Saints en Christ
QUINZIÈME JOUR
Le Saint-Esprit
Il disait cela
de l'Esprit que devaient recevoir ceux ; qui
croient en lui ; car l'Esprit n'était
pas encore, parce que Jésus n'avait pas
encore été glorifié.
(Jean VII, 39.)
Mais le Consolateur, le
Saint-Esprit, que mon Père enverra en mon
nom, vous enseignera toutes choses.
(Jean XIV, 26.)
Dieu vous a choisis pour vous
sauver par la sanctification de l'Esprit, et par la
foi à la vérité.
(2 Thes. II, 13 ; cf.
1 Pier. 1,2.)
On a dit quelquefois que tandis que dans
l'Ancien Testament la sainteté de Dieu est
mise, d'une manière toute
particulière en lumière, dans le
Nouveau elle cède la place à la
révélation de son amour. Cette
remarque pourrait difficilement être faite si
l'on comprenait bien que l'Esprit, c'est Dieu, et
que lorsqu'il prend l'épithète de
Saint, comme étant son propre nom, c'est
afin de nous enseigner que maintenant la
sainteté de Dieu doit s'approcher plus
près de nous que jamais, et doit nous
être révélée comme le
pouvoir qui rend saint. Dans le Saint-Esprit, Dieu,
le Saint d'Israël, et Celui qui nous a
été révélé comme
le Saint de Dieu s'approchent pour que
s'accomplisse cette promesse : « Je
suis l'Éternel qui te sanctifie ».
La sainteté invisible et inaccessible de
Dieu nous a été
révélée, et a
été rapprochée de nous dans la
vie de Jésus-Christ ; tout ce qui
empêchait notre participation à cette
sainteté a été
ôté par la mort du Sauveur. Le nom de
Saint-Esprit nous enseigne que c'est l'oeuvre
spéciale de l'Esprit de nous communiquer et
de faire nôtre la sainteté.
Voyez et saisissez la signification de ceci :
l'épithète qui dans tout l'Ancien
Testament a appartenu au Dieu trois fois saint, est
maintenant appropriée à l'Esprit qui
est en nous. La sainteté de Dieu en Christ
devient sainteté en vous parce que
l'Esprit est en vous. Les mots et les
réalités divines que ces mots :
Saint et Esprit expriment, sont
maintenant inséparablement et
éternellement unis. Vous pouvez
désormais avoir autant de l'Esprit en vous
que vous désirez de sainteté, et vous
pouvez avoir autant de sainteté que vous
avez de l'Esprit.
Il y a des chrétiens qui demandent l'Esprit
parce qu'ils désirent avoir la joie, la
lumière et la force que l'Esprit apporte. Et
cependant leurs prières ne leur apportent
qu'une bien petite augmentation de
bénédictions et de puissance.
Pourquoi ? Parce qu'ils ne désirent pas
vraiment l'Esprit comme le Saint-Esprit. Sa
pureté consumant, sa lumière qui va
chercher dans les plus secrètes retraites de
l'âme ce qui y est caché, et qui y
porte la conviction de péché ;
le fait qu’il fait mourir les actions du
corps, du moi, avec sa volonté et sa
puissance propres, qu'il conduit l'âme
à la communion avec Jésus, lorsque le
Christ sacrifiait sa volonté et sa vie au
Père qui l'avait envoyé, toutes ces
choses, il semble que les chrétiens n'y
aient point songé.
Le Saint-Esprit ne peut venir en eux avec
puissance, parce qu'ils ne le reçoivent pas
comme le Saint-Esprit. Dans tel moment
donné, dans des temps de réveil par
exemple, comme ce fut le cas chez les Corinthiens
et les Galates, l'Esprit peut se manifester avec
ses dons (charismes) et son action puissante,
tandis que sa puissance sanctifiante ne se
manifeste que faiblement.
(1 Cor. XIV, 4 ;
XIII, 8 ;
III, 1-3 ;
Gal. III, 3,
15-26). Mais, à moins que la
puissance sanctifiante de l'Esprit ne soit reconnue
et acceptée, ses dons seront perdus, ne
serviront de rien.
(1 Cor. XIII, 1-3). Les dons du
Saint-Esprit nous sont communiqués comme une
préparation à la puissance de
sanctification qui doit les accompagner. Nous
devons prendre à coeur cette leçon,
c'est que nous pouvons avoir autant de l'Esprit que
nous sommes disposés à recevoir en
nous de sa sainteté. « Soyez
remplis du Saint-Esprit » doit signifier
pour nous : « Soyez pleinement
saints ».
L'inverse est également vrai. Nous ne
pouvons avoir comme mesure de sainteté en
nous que la mesure de l'Esprit que nous
possédons. Il y a des âmes qui
cherchent bien sincèrement à
être saintes ; mais au fond cela
dépend beaucoup d'elles. On les voit lire
des livres, écouter le plus attentivement
des discours ; elles font effort pour saisir
chaque pensée, et pour mettre en pratique
tous les conseils qu'elles reçoivent. Et
néanmoins, elles doivent reconnaître
qu'elles sont encore très
étrangères au vrai repos complet,
à la joie et à la puissance qui
découlent du fait de demeurer en Christ, et
par conséquent aussi à la
sainteté qui est en lui. Elles ont
cherché la sainteté plus que le
Saint-Esprit. Elles doivent encore apprendre que
même toute la sainteté qui est si
près de nous et si claire en Christ
est hors de notre portée si le
Saint-Esprit n'habite en nous et ne nous la
communique. Elles doivent encore apprendre à
demander d'être puissamment fortifiées
par le Saint-Esprit pour le développement de
l'homme intérieur
(Eph. III, 16) ; de croire en
lui comme en cette eau vive dont parle le Sauveur
(Jean IV, 14 ;
VII, 37). Elles doivent apprendre
à mettre de côté les efforts
qu'elles font avec leurs propres forces par la
pensée, par la volonté, par
l'action ; apprendre à espérer
en Dieu, à s'attendre patiemment à
lui. Par son Saint-Esprit, lui nous sanctifiera.
« Soyez saints »
signifié : « Soyez remplis de
l'Esprit ».
Si nous nous demandons de plus près comment
le Saint-Esprit rend saint, nous verrons que c'est
parce qu'il nous révèle et nous
communique la sainteté de Christ.
L'Écriture nous dit :
« Christ nous a été fait de
la part de Dieu... sanctification ». Il
s'est sanctifié lui-même pour nous,
afin que nous aussi nous soyons sanctifiés
dans la vérité. Nous avons
été sanctifiés une fois pour
toutes par l'offrande que Jésus a faite une
fois pour toutes de son corps. Nous sommes
sanctifiés en Jésus-Christ. Le Christ
vivant est tout entier un trésor de
sainteté pour l'homme. Dans sa vie sur la
terre, Jésus a changé la
sainteté divine dont il est possesseur en
monnaie courante pour cette vie humaine et
terrestre : obéissance au Père,
humilité, amour, zèle. En tant que
Dieu, Jésus, le Fils, en a une provision
suffisante pour les besoins de tout croyant.
Et cependant cette provision est tout
entière hors de notre portée si le
Saint-Esprit ne nous l'apporte et ne nous la
communique intérieurement. Mais c'est
précisément l'oeuvre en vue de
laquelle il porte ce nom divin de
Saint-Esprit : glorifier Jésus,
le Saint de Dieu en nous, et nous rendre
participants de sa sainteté. Il le fait en
nous révélant Christ, afin que nous
commencions par voir ce qui est en lui. Il le fait
en nous montrant la profonde corruption de notre
nature (Rom. VII, 14-23). Il le fait en nous
fortifiant puissamment dans la foi, pour que nous
recevions Jésus lui-même comme notre
vie. Il le fait en nous amenant à
désespérer complètement de
nous-mêmes, à nous abandonner
absolument à l'obéissance que nous
devons à Jésus notre Seigneur, et
à une confiance assurée de la foi en
la puissance de l'habitation de Christ en nous. Il
le fait en nous donnant, dans le recueillement
secret des profondeurs du coeur et de la vie
intérieure, les dispositions et les
grâces de Christ, tellement que, du centre
intime de notre vie, qui a été
renouvelé et sanctifié en Christ, la
sainteté découle et
pénètre tout jusqu'à
l'extrême circonférence. Où le
désir de la loi de Dieu, de sa
volonté pour la faire a été
éveillé et où l'homme
intérieur prend plaisir à cette loi,
là, l'Esprit de cette vie qui est en
Jésus-Christ affranchit de la loi du
péché qui est dans les membres, et il
conduit dans la glorieuse liberté des
enfants de Dieu. Comme Dieu en nous, il communique
à notre âme ce que Dieu a
préparé pour nous en Christ.
Et si nous nous demandons encore comment l'oeuvre
de ce Saint-Esprit qui nous sanctifie ainsi peut
nous être assurée, la réponse
en est bien simple et claire. II est l'Esprit de
Celui que Jésus appelle :
« Père saint ! » et
de Christ, le Saint de Dieu ; c'est du
Père et du Fils qu'il doit être
reçu par nous. « Il me montra un
fleuve d'eau vive qui sortait du trône de
Dieu et de l'Agneau ». Jésus ne
parlait-il pas du « Saint-Esprit que le
Père enverra en mon nom ? »
Et ne nous a-t-il pas enseigné à le
demander au Père ? Paul priait pour les
Éphésiens disant :
« Je fléchis les genoux devant le
Père pour qu'il veuille, selon les richesses
de sa gloire, vous donner d'être puissamment
fortifiés par son Esprit pour le
développement de l'homme
intérieur ».
(Eph. III, 16, 17).
C'est lorsque nous regardons à Dieu dans sa
sainteté, et à toutes ses
révélations depuis la création
jusqu'à nous, et que nous voyons comment
l'Esprit coule comme un fleuve d'eau vive du
trône de sa sainteté, que
l'espérance que Dieu fera agir puissamment
en nous son Esprit peut être
éveillée et fortifiée en nous.
Et quand nous voyons alors Jésus
révélant cette sainteté dans
la nature humaine, déchirant par sa mort
expiatoire le voile, afin que l'Esprit du lieu
très saint sorte, et que comme Saint-Esprit
il soit le représentant de Christ, le
rendant présent dans notre âme, alors
aussi naît en nous cette confiance : que
la foi en Jésus amènera en nous la
plénitude de l'Esprit. « Si
quelqu'un croit en moi, des fleuves d'eau vive,
comme dit l'Écriture, couleront de son
sein ». Prosternons-nous devant le
Père, au nom de Christ, son Fils ;
croyons simplement au Fils comme en Celui en
qui nous sommes agréables au Père et
par qui l'amour et les bénédictions
du Père viennent jusqu'à nous, et
nous pouvons être assurés que l'Esprit
qui est déjà en nous fera comme
Saint-Esprit son oeuvre dans notre âme avec
une puissance qui ira grandissant. Le
mystère de la sainteté est le
mystère de la Trinité ; selon
que nous fléchissons les genoux devant le
Père, croyant au Fils, le Saint-Esprit agira
en nous. Et nous comprendrons alors la vraie
signification de ce que Dieu disait à
Israël : Je suis saint ;
ainsi parle le Père :
« Soyez saints » comme mon Fils
et en lui. « Je vous sanctifie par
l'Esprit de mon Fils habitant en vous ».
Que vos âmes adorent et
s'écrient : « Saint, saint,
saint est l'Éternel des
armées ! »
Le Saint-Esprit : Toute vraie connaissance du
Père dans sa sainteté adorable et du
Fils dans sa propre sainteté,
sainteté qui doit devenir nôtre, et
toute participation à cette sainteté
dépend de la vie de l'Esprit en nous, de
notre manière de le connaître et de le
reconnaître comme habitant en nous, notre
vie. Le Saint-Esprit est au milieu de nous, en
nous ; il faut bien que nous le contristions
et que nous lui résistions. Si vous,
vous ne voulez pas lui résister,
fléchissez les genoux devant le Père
sans tarder, afin qu'il vous accorde d'être
puissamment fortifiés par son Saint-Esprit
dans l'homme intérieur. Croyez que le
Saint-Esprit, porteur pour vous de toute la
sainteté qui est en Dieu et en son Fils, est
au dedans de vous. Laissez-lui prendre la place du
moi, de ses pensées et de ses efforts.
Saint, saint, saint est
l'Éternel des armées, toute la terre
est remplie de ta gloire. Que cette gloire, ô
Dieu ! remplisse le coeur de ton enfant quand
il se prosterne devant toi ! Je viens à
toi maintenant pour me désaltérer au
fleuve d'eau vive qui sort de ton trône,
ô Dieu ! et du trône de l'Agneau.
Gloire à Dieu et à l'Agneau pour le
don ineffable dont la pensée n'aurait jamais
pu monter au coeur de l'homme, le don du
Saint-Esprit habitant dans le coeur de
l'homme !
O mon Père ! je te demande, au nom
de Jésus, d'être puissamment
fortifié par ton Esprit dans l'homme
intérieur. Enseigne-moi, je te prie,
à croire que tu me donnes cet Esprit, afin
que je l'accepte et que j'attende de lui qu'il
remplisse et qu'il conduise tout mon être.
Donne-moi de me livrer à lui, et de ne pas
continuer à vouloir, à courir,
à penser et à agir avec mes propres
forces, mais d'attendre dans une paisible confiance
et une parfaite certitude qu'il agisse en moi.
Apprends-moi ce que c'est que de n'avoir point de
confiance dans la chair et de te servir dans
l'Esprit. Enseigne-moi ce que c'est que
d'être conduit en toutes choses par le
Saint-Esprit, l'Esprit de ta sainteté.
Et accorde-moi cette grâce, ô tendre
Père ! que par lui je t'entende me
parler et te révéler à moi
avec puissance en me disant :
« Je suis saint ».
Qu'il glorifie à mes yeux et en moi
Jésus, en qui le commandement :
« Soyez saints »
s'est si merveilleusement accompli en ma faveur.
Et que le Saint-Esprit me donne l’onction et
le sceau qui me conduiront à la parfaite
assurance qu'en Lui ta promesse :
« Je vous
sanctifie » s'accomplit d'une
manière glorieuse ! Amen.
1° Il est universellement reconnu que le
Saint-Esprit n'a pas, dans l'enseignement de
l'Église ou dans la foi des fidèles,
la place d'honneur et de puissance qui lui revient
comme au Révélateur du Père et
du Fils. Cherchez à arriver à la
profonde conviction que sans le Saint-Esprit
l'enseignement le plus clair sur la
sainteté, les désirs les plus
fervents de sainteté, même les
expériences les plus bénies ne seront
que temporaires, ne produiront aucun
résultat permanent, et n'apporteront aucun
repos durable.
2° De même que le Fils parlait toujours
du Père, ainsi l'Esprit dirige toujours vers
Christ. L'âme qui s'abandonne à la
direction de l'Esprit apprendra de lui comment
Christ est notre sainteté, comment nous
pouvons toujours demeurer en Christ notre
sanctification. Que de vains efforts ont
été souvent faits sans
l'Esprit ! Selon que l'onction vous a
enseignés, demeurez en lui.
3° Dans le temple de ton coeur,
bien-aimé croyant, il y a un lieu secret, au
delà du voile, où demeure, souvent
inconnu, l'Esprit de Dieu. Prosterne-toi devant le
Père avec un humble respect, et demande-lui
que l'Esprit agisse puissamment en toi. Puis
attends-toi à ce que l'Esprit fasse son
oeuvre. Il fera de ton être intérieur
une demeure convenable, de ton coeur un trône
pour Jésus, où Il te le
révélera.
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