Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XXI.

-------

La division de ces chapitres eût été plus heureuse, si le chap. XXI, vers. 1 à 8, eût fait partie de la série d'événements qui a été donnée au chap. XX, car c'en est la suite non interrompue.
Il y a une terminaison bien marquée de la chaîne, avec le verset 8 de ce chapitre. De là à la fin, y compris même les cinq premiers versets du chap. 22, nous avons une autre portion dont les détails se lient entre eux.
Les huit premiers versets se rattachent à une époque tout à fait différente de celle qui suit.
À partir du verset 9 du chap. XXI, vous revenez au millénium; au lieu que les précédents versets du chapitre sont le récit le plus complet que la Parole de Dieu fournisse sur les nouveaux cieux et la nouvelle terre, dans le sens propre de ces expressions.
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre sont subséquents au règne de mille ans, ainsi qu'au grand trône blanc, et tout naturellement aussi, à la dissolution des cieux et de la terre qui existent maintenant, lesquels sont encore là quand ce trône est élevé.
Puis, lorsque cette rapide description de l'état éternel est terminée, l'Esprit de Dieu ajoute un très important appendice, si l'on veut bien me permettre ce mot, sur l'état des choses durant le millénium, appendice dont les détails n'avaient pas été donnés lorsque cette époque milléniale a été mentionnée dans la succession historique d'Apoc. XIX; XX; XXI:1-8.

Mais quelques personnes objecteront peut-être à cela, et nous diront: Sur quelle autorité vous fondez-vous pour diviser ainsi les chapitres? Pourquoi ne pas prendre le chap. XXI en entier (ainsi que l'ont probablement compris ceux qui ont fait la division) comme s'appliquant à un seul et même temps? Pourquoi ne pas supposer que ce qui est dit de la nouvelle Jérusalem au vers. 10, se rapporte à la même date que ce qui est dit au ver. 2?
La réponse est toute simple. Dans l'état éternel, Dieu est en relation avec les hommes; toutes les distinctions de temps ont pris fin; il n'y a alors ni rois, ni nations. Et cette relation, nous la trouvons en exercice dans les huit premiers versets. Prenez, pour exemple, le vers. 3: «Et j'entendis une grande voix du ciel, disant: Voici, l'habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu».
Tandis que si nous jetons un coup d'oeil sur la dernière partie du chapitre, nous voyons qu'il s'agit encore là de nations et de rois terrestres. «Et les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui apporteront leur gloire» etc.

Lorsque commencera l'éternité, Dieu aura fini d'en agir avec les choses qui sont selon l'ordre du monde - comme les rois, les nations, ou autres semblables arrangements pris par sa providence en vue du temps. Tout cela implique le gouvernement, et le gouvernement suppose un mal qui demande à être réprimé. Conséquemment, ce n'est pas l'état éternel que nous avons dans la dernière partie de notre chapitre, mais un état de choses antérieur, les premiers versets (1 à 5) du chap. XXII étant la suite de cette description. Il y est fait mention d'un arbre: «et les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations». Ce qui signifie qu'au temps dont parle le verset, il n'y a pas seulement des nations, mais des nations qui ne sont pas relevées du besoin de guérison; et Dieu pourvoit à ce que leur condition réclame. Voilà ce qui doit convaincre tout esprit non prévenu que l'Esprit de Dieu, au chap. XXII, ne fait pas allusion à ce qui suit le dernier jugement, alors que tout ce qui tient au monde aura entièrement pris fin, mais qu'Il revient à un état préalable dans lequel Dieu gouverne encore. Il est à remarquer aussi que, dans la partie relative au millénium (c'est-à-dire à partir du vers. 9 du chap. 21), nous avons des noms d'économies, tels que le nom de Seigneur Dieu Tout-Puissant, et celui d'Agneau; il n'en est pas ainsi dans le chap. XXI, 1 à 8, passage qui nous dévoile l'éternité, où Dieu sera tout en tous.

Mais une remarque qui peut aider à convaincre de la vérité de ma manière d'envisager ce passage, c'est que, dans ce livre, les tableaux rétrospectifs sont habituels à l'auteur inspiré. Je dis cela pour montrer qu'en cherchant à établir mon opinion quant à l'ordre selon lequel je conçois que ces événements sont arrangés, je ne soutiens pas du tout un fait qui serait sans précédents. Prenez, par exemple, le chap. XIV. Là, nous avons vu une septuple série bien régulière d'événements, dans le cours desquels la chute de Babylone occupe la troisième place. Après ce jugement vient celui des adorateurs de la Bête; ensuite, le Saint-Esprit déclare bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur, puis, la venue du Seigneur en jugement, présentée de deux manières: 1° comme faisant la moisson;  2° comme foulant la cuve - la moisson figurant un jugement où il se fait une distinction; la vendange, un jugement de pure vengeance.
Là, Babylone a sa place très clairement assignée. Mais longtemps après, dans la prophétie, lorsque l'Esprit de Dieu nous a donné les sept coupes de la colère de Dieu, Babylone apparaît de nouveau. La chute de Babylone a lieu sous la septième coupe. Et cela est important; car alors le Saint-Esprit revient en arrière pour décrire le caractère et la conduite par lesquels Babylone s'était justement attirée une si terrible visitation de la main de Dieu. Dans ce cas, le Saint-Esprit, au chap. XIV, nous a conduits jusqu'à des événements subséquents à la chute de Babylone, et même jusqu'à la venue du Seigneur en jugement; puis, il revient en arrière pour nous exposer des détails concernant Babylone et son association avec la Bête et les rois de la terre, etc.

Or, il me semble que cela est parfaitement analogue à l'ordre des événements du chap. XXI. Il y a une analogie frappante dans la manière dont Babylone et la Jérusalem céleste sont introduites; et, bien que, sans doute, il existe entre les deux choses en elles-mêmes le contraste le plus fort et le plus accentué, il est cependant assez manifeste, selon moi, que le Saint-Esprit les avait l'une et l'autre à la fois dans sa pensée. Ainsi, en Apoc. XVII. 1, il est dit: «Et l'un des sept anges qui avaient les sept coupes, vint et me parla, disant: Viens ici, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur plusieurs eaux».
Telle est la déclaration, à l'endroit où la vision revient en arrière pour donner la description de Babylone et de sa sentence.
C'est exactement de la même manière que nous sommes introduits dans la contrepartie de cette vision au chap. XXI, lequel nous reporte en arrière à l'épouse, la femme de l'Agneau. «Et un des sept anges qui avaient les sept coupes qui avaient été pleines des sept dernières plaies, vint et me parla, disant: Viens, je te montrerai l'épouse de l'Agneau, la femme».
De même que Babylone avait eu sa place précise dans la série historique dans événements, et que cette série ayant été complètement déroulée, le Saint-Esprit s'était arrêté pour mettre à découvert, d'une façon rétrospective et en plein, ces voies morales qui avaient, pour ainsi dire, forcé Dieu à la juger, - de la même manière exactement, l'épouse de l'Agneau, la nouvelle Jérusalem avait été vue sous ces deux caractères dans l'esquisse finale de l'histoire jusqu'à la fin.
Et maintenant, le Saint-Esprit revient en arrière, décrivant la même nouvelle Jérusalem dans son rapport avec le règne millénial et les rois et nations qui seront alors sur la terre. Nous avons vu, chap. XIX. 7, que l'épouse, la femme de l'Agneau, s'était préparée. Au chap. XXI. 2, il est parlé de la nouvelle Jérusalem comme descendant du ciel d'auprès de Dieu, encore fraîche de la beauté de ses épousailles après que plus de mille ans ont passé.

