J'avais dit : Je prendrai garde à
mes voies, de peur de pécher par ma langue ; je garderai ma
bouche avec un bâillon tant que l'injuste sera devant moi.
Je suis resté muet, dans le silence, je me suis tu, sans m'en
trouver bien ; et ma douleur est arrivée jusqu'au trouble.
Mon coeur s'est embrasé dans ma poitrine ; dans l'ardeur où
j'étais, un feu s'allumant, ma langue a parlé.
Fais-moi connaître, o Éternel, ma fin, et ce que c'est que la
mesure de mes jours ; que je sache combien je suis fragile.
Voici, tu as borné mes jours à un travers de main, et ma durée est
comme un rien devant toi ; tout homme qui subsiste n'est
absolument qu'un souffle. C'est vraiment comme une ombre que
l'homme se promène ; ce n'est qu'un souffle, le bourdonnement
qu'ils font. Il amasse des biens et il ne sait qui les
recueillera.
Maintenant donc quelle est mon attente, Seigneur ? Mon
espérance est en toi. Délivre-moi de toutes mes rébellions ;
ne m'expose pas à l'opprobre de l'insensé. Je reste muet, je ne
veux pas ouvrir la bouche, parce que c'est toi qui agis. Détourne
de dessus moi tes coups ; sous la rigueur de ta main je me
consume. C'est par des peines infligées à l'iniquité que tu
châties l'homme ; et comme la teigne, tu réduiras en poudre
ce qui fait ses délices : oui, c'est un souffle que tout
homme.
Oh ! entends ma prière, Éternel ! et prêle l'oreille à
mon cri. Ne sois point sourd à mes larmes, car je suis un passager
reçu chez toi, en séjour, comme tous mes pères. Détourne de moi ce
regard ; et que je reprenne ma sérénité, avant que je m'en
aille, et que je ne sois plus.
Les Psaumes sont remplis de plaintes, et si nous examinons
attentivement nos propres prières, nous y trouverons aussi sans doute
plus de lamentations que de joie spirituelle.
Ce qui attire vers les Psaumes, c'est la description si franche de nos
misères et la satisfaction secrète de voir les
saints hommes de Dieu sujets aux mêmes infirmités que nous. Souvent
aussi il nous arrive de sentir que la lecture des Psaumes correspond à
certains sentiments douloureux que nous portons en nous sans pouvoir
nous en rendre clairement compte. Le Psalmiste qui les a aussi
éprouvés, les met au jour en leur prêtant un langage ; il les
débrouille, il les exprime mieux que nous n'aurions pu le faire ;
eu décrivant l'état de son âme il nous met au clair sur la nôtre, et
par cela même il nous met sur la voie du soulagement, car un malade
qui connaît son état prend volontiers les remèdes qui le peuvent
guérir.
Le psaume 39e est un de ceux que choisit volontiers une âme malade qui
désire répandre librement sa douleur devant son Dieu. Ce psaume a un
caractère tout particulièrement mélancolique, mais celle mélancolie
n'est pas celle du monde. Celle-ci aime à être seule, elle cherche
l'isolement pour se plaindre. Le Psalmiste, au contraire,
se place en présence de Dieu ; c'est à lui qu'il se plaint, c'est
vers lui seul qu'il cherche du soulagement.
Nous allons faire une courte étude de ce psaume. Il décrit notre
propre histoire, et nous pouvons l'intituler : Plaintes et
soulagements.
Mettons-nous d'abord dans la position d'un homme qui se plaint,
puisque c'est là le ton que va prendre le psalmiste. Lorsque quelque
chose nous travaille, nous ne voyons d'abord que ce seul sujet de
peine ; il nous préoccupe et nous en parlons. Mais bientôt cette
première affliction nous fait découvrir un second sujet de souffrance,
puis un troisième, et alors l'amertume du coeur est comme un fleuve
qui déborde. Chacun sait qu'un homme qui est en train de se plaindre,
ne finit jamais une fois qu'il a commencé. Il arrive aussi très
souvent qu'en nous plaignant, nous murmurons indirectement contre
Dieu, car il y a plus de fiel dans nos plaintes que nous ne nous
l'imaginons.
