Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XX.

-------

 Les trois premiers versets de ce chapitre sont étroitement liés avec le chapitre précédent. Nous avons vu là, en effet, le jugement de la Bête et du faux prophète, ainsi que de leurs adhérents; et nous trouvons ici ce que Dieu trouve convenable d'infliger, pour le moment, à celui qui est réellement l'âme, le chef invisible de tout ce mal - le diable.
Il y a cependant cette différence que ce n'est pas Christ qui agit dans le cas de Satan. C'est l'éclat de sa venue qui à détruit la Bête et le faux prophète: ils furent pris et furent tous deux jetés vifs dans le lac de feu. C'est ce que nous apprenons encore par le chap. XX, v. 10, quand est venu le tour de Satan d'y être jeté aussi: il est précipité dans ce même lac où se trouvaient déjà la Bête et le faux prophète, et où ils seront tourmentés aux siècles des siècles. Mais pour le moment, l'heure de ce dernier et terrible jugement de Satan n'avait pas encore sonné; l'épreuve que Dieu fait du monde n'était pas terminée, et c'est là, peut-être, la raison pour laquelle Dieu n'intervenait pas par Christ personnellement, mais par le moyen d'un ange.

Avant que Christ inflige à Satan le dernier coup, le coup qui l'écrase, un ange est employé pour restreindre son pouvoir et sa liberté durant une certaine période; et c'est ce que nous trouvons ici: Satan est lié pour mille ans. Plusieurs se sont prévalus du langage figuré de ce chapitre pour soulever des difficultés à son égard, comme aussi relativement à tout le reste du livre. Mais il ne saurait y avoir d'objection moins raisonnable qu'un pareil motif, car le langage figuré ou symbolique est employé dans l'Écriture depuis le premier livre jusqu'au dernier; de sorte que, si vous négligez une portion de la parole de Dieu pour cette raison, vous êtes en danger de la  négliger tout entière.
L'usage du symbole y est le cas le plus ordinaire. Prenez le langage dont Dieu se servit lui-même en Éden, les paroles que le Saint- Esprit employa pour la consolation et le salut des âmes dès le jour où l'homme fut constitué en état de chute par le péché. Même en ce moment là, nous voyons le langage de Dieu revêtir, à un haut degré, la forme métaphorique. Mais si une âme éprouvait des besoins, et avait le désir, par grâce, de comprendre Dieu,.il y avait toujours une voie sûre. Dieu attendait patiemment, il enseignait et conduisait ses enfants. Sans doute il y avait place pour leur accroissement, mais il y avait aussi place pour l'incrédulité, et le méchant coeur de l'homme pouvait découvrir aisément des difficultés auxquelles il se heurterait. Mais la foi trouve toujours le moyen de comprendre Dieu. Non qu'il n'y ait des choses dures pour des êtres tels que nous sommes; mais la foi poursuit son sentier étroite travers les obstacles et les dangers, parce que Dieu a dit, «ils seront tous enseignés de Dieu.»

Toutefois, le langage, dans lequel il plut à Dieu de donner le jugement de l'ennemi et défaire pressentir un Rédempteur, est d'une nature si figurée qu'un Juif incrédule tel que Joseph a pu en dénaturer le sens, et l'appliquer simplement à l'horreur naturelle que les hommes éprouvent pour les serpents, et à leur penchant à s'en débarrasser partout où ils en trouvent. Une pareille idée ne provenait que de l'inintelligence de la pensée de Dieu et du fait que l'historien Juif ignorait l'Écriture et la puissance de Dieu. Et souvenez-vous que je n'emploie pas ici le mot «ignorant», eu égard à quelque manque de savoir humain, pas plus que ne le fait l'Écriture lorsqu'elle dit de certaines gens qu'ils sont «ignorants et mal affermis.» Ils pouvaient être aussi sages que Platon et aussi savants qu'Aristote, mais ils n'étaient pas instruits dans la volonté de Dieu et la connaissance de sa pensée. Or, voilà la science que nous devrions apprécier et cultiver - une science qui ne peut jamais s'apprendre dans les écoles de ce monde. Bien au contraire: si quelqu'un cherche le savoir humain comme moyen de comprendre les choses de Dieu, il s'égare certainement, parce que cette science en elle-même ne procède jamais du Saint-Esprit. Sans doute, celui qui l'a acquise peut en faire usage pour Dieu. Mais la grande différence, c'est que l'homme de Dieu doit se servir de la science et de tout ce qui est de l'homme comme de choses à son service, tandis que l'esprit de l'homme, comme tel, fait de la science son maître et en devient l'esclave.

