La division de ces chapitres eût
été plus heureuse, si le chap. XXI,
vers. 1 à 8, eût
fait partie de la série
d'événements qui a été
donnée au chap. XX, car c'en est la suite
non interrompue.
Il y a une terminaison bien marquée de la
chaîne, avec le verset
8 de ce chapitre. De
là à la fin, y compris même les
cinq premiers versets du chap.
22, nous avons une autre
portion dont les détails se lient entre
eux.
Les huit premiers versets se rattachent à
une époque tout à fait
différente de celle qui suit.
À partir du verset
9 du chap. XXI, vous revenez
au millénium; au lieu que les
précédents versets du chapitre sont
le récit le plus complet que la Parole de
Dieu fournisse sur les nouveaux cieux et la
nouvelle terre, dans le sens propre de ces
expressions.
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre sont
subséquents au règne de mille ans,
ainsi qu'au grand trône blanc, et tout
naturellement aussi,
à la dissolution des cieux et de la terre
qui existent maintenant, lesquels sont encore
là quand ce trône est
élevé.
Puis, lorsque cette rapide description de
l'état éternel est terminée,
l'Esprit de Dieu ajoute un très important
appendice, si l'on veut bien me permettre ce mot,
sur l'état des choses durant le
millénium, appendice dont les détails
n'avaient pas été donnés
lorsque cette époque milléniale a
été mentionnée dans la
succession historique
d'Apoc.
XIX; XX;
XXI:1-8.
Mais quelques personnes objecteront peut-être
à cela, et nous diront: Sur quelle
autorité vous fondez-vous pour diviser ainsi
les chapitres? Pourquoi ne pas prendre le chap.
XXI en entier (ainsi que l'ont
probablement compris ceux qui ont fait la division)
comme s'appliquant à un seul et même
temps? Pourquoi ne pas supposer que ce qui est dit
de la nouvelle Jérusalem au vers.
10, se rapporte à la
même date que ce qui est dit au ver.
2?
La réponse est toute simple. Dans
l'état éternel, Dieu est en relation
avec les hommes; toutes les distinctions de temps
ont pris fin; il n'y a alors ni rois, ni nations.
Et cette relation, nous la trouvons en exercice
dans les huit premiers versets. Prenez, pour
exemple, le vers.
3: «Et j'entendis une
grande voix du ciel, disant: Voici, l'habitation de
Dieu est avec les hommes, et il
habitera avec eux, et ils seront son peuple, et
Dieu lui-même sera avec eux, leur
Dieu».
Tandis que si nous jetons un coup d'oeil sur la
dernière partie du chapitre, nous voyons
qu'il s'agit encore là de nations et de rois
terrestres. «Et les nations marcheront
à sa lumière, et les rois de la terre
lui apporteront leur gloire» etc.
Lorsque commencera l'éternité, Dieu
aura fini d'en agir avec les choses qui sont selon
l'ordre du monde - comme les rois, les nations, ou
autres semblables arrangements pris par sa
providence en vue du temps. Tout cela implique le
gouvernement, et le gouvernement suppose un mal qui
demande à être réprimé.
Conséquemment, ce n'est pas l'état
éternel que nous avons dans la
dernière partie de notre chapitre, mais un
état de choses antérieur, les
premiers versets
(1
à 5) du chap. XXII
étant la suite de cette description. Il y
est fait mention d'un arbre: «et les feuilles
de l'arbre sont pour la guérison des
nations». Ce qui signifie qu'au temps dont
parle le verset, il n'y a pas seulement des
nations, mais des nations qui ne sont pas
relevées du besoin de guérison; et
Dieu pourvoit à ce que leur condition
réclame. Voilà ce qui doit convaincre
tout esprit non prévenu que l'Esprit de
Dieu, au chap.
XXII, ne fait pas allusion
à ce qui suit le dernier jugement, alors
que tout ce qui tient au monde
aura entièrement pris fin, mais qu'Il
revient à un état préalable
dans lequel Dieu gouverne encore. Il est à
remarquer aussi que, dans la partie relative au
millénium (c'est-à-dire à
partir du vers.
9 du chap. 21), nous avons des
noms d'économies, tels que le nom de
Seigneur Dieu Tout-Puissant, et celui d'Agneau; il
n'en est pas ainsi dans le chap. XXI,
1 à 8, passage qui nous
dévoile l'éternité, où
Dieu sera tout en tous.
Mais une remarque qui peut aider à
convaincre de la vérité de ma
manière d'envisager ce passage, c'est que,
dans ce livre, les tableaux rétrospectifs
sont habituels à l'auteur inspiré. Je
dis cela pour montrer qu'en cherchant à
établir mon opinion quant à l'ordre
selon lequel je conçois que ces
événements sont arrangés, je
ne soutiens pas du tout un fait qui serait sans
précédents. Prenez, par exemple, le chap.
XIV. Là, nous avons vu
une septuple série bien
régulière d'événements,
dans le cours desquels la chute de Babylone occupe
la troisième place. Après ce jugement
vient celui des adorateurs de la Bête;
ensuite, le Saint-Esprit déclare bienheureux
ceux qui meurent dans le Seigneur, puis, la venue
du Seigneur en jugement, présentée de
deux manières: 1° comme faisant la
moisson; 2° comme foulant la cuve - la
moisson figurant un jugement où il se fait
une distinction; la vendange, un
jugement de pure vengeance.
Là, Babylone a sa place très
clairement assignée. Mais longtemps
après, dans la prophétie, lorsque
l'Esprit de Dieu nous a donné les sept
coupes de la colère de Dieu, Babylone
apparaît de nouveau. La chute de Babylone a
lieu sous la septième coupe. Et cela est
important; car alors le Saint-Esprit revient en
arrière pour décrire le
caractère et la conduite par lesquels
Babylone s'était justement attirée
une si terrible visitation de la main de Dieu. Dans
ce cas, le Saint-Esprit, au chap.
XIV, nous a conduits
jusqu'à des événements
subséquents à la chute de Babylone,
et même jusqu'à la venue du Seigneur
en jugement; puis, il revient en arrière
pour nous exposer des détails concernant
Babylone et son association avec la Bête et
les rois de la terre, etc.
Or, il me semble que cela est parfaitement analogue
à l'ordre des événements du chap.
XXI. Il y a une analogie
frappante dans la manière dont Babylone et
la Jérusalem céleste sont
introduites; et, bien que, sans doute, il existe
entre les deux choses en elles-mêmes le
contraste le plus fort et le plus accentué,
il est cependant assez manifeste, selon moi, que le
Saint-Esprit les avait l'une et l'autre à la
fois dans sa pensée. Ainsi, en Apoc.
XVII. 1, il est dit: «Et
l'un des sept anges qui avaient les sept coupes,
vint et me parla, disant: Viens
ici, je te montrerai le jugement de la grande
prostituée qui est assise sur plusieurs
eaux».
Telle est la déclaration, à l'endroit
où la vision revient en arrière pour
donner la description de Babylone et de sa
sentence.
C'est exactement de la même manière
que nous sommes introduits dans la contrepartie de
cette vision au chap.
XXI, lequel nous reporte en
arrière à l'épouse, la femme
de l'Agneau. «Et un des sept anges qui avaient
les sept coupes qui avaient été
pleines des sept dernières plaies, vint et
me parla, disant: Viens, je te montrerai
l'épouse de l'Agneau, la femme».
De même que Babylone avait eu sa place
précise dans la série historique dans
événements, et que cette série
ayant été complètement
déroulée, le Saint-Esprit
s'était arrêté pour mettre
à découvert, d'une façon
rétrospective et en plein, ces voies morales
qui avaient, pour ainsi dire, forcé Dieu
à la juger, - de la même
manière exactement, l'épouse de
l'Agneau, la nouvelle Jérusalem avait
été vue sous ces deux
caractères dans l'esquisse finale de
l'histoire jusqu'à la fin.
