L'un des traits distinctifs et bien
intéressants de ce livre, c'est qu'il ne
peut être compris si on le sépare du
reste de la Parole de Dieu, ou si, du moins, on
l'envisage en dehors des autres portions de cette
parole. Dieu a, d'une manière très
remarquable, lié ce volume avec le premier
des Saintes Écritures.
Par exemple, dans ce chapitre, le Saint Esprit se
sert d'images pour dépeindre la
bénédiction de la cité
céleste dans ses relations avec la terre
durant le millénium; mais d'où ces
figures sont-elles tirées? Il me faut aller
au commencement du livre de Dieu, à la
Genèse, au commencement même de la
Genèse, et je trouve là l'arbre de
vie, les fleuves, etc., auxquels le Saint Esprit
fait évidemment allusion dans le chapitre
qui s'offre aujourd'hui à notre
étude. Et c'est pour moi une indication
frappante du lien que Dieu tient à
établir entre les diverses parties de sa Parole,
lorsque je
considère que, pour avoir une connaissance
entière d'une portion quelconque, il est
urgent que je ne la sépare pas de
l'ensemble. Cette union est d'autant plus
importante, que cette même parole de Dieu
nous révèle plusieurs états ou
dispensations en contraste positif les uns avec les
autres.
Il y eut d'abord un temps d'innocence; puis une
époque durant laquelle le
péché seul se manifestait, et cela,
sans rencontrer aucune opposition jusqu'à ce
que vînt le jugement de Dieu exercé
par le moyen du déluge, et qui fit
périr tous les hommes excepté le
petit nombre qui trouva un refuge dans l'arche.
Après cela parut la loi, et enfin
l'Évangile, ayant chacun en vue un but
différent.
Durant le temps actuel nous sommes dans l'attente
de la scène importante qui clora le
présent siècle, et où tout ce
que Dieu a opéré sur la terre, tout
ce que la révélation a fait
connaître de ses pensées, mais qui a
été corrompu par l'homme, sera
manifesté dans ses résultats.
Pour bien comprendre ce que le Saint Esprit
m'enseigne touchant ces résultats, il faut
d'abord que je me reporte au commencement. Or, si
nous ouvrons la Genèse, nous trouverons que,
quoiqu'il y ait une sorte d'analogie entre le temps
d'innocence, où Dieu déployait ses
voies envers sa créature placée sous
la responsabilité de se
maintenir dans sa position
d'innocence, et l'époque encore future,
celle-ci fait néanmoins, avec la
première, le contraste le plus béni,
en ce qu'elle manifeste d'une manière bien
plus remarquable encore la profondeur de cette
grâce que Dieu déploiera dans la
sainte cité.
Examinons donc un peu la différence de ces
époques.
La Genèse nous fait voir quatre fleuves, et
quoique nous ne sachions pas grand-chose ou
plutôt que nous ne sachions rien des deux
premiers, il est manifeste toutefois que les deux
autres, l'Euphrate et Hiddékel, ou le Tigre,
se lient un peu plus tard aux circonstances les
plus pénibles de l'Histoire terrestre du
peuple de Dieu. Sur ces rivières furent
bâties les deux villes les plus fameuses de
l'antiquité: Ninive située sur le
Tigre, et Babylone sur l'Euphrate. Il est
évident que je fais ici allusion à
une époque de beaucoup postérieure
à Adam ou même au déluge. Et
quoique ce cataclysme ait transformé une
partie de l'ancien monde, il n'a pas changé
le cours de ces rivières que nous retrouvons
ensuite.
Le Paradis a disparu, nous le savons; mais ces
fleuves devaient encore jours un rôle
important dans l'histoire de l'homme, et surtout
dans l'histoire de ce qui leur acquiert plus
d'importance qu'ils n'en ont par eux-mêmes,
le fait qu'ils se trouvent, dans les voies de Dieu,
mêlés aux vicissitudes et aux
châtiments de Son peuple
d'Israël.
Ces deux fleuves, disons-nous, furent
identifiés avec les puissances qui devaient
causer respectivement la ruine de Juda et
d'Israël. Ninive fut la capitale de l'Assyrie
qui transporta en captivité la grande masse
des dix tribus d'Israël; Babylone fut
employée de Dieu pour châtier cette
portion du peuple qui, pendant un temps, avait
semblé témoigner pour Lui aussi
fidèlement que l'avait fait la maison de
David, mais qui plus tard s'égara encore
davantage que le coupable Israël. C'est ainsi
que ces deux fleuves, qui d'abord avaient
été rattachés au paradis,
devinrent ensuite les représentants des
puissances employées de Dieu pour le
châtiment de son peuple infidèle.
Deux arbres attirent ensuite notre attention dans
le jardin d'Eden; le premier est celui de la
connaissance du bien et du mal, et le second celui
de la vie. Mais quelles que soient les
bénédictions que semblait promettre
l'arbre de vie, l'homme ne devait y trouver aucun
avantage, puisque l'autre arbre lui faisait subir
une épreuve dans laquelle il ne pouvait que
succomber. Bientôt, en effet, il faillit: il
prêta l'oreille à la voix de sa femme
qui elle-même avait écouté le
serpent, et il tomba dans la rébellion. La
conséquence fut que l'arbre de vie ne put
plus servir à son usage: en eût-il
été autrement, cela n'eût servi
qu'à perpétuer une vie de
péché et de
misère. De sorte que le chérubin
armé, gardant l'arbre de vie, manifestait
bien le jugement de Dieu, mais un jugement
mêlé d'une miséricorde
profonde. Dieu réservait pour l'homme
quelque chose de meilleur, savoir, un arbre de
grâce si je puis m'exprimer ainsi.
Arrivés au dernier récit de la Parole
de Dieu, nous ne rencontrons pas plusieurs fleuves
comme en Éden, ni un arbre destiné
à éprouver l'homme. Il ne se trouve
dans le tableau offert à nos regards qu'un
seul fleuve et qu'un seul arbre. Tout ce qui
était en quelque manière lié
avec la faiblesse, le péché, et le
jugement, a disparu. Les souvenirs pénibles
de la culpabilité et de la discipline ne
sont plus nécessaires. Le paradis de l'homme
a été perdu, Israël a failli,
l'Église aussi a manqué dans son
témoignage; et maintenant, le paradis, le
peuple, et la cité, tout est de Dieu. Il s'y
fait connaître et y révèle sa
gloire, de sorte que tout ce qui n'aurait
été introduit que pour
éprouver ou discipliner l'homme,
disparaît complètement afin de laisser
resplendir l'amour de Dieu, sa grâce
céleste, sa fidélité à
l'égard d'Israël, sa souveraine
miséricorde en faveur des Gentils, son juste
et bienfaisant gouvernement.
Le Seigneur Jésus Christ était
intervenu, et avait par Lui-même
enduré le châtiment que
méritait le peuple de Dieu, de sorte que
Dieu pouvait avec justice ne
laisser éclater que son amour, en leur
donnant la vie et en faisant propitiation et
purification pour eux par son Fils
bien-aimé.
«Et il me montra un fleuve d'eau vive,
éclatant comme du cristal sortant du
trône de Dieu et de l'Agneau. Et au milieu de
la rue et des deux côtés du fleuve
était l'arbre de vie, portant douze fruits,
rendant son fruit chaque mois: et les feuilles de
l'arbre sont pour la guérison des
nations»
(vers.