De là le danger que toutes ces choses ne deviennent que des obstacles réels, même pour le chrétien, sauf pour autant qu'il est conduit par l'Esprit de Dieu. La seule voie possible pour arriver à l'intelligence de la parole de Dieu, c'est la soumission au Saint-Esprit; et la pierre de touche, c'est Christ, parce que le but de l'Esprit est de le glorifier. C'est pour cela que la croissance dans les choses de Dieu ne peut jamais être séparée de l'état moral de l'âme. Il est vrai qu'un homme qui a beaucoup avancé dans la connaissance, peut tomber dans un mauvais état d'âme: mais, en général, une saine connaissance des choses de Dieu et une sage application de la vérité, une application selon la grâce, découlent de la communion avec Dieu.

J'ai fait ces quelques remarques ne doutant pas que beaucoup de mes lecteurs n'en reconnaissent la justesse par leur propre expérience; mais elles apprendront peut-être à quelques-uns pourquoi leurs progrès dans les choses de Dieu sont si petits et si lents. Le véritable moyen d'en accomplir de plus grands, c'est de chercher la gloire de Christ. Là où un homme a son coeur appliqué à cela, il faut qu'il apprenne, sans doute; mais tout est ouvert et plein de clarté devant lui, parce qu'il se trouve dans le courant du Saint-Esprit, dont l'office est de prendre les choses de Jésus, et de nous les montrer. «Quand il sera venu... Il me glorifiera: car il prendra du mien et vous le montrera.»
En effet, c'est Christ, et non pas l'homme, qui est le but et la fin de l'Esprit.

Prenez le tout premier livre de la Bible, la Genèse, dans lequel tous s'accorderont à reconnaître un parfait modèle de simplicité - car c'est en effet le livre le plus simple, trésor de vérité profonde, qui ait jamais été écrit. Eh bien! que trouvons-nous dans ce livre où Dieu nous plaçait comme à son école enfantine? N'est-ce pas le langage figuré qu'il nous présente presque dans toutes ses pages? De sorte que, si je dois mettre de coté les écritures à cause de l'emploi qu'elles font du langage symbolique, il faut que je mette de coté la Bible tout entière, de la Genèse à l'Apocalypse.

La révélation de la semence de la Femme qui devait briser la tête du serpent était la chose même d'où dépendait le salut: la vérité bénie dont la foi s'est saisie dans tous les temps. La foi d'Abel, par exemple, qui trouvait son expression dans le sacrifice qu'il offrit, était fondée sur cette parole. Il croit que le Seigneur Jésus (quoiqu'il ne pût connaître ce nom) viendrait, qu'il serait brisé afin d'amener la destruction du serpent - en un mot, qu'il aurait à souffrir, que son talon serait brisé, quoiqu'on définitive il dût écraser celui de qui lui serait venue cette souffrance.

Cela montre que la foi est une chose tout- à-fait distincte de la capacité d'expliquer les figures d'un passage, dont le sens général et la certitude peuvent être vus clairement. C'est tellement vrai que, même aujourd'hui, si vous demandiez à un chrétien de donner l'explication de tous les détails de ce verset - ce qu'il faut entendre par la semence de la femme et celle du serpent, l'inimitié qu'il doit y avoir entre elles, la tête et le talon brisés - quoiqu'il soit parfaitement certain qu'il y est question de Christ, et qu'il en comprenne la signification générale, il trouverait pourtant beaucoup de difficulté à expliquer ce que chaque chose signifie. Mais c'est ici la bénédiction de la parole de Dieu, que ce n'est pas en ayant des vues claires, des pensées distinctes sur des points obscurs qu'on est sauvé, mais que Dieu dirige les regards de toutes les âmes sauvées sur l'objet, convenable: leur coeur se repose sur un Christ qui a souffert pour elles et qui a complètement détruit le destructeur. Il se peut qu'elles ne soient pas capables d'exposer clairement leurs pensées aux autres; mais la foi de celui qui est enseigné, connaît la vérité, peut-être aussi bien que celui qui l'enseigne, quoique ce dernier puisse seul la développer avec une clarté de nature à convaincre. Nous voyons par là que lorsque Dieu emploie ces figures, la pensée générale est suffisamment claire: tandis que les expliquer en des paroles pourrait offrir d'insurmontables difficultés à une âme qui n'éprouve aucune incertitude quant à leur sens général.

Ici un ange descend du ciel. Dans la vision prophétique, cet ange a la clef de l'abîme et une grande chaîne en sa main (vers. 1.)
On le voit saisir «le dragon, le serpent ancien qui est le diable et Satan», l'ennemi bien connu de Dieu et de l'homme; suit alors l'usage fait de la clef et de la chaîne, la clef servant à l'enfermer et la chaîne à le lier solidement. Évidemment ce sont des figures, mais elles sont familières à l'esprit le plus simple. Il n'est personne, quelque ignorant qu'il puisse être à l'égard de certaines choses qui puisse se méprendre sur leur signification.

L'Esprit de Dieu se sert des choses les plus communes de la vie de chaque jour pour décrire un acte de jugement qui va bientôt s'accomplir dans les voies de la providence de Dieu. Dieu a l'intention de réprimer Satan, et ne veut pas lui laisser la liberté de ses mouvements pour séduire le monde comme il fait aujourd'hui; mais ce ne sera que pour un peu de temps (vers. 2, 3). Satan n'est pas jeté tout de suite dans le lac de feu, mais est prisonnier dans le puits de l'abîme, expression qui désigne le lieu ordinairement sous le contrôle de Satan, mais qui sera alors celui de sa détention. (Comp. chap. IX, XI. et XVII.)

C'est une chose certaine d'après la parole de Dieu que Satan n'est pas encore lié, et qu'au contraire il va çà et là aujourd'hui, cherchant à séduire et à détruire les âmes. Le Nouveau Testament suppose toujours cela. Il ressort avec une parfaite clarté de tous ses enseignements et de toutes ses exhortations que Satan est un ennemi encore libre, et très actif dans sa rébellion contre Dieu, dans la propagation du mensonge parmi les hommes, et à causer partout la ruine et la mort: mais cette action aura un terme, lorsque la terre sera délivrée de ses artifices pour un certain temps. C'est là tout ce que j'ai à déduire du passage qui nous occupe. Je ne vais point examiner si les mille ans doivent être entendus dans le sens littéral ou dans le sens mystique, car ce n'est là qu'une question de détail et de degré.
Mais il est incontestable que la période dont il s'agit a un commencement et une fin, et aussi qu'elle ne saurait avoir commencé encore, par la raison que Satan n'est point lié.

Les épîtres du Nouveau Testament supposent partout que Satan poursuit la réalisations de ses desseins, fait obstacle à l'oeuvre de Dieu, qu'il faut lui résister et qu'il rôde autour des chrétiens comme un lion rugissant cherchant qui il pourra dévorer. De sorte qu'il y aura un changement immense, quand le temps de sa répression sera venu, et Dieu conduira les siens par d'autres parties de sa parole qui n'auraient pas d'application au passé ni au présent.

Sous plusieurs rapports, les saints de cette période seront dans un état entièrement différent. En ce jour-là, Christ régnera sur la terre qu'il aura sous son autorité directe; et très assurément il résultera de ce fait un changement incalculable. En outre, Satan sera lié, et la discipline au moyen de la parole de Dieu ne sera pas nécessaire aux saints d'alors, comme elle l'est à ceux qui ont à faire face aux assauts de Satan et à ses accusations. Dieu en agira avec eux selon la condition dans laquelle ils se trouveront placés et aux besoins de laquelle sa parole pourvoit.

Laissez-moi répéter que c'est surtout l'influence des préventions avec lesquelles on aborde le livre de l'Apocalypse qui le fait paraître si difficile. On se dit qu'une foule d'hommes pieux et instruits se sont trompés dans l'interprétation qu'ils en ont donnée, et qu'il n'y a pas moyen pour les simples de l'étudier avec profit. Mais une telle pensée est déshonorante pour Dieu, car il a donné ce livre pour être compris par son peuple en général, et l'a parfaitement recommandé à ses serviteurs.
Prévoyant même la déception dans laquelle on tomberait de toute part relativement à sa prétendue obscurité, il a fait des promesses spéciales de bénédiction à ceux qui liraient, entendraient, garderaient les choses qui y sont écrites. Mais pourquoi le Diable a-t-il pour but de détourner les gens de la lecture de ce livre? Pourquoi est-ce que, dans ce qui porte le nom d'églises chrétiennes, se lisent toutes les autres parties de la Bible, tandis qu'on y jette à peine un coup-d'oeil au livre de l'Apocalypse!
Les Apocryphes eux-mêmes sont lus par quelques-unes de ces églises, tandis qu'on ne fait usage ça et là que de quelques fragments des «véritables paroles de Dieu!» La raison en est qu'il n'y a pas, dans la Bible, de livre que Satan redoute davantage, et cela à juste titre. L'Apocalypse annonce, en effet, d'abord son humiliation certaine par le pouvoir angélique, et ensuite sa destruction subséquente. Les autres portions de l'Écriture présentent les succès partiels qu'il obtient pour un temps; mais celle-ci appuie. sur sa ruine, aussi doit-il la redouter.
D'un autre côté, si nous apprenons ici comment Dieu renverse Satan, nous y trouvons aussi pleinement révélée la solennelle hauteur à laquelle sa puissance s'élève avant la fin, car c'est un principe du gouvernement divin que le mal ne soit jamais jugé jusqu'à ce qu'il ait rejeté toute la patience de Dieu, abusé de sa bonté, et soit devenu, tout-à-fait intolérable.
Si les chrétiens avaient compris qu'en les amenant à négliger ce livre, Satan avait pour but de leur cacher ses ruses, son pouvoir et sa ruine, ils auraient pu se mieux tenir sur leurs gardes. Mais c'est là la dernière chose qu'on veuille soupçonner, car alors on se trouve immédiatement sur le terrain où l'Esprit de Dieu veut amener; tandis que, si on regarde ce livre comme tellement obscur  qu'on n'en saurait tirer aucune lumière pour la pratique, on demeure exposé dans cette mesure aux séductions de l'ennemi quoique Dieu soit fidèle, qui ne permettra pas qu'on soit tenté au-delà de ce que l'on peut.

Le verset qui suit nous présente une autre chose: la portion des bienheureux. Que fera Christ, que feront ceux qui seront avec lui maintenant que la victoire est gagnée?
«Et je vis des trônes, et ils étaient assis dessus,et le jugement leur fut donné.» (vers. 4).

Les deux personnages qui étaient à la tête du mal dans le monde, dans l'ordre civil et dans l'ordre ecclésiastique, avaient été sommairement jugés; puis la source secrète de tout avait été mise de côté «jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis.»
Mais maintenant, le Seigneur Jésus a pris le royaume du monde. Toutefois, la pensée du Saint-Esprit n'est pas tant de nous montrer ici le règne de Christ; parce que c'était là une vérité avec laquelle on était bien familiarisé, qui se rencontre partout dans l'Écriture, et qui était bien connue aux saints de l'Ancien Testament. En effet, ils attendaient si habituellement le Messie, et l'attente, de son royaume était si générale et si puissante, même dans la masse inconvertie d'Israël, que Satan en prit avantage pour amener le peuple à refuser la grâce de Christ venant en humiliation.
Naturellement, le fait qu'il règne est bien impliqué par le passage comme le pivot central de la bénédiction; mais ce sont ceux qui appartiennent à Christ, ou au moins ceux qui ont souffert pour Lui, qu'il met spécialement en évidence avec la plus grande clarté.