Et maintenant, le Saint-Esprit revient en
arrière, décrivant la même
nouvelle Jérusalem dans son rapport avec le
règne millénial et les rois et
nations qui seront alors sur la terre. Nous avons
vu, chap.
XIX. 7, que l'épouse,
la femme de l'Agneau, s'était
préparée. Au chap.
XXI. 2, il
est parlé de la nouvelle Jérusalem
comme descendant du ciel d'auprès de Dieu,
encore fraîche de la beauté de ses
épousailles après que plus de mille
ans ont passé.
Mais maintenant, au chap.
XXI. 9, ressort le très
important fait que l'épouse, la femme de
l'Agneau, est la ville, la sainte Jérusalem.
«Et un des sept anges... vint et me parla,
disant: Viens, je te montrerai l'épouse de
l'Agneau, la femme. Et il m'emporta en esprit sur
une grande et haute montagne, et il me montra (non
pas comme au Texte Reçu, la grande
cité, mais) la ville, la sainte
Jérusalem, descendant du ciel
d'auprès de Dieu».
Jean était appelé pour voir
l'épouse, et, regardant, il vit la
Jérusalem céleste. Ainsi, si nous
avons eu au chap.
XIX l'épouse dans sa
relation avec l'Agneau, et ensuite comme la sainte
ville, la Nouvelle Jérusalem, dans sa
relation avec l'état éternel, les versets
9 et suivants de ce chapitre
(XXI) nous montrent que pendant l'intervalle qui
s'écoule entre les noces de l'Agneau et les
nouveaux cieux et la nouvelle terre de
l'état éternel, l'épouse
occupe une place extrêmement bénie aux
yeux de Dieu et des hommes. C'est la manifestation
milléniale de l'Église.
Ces quelques remarques préliminaires
pourront frayer la voie, et prouver que je n'avance
rien qui ne puisse être
démontré, en prenant les huit
premiers versets comme la suite
propre des événements trouvés
dans les chap. XIX
et XX,
et le restant de ce chapitre,
à partir du verset
9, comme une description
rétrospective de l'état
millénial. Il y a évidemment les
raisons les plus fortes en faveur de cette
interprétation, et il me semble
véritablement que toute autre est hors de
question, si l'on tient dûment compte du
contexte. Impossible qu'une personne instruite et
non prévenue, qui considère
attentivement les circonstances ici
décrites, puisse supposer que ce qui suit le verset
9 se lie chronologiquement
avec la section qui précède
immédiatement. Ce sont, comme nous l'avons
déjà remarqué, deux
états de choses inconciliables.
Qu'est-ce que le Saint-Esprit fait voir à
l'Apôtre, après le jugement dernier et
la disparition des cieux anciens et de l'ancienne
terre? «Et je vis un nouveau ciel et une
nouvelle terre; car le premier ciel et la
première terre s'en étaient
allés, et la mer n'est plus».
Il ne faut pas donner à ces mots simplement
une portée préparatoire et morale. Le
prophète Ésaïe avait
parlé dans ce sens. En Ésaïe
LXV, de nouveaux
cieux et une nouvelle terre sont annoncés:
mais de quelle manière différente!
Là, il faut, en effet, prendre le langage
dans un sens figuré.
«Car, voici
(vers.
17), je m'en vais créer
de nouveaux cieux et une nouvelle
terre; et on ne se souviendra
plus des choses précédentes, et elles
ne reviendront plus au coeur. Mais plutôt
vous vous réjouirez, et vous vous
égaierez à jamais en ce que je vais
créer: car, voici, je vais créer
Jérusalem pour n'être que joie, et son
peuple pour n'être qu'allégresse. Je
m'égaierai donc sur Jérusalem, et je
me réjouirai sur mon peuple, et on n'y
entendra plus de voix de pleurs, ni de voix de
clameurs. Il n'y aura plus désormais aucun
enfant né depuis peu de jours, ni aucun
vieillard qui n'accomplisse ses jours; car celui
qui mourra âgé de cent ans sera encore
jeune, mais le pécheur, âgé de
cent ans, sera maudit».
Voilà, évidemment, un très
brillant changement, mais c'est un état
terrestre. Il y a des enfants et des vieillards; et
bien que la description établisse à
dessein un contraste entre les choses d'alors et
toutes celles que le monde a vues jusqu'ici, il
s'agit cependant d'un état de
bénédiction qui se rattache au temps:
ce n'est pas l'éternité.
L'apôtre Jean nous montre, dans l'Apocalypse,
un nouveau ciel et une nouvelle terre, non dans un
sens relatif, mais dans le sens le plus absolu.
Dans l'Ancien Testament, les nouveaux cieux et la
nouvelle terre ont une limite, parce qu'ils se
rattachent à Israël sur la terre. C'est
ainsi qu'il est dit du Seigneur qu'il
«régnera sur la maison de Jacob
à toujours et qu'il n'y
aura pas de fin à son royaume».
Cela est une espérance propre à
l'Ancien Testament, quoique l'expression en soit
trouvée dans le Nouveau, et le passage
signifie naturellement que le Seigneur
régnera sur la maison de Jacob aussi
longtemps qu'elle existera comme telle sur la
terre.
Lorsque la terre disparaîtra et
qu'Israël cessera d'être une nation, il
sera, sans nul doute, béni d'une autre et
meilleure manière; mais il n'y aura pas
alors de règne de Christ sur lui comme
peuple terrestre ici-bas; de sorte que ce royaume,
quand même il n'a pas de fin aussi longtemps
que la terre subsiste, doit nécessairement
être limité à la durée
de la terre. C'est ainsi que je comprends les
nouveaux cieux et la nouvelle terre dont il est
parlé en Ésaïe.
Le Nouveau Testament emploie cette expression dans
une acception pleine et absolue, comme signifiant
un état sans fin; mais dans l'Ancien
Testament, elle se lie aux relations terrestres
dont le Saint-Esprit parlait alors. Ce qui rend la
chose encore plus claire, c'est que le verset
suivant
(Es.
LXV. 21), continue et dit:
«Même ils bâtiront des maisons et
y habiteront; ils planteront des vignes et ils en
mangeront les fruits. Ils ne bâtiront pas des
maisons afin qu'un autre y habite... mes
élus jouiront longtemps du travail de leurs
mains. Ils ne travailleront plus en vain et
n'engendreront plus pour
être dans l'anxiété; car ils
sont la postérité des bénis de
l'Éternel» etc.
(Vers.
Angl.). Or, cela est très
réjouissant.
Et encore: «Le loup et l'agneau paîtront
ensemble... On ne nuira point et on ne fera aucun
dommage dans toute la montagne de ma
sainteté, a dit l'Éternel».
Si beau et si brillant que soit ce tableau de ce
que le Seigneur peut accomplir, il est cependant en
rapport avec la terre et un peuple terrestre. Ce
n'est pas un état éternel, mais un
jour excessivement glorieux, dans lequel la mort
sera l'exception, et la vie la règle. Je dis
que la mort sera ainsi rare, au moins dans la Terre
Sainte, à cause de ce verset: «Celui
qui mourra âgé de cent ans sera encore
jeune; mais le pécheur, âgé de
cent ans, sera maudit». Ce qui signifie que si
quelqu'un meurt à l'âge de cent ans,
il sera encore, comparativement, un enfant; et que
si même la mort survient à cet
âge, c'est seulement comme résultat
d'une malédiction expresse de la part de
Dieu. C'est ainsi qu'il en sera durant le
millénium; et c'est la réponse
à une question fréquemment
adressée: Que deviendront les justes pendant
ce merveilleux règne? Si la première
résurrection a déjà eu lieu
alors, et que dans la seconde il n'y ait que les
méchants, que les morts, qui ressuscitent,
quelle peut être la destinée de ces
justes qui vivent au temps du
millénium?
