Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IV

La fausse tendresse de Satan et l'apparente cruauté de Jésus.

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Matth., XVI, 21-26.

 Dès lors Jésus commença à déclarer à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem et qu'il y souffrit beaucoup de la part du Sénat et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu'il y fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.
Alors Pierre l'ayant pris à part se mit à le reprendre et à lui dire : À Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t'arrivera pas.
Hais Jésus se tournant dit à Pierre : Retire-toi de moi, Satan ! tu m'es en scandale, car tu ne comprends point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes.
Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même et qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive.
Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, et quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi la trouvera.



Avant le moment malencontreux où Pierre se crut assez sage pour conseiller son Maître, il avait déjà rendu témoignage à sa divinité, et il avait reçu de Jésus l'assurance qu'il y avait en lui une oeuvre qui ne venait point de la chair ni du sang, mais qui était le produit de la puissance du Père qui est dans les cieux.
C'était un commencement de grâce, mais ce n'était pas encore la conversion.

La connaissance vivante de Jésus-Christ est inséparable de sa croix ; et cette croix, comme l'atteste notre récit, était encore un mystère pour Pierre. On rencontre souvent des personnes qui, en telle ou telle occasion, agissent aussi chrétiennement qu'un apôtre aurait pu le faire, et, malgré cela, ces personnes ne sont pas encore gagnées au Seigneur. Elles ne connaissent pas encore sa croix, car pour la connaître, il faut la porter, et souvent lorsqu'il faut la porter, l'âme, au lieu de se courber humblement, se scandalise.
Tel fut le cas de Pierre quand il entendit son Maître déclarer qu'il fallait qu'il montât à Jérusalem, qu'il y souffrît, qu'il y fût mis à mort et qu'il ressuscitât le troisième jour.
Pierre ne put admettre qu'un tel sort fût celui du Christ de Dieu, et dans sa pétulante ignorance, il s'écria : A Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t'arrivera point.

Pour qui ne juge des choses que par l'apparence, cette exclamation semble partir d'un mouvement de coeur, mais Jésus-Christ la prend tout autrement. Il sait à l'instigation de qui Pierre vient d'obéir en parlant ainsi, et dans la voix du disciple, il reconnaît aussitôt le même tentateur qui avait cherché à le circonvenir au désert et qui ne s'était retiré que pour un temps. C'est-à-dire que là où nous serions portés à voir une affection légitime, Jésus-Christ voit souvent un piège de Satan ; aussi, tançant aussitôt Pierre, il lui dit : Retire-toi de moi, Satan ! lu m'es en scandale, car tu ne comprends point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes. Au désert, Satan en personne avait attaqué Jésus ; ici il se cache derrière un apôtre.

Ce n'est pas un démoniaque qui barre le chemin à Jésus-Christ pour l'empêcher d'aller à Jérusalem, c'est l'un des Douze. Satan ne pouvait mieux choisir. Que de fois ne cherche-t-il pas encore à nous faire trébucher par le moyen de ceux qui nous touchent de près ! Les plus grands dommages que puisse souffrir la cause de Dieu viennent, bien souvent, de ceux qui en sont les ministres, et qui la ruinent non seulement en donnant du scandale, mais en ne comprenant point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes. Plus l'influence d'un ennemi se cache, plus elle est à redouter, et Satan est certainement moins à craindre quand il rôde autour de nous comme un lion rugissant que lorsqu'il se présente déguisé en ange de lumière. Son but unique, ici comme toujours, c'est d'anéantir la croix de Christ, ou, si cela est trop difficile, de l'altérer, de la diminuer, et de mettre à sa place quelque chose qui vienne de l'homme.
Jésus-Christ, au contraire, en revient toujours à sa croix. C'est la première chose dont il parle à ceux qui veulent être ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, leur dit-il, qu'il renonce à soi-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive.

Étudions le contraste instructif qui se trouve entre les paroles de Pierre et la réponse de Jésus ; nous comprendrons, en le sondant, ce qu'on pourrait appeler la feinte tendresse de Satan et l'apparente cruauté de Jésus.


I.

 Pierre était bien disposé pour Jésus-Christ ; or, c'est aux âmes bien disposées que Satan affecte de montrer le plus de tendresse. Il ne gagnerait rien s'il les attaquait violemment, c'est pourquoi il les prend, comme on dit, par les sentiments. Examinons sa manière d'agir dans trois cas différents, et voyons comment, en essayant de faire l'affectueux, il cherche en réalité à détourner les âmes de Christ et de sa croix, en répétant son fameux : A Dieu ne plaise, cela ne t'arrivera pas !