1, 2).
Dans ces versets nous avons évidemment la
grâce régnant par la justice, en tant
du moins qu'il s'agit de l'arbre et du fleuve. Rien
ne peut y être corrompu par la puissance de
Satan. Il ne s'y trouve rien non plus, qui
corresponde au chérubin tenant l'homme
à l'écart de l'arbre de vie. C'est
précisément tout le contraire. Cet
arbre de vie rapporte du fruit chaque mois.
Naturellement ce n'est là qu'une figure. Il
n'y aura littéralement ni arbre ni fleuve;
mais comme les eaux de la vie symbolisent la vie et
la bénédiction abondantes qui
jailliront de la cité, c'est-à-dire
l'Épouse, la femme de l'Agneau, il s'y
trouve aussi des ressources pour la guérison
des nations. Il n'est rien dit d'explicite
concernant les douze fruits, qui peuvent exprimer
une bénédiction beaucoup plus
élevée et une provision infiniment
riche pour le rafraîchissement continuel des
saints célestes, mais les
feuilles sont désignées d'une
manière expresse comme devant servir
à la guérison des nations. Cela est
d'autant plus remarquable, que nous sommes
habitués à voir dans les
prophètes un tout autre tableau de la
Jérusalem terrestre, même lorsqu'il
s'agit du jour glorieux à venir.
Prenez pour exemple la description que nous fournit
le soixantième
chap.
d'Ésaïe. Le ch.
LIX nous a appris que le
Rédempteur paraîtra en Sion, et le ch.
LX nous décrit la
cité: «Tes portes aussi seront
continuellement ouvertes; elles ne seront
fermées ni nuit ni jour», etc.
Mais quelles sont, en principe, les relations qui
existeront entre la Jérusalem terrestre et
les nations? «Car la nation et le royaume qui
ne te serviront point, périront; et ces
nations-là seront réduites en une
entière désolation».
Le gouvernement est confié à une
justice impitoyable, accompagnée du
jugement. Dieu exige que l'honneur soit rendu
à son peuple qui a si longtemps
été méprisé et
foulé aux pieds par les nations. Nous le
savons, un Juif est maintenant traité avec
le dernier des mépris, même dans la
chrétienté, et si par sa
prospérité il obtient la faveur du
monde, chacun regarde la chose comme un acte
surprenant de libéralisme dont on se
glorifie extrêmement, quoique en
général, on agisse ainsi sur un
principe faux, que ce soit le scepticisme ou le
pseudo-christianisme.
On a été tellement habitué
à mépriser les Juifs, que les
concessions qui leur sont faites accidentellement
semblent arrachées souvent en vertu de
principes aussi faux que celui des droits de
l'homme, etc. Je ne fais ici qu'allusion à
des faits bien connus de l'histoire du monde.
Comme chrétiens, de semblables questions ne
nous regardent pas, sauf pour les apercevoir et en
juger. La mission du chrétien ici-bas,
consiste uniquement à rendre
témoignage d'un Christ rejeté
ici-bas, mais exalté dans le ciel, et
à agir en accord avec la grâce et la
gloire de Celui qui est maintenant assis à
la droite de Dieu. Lorsque nous perdons de vue ce
but, nous sommes semblables au sel qui a perdu sa
saveur.
Une personne peut avoir de la philanthropie et
s'efforcer de faire beaucoup de bien dans le monde,
mais Dieu a en vue un objet plus
élevé que tous les plans que peut
concevoir notre imagination, et c'est ce qui
découle de notre sujet actuel. Car, qu'il
s'agisse de l'Église antérieurement
à la gloire, ou de l'Église quand la
gloire vient, comme c'est le cas ici, la
grâce est ce qu'il nous est convenable de
manifester, puisque c'est cette grâce qui
caractérise vraiment la manière
d'agir de Dieu envers l'Église; elle est la
manifestation de Lui-même tel qu'il s'est
révélé en Christ. C'est
là ce que l'Apôtre présente en Éph.
V, quand il dit:
«Soyez donc imitateurs de
Dieu».
Et comment cela? «comme de bien-aimés
enfants, et marchez dans l'amour».
De quelle manière? Le chapitre
précédent avait parlé de
Christ comme de l'offrande par laquelle seule Dieu
peut pardonner le péché
(vers.
32), et c'est pour cette
raison que nous devons nous pardonner les uns aux
autres «comme Dieu aussi vous a
pardonné en Christ». Mais au chap.
V, l'apôtre va beaucoup
plus loin. «Marchez dans l'amour, comme aussi
le Christ nous a aimés et s'est donné
lui-même pour nous comme offrande et
sacrifice à Dieu en odeur de bonne
senteur».
Ces quelques mots vous dépeignent
parfaitement la grâce, qui fournit à
ceux qui la connaissent et y demeurent la puissance
de Christ pour marcher à travers ce
monde.
Si je découvre ici ou là chez l'un de
mes frères des pensées
erronées ou de fausses espérances; ou
bien encore si je le vois agissant sans conscience
et contrairement à la volonté du
Seigneur, de quelle manière Dieu
réveillera-t-il mes affections à son
égard? Ce sera en me rappelant la
grâce que Dieu Lui-même déploie
envers ses saints et en me conduisant à agir
de la même manière, me donnant, si
possible, d'élever l'âme de mon
frère jusqu'à la connaissance du
sentiment que Dieu éprouve pour lui et de sa
volonté envers lui. S'il entrevoit la
grâce dans laquelle Dieu a
agi, il sera préparé à
discerner ce qu'il doit à Dieu.
C'est ainsi que l'apôtre parle toujours.
Jetez un nouveau coup d'oeil sur
l'Épître
aux
Éphésiens. De quoi Paul a-t-il
été occupé depuis le
commencement de cette Épître jusqu'au
chap. V? Il a fait resplendir l'amour parfait de
Dieu envers ses saints, et l'union avec Christ dans
laquelle il les a Lui-même introduits; ce
n'est pour ainsi dire qu'après cela, que
l'apôtre ajoute: Marchez dans l'amour que
Christ vous a Lui-même
témoigné.
Dans notre chapitre, je découvre un fait
analogue. Il n'est plus question des tonnerres, des
éclairs et des voix sortant du trône;
tout cela a complètement disparu. Le chap.
IV, nous avait bien fait
entrevoir de telles scènes et ouïr de
semblables sons. Ils convenaient alors et
étaient même nécessaires pour
maintenir et manifester la sainteté de Celui
qui était assis sur le trône; ils
étaient l'expression de ses sentiments alors
que l'Église ayant été
recueillie au ciel, l'homme était
laissé s'exalter lui-même,
réprimé seulement par des jugements
providentiels. Mais dans le chapitre que nous avons
maintenant sous les yeux, il n'y a rien de
semblable; nous y voyons le trône de Dieu et
de l'Agneau, mais que jaillit-il de là? Un
fleuve d'eau vive éclatant comme du cristal.
Et pourquoi cela? Parce que le trône est vu
ici en rapport avec la cité céleste,
et que la cité
céleste est le symbole de
l'Église glorifiée dont le
caractère habituel, même dans la
gloire, est la grâce. C'était un
fleuve de vie, non de mort, et les feuilles de
l'arbre étaient pour la guérison et
non la destruction des nations.