La vérité est qu'il n'y a pas de
preuve dans l'Écriture que des justes
meurent dans le cours des mille ans. Ce qui est dit
implique le contraire. Si donc il n'en meurt pas
dans le cours du millénium, il n'y en a pas
à ressusciter à sa fin. En
conséquence, la résurrection de la
fin ne demeure que pour les méchants, pour
les morts seulement. Les justes seront
ressuscités avant le millénium, les
méchants après.
Les justes qui vivent pendant le règne de
Christ ne sont pas du tout appelés à
mourir, pour autant que l'Écriture nous
renseigne à leur sujet. Nous pouvons
être sûrs que ces saints du
millénium seront changés en la
ressemblance de Christ. Ils seront
transportés dans les nouveaux cieux et la
nouvelle terre. Nous ne sommes pas appelés
à conjecturer sur la manière dont ces
faits s'accompliront. Il nous suffit de savoir que,
quoique ils ne soient pas présentés
comme passant par la mort durant le
millénium, et que, par conséquent,
ils n'aient pas besoin d'être
ressuscités, cependant, lorsque la nouvelle
terre apparaît, des hommes sont
trouvés en elle, et bien distingués
de la nouvelle Jérusalem, qui est le symbole
des saints célestes glorifiés. Je
crois que le verset
3 garantit ce que j'avance.
«Voici l'habitation de Dieu (ou la cité
qui descend) est avec les hommes»,
etc.
Une autre preuve qu'Ésaïe ne parle pas
de l'état éternel ici décrit,
est celle-ci: Quand les nouveaux cieux et la
nouvelle terre sont vus par le prophète du
Nouveau Testament, il est rapporté que les
premiers s'en sont allés et que la mer n'est
plus. Or, il n'en est pas ainsi dans la
prophétie d'Ésaïe. Là,
c'est plutôt l'esprit ou le gage des
nouveaux, qui venait dans les anciens, - l'ombre de
ce qui devait arriver, et non l'image même ou
l'accomplissement des choses.
Prophétiquement ils sont dits être
«nouveaux» à cause de la grande
joie et de la bénédiction que Dieu
accordera à son peuple d'Israël et
à leur pays. Dans l'Apocalypse, «la mer
n'est plus». Dans l'Ancien Testament, au
contraire, «l'abondance de la mer (est-il
écrit) se sera tournée vers toi...
Car les îles s'attendront à moi, et
les navires de Tarsis les premiers»
(Es. LX).
Il n'y a pas de raison de
douter que ce chapitre parle du même temps
que le
chap. LX.
«Car ta lumière est
venue, et la gloire de l'Éternel s'est
levée sur toi».
Ce passage, ainsi que plusieurs autres, prouve
qu'il doit encore y avoir la mer au temps dont
parle Ésaïe: les îles et les
navires l'impliquent nécessairement, et
«les îles éloignées»
sont introduites entre les deux déclarations
concernant les nouveaux cieux et la nouvelle terre
en Ésaïe
LXV et LXVI.
Ici, dans l'Apocalypse, ce n'est pas seulement la
dispensation actuelle, mais le ciel et la terre
d'à présent qui s'en sont
allés, et ont fait place à
«toutes choses faites nouvelles».
Sans doute, le nouveau ciel et la nouvelle terre
seront formés du premier ciel et de la
première terre. Tout comme le corps de
résurrection sera formé du corps
d'humiliation actuel par la puissance de Dieu,
ainsi la terre et les cieux actuels sont
destinés à une transformation de
même nature.
Après leur dissolution, ils
reparaîtront dans la forme du nouveau ciel et
de la nouvelle terre. «Plus de mer»
serait chose impossible sans un miracle, aussi
longtemps que la vie, dans sa condition
présente, doit être maintenue. Mon
lecteur sait que la mer est absolument
nécessaire pour animer la nature telle
qu'elle est; sans elle, l'homme ne pourrait pas
exister. Et tout le règne animal et
même le règne végétal,
sans parler du vaste monde des eaux, ne le pourrait
pas davantage. Mais lorsque le temps aura pris fin,
lorsque aura cessé la vie naturelle qui est
soutenue par Dieu - lorsque le millénium
aura achevé de rendre le plus
éclatant témoignage à ce fruit
aussi bien qu'à tous les autres fruits de Sa
sagesse, de Sa bonté et de Sa puissance -
alors suivra un état de choses
entièrement nouveau, un état de chose
parfait et éternel. Il y aura de nouveaux
cieux et une nouvelle terre, car
les premiers cieux et la première terre
auront passé et la mer ne sera plus.
Mais cela n'est pas tout. Dans ce tabernacle et cet
ordre de choses que Dieu aura formés,
distingués d'une manière si
remarquable de tout ce qui aura existé
auparavant et même de ce qui accompagne le
règne de son propre Messie, Jean voit
«la sainte cité, la nouvelle
Jérusalem, descendant du ciel
d'auprès de Dieu, préparée
comme épouse ornée pour son mari. Et
j'entendis une grande voix du ciel, disant: Voici,
l'habitation de Dieu est avec les hommes, et il
habitera avec eux; et ils seront Son peuple, et
Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu»
(vers.
2-3).
À mon sens, la nouvelle Jérusalem est
le tabernacle de Dieu. C'est là que, d'une
manière toute particulière, Dieu
habite. Et ce tabernacle de Dieu descend du ciel
pour être avec les hommes. Les saints
célestes composent le tabernacle de Dieu,
tandis que ceux qui sont vus dans la nouvelle terre
sont simplement nommés «les
hommes». Ils ne sont plus désormais
Juifs et Gentils, comme dans le millénium;
cette différence aura passé avec
«les premières (ou vieilles)
choses». C'en sera fait de toute distinction
qui aura été en rapport avec le
temps. Lorsqu'un saint est ressuscité ou
changé, il cesse d'être Juif ou Grec:
il est un homme, toutefois
portant l'image du céleste.
De même ici, Dieu a affaire avec les hommes:
«et il habitera avec eux et ils seront son
peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur
Dieu».
Au lieu de la contempler à distance, Dieu ne
viendra pas seulement visiter la scène que
sa main aura formée pour les hommes, comme
c'était autrefois le cas au jardin d'Eden,
mais il habitera éternellement au milieu
d'eux. «Et Dieu essuiera toutes larmes de
leurs yeux; et la mort ne sera plus; et il n'y aura
plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car les
premières choses sont passées»
(vers.
4).
Il n'y a pas de doute que les figures
employées pour décrire cet
état de choses sont tirées
d'Ésaïe - figures que l'Esprit de Dieu
avait primitivement appliquées à la
bénédiction milléniale.
Ésaïe prédit une condition
glorieuse mais terrestre, que Dieu amènera
à réalisation en faveur des justes
durant le millénium. En ce temps-là,
la bénédiction sera la règle;
la douleur, l'exception. Le Saint-Esprit reprend
maintenant des termes semblables, mais avec des
différences frappantes, et les applique dans
un sens infiniment plus profond et qui
réellement ne peut pas se qualifier.
Et si nous considérons un moment 2 Pierre
III, nous y trouverons, je crois, un lien entre
Ésaïe et l'Apocalypse. Il est
écrit en 2
Pierre III. 10: «Or, le jour
du Seigneur viendra comme un larron dans la nuit,
et dans ce jour-là les cieux passeront avec
un bruit sifflant, et les éléments
étant embrasés, seront dissous, et la
terre et les oeuvres qui sont en elle, seront
brûlées entièrement... Les
cieux étant en feu, seront dissous, et les
éléments embrasés se
fondront».