Mais maintenant, au chap. XXI. 9, ressort le très important fait que l'épouse, la femme de l'Agneau, est la ville, la sainte Jérusalem. «Et un des sept anges... vint et me parla, disant: Viens, je te montrerai l'épouse de l'Agneau, la femme. Et il m'emporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra (non pas comme au Texte Reçu, la grande cité, mais) la ville, la sainte Jérusalem, descendant du ciel d'auprès de Dieu».
Jean était appelé pour voir l'épouse, et, regardant, il vit la Jérusalem céleste. Ainsi, si nous avons eu au chap. XIX l'épouse dans sa relation avec l'Agneau, et ensuite comme la sainte ville, la Nouvelle Jérusalem, dans sa relation avec l'état éternel, les versets 9 et suivants de ce chapitre (XXI) nous montrent que pendant l'intervalle qui s'écoule entre les noces de l'Agneau et les nouveaux cieux et la nouvelle terre de l'état éternel, l'épouse occupe une place extrêmement bénie aux yeux de Dieu et des hommes. C'est la manifestation milléniale de l'Église.

Ces quelques remarques préliminaires pourront frayer la voie, et prouver que je n'avance rien qui ne puisse être démontré, en prenant les huit premiers versets comme la suite propre des événements trouvés dans les chap. XIX et XX, et le restant de ce chapitre, à partir du verset 9, comme une description rétrospective de l'état millénial. Il y a évidemment les raisons les plus fortes en faveur de cette interprétation, et il me semble véritablement que toute autre est hors de question, si l'on tient dûment compte du contexte. Impossible qu'une personne instruite et non prévenue, qui considère attentivement les circonstances ici décrites, puisse supposer que ce qui suit le verset 9 se lie chronologiquement avec la section qui précède immédiatement. Ce sont, comme nous l'avons déjà remarqué, deux états de choses inconciliables.

Qu'est-ce que le Saint-Esprit fait voir à l'Apôtre, après le jugement dernier et la disparition des cieux anciens et de l'ancienne terre? «Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre s'en étaient allés, et la mer n'est plus».
Il ne faut pas donner à ces mots simplement une portée préparatoire et morale. Le prophète Ésaïe avait parlé dans ce sens. En Ésaïe LXV, de nouveaux cieux et une nouvelle terre sont annoncés: mais de quelle manière différente! Là, il faut, en effet, prendre le langage dans un sens figuré.
«Car, voici (vers. 17), je m'en vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre; et on ne se souviendra plus des choses précédentes, et elles ne reviendront plus au coeur. Mais plutôt vous vous réjouirez, et vous vous égaierez à jamais en ce que je vais créer: car, voici, je vais créer Jérusalem pour n'être que joie, et son peuple pour n'être qu'allégresse. Je m'égaierai donc sur Jérusalem, et je me réjouirai sur mon peuple, et on n'y entendra plus de voix de pleurs, ni de voix de clameurs. Il n'y aura plus désormais aucun enfant né depuis peu de jours, ni aucun vieillard qui n'accomplisse ses jours; car celui qui mourra âgé de cent ans sera encore jeune, mais le pécheur, âgé de cent ans, sera maudit».

Voilà, évidemment, un très brillant changement, mais c'est un état terrestre. Il y a des enfants et des vieillards; et bien que la description établisse à dessein un contraste entre les choses d'alors et toutes celles que le monde a vues jusqu'ici, il s'agit cependant d'un état de bénédiction qui se rattache au temps: ce n'est pas l'éternité. L'apôtre Jean nous montre, dans l'Apocalypse, un nouveau ciel et une nouvelle terre, non dans un sens relatif, mais dans le sens le plus absolu. Dans l'Ancien Testament, les nouveaux cieux et la nouvelle terre ont une limite, parce qu'ils se rattachent à Israël sur la terre. C'est ainsi qu'il est dit du Seigneur qu'il «régnera sur la maison de Jacob à toujours et qu'il n'y aura pas de fin à son royaume».
Cela est une espérance propre à l'Ancien Testament, quoique l'expression en soit trouvée dans le Nouveau, et le passage signifie naturellement que le Seigneur régnera sur la maison de Jacob aussi longtemps qu'elle existera comme telle sur la terre.

Lorsque la terre disparaîtra et qu'Israël cessera d'être une nation, il sera, sans nul doute, béni d'une autre et meilleure manière; mais il n'y aura pas alors de règne de Christ sur lui comme peuple terrestre ici-bas; de sorte que ce royaume, quand même il n'a pas de fin aussi longtemps que la terre subsiste, doit nécessairement être limité à la durée de la terre. C'est ainsi que je comprends les nouveaux cieux et la nouvelle terre dont il est parlé en Ésaïe.
Le Nouveau Testament emploie cette expression dans une acception pleine et absolue, comme signifiant un état sans fin; mais dans l'Ancien Testament, elle se lie aux relations terrestres dont le Saint-Esprit parlait alors. Ce qui rend la chose encore plus claire, c'est que le verset suivant (Es. LXV. 21), continue et dit: «Même ils bâtiront des maisons et y habiteront; ils planteront des vignes et ils en mangeront les fruits. Ils ne bâtiront pas des maisons afin qu'un autre y habite... mes élus jouiront longtemps du travail de leurs mains. Ils ne travailleront plus en vain et n'engendreront plus pour être dans l'anxiété; car ils sont la postérité des bénis de l'Éternel» etc. (Vers. Angl.). Or, cela est très réjouissant.

Et encore: «Le loup et l'agneau paîtront ensemble... On ne nuira point et on ne fera aucun dommage dans toute la montagne de ma sainteté, a dit l'Éternel».
Si beau et si brillant que soit ce tableau de ce que le Seigneur peut accomplir, il est cependant en rapport avec la terre et un peuple terrestre. Ce n'est pas un état éternel, mais un jour excessivement glorieux, dans lequel la mort sera l'exception, et la vie la règle. Je dis que la mort sera ainsi rare, au moins dans la Terre Sainte, à cause de ce verset: «Celui qui mourra âgé de cent ans sera encore jeune; mais le pécheur, âgé de cent ans, sera maudit». Ce qui signifie que si quelqu'un meurt à l'âge de cent ans, il sera encore, comparativement, un enfant; et que si même la mort survient à cet âge, c'est seulement comme résultat d'une malédiction expresse de la part de Dieu. C'est ainsi qu'il en sera durant le millénium; et c'est la réponse à une question fréquemment adressée: Que deviendront les justes pendant ce merveilleux règne? Si la première résurrection a déjà eu lieu alors, et que dans la seconde il n'y ait que les méchants, que les morts, qui ressuscitent, quelle peut être la destinée de ces justes qui vivent au temps du millénium?