Nous voudrions que Dieu nous épargnât la souffrance ; nous
n'osons le lui dire en face, mais le ton de nos plaintes montre
suffisamment de quel mauvais levain notre coeur est rempli. C'est dans
une de ces dispositions que se trouve ici le psalmiste quand il se met
à décrire ce qu'il souffre. Une lecture attentive du psaume montre
qu'il y a surtout trois sujets de plaintes que David porte devant
Dieu.
Le premier, c'est qu'il souffre de n'avoir aucun empire sur lui-même.
Mille fois déjà il s'est proposé de se taire et de ne point pécher
par sa langue, et ce voeu, il n'a jamais pu le remplir. Son
vieil homme reprend toujours le dessus. Il lui est bien arrivé parfois
de comprimer ses mauvais mouvements, mais ce silence forcé a aigri son
coeur, car ce n'est pas se taire, que de dévorer un dépit ; il
faut l'extirper de l'âme, il faut en être affranchi.
La situation de David n'est-elle pas bien souvent
la nôtre ? Il ne pouvait voir l'injuste devant lui ; il se
révoltait d'être obligé d'entrer en rapport avec des gens qui lui
déplaisaient ; il ne pouvait s'empêcher alors de lâcher quelques
paroles piquantes, et ces paroles lui faisaient mal après. Il eût
mieux valu se taire, mais c'était là la grande difficulté ; il se
surmonte bien par intervalles, mais, dans l'ardeur où il est, un
feu s'allume en lui et sa langue parle de nouveau.
Quand la même chose nous arrive, ne nous plaignons-nous pas aussi du
peu de force que nous avons pour triompher de nous-mêmes ?
« Quoi ! disons-nous, trouverai-je toujours sur mon passage
le péché, et encore le péché ? » Ces plaintes tiennent
beaucoup plus de la mauvaise humeur que d'une tristesse selon Dieu. On
est navré d'être obligé de combattre sans obtenir aucun résultat. À
qui en veut-on alors ? Si l'on est sincère, on avouera que c'est
beaucoup plus à Dieu qu'à soi-même. Pourquoi
laisse-t-il aller les choses ainsi ? Pourquoi nous rend-il la vie
si difficile ? Pourquoi a-t-il si peu d'égard à ces combats qu'on
entreprend à cause de lui ? On perd tout son temps à prier ;
ne pourrait-il pas abréger la lutte et nous donner à meilleur marché
la victoire ? Dites vrai : n'est-ce pas là ce qu'on pense
dans une situation semblable à celle du Psalmiste ?
Cependant la disposition de David devient plus douce. En regardant à
sa pauvre nature pécheresse, il pense en même temps à la brièveté de
sa vie. Il voit ses jours bornés à la mesure d'un travers de
main ; sa durée est comme un rien devant lui. Il
montre à Dieu cette existence éphémère, puis, portant plus loin ses
regards, il voit l'humanité entière comme un grand néant. Qu'est-ce
que cet homme qui se promène ? c'est une ombre, un
souffle ; pourquoi amasse-t-il des biens ? il ne
sait qui les recueillera.
Cette plainte nous est souvent arrachée par la vue de notre fragilité.
Il y a des moments où, saisis par ce sentiment,
nous nous effrayons de la rapidité avec laquelle nous nous envolons.
Il semble alors que tout ce que nous possédons nous tombe des mains.
Cet assujettissement à la vanité nous attriste et nous humilie.
Cependant on aime assez s'attendrir sur soi-même et se contempler
ainsi devant Dieu ; David s'écrie dans cette disposition : Fais
moi connaître, ô Éternel ! ma fin, et ce que c'est que la
mesure de mes jours ; que je sache combien je suis fragile.