Or, il me paraît bien clair que c'est
là ce qui a lieu à l'époque du
grand trône blanc. Car du moment que le
Seigneur prend place sur ce trône, la terre
et le ciel s'enfuient de devant sa face, et il
n'est plus trouvé de lieu pour eux. Cela
forme une partie du «jour du Seigneur»,
jour qui comprend tout l'intervalle depuis le
moment où le Seigneur intervient pour juger
le monde, entrer dans sa grande puissance et dans
son règne, jusqu'au moment où il
remettra le royaume, après le
millénium et l'exécution des
jugements qui le doivent suivre
(1). «Puis
donc que toutes ces choses doivent se dissoudre,
quelles gens devriez-vous être en sainte
conduite et en piété; attendant et
hâtant la venue du jour de
Dieu,dans lequel les cieux
étant en feu, seront dissous, et les
éléments embrasés se fondront.
Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux
cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la
justice habite».
Or, c'est là l'état de choses
décrit, avec des détails plus
complets quant au temps, etc. par l'apôtre
Jean. Le nouveau ciel et la nouvelle terre, c'est
ce que nous trouvons au commencement du chap.
XXI; ce sont les nouveaux
cieux et la nouvelle terre «dans lesquels la
justice habite». La justice est là chez
elle parce que Dieu y habite, et la chose ne peut
être ainsi rapportée que parce que la
justice est le trait dominant. Il est clair que le
Saint-Esprit, dans Pierre, fait allusion au passage
d'Ésaïe, ainsi qu'il est dit:
«Nous attendons, selon sa promesse»; mais
encore lui donne-t-il une signification plus
étendue et plus profonde. Et Jean, le
dernier des écrivains du Nouveau Testament,
reprend la même pensée et met chaque
détail à sa place. Il nous montre que
si le millénium peut présenter un
accomplissement partiel de ces expressions, ce
n'est qu'après le millénium que leur
pleine force ressortira, alors que toutes choses
étant conformes à la pensée et
au conseil divins, Dieu se reposera, et que les hommes
- non pas seulement Israël mais des hommes
rachetés et glorifiés - seront son
peuple et qu'il sera leur
Dieu.
Mais il faut encore que je cite un autre passage
pour rapprocher les uns des autres les passages
divers qui traitent de l'état
éternel. En 1
Cor. XV. 23, nous lisons que
chacun doit ressusciter en son propre rang:
«Christ, les prémices (Lui qui est
déjà ressuscité); puis ceux
qui sont de Christ, à sa venue; ensuite, la
fin, quand il remettra (c'est ainsi qu'on doit
lire) le royaume à Dieu le Père,
quand il aura aboli toute principauté, et
toute autorité, et toute
puissance».
Voilà la tâche que Christ remplira
pendant le millénium: il abolira toute
domination contraire, s'assujettissant à
Lui-même tous ses adversaires, et toutes
choses à la gloire de Dieu le Père,
car c'est là le but suprême de son
exaltation, ainsi que nous le voyons en 1
Cor. XV.«Car il faut qu'il
règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous
ses ennemis sous ses pieds. L'ennemi qui sera
détruit le dernier, c'est la mort».
Cela est en parfaite harmonie avec Apoc.
XX, XXI,
où nous avons d'abord le
règne de Christ, puis la mort
détruite, et ensuite le nouveau ciel et la
nouvelle terre, ou le temps auquel, en 1
Cor. XV. 24, Christ est dit
remettre le royaume à Dieu le Père.
Non pas que Christ cesse de régner dans un
sens divin; mais le règne spécial de
Christ, comme homme, finira - c'est-à-dire
son acte de régner pendant une
période donnée sur un peuple
terrestre et sur le monde en
général, règne auquel les
saints célestes dans la gloire auront part
avec Lui. Un tel acte aura un terme.
À la fin, tous les justes se retrouveront
dans un état de résurrection ou de
changement; tous les méchants, les morts,
seront jetés dans l'étang de feu, et
alors le royaume finira. Sa remise à Dieu le
Père ne touche en aucune manière
à la gloire personnelle du Seigneur
Jésus. Le royaume que Christ possède
pendant le millénium, n'est pas ce qu'il a
comme Dieu, mais comme homme ressuscité -
comme Celui qui a été humilié,
mais ensuite exalté. Ce royaume, Il le remet
à Dieu le Père (Lui-même aussi
comme homme prenant une place de subjection dans la
gloire, ainsi qu'autrefois sur la terre il le fit
dans la grâce), afin que Dieu - Père,
Fils et Saint-Esprit - soit tout en tous;
c'est-à-dire, Dieu, comme tel, occupant une
place de suprématie dans toute
l'éternité.
Mais, bien que le règne médiatorial
de Christ doive avoir un terme, il n'en est pas
ainsi du règne divin; c'est pourquoi nous,
qui sommes participants de la nature divine, nous
sommes dits régner aux siècles des
siècles
(Apoc.
XXII). C'est ainsi qu'en Rom.
V, il est écrit:
«Nous régnerons en vie par un seul,
Jésus Christ».
Il est évident que le fait de notre
participation à la nature divine n'affecte
en rien la gloire incommunicable de la
Divinité. Mais il demeure vrai que
nous avons une vie
éternelle, et que son caractère
d'être sans fin, découle du fait
qu'elle nous est donnée par Celui qui, bien
que véritablement homme, est une personne
divine, par Celui qui est le vivant, et qui a
été mort, et voici, qui est vivant
aux siècles des siècles...
L'expression: «régneront en vie par un
seul, Jésus Christ», indique un
règne qui n'est pas plus limité par
rapport au temps, que par rapport à la
sphère.
Vous remarquerez que, dans cette dernière
partie de l'Apocalypse, c'est Dieu
qui
est l'objet prééminent, en parfaite
harmonie avec ce que nous avons vu en 1
Cor. XV. 28. «Et celui qui
était assis sur le trône dit: Voici,
je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit:
Écris, car ces paroles sont certaines et
véritables»
(vers.
5).
Celui
qui
parle est celui qui est assis sur le trône.
Vous ne voyez pas qu'il soit fait mention de
l'Agneau. C'est, dans le sens le plus complet
possible, la gloire de Dieu que nous avons ici.
«Et il me dit: C'est fait: Moi, je suis
l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la
fin».
Sans doute, Christ est aussi l'Alpha et
l'Oméga, ainsi que nous le voyons au chap.
XXII, 13; mais ici ce n'est
pas le Seigneur comme tel qui agit et parle, c'est
Dieu. «À celui qui aura soif, je
donnerai, moi, gratuitement, de l'eau de la
fontaine de la vie. Celui qui vaincra
héritera de toutes
choses, et je lui serai Dieu et
il me sera fils»
(vers.
6, 7).
Rien ne saurait être plus clair que ceci,
à savoir, que c'est Dieu comme tel qui parle
d'un bout à l'autre du passage. «Mais
quant aux timides, et aux incrédules, et
à ceux qui se sont souillés avec des
abominations, et aux meurtriers, et aux
fornicateurs, et aux empoisonneurs et aux
idolâtres et à tous les menteurs, leur
part sera dans l'étang brûlant de feu
et de soufre, qui est la seconde mort»
(vers.
8).
Parole d'avertissement terrible au plus haut
degré, surtout dans la forme où elle
est employée ici. Considérez-en bien
la force. C'est alors que Dieu sera tout en tous -
Dieu qui est amour. Mais il n'est pas amour
seulement: cela est une pensée fausse,
infidèle; Il est lumière aussi bien
qu'amour.
Il appartient à Dieu autant de se
révéler en sainteté, que de se
révéler en grâce; c'est la
même portion de la Parole, qui nous enseigne
l'une et l'autre de ces vérités. Et
ici nous en avons la preuve finale. En amour, Il
descend pour habiter avec Son peuple. Son peuple,
ce peuvent être des hommes, mais ce sont des
hommes qui ne connaissent plus la faiblesse, ni la
souffrance, car Dieu lui-même a essuyé
toutes larmes de leurs yeux. Mais Il est
lumière; et c'est pour cela qu'en
présence des choses faites nouvelles, des
choses où la justice habite en paix,
où il n'y a plus aucun
mal ou péché, mais une
séparation complète du mal à
jamais par la puissance de Dieu; c'est pour cela,
dis-je, qu'alors précisément la part
des méchants est dans l'étang
brûlant de feu et de soufre.