La vérité est qu'il n'y a pas de preuve dans l'Écriture que des justes meurent dans le cours des mille ans. Ce qui est dit implique le contraire. Si donc il n'en meurt pas dans le cours du millénium, il n'y en a pas à ressusciter à sa fin. En conséquence, la résurrection de la fin ne demeure que pour les méchants, pour les morts seulement. Les justes seront ressuscités avant le millénium, les méchants après.
Les justes qui vivent pendant le règne de Christ ne sont pas du tout appelés à mourir, pour autant que l'Écriture nous renseigne à leur sujet. Nous pouvons être sûrs que ces saints du millénium seront changés en la ressemblance de Christ. Ils seront transportés dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Nous ne sommes pas appelés à conjecturer sur la manière dont ces faits s'accompliront. Il nous suffit de savoir que, quoique ils ne soient pas présentés comme passant par la mort durant le millénium, et que, par conséquent, ils n'aient pas besoin d'être ressuscités, cependant, lorsque la nouvelle terre apparaît, des hommes sont trouvés en elle, et bien distingués de la nouvelle Jérusalem, qui est le symbole des saints célestes glorifiés. Je crois que le verset 3 garantit ce que j'avance. «Voici l'habitation de Dieu (ou la cité qui descend) est avec les hommes», etc.

Une autre preuve qu'Ésaïe ne parle pas de l'état éternel ici décrit, est celle-ci: Quand les nouveaux cieux et la nouvelle terre sont vus par le prophète du Nouveau Testament, il est rapporté que les premiers s'en sont allés et que la mer n'est plus. Or, il n'en est pas ainsi dans la prophétie d'Ésaïe. Là, c'est plutôt l'esprit ou le gage des nouveaux, qui venait dans les anciens, - l'ombre de ce qui devait arriver, et non l'image même ou l'accomplissement des choses.
Prophétiquement ils sont dits être «nouveaux» à cause de la grande joie et de la bénédiction que Dieu accordera à son peuple d'Israël et à leur pays. Dans l'Apocalypse, «la mer n'est plus». Dans l'Ancien Testament, au contraire, «l'abondance de la mer (est-il écrit) se sera tournée vers toi... Car les îles s'attendront à moi, et les navires de Tarsis les premiers» (Es. LX). Il n'y a pas de raison de douter que ce chapitre parle du même temps que le chap. LX. «Car ta lumière est venue, et la gloire de l'Éternel s'est levée sur toi».
Ce passage, ainsi que plusieurs autres, prouve qu'il doit encore y avoir la mer au temps dont parle Ésaïe: les îles et les navires l'impliquent nécessairement, et «les îles éloignées» sont introduites entre les deux déclarations concernant les nouveaux cieux et la nouvelle terre en Ésaïe LXV et LXVI.

Ici, dans l'Apocalypse, ce n'est pas seulement la dispensation actuelle, mais le ciel et la terre d'à présent qui s'en sont allés, et ont fait place à «toutes choses faites nouvelles».
Sans doute, le nouveau ciel et la nouvelle terre seront formés du premier ciel et de la première terre. Tout comme le corps de résurrection sera formé du corps d'humiliation actuel par la puissance de Dieu, ainsi la terre et les cieux actuels sont destinés à une transformation de même nature.
Après leur dissolution, ils reparaîtront dans la forme du nouveau ciel et de la nouvelle terre. «Plus de mer» serait chose impossible sans un miracle, aussi longtemps que la vie, dans sa condition présente, doit être maintenue. Mon lecteur sait que la mer est absolument nécessaire pour animer la nature telle qu'elle est; sans elle, l'homme ne pourrait pas exister. Et tout le règne animal et même le règne végétal, sans parler du vaste monde des eaux, ne le pourrait pas davantage. Mais lorsque le temps aura pris fin, lorsque aura cessé la vie naturelle qui est soutenue par Dieu - lorsque le millénium aura achevé de rendre le plus éclatant témoignage à ce fruit aussi bien qu'à tous les autres fruits de Sa sagesse, de Sa bonté et de Sa puissance - alors suivra un état de choses entièrement nouveau, un état de chose parfait et éternel. Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre, car les premiers cieux et la première terre auront passé et la mer ne sera plus.

Mais cela n'est pas tout. Dans ce tabernacle et cet ordre de choses que Dieu aura formés, distingués d'une manière si remarquable de tout ce qui aura existé auparavant et même de ce qui accompagne le règne de son propre Messie, Jean voit «la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d'auprès de Dieu, préparée comme épouse ornée pour son mari. Et j'entendis une grande voix du ciel, disant: Voici, l'habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux; et ils seront Son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu» (vers. 2-3).

À mon sens, la nouvelle Jérusalem est le tabernacle de Dieu. C'est là que, d'une manière toute particulière, Dieu habite. Et ce tabernacle de Dieu descend du ciel pour être avec les hommes. Les saints célestes composent le tabernacle de Dieu, tandis que ceux qui sont vus dans la nouvelle terre sont simplement nommés «les hommes». Ils ne sont plus désormais Juifs et Gentils, comme dans le millénium; cette différence aura passé avec «les premières (ou vieilles) choses». C'en sera fait de toute distinction qui aura été en rapport avec le temps. Lorsqu'un saint est ressuscité ou changé, il cesse d'être Juif ou Grec: il est un homme, toutefois portant l'image du céleste.

De même ici, Dieu a affaire avec les hommes: «et il habitera avec eux et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu».
Au lieu de la contempler à distance, Dieu ne viendra pas seulement visiter la scène que sa main aura formée pour les hommes, comme c'était autrefois le cas au jardin d'Eden, mais il habitera éternellement au milieu d'eux. «Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux; et la mort ne sera plus; et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car les premières choses sont passées» (vers. 4).
Il n'y a pas de doute que les figures employées pour décrire cet état de choses sont tirées d'Ésaïe - figures que l'Esprit de Dieu avait primitivement appliquées à la bénédiction milléniale. Ésaïe prédit une condition glorieuse mais terrestre, que Dieu amènera à réalisation en faveur des justes durant le millénium. En ce temps-là, la bénédiction sera la règle; la douleur, l'exception. Le Saint-Esprit reprend maintenant des termes semblables, mais avec des différences frappantes, et les applique dans un sens infiniment plus profond et qui réellement ne peut pas se qualifier.

Et si nous considérons un moment 2 Pierre III, nous y trouverons, je crois, un lien entre Ésaïe et l'Apocalypse. Il est écrit en 2 Pierre III. 10: «Or, le jour du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit, et dans ce jour-là les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments étant embrasés, seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle, seront brûlées entièrement... Les cieux étant en feu, seront dissous, et les éléments embrasés se fondront».
Or, il me paraît bien clair que c'est là ce qui a lieu à l'époque du grand trône blanc. Car du moment que le Seigneur prend place sur ce trône, la terre et le ciel s'enfuient de devant sa face, et il n'est plus trouvé de lieu pour eux. Cela forme une partie du «jour du Seigneur», jour qui comprend tout l'intervalle depuis le moment où le Seigneur intervient pour juger le monde, entrer dans sa grande puissance et dans son règne, jusqu'au moment où il remettra le royaume, après le millénium et l'exécution des jugements qui le doivent suivre (1). «Puis donc que toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété; attendant et hâtant la venue du jour de Dieu,dans lequel les cieux étant en feu, seront dissous, et les éléments embrasés se fondront. Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite».

