintes, et si nous examinons attentivement nos propres prières, nous y trouverons aussi sans doute plus de lamentations que de joie spirituelle.
Ce qui attire vers les Psaumes, c'est la description si franche de nos misères et la satisfaction secrète de voir les saints hommes de Dieu sujets aux mêmes infirmités que nous. Souvent aussi il nous arrive de sentir que la lecture des Psaumes correspond à certains sentiments douloureux que nous portons en nous sans pouvoir nous en rendre clairement compte. Le Psalmiste qui les a aussi éprouvés, les met au jour en leur prêtant un langage ; il les débrouille, il les exprime mieux que nous n'aurions pu le faire ; eu décrivant l'état de son âme il nous met au clair sur la nôtre, et par cela même il nous met sur la voie du soulagement, car un malade qui connaît son état prend volontiers les remèdes qui le peuvent guérir.

Le psaume 39e est un de ceux que choisit volontiers une âme malade qui désire répandre librement sa douleur devant son Dieu. Ce psaume a un caractère tout particulièrement mélancolique, mais celle mélancolie n'est pas celle du monde. Celle-ci aime à être seule, elle cherche l'isolement pour se plaindre. Le Psalmiste, au contraire, se place en présence de Dieu ; c'est à lui qu'il se plaint, c'est vers lui seul qu'il cherche du soulagement.

Nous allons faire une courte étude de ce psaume. Il décrit notre propre histoire, et nous pouvons l'intituler : Plaintes et soulagements.

Mettons-nous d'abord dans la position d'un homme qui se plaint, puisque c'est là le ton que va prendre le psalmiste. Lorsque quelque chose nous travaille, nous ne voyons d'abord que ce seul sujet de peine ; il nous préoccupe et nous en parlons. Mais bientôt cette première affliction nous fait découvrir un second sujet de souffrance, puis un troisième, et alors l'amertume du coeur est comme un fleuve qui déborde. Chacun sait qu'un homme qui est en train de se plaindre, ne finit jamais une fois qu'il a commencé. Il arrive aussi très souvent qu'en nous plaignant, nous murmurons indirectement contre Dieu, car il y a plus de fiel dans nos plaintes que nous ne nous l'imaginons.

Nous voudrions que Dieu nous épargnât la souffrance ; nous n'osons le lui dire en face, mais le ton de nos plaintes montre suffisamment de quel mauvais levain notre coeur est rempli. C'est dans une de ces dispositions que se trouve ici le psalmiste quand il se met à décrire ce qu'il souffre. Une lecture attentive du psaume montre qu'il y a surtout trois sujets de plaintes que David porte devant Dieu.

Le premier, c'est qu'il souffre de n'avoir aucun empire sur lui-même. Mille fois déjà il s'est proposé de se taire et de ne point pécher par sa langue, et ce voeu, il n'a jamais pu le remplir. Son vieil homme reprend toujours le dessus. Il lui est bien arrivé parfois de comprimer ses mauvais mouvements, mais ce silence forcé a aigri son coeur, car ce n'est pas se taire, que de dévorer un dépit ; il faut l'extirper de l'âme, il faut en être affranchi.
La situation de David n'est-elle pas bien souvent la nôtre ? Il ne pouvait voir l'injuste devant lui ; il se révoltait d'être obligé d'entrer en rapport avec des gens qui lui déplaisaient ; il ne pouvait s'empêcher alors de lâcher quelques paroles piquantes, et ces paroles lui faisaient mal après. Il eût mieux valu se taire, mais c'était là la grande difficulté ; il se surmonte bien par intervalles, mais, dans l'ardeur où il est, un feu s'allume en lui et sa langue parle de nouveau.
Quand la même chose nous arrive, ne nous plaignons-nous pas aussi du peu de force que nous avons pour triompher de nous-mêmes ? « Quoi ! disons-nous, trouverai-je toujours sur mon passage le péché, et encore le péché ? » Ces plaintes tiennent beaucoup plus de la mauvaise humeur que d'une tristesse selon Dieu. On est navré d'être obligé de combattre sans obtenir aucun résultat. À qui en veut-on alors ? Si l'on est sincère, on avouera que c'est beaucoup plus à Dieu qu'à soi-même. Pourquoi laisse-t-il aller les choses ainsi ? Pourquoi nous rend-il la vie si difficile ? Pourquoi a-t-il si peu d'égard à ces combats qu'on entreprend à cause de lui ? On perd tout son temps à prier ; ne pourrait-il pas abréger la lutte et nous donner à meilleur marché la victoire ? Dites vrai : n'est-ce pas là ce qu'on pense dans une situation semblable à celle du Psalmiste ?

