Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



RAPPORT DES DISCOURS AVEC LES SENTIMENTS DU COEUR,
ou
SERMON
Sur le Ps. XIX. v. 15.


Guillaume Laget
Pasteur de l'Église de Genève
 1779
***********

 Sur ces paroles de l'Évangile selon St. Matthieu Chap. XII. v. 34.

C'est de l'abondance du coeur que la bouche parle.

Mes Frères,
Dans les maladie du corps, l'habileté des Médecins consiste à savoir reconnaître le principe du mal et à le détruire. Il en est de même dans la cure plus importante et plus difficile des maladies de l'âme, des passions et des vices. Comme elles ont leur siège dans le coeur, c'est-là qu'il faut les attaquer : Méthode approuvée par la raison, et consacrée par le DOCTEUR CÉLESTE. Nous en avons un exemple dans notre texte. Les Pharisiens accusèrent ce Divin Sauveur d'employer les détestables secrets d'une magie infernale pour opérer des guérisons miraculeuses.
Imputation atroce dictée par une fureur aveugle, par une infâme jalousie ! Comment le Sauveur, répond-il à leur calomnie ? En leur découvrant la source impure d'où partaient de tels blasphèmes, la malignité de leurs coeurs. Race de vipères, leur dit-il, (et il fallait que leur crime fût bien énorme pour arracher une si terrible censure de la bouche de L'AGNEAU DE DIEU) Race de vipères, étant aussi méchants que vous êtes, comment pourriez-vous dire quelque chose de bon ? Car, c'est de l'abondance du coeur, que la bouche parle. (v. 33.)

Cela veut dire en général, que les discours que l'on profère tiennent de la nature des sentiments dont le coeur est animé. Si l'on à des sentiments de vertu ou de piété profondément enracinés dans l'âme, si le caractère essentiel du coeur est véritablement bon, alors nos discours sont dictés par la vérité, la modération, la bonté, la sagesse et la pureté. L'homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur. (v. 32) Si au contraire l'âme est corrompue par des passions vicieuses, il n'est pas possible qu'elles ne se manifestent au dehors, par l'impiété, la grossièreté, le libertinage des paroles : Un méchant homme tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. (v. 32)

En un mot, cette maxime de l'abondance du coeur la bouche parle, désigne l'ascendant de l'empire des sentiments de notre âme, sur les pensées de notre esprit et sur les discours de notre langue.
Je ferai quelques réflexions pour éclaircir cette vérité dans le dessein de m'arrêter ensuite principalement sur les grandes conséquences qui en résultent. Que les paroles de ma bouche, et que la méditation de mon coeur te soient agréables, o Éternel, mon rocher et mon Rédempteur ! (Ps. XIX. 15.)

PREMIÈRE PARTIE
Trois réflexions préliminaires.

Avant que d'entrer dans la preuve de la maxime que nous avons en main, nous faisons ces trois réflexions abrégées ;

La 1re. qu'on ne saurait disconvenir, c'est que les actions de l'homme sont une meilleure indication de ses sentiments que ses discours. Jésus-christ le déclare : on reconnaît l'arbre à son fruit.
Mais il arrive aussi fort souvent que l'on découvre ce que l'on est par les discours que l'on tient : Et même cette indication du caractère de notre coeur est plus fréquente et plus marquée que celle des actions.
Elle est plus fréquente, parce que nous avons des occasions continuelles d'exprimer nos sentiments sur toutes les actions de la vie humaine, quoique nous ne soyons pas en situation de les faire.
Elle est plus marquée, en ce que nos actions, dont la plupart sont équivoques, ne peuvent être expliquées et caractérisées aux yeux des hommes, qu'au moyen des paroles dont nous les accompagnons.

2°. Observons ensuite, que si nos paroles servent à manifester les dispositions vicieuses de notre âme, elles peuvent servir aussi à découvrir le mérite et la vertu. Quoiqu'un homme de bien évite toujours de faire un fastueux étalage de ses bonnes qualités, néanmoins les excellents sentiments qui l'animent conduisent ses entretiens, et la retenue de sa modestie, loin d'empêcher qu'on ne distingue ses vertus, ne fait qu'en relever le prix, comme les ombres d'un tableau donnent plus d'éclat aux couleurs. Mais l'intention de Jésus-Christ dans notre texte ne regardant que les vices de l'âme en tant qu'ils se montrent par les discours, nous nous en tiendrons précisément à cette seule idée.

3°. Il importe enfin d'avertir, que la maxime de notre texte ne doit pas être entendue à la rigueur. Il serait bien à souhaiter que les paroles exprimassent toujours sincèrement les véritables dispositions de l'âme. Elles en seraient alors le fidèle interprète et nous montreraient chacun des hommes dans sa face naturelle. 

On ne serait plus exposé à se tromper, comme on le fait si souvent, sur le caractère des personnes avec qui l'on est en commerce : Et en se connaissant à fond les uns les autres, on formerait des liaisons solides, on trouverait des amis sûrs ; et quelles douceurs, n'en découleraient point dans la vie ! 

On saurait à quoi s'en tenir avec ces gens dont tout le mérite consiste dans l'extérieur ; avec ceux qui ont une douceur d'emprunt, une modestie affectée, une sagesse contrefaite, un maintien angélique, sous lequel se trouve quelquefois une âme perfide et criminelle ; avec ceux qui viennent à nous en habits de brebis et qui sont loups ravissants (ravisseurs) (Matth. VII. 15) ; avec ceux qui prennent la voix de Jacob, et qui sont les mains d'Esaü (Gen. XXVII. 22).

Mais, hélas ! s'il est des masques pour le visage, il en est aussi pour le déguisement du caractère. Les hypocrites disent fort rarement ce qu'ils pensent, et pensent encore plus rarement ce qu'ils disent. Gardez-vous de croire que leur bouche parle de l'abondance de leur coeur ; c'est précisément le contraire. Ils ne cherchent qu'à en imposer à la bonne foi par des dehors flatteurs, dés paroles insinuantes, des protestations amicales, des expressions pieuses, par des cérémonies.

Nous ne parlons point ainsi pour vous rendre soupçonneux ou défiants. Heureusement il est encore des personnes sincères dans le monde : II en est dont l'amitié réelle et solide, dont l'âme pure, incapable de tromperie, promet moins par des paroles, qu'elle ne produit par des effets : II en est dont les discours sont la vraie et vive image de leurs pensées. Grâces en soient rendues à Dieu ! Oh, que n'y en a-t-il encore un plus grand nombre ! la maxime de notre texte se trouverait fondée à tous égards ; mais elle n'est vraie que pour l'ordinaire, avec certaines exceptions. Aussi notre DIVIN SAUVEUR a-t-il eu soin de l'exprimer en des termes qui en ôtent les difficultés, et en indiquent la véritable explication.

Il ne dit pas simplement que c'est du coeur que viennent les paroles, mais il dit que c'est de l'abondance du coeur : Par où il fait entendre, que c'est principalement lorsqu'on a l'âme bien remplie et fortement agitée par quelque passion, que l'on découvre par ses discours les mouvements intérieurs qui nous animent.
Dans les violentes agitations de la colère, par exemple, dans les fureurs du jeu, dans l'acharnement d'un procès, dans l'échauffement des disputes, dans les fortes atteintes de la jalousie, dans les affaires d'intérêts considérables, et dans tous les cas imprévus où l'âme est fortement ébranlée, la langue alors prévenant la réflexion, lance ses traits et montre ce qui se passe. dans le coeur.
Et n'est-ce point aussi dans ces cas-là, que les hypocrites mêmes se décèlent ? Il est vrai qu'une seule occasion ne décide point du caractère ; mais quand nos discours sont ordinairement les mêmes dans des occasions semblables, c'est alors sûr qu'on peut dire que la langue décèle les sentiments du coeur, que de l'abondance du coeur la bouche parle. Il faut le prouver maintenant.

SECONDE PARTIE.

Éclaircissement et preuve de cette maxime
I ère. Réflexion.

Pour peu qu'on fasse attention à la manière dont nous sommes formés, on verra que Dieu notre Créateur, à mis une correspondance naturelle entre le coeur et l'esprit, c'est-à-dire entre nos sentiments et nos pensées, et par conséquent entre nos pensées et nos paroles.

Notre âme ne saurait recevoir aucune impression soit d'amour ou de haine, soit de plaisir ou de douleur, soit de crainte ou d'espérance, soit de vice ou de vertu, sans avoir en même temps des idées qui répondent à ces impressions. Et ces idées ne peuvent guère se renfermer dans l'esprit ; elles se montrent et sur les traits du visage, et plus souvent par les discours que l'on tient.
Non seulement on ne peut parler d'autre chose que de ce dont on a le coeur rempli, mais encore, on ne peut presque pas s'empêcher d'en parler. Nous aimons à avoir, ou des admirateurs de nos sentiments louables, ou des complices de nos méchancetés.

Il semble que l'on se mette à son aise et qu'on se soulage par la communication qu'on en fait.
Dans les uns, c'est l'amour-propre qui en leur donnant une haute idée d'eux-mêmes et de leur façon de penser, les porte à faire parade ouvertement de leurs goûts et de leurs maximes.
Dans d'autres, c'est une certaine légèreté, un babil indiscret qui les trahit et les montre à un plus grand jour qu'il ne faudrait pour leur réputation. Très souvent, c'est le besoin où l'on est d'avoir des conseils, des protections, des secours, qui fait qu'on expose avec franchise l'état naturel de son coeur.

Je demande par exemple, comment il serait possible que cet homme livré à ses sens, esclave des voluptés, n'indiquât point par ses discours la passion qui le domine ? Eh ! il l'indique même par son silence. Parlez lui de quelque sujet grave et sérieux ; l'ennui se peindra d'abord sur son attitude et sur ses traits. Voulez-vous en tirer un aveu plus formel ? Ramenez-le au chapitre des plaisirs exaltez-en les prétendues douceurs. Oh c'est alors que vous lui rendrez la parole et la gaieté, et que par les éloges qu'il fera du libertinage, il passera d'abord condamnation sur lui-même. 

Le coeur de l'homme, son caractère, c'est l'homme même tel qu'il est essentiellement, qu'il pense et qu'il raisonne ; les organes de la parole ne sont que des instruments de service pour développer ce qu'il a dans l'âme. Or, comme il ne peut sortir d'une fontaine d'eau douce une eau salée, et comme un cep de vigne ne produit pas des figues (Jacq. III. 1-12.), mais qu'au contraire chaque arbre pousse son jet, ses fruits et ses feuilles, suivant le suc qu'il tire de ses racines, de même les hommes font connaître l'intérieur de leur caractère par la nature de leurs discours. C'est ainsi qu'en vertu de la dépendance réciproque des organes du corps humain et de son âme, la bouche parle de l'abondance du coeur.

II e. Réflexion.

Je dis encore que nous sommes intéressés à le faire et que cela devient comme indispensable, vu l'état où nous sommes dans la société.

Nous n'avons point d'autre voie de communication que la parole. C'est par elle que nous gagnons la confiance de nos semblables et que nous les intéressons à notre conservation ; c'est par elle que nous lions des commerces et des attachements, c'est par elle que nous instruisons les autres de nos désirs, de nos craintes et de nos vues, c'est par elle que nous tirons utilité de nos emplois et de nos professions ; c'est par elle en un mot, que nous sollicitons le crédit des puissants, la prudence des sages, l'opulence des riches et la bienveillance de tous les hommes.
Je ne parle point de ces confidences d'ami, par lesquelles on ouvre son coeur à des personnes dont la discrétion, la fidélité, l'affection nous sont connues.
Je ne parle point non plus, de ces confessions pieuses que la Religion d'accord avec la conscience, nous oblige de faire quelquefois pour consulter sur notre état des personnes éclairées.
Mais nous disons que dans l'état commun des choses, à cause du commerce journalier que nous avons avec nos semblables, à cause de la nécessité où nous sommes de recourir à eux en mille occasions, nous ne saurions faire autrement que de découvrir ce que nous avons dans le coeur : Et ce n'est qu'en parlant alors sans déguisement que nous en tirerons des lumières satisfaisantes et des secours effectifs.

Le voilà ce noeud admirable que le CRÉATEUR suprême a tissé de sa main pour nous unir fraternellement au moyen de la parole, et par des retours continuels de bons offices réciproques.

La voilà cette douce et heureuse communication des coeurs, qui fait le charme de la société et qui devient même toujours, plus, heureuse à proportion de ce que nous y mettons plus de sincérité dans l'ouverture de nos sentiments. Je ne sais comment il arrive très souvent que sans aucune nécessité apparente, malgré nous et presque à notre insu, notre bouche parle de l'abondance de notre coeur.

III e. Réflexion.

C'est qu'en effet il est un grand nombre d'occasion où nous ne sommes plus les maîtres de retenir ce que nous ressentons au fond de l'âme ; et cette réflexion, Chrétiens, mérite ... une attention particulière. Développons la soigneusement.

II faut le dire dans l'amertume de notre âme et à la honte de la nature humaine : Nous sommes presque tous dominés, dirai-je tyrannisés, par quelques penchant vicieux qui influe généralement sur toutes nos démarches. Où sont ceux qui ont, ou assez de modération pour réprimer à propos les accès de leur passion, ou assez de vertu pour la vaincre, ou assez de fourberie pour la bien cacher ?
Toujours elle transpire par quelque endroit, souvent en pure perte, mais en indiquant à un oeil attentif le caractère habituel, ou du moins l'état présent du coeur. Surtout lorsqu'il est des moments, et il en est beaucoup de ces moments-là, où l'on ne se possède point assez soi-même pour éviter de se faire connaître.

Tels sont les cas où la passion est vivement intéressée ; soit qu'elle trouve à se satisfaire avantageusement, alors elle éclate en discours de contentement ou de joie ; soit qu'elle rencontre des obstacles ou des travers, alors elle s'exhale en plaintes ou en injures ; soit qu'un concurrent habile déconcerte nos vues, ou qu'un censeur hardi nous adresse des réprimandes. Avec qu'elle vivacité n'exprime-t-on pas son impatience et son chagrin ?
Il se forme alors dans notre âme une abondance, un bouillonnement d'idées, une telle fermentation de mouvements, qu'elle ne peut plus les contenir, et qu'ils se répandent sans notre volonté et contre nos intérêts.
De là vint l'amertume des réflexions qui succèdent aux emportements où l'on s'est livré. Lorsqu'on médite, à tête reposée, sur les discours imprudents qu'on a tenus, et sur la connaissance peu favorable qu'on a donné de soi-même, on se reproche une indiscrète témérité.
Notre bouche a parlé de l'abondance de notre coeur, et maintenant : notre coeur est blessé de l'intempérance de notre bouche.

J'avoue qu'il est certaines passions qui cherchent avec grand soin le silence et l'obscurité, parce qu'elles portent avec elles une note d'infamie qui les rend souverainement odieuses ; comme sont l'avarice, l'envie et la malignité ; eh, plût à DIEU qu'elles ne se manifestassent jamais ! Cependant, si l'on y prend garde, ces mêmes passions, quelque intérêt qu'elles aient à n'être point connues, se trahissent quelquefois par les efforts mêmes qu'elles font pour se cacher.

L'avare, s'il peut s'arracher à lui-même quelque libéralité, s'y porte avec un certain air de contrainte et de certaines paroles qui démentent le plaisir qu'il témoigne en les faisant et qui découvrent sa passion dans le temps même qu'il parait y renoncer.

L'envieux, ce ridicule ennemi du bonheur d'autrui, qui va puiser sa propre misère dans la prospérité de ses frères, qui trouve sa pauvreté dans leur opulence, sa bassesse dans leur élévation, et ses peines dans leurs plaisirs ; l'envieux, qui voudrait se celer à lui-même l'indigne passion dont il est rongé, ne la découvre-t-il pas aux autres par son attention à épier et à éplucher les endroits fâcheux qui peuvent altérer la félicité de son prochain, à répandre son fiel sur leurs succès, et à les décrier de tout son pouvoir ?
Mais, que n'aurais-je point à dire de la malignité de ce monstre diabolique, vomi du sein des abîmes infernaux, digne seulement du Prince des ténèbres, qui fut meurtrier et calomniateur dès le commencement !

Affreuse malignité, qui, prenant les dehors du zèle et les couleurs de la franchise, marchant par des souterrains inconnus, va frapper de côté et d'autre des coups funestes à l'honneur et à la fortune des autres hommes, empoisonnant leurs actions de son noir venin, travaillant sourdement à leur ruine, tirant sa joie des maux qu'elle produit, aigrissant et élargissant les plaies des malheureux, se nourrissant des pleurs et de la désolation des tristes victimes qu'elle immole à sa fureur ! 

C'était le cas des Pharisiens ; et c'est ce qui donne lieu à JÉSUS-CHRIST de prononcer la maxime de notre texte. Il apercevait leur malignité dans l'insolence de leurs discours et ce que leur bouche avait annoncé du caractère de leur coeur ; fut bientôt amplement confirmé par les horribles procédés qu'ils tinrent contre te SAUVEUR.

Et n'est-ce point aux mêmes traits que l'on peut distinguer aujourd'hui ceux qui les imitent dans leur dépravation ? Ils ont beau machiner mille artifices pour déguiser la malignité qui les anime, elle perce, elle se fait jour à travers les beaux semblants qu'ils affectent. Ces coups de langue mordante lâchés contre le prochain, cette ardeur à publier et à grossir les taches qu'ils ont eu découvertes ou imaginées, cet acharnement avec lequel ils attaquent l'innocence même, voilà les indices clairs de leurs passions et les fondements du mépris et de l'horreur qu'ils ne manquent pas de s'attirer.

Heureuse, oh heureuse la société qui ne nourrit point de tels monstres, mais une telle société ne se trouve guère que dans le Ciel !

IVe. Réflexion.

Je n'ajoute plus qu'une réflexion pour achever l'éclaircissement de la maxime que nous avons en main : C'est qu'il y a plusieurs vices qui sont de nature à ne pouvoir demeurer enfermés dans le coeur, qui font nécessités à se montrer par les discours.

La médisance est sans contredit de cette espèce. Elle consiste essentiellement à parler aux dépens de la réputation du prochain. Je sais que personne ne veut passer pour médisant, et que souvent ceux qui sont le plus coupables de ce péché, l'attribuent à d'autres qui en sont moins coupables qu'eux. Je sais que pour en éviter le blâme, la plupart des médisants prennent des tours ingénieux, afin de glisser leurs mauvais discours sous la couverture de la louange ou de l'ironie, ou d'une faillie d'esprit, ou d'une fausse et meurtrière compassion, ou d'un prétendu désir de corriger, ou d'un avis charitable en apparence, ou d'une infinité d'autres détours malignement imaginés pour rendre moins suspects et en même temps plus efficaces les traits qu'ils lancent contre les objets de leur médisance.
N'importe, ils sont connus même par leurs propres déguisements.

Tous ces discours amenés de loin et fardés en mille manières, sont des finesses triviales et surannées, qui, loin d'être des leurres pour ceux qui les entendent, ne font qu'indiquer plus sûrement le caractère de ceux qui les prononcent. Ils sont si peu étrangers à la médisance, qu'ils entrent même dans la définition qu'on en fait.
Qu'est-ce donc que vous gagnez à parler mal de votre prochain ?
Prenez-y garde, vous ne réussissez en effet qu'à vous faire connaître pour un médisant : Et par là votre médisance vous devient plus funeste à vous-même, qu'elle ne l'est à ceux que vous voulez noircir.

Rarement vous nous persuadez de toutes les choses que vous débitez contre le prochain, mais vous nous persuadez toujours clairement de l'indigne plaisir que vous prenez à le déchirer. Ainsi, par un contrecoup fort naturel, ces traits de médisance que vous destiniez contre les autres, ne les blessent que légèrement, et retombent avec plus de force sur votre tête. C'est agir parfaitement à fins contraires.

J'en dis autant de la calomnie et de tous les autres vices de la langue, qui certainement font parler la bouche conformément aux vices du coeur et montrent par conséquent le coeur tel qu'il est foncièrement. Mais, indépendamment de cela, à quelle marque reconnaît-on un esprit léger et indiscret ? N'est-ce pas au moyen d'un babil continuel et peu suivi ?
Qu'est-ce qui dénote la vanité et l'ostentation ? Ne sont-ce pas des discours éternellement relatifs à soi-même, et toujours empressés à représenter l'idée ou le mérite de celui qui parle ?

Comment découvre-t-on la flatterie et le désir de recevoir des louanges ? N'est-ce point aux louanges mêmes qu'on prodigue aux autres à tout propos, et sans aucun sujet légitime ?
De quel art se servent ceux qui veulent séduire l'innocence ? N'abusent-ils pas du talent de la parole pour amener à leurs vues criminelles des personnes faibles et peu circonspectes ?

Qu'est-ce qui annonce les débauchés, les libertins, et les impies ? C'est la honteuse indécence de leurs obscénités, la profane audace de leurs railleries, la folle témérité de leurs décisions. Oui, la plupart des pécheurs n'ont guère de pire ennemi que leur langue, qui les trahit et les dénonce à chaque instant, qui les expose ainsi à l'indignation de tout le monde. Considérez tous les pernicieux effets que la langue produit, non seulement contre le bonheur de la société, mais contre l'intérêt même de ceux qui en abusent, et vous ne serez pas surpris d'entendre dire à un Apôtre, que la langue est un feu et un monde d'Iniquité ; qu'elle est placée entre nos membres d'une telle manière qu'elle souille tout le corps et enflamme tout le cours de notre vie, étant elle-même enflammée du feu de la géhenne ; que les hommes qui ont dompté les bêtes féroces ne sauraient dompter les excès de la langue (Jacq. III. 6-7).
D'où résulte évidemment cette vérité, que la langue indomptable dans ses égarements, ne découvre que trop les taches de notre âme, et que c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle.

Mais, mes Frères, tournons maintenant toute notre attention sur les grandes conséquences qui découlent de cette vérité.

I ère CONSÉQUENCE.

Nous devons d'abord faire usage de la maxime de notre texte, et de l'explication que nous lui avons donnée, pour interpréter plusieurs difficultés qui se trouvent dans le discours de JÉSUS-CHRIST, dont cette maxime fait partie. Elle en est effectivement la véritable clef.

On est surpris que ce divin SAUVEUR prononce un foudroyant anathème, une irrémissible condamnation contre le blasphème des Pharisiens quoiqu'il eût déclaré que tous les crimes seraient pardonnés au moyen de là repentance.
C'est, mes Frères, que l'horrible blasphème qu'avaient proféré les ennemis du Sauveur, avait ceci de particulier, qu'il partait d'un coeur totalement gâté, d'une invétérée et incurable malignité, d'un fond de dépravation volontairement et incorrigiblement obstinée dans la fausseté de ses principes, et dans la perversité de ses sentiments.

On est surpris d'entendre cette sentence par laquelle JÉSUS-CHRIST range au nombre de ses adversaires ceux qui ne se déclarent pas hautement en sa faveur ; Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi. (Matt. XII. 30.)
C'est que la tiède et molle indifférence que certaines gens lui témoignaient, venait d'une âme sensuelle, intéressée et attachée aux biens de la terre ; disposition absolument contraire à l'esprit de l'Évangile.

On est surpris de cette déclaration qu'au jour du jugement les hommes rendront compte de toutes les paroles vaines qu'ils auront dites (Matt. XII. 36.).

Quoi donc ? Pour des paroles vaines et oiseuses serons-nous appelés en jugement ? Quelle sévérité, quelle rigueur ! C'est que de pareils discours, quand on s'en fait une habitude, marquent le vuide (vide) qu'il y a dans le coeur, le manque de sentiments chrétiens et vertueux qui devaient le remplir, et qu'ainsi, pour l'ordinaire, ils sont mêlés de pensées mauvaises, ou injurieuses à l'honneur de nos frères.

Enfin, on ne voit pas d'abord, pourquoi le Sauveur ajoute, par vos paroles vous serez justifiés, et par vos paroles vous serez condamnés (Matt. XII. 36.).
Ne semble-t-il pas, au contraire, plus équitable, que ce soient nos actions seules qui décident de notre sort éternel ? C'est que des paroles vicieuses sont l'indice ou plutôt l'effet d'un coeur corrompu, d'un mauvais caractère, et de sentiments profanes ; c'est que de l'abondance du coeur la bouche parle.

IIe. CONSÉQUENCE.

Il est donc d'une plus grande importance qui l'on pense, d'avoir une extrême attention à ce que l'on dit : Autre conséquence bien naturelle.

La plupart des jeunes gens, surtout la jeunesse légère dans ses sentiments, n'exprime que trop cette légèreté par ses discours. On s'évapore aisément en de vaines et frivoles expressions ; on parle, pour ainsi dire, uniquement pour parler ; que dis-je ? c'est souvent le moindre défaut de pareils discours que d'être frivoles.
Hélas ! ils ne sont que trop souvent dangereux et préjudiciables ! Préjudiciables à ceux qui les profèrent, en ce qu'ils montrent le peu de solidité de leur esprit, et le mauvais état de leur coeur ; dangereux à ceux qui les entendent, par les idées fausses et par les sentiments peu honnêtes qu'ils leur inspirent.

Si l'on pouvait une fois bien se convaincre que notre réputation, notre honneur dépendent en grande partie de nos paroles ;
-
que ce sont nos paroles qui quelquefois caractérisent nos actions, en indiquant le principe d'où elles partent ;
- que c'est souvent par nos discours que l'on décide de notre caractère ;
- que c'est ce qui nous gagne l'estime ou nous attire le mépris de ceux avec qui nous vivons.

Si l'on réfléchissait bien sur les suites malheureuses que peuvent avoir de simples mots que nous lâchons avec tant de facilité ; sur l'influence que ces mots ont ordinairement sur le repos des particuliers, des familles, des états mêmes et combien il importe de ne rien hasarder qui puisse porter coup au bonheur d'autrui, ah ! sans doute, on serait plus réservé dans les discours que l'on tient ; on mettrait un frein à sa langue pour en prévenir l'indiscrétion ; on ne parlerait qu'après avoir pensé et réfléchi, au lieu de ne commencer à réfléchir qu'après avoir fini de parler. Et par ces sages précautions, bon Dieu ! que d'écarts funestes n'éviterait-on point ! Que de querelles supprimées ; que de procès anéantis, que de paix et d'union dans la société ! quel empire (autorité, maîtrise) n'acquerrait-on pas sur soi-même ! Et à quel degré de perfection ne pourrait-on pas s'élever ? St. Jacques avait bien raison de le dire ; Si quelqu'un ne pèche point en paroles, c'est un homme parfait, il peut même tenir tout son corps en bride (Jacq. III. v. 2.).

IIIe. CONSÉQUENCE.

Et delà je conclus encore, qu'il n'est point de meilleure méthode pour corriger les hommes de leurs défauts, particulièrement des défauts de la langue, que de travailler sur le coeur, en lui inspirant les sentiments de la vertu, la crainte d'un Dieu fort et puissant, le respect de ses lois et la terreur de ses jugements.

Qu'on fasse tant qu'on voudra des portraits vrais, énergiques des dérèglements du vice ; qu'on en développe tous les artifices, les ressorts et les manoeuvres, qu'on en peigne l'énormité des plus noires couleurs ; c'est beaucoup, mais ce n'est pas assez.

Tout le mal vient du coeur ; c'est-là, oui, c'est-là qu'est la racine, la gangrène et le poison. Il faut aller à la source ; il faut attaquer le vice dans son retranchement ; il faut l'extirper et l'exterminer dans son principe ; il faut transplanter à la place les dispositions opposées de la piété.

Vous donc, jureurs et blasphémateurs du nom de Dieu, (Eh ! plût à Dieu qu'il n'y en eût aucun dans cette Église !) et vous qui salissez votre bouche par des mots infâmes ; et vous que des accès de colère emportent à mille travers ; et vous, enfin, qui déchirez impitoyablement l'honneur de vos frères ; ah, vous nous faites bien connaître le déplorable état de votre âme !
Comment vous guérirez-vous de ces fatales habitudes, qui vous déshonorent et qui vous perdent en même temps ?
Vous en guérirez, en étudiant mieux que vous ne le faites la sainte Religion que Dieu vous à donnée ; en vous nourrissant de ses salutaires leçons, en vous pénétrant de l'idée et de la présence auguste d'un Dieu juste et redoutable qui vous voit et qui vous entend, qui à horreur de vos discours, qui vous en demandera compte.

Et vous, Chrétiens, qui, sans doute, ne portez pas l'abus de la parole à des excès si honteux, mais qui, par des discours peu mesurés, par des conversations toutes mondaines, dirigées par un goût profane ou par l'esprit de bagatelle et de volupté, avez oublié le légitime usage de la langue, pensez a l'idée méprisable que vous donnez par là du fond de votre coeur.
C'est de l'abondance de ses ridicules sentiments que sortent tous ces abus.

Certainement ce n'est pas de l'abondance de ses bonnes dispositions et de ses lumières : Ce n'est pas de l'abondance de l'esprit que viennent ces riens que vous colorez du nom d'amusement ; c'est plutôt de ses vuides (vides) et de sa stérilité.
Si votre âme était bien cultivée et bien remplie des instructions de la sagesse, vos discours s'en ressentiraient, et vous sauriez joindre, quand il le faut, l'utilité au plaisir ; union qui seule peut faire l'assaisonnement de nos entretiens par le sel et la grâce qu'elle y répand tout à la fois.

Oh, mes Frères, nous sommes chrétiens. Voilà notre vocation ; voilà la pensée qui doit nous occuper ; ne la perdons jamais de vue, et ne dissipons pas en de frivoles plaisanteries le précieux temps qui nous est donné pour la sanctification du coeur et pour l'acquisition du salut ; et si notre bouche parle, que ce soit de l'abondance de nos vertus.

IVe. CONSÉQUENCE.

Après tout, mes chers Frères, si malheureusement pour nous, une passion favorite s'est glissée et enracinée dans notre âme, concevez, je vous prie, combien cette passion venant à se manifester par nos discours, donnera d'ascendant et de supériorité sur nous à tous ceux qui la connaîtront.

C'est une quatrième conséquence de la maxime que nous avons en main : Et c'est aussi ce qui démontre à quel danger on s'expose en contractant quelque penchant criminel. Nous l'avons prouvé ; ce penchant sera bientôt découvert, notre propre langue nous trahira ; et dès-lors, cette foule de spectateurs curieux qui nous environnent, bien instruits des endroits faibles de notre coeur, informés, pour ainsi dire de la première main et par nos propres aveux, trouveront dans cette connaissance, et des raisons de nous mépriser ; et des occasions de nous surprendre ; et des tentations à nous offrir ; et des sujets de nous satiriser ; et des facilités continuelles à nous gouverner selon leurs vues ; et des moyens presque infaillibles d'expliquer toutes nos actions, d'en approfondir les motifs, d'interpréter nos paroles, de deviner même nos pensées en les rapportant à la passion qui nous domine.
Car, enfin, qui est-ce qui peut ignorer que dès que nous sommes esclaves de quelque habitude, nous parlons et nous agissons toujours d'après les sentiments qu'elle nous donne, et qu'ainsi les yeux de tout le monde sont éclairés sur nos défauts ?
Peut-être, hélas ! peut-être aurons-nous la fatale adresse de nous les dissimuler à nous-mêmes, et de les embellir dans notre imagination ; mais c'est ce qui nous donnera un nouveau degré de ridicule, et les autres hommes qui nous verront d'un air moins complaisant et moins partial, ne prendront point le change sur notre état ; ils formeront un jugement décisif.

Vous êtes surpris qu'on ait avec vous tel ou tel procédé qui vous parait injuste ? Peut-être ne l'est-il point, et que les autres vous connaissent mieux que vous ne vous connaissez vous-même.
Que dis-je, peut-être ?
Oh, la chose n'est que trop claire et trop bien démontrée par mille exemples ! Je n'en citerai qu'un, seul, mais il est bien marqué.
Qui est-ce qui se connaît moins qu'un orgueilleux ?
Et cependant qui est-ce qui est mieux connu de tout le monde ?
Pendant qu'il se dénonce au public par le faste et l'arrogance de ses manières et de ses discours, pendant que les yeux mêmes les moins clairvoyants aperçoivent l'enflure de son âme, lui seul s'applaudit à lui-même, il se flatte et s'encense dans l'enivrement de ses pensées, parle de l'orgueil comme d'un défaut étranger, et l'impute hardiment à quiconque ne défère pas à son sentiment !