Or, c'est là l'état de choses décrit, avec des détails plus complets quant au temps, etc. par l'apôtre Jean. Le nouveau ciel et la nouvelle terre, c'est ce que nous trouvons au commencement du chap. XXI; ce sont les nouveaux cieux et la nouvelle terre «dans lesquels la justice habite». La justice est là chez elle parce que Dieu y habite, et la chose ne peut être ainsi rapportée que parce que la justice est le trait dominant. Il est clair que le Saint-Esprit, dans Pierre, fait allusion au passage d'Ésaïe, ainsi qu'il est dit: «Nous attendons, selon sa promesse»; mais encore lui donne-t-il une signification plus étendue et plus profonde. Et Jean, le dernier des écrivains du Nouveau Testament, reprend la même pensée et met chaque détail à sa place. Il nous montre que si le millénium peut présenter un accomplissement partiel de ces expressions, ce n'est qu'après le millénium que leur pleine force ressortira, alors que toutes choses étant conformes à la pensée et au conseil divins, Dieu se reposera, et que les hommes - non pas seulement Israël mais des hommes rachetés et glorifiés - seront son peuple et qu'il sera leur Dieu.

Mais il faut encore que je cite un autre passage pour rapprocher les uns des autres les passages divers qui traitent de l'état éternel. En 1 Cor. XV. 23, nous lisons que chacun doit ressusciter en son propre rang: «Christ, les prémices (Lui qui est déjà ressuscité); puis ceux qui sont de Christ, à sa venue; ensuite, la fin, quand il remettra (c'est ainsi qu'on doit lire) le royaume à Dieu le Père, quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et toute puissance».
Voilà la tâche que Christ remplira pendant le millénium: il abolira toute domination contraire, s'assujettissant à Lui-même tous ses adversaires, et toutes choses à la gloire de Dieu le Père, car c'est là le but suprême de son exaltation, ainsi que nous le voyons en 1 Cor. XV.«Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. L'ennemi qui sera détruit le dernier, c'est la mort». Cela est en parfaite harmonie avec Apoc. XX, XXI, où nous avons d'abord le règne de Christ, puis la mort détruite, et ensuite le nouveau ciel et la nouvelle terre, ou le temps auquel, en 1 Cor. XV. 24, Christ est dit remettre le royaume à Dieu le Père. Non pas que Christ cesse de régner dans un sens divin; mais le règne spécial de Christ, comme homme, finira - c'est-à-dire son acte de régner pendant une période donnée sur un peuple terrestre et sur le monde en général, règne auquel les saints célestes dans la gloire auront part avec Lui. Un tel acte aura un terme.

À la fin, tous les justes se retrouveront dans un état de résurrection ou de changement; tous les méchants, les morts, seront jetés dans l'étang de feu, et alors le royaume finira. Sa remise à Dieu le Père ne touche en aucune manière à la gloire personnelle du Seigneur Jésus. Le royaume que Christ possède pendant le millénium, n'est pas ce qu'il a comme Dieu, mais comme homme ressuscité - comme Celui qui a été humilié, mais ensuite exalté. Ce royaume, Il le remet à Dieu le Père (Lui-même aussi comme homme prenant une place de subjection dans la gloire, ainsi qu'autrefois sur la terre il le fit dans la grâce), afin que Dieu - Père, Fils et Saint-Esprit - soit tout en tous; c'est-à-dire, Dieu, comme tel, occupant une place de suprématie dans toute l'éternité.
Mais, bien que le règne médiatorial de Christ doive avoir un terme, il n'en est pas ainsi du règne divin; c'est pourquoi nous, qui sommes participants de la nature divine, nous sommes dits régner aux siècles des siècles (Apoc. XXII). C'est ainsi qu'en Rom. V, il est écrit: «Nous régnerons en vie par un seul, Jésus Christ».
Il est évident que le fait de notre participation à la nature divine n'affecte en rien la gloire incommunicable de la Divinité. Mais il demeure vrai que nous avons une vie éternelle, et que son caractère d'être sans fin, découle du fait qu'elle nous est donnée par Celui qui, bien que véritablement homme, est une personne divine, par Celui qui est le vivant, et qui a été mort, et voici, qui est vivant aux siècles des siècles... L'expression: «régneront en vie par un seul, Jésus Christ», indique un règne qui n'est pas plus limité par rapport au temps, que par rapport à la sphère.

Vous remarquerez que, dans cette dernière partie de l'Apocalypse, c'est Dieu qui est l'objet prééminent, en parfaite harmonie avec ce que nous avons vu en 1 Cor. XV. 28. «Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit: Écris, car ces paroles sont certaines et véritables» (vers. 5).
Celui qui parle est celui qui est assis sur le trône. Vous ne voyez pas qu'il soit fait mention de l'Agneau. C'est, dans le sens le plus complet possible, la gloire de Dieu que nous avons ici. «Et il me dit: C'est fait: Moi, je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin».
Sans doute, Christ est aussi l'Alpha et l'Oméga, ainsi que nous le voyons au chap. XXII, 13; mais ici ce n'est pas le Seigneur comme tel qui agit et parle, c'est Dieu. «À celui qui aura soif, je donnerai, moi, gratuitement, de l'eau de la fontaine de la vie. Celui qui vaincra héritera de toutes choses, et je lui serai Dieu et il me sera fils» (vers. 6, 7).

Rien ne saurait être plus clair que ceci, à savoir, que c'est Dieu comme tel qui parle d'un bout à l'autre du passage. «Mais quant aux timides, et aux incrédules, et à ceux qui se sont souillés avec des abominations, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux empoisonneurs et aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera dans l'étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort» (vers. 8).
Parole d'avertissement terrible au plus haut degré, surtout dans la forme où elle est employée ici. Considérez-en bien la force. C'est alors que Dieu sera tout en tous - Dieu qui est amour. Mais il n'est pas amour seulement: cela est une pensée fausse, infidèle; Il est lumière aussi bien qu'amour.
Il appartient à Dieu autant de se révéler en sainteté, que de se révéler en grâce; c'est la même portion de la Parole, qui nous enseigne l'une et l'autre de ces vérités. Et ici nous en avons la preuve finale. En amour, Il descend pour habiter avec Son peuple. Son peuple, ce peuvent être des hommes, mais ce sont des hommes qui ne connaissent plus la faiblesse, ni la souffrance, car Dieu lui-même a essuyé toutes larmes de leurs yeux. Mais Il est lumière; et c'est pour cela qu'en présence des choses faites nouvelles, des choses où la justice habite en paix, où il n'y a plus aucun mal ou péché, mais une séparation complète du mal à jamais par la puissance de Dieu; c'est pour cela, dis-je, qu'alors précisément la part des méchants est dans l'étang brûlant de feu et de soufre.

Remarquez bien que ceci est l'état éternel. Souvenez-vous que c'est pour l'état éternel qu'est prononcé le jugement, la condamnation sans fin de ceux qui auront rejeté Christ, pris position sur leur misérable moi. Telle est la sentence, rendue de la part de Dieu Lui-même. Leur part est dans la seconde mort, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point, comme le Seigneur Jésus l'exprime d'une manière si touchante. Il n'est pas de déclaration plus solennelle que celle d'Apoc. XXI. 8, non seulement à cause de son caractère, mais à cause de la place qu'elle occupe.
Lorsque Dieu prendra son repos dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre - lorsque Dieu descendra pour habiter avec les hommes, parce qu'il n'y aura plus de mal pour empêcher qu'il demeure avec eux - c'est alors que se présente l'effroyable scène du tourment sans espoir et sans fin qui attend le mal. Voilà ce que Dieu nous enseigne dans le tableau qu'il trace de l'état éternel. Il n'y a pas seulement le côté glorieux, mais il y a une place pour l'étang de feu, au sujet duquel, en outre, il n'est jamais donné à entendre qu'il aura une fin.