Cependant la disposition de David devient plus douce. En regardant à sa pauvre nature pécheresse, il pense en même temps à la brièveté de sa vie. Il voit ses jours bornés à la mesure d'un travers de main ; sa durée est comme un rien devant lui. Il montre à Dieu cette existence éphémère, puis, portant plus loin ses regards, il voit l'humanité entière comme un grand néant. Qu'est-ce que cet homme qui se promène ? c'est une ombre, un souffle ; pourquoi amasse-t-il des biens ? il ne sait qui les recueillera.

Cette plainte nous est souvent arrachée par la vue de notre fragilité. Il y a des moments où, saisis par ce sentiment, nous nous effrayons de la rapidité avec laquelle nous nous envolons. Il semble alors que tout ce que nous possédons nous tombe des mains. Cet assujettissement à la vanité nous attriste et nous humilie. Cependant on aime assez s'attendrir sur soi-même et se contempler ainsi devant Dieu ; David s'écrie dans cette disposition : Fais moi connaître, ô Éternel ! ma fin, et ce que c'est que la mesure de mes jours ; que je sache combien je suis fragile.

Pourquoi cette demande ? Puisque le sentiment de notre néant se présente à nous de lui-même, qu'est-il besoin de le demander à Dieu ? - C'est afin qu'il ne soit ni écrasant, ni stérile, comme l'est d'ordinaire la simple considération de notre brièveté ; c'est afin que Dieu en fasse un motif d'action, un aiguillon qui nous presse de racheter le temps. David avait beaucoup de peine à se surmonter lui-même : il cherche, dans la vue de sa fin prochaine, une raison d'avoir plus d'empire sur son coeur. C'est comme s'il disait : « Un homme qui a si peu de temps à vivre, ne devrait-il pas au moins vivre comme il voudrait à sa dernière heure avoir toujours vécu ? Veut-il ajouter au sentiment de son néant le poids de ses remords ? Que l'Éternel l'en préserve et qu'il lui donne à connaître sa fin, afin qu'il travaille à son salut avec crainte et tremblement. »

La disposition, de David, disons-nous, est ici plus douce qu'elle ne l'était auparavant. Cependant il y a encore quelque chose qui n'est pas entièrement pur. David montre à Dieu cette vie qui n'est qu'un souffle, qu'une ombre, mais n'est-ce pas un peu pour lui dire : « N'auras-tu pas pitié d'une créature qui ne fait qu'apparaître ici-bas, pour mourir aussitôt ? Voudras-tu que ce peu de temps soit encore traversé de luttes et de combats ? Ne me laisseras-tu pas au moins jouir en repos de ces quelques années qui sont comme un rien devant toi ? « Ou nous nous trompons fort, ou il y a ici un de ces reproches indirects qu'un coeur malade fait à Dieu. Notre attendrissement, surtout quand nous en sommes l'objet, est souvent mêlé d'une sorte d'ironie. Quand nous avons pitié de nous-mêmes, nous nous persuadons vite que nous sommes des martyrs, et dans le fond de notre coeur nous disons à Dieu : « C'est toi qui m'as réduit à cet état. »

II y a enfin une troisième plainte qui échappe à David. Ce n'est, il est vrai, qu'une parole dite en passant ; mais un seul mot dit souvent beaucoup de choses et laisse voir bien avant dans une âme. David parle de la rigueur de Dieu et des châtiments infligés à l'iniquité. La main de Dieu est souvent en effet un feu qui consume. Si l'on rencontre quelques jours heureux, ce bonheur est bientôt attaqué, comme un vêtement que ronge la teigne. Dieu réduit en poudre ce qui fait nos délices, et ce bonheur est, comme l'homme lui-même, un souffle, un néant.