Pourquoi cette demande ? Puisque le sentiment de notre néant se
présente à nous de lui-même, qu'est-il besoin de le demander à
Dieu ? - C'est afin qu'il ne soit ni écrasant, ni stérile, comme
l'est d'ordinaire la simple considération de notre brièveté ;
c'est afin que Dieu en fasse un motif d'action, un aiguillon qui nous
presse de racheter le temps. David avait beaucoup de peine à se
surmonter lui-même : il cherche, dans la vue de sa fin prochaine,
une raison d'avoir plus d'empire sur son coeur.
C'est comme s'il disait : « Un homme qui a si peu de temps à
vivre, ne devrait-il pas au moins vivre comme il voudrait à sa
dernière heure avoir toujours vécu ? Veut-il ajouter au sentiment
de son néant le poids de ses remords ? Que l'Éternel l'en
préserve et qu'il lui donne à connaître sa fin, afin qu'il
travaille à son salut avec crainte et tremblement. »
La disposition, de David, disons-nous, est ici plus douce qu'elle ne
l'était auparavant. Cependant il y a encore quelque chose qui n'est
pas entièrement pur. David montre à Dieu cette vie qui n'est qu'un
souffle, qu'une ombre, mais n'est-ce pas un peu pour lui dire :
« N'auras-tu pas pitié d'une créature qui ne fait qu'apparaître
ici-bas, pour mourir aussitôt ? Voudras-tu que ce peu de temps
soit encore traversé de luttes et de combats ? Ne me laisseras-tu
pas au moins jouir en repos de ces quelques années qui sont comme
un rien devant toi ? « Ou nous
nous trompons fort, ou il y a ici un de ces reproches indirects qu'un
coeur malade fait à Dieu. Notre attendrissement, surtout quand nous en
sommes l'objet, est souvent mêlé d'une sorte d'ironie. Quand nous
avons pitié de nous-mêmes, nous nous persuadons vite que nous sommes
des martyrs, et dans le fond de notre coeur nous disons à Dieu :
« C'est toi qui m'as réduit à cet état. »
II y a enfin une troisième plainte qui échappe à David. Ce n'est, il
est vrai, qu'une parole dite en passant ; mais un seul mot dit
souvent beaucoup de choses et laisse voir bien avant dans une âme.
David parle de la rigueur de Dieu et des châtiments
infligés à l'iniquité. La main de Dieu est souvent en effet un
feu qui consume. Si l'on rencontre quelques jours heureux, ce
bonheur est bientôt attaqué, comme un vêtement que ronge la
teigne. Dieu réduit en poudre ce qui fait nos délices, et
ce bonheur est, comme l'homme lui-même, un souffle, un néant.
Dans quel esprit David parlait-il ainsi ? C'était d'abord dans le
sentiment des droits de la justice de Dieu. Il faut que Dieu frappe
l'iniquité : ses yeux sont trop purs pour voir le mal sans
protester contre ce mal, et les peines que Dieu inflige ne s'adressent
qu'à l'iniquité. David reconnaissait la souveraineté de Dieu ; il
était prêt à confesser ici comme ailleurs qu'il avait fait ce qui
est mal à ses yeux, et qu'il le reconnaissait juste quand il
parlait, et pur quand il le jugeait. Mais on peut reconnaître
la justice de Dieu et être navré de cette justice même. On peut
convenir qu'on mêle du péché à toutes ses faveurs et lui reprocher
cependant de ronger notre bonheur comme la teigne, de
réduire en poudre ce qui fait nos délices. Oui, on peut,
fatigué de la lutte incessante, affligé de la brièveté de nos jours,
trouver que Dieu se montre d'une sévérité excessive à l'égard du mal
qui se trouve mêlé à nos rares moments de joie et qu'il les détruit
comme s'il était jaloux de nous voir un moment de bonheur.
Toutes ces contradictions se rencontrent dans le coeur humain. On peut
adorer Dieu et l'accuser, s'humilier et se révolter, donner à Dieu
toutes les armes contre soi et se plaindre amèrement quand il fait
mine de s'en servir.