Mais maintenant, après nous avoir conduits jusqu'à «la fin», dans le sens le plus absolu du mot, le Saint-Esprit nous ramène en arrière. Nous avons vu, au moment où commence cet état éternel, la nouvelle Jérusalem descendant du ciel d'auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Mais quelle est sa relation avec la terre milléniale? Si nous n'avions que des révélations antérieures, nous ne pourrions pas répondre à cette question d'une manière positive.
L'épouse, la femme de l'Agneau, a trouvé dans le ciel la consommation de sa joie; ensuite, comme la nouvelle Jérusalem après le millénium, elle entre en sa place par rapport aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre: mais quelle est sa relation vis-à-vis de ceux qui seront ici-bas pendant le millénium?
Cette question devient maintenant bien claire. «Et un des sept anges qui avaient eu... et me parla, disant: Viens, je te montrerai l'épouse de l'Agneau, la femme. Et il m'emporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville, la sainte Jérusalem, descendant du ciel, d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu; et son luminaire était semblable à une pierre très précieuse, comme à une pierre de jaspe cristallin».
Il me semble que le récit qui assimile le brillant luminaire de la ville à une pierre de jaspe, est en rapport très intime avec ce qui vient d'être dit d'elle comme ayant «la gloire de Dieu»; car lorsque Dieu lui-même est vu sur le trône, au chap. IV, il apparaît semblable à une pierre de jaspe et de sardius. Ici, la nouvelle Jérusalem a la gloire de Dieu, et son luminaire est semblable à une pierre de jaspe. Mais ce n'est pas tout. «Elle avait une grande et haute muraille», et après cela il nous est dit, au verset 18, que «sa muraille était bâtie de jaspe». De sorte qu'il est évident que cette pierre est, d'une manière spéciale, celle qui sert à décrire la gloire de Dieu, pour autant qu'elle peut être contemplée par la créature - non pas cette gloire de Dieu qu'il est impossible à la créature de contempler, car Dieu possède une gloire inaccessible. - Mais il est aussi de Son bon plaisir de déployer une gloire à Lui, appropriée à la capacité de la créature; et la pierre précieuse employée dans le livre de l'Apocalypse comme figure de cette gloire, c'est le jaspe.

De plus, il nous est rapporté que la ville avait «douze portes, et aux portes, douze anges, et des noms écrits sur elles, qui sont ceux des douze tribus des fils d'Israël».
Il est particulièrement fait mention du nombre «douze» dans tout le récit qui est donné au sujet de la nouvelle Jérusalem. Il est dit immédiatement auparavant que la ville a la gloire de Dieu, dans l'espérance de laquelle nous nous glorifions (Rom. V. 2). Ici, nous voyons que cette espérance dans l'attente de laquelle nous sommes et dans laquelle nous nous glorifions, est devenue jouissance. Mais il plaît à Dieu de se souvenir que c'est un peuple sur la terre qui est l'objet de ses voies, et la nouvelle Jérusalem a une relation toute particulière avec les hommes pendant la durée du millénium. En conséquence, il y a douze portes, avec les noms des douze tribus d'Israël écrits sur elles. Aux portes se tiennent douze anges, montrant leur subordination. Dans ce jour de gloire, les anges sont heureux d'être établis portiers aux portes de la céleste ville; heureux, s'il ne leur est pas donné d'entrer, d'avoir leur charge et leur fonction en dehors. «Car ce n'est point aux anges qu'il a assujetti le monde habitable à venir duquel nous parlons» (Héb. II). «Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde?... Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges?» (1 Cor. VI).

«Et la muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux, les douze noms des douze apôtres de l'Agneau» (vers. 14).
Éph. II: 20 nous donne, je crois, la force de ce symbole, «Ainsi donc, vous n'êtes plus étrangers, ni forains, mais concitoyens des saints... ayant été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin».

Sans doute, tout l'édifice croît pour être un temple saint dans le Seigneur. Mais nous sommes édifiés sur «le fondement des apôtres et prophètes» - soit, les apôtres et prophètes du Nouveau Testament. S'il se fût agi des prophètes de l'Ancien Testament, ils auraient naturellement été nommés avant les apôtres, afin d'éviter toute confusion; mais l'expression, telle qu'elle se présente, semble construite à dessein pour prévenir une pareille erreur. Les prophètes de l'Ancien Testament complétaient la loi, outre qu'ils rendaient témoignage des choses futures, des jugements, de la nouvelle alliance, etc.
La loi et les prophètes ont été jusqu'à Jean, ainsi qu'il est écrit (voyez aussi Matt. V. 17). Leur autorité ne saurait jamais être détruite. Mais lorsque le Messie fut rejeté par Israël et que la rédemption fut accomplie sur la croix, un fondement nouveau fut posé pour une nouvelle oeuvre de Dieu, oeuvre entièrement distincte de ce que la loi, ou les prophètes, ou même Jean Baptiste, avaient en perspective. C'est le fondement des apôtres et prophètes du Nouveau Testament, et c'est sur ce fondement que la nouvelle Jérusalem est édifiée. Maintenant, Dieu a donné à connaître toute sa pensée comme fondement de la vérité. Dans les temps de l'Ancien Testament, il y avait certaines choses encore réservées. Voyez le Deutéronome. «Les choses cachées, y dit Moïse, sont pour l'Éternel, notre Dieu; mais les choses révélées sont pour nous et pour nos enfants à jamais, afin que nous fassions toutes les paroles de cette loi» (chap. XXIX. 29).

Ici, les choses révélées sont rattachées à la loi et ses conséquences, dans le but d'insister sur l'obéissance. Mais les choses secrètes, qui alors appartenaient à Dieu, sont maintenant elles-mêmes révélées - les réponses de la grâce alors que tout était ruine sous la loi. Et c'est là-dessus que l'apôtre Paul insiste si fortement, là où il nous déclare de quelle manière Dieu, par révélation, lui a fait connaître le mystère ou secret: «D'où vous pouvez comprendre, en le lisant, quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ, lequel n'a pas été donné à connaître aux fils des hommes dans d'autres générations, comme il a été révélé MAINTENANT par l'Esprit à ses saints apôtres et prophètes».
Pareillement aussi en Col. I. 26. Le Saint-Esprit a manifesté ce qui a été tenu secret dans les temps anciens. Le mystère a été révélé. Il semble que ce soit cette pleine révélation de la vérité qui est appelée le fondement des apôtres et prophètes, fondement sur lequel l'Église est édifiée. C'est pourquoi il est dit en 1 Tim. III. 15, que l'Église est «la colonne et le soutien de la vérité».
La vérité est venue, et Dieu n'a en quelque sorte plus de secrets maintenant. Tout ce qu'il a trouvé bon de révéler, tout ce qui a pu être de quelque service à la créature, tout ce qui a pu glorifier Son propre Fils, Dieu l'a manifesté, de manière qu'en ce sens comme en tout autre il peut être dit que«les ténèbres s'en vont et la vraie lumière luit maintenant».

Ainsi donc, c'est sur ce vaste et profond fondement, sur lequel sont déployés non seulement les dispensations de Dieu envers des individus ou envers un peuple, non seulement ses promesses en son gouvernement, mais sur lequel tout ce que Dieu peut donner à connaître de Lui-même à la créature, a été révélé en son Fils, c'est dis-je, sur ce fondement que l'Église est édifiée. Et c'est là ce qui a été maintenant manifesté à ses saints, savoir, ce qui était caché, mais qui a été maintenant révélé. «La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux, les douze noms des douze apôtres de l'Agneau». Les apôtres étaient les instruments de cette révélation.