Dans quel esprit David parlait-il ainsi ? C'était d'abord dans le sentiment des droits de la justice de Dieu. Il faut que Dieu frappe l'iniquité : ses yeux sont trop purs pour voir le mal sans protester contre ce mal, et les peines que Dieu inflige ne s'adressent qu'à l'iniquité. David reconnaissait la souveraineté de Dieu ; il était prêt à confesser ici comme ailleurs qu'il avait fait ce qui est mal à ses yeux, et qu'il le reconnaissait juste quand il parlait, et pur quand il le jugeait. Mais on peut reconnaître la justice de Dieu et être navré de cette justice même. On peut convenir qu'on mêle du péché à toutes ses faveurs et lui reprocher cependant de ronger notre bonheur comme la teigne, de réduire en poudre ce qui fait nos délices. Oui, on peut, fatigué de la lutte incessante, affligé de la brièveté de nos jours, trouver que Dieu se montre d'une sévérité excessive à l'égard du mal qui se trouve mêlé à nos rares moments de joie et qu'il les détruit comme s'il était jaloux de nous voir un moment de bonheur.

Toutes ces contradictions se rencontrent dans le coeur humain. On peut adorer Dieu et l'accuser, s'humilier et se révolter, donner à Dieu toutes les armes contre soi et se plaindre amèrement quand il fait mine de s'en servir.

Cependant ce psaume n'est pas si entièrement rempli de plaintes, que nous n'y trouvions aussi quelques signes de soulagement.

Et c'en est un déjà que d'avoir la liberté de dire à Dieu tout ce qu'on a sur le coeur, dussions-nous même lui dire les choses les plus offensantes. Si l'on ne peut dire que Dieu nous permet ces libertés, il est certain qu'il les supporte avec une grande patience, témoin Jonas et sa contestation avec Dieu. L'Éternel sait de quoi nous sommes faits ; il ne s'étonne donc pas de nous voir lever l'étendard contre lui ; notre pente naturelle n'est-elle pas une perpétuelle révolte ? Quand nous sentons le murmure dans notre coeur, quand nous avons des griefs contre Dieu, nommons toujours les choses par leur nom. Dieu est moins offensé de nos impertinences, quand elles sont franchement manifestées, que d'une adoration pharisaïque qui ajoute à nos autres péchés celui de l'hypocrisie.

C'est à Dieu que David se plaint et non pas aux hommes. Il savait que la source de la vie est avec l'Éternel, tandis que l'assistance qui vient des hommes n'est que vanité. Il y a de grands dangers à nous lamenter les uns aux autres, tandis qu'il n'y a que profit à nous ouvrir à Dieu. Se faire consoler par les hommes, c'est s'exposer à ne jamais trouver la véritable sympathie ; ces lamentations ont toujours ceci de fâcheux, qu'elles amollissent le coeur, qu'elles nous ôtent toute énergie et qu'elles rendent paresseux à la prière. On croit s'être bien soulagé quand on a ouvert son coeur à un ami chrétien, et lorsqu'on rentre chez soi, on se trouve pauvre, desséché, sans force intérieure et sans consolation.
Faisons comme David, prenons le Seigneur lui-même pour confident. Plus nous irons à lui, plus nous apprendrons à le connaître et à trouver dans sa connaissance les vrais soulagements.

Quelque chagrin que soit le coeur de David, au fond il n'a point abandonné sa confiance. Après avoir répandu toutes ses amertumes devant Dieu, il se résume par cette simple et belle exclamation : Maintenant donc quelle est mon attente, Seigneur ? Mon espérance est en toi. Ainsi malgré tout ce qu'il souffre, c'est à Dieu qu'il revient. Y a-t-il en effet un autre rocher que ce Dieu qui est son Dieu et qui le sera à toujours et à perpétuité ? C'est ainsi qu'au fond des luttes du croyant et malgré ses rapports équivoques avec Dieu, on découvre pourtant en lui un état de grâce et de confiance. Il est accablé de tristesse, mais il s'attend à son Seigneur ; il voit misères sur misères, mais il y a en lui un lumignon qui. fume encore ; il est plus croyant qu'il ne croit ; il ferait peut-être bon marché de sa vie, mais il ne lâche pas l'assurance : O Dieu, tu es mon Dieu, je m'attends à toi tout le jour.