Je vous le présenterai d'abord dans une chaire et déguisé sous l'apparence d'un apôtre revêtu d'entrailles de miséricorde, mais qui ne comprend point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes.
C'est ordinairement à l'aide des sentiments naturels que Satan élève ses plus puissantes forteresses ; il nous montre du permis, du légitime dans les moyens mêmes par lesquels il espère nous détourner de la croix de Christ. Veut-il séduire un prédicateur, par exemple ? Il lui dira : « A Dieu ne plaise, que tu scandalises les âmes par ta prédication ; qu'y gagnerais-tu ? Rien. - Tu ne ferais que les repousser ; il n'y a que la charité qui attire. Rappelle-toi que le règne de Dieu ne vient point avec éclat ; la grâce est un son doux et subtil ; ne menace pas les âmes, tu ne convertirais personne. Sois faible avec ceux qui sont faibles ; c'est le moyen d'en sauver au moins quelques-uns. Évite les expressions fortes et menaçantes : elles sont inconvenantes dans la chaire. Un ruisseau limpide arrose bien mieux qu'un torrent qui déborde. Écoute mes conseils ; beaucoup d'autres prédicateurs s'en sont bien trouvés ; à Dieu ne plaise que tu heurtes dès le début, et que tu stérilises ton ministère ! »

Le nouveau Pierre a prêté l'oreille, il s'est efforcé d'être doux, moelleux, insinuant, onctueux ; mais, en descendant de la chaire, Jésus le rencontre et lui dit : Retire-toi de moi, Satan l tu m'es en scandale, car tu ne comprends point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes.

Revenez après dix ans de cette prédication affadie, et ce troupeau sera toujours le même ; pas une conscience ne sera réveillée ; pas une âme n'aura senti le besoin de quelque chose de nouveau ; pas un seul pécheur n'aura trouvé la paix. Pourquoi ? Parce que Dieu aura été sacrifié à l'homme, l'Évangile à la rhétorique du monde, la croix de Jésus-Christ à la tendresse de Satan. Et du fond de ces âmes, si charitablement ménagées, mille voix plaintives s'élèvent, cherchant du repos et n'en trouvant point. Ces voix reviennent et reviennent encore, s'écoutant l'une l'autre, et se consolant l'une l'autre, mais pour se perdre dans une mer de tristesse au grand jour de l'éternité.

Maintenant ce n'est plus dans un temple, c'est dans l'intérieur d'une famille que Satan répète le même langage. C'est une maison honnête, pieuse même, si vous voulez, mais où l'on ne comprend point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes. On y cherche une religion de juste-milieu. À Dieu ne plaise qu'on aille trop loin ! on ne veut pas tomber dans l'exagération. On donne à Dieu ce qui est à Dieu, et au monde ce qui est au monde ; on unit paisiblement la lumière et les ténèbres ; on est large, on est tolérant ; le matin on va au culte, le soir on danse pour les pauvres. Satan fait croire à cette famille qu'il est impossible de faire mieux, de faire autrement. « Vous êtes obligés, leur dit-il tout bas, de tenir votre rang dans la société ; vous n'êtes pas libres de faire comme d'autres, ni même comme vous voudriez. Une religion trop rigide ne convient pas à votre position. Les exclusifs disent que vous avez une vie mondaine ; mais Dieu ne juge pas selon les apparences ; l'essentiel pour lui c'est le fond ; il ne regarde, vous le savez, qu'au coeur. Tenez-vous donc fermes dans la liberté dans laquelle Christ vous a mis, et ne vous remettez pas sous le joug de la servitude. » Quelquefois (ce cas se présente même assez souvent), un des membres de cette famille si sagement modérée est atteint par l'épée de l'Esprit et se réveille tout de bon. Alors les pensées des coeurs se manifestent ; les divisions commencent. Le fils est en division avec son père, la fille avec sa mère, la belle-fille avec sa belle-mère ; c'est un état dont Satan a peur. À Dieu ne plaise qu'on comprenne ainsi le christianisme !

Sa prétendue tendresse redouble ; il ligue étroitement contre l'âme réveillée tous les autres membres de la maison qui ne comprennent point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes.
Prenant un ton affectueux et compatissant : « C'est à vous, leur dit-il, de ramener dans la saine voie cette pauvre brebis qui s'égare. Efforcez-vous de dissiper les idées sombres qui l'obsèdent ; montrez-lui combien il y a d'orgueil à vouloir devenir plus chrétienne que vous. Rappelez-lui combien vous étiez tous heureux quand vous aviez le même Dieu, le même baptême, la même espérance. Suppliez-la de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix. À Dieu ne plaise que vous soyez divisés I restez un et vous serez forts. »