«Et celui qui me parlait avait un roseau d'or, pour mesurer la ville et ses portes et ses murailles. Et la ville était bâtie en carré, et sa longueur était aussi grande que sa largeur... et sa longueur, et sa largeur et sa hauteur étaient égales» (vers. 15, 16).
Cette image démontre la perfection de la ville, «dont Dieu est l'architecte et le créateur». Je ne veux pas dire que l'on doive prendre cette description comme s'appliquant à une ville dans le sens littéral du mot. Dans mon appréciation, ce tableau est purement symbolique, exprimant certaines relations dans lesquelles se trouve placée l'épouse de l'Agneau, la femme. L'Écriture elle-même déclare positivement que la nouvelle Jérusalem est (non pas la demeure des rachetés), mais l'épouse elle-même, décrite sous la figure d'une ville.

Tout comme l'église apostate, le vaste système ecclésiastique idolâtre dont il est si souvent parlé dans ce livre, est présenté sous la figure d'une grande ville, Babylone; de même ici l'Église glorifiée est présentée sous le caractère d'épouse, la femme de l'Agneau, en contraste avec la grande prostituée, et sous l'aspect de la sainte ville descendant du ciel d'auprès de Dieu, en contraste avec la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. Lors donc que nous lisons que la ville forme un carré, de longueur, de largeur et de hauteur égales, il faut simplement l'entendre comme expression figurative de sa perfection. En même temps, il ne faut pas confondre ces symboles l'un avec l'autre; car immédiatement après il est dit: «Et il mesura sa muraille, cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, c'est-à-dire d'ange» (vers. 17). Or, la hauteur de la ville a été ci-devant donnée comme égale à sa longueur et à sa largeur - soit, douze mille stades. Évidemment cette mesure est énormément plus grande que celle de 144 coudées, qui désigne expressément la hauteur de la muraille. Premièrement, nous avons l'idée générale d'une ville qui forme un carré sous tous ses côtés, de fait, un cube; ensuite, quand nous arrivons aux détails de la muraille, une hauteur est donnée, qui montre que nous ne devons pas simplement rechercher une harmonie littérale, comme s'il s'agissait d'un portrait. Le nombre douze maintient l'idée de la perfection par rapport à l'homme.

«Et sa muraille était bâtie de jaspe; et la cité est d'or pur, semblable à du verre pur» (vers. 18).
Nous avons déjà, dans une précédente partie du livre, découvert la signification de ces deux figures, l'or et le verre. Le Seigneur conseillait à Laodicée en état de chute, d'acheter de lui «de l'or éprouvé par le feu». L'or est invariablement la figure de la justice divine - de la justice qui peut subsister devant le feu pénétrant du jugement de Dieu. La justice humaine ne pourrait pas s'y tenir; aussi n'est-elle jamais représentée par l'or, mais plutôt par le fin lin. Le fin lin, Dieu peut le nettoyer et n'y laisser aucune tache ou souillure; mais le feu, ce serait sa destruction: au lieu que pour ce qui regarde l'or, il ne peut qu'en faire ressortir la perfection.

En conséquence, cette cité est d'or pur. Si la cité a la gloire divine, la justice divine la caractérise également. Mais il y a plus. Elle est d'or pur, «semblable à du verre pur». La sainteté, maintenant fixe et sans défaut, distingue encore la cité. Quant à la sainteté qui nous est indispensable, elle est exprimée sous la figure de l'eau, parce qu'il s'agit d'être nettoyé de la souillure dans le sens pratique. Dans l'Apocalypse, ce n'est pas le cas; car à partir du quatrième chapitre, les saints qui sont vus associés avec la sainteté, sont des saints ressuscités, qui, par conséquent, n'ont plus à faire d'être nettoyés. C'est pourquoi ils sont représentés, ainsi que dans le cas de cette compagnie de saints dont il est fait mention au chap. XV, comme étant sur une mer de verre, parce que c'est la pureté qui est dans une condition de fixité et d'inaltérabilité. Leur état n'est plus un état qui puisse avoir besoin de nettoiement. C'est la sainteté qui repousse tout ce qui serait de nature à souiller. De même ici, la cité est d'or pur, semblable à du verre pur. En Apoc.  XV, il est remarquable que la mer de verre soit dite être mêlée de feu, ce qui n'est pas le cas en Apoc. IV, et cela parce que les saints dont il est parlé en ce premier endroit avaient non seulement passé par une complète purification de cette nature et étaient maintenant dans un état de pureté inaltérable, mais parce qu'ils avaient traversé la dernière et terrible tribulation, dont le feu, dans ce passage, est une figure.
De cette tribulation, les saints ravis d'Apoc. IV avaient été exempts. Ainsi donc nous avons la cité d'or pur, semblable à du verre pur; c'est-à-dire, qu'il y a maintenant une justice divine, et une sainteté à laquelle rien ne saurait porter atteinte.

«Et les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de toute pierre précieuse: Le premier fondement était de jaspe, etc... Et les douze portes étaient douze perles; chacune des portes était d'une seule perle; et la rue de la ville était d'or pur comme du verre transparent» (vers. 19-21).
Sans prétendre donner la signification, au sens spirituel, des diverses pierres précieuses, nous pouvons apprendre par elles qu'en ce jour de gloire Dieu parera ses saints de toutes sortes de beauté. Il y aura différents rayons de sa gloire réfléchis par eux, rayons qui sont typifiés par ces différentes pierres précieuses. Pour ce qui regarde Dieu Lui-même, il n'en est pas ainsi. Sa gloire essentielle n'est pas décrite de cette manière. C'est une plénitude, une concentration de lumière. Elle n'est pas divisée en une variété de nuances, si nous pouvons ainsi parler, comme c'est le cas pour la gloire qui est conférée à l'Église.
Dieu est lumière, et il habite dans une lumière inaccessible. L'arc-en-ciel avec ses couleurs variées est le signe par lequel Dieu a indiqué son alliance avec la création et ses voies diverses envers l'homme ruiné. Mais quand il s'agit du luminaire des saints dans la gloire céleste, et de la manière en laquelle Dieu déploiera la beauté de son peuple (car il voit véritablement de la beauté en son peuple), ces pierres précieuses sont les emblèmes employés.

«Et les douze portes étaient douze perles; chacune des portes était d'une seule perle».
C'est sous cet aspect qu'elles apparaissent aux hommes du côté extérieur: comme quelque chose de tout à fait surnaturel. C'est une description qui renferme une allusion à la Jérusalem terrestre; mais, dans le cas de cette dernière ville, ce qui existe réellement dans la nature servira à l'orner. Ici la beauté de l'Église est représentée par une image surnaturelle: chacune des portes était d'une seule perle. Ce sont des symboles qui représentent la parfaite et divine beauté dont Dieu revêtira son peuple. Déjà cela est vrai d'eux en Christ; mais ils sont destinés à reluire ainsi, de fait et personnellement, en ce jour-là. Le fait, que chaque porte est d'une seule perle, montrerait, ce me semble, la ressemblance spéciale et la communion avec Christ que Dieu accordera à son peuple - l'Église. En Matt. XIII, nous avons, je pense, le Seigneur Jésus présenté comme un marchand qui cherche de belles perles, lequel ayant trouvé une perle de très grand prix, s'en alla, et vendit tout ce qu'il avait et l'acheta. C'est la beauté de l'Église, vue dans la pensée de Dieu, qui, si l'on peut ainsi parler, ravit le Seigneur Jésus, de sorte qu'il se dépouilla de toute sa gloire terrestre pour acquérir cette perle: l'expression est très forte, en effet, mais pas trop forte pour dire jusqu'à quel degré Il appréciait l'Église.
Mais nous savons que si le Seigneur a pu voir quelque beauté en l'Église, cette beauté tout entière émanait de Lui. Il voyait l'Église telle qu'elle était dans la pensée et le dessein de Dieu; et c'est là-dessus qu'il vendit tout ce qu'il avait afin d'acheter cette perle de grand prix, qui n'est, après tout, que la réflexion de sa propre beauté. Pareillement ici, la perle sans défaut - perfection de beauté morale qui avait été si précieuse aux yeux de Christ, est la figure de ce qui, à l'entrée même, apparaîtra aux yeux des hommes et des anges.