Et voilà, voilà, Chrétiens, le malheur de tout homme qui est dominé par une passion criminelle. Reconnu bientôt pour ce qu'il est, il devient la risée des autres hommes, et quelquefois même de ses semblables. À cet égard, certainement, le pécheur fait une oeuvre qui le trompe (Prov. I. 18.), puisque de l'abondance de son coeur sa bouche parle, et découvre ses faiblesses.

V e. Et DERNIÈRE CONSÉQUENCE.

Enfin, et c'est ici notre dernière et principale conséquence ; vous la prévenez, sans doute, par vos réflexions ; mais plût à Dieu que je puisse la graver et l'imprimer profondément dans vos esprits et dans vos coeurs ! c'est que, tous tant que nous sommes, si nous sommes chrétiens, si nous voulons garder notre langue du mal, si nous avons sincèrement à coeur notre salut, notre principale attention doit être de purifier notre âme, de l'enrichir et de l'orner des saintes dispositions de la vertu. L'homme de bien tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur (Matt. XII. 35.).

Ah, sans doute, si le coeur est bien réglé, notre vie entière s'en ressentira, nos moeurs seront pures et nos discours édifiants. L'excellent trésor que celui-là ! trésor d'un riche revenu, trésor abondant et inépuisable, trésor à l'abri de tout malheur, trésor qui se conserve dans l'éternité : c'est la seule richesse du chrétien, la seule source de sa gloire, et le seul fondement de ses espérances.

Acquérons le premièrement ce divin trésor, et tous les autres biens en découleront avec abondance. Il s'agit ici de tout ce que nous avons au monde de plus précieux, car il s'agit d'une éternelle félicité. Au nom de Dieu, ne nous séduisons pas nous-mêmes par de vains raisonnements. 

Je suppose que nous puissions cacher aux hommes par des discours imposants la dépravation de notre coeur ; mais comment la cacherons-nous à ce Dieu saint et juste dont les regards perçants vont jusqu'au fond de l'âme, en pénètrent les plis et les replis, en dévoilent les déguisements, en démêlent les obliquités (les travers), en éventent les ruses ?

Qu'a-t-il besoin de nous connaître au moyen de nos paroles, lui qui nous connaît intimement par la vue immédiate de nos plus secrètes pensées et de nos sentiments les plus couverts, lui qui arrache à l'hypocrite le masque dont il prétendait se couvrir ; lui qui est le scrutateur des coeurs et des reins, qui sonde les intentions, qui se sert des ténèbres comme de la lumière, qui saisit la pensée au moment de sa naissance, avant que la parole soit sur la langue ?
Trouverons-nous quelques artifices pour nous dérober à sa connaissance ? Mais, ces artifices mêmes tourneront à notre confusion. Lui tiendrons-nous de beaux discours et l'appellerons-nous Seigneur, Seigneur, pour en imposer à sa majesté ? Non ! il ne fera aucun cas de nos protestations, et de nos éloges ; c'est au coeur qu'il regardera ; c'est sur le caractère du coeur qu'il fondera ses décisions. Et quelles décisions, grand Dieu ! Que tes jugements, Seigneur éternel, sont redoutables ! que ton tribunal est auguste ! que ta majesté nous imprime de crainte et de vénération ! La justice et l'équité sont la base de ton trône : tes arrêts sont fondés sur la droiture, et tes sentences sur la vérité. (Ps. LXXXIX. 15. XXIX.)

Sentence sur notre destinée éternelle ; sentence sans aucun rappel ; sentence sévère et impartiale ; sentence inévitable ; sentence que notre propre conscience sera forcée d'approuver et de justifier !

Oh, quel intérêt n'avons-nous pas à nous ménager la faveur d'un Juge si intègre et si éclairé ! Ne cherchons point à nous travestir par de beaux semblants de vertu ; ne nous contentons pas de nettoyer le dehors de la coupe et du plat (Matt. XXIII. 25.) ; allons à l'essentiel, et prenons enfin du goût pour la réalité ; épurons le fond de notre coeur ; sanctifions-le, consacrons-le tout entier au service de notre Dieu, attaquons, combattons, terrassons, étouffons à jamais ces fatales passions qui sont notre honte et notre malheur.
Prenons des sentiments dignes de notre glorieuse qualité de Chrétiens, et des magnifiques espérances de notre vocation.
Ce n'est qu'en ayant le coeur pur, que nous serons admis à la vue de Dieu ! Et pour être dignes d'un si haut degré de gloire, perfectionnons notre sainteté dans la crainte de Dieu.
Disons-lui avec un Prophète : O Dieu ? lave-nous tant et plus de nos iniquités : lave-nous avec l'hysope et nous serons nets. (Ps. LI. 7)
Dieu ! crée en nous un coeur pur, et renouvelle au dedans de nous un esprit bien remis. (Ps. LI. 10).

Amen.


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