Cependant ce psaume n'est pas si entièrement rempli de plaintes, que
nous n'y trouvions aussi quelques signes de soulagement.
Et c'en est un déjà que d'avoir la liberté de dire à Dieu tout ce
qu'on a sur le coeur, dussions-nous même lui dire les choses les plus
offensantes. Si l'on ne peut dire que Dieu nous permet ces libertés,
il est certain qu'il les supporte avec une grande patience, témoin
Jonas et sa contestation avec Dieu. L'Éternel sait de quoi nous
sommes faits ; il ne s'étonne donc pas de nous voir lever
l'étendard contre lui ; notre pente naturelle n'est-elle pas une
perpétuelle révolte ? Quand nous sentons le
murmure dans notre coeur, quand nous avons des griefs contre Dieu,
nommons toujours les choses par leur nom. Dieu est moins offensé de
nos impertinences, quand elles sont franchement manifestées, que d'une
adoration pharisaïque qui ajoute à nos autres péchés celui de
l'hypocrisie.
C'est à Dieu que David se plaint et non pas aux hommes. Il savait que
la source de la vie est avec l'Éternel, tandis que l'assistance
qui vient des hommes n'est que vanité. Il y a de grands dangers
à nous lamenter les uns aux autres, tandis qu'il n'y a que profit à
nous ouvrir à Dieu. Se faire consoler par les hommes, c'est s'exposer
à ne jamais trouver la véritable sympathie ; ces lamentations ont
toujours ceci de fâcheux, qu'elles amollissent le coeur, qu'elles nous
ôtent toute énergie et qu'elles rendent paresseux à la prière. On
croit s'être bien soulagé quand on a ouvert son coeur à un
ami chrétien, et lorsqu'on rentre chez soi, on se trouve pauvre,
desséché, sans force intérieure et sans consolation.
Faisons comme David, prenons le Seigneur lui-même pour confident. Plus
nous irons à lui, plus nous apprendrons à le connaître et à trouver
dans sa connaissance les vrais soulagements.
Quelque chagrin que soit le coeur de David, au fond il n'a point
abandonné sa confiance. Après avoir répandu toutes ses amertumes
devant Dieu, il se résume par cette simple et belle exclamation :
Maintenant donc quelle est mon attente, Seigneur ? Mon
espérance est en toi. Ainsi malgré tout ce qu'il souffre, c'est
à Dieu qu'il revient. Y a-t-il en effet un autre rocher que ce Dieu
qui est son Dieu et qui le sera à toujours et à perpétuité ?
C'est ainsi qu'au fond des luttes du croyant et malgré ses rapports
équivoques avec Dieu, on découvre pourtant en lui un état de grâce et
de confiance. Il est accablé de tristesse, mais il s'attend à son
Seigneur ; il voit misères sur misères, mais il y a en lui un
lumignon qui. fume encore ; il est plus croyant qu'il ne
croit ; il ferait peut-être bon marché de sa vie, mais il ne
lâche pas l'assurance : O Dieu, tu es mon Dieu, je m'attends
à toi tout le jour.
Sur quoi David fondait-il sa confiance ? Lisez les autres
psaumes, et vous verrez que c'est sur l'alliance que Dieu avait
traitée avec son Oint. L'Éternel avait fait une promesse à David et à
sa postérité ; il avait dit : J'ai traité alliance avec
mon élu ; j'ai fait serment à David mon serviteur ; je
ferai subsister à jamais sa postérité, et j'ai établi son trône pour
tous les âges. Ailleurs David se rappelle cette promesse, quand
il s'écrie devant l'Éternel : Tu es toute ma délivrance et
tout mon plaisir ; ne feras-tu pas fleurir ma maison ?