«Et je ne vis point de temple en elle; car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, et l'Agneau en sont le temple» (vers. 22).
Ceci est très important. Car peut-être quelqu'un dira-t-il: Qu'est-ce que tout cela a affaire avec les saints maintenant? Je réponds: Il faut que le monde attende le jour de la gloire pour voir la beauté de l'Église. Et nous-mêmes sommes, comme le monde, si souvent incrédules, qu'il y a chez nous tendance, si nous échappons au rêve illusoire d'améliorer la Chrétienté, à ne voir que les ténébreuses, les pénibles circonstances de l'Église.
Lequel de nous porte habituellement, constamment, dans son coeur le sentiment de délices qu'éprouve le Seigneur Jésus en dévoilant ce que l'Église doit être - oui, ce qu'elle est déjà même à ses yeux et à son coeur? Notre incrédulité sous ce rapport est une des principales et secrètes sources de l'esprit de murmure et de rébellion. Je ne dis pas que nous devions rester indifférents à l'égard de la chute de l'Église de Dieu, quant à l'état des choses sur la terre. A Dieu ne plaise que j'aie une telle pensée! Mais notre sentiment de sa chute ne serait que plus vif et accompagné de plus d'amour, s'il y avait chez nous un sens plus profond de la proximité de l'Église avec Christ, et de la gloire dans laquelle elle est appelée à resplendir bientôt. Une bonne partie de ce que nous ressentons, en considérant le mal qui se rencontre dans les enfants de Dieu, vient de ce que le moi est atteint. Nous sommes tous enclins à traiter durement en quelqu'un la vanité, l'orgueil et choses semblables. Pourquoi? N'est-ce pas, trop fréquemment, parce que cela nous blesse? On ne nous a peut-être pas porté le respect, reconnu l'importance auxquels nous nous imaginions avoir droit? et cela nous aigrit facilement.
Mais ce n'est pas là être impressionné selon Christ. Non pas que nous devions être insensibles aux voies de la chair et du monde, mais il faut en être affligés pour Christ et non pour nous-mêmes. Qu'est-ce qui peut nous en rendre capables?
Rien, sinon un coeur rempli de Christ et de la place excessivement bénie dans laquelle il nous a mis. Nous sommes appelés à montrer Christ maintenant. Ce n'est pas seulement que nous sommes destinés à devenir membres de son corps, de sa chair et de ses os, mais que nous le sommes maintenant; aussi l'amour pour Dieu et le désir de sa gloire devraient-ils nous amener à marcher d'une manière conforme à cette position, dans l'Église et devant les hommes. Ce que Dieu ne tardera pas à déployer devant l'univers entier, il veut de nous que nous nous attendions à le trouver maintenant dans les siens. Quand ce jour-là sera venu, il n'y aura plus d'empêchements; mais le Saint-Esprit agit dans le but de réaliser en nous ce qui, alors, sera manifesté en perfection, mais qui est vrai en principe dès à présent. S'il y a une tache en quelqu'un qui est destiné à reluire avec Christ alors, cela stimule nos affections pour que le mal soit ôté selon Dieu et pour sa gloire. Et c'est là ce qui augmente chez nous, dans une si grande proportion, le sentiment de la honte, dans le cas où de semblables taches se trouveraient en nous-mêmes.

Pour moi, il est évident que le Saint-Esprit communique la description de la gloire divine qui sera dans l'Église, dans le but d'agir maintenant sur nos âmes par une grande puissance pratique, si la parole est mêlée avec de la foi dans ceux qui l'entendent.
La véritable raison pour laquelle nous en tirons si peu de profit, c'est que nous sommes des croyants si incrédules! Nous sommes croyants; mais n'est-il pas humiliant que nous puissions passer sur d'aussi précieux fruits de l'amour de Christ, d'aussi brillantes visions de gloire assurée, comme si nous n'en avions pas besoin maintenant, ou comme s'il ne s'agissait pas des certaines et véritables paroles de Dieu? Bientôt nous serons dans la gloire, et nous connaîtrons comme nous sommes connus; mais la gloire est révélée à ceux qui n'y sont pas encore afin que leurs âmes soient maintenant pleines de la joie de cette gloire, et afin que les effets en soient manifestes même pour le monde qui fait mépris d'eux. Le Saint-Esprit est les arrhes de l'héritage, aussi bien que le sceau de la rédemption.

Mais cela n'est pas seulement vrai de la beauté dans laquelle l'Église est appelée à briller alors; il y a une chose qui doit exercer présentement sur nous une puissante influence; il y a une immédiate relation avec Dieu dans le sens du culte: et quoi ensuite?

Le symbole ici employé est celui d'une ville; c'est pourquoi nous ne sommes pas présentés sous le caractère de sacrificateurs. S'il était parlé de nous comme individus, nous serions vus comme ayant été approchés de Dieu, c'est-à-dire comme sacrificateurs, et c'est ainsi que nous le sommes au chap. XX: 6. Mais ici, nous voyons une ville - et une ville dans laquelle il n'y a point de temple, non qu'il n'y eût pas là un siège spécial pour la présence de Dieu, mais parce que sa présence remplissait le lieu tout entier et partout également. L'accès à Dieu est immédiat. Mais cela est aussi une vérité présentement applicable (Héb. X). Ici-bas, maintenant, il n'y a point de temple, ni de sacrificateurs entre nous et Dieu. Sans doute, nous avons en haut le grand et fidèle Souverain Sacrificateur - ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, et non pas l'homme. Mais il y aura ici-bas temple et sacrificateurs pendant le futur royaume, pour ceux qui, sur la terre, auront besoin de Lui, alors qu'il «s'assiéra comme sacrificateur sur son trône» (Zach. VI. 13; vers. angl.). Ainsi, pour le Chrétien il n'y a maintenant ni temple ni sacrificateurs sur la terre.
Nous nous tenons, quant à la foi, dans la présence immédiate de Dieu, dont la parfaite faveur luit sur nous. Si l'on ne sent pas cela, c'est qu'on ne le croit pas. Nous devons toujours croire une chose sur l'autorité de la parole de Dieu premièrement; et plus nous mettons de simplicité à croire, plus nous jouissons de la consolation, de la force et des fruits de la vérité.

«Et je ne vis point de temple en elle: car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, et l'Agneau en sont le temple. Et la cité n'a pas besoin du soleil, ni de la lune, pour l'éclairer».
Il n'est besoin là d'aucune lumière terrestre, ni même céleste, appartenant à la première création: «car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est sa lampe» (vers. 23).
De quelle admirable façon cette description tout entière est en harmonie avec quelques paroles de Jean XVII, auxquelles je renverrai avant d'aller plus loin.