Sur quoi David fondait-il sa confiance ? Lisez les autres psaumes, et vous verrez que c'est sur l'alliance que Dieu avait traitée avec son Oint. L'Éternel avait fait une promesse à David et à sa postérité ; il avait dit : J'ai traité alliance avec mon élu ; j'ai fait serment à David mon serviteur ; je ferai subsister à jamais sa postérité, et j'ai établi son trône pour tous les âges. Ailleurs David se rappelle cette promesse, quand il s'écrie devant l'Éternel : Tu es toute ma délivrance et tout mon plaisir ; ne feras-tu pas fleurir ma maison ?
Dans le psaume qui nous occupe, cette promesse est passagèrement voilée par la tristesse, mais il ne met point en doute la fidélité de son Dieu. C'est aussi ce que nous éprouvons dans nos propres détresses, surtout depuis que les promesses de Dieu ont pris corps et vie, sont devenues oui et amen en la croix de Christ. Mettons-nous devant cette croix, et quand les eaux nous seraient venues jusqu'à l'âme, soyons persuadés que Dieu se souviendra toujours de son alliance. Nous sommes sauvés, non pas en raison de ce que nous sommes nous-mêmes, ni de ce qui vient de nous, mais par la grâce que Dieu nous a manifestée en Jésus-Christ et pour toujours. Il y a en nous quelque chose qui est plus fort que nos plaintes, plus long que notre vie, et plus précieux que ce que la teigne peut ronger : c'est l'amour que Dieu nous a montré en Jésus-Christ Notre Seigneur. Nous y croyons lors même que nous n'avons plus l'air d'y croire ; quand tout nous échappe, notre foi reparaît et en regardant à la croix il nous est impossible de ne pas dire : Maintenant donc quelle est mon attente, Seigneur ? Mon espérance est m toi.

David a bien senti son coeur serré de tristesse en considérant la brièveté de sa vie ; ses jours lui ont apparu comme l'ombre sur la terre, il a vu le moment où il faudra qu'il s'en aille et où il ne sera plus. Mais ce qui le console, c'est qu'il est un passager, reçu chez son Dieu. Il n'est qu'en séjour sur la terre, comme tous ses pères ; la terre n'est point sa patrie, et la pensée que la terre et tout ce qui y est, le monde et ceux qui l'habitent appartiennent au Seigneur, le soulage et le relève. Un voyageur bien éloigné encore du lieu de sa naissance se fortifie en pensant que la terre où il marche est déjà le territoire où règne son souverain ; il marche avec confiance ; il est déjà chez lui avant d'y être arrivé ; la province qu'il parcourt n'est plus une province étrangère.

Voulons-nous, comme David, nous consoler de la brièveté de notre vie ? Rappelons-nous que nous sommes des passagers reçus chez le Seigneur, et que ce séjour terrestre n'est pas un séjour fait en pays étranger. La terre n'est pas un lieu d'exil ; elle appartient à l'Éternel avec tout ce qui y est, avec ceux qui y habitent. Notre possession nous est échue dans des lieux agréables, si nous savons lever les yeux vers les montagnes d'où vient le secours. Semez votre semence dès le matin, et vous ne traverserez point ce monde sans résultat.
Que la tente sous laquelle vous vivez, soit le tabernacle de l'Éternel ; la ville qui a des fondements viendra après.
Faisons route avec ce Dieu qui a traité alliance avec nous, et qui nous a reçus en séjour ici-bas. pour que nous y soyons en bénédiction. Le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ entend notre prière ; il prête l'oreille à notre cri et n'est point sourd à nos larmes, car il voit en nous un passager reçu chez lui, en séjour, comme tous nos pères.
Laissons voler nos années, mais cherchons à ne point vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui nous a aimés et qui s'est donné lui-même pour nous. Alors, quoique étrangers et voyageurs, nous nous conduirons comme étant bourgeois des deux, déjà incorporés dans la cité céleste. Les plaintes ne sont plus de saison, quand les soulagements surabondent et qu'on a de quoi être joyeux dans l'espérance, patient dans l'affliction, persévérant dans la prière. Les incriminations qui se mêlent à nos tristesses, nous feront honte quand nous regarderons à ce que nous avons reçu, et que Dieu ne veut en aucune façon nous reprendre.
Aimons, et nous croirons ; nous aurons de l'empire - sur nous-mêmes, nous rachèterons nos années fugitives, nous ne nous plaindrons plus des rigueurs de Dieu, et si les pleurs ont logé le soir chez nous, les chants de triomphe surviendront au matin.


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