Remarquez bien que ceci est l'état
éternel. Souvenez-vous que c'est pour
l'état éternel qu'est prononcé
le jugement, la condamnation sans fin de ceux qui
auront rejeté Christ, pris position sur leur
misérable moi. Telle est la sentence, rendue
de la part de Dieu Lui-même. Leur part est
dans la seconde mort, où leur ver ne meurt
point, et où le feu ne s'éteint
point, comme le Seigneur Jésus l'exprime
d'une manière si touchante. Il n'est pas de
déclaration plus solennelle que celle
d'Apoc.
XXI. 8, non seulement à
cause de son caractère, mais à cause
de la place qu'elle occupe.
Lorsque Dieu prendra son repos dans les nouveaux
cieux et la nouvelle terre - lorsque Dieu descendra
pour habiter avec les hommes, parce qu'il n'y aura
plus de mal pour empêcher qu'il demeure avec
eux - c'est alors que se présente
l'effroyable scène du tourment sans espoir
et sans fin qui attend le mal. Voilà ce que
Dieu nous enseigne dans le tableau qu'il trace de
l'état éternel. Il n'y a pas
seulement le côté glorieux, mais il y
a une place pour l'étang de feu, au sujet
duquel, en outre, il n'est jamais donné
à entendre qu'il aura une
fin.
Mais maintenant, après nous avoir conduits
jusqu'à «la fin», dans le sens le
plus absolu du mot, le Saint-Esprit nous
ramène en arrière. Nous avons vu, au
moment où commence cet état
éternel, la nouvelle Jérusalem
descendant du ciel d'auprès de Dieu,
préparée comme une épouse
ornée pour son mari. Mais quelle est sa
relation avec la terre milléniale? Si nous
n'avions que des révélations
antérieures, nous ne pourrions pas
répondre à cette question d'une
manière positive.
L'épouse, la femme de l'Agneau, a
trouvé dans le ciel la consommation de sa
joie; ensuite, comme la nouvelle Jérusalem
après le millénium, elle entre en sa
place par rapport aux nouveaux cieux et à la
nouvelle terre: mais quelle est sa relation
vis-à-vis de ceux qui seront ici-bas pendant
le millénium?
Cette question devient maintenant bien claire.
«Et un des sept anges qui avaient eu... et me
parla, disant: Viens, je te montrerai
l'épouse de l'Agneau, la femme. Et il
m'emporta en esprit sur une grande et haute
montagne, et il me montra la ville, la sainte
Jérusalem, descendant du ciel,
d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu;
et son luminaire était semblable à
une pierre très précieuse, comme
à une pierre de jaspe cristallin».
Il me semble que le récit qui assimile le
brillant luminaire de la ville à une pierre
de jaspe, est en rapport
très intime avec ce qui
vient d'être dit d'elle comme ayant «la
gloire de Dieu»; car lorsque Dieu
lui-même est vu sur le trône, au chap.
IV, il apparaît
semblable à une pierre de jaspe et de
sardius. Ici, la nouvelle Jérusalem a la
gloire de Dieu, et son luminaire est semblable
à une pierre de jaspe. Mais ce n'est pas
tout. «Elle avait une grande et haute
muraille», et après cela il nous est
dit, au verset
18, que «sa muraille
était bâtie de jaspe». De sorte
qu'il est évident que cette pierre est,
d'une manière spéciale, celle qui
sert à décrire la gloire de Dieu,
pour autant qu'elle peut être
contemplée par la créature - non pas
cette gloire de Dieu qu'il est impossible à
la créature de contempler, car Dieu
possède une gloire inaccessible. - Mais il
est aussi de Son bon plaisir de déployer une
gloire à Lui, appropriée à la
capacité de la créature; et la pierre
précieuse employée dans le livre de
l'Apocalypse comme figure de cette gloire, c'est le
jaspe.
De plus, il nous est rapporté que la ville
avait «douze portes, et aux portes, douze
anges, et des noms écrits sur elles, qui
sont ceux des douze tribus des fils
d'Israël».
Il est particulièrement fait mention du
nombre «douze» dans tout le récit
qui est donné au sujet de la nouvelle
Jérusalem. Il est dit immédiatement
auparavant que la ville a la gloire de Dieu, dans
l'espérance de laquelle
nous nous glorifions
(Rom.
V. 2). Ici, nous voyons que
cette espérance dans l'attente de laquelle
nous sommes et dans laquelle nous nous glorifions,
est devenue jouissance. Mais il plaît
à Dieu de se souvenir que c'est un peuple
sur la terre qui est l'objet de ses voies, et la
nouvelle Jérusalem a une relation toute
particulière avec les hommes pendant la
durée du millénium. En
conséquence, il y a douze portes, avec les
noms des douze tribus d'Israël écrits
sur elles. Aux portes se tiennent douze anges,
montrant leur subordination. Dans ce jour de
gloire, les anges sont heureux d'être
établis portiers aux portes de la
céleste ville; heureux, s'il ne leur est pas
donné d'entrer, d'avoir leur charge et leur
fonction en dehors. «Car ce n'est point aux
anges qu'il a assujetti le monde habitable à
venir duquel nous parlons»
(Héb.
II). «Ne savez-vous
pas que les saints jugeront le monde?... Ne
savez-vous pas que nous jugerons les anges?»
(1
Cor. VI).
«Et la muraille de la ville avait douze
fondements, et sur eux, les douze noms des douze
apôtres de l'Agneau»
(vers.
14).
Éph. II:
20 nous donne, je
crois, la force de ce symbole, «Ainsi donc,
vous n'êtes plus étrangers, ni
forains, mais concitoyens des saints... ayant
été édifiés sur le
fondement des apôtres et des
prophètes, Jésus Christ
lui-même étant la maîtresse
pierre du coin».
Sans doute, tout l'édifice croît pour
être un temple saint dans le Seigneur. Mais
nous sommes édifiés sur «le
fondement des apôtres et
prophètes» - soit, les apôtres et
prophètes du Nouveau Testament. S'il se
fût agi des prophètes de l'Ancien
Testament, ils auraient naturellement
été nommés avant les
apôtres, afin d'éviter toute
confusion; mais l'expression, telle qu'elle se
présente, semble construite à dessein
pour prévenir une pareille erreur. Les
prophètes de l'Ancien Testament
complétaient la loi, outre qu'ils rendaient
témoignage des choses futures, des
jugements, de la nouvelle alliance, etc.
La loi et les prophètes ont
été jusqu'à Jean, ainsi qu'il
est écrit (voyez aussi Matt.
V. 17). Leur autorité
ne saurait jamais être détruite. Mais
lorsque le Messie fut rejeté par Israël
et que la rédemption fut accomplie sur la
croix, un fondement nouveau fut posé pour
une nouvelle oeuvre de Dieu, oeuvre
entièrement distincte de ce que la loi, ou
les prophètes, ou même Jean Baptiste,
avaient en perspective. C'est le fondement des
apôtres et prophètes du Nouveau
Testament, et c'est sur ce fondement que la
nouvelle Jérusalem est
édifiée. Maintenant, Dieu a
donné à connaître toute sa
pensée comme fondement de la
vérité. Dans les temps de l'Ancien
Testament, il y avait certaines choses encore
réservées. Voyez le
Deutéronome. «Les choses
cachées, y dit Moïse, sont pour l'Éternel, notre
Dieu;
mais les choses révélées sont
pour nous et pour nos enfants à jamais, afin
que nous fassions toutes les paroles de cette
loi»
(chap.
XXIX. 29).
Ici, les choses révélées sont
rattachées à la loi et ses
conséquences, dans le but d'insister sur
l'obéissance. Mais les choses
secrètes, qui alors appartenaient à
Dieu, sont maintenant elles-mêmes
révélées - les réponses
de la grâce alors que tout était ruine
sous la loi. Et c'est là-dessus que
l'apôtre Paul insiste si fortement, là
où il nous déclare de quelle
manière Dieu, par révélation,
lui a fait connaître le mystère ou
secret: «D'où vous pouvez comprendre,
en le lisant, quelle est mon intelligence dans le
mystère du Christ, lequel n'a pas
été donné à
connaître aux fils des hommes dans d'autres
générations, comme
il a été
révélé MAINTENANT par
l'Esprit
à ses saints apôtres et
prophètes».
Pareillement aussi en Col.
I. 26. Le Saint-Esprit a
manifesté ce qui a été tenu
secret dans les temps anciens. Le mystère a
été révélé. Il
semble que ce soit cette pleine
révélation de la vérité
qui est appelée le fondement des
apôtres et prophètes, fondement sur
lequel l'Église est édifiée.
C'est pourquoi il est dit en 1
Tim. III. 15, que l'Église
est «la colonne et le soutien de la
vérité».
La vérité est venue, et Dieu n'a en
quelque sorte plus de secrets maintenant. Tout ce
qu'il a trouvé bon de
révéler, tout ce
qui a pu être de quelque service à la
créature, tout ce qui a pu glorifier Son
propre Fils, Dieu l'a manifesté, de
manière qu'en ce sens comme en tout autre il
peut être dit que«les
ténèbres s'en vont et la vraie
lumière luit maintenant».
Ainsi donc, c'est sur ce vaste et profond
fondement, sur lequel sont déployés
non seulement les dispensations de Dieu envers des
individus ou envers un peuple, non seulement ses
promesses en son gouvernement, mais sur lequel tout
ce que Dieu peut donner à connaître de
Lui-même à la créature, a
été révélé en
son Fils, c'est dis-je, sur ce fondement que
l'Église est édifiée. Et c'est
là ce qui a été maintenant
manifesté à ses saints, savoir, ce
qui était caché, mais qui a
été maintenant
révélé. «La muraille de
la ville avait douze fondements, et sur eux, les
douze noms des douze apôtres de
l'Agneau». Les apôtres étaient
les instruments de cette
révélation.
«Et celui qui me parlait avait un roseau d'or,
pour mesurer la ville et ses portes et ses
murailles. Et la ville était bâtie en
carré, et sa longueur était aussi
grande que sa largeur... et sa longueur, et sa
largeur et sa hauteur étaient
égales»
(vers.
15, 16).
Cette image démontre la perfection de la
ville, «dont Dieu est l'architecte et le
créateur». Je ne veux pas dire que
l'on doive prendre cette
description comme s'appliquant à une ville
dans le sens littéral du mot. Dans mon
appréciation, ce tableau est purement
symbolique, exprimant certaines relations dans
lesquelles se trouve placée l'épouse
de l'Agneau, la femme. L'Écriture
elle-même déclare positivement que la
nouvelle Jérusalem est (non pas la demeure
des rachetés), mais l'épouse
elle-même, décrite sous la figure
d'une ville.
Tout comme l'église apostate, le vaste
système ecclésiastique idolâtre
dont il est si souvent parlé dans ce livre,
est présenté sous la figure d'une
grande ville, Babylone; de même ici
l'Église glorifiée est
présentée sous le caractère
d'épouse, la femme de l'Agneau, en contraste
avec la grande prostituée, et sous l'aspect
de la sainte ville descendant du ciel
d'auprès de Dieu, en contraste avec la
grande ville qui a la royauté sur les rois
de la terre. Lors donc que nous lisons que la ville
forme un carré, de longueur, de largeur et
de hauteur égales, il faut simplement
l'entendre comme expression figurative de sa
perfection. En même temps, il ne faut pas
confondre ces symboles l'un avec l'autre; car
immédiatement après il est dit:
«Et il mesura sa muraille, cent
quarante-quatre coudées, mesure d'homme,
c'est-à-dire d'ange»
(vers.
17). Or, la hauteur de la
ville a été ci-devant donnée
comme égale à sa
longueur et à sa largeur - soit, douze mille
stades. Évidemment cette mesure est
énormément plus grande que celle de
144 coudées, qui désigne
expressément la hauteur de la muraille.
Premièrement, nous avons l'idée
générale d'une ville qui forme un
carré sous tous ses côtés, de
fait, un cube; ensuite, quand nous arrivons aux
détails de la muraille, une hauteur est
donnée, qui montre que nous ne devons pas
simplement rechercher une harmonie
littérale, comme s'il s'agissait d'un
portrait. Le nombre douze maintient l'idée
de la perfection par rapport à l'homme.
«Et sa muraille était bâtie de
jaspe; et la cité est d'or pur, semblable
à du verre pur»
(vers.
18).
Nous avons déjà, dans une
précédente partie du livre,
découvert la signification de ces deux
figures, l'or et le verre. Le Seigneur conseillait
à Laodicée en état de chute,
d'acheter de lui «de l'or
éprouvé par le feu». L'or est
invariablement la figure de la justice divine - de
la justice qui peut subsister devant le feu
pénétrant du jugement de Dieu. La
justice humaine ne pourrait pas s'y tenir; aussi
n'est-elle jamais représentée par
l'or, mais plutôt par le fin lin. Le fin lin,
Dieu peut le nettoyer et n'y laisser aucune tache
ou souillure; mais le feu, ce serait sa
destruction: au lieu que pour ce qui regarde l'or,
il ne peut qu'en faire ressortir
la perfection.
En conséquence, cette cité est d'or
pur. Si la cité a la gloire divine, la
justice divine la caractérise
également. Mais il y a plus. Elle est d'or
pur,
«semblable
à du verre pur». La
sainteté, maintenant fixe et sans
défaut, distingue encore la cité.
Quant à la sainteté qui nous est
indispensable, elle est exprimée sous la
figure de l'eau, parce qu'il s'agit d'être
nettoyé de la souillure dans le sens
pratique. Dans l'Apocalypse, ce n'est pas le cas;
car à partir du quatrième chapitre,
les saints qui sont vus associés avec la
sainteté, sont des saints
ressuscités, qui, par conséquent,
n'ont plus à faire d'être
nettoyés. C'est pourquoi ils sont
représentés, ainsi que dans le cas de
cette compagnie de saints dont il est fait mention
au chap.
XV, comme étant sur une
mer de verre, parce que c'est la pureté qui
est dans une condition de fixité et
d'inaltérabilité. Leur état
n'est plus un état qui puisse avoir besoin
de nettoiement. C'est la sainteté qui
repousse tout ce qui serait de nature à
souiller. De même ici, la cité est
d'or pur, semblable à du verre pur. En Apoc.
XV, il est remarquable
que la mer de verre soit dite être
mêlée de feu, ce qui n'est pas le cas
en Apoc.
IV, et cela parce que les
saints dont il est parlé en ce premier
endroit avaient non seulement passé par une
complète purification de cette nature
et étaient maintenant
dans un état de pureté
inaltérable, mais parce qu'ils avaient
traversé la dernière et terrible
tribulation, dont le feu, dans ce passage, est une
figure.
De cette tribulation, les saints ravis
d'Apoc.
IV avaient été
exempts. Ainsi donc nous avons la cité d'or
pur, semblable à du verre pur;
c'est-à-dire, qu'il y a maintenant une
justice divine, et une sainteté à
laquelle rien ne saurait porter atteinte.
«Et les fondements de la muraille de la ville
étaient ornés de toute pierre
précieuse: Le premier fondement était
de jaspe, etc... Et les douze portes étaient
douze perles; chacune des portes était d'une
seule perle; et la rue de la ville était
d'or pur comme du verre transparent»
(vers.
19-21).
Sans prétendre donner la signification, au
sens spirituel, des diverses pierres
précieuses, nous pouvons apprendre par elles
qu'en ce jour de gloire Dieu parera ses saints de
toutes sortes de beauté. Il y aura
différents rayons de sa gloire
réfléchis par eux, rayons qui sont
typifiés par ces différentes pierres
précieuses. Pour ce qui regarde Dieu
Lui-même, il n'en est pas ainsi. Sa gloire
essentielle n'est pas décrite de cette
manière. C'est une plénitude, une
concentration de lumière. Elle n'est pas
divisée en une variété de
nuances, si nous pouvons ainsi parler, comme c'est
le cas pour la gloire qui est
conférée à
l'Église.
Dieu est lumière, et il habite dans une
lumière inaccessible. L'arc-en-ciel avec ses
couleurs variées est le signe par lequel
Dieu a indiqué son alliance avec la
création et ses voies diverses envers
l'homme ruiné. Mais quand il s'agit du
luminaire des saints dans la gloire céleste,
et de la manière en laquelle Dieu
déploiera la beauté de son peuple
(car il voit véritablement de la
beauté en son peuple), ces pierres
précieuses sont les emblèmes
employés.
«Et les douze portes étaient douze
perles; chacune des portes était d'une seule
perle».
C'est sous cet aspect qu'elles apparaissent aux
hommes du côté extérieur: comme
quelque chose de tout à fait surnaturel.
C'est une description qui renferme une allusion
à la Jérusalem terrestre; mais, dans
le cas de cette dernière ville, ce qui
existe réellement dans la nature servira
à l'orner. Ici la beauté de
l'Église est représentée par
une image surnaturelle: chacune des portes
était d'une seule perle. Ce sont des
symboles qui représentent la parfaite et
divine beauté dont Dieu revêtira son
peuple. Déjà cela est vrai d'eux en
Christ; mais ils sont destinés à
reluire ainsi, de fait et personnellement, en ce
jour-là. Le fait, que chaque porte est d'une
seule perle, montrerait, ce me semble, la
ressemblance spéciale et la communion avec
Christ que Dieu accordera à son peuple -
l'Église. En Matt.
XIII, nous avons, je pense, le
Seigneur Jésus présenté comme
un marchand qui cherche de belles perles, lequel
ayant trouvé une perle de très grand
prix, s'en alla, et vendit tout ce qu'il avait et
l'acheta. C'est la beauté de
l'Église, vue dans la pensée de Dieu,
qui, si l'on peut ainsi parler, ravit le Seigneur
Jésus, de sorte qu'il se dépouilla de
toute sa gloire terrestre pour acquérir
cette perle: l'expression est très forte, en
effet, mais pas trop forte pour dire jusqu'à
quel degré Il appréciait
l'Église.
Mais nous
savons que si le Seigneur a pu voir quelque
beauté en l'Église, cette
beauté tout entière émanait de
Lui. Il voyait l'Église telle qu'elle
était dans la pensée et le dessein de
Dieu; et c'est là-dessus qu'il vendit tout
ce qu'il avait afin d'acheter cette perle de grand
prix, qui n'est, après tout, que la
réflexion de sa propre beauté.
Pareillement ici, la perle sans défaut -
perfection de beauté morale qui avait
été si précieuse aux yeux de
Christ, est la figure de ce qui, à
l'entrée même, apparaîtra aux
yeux des hommes et des anges.
«Et je ne vis point de temple en elle; car le
Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, et l'Agneau en
sont le temple»
(vers.
22).
Ceci est très important. Car peut-être
quelqu'un dira-t-il: Qu'est-ce que tout cela a
affaire avec les saints maintenant? Je
réponds: Il faut que le
monde attende le jour de la gloire pour voir la
beauté de l'Église. Et
nous-mêmes sommes, comme le monde, si souvent
incrédules, qu'il y a chez nous tendance, si
nous échappons au rêve illusoire
d'améliorer la Chrétienté,
à ne voir que les ténébreuses,
les pénibles circonstances de
l'Église.
Lequel de nous porte habituellement, constamment,
dans son coeur le sentiment de délices
qu'éprouve le Seigneur Jésus en
dévoilant ce que l'Église doit
être - oui, ce qu'elle est déjà
même à ses yeux et à son coeur?
Notre incrédulité sous ce rapport est
une des principales et secrètes sources de
l'esprit de murmure et de rébellion. Je ne
dis pas que nous devions rester indifférents
à l'égard de la chute de
l'Église de Dieu, quant à
l'état des choses sur la terre. A Dieu ne
plaise que j'aie une telle pensée! Mais
notre sentiment de sa chute ne serait que plus vif
et accompagné de plus d'amour, s'il y avait
chez nous un sens plus profond de la
proximité de l'Église avec Christ, et
de la gloire dans laquelle elle est appelée
à resplendir bientôt. Une bonne partie
de ce que nous ressentons, en considérant le
mal qui se rencontre dans les enfants de Dieu,
vient de ce que le moi est atteint. Nous sommes
tous enclins à traiter durement en quelqu'un
la vanité, l'orgueil et choses semblables.
Pourquoi? N'est-ce pas, trop fréquemment,
parce que cela nous
blesse? On ne nous a
peut-être pas porté le respect,
reconnu l'importance auxquels nous nous imaginions
avoir droit? et cela nous aigrit facilement.
Mais ce n'est pas là être
impressionné selon Christ. Non pas que nous
devions être insensibles aux voies de la
chair et du monde, mais il faut en être
affligés pour Christ et non pour
nous-mêmes. Qu'est-ce qui peut nous en rendre
capables?
Rien, sinon un coeur rempli de Christ et de la
place excessivement bénie dans laquelle il
nous a mis. Nous sommes appelés à
montrer Christ maintenant. Ce n'est pas seulement
que nous sommes destinés à devenir
membres de son corps, de sa chair et de ses os,
mais que nous le sommes maintenant; aussi l'amour
pour Dieu et le désir de sa gloire
devraient-ils nous amener à marcher d'une
manière conforme à cette position,
dans l'Église et devant les hommes. Ce que
Dieu ne tardera pas à déployer devant
l'univers entier, il veut de nous que nous nous
attendions à le trouver maintenant dans les
siens. Quand ce jour-là sera venu, il n'y
aura plus d'empêchements; mais le
Saint-Esprit agit dans le but de réaliser en
nous ce qui, alors, sera manifesté en
perfection, mais qui est vrai en principe
dès à présent. S'il y a une
tache en quelqu'un qui est destiné à
reluire avec Christ alors, cela stimule nos
affections pour que le mal soit ôté
selon Dieu et pour sa gloire. Et
c'est là ce qui augmente chez nous, dans une
si grande proportion, le sentiment de la honte,
dans le cas où de semblables taches se
trouveraient en nous-mêmes.
Pour moi, il est évident que le Saint-Esprit
communique la description de la gloire divine qui
sera dans l'Église, dans le but d'agir
maintenant sur nos âmes par une grande
puissance pratique, si la parole est
mêlée avec de la foi dans ceux qui
l'entendent.
La véritable raison pour laquelle nous en
tirons si peu de profit, c'est que nous sommes des
croyants si incrédules! Nous sommes
croyants; mais n'est-il pas humiliant que nous
puissions passer sur d'aussi précieux fruits
de l'amour de Christ, d'aussi brillantes visions de
gloire assurée, comme si nous n'en avions
pas besoin maintenant, ou comme s'il ne s'agissait
pas des certaines et véritables paroles de
Dieu? Bientôt nous serons dans la gloire, et
nous connaîtrons comme nous sommes connus;
mais la gloire est révélée
à ceux qui n'y sont pas encore afin que
leurs âmes soient maintenant pleines de la
joie de cette gloire, et afin que les effets en
soient manifestes même pour le monde qui fait
mépris d'eux. Le Saint-Esprit est les arrhes
de l'héritage, aussi bien que le sceau de la
rédemption.
Mais cela n'est pas seulement vrai de la
beauté dans laquelle l'Église est
appelée à briller
alors; il y a une chose qui doit exercer
présentement sur nous une puissante
influence; il y a une immédiate relation
avec Dieu dans le sens du culte: et quoi
ensuite?
Le symbole ici employé est celui d'une
ville; c'est pourquoi nous ne sommes pas
présentés sous le caractère de
sacrificateurs. S'il était parlé de
nous comme individus, nous serions vus comme ayant
été approchés de Dieu,
c'est-à-dire comme sacrificateurs, et c'est
ainsi que nous le sommes au chap.
XX: 6. Mais ici, nous voyons
une ville - et une ville dans laquelle il n'y a
point de temple, non qu'il n'y eût pas
là un siège spécial pour la
présence de Dieu, mais parce que sa
présence remplissait le lieu tout entier et
partout également. L'accès à
Dieu est immédiat. Mais cela est aussi une
vérité présentement applicable
(Héb.
X). Ici-bas,
maintenant, il n'y a point de temple, ni de
sacrificateurs entre nous et Dieu. Sans doute, nous
avons en haut le grand et fidèle Souverain
Sacrificateur - ministre des lieux saints et du
vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, et
non pas l'homme. Mais il y aura ici-bas temple et
sacrificateurs pendant le futur royaume, pour ceux
qui, sur la terre, auront besoin de Lui, alors
qu'il «s'assiéra comme sacrificateur
sur son trône»
(Zach.
VI. 13; vers.
angl.). Ainsi, pour le Chrétien il
n'y a maintenant ni temple ni sacrificateurs
sur la terre.
Nous nous tenons, quant à la foi, dans la
présence immédiate de Dieu, dont la
parfaite faveur luit sur nous. Si l'on ne sent pas
cela, c'est qu'on ne le croit pas. Nous devons
toujours croire une chose sur l'autorité de
la parole de Dieu premièrement; et plus nous
mettons de simplicité à croire, plus
nous jouissons de la consolation, de la force et
des fruits de la vérité.
«Et je ne vis point de temple en elle: car le
Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, et l'Agneau en
sont le temple. Et la cité n'a pas besoin du
soleil, ni de la lune, pour
l'éclairer».
Il n'est besoin là d'aucune lumière
terrestre, ni même céleste,
appartenant à la première
création: «car la gloire de Dieu l'a
illuminée, et l'Agneau est sa lampe»
(vers.
23).
De quelle admirable façon cette description
tout entière est en harmonie avec quelques
paroles de Jean
XVII, auxquelles je renverrai
avant d'aller plus loin.
Dans son étonnante prière (si
nous pouvons appeler prière ce qui est
plutôt l'épanchement du Fils devant le
Père), le Seigneur a dit: «La gloire
que tu m'as donnée, je la leur ai
donnée».
C'est une gloire divine, mais non la gloire de sa
divinité; car celle-ci ne peut jamais
être donnée, attendu qu'elle
appartient à Dieu seul. Le Seigneur
Jésus possédait la gloire de la
divinité, mais non pas comme lui ayant
été donnée: il la possédait d'une
manière essentielle, il la possédait
de droit, comme étant Dieu de toute
éternité. Mais celle que le
Père lui a donnée comme homme, il l'a
donnée à ses disciples: «afin
qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux
et toi en moi, afin qu'ils soient consommés
en un, et que le monde connaisse que tu m'as
envoyé et que tu les as aimés comme
tu m'as aimé».
Or, ceci correspond exactement à ce que nous
avons dans l'Apocalypse. Nous y voyons la sainte
ville, descendant du ciel d'auprès de Dieu;
et l'Agneau est en elle, et le Seigneur Dieu se
fait connaître d'une manière
spéciale, pour ainsi dire, dans l'Agneau;
car l'Agneau n'est pas seulement la lumière,
mais le vaisseau de la lumière, la lampe.
Nous pouvons voir une diffusion de lumière,
ainsi qu'il est écrit: «la gloire de
Dieu l'a illuminée»; mais si nous
voulons en voir la concentration, où nous
faut-il regarder? L'Agneau est cette
lumière. C'est ainsi que Dieu lui-même
fait resplendir son éclat dans toute cette
glorieuse cité: l'Agneau est le grand objet
de concentration, répandant la
lumière sur la scène entière.
Or, voici dans quel ordre cela a lieu: «Moi en
eux, et toi en moi; afin qu'ils soient
consommés en un, et que le monde
connaisse»,
etc.(2).
L'Agneau
leur connaître Dieu, comme
eux font connaître l'Agneau à tous les
autres. C'est là ce qui est exposé
dans l'Apocalypse. «Les nations marcheront
à sa lumière»; - non pas
immédiatement dans la lumière de
l'Agneau, mais au moyen de la lumière de la
cité céleste, et c'est
précisément ce que nous trouvons en Jean
XVII: («afin qu'ils soient
consommés en un, et que le monde connaisse
que tu m'as envoyé et que tu les as
aimés comme tu m'as
aimé»).
Voilà, me semble-t-il, ce qui répond
aux nations marchant à la lumière de
la cité. L'Église avait passé
à travers ces nations dans les jours de son
pèlerinage, et elle y avait
été méprisée à
cause de sa communion avec Christ
(1
Jean III. 1). Car, comme
lui-même y a été, et y a
été méconnu, ainsi «le
monde ne nous connaît pas». Mais
maintenant, lorsqu'arrive le jour éclatant,
lorsque Jésus, longtemps absent et
rejeté, Lui l'homme béni et
exalté, le Seigneur du ciel viendra dans sa
gloire, comme le grand témoin et
l'accomplissement de la gloire de Dieu, de
même qu'il en est le véritable
resplendissement, - il ne sera pas vu
séparé de son épouse. Elle
apparaîtra avec lui en gloire, et les nations
marcheront à la lumière de cette
méprisée qu'elles auront
rejetée si longtemps. Même les rois de
la terre lui (3)
apportent leur gloire. Il est nécessaire de
constater cela, afin que personne ne s'imagine
qu'il y aura communication directe entre les
habitants de la terre et la cité
céleste. Car si la cité est vue
descendant du ciel, elle n'est pas dite descendre
sur la terre de manière à être
avec les hommes, comme c'est le cas lorsque le
nouveau ciel et la nouvelle terre sont là.
Ici, sa gloire est au-dessusde
la terre, en conséquence, les rois et les
nations lui apportent leur gloire et leur honneur,
dans le sens d'hommage, je présume, pour
Celui qui y habite.
«Et ses portes ne seront point fermées
de jour: car il n'y a point là de
nuit».
Aucun danger ne menace la cité; au
contraire: «et on lui apportera la gloire et
l'honneur des nations». Naturellement, cette
expression a le même sens qu'au verset
24. «Et il n'y entrera
aucune chose souillée, ni ce qui fait une
abomination et un mensonge: mais seulement ceux qui
sont écrits au livre de vie de
l'Agneau».
Ainsi, place entière est laissée
à la sainteté de Dieu, et les choses
impures, abominables, sont exclues de sa
présence, comme, en vérité,
elles sont moralement et absolument impropres
à y paraître; mais, de plus, sa
souveraineté est maintenue intacte. Nul n'y
entre, excepté ceux inscrits au livre de vie
de l'Agneau. Nous avons remarqué que les
cinq premiers versets du chap.
XXII sont nécessaires
pour compléter la vision, mais, je ferai
mieux, je crois, de les réserver pour la
prochaine méditation où nous verrons
aussi la conclusion du livre à sa vraie
place.
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