Dans le psaume qui nous occupe, cette promesse est passagèrement
voilée par la tristesse, mais il ne met point en doute la fidélité de
son Dieu. C'est aussi ce que nous éprouvons dans
nos propres détresses, surtout depuis que les promesses de Dieu ont
pris corps et vie, sont devenues oui et amen en la
croix de Christ. Mettons-nous devant cette croix, et quand les
eaux nous seraient venues jusqu'à l'âme, soyons persuadés que Dieu
se souviendra toujours de son alliance. Nous sommes sauvés, non
pas en raison de ce que nous sommes nous-mêmes, ni de ce qui vient de
nous, mais par la grâce que Dieu nous a manifestée en Jésus-Christ et
pour toujours. Il y a en nous quelque chose qui est plus fort que nos
plaintes, plus long que notre vie, et plus précieux que ce que la
teigne peut ronger : c'est l'amour que Dieu nous a montré en
Jésus-Christ Notre Seigneur. Nous y croyons lors même que nous n'avons
plus l'air d'y croire ; quand tout nous échappe, notre foi
reparaît et en regardant à la croix il nous est impossible de ne pas
dire : Maintenant donc quelle est mon attente,
Seigneur ? Mon espérance est m toi.
David a bien senti son coeur serré de tristesse en considérant la
brièveté de sa vie ; ses jours lui ont apparu comme l'ombre sur
la terre, il a vu le moment où il faudra qu'il s'en aille et où il
ne sera plus. Mais ce qui le console, c'est qu'il est un passager,
reçu chez son Dieu. Il n'est qu'en séjour sur la terre, comme
tous ses pères ; la terre n'est point sa patrie, et la pensée que
la terre et tout ce qui y est, le monde et ceux qui l'habitent
appartiennent au Seigneur, le soulage et le relève. Un voyageur
bien éloigné encore du lieu de sa naissance se fortifie en pensant que
la terre où il marche est déjà le territoire où règne son
souverain ; il marche avec confiance ; il est déjà chez lui
avant d'y être arrivé ; la province qu'il parcourt n'est plus une
province étrangère.
Voulons-nous, comme David, nous consoler de la brièveté de notre
vie ? Rappelons-nous que nous sommes des passagers reçus chez
le Seigneur, et que ce séjour terrestre
n'est pas un séjour fait en pays étranger. La terre n'est pas un lieu
d'exil ; elle appartient à l'Éternel avec tout ce qui y est,
avec ceux qui y habitent. Notre possession nous est échue dans des
lieux agréables, si nous savons lever les yeux vers les montagnes
d'où vient le secours. Semez votre semence dès le matin, et
vous ne traverserez point ce monde sans résultat.
Que la tente sous laquelle vous vivez, soit le tabernacle de
l'Éternel ; la ville qui a des fondements viendra après.
Faisons route avec ce Dieu qui a traité alliance avec nous, et
qui nous a reçus en séjour ici-bas. pour que nous y soyons en
bénédiction. Le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ entend
notre prière ; il prête l'oreille à notre cri et n'est point
sourd à nos larmes, car il voit en nous un passager reçu
chez lui, en séjour, comme tous nos pères.
Laissons voler nos années, mais cherchons à ne point vivre pour
nous-mêmes, mais pour Celui qui nous a aimés et qui
s'est donné lui-même pour nous. Alors, quoique étrangers et
voyageurs, nous nous conduirons comme étant bourgeois des deux, déjà
incorporés dans la cité céleste. Les plaintes ne sont plus de saison,
quand les soulagements surabondent et qu'on a de quoi être joyeux
dans l'espérance, patient dans l'affliction, persévérant dans la
prière. Les incriminations qui se mêlent à nos tristesses, nous
feront honte quand nous regarderons à ce que nous avons reçu, et que
Dieu ne veut en aucune façon nous reprendre.
Aimons, et nous croirons ; nous aurons de l'empire - sur
nous-mêmes, nous rachèterons nos années fugitives, nous ne nous
plaindrons plus des rigueurs de Dieu, et si les pleurs ont logé le
soir chez nous, les chants de triomphe surviendront au matin.
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