La Jérusalem d'ici-bas est la cité de
la justice terrestre - le lieu où Dieu
amènera les Juifs en les faisant passer par
une détresse excessive. Ils seront
obligés de traverser d'abord une affreuse
tribulation, le temps de la détresse de
Jacob, mais il en sera délivré. Le
châtiment qu'ils endureront ne sera que la
juste rétribution de leurs nombreux
péchés. Ils traverseront toute cette
affliction que Dieu Lui-même leur a justement
infligée, mais l'indignation cessera, et
cela par la destruction de ceux qui en auront
été les instruments. «Mais
encore un peu de temps, un peu de temps et mon
indignation sera consommée et ma
colère sera à leur
destruction».
Dieu prendra en mains la cause de son peuple, et
durant le millénium l'appel d'Israël
sera encore empreint de cette justice qui a
caractérisé les voies publiques de
Dieu à son égard, quelles qu'aient pu
être les sources cachées de sa
grâce. Toutes les nations monteront à
Jérusalem lorsque la maison de
l'Éternel sera affermie au sommet des
montagnes. «Car la loi sortira de Sion et la
parole de Jérusalem».
La loi est la règle de la justice; la
grâce est tout autre chose. Elle n'est pas
une règle de justice dont
la conséquence inévitable soit la
mort.
La grâce, il est vrai, règne par la
justice; mais alors il s'agit d'une justice qui est
de Dieu et non pas de l'homme; et par l'effet de sa
miséricordieuse culture celle-ci remplit le
saint du fruit de la justice qui est à la
gloire et à la louange de Dieu par
Jésus Christ.
C'est donc une scène de grâce parfaite
que nous avons ici. Rien ne peut surpasser
vis-à-vis de l'homme une telle mesure de
bénédiction. Le nombre douze est
toujours employé en rapport avec les voies
de Dieu envers l'homme dans l'administration
humaine. Sept est le nombre de la perfection en
rapport avec les choses de Dieu, ou plutôt
avec ce qui est spirituel qu'il s'agisse de choses
bonnes ou de choses mauvaises - douze a trait au
côté humain. C'est pour cela que
lorsque Dieu choisit les patriarches, il y en eut
douze; ils ne correspondaient pas seulement, je
suppose, aux douze tribus qui naquirent d'eux, mais
bien aussi au reste de l'humanité. Plus tard
lorsque les apôtres furent appelés,
nous en voyons paraître douze, nombre
correspondant à celui des tribus
d'Israël. Du moment où il est question
de l'apôtre qui a particulièrement la
mission d'établir l'Église sur un
fondement céleste et inébranlable, le
nombre douze disparaît, et les apôtres
dont il est ensuite parlé ne sont plus
limités à ce nombre
(Actes
XIV. 4, 14;
Éph. V).
Cela peut servir à développer la
pensée que j'ai émise au sujet des
douze portes et des douze fondements que nous fait
voir le vingt-et-unième chapitre et que je
considère comme dépeignant le
caractère de la cité vis-à-vis
du monde. Elle est envisagée dans son
caractère gouvernemental public.
Il en est de même de cet arbre. Le fait qu'il
porte douze fruits, et qu'il rend son fruit chaque
mois, le présente dans ses rapports avec
l'homme. C'est pour la même raison qu'il est
ajouté après cela, que les feuilles
de l'arbre sont pour la guérison des
nations.
Un autre point est aussi parfaitement clair: c'est
qu'il n'est pas question ici de l'état
éternel, mais bien du millénium, car
dans l'éternité les nations
n'existeront plus comme telles et elles n'auront
évidemment aucun besoin de guérison.
Mais rappelons-nous bien cependant que s'il s'agit
de la cité céleste elle-même,
elle est éternelle. L'introduction du
millénium ou de l'état
éternel, n'apporte aucun changement dans sa
position. Le chap.
XXI nous a fait voir deux
descentes de la cité, l'une au commencement
du millénium et l'autre à
l'introduction de l'état éternel:
dans le verset second, c'est sa descente alors que
l'état éternel a paru, et au verset
10 sa descente en vue du
millénium. La raison en est, je pense,
qu'à la fin du millénium les cieux
anciens et l'ancienne terre
passent naturellement, et que la
cité disparaît de cette scène
de bouleversement. Puis, quand la nouvelle terre
apparaît, la cité céleste
apparaît de nouveau et prend une place
permanente dans les nouveaux cieux et la nouvelle
terre où la justice habite.
Il est important de remarquer cela, parce que,
tandis que toutes choses seront changées
à la fin des mille ans, la cité
céleste n'en demeurera pas moins à
toujours. «A Lui soit gloire dans
l'assemblée dans le Christ Jésus pour
tous les âges du siècle des
siècles. Amen».
Il est évident que dans la gloire
éternelle, l'Église n'exercera plus,
vis-à-vis du monde, certains offices qu'elle
doit remplir durant le millénium, mais la
bénédiction qui lui est propre
demeurera éternellement la même. Aussi
est-il dit dans le chapitre que nous
étudions: «Et il n'y aura plus de
malédiction».
À partir de ce moment la chose est aussi
éternellement vraie pour la cité
céleste, qu'elle le sera plus tard pour les
nouveaux cieux et la nouvelle terre. «Et le
trône de Dieu et de l'Agneau sera en elle, et
ses esclaves le serviront; et ils verront sa face,
et son nom sera
sur
leurs fronts. Et il n'y aura plus là de
nuit; et ils n'auront plus besoin d'une lampe ni de
la lumière du soleil» - l'un de ces
luminaires représentant la lumière
produite par l'homme, et l'autre celle qui vient de
Dieu; mais tout ce qui était
approprié à ce
monde n'a plus aucune valeur pour la cité.
«Car le Seigneur Dieu fera briller sa
lumière sur eux; et ils régneront aux
siècles des siècles»
(vers.
3-5).
Cette expression aux siècles des
siècles doit, je n'en doute pas, être
prise ici dans son sens le plus étendu. Elle
ne s'applique pas uniquement à ce qui est
appelé «le royaume», quoique le
règne commence alors. En 1
Cor. XV. 24, il est question d'un
royaume que Christ remet à une époque
déterminée appelée «la
fin». La
fin implique que les mille ans et le
jugement des vivants et des morts ont eu lieu, car
ce jugement fait partie du règne de Christ;
- en est, pouvons-nous dire, le grand et dernier
acte. Toutes ces choses appartiennent au royaume;
et ce n'est qu'après leur accomplissement et
lorsque le dernier ennemi la mort a
été détruit, que le Seigneur
Jésus remet le royaume à Dieu.
Le but du royaume est d'assujettir tous les
ennemis; et quand cela se trouve accompli, ce
royaume terrestre spécial prend fin. Mais
s'il se produit alors un grand changement dans la
condition corporelle des saints terrestres, il n'en
est pas de même de ceux qui sont
déjà glorifiés et assis dans
les lieux célestes. Ils régneront aux
siècles des siècles;
réalité éternelle! Ces mots
semblent employés ici sans aucune
restriction. Tout le récit contenu depuis le neuvième
verset du chap.
XXI, jusqu'au cinquième
verset du chap.
XXII présente la relation de la
cité céleste avec la terre durant le
millénium; mais parmi les traits qui la
caractérisent, il en est quelques-uns
qu'elle garde éternellement. Un de ces
traits, outre celui de sa gloire intrinsèque
qui ne changera jamais, est celui que le service
des saints durera aux siècles des
siècles; il en est de même du
règne. Il pourra y avoir quelque changement
dans la manière de régner et de
servir après que le royaume terrestre aura
pris fin; mais, quant aux choses mêmes, elles
subsistent, je pense, aux siècles des
siècles.
Nous en sommes maintenant venus aux
considérations finales du prophète et
à son entretien avec l'ange au sujet de la
prophétie, ainsi qu'au dernier message du
Seigneur Jésus Lui-même.
Rigoureusement on peut dire que le cinquième
verset termine la prophétie. Mais de
même que le livre commence par une sorte de
préface, il se termine aussi par une
conclusion solennelle.
Vous remarquerez que, dans les dernières
paroles du Seigneur, il est trois fois question de
la venue du Seigneur, et chaque fois dans une
acception nouvelle. Le verset
7 nous présente le
premier de ces cas, évidemment en rapport
avec le verset
6. «Et il me dit: Ces
paroles sont
certaines et véritables; et
le Seigneur, le Dieu des saints
prophètes, a envoyé son ange pour
montrer à ses esclaves les choses qui
doivent arriver bientôt. Et voici je viens
bientôt; bienheureux est celui qui garde les
paroles de la prophétie de ce livre»
(vers.
6, 7).
Le Seigneur Jésus parle ici de sa venue, en
rapport avec la bénédiction
réservée pour l'homme qui est
attentif aux paroles de la prophétie. Le
Saint Esprit, en connexion étroite avec
cela, recommande alors d'une manière
solennelle cette prophétie qui allait se
clore. Évidemment le Seigneur Jésus
prévoyait le mépris avec lequel les
hommes allaient traiter ce livre, et leurs efforts
pour le mettre de côté. Je n'aime pas
de faire allusion à des
sociétés religieuses
particulières, mais permettez-moi pourtant
de dire un mot d'un corps réformé
bien connu.
Chose extraordinaire! Dans l'arrangement qu'il a
fait pour présenter au peuple toute la
Parole de Dieu en portions journalières,
quelle place a-t-il donnée au livre de
l'Apocalypse? À peine en trouve-t-on quelque
court fragment en une ou deux occasions
spéciales, tandis que de nombreuses portions
des livres apocryphes y sont
insérées. Le Seigneur cherchait, il
me semble, à mettre les siens en garde
contre le mépris plus ou moins avoué
pour ce livre de la Révélation.
Mais ce n'est pas seulement dans le cas que nous
venons de citer, qu'une
indifférence coupable se
signale pour cette parole divine; beaucoup de
personnes dans des circonstances toutes
différentes ne sont pas moins en faute
à cet égard. Ah! disons-le, ce livre
est-il quelque part honoré comme le Seigneur
le demande?
De chers enfants de Dieu qui n'ont pas en principe
l'intention de le négliger, le font
hélas constamment dans la pratique; et si ce
livre est étudié, ce n'est
généralement qu'en vue de questions
de controverse, d'histoire, ou d'imagination.
À peine en existe-t-il une exposition simple
et pratique. Il est bien peu de serviteurs qui s'en
occupent au temps convenable de manière
à le faire servir à la nourriture des
gens de la maison de Dieu. Et si on s'aventure
parfois à en fournir des
interprétations, ne sont-elles pas
généralement des plus indigestes,
étant empruntées d'ordinaire aux
savantes élucubrations de quelque
archéologue, ou se fondant sur les ignobles
comparaisons de tel historien ou tel journaliste
incrédule?
Quelle chose solennelle de s'écarter de
cette Parole que Dieu a confiée aux siens,
afin qu'elle soit comme une lumière
resplendissante dans un lieu obscur et non pas du
tout pour servir d'aliment à la science et
à l'imagination des hommes! Elle avait pour
but d'aider au développement de la vie
spirituelle des chers enfants de Dieu, et
d'entretenir leur communion avec lui. Dieu voulait
non seulement qu'ils connussent
sa grâce, mais encore qu'ils fussent
instruits des jugements qui doivent fondre sur le
monde; Il voulait qu'ils comprissent que ce livre
qui montre le cours et le jugement du monde,
indique aussi leur délivrance de ce
jugement; car l'Apocalypse révèle
clairement que l'Église occupera une place
assurée dans la présence de Dieu
avant que le moindre jugement éclate
ici-bas: à partir du commencement du chap.
IV, elle est vue assise dans
les cieux.
Oh! n'est-il pas évident que toutes les
paroles de la prophétie sont de la plus
haute importance pour nous? Dieu désire que
nous soyons heureux dans la communion qu'il nous
donne avec Lui-même, avant qu'arrivent les
événements qui vont avoir lieu:
«Bienheureux est celui qui garde les paroles
de la prophétie de ce livre».
Et pourquoi a-t-il, de fait, été si
peu profitable? Tout simplement parce que la
prophétie a été
séparée de la promesse. Cette
déclaration pleine de grâce:
«Voici je viens bientôt», n'a pas
été distinguée des «paroles
de la prophétie de ce livre»; et
par suite, la portion de l'Église a
été confondue avec les jugements qui
doivent fondre sur le monde. L'Apocalypse suppose
les enfants de Dieu dans l'attente de la venue de
Christ, attente qui devrait sûrement
être de jour en jour leur plus glorieuse
espérance. Lorsque cela n'est pas le cas, il
est, je crois, moralement
impossible de pénétrer dans les
profondeurs de ce livre et d'en jouir.
«Bienheureux est celui qui garde les paroles
de la prophétie de ce livre».
Le Seigneur vient bientôt. Mais si nous ne
sommes pas dans l'attente de sa venue, nous ne
manquerons pas d'altérer ses paroles au lieu
d'en tirer profit.
Dès que l'apôtre Jean eut entendu et
vu ces choses, il se jeta à terre pour
adorer devant les pieds de l'ange qui les lui
montrait. Il en avait fait autant
précédemment
(ch.
XIX:10) (1). Il se peut que
la grandeur
imposante de la vision lui ait fait supposer que le
Seigneur Jésus Lui-même se trouvait
devant lui sous la forme d'un ange; mais son erreur
est aussitôt relevée. L'ange lui
apprend qu'il est son co-esclave et celui de ses
frères les prophètes, et non pas du
tout le Seigneur: et par conséquent
l'adoration ne lui appartient pas. «Garde-toi
de le faire, je suis ton co-esclave et celui de tes
frères les
prophèteset de ceux qui
gardent les paroles de ce livre. Rends hommage
à Dieu». Mais il ajoute quelques
paroles d'une grande importance pratique pour les
enfants de Dieu.
Vous pouvez vous souvenir que, dans le dernier
chapitre de Daniel, il est écrit
(v. 4):
«Mais toi Daniel, ferme
ces paroles et cachette ce livre jusqu'au temps de
la fin (vers.
angl.) auquel plusieurs courront et la
science sera augmentée».
Remarquez maintenant dans quelle place merveilleuse
Dieu a établi son Église. Il venait
d'adresser sa parole à l'homme le plus
privilégié entre tous les
prophètes privilégiés de
l'Ancien Testament, à celui qui avait
été appelé «l'homme
aimé de Dieu». Et quoiqu'une
prophétie lui eût clairement
annoncé la venue et la mort de Christ, une
nouvelle communication venait de lui être
faite au sujet de laquelle il lui fut dit:
«Mais toi Daniel, ferme ces paroles
et cachette ce livre jusqu'au temps de la
fin». Ici, à la fin de
l'Apocalypse, le même Esprit s'adresse
à Jean et lui dit:
«Ne scelle
point les paroles de la prophétie de ce
livre; le temps est proche»
(vers.
10).
Comment cela se fait-il? Tout l'appel de
l'Église se trouve au temps de la fin.
À partir du jour où l'Église
commença réellement d'exister, ce fut
le temps de la fin; et tout le cours de son
histoire, c'est encore le temps de la fin. Je ne
veux pas dire, naturellement, que c'est d'une
manière positive le temps
de la fin pour les Juifs, qui doivent attendre le
développement de tout sur la base de
l'accomplissement littéral des faits: mais
c'est là que consiste le caractère
particulier de l'appel de l'Église.
Elle est au-dessus des temps et des saisons,
quoiqu'elle les connaisse; elle n'a rien à
faire avec les dates, les signes, ou les
événements antérieurs, pas
plus qu'avec l'histoire du monde, dont ces choses
sont l'accompagnement naturel et nécessaire.
L'Église plane au-dessus d'une scène
pareille: elle est céleste. Le ciel,
voilà le lieu où la grâce de
Dieu nous place complètement en dehors des
supputations qui se rapportent au gouvernement de
ce monde.
Quant au Juif dont Daniel était le type, il
faut qu'il attende jusqu'à ce que le temps
de la fin soit réellement venu,
jusqu'à ce que la connaissance soit
donnée par Dieu à ceux qui
comprendront alors. Jusqu'à ce
moment-là tout est cacheté pour
Israël. Tel n'est pas le cas de
l'Église représentée par Jean.
À lui il est dit: «Ne scelle point les
paroles de la prophétie de ce livre»;
etc.
Mais c'est ici qu'est l'erreur commise par beaucoup
d'excellents esprits. Sir Isaac Newton, homme de la
plus grande réputation dans les sciences
humaines, appliqua à l'Église cet
ordre de fermer et de cacheter le livre qui fut
donné à Daniel; et en
conséquence, il l'abandonna comme une chose
qui ne pouvait être
comprise jusqu'au temps de la fin. S'il eût
comparé le passage de Daniel avec les
dernières paroles de l'Apocalypse de Jean,
il aurait compris que les paroles mêmes qui
furent cachées au prophète Juif sont
expressément révélées
au chrétien.
Si Daniel devait sceller, Jean reçoit
expressément l'ordre de ne pas sceller. Et
pourquoi? Parce que Christ était venu, qu'il
s'en est allé au ciel, et qu'il est à
la droite de Dieu, prêt à juger les
vivants et les morts: Il est rejeté, et
dès ce moment-là c'est moralement le
temps de la fin. C'est ainsi que parlent les
écrivains du Nouveau Testament.
L'apôtre Jean dit: «Jeunes enfants,
c'est la dernière heure».
«La fin de toutes choses est proche»
écrit Pierre; et Jacques: «Le juge se
tient devant la porte».
Saint Paul écrivait de la même
manière: «Or toutes ces choses leur
arrivaient en types; et elles ont été
écrites pour nous servir d'avertissement
à nous que les fins des siècles ont
atteints».
Voyez aussi Héb.
IX. 26. Vous trouvez
donc la même grande vérité
formellement enseignée depuis les
épîtres de Saint Paul, de Saint
Pierre, et de Saint Jacques, jusqu'à
l'Apocalypse. À mon avis, c'est là ce
qui est supposé, lorsque Jean reçoit
l'ordre de ne pas cacheter les paroles de la
prophétie de ce livre. Nous avons à
en faire usage, et à la comprendre
maintenant en vertu de la connaissance de Christ,
et avec le Saint-Esprit
donné par Christ comme une onction par
laquelle nous connaissons toutes choses.
Pour nous le temps est toujours proche, et les
paroles de ce livre ne
sont pas scellées pour nous; de sorte
que c'est pure incrédulité, si au
lieu de porter le livre pour ainsi dire, à
Christ qui est la lumière pour
révéler cela comme tout le reste,
nous le soumettons au monde et à sa sagesse,
qui ne peuvent qu'en obscurcir l'intelligence.
C'est là, je n'en ai aucun doute, la source
et la raison des erreurs si répandues
relativement à l'interprétation du
livre et des difficultés qu'elle rencontre.
Pour le bien comprendre, ainsi que toute autre
portion de l'Écriture, il faut que je vois
ce que Dieu est occupé à faire pour
la gloire de son Fils.
Comme chrétien je suis encouragé
à lire la prophétie: ses paroles ne
sont point scellées pour ceux qui ont la
pensée de Christ. Si j'étais Juif,
j'aurais à attendre jusqu'au temps de la fin
dans la pleine acception prophétique du mot,
c'est-à-dire jusqu'à la fin du
siècle. Alors les intelligents parmi les
Juifs comprendront; ils sont le résidu,
fidèle, intelligent. C'est par un tel
résidu, du moins en principe (appelé,
il est vrai, à de meilleures
espérances), que l'Église
commença.
Mais, diront peut-être quelques personnes, il
y avait dans la prophétie de Daniel
certaines choses qui devaient être
scellées, et d'autres qui ne devaient pas
l'être: pourquoi ne
seraient-ce pas ces dernières (et non les
premières) qui étaient celles qu'il
fut dit à Jean de ne pas sceller?
Je réponds que l'Apocalypse suppose toute la
vérité que nous trouvons en Daniel,
et bien davantage encore. Elle ne saurait
être comprise si Daniel ne l'était
pas; tandis qu'il y a bon nombre de
vérités comprises dans l'Apocalypse
qui ne furent point données en Daniel. Un
pareil argument est donc sans valeur. De fait,
Daniel parle dans les termes les plus
généraux, et il lui fut dit de fermer
les paroles et de cacheter le livre et non pas
quelques-uns de ses parties seulement.
L'Apocalypse est sur le même terrain que
Daniel pour ce qui concerne le dernier empire, mais
contient nombre de choses d'une portée
encore plus vastes et de beaucoup plus profondes -
choses provenant de l'apostasie chrétienne,
et qui s'ajoutent à la ruine
antérieure d'Israël et à la
méchanceté future tant d'Israël
que des Gentils. Si donc il se trouvait dans le
Nouveau Testament quelque livre qu'on pût
naturellement s'attendre à voir sceller,
c'est sans contredit celui de l'Apocalypse; car,
comme il est le dernier de tous les livres de la
Bible, il en est aussi le plus difficile, le plus
abstrus, le plus étendu. C'est pourquoi,
lorsque j'entends le Saint Esprit dire: «Ne
scelle point les paroles de la prophétie de
ce livre», je vois clairement impliqué
dans cet ordre, l'indication des
privilèges particuliers du chrétien.
Il le suppose placé dans la pleine
lumière de Dieu; de sorte que ce qui peut
avoir été caché auparavant,
est aujourd'hui pleinement
révélé, à cause que
Christ est venu et nous a fait membres de son
corps, et qu'il nous a donné le Saint-Esprit
qui sonde toutes choses et même les choses
profondes de Dieu. Telle est, à mon avis, la
raison pour laquelle il est dit: «Ne scelle
point les paroles de la prophétie de ce
livre».
Cela est important sous un autre rapport qu'on ne
voit pas toujours. Les événements
signifiés par les visions
prophétiques de l'Apocalypse ne rendent
jamais capable de comprendre le livre
lui-même. Lors même qu'ils
s'accompliraient aujourd'hui, cela ne donnerait pas
par soi-même l'intelligence de l'Apocalypse.
La seule clef pour la prophétie, c'est le
Saint-Esprit qui peut seul nous faire
connaître la relation qu'elle a avec Christ;
et tant que cette relation n'est pas connue, on ne
saurait comprendre la prophétie.
Prenez, par exemple, une des prophéties les
plus claires et les plus précises, celle des
soixante-dix semaines de Daniel. On admet
généralement qu'elle a
été accomplie; mais demandez qu'on
vous en donne le sens réel, et vous verrez
combien peu on la comprend: on a une idée
vague qu'elle est accomplie, et c'est là
presque tout ce qu'on en
connaît.
Ce ne sont donc pas les événements
qui expliquent la Parole: il nous faut
l'enseignement du Saint-Esprit qui est aussi
nécessaire pour interpréter la
prophétie, que pour toute autre partie des
Écritures. Les événements
peuvent être l'accomplissement d'une
prophétie particulière, et un
témoignage de sa vérité pour
ceux qui doutent; mais ils n'apportent jamais par
eux-mêmes la vraie interprétation de
la prophétie, ils la corroborent,
incontestablement, quand elle est accomplie, et
peuvent servir à fermer la bouche aux
adversaires; mais il faut comprendre la
prophétie elle-même avant de pouvoir
l'appliquer aux événements; et
lorsque vous la comprenez, vous avez ce que Dieu
voulait donner à votre foi,
indépendamment des événements.
De fait, pour réfuter une idée
pareille nous n'avons qu'à peser ce qui est
dit ici, comme où que ce soit ailleurs:
«Ne scelle point les paroles de la
prophétie de ce livre; car le temps est
proche».
Le prix, l'utilité, que la prophétie
a pour nous, pour l'Église, est avant
les événements, quelque
utilité qu'elle puisse avoir pour ceux qui
se trouveront là quand les
événements auront lieu.
Mais écoutez maintenant une
vérité bien solennelle. Lorsque le
temps dont traite la prophétie sera
réellement arrivé, quelle sera la
condition des hommes? Elle se
trouvera fixée, à
jamais fixée pour tous - sans
espérance pour quelques-uns. «Que celui
qui est injuste, soit injuste encore; et que celui
qui est souillé, se souille encore: et que
celui qui est juste, soit rendu plus juste encore;
et que celui qui est saint, soit sanctifié
encore»
(vers.
11).
C'est-à-dire, que ce n'est plus un temps
où il puisse s'opérer un changement
moral; plus un temps où il puisse y avoir
conversion des pécheurs, où un homme
qui se trouve sous la puissance de Satan, puisse en
être délivré et être
transporté dans le royaume du
bien-aimé Fils de Dieu. Tout cela a pris
fin. Alors il faut que celui qui est injuste reste
injuste, et que celui qui est souillé se
souille encore. Les hommes sont solennellement
fixés dans la condition dans laquelle ils
sont trouvés. Le jour de la grâce aura
passé, le jour du jugement sera venu, et la
porte sera fermée alors pour toujours.
«Voici, je viens bientôt, et ma
récompense est avec moi pour rendre à
chacun selon ce que son oeuvre sera»
(vers.
12).
Ceci confirme évidemment ce que nous avons
remarqué. Lorsque ce jour arrive, c'est le
jugement des vivants. La venue du Seigneur n'est
pas mentionnée ici comme un encouragement
pour celui qui entend et garde les paroles de la
prophétie de ce livre, mais plutôt
comme en rapport avec un jugement qui saura tout
discerner. «Je suis l'Alpha
et l'Oméga, le premier et
le dernier, le commencement et la fin»
(vers.
13).
Le Seigneur Jésus prend ici, outre ce qui
lui est particulier, le même titre que Dieu
lui-même a pris au chap.
XXI: 6. Comme Dieu
était la somme et la substance de toute la
révélation en cours d'action, Christ
l'était pareillement. «Personne ne vit
jamais Dieu; le Fils unique qui est au sein du
Père, Lui, l'a fait connaître».
«Bienheureux sont ceux qui font ses
commandements, afin qu'ils aient droit à
l'arbre de vie, et qu'ils entrent par les portes de
la ville. Dehors sont les chiens et les
empoisonneurs, et les fornicateurs et les
meurtriers, et les idolâtres, et quiconque
aime et fait le mensonge»
(vers.
14, 15).
Mais nous avons ensuite une autre chose. Il ne
s'agit plus de la venue du Seigneur,
présentée comme un encouragement
à ceux qui garderaient les paroles de la
prophétie de ce livre; ce n'est pas non plus
le Seigneur venant pour juger tous les hommes, et
ayant sa récompense avec lui pour rendre
à chacun selon ses oeuvres. Nous avons vu
les saints et les justes ayant leur portion, et les
souillés et les injustes leur jugement. Mais
le Seigneur a aussi sa relation propre et parfaite
avec l'Église. Et en conséquence sa
voix se fait maintenant entendre ici avec une
expression toute particulière. «Moi,
Jésus, j'ai envoyé mon ange, pour
vous rendre témoignage de
ces choses dans les assemblées. Je suis la
racine et la postérité de David»
(vers.
16). C'est-à-dire,
qu'il fait allusion à sa nature humaine et
à sa nature divine.
Mais, outre cela, il a une relation spéciale
avec nous - «l'étoile brillante du
matin». Quand le Seigneur vient dans sa gloire
en vue du monde, c'est comme le Soleil de Justice
avec la santé dans ses rayons pour ceux qui
ont été brisés,
dispersés, et pillés - pour le peuple
terrible depuis là où il est et
au-delà. Mais il apparaît alors dans
un appareil de terreur, pour fouler sous ses pieds
ceux qui l'ont méprisé. Ce n'est
point ainsi qu'il se présente à nous.
Ce n'est pas pour nous l'image du Soleil quand
l'homme ne doit plus dormir. Lorsque le Soleil de
Justice adresse son appel à l'homme, ce
n'est pas pour l'inviter à travailler comme
il travaille à présent; il le cite
à comparaître pour être
jugé pour toujours, pour entendre sa
sentence éternelle prononcée par le
Seigneur de gloire qu'il ne peut plus
mépriser. Voilà, de quelle
manière il apparaîtra au monde, et
«tous les orgueilleux, et tous les
méchants seront comme du chaume. Et ce jour
qui vient, a dit l'Éternel des
armées, les embrasera et ne leur laissera ni
racine ni rameau».
Mais pour ceux qui veillent durant la nuit du jour
de l'homme, avant que le Seigneur Jésus
apparaisse dans sa gloire, pour ceux qui veillent
avec des affections d'épouse, ne
dormant pas comme les autres -
dans quels termes le Seigneur s'adresse-t-il
à ceux-là? Sous quel aspect se
présente-t-il à eux? «Je suis
l'étoile brillante du matin».
Précieuse étoile, étoile
bénie du matin avant que naisse le jour! Ce
n'est point en vue du jour que nous veillons; nous
veillons en vue de Christ durant la nuit, et il
nous donnera l'Étoile du matin,
avant-coureur de l'aurore. Position bienheureuse -
celle de notre amour et de notre espérance:
elle ne sera jamais frustrée de sa joie, et
le Seigneur Jésus viendra sûrement
à nous comme l'étoile brillante du
matin. Il nous encourage pendant que nous
l'attendons, et il viendra Lui-même
bientôt pour nous. Il se peut que nous ayons
à attendre un peu; au moins il peut nous
sembler à nous que le temps est long.
Hélas! il sera trop court pour ceux qui le
perdent dans le sommeil; mais quant à ceux
qui attendent Christ et qui soupirent avec ardeur
après le moment où ils Le verront,
l'espérance peut sembler longtemps
différée. Puissent nos coeurs, au
lieu d'être fatigués et languissants,
être remplis au contraire de la joie et de
l'assurance ferme que le Seigneur vient
bientôt? Il est l'Étoile brillante du
matin.
Mais plus encore: «Et l'Esprit et
l'épouse disent, Viens».
Quelle chose précieuse pour nous de penser
que le Saint Esprit Lui-même est celui qui
prend la parole et dit,
«Viens»!
Il gémit avec nous, entrant dans nos
souffrances, maintenant qu'il est descendu. Je n'ai
pas besoin de dire qu'il n'en est pas moins divin,
mais il a daigné en outre condescendre
à s'identifier, pour ainsi dire, avec nos
coeurs, et à partager nos sentiments. Mais
ce ne sont pas des gémissements que nous
avons ici; telle n'est point la pensée de
l'Esprit quand il pense à la venue du
Seigneur pour nous. C'est la calme et paisible
ardeur du désir. «L'Esprit et
l'Épouse disent, Viens». Combien
n'est-il pas fortifiant de savoir que c'est la voix
du Saint-Esprit Lui-même qui dit au Seigneur
Jésus, «Viens»! Ce n'eût pas
été une chose tout à fait
aussi bénie, si l'Église avait seule
dit «Viens». Mais c'est
«l'Esprit et
l'Épouse». Elle avait fait bien
des choses mauvaises, elle avait commis bien des
fautes dans ses pensées, dans ses
sentiments, et dans ses voies. Mais maintenant
c'est l'Esprit, le Saint-Esprit lui-même, qui
dit, «Viens». C'est Lui
qui
dirige le coeur à désirer la venue de
Jésus; c'est Lui
qui est l'énergie de l'Église la
hâtant de ses voeux et de ses prières.
«L'Esprit et l'Épouse disent
Viens».
C'est en regardant à Jésus que
l'Église ou le chrétien, dit, Viens;
ce n'est pas en regardant au pauvre pécheur
et lui disant de venir. Le Saint-Esprit conduit et
inspire le coeur de l'Épouse à crier
ainsi, non seulement par sympathie pour ses
souffrances, mais en communion avec la joie avec
laquelle elle regarde
en
haut dans l'espérance du retour de
l'Époux.
«Que celui qui entend, dise, Viens». Si
seulement j'ai entendu la voix de Jésus, je
suis autorisé à dire, Viens. Ici, il
en est peut-être qui sont prêts
à s'écrier; Oh, que je serais heureux
de pouvoir demander au Seigneur de venir!
Mais comment puis-je dire, Viens, quand je me vois
si indigne?
Chères âmes, le Seigneur
Lui-même vous autorise à dire, Viens.
Ce n'est pas seulement l'Épouse remplie du
Saint-Esprit qui dit, Viens - entrant dans la
plénitude de ses privilèges; mais
écoutez cette parole, «que celui qui
entend dise, Viens».
Avez-vous entendu la voix de Jésus et
goûté combien il est bon? Ne
savez-vous pas qu'il est le bon Berger? Je pourrais
être le plus chétif et le plus faible,
et par ignorance reculer à la pensée
de la venue immédiate du Seigneur; et
néanmoins je trouve ici le Saint-Esprit
m'invitant moi-même à me saisir de la
parole que l'Esprit et l'épouse font
entendre: «Que celui qui entend, dise,
Viens». Il est bien évident aussi que
cette effusion des premières affections du
coeur pour Christ et sa venue, n'endurcit point le
coeur à l'égard de ce pauvre monde,
et ne nous rend pas indifférents à la
conversion des pécheurs perdus. Elle produit
bien plutôt un effet tout contraire. Quelque
bonne opinion que les hommes aient de leurs propres
efforts, ma conviction est que
ceux qui désirent le plus la conversion des
pécheurs, sont, toutes les autres choses
égales d'ailleurs, ceux qui soupirent le
plus ardemment après la venue du Seigneur
Jésus.
Je ne crois pas que ceux qui veulent l'ajourner,
soient ceux qui prient et travaillent le plus pour
la conversion des âmes. Qu'est-ce qui porte
ces personnes à désirer que les
pécheurs se convertissent? Elles travaillent
dans ce but parce qu'elles voient les âmes
périr éternellement, et qu'elles
sentent avec raison que sans Christ elles sont
toutes profondément misérables. Mais
ces sentiments-là leur sont communs avec
tous leurs frères. Tous nous croyons que si
les hommes ne reçoivent pas
l'Évangile, ils seront
précipités en enfer, et nous sommes
extrêmement affligés de les voir
rejeter le Sauveur. Nous éprouvons ces
sentiments aussi bien qu'eux. Mais nous avons une
autre chose qui leur est étrangère:
je veux dire la voie même du Seigneur,
celle-là vaut mieux que la leur. Il sait,
Lui, incomparablement mieux que ses serviteurs, ce
qui est bon pour les pauvres pécheurs et les
pauvres saints. Or, Il nous fait voir dans ce
passage que c'est le même Esprit qui regarde
à Jésus et dit, Viens, qui peut aussi
nous faire tourner nos regards vers les
pécheurs perdus, avec la
miséricordieuse invitation, «Que celui
qui a soif, vienne». Voilà l'autre
côté de notre position bénie.
Ici ce n'est pas l'Esprit
dirigeant l'Église
à regarder en haut au Seigneur, et à
dire, Viens, mais c'est le coeur dirigé
maintenant vers le monde et disant, «Que celui
qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne
gratuitement de l'eau de la vie»
(vers.
17).
Le pécheur n'est pas invité à
dire, Viens. Observez qu'il y a une grande
différence dans la dernière partie du
verset. Dans les deux premières clauses on
dit, Viens; mais dans la dernière, ceux dont
il est question n'appellent pas la venue de
Jésus, mais sont invités à
venir eux-mêmes: «Que celui qui a soif vienne»,
etc.
C'est ainsi que Dieu fait voir que la
première pensée de mon coeur doit
être pour le Seigneur Jésus. Si je lui
suis fidèle, je désirerai sa venue.
L'Esprit inspire et sanctionne ce désir. Et
quel est l'effet de cela sur mes sentiments
à l'égard du monde? J'y trouve un
motif céleste pour désirer la
conversion des pécheurs. J'aurai les
mêmes motifs moraux, et les mêmes
affections qui agissent sur mes frères dont
le coeur ajourne la venue du Seigneur, mais j'aurai
de plus toute l'impulsion que peuvent me donner
l'espérance de la prompte arrivée de
Christ et le sentiment du danger de ceux pour
lesquels sa venue ne saurait être autre chose
qu'un jugement certain, même dans ce
monde.
Plus un chrétien attend la venue de Christ
à chaque moment, et plus aussi il doit
désirer ardemment que les
âmes viennent et prennent
de l'eau de la vie, et déployer dans ce but
une sollicitude active et pleine de
zèle.
Dans
ce
verset 17, Dieu signale donc notre
double relation.
Il me montre ma relation avec Christ, qui doit
être la pensée de mon coeur - non pas
seulement pour que mon âme soit en paix s'Il
vient, mais pour qu'elle soit remplie de l'ardente
affection qui désire qu'Il vienne.
Il me fait voir ensuite que si je suis en bon
état à cet égard, je
regarderai autour de moi avec un zèle plein
d'ardeur dans le sentiment de la grâce de
Christ, et dirai à quiconque a soif,
Viens.
Plus que cela: Si j'aperçois une âme
qui peut-être n'éprouve pas une soif
ardente, mais qui veut venir, je ne lui dirai pas
d'attendre qu'elle ait soif. Je l'engagerai
à venir sur le champ, et lui ferai bon
accueil; car voici la teneur de la parole;
«que celui qui veut prenne gratuitement de
l'eau de la vie».
Lors même qu'il n'y ait que le simple
désir du coeur, il vient de Dieu et personne
n'a le droit de dire, il vous faut attendre que
vous ayez fait telle ou telle expérience. Si
un homme n'est pas allé aussi loin dans la
connaissance de son état réel, je ne
dois pas le tenir à l'écart. L'eau de
la vie est pour quiconque veut: cet homme est
engagé à venir et à en boire
gratuitement. Quelle plénitude de
grâce il y a dans la manière dont le
seigneur nous présente notre
position!
«Moi, je rends témoignage à
quiconque entend les paroles de la prophétie
de ce livre, que si quelqu'un ajoute à ces
choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites
dans ce livre; et si quelqu'un ôte quelque
chose des paroles du livre de cette
prophétie, Dieu ôtera sa part de
l'arbre de vie et de la sainte ville, des choses
qui sont écrites dans ce livre»
(vers.
18, 19).
Vous remarquerez que l'arbre et la ville
mentionnés ici, correspondent à ce
que nous avons vu au vers.
14. Ceux qui font ses
commandements sont bienheureux, et ont droit de
manger de l'arbre de vie et d'entrer par les portes
dans la cité. Mais quant à ceux qui
ôtent quelque chose des paroles de ce livre,
Dieu ôtera leur part tant de l'arbre que de
la ville, des choses qui sont écrites dans
ce livre. Ils n'y auront point accès.
Le Seigneur venait de dire que s'il se trouvait des
hommes qui ôtassent quelque chose des paroles
de la prophétie de ce livre, et qui le
déshonorassent, Il le saurait certainement,
le ressentirait et en ferait punition. Mais il ne
pouvait terminer par de telles paroles. Il a
gardé pour ainsi dire, le meilleur vin pour
la fin. Il avait déjà parlé de
sa venue en rapport avec le jugement, et de sa
venue pour l'Église en parfaite grâce;
et maintenant Il ne pouvait pas nous quitter sous
une impression de tristesse. Il
faut qu'Il ramène nos coeurs à
l'allégresse et à la joie que fait
éprouver la pensée de son retour; et
en conséquence Il ajoute: «Celui qui
rend témoignage de ces choses, dit: Oui, je
viens bientôt. Amen».
Est-ce son Amen à Lui, affirmant la
vérité, ou simplement la
réponse du coeur du prophète? Si
c'est le Sien,
il
est véritablement plein de douceur. Ce
serait le Seigneur mettant son propre sceau sur la
vérité de la parole qu'il avait dite
auparavant, «Voici je viens
bientôt».
Toujours est-il certain qu'immédiatement
Jean, comme représentant l'Église,
répond, Viens, Seigneur Jésus. Si
c'est l'«Amen» du prophète, il est
la prompte réponse que son coeur fait au
Seigneur.
Et si c'est notre privilège de regarder
à Christ et d'entendre sa voix; si nous
avons connu quelque chose de la voie d'être,
même dès à présent, en
union avec Lui-même, d'avoir
été faits membres de son corps, de sa
chair et de ses os; si nous attendons dans la
conscience de notre relation d'Épouse avec
Christ et sûrs que nous aurons la portion de
l'Épouse, en présence de l'Agneau
pour toujours, que le Seigneur nous accorde que ce
soit là la réponse de nos coeurs et
de nos lèvres - «Amen, viens Seigneur
Jésus». Puisse notre attente ne pas
être l'attente
de quelque chose, pour nous, ni pour
l'Église, bien moins encore pour le monde!
Quel déplorable
aveuglement que d'attendre des
jours meilleurs, tandis que Jésus est
absent!
Sans doute qu'il y a en réserve d'heureux
jours, même pour ce pauvre monde - les jours
du ciel sur la terre; mais il faut auparavant que
le Seigneur vienne, et il faut qu'avant tout, il
nous ait pris à Lui. Le Seigneur ne
dispensera pas au monde, envisagé comme un
tout, une période de joie réelle,
permanente, jusqu'à ce qu'Il ait
l'Église avec Lui-même. Car, comme
nous le voyons en Rom.
VIII, «la vive attente de
la création attend la
révélation des fils de
Dieu».
La révélation, dont il s'agit ici,
sera une révélation en gloire. Saint
Paul avait parlé un peu avant de la gloire
qui serait révélée en nous,
lorsque nos corps seront changés et rendus
semblables au corps glorieux de Christ. Nous ne
sommes pas semblables au fils de Dieu maintenant,
pour ce qui est de nos corps: nous savons trop bien
que nous portons encore l'image de celui qui est
poussière; mais un jour nous porterons
l'image du céleste. Et alors quand Dieu nous
verra briller à la ressemblance de son
propre Fils, il n'aura pas lieu d'avoir honte de
nous. Il ne veut pas nous produire devant
l'univers, jusqu'à ce que nos corps soient
aussi dignes de Lui, que l'est la vie nouvelle
qu'Il a donnée à nos âmes.
Quand les fils de Dieu seront manifestés, la
création cessera de gémir et la terre
et les cieux, remplis de félicité et
d'allégresse, publieront
à la fois la gloire et la bonté de
Dieu: «Les fleuves battront des mains, et les
montagnes chanteront de joie, au-devant de
l'Éternel».
Il sera manifesté alors, que la bienheureuse
espérance et l'apparition de la gloire que
le Seigneur a mises devant nous, auront pour
résultat des chants de louange, de joie et
d'allégresse, qui retentiront jusque dans
les parties de la terre les plus lointaines, et
jusqu'aux plus extrêmes limites de la
création.
Que le Seigneur daigne nous faire la grâce de
pouvoir dire «Amen, viens, Seigneur
jésus»! Puissions-nous le dire pour
nous-mêmes, comme pour toute l'Église,
et dans un sens, aussi pour toute la
création dont la bénédiction
dépend de notre manifestation avec Christ!
En attendant, que la grâce de notre Seigneur
Jésus Christ soit avec tous les saints.
FIN
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