Mais à côté de ces conseillers fâcheux, le Conseiller divin fait aussi entendre sa voix : Retire-toi de moi, Satan, dit-il, lu m'es en scandale ; car tu ne comprends point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes. Des deux voix, laquelle aura le dessus ? Si c'est celle de Satan, vous pouvez revenir dans dix ans, et cette famille sera toujours la même ; pas une conscience ne se sera réveillée, pas une âme n'aura senti le besoin de quelque chose de nouveau, pas un seul de ses membres n'aura trouvé la paix.
Pourquoi ?
Parce que Dieu a été sacrifié à l'homme, l'Évangile à l'opinion, aux convenances du monde, la croix de Jésus-Christ à la tendresse de Satan. Et du fond de ces âmes si charitablement conseillées, mille voix plaintives s'élèvent, cherchant du repos et n'en trouvant point. Ces voix reviennent, et reviennent encore, s'écoutant l'une l'autre et se consolant l'une l'autre, mais pour se perdre dans une mer de tristesse au grand jour de l'éternité !
Mais ce n'est plus d'une église ni d'une famille qu'il s'agit : c'est d'une âme isolée qui, à l'occasion de quelque perte, s'est enfermée dans son cabinet et cherche dans la prière les consolations dont elle a besoin. Le cas est périlleux et Satan accourt avec une fausse tendresse pour consoler et relever à sa manière, c'est-à-dire par des demi-consolations, cette âme que Jésus ne consolerait qu'en lui faisant voir sa croix.

L'adversaire choisit pour cela un apôtre selon son coeur, orthodoxe ou non, pourvu qu'il ne comprenne point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes. Cet ami entre dans le cabinet où son ami allait, dans l'amertume de son âme, répandre sa douleur aux pieds de Jésus-Christ. Mais ceci ne fait point le compte de Satan ; à Dieu ne plaise qu'on s'adresse au Crucifié ! « J'ai appris le chagrin qui t'accable, dit l'ennemi déguisé ; je viens y compatir. Je sens autant que toi-même toute l'étendue de ton malheur, et je suis bien loin de vouloir t'en distraire ; je partage tes larmes, et je laisse au temps le soin de les sécher. Cependant, tout en respectant ta douleur, je t'engage à ne pas creuser sans fin de douloureux souvenirs. Il faut s'affliger en homme et ne pas se manquer à soi-même ; tu peux encore espérer de beaux jours. Tu as en toi tous les éléments du bonheur, et l'homme n'a rien perdu tant qu'il se reste à lui-même. »

Si, au lieu d'un homme affligé par la perte d'un bien de ce monde, Satan aperçoit un homme qu'un malaise de conscience rend malheureux, il accourt avec empressement pour faire avorter une repentance qui pourrait lui donner la vie. À Dieu ne plaise que cet homme pousse le cri du péager ! Il enverra donc un de ces ouvriers trompeurs qui ne comprennent point les choses de Dieu, afin de lui parler de laver dans les larmes de la pénitence des offenses qui ne se peuvent laver que dans le sang de Christ. Ou, plus dangereux encore, cet ennemi perfide, tout en faisant la part de l'infirmité humaine, rappellera que tout n'est pas péché pur dans l'homme, qu'il y a pourtant à côté de ses faiblesses inévitables, de bonnes choses qu'il ne faut pas dédaigner ; que nul n'est en droit de jeter le premier la pierre contre son prochain ; que tous pèchent, que le juste même pèche et, qu'après tout, Dieu, qui sait de quoi nous sommes faits, n'entrera pas en compte rigoureux avec nous, puisqu'il nous a faits hommes et non pas anges.

Mais quand ce consolateur se sera retiré après avoir fait agréer ses demi-consolations, une autre voix se fera aussi entendre. C'est celle du Seigneur Jésus : Retire-toi de moi, Satan, dit-il, tu m'es en scandale, car tu ne comprends point les choses qui sont de Dieu, mais seulement celles qui sont des hommes.
Laquelle de ces deux voix se fera écouter, laquelle sera crue ?
Si c'est la première, vous pouvez revenir dans dix ans et l'homme que nous avons vu sera encore le même. Sa conscience ne sera pas réveillée, son âme n'aura ni repos ni paix véritable. Pourquoi ? Parce que Dieu a été sacrifié à l'homme, l'Évangile à la fausse morale du monde, la croix de Christ à la tendresse de Satan. Et du fond de cette âme, si charitablement conseillée, mille voix plaintives s'élèvent, cherchant du repos et n'en trouvant point. Ces voix reviennent et reviennent encore, s'écoutant l'une l'autre et se consolant l'une l'autre, mais pour se perdre dans une mer de tristesse au grand jour de l'éternité.


II.

 À la tendresse meurtrière de Satan comparons maintenant l'apparente cruauté de Jésus-Christ. Il dit à Pierre et à tous les disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. C'est une affaire de vie ou de mort ; donnez votre coeur et suivez Jésus-Christ, ou restez où vous êtes, et ne dites pas que vous êtes chrétiens.
Il faut dire oui ou non, quand Jésus-Christ vous réclame.
Est-il mort pour vous oui ou non ?
Que s'il est mort pour nous, c'est pour que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et qui est ressuscité pour eux.

Vous ne pouvez nier que cela ne soit juste, mais vous trouvez aussi que cela est terrible. « Quoi ! vous écriez-vous, n'avoir plus de vie qui nous soit propre, ne plus pouvoir aller où l'on veut et comme l'on veut ! Avec de pareilles conditions, comment Jésus-Christ trouve-t-il des disciples ? » II en trouve pourtant, et il veut que vous soyez du nombre. Appelez et interrogez un de ceux qui ont rompu avec Satan et qui se sont attachés au Sauveur. Qu'il soit riche ou pauvre des biens de ce monde, heureux ou malheureux selon l'opinion des hommes, il vous dira : « Goûtez et voyez, au lieu de rester loin et de vous lamenter. »

Si Jésus-Christ est si exigeant, c'est qu'il est fort de sa cause, qu'il a d'abondantes compensations à donner. C'est lui qui a soutenu, fortifié et même réjoui les apôtres dans leur lutte contre le monde païen, les martyrs au milieu des flammes, les réformateurs dans un siècle idolâtre, les Madiaï dans leur prison d'Italie, et tous ceux qui, avant eux, ont choisi d'être affligés avec le peuple de Dieu plutôt que de jouir pour un peu de temps des délices du péché. Ah ! quand Jésus dit à une âme : Renonce à toi-même, suis-moi, porte ma croix, ce n'est pas pour la laisser dépouillée et nue ; c'est pour l'unir à lui-même et pour lui ouvrir son propre trésor. Il a en plénitude le pouvoir qui soutient, la rémunération qui rend tout facile. Ce ne sont pas des biens qui nous sont offerts, c'est Jésus lui-même qui veut se donner à nous dans la puissance d'une vie qui ne doit point finir. Sans lui, le ciel n'est plus le ciel ; avec lui, l'enfer ne serait plus l'enfer. Il y a des hommes qui, pour ramasser un peu d'or, vont jusqu'aux rives lointaines de la Californie ; d'autres sacrifient leur sommeil pour obtenir une gloire qui est comme la fleur de l'herbe ; et quand nous pouvons avoir Celui en qui Dieu a voulu réunir toutes choses, nous tremblerions, nous hésiterions ? La cruauté n'est point du côté de Jésus, c'est nous qui sommes cruels envers nous-mêmes en donnant à Satan des armes contre nous. L'oeuvre de Jésus est une oeuvre d'affranchissement. Vous abandonnez ce qui est corruptible, pour recevoir de lui ce qui est incorruptible ; vous vous dépouillez de ce qui vous ruine, mais pour revêtir la vie, pure et abondante, telle qu'elle est en Dieu. Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme, ou que donnerait l'homme en échange de son âme ? Si, vous obstinant à ne pas comprendre les choses qui sont de Dieu, vous n'avez d'intelligence que pour celles qui sont des hommes, sous l'apparence d'un gain, vous ferez une irréparable perte.

C'est là où vous mènera la fausse tendresse de Satan. Donnez-vous à Jésus et il vous consolera de toutes vos ruines, il rendra votre désert semblable à Éden, et votre solitude aux jardins de l'Éternel : éprouvez-le, et voyez s'il ne vous ouvre pas les canaux des cieux et s'il n'épuise pas sur vous la bénédiction, en sorte que vous n'y pourrez suffire.

Pierre en fit plus tard l'expérience. La croix de son Maître lui apprit à ne rien regretter de ce qu'il avait abandonné. Après avoir assis sa maison sur le roc, il devint lui-même une colonne de l'édifice. C'est à l'abri de la croix qu'on peut dire : Retire-toi de moi, Satan, car j'ai vaincu par le sang de l'Agneau et par la Parole à laquelle je rends témoignage. Alors rien n'est dur, rien n'est pénible, parce que le coeur est gagné, et que l'on n'agit plus par contrainte, mais par entraînement.
Le renoncement prend un autre nom, et la vie un autre caractère. On marche dans des liens d'amour, les commandements ne sont plus pénibles. Force et joie, biens permanents et justice sont le partage du petit troupeau que le Seigneur de gloire a marqué de son sceau.

Avancez avec courage, vous qui avez vaincu le Malin ; Celui qui est en vous est plus fort que celui qui est dans le monde. Qu'il en tombe mille à vos côtés et dix mille à votre droite ; la destruction n'approchera point de vous. Jérusalem est environnée de montagnes, et l'Éternel est autour de son peuple à toujours et à perpétuité.


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