 Dans son étonnante prière (si nous pouvons appeler prière ce qui est plutôt l'épanchement du Fils devant le Père), le Seigneur a dit: «La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée».
C'est une gloire divine, mais non la gloire de sa divinité; car celle-ci ne peut jamais être donnée, attendu qu'elle appartient à Dieu seul. Le Seigneur Jésus possédait la gloire de la divinité, mais non pas comme lui ayant été donnée: il la possédait d'une manière essentielle, il la possédait de droit, comme étant Dieu de toute éternité. Mais celle que le Père lui a donnée comme homme, il l'a donnée à ses disciples: «afin qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé».

Or, ceci correspond exactement à ce que nous avons dans l'Apocalypse. Nous y voyons la sainte ville, descendant du ciel d'auprès de Dieu; et l'Agneau est en elle, et le Seigneur Dieu se fait connaître d'une manière spéciale, pour ainsi dire, dans l'Agneau; car l'Agneau n'est pas seulement la lumière, mais le vaisseau de la lumière, la lampe. Nous pouvons voir une diffusion de lumière, ainsi qu'il est écrit: «la gloire de Dieu l'a illuminée»; mais si nous voulons en voir la concentration, où nous faut-il regarder? L'Agneau est cette lumière. C'est ainsi que Dieu lui-même fait resplendir son éclat dans toute cette glorieuse cité: l'Agneau est le grand objet de concentration, répandant la lumière sur la scène entière. Or, voici dans quel ordre cela a lieu: «Moi en eux, et toi en moi; afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse», etc.(2). L'Agneau leur connaître Dieu, comme eux font connaître l'Agneau à tous les autres. C'est là ce qui est exposé dans l'Apocalypse. «Les nations marcheront à sa lumière»; - non pas immédiatement dans la lumière de l'Agneau, mais au moyen de la lumière de la cité céleste, et c'est précisément ce que nous trouvons en Jean XVII: («afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé»).
Voilà, me semble-t-il, ce qui répond aux nations marchant à la lumière de la cité. L'Église avait passé à travers ces nations dans les jours de son pèlerinage, et elle y avait été méprisée à cause de sa communion avec Christ (1 Jean III. 1). Car, comme lui-même y a été, et y a été méconnu, ainsi «le monde ne nous connaît pas». Mais maintenant, lorsqu'arrive le jour éclatant, lorsque Jésus, longtemps absent et rejeté, Lui l'homme béni et exalté, le Seigneur du ciel viendra dans sa gloire, comme le grand témoin et l'accomplissement de la gloire de Dieu, de même qu'il en est le véritable resplendissement, - il ne sera pas vu séparé de son épouse. Elle apparaîtra avec lui en gloire, et les nations marcheront à la lumière de cette méprisée qu'elles auront rejetée si longtemps. Même les rois de la terre lui (3) apportent leur gloire. Il est nécessaire de constater cela, afin que personne ne s'imagine qu'il y aura communication directe entre les habitants de la terre et la cité céleste. Car si la cité est vue descendant du ciel, elle n'est pas dite descendre sur la terre de manière à être avec les hommes, comme c'est le cas lorsque le nouveau ciel et la nouvelle terre sont là. Ici, sa gloire est au-dessusde la terre, en conséquence, les rois et les nations lui apportent leur gloire et leur honneur, dans le sens d'hommage, je présume, pour Celui qui y habite.

«Et ses portes ne seront point fermées de jour: car il n'y a point là de nuit».
Aucun danger ne menace la cité; au contraire: «et on lui apportera la gloire et l'honneur des nations». Naturellement, cette expression a le même sens qu'au verset 24. «Et il n'y entrera aucune chose souillée, ni ce qui fait une abomination et un mensonge: mais seulement ceux qui sont écrits au livre de vie de l'Agneau».
Ainsi, place entière est laissée à la sainteté de Dieu, et les choses impures, abominables, sont exclues de sa présence, comme, en vérité, elles sont moralement et absolument impropres à y paraître; mais, de plus, sa souveraineté est maintenue intacte. Nul n'y entre, excepté ceux inscrits au livre de vie de l'Agneau. Nous avons remarqué que les cinq premiers versets du chap. XXII sont nécessaires pour compléter la vision, mais, je ferai mieux, je crois, de les réserver pour la prochaine méditation où nous verrons aussi la conclusion du livre à sa vraie place.


(1) Je ne crois pas que le jour du Seigneur, dans le sens où Pierre emploie l'expression, soit seulement l'époque de la venue du seigneur, mais plutôt la période entière qui comprend Son règne et le jugement. D'où il suit que le millénium, aussi bien que la dissolution finale du ciel et de la terre d'à présent, peuvent arriver et arrivent en effet dans la limite de Son jour, tandis que sa venue peut précéder l'un et l'autre. Il ne faut pas identifier le jour du Seigneur avec la venue du Seigneur.

(2) Les versets 22 et 23 de ce chapitre s'appliquent au temps de la glorification, le seul temps d'unité parfaitement déployée; mais il ne faut pas confondre cette unité avec celle demandée aux vers. 20, 21, laquelle est aussi clairement une question de grâce et de témoignage au monde, que l'autre sera une question de gloire à la connaissance du monde.

Ce qu'il y a de vrai, c'est que l'unité est demandée sous trois formes.
Il y a premièrement au verset 11, celle qui est absolue et au-dessus de toutes les circonstances: «afin qu'ils soient un, comme nous».

Il y a, secondement, l'unité qui embrasse ceux qui croiraient par la parole des apôtres: «afin que tous (Juifs ou Gentils, esclaves ou libres) soient un (non pas en vertu de la loi de Jéhovah et des rites et ordonnances forcés du système Lévitique, mais par la révélation du Père et du Fils), comme toi, Père, es en moi, et moi en toi; afin qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie (ce n'est pas encore: connaisse, mais croie) que c'est toi qui m'as envoyé».
Ce témoignage-là, les saints rassemblés l'étaient pendant qu'ils marchaient ici-bas dans une unité céleste.

Puis vient la troisième forme - le couronnement - celle qu'il sera impossible au monde de nier, quand il verra les saints apparaissant dans une même gloire avec Christ. C'est pourquoi il est ajouté: «et que le monde connaisse que tu m'as envoyé»; mais ce n'est pas tout: «et que tu les as aimés comme tu m'as aimé».
Comment contredire, lorsque Christ et l'Église apparaîtront soudain, dans une communauté de gloire, à ses yeux étonnés? Mais cela ne change en rien la vérité précédente, vérité qui ne doit pas être affaiblie, à savoir, que le Seigneur désirait une unité actuelle de tous ses disciples, comme un moyen et un puissant témoignage par lequel le monde puisse croire en la mission qu'Il avait reçue du Père. De fait, cette vérité forme une partie importante de notre responsabilité pratique, et il n'est pas sage de s'en détourner par la raison qu'elle est grossièrement pervertie en vues de puissance terrestre et d'orgueil par l'Église-monde dans toutes ses variétés. Les Actes des Apôtres exposent les faits; les Épîtres démontrent l'importance de la doctrine.

(3) Dans le sens de, lui rapporteront leur gloire, la lui attribueront, lui en feront hommage, et, par-dessus tout, à Dieu en elle, comme il est dit plus bas.
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant