Saints en Christ
PREMIER JOUR
Appel de Dieu à
la sainteté
Puisque Celui qui vous a
appelés est saint, vous aussi soyez saints
dans toute votre conduite, attendu qu'il est
écrit ; Soyez saints, car je suis
saint. (1 Pier. 1,15, 16.)
L'appel de Dieu est la
manifestation dans le temps du plan de Dieu dans
l'éternité. « Ceux qu'il a
désignés d'avance, il les a aussi
appelés ». Les croyants sont les
« appelés conformément
à son plan ». Dans son appel, il
nous révèle sa volonté et ses
pensées à notre égard, et
quelle est la vie à laquelle il nous invite.
Il nous montre aussi clairement « quelle
est l'espérance de notre
vocation » ; si nous comprenons
spirituellement ces choses et si nous y entrons,
notre vie sur la terre sera la reproduction du plan
qui en a été fait dans
l'éternité.
Les saintes Écritures emploient plusieurs
expressions pour indiquer l'objet, le but de notre
vocation, mais aucune n'est aussi fréquente
que celle que Pierre emploie ici. Dieu nous a
appelés à être saints
comme il est saint
lui-même. Paul s'adresse aux croyants comme
à ceux qui « sont appelés
à être saints ».
(Rom. I, 7 ; 1 Cor. I, 2 ; 1 Thes. IV, 7). Dans cette dernière
épître, il dit : « Dieu
ne nous a pas appelés à
l'impureté, mais à la sanctification ». Quand il écrit :
« Que le Dieu de paix vous sanctifie
lui-même tout entiers », il
ajoute : « Celui qui vous a
appelés est fidèle, et c'est lui qui
le fera ». (1 Thes. V, 24). Dans 2 Timothée I, 9, Paul appelle cette vocation une
« vocation sainte ». —
« C'est lui qui nous a adressé un
saint
appel ». Le
dessein éternel, dont cette vocation est le
résultat, est continuellement aussi et
intimement lié à la sainteté
comme à son but. « En lui, Dieu
nous a élus pour que nous soyons saints et
irrépréhensibles ».
(Eph. I, 4). « Dieu vous a choisis
dès le commencement pour vous sauver par la
sanctification de l'Esprit et par la foi à
la vérité ». (2 Thes. II, 13). La vocation est la
révélation du dessein que le
Père avait arrêté de toute
éternité, savoir : que nous
soyons saints.
Il n'est pas besoin de preuves pour établir
l'importance capitale pour nous de savoir
clairement à quoi Dieu nous a
appelés. Un malentendu dans de pareilles
matières pourrait avoir de terribles
résultats. Vous pouvez avoir entendu dire
que Dieu vous appelle au salut ou au bonheur,
à obtenir le ciel ou à recevoir le
pardon, et vous pouvez n'avoir jamais
remarqué que tous ces dons sont
subordonnés à une condition :
c'est « pour le salut par la
sanctification », c'est en vue de la
sainteté
tout d'abord qu'on
doit chercher le salut, le ciel. Les plaintes de
beaucoup de chrétiens relativement à
leur manque de joie et de force, à leurs
défaillances et à leur défaut
de croissance spirituelle, ne viennent que de
là ; c'est qu'ils n'ont pas
donné à la sainteté, dans leur
réponse à l'appel de Dieu, la place
que Dieu lui-même lui avait donnée.
Dieu et eux ne se sont jamais bien entendus sur ce
point.
Il n'est pas étonnant si, dans le chapitre
où Paul dit aux Éphésiens
qu'ils ont été élus pour être saints,
il prie Dieu qu'il
leur « donne un esprit de sagesse et de
révélation pour le
connaître » afin qu'ils sachent
« quelle est l'espérance à
laquelle il les a appelés ».
Que tous ceux qui sentent qu'ils ont trop peu
réalisé le fait que nous sommes
appelés à la sainteté
adressent à Dieu la prière de
l'apôtre ! C'est
précisément ce qui nous manque.
Demandons à Dieu, qui nous a appelés
et qui lui-même est saint, comment nous
devons être aussi saints nous-mêmes.
Notre vocation est une sainte vocation, une
vocation en vue de la sainteté. Demandons
à Dieu tout d'abord qu'il nous fasse voir ce
qu'est la sainteté, la sienne
premièrement, la nôtre ensuite ;
puis comment lui, le Saint, en a fait la chose la
plus importante qu'il veuille voir en nous, comme
la reproduction de son image et de sa propre
ressemblance ; enfin, de nous faire comprendre
la félicité ineffable et la gloire
qu'il y a pour nous à être faits
participants de la sainteté de Christ.
Oh ! que Dieu, par son Esprit, veuille nous
enseigner ce que cela signifie d'être
appelés à être saints comme lui
est saint ! Il nous est facile de comprendre
l'influence puissante que l'accomplissement d'un
pareil fait pourrait exercer sur le monde.
« Puisque Celui qui vous a appelés
est saint, vous aussi, soyez saints ».
Comme cet appel de Dieu nous montre bien le vrai
motif de la sainteté !
« Soyez saints, car je suis
saint ». C'est comme si Dieu
disait : « La sainteté est ma
félicité et ma gloire ; sans
elle, vous ne pouvez, par la nature même de
ces choses, me voir ou jouir de moi. La
sainteté est ma félicité et ma
gloire ; rien de plus élevé ne
peut lui être comparé ; je vous
invite à y participer avec moi ; je
vous invite à partager cette ressemblance
avec moi. Soyez saints, car je suis saint. Cela ne
vous suffit-il pas ? cela n'a-t-il pour vous
point d'attraits ? Cela ne vous
émeut-il pas et ne vous attire-t-il pas
puissamment : l'espérance d'être
participants de ma sainteté ? Je n'ai
rien de mieux à vous offrir ; je
m'offre moi-même à vous : soyez
saints, car je suis saint ». Oh ! ne
demanderons-nous pas avec instances à Dieu
de nous faire voir la gloire de sa sainteté,
afin que nos âmes soient disposées
à tout sacrifier, à tout donner, pour
répondre à un si merveilleux
appel ?
Si nous y prenons garde, nous verrons que cet appel
nous indique aussi la nature de la vraie sainteté :
« Comme
Celui qui vous a
appelés est saint, vous aussi soyez
saints ». Être saint, c'est
ressembler à Dieu ; c'est avoir des
dispositions, une volonté, un
caractère semblables à Dieu. Cette
pensée a l'air d'un blasphème
jusqu'à ce que nous comprenions cette autre
parole que le Seigneur nous adresse :
« Il nous a élus en Christ pour que nous fussions
saints ». En Christ, la sainteté
de Dieu nous apparaît réalisée
dans une vie humaine. Dans l'exemple que Christ
nous a laissé, dans son esprit et dans
l'Esprit qui était en lui, nous avons la
sainteté de Celui qui est l'Invisible,
traduite sous la forme d'une vie humaine.
Ressembler à Christ, c'est ressembler
à Dieu ; et ressembler à Christ,
c'est être saint comme Dieu lui-même
est saint.
L'appel révèle également la
puissance
de la
sainteté : « Nul n'est saint
comme l'Éternel » (1 Sam. II, 2) ; il n'y a point de
sainteté sinon en lui, en ce qu'il est, en
ce qu'il donne. Et notre force pour devenir saints
se trouve dans l'appel que Dieu nous adresse ;
le Saint des saints nous appelle à lui afin
de nous rendre saints par la possession de sa
personne divine. Non seulement il dit :
« Je suis saint », mais
« Je suis l'Éternel qui te
sanctifie ». C'est parce que l'appel
vient d'un Dieu dont la puissance et l'appel sont
infinis que nous pouvons avoir cette confiance que
la sainteté nous est possible.
L'appel ne révèle pas moins la
mesure, le type
de la
sainteté : « Comme il
est saint, vous aussi soyez saints », ou
selon une variante : « Comme le
Saint qui vous appelle, vous de même soyez
saints ». Il n'existe pas une mesure, un
type de sainteté pour Dieu, et une autre
mesure pour l'homme. La nature de la lumière
est la même, que nous la voyions dans le
soleil ou dans une bougie ; la nature de la
sainteté reste immuable, qu'elle demeure en
Dieu ou dans l'homme. Le Seigneur Jésus ne
pouvait dire rien moins que :
« Soyez parfaits comme votre Père
qui est dans les cieux est parfait ».
Quand Dieu nous appelle à la
sainteté, il nous appelle à lui et
à sa vie ; plus nous écoutons
avec soin sa voix, plus nous la laissons descendre
dans notre coeur, plus aussi la mesure humaine disparaît pour faire
place à ces paroles seules :
« Saints comme je suis
saint ».
De plus, l'appel nous montre aussi le
chemin
pour arriver à
la sainteté. L'appel de Dieu est d'une
efficacité puissante ; c'est un appel
efficace. Oh ! écoutons-le,
écoutons le Seigneur, et cet appel agira
avec une divine énergie pour produire en
nous ce qu'il nous offre. Il appelle les choses qui
ne sont point comme si elles étaient ;
son appel donne la vie aux morts, et la
sainteté à ceux auxquels il a rendu
la vie. Il nous invite à écouter
lorsqu'il nous parle de sa sainteté et de
notre sainteté qui doit être semblable
à la sienne. Il nous appelle à lui
pour que nous étudiions, que nous
craignions, que nous aimions, que nous lui
réclamions sa sainteté. Il nous
appelle à Christ, en qui la sainteté
divine s'est faite humaine, afin que nous voyions,
que nous admirions, que nous désirions, et
que nous acceptions ce qu'il a
préparé pour nous. Il nous appelle
à l'habitation en nous de l'Esprit et
à l'enseignement de cet Esprit, qui est un
Esprit de sainteté ; et il nous invite
à nous livrer à lui, afin qu'il
puisse insuffler
en nous ce qui est
devenu nôtre en Christ. Chrétien,
écoute ton Dieu t'appelant à la
sainteté. Viens et apprends ce qu'est sa
sainteté, ce qu'est la tienne et ce qu'elle
doit être.
Oui, sois tranquille et écoute. Lorsque Dieu
appela Abraham, il répondit :
« Me voici ! » Quand Dieu
appela Moïse du buisson ardent, Moïse
répondit : ce Me
voici ! » et il se cacha la face,
car il avait peur de voir Dieu. Dieu t'appelle
à la sainteté, à lui, le
Saint, afin qu'il puisse te rendre saint. Que ton
âme entière réponde :
« Me voici, Seigneur ! Parle
Seigneur ! Montre-toi à mon âme.
Me voici ! » Plus vous
écouterez, plus se fera entendre profonde,
silencieuse cette voix : « Soyez
saints, car
je suis
saint. » — « Soyez saints
comme je suis saint ». Vous
entendrez une voix venant de l'incommensurable
éternité, de la demeure même
où a été conçu, le plan
de la rédemption ; et quand vous en
surprendrez les chuchotements lointains, vous
entendrez ces mots : « Soyez saints,
car je suis saint ». Vous entendrez une
voix du paradis, celle du Créateur
sanctifiant le septième jour pour l'homme
qu'il a créé, et disant :
« Sois saint ». Vous entendrez
la voix du Sinaï, au milieu des tonnerres et
des éclairs, et cette voix sera
encore : « Soyez saints comme je
suis saint ». Vous entendrez enfin une
voix du Calvaire, et, là surtout, cette voix
vous dira : « Soyez saints, car je
suis saint ».
Enfants de Dieu, vous êtes-vous jamais rendu
compte de ce fait, c'est que votre Père vous
appelle à être saints comme il est
saint ? Ne devons-nous pas reconnaître
que nous avons attaché plus d'importance au
mot bonheur
qu'à celui de
sainteté,
au salut qu'à la sanctification ? Oh ! il n'est pas trop tard pour
revenir de notre erreur. Unissons-nous tous
ensemble pour écouter la voix qui nous
appelle, pour nous approcher, et pour
découvrir et savoir ce qu'est la
sainteté, ou plutôt pour trouver et
pour connaître lui-même Celui qui est
le Saint. Et si notre première tentative de
nous approcher de lui nous remplit de honte et de
confusion, nous effraie et nous fait reculer,
prêtons encore l'oreille à la
voix ; écoutons l'appel :
« Soyez saints comme je suis
saint ». — « Celui qui
vous appelle est fidèle, et il le
fera ». Le Dieu saint aura une
réponse à toutes nos craintes et
à toutes nos questions, Lui qui nous a
révélé sa sainteté dans
le seul but que nous en soyons faits participants.
Si dans le silence et le recueillement, nous
écoutons sa voix sainte qui nous appelle,
cette voix éveillera en nous de nouveaux
désirs et une foi vivante ; et la plus
précieuse de ses promesses sera pour nous
cette parole, qui est eh même temps un divin
commandement : « Soyez saints, car
je suis saint ».
Seigneur ! toi le seul Saint, toi
qui nous a appelés à être
saints comme toi-même tu es saint ;
Seigneur ! comment le pourrions-nous si tu ne
nous révèles ta
sainteté ? Montre-nous, nous t'en
prions, combien et comment tu es saint, ce qu'est
ta sainteté, afin que nous sachions combien
nous devons être saints, et comment nous
devons le devenir. Et lorsque la vue de ta
sainteté nous fait toucher du doigt notre
souillure, enseigne-nous que tu fais participants
de ta sainteté tous ceux qui viennent
à toi dans ce but.
O Dieu ! nous
venons à toi, le Saint ! C'est en te
connaissant, en te trouvant, en te possédant
que l'âme trouve la sainteté. Nous
t'en supplions, puisque nous venons à toi
maintenant, établis ceci dans les
pensées de notre coeur, c'est que l'objet
unique de l'appel que tu nous as adressé, et
du fait que nous venons à toi
est la sainteté. Tu veux nous avoir
semblables à toi ; nous rendre
participants de ta sainteté. Si jamais notre
coeur s'en effraie comme d'un but trop
élevé à atteindre, ou se
contente d'un salut moins la sainteté, Dieu
fidèle, fais entendre ta voix nous appelant
et nous disant : « Soyez saints, car je suis
saint ».
Que cet appel soit
notre mobile, en même temps que notre force,
puisque « Celui qui nous a appelés est
fidèle et qu'il le
fera ! » Oh ! que notre vie soit ce que
toi tu peux en faire ! Père
saint ! je courbe humblement la tête
devant toi, me prosternant dans le silence à
tes pieds - Que ta voix seule se fasse maintenant
entendre dans les profondeurs de mon coeur,
m'appelant et me disant : « Sois saint, car je suis
saint ! » Amen.
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