Ce peut donc être la raison pourquoi la prééminence est donnée ici à ceux qui règnent avec Christ. Dieu s'intéressait profondément à ses saints: Ils étaient sous une terrible épreuve et une rude tentation, et il veut faire voir que s'ils avaient souffert, ils devaient aussi régner avec Lui. C'est pour cela, à ce qu'il me semble, qu'il n'est pas dit ici: Je vis un grand trône, mais bien «Je vis des trônes.» (1)
C'est ainsi que le Seigneur Jésus-Christ avait dit lui-même aux disciples «II y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père.» Il ne parle pas d'une seule demeure qu'il y avait là pour lui particulièrement; mais ses paroles sont: «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père: s'il en était autrement, je vous l'eusse dit; je vais vous préparer une place.»
N'est-ce pas dans le même esprit que le prophète eut la vision de ces trônes? Et ils n'étaient point inoccupés: «Je vis des trônes; et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné.» Ils se trouvaient dans l'exercice du jugement. Évidemment, c'est un accomplissement de la déclaration qui se lit en 1 Cor. VI. Là, s'adressant aux Corinthiens, l'apôtre leur dit: «Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Ici ils nous apparaissent jugeant le monde. Mais il y a plus. Le Seigneur avait dit aux douze apôtres: «Vous serez assis sur douze trônes, jugeant les 12 tribus d'Israël.
Bien des personnes pensent que cela ne sera accompli que dans le ciel. Mais dans le ciel il ne saurait exister un pareil état de choses. Les douze tribus ne sont point en haut: elles n'existent comme telles que sur la terre. C'est ici-bas qu'on les trouvera comme un objet de gouvernement; et c'est dans ce sens que parlent les prophètes.
Qu'est-ce que les saints auront à juger dans le ciel?
Quand les glorifiés seront là, il n'y aura point d'hommes à juger en haut - tous y seront bénis. Ils se trouveront en dehors de la scène du jugement. Il est donc parfaitement clair que la scène décrite ici ne peut s'appliquer au ciel, et qu'elle suppose la terre comme la sphère du jugement. Ceux dont il s'agit règnent au-dessus de la terre. Je dis: «au-dessus de la terre» car il n'y a pas de raison pour croire que ce monde sera la demeure des saints de Dieu ressuscités. Il se peut qu'ils le visitent de temps en temps, comme nous savons que le Seigneur le fera; mais la terre ne sera pas leur demeure propre.
Aujourd'hui même, notre bénédiction est dans les lieux célestes en Christ; évidemment il en sera beaucoup plus ainsi, lorsque nous serons glorifiés; notre bénédiction est céleste: dans sa source, son caractère, et sa sphère. Mais pendant que nous jouirons ainsi de la bénédiction dans les lieux célestes, la terre sera la province inférieure et sujette - pleine d'intérêt et de gloire pour Dieu, mais un domaine comparativement inférieur. Absolument comme un homme d'un rang élevé, qui possède un apanage, peut y avoir une grande résidence de famille; mais cela ne l'empêche point d'avoir ses propriétés extérieures pour lesquelles il doit laisser sa maison afin de les visiter. Ainsi en serait-il plus tard. La gloire d'en haut sera le repos et le centre des saints célestes; mais à côté de cela, ils jugeront la terre. En conséquence, nous lisons ici: «Je vis des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné.» C'étaient ceux que Dieu avaient destinés à être les assesseurs du Seigneur dans le jugement ou le gouvernement.

Mais ce n'était pas tout! «Et (je vis) les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu.»
Remarquez, ces mots» «les âmes de ceux.» etc. Il en est plusieurs qui, en accordant, pour la plupart, que cette vision, représente un jugement exercé par les saints célestes sur les hommes se trouvant sur la terre, prennent les «âmes» dont il est parlé ici comme signifiant des personnes, conformément à l'usagé ordinaire de l'Écriture. Mais je ne crois pas que ce soit là la véritable explication.
Pourquoi ne pas prendre ici le: mot «âmes» comme désignant ceux qui se trouvaient dans l'état où l'âme est séparée du corps? De cette manière l'apôtre Jean vit dans la vision:
-  premièrement, des trônes avec des personnes qui y étaient assises;
- secondement, un certain nombre d'âmes non revêtues de leurs corps, les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu;  et en outre,
- troisièmement, une classe composée de ceux «qui n'avaient pas rendu hommage à la bête, ni à son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main.»

S'il eût entendu parler de personnes dans la condition ordinaire, il eût dit: Je vis les âmes qui avaient été décapitées pour le témoignage de Jésus, etc., et non pas, «Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités.» Précisément comme il a été dit de Jacob, «Toutes les âmes qui vinrent avec Jacob en Égypte.... ces âmes furent en tout soixante-six.» Gen. XLVI, 26; vers. angl. (Comparez Apoc. VI, 9.)
Ici donc, Jean eut devant lui dans la vision des hommes qui étaient déjà ressuscités des morts et assis sur des trônes. «Je vis des trônes, et ils étaient assis dessus.».
La désignation de cette classe semble avoir à dessein une forme, générale, et implique «les armées» décrites antérieurement. (chap. XIX, 14). Ceux qui suivaient le Seigneur quand il venait du ciel pour combattre, sont maintenant ses compagnons dans son gouvernement de la terre.
Ensuite, il vit la compagnie de ceux «qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu.» Ceux-là n'étaient pas encore ressuscités des morts, mais se trouvaient encore dans la condition d'esprits séparés de leurs corps.
Mais il y avait une troisième classe - les personnes qui n'avaient pas rendu hommage à la Bête, et ne s'étaient pas non plus soumises à ses prétentions, sous aucune forme ni à aucun degré. Les deux dernières étaient des classes distinctes, mais, en rapport l'une avec l'autre, de personnes qui, lorsqu'elles apparurent d'abord, étaient dans la condition d'âmes séparées de leurs corps. «Et ils vécurent et régnèrent avec le Christ les mille ans:» c'est-à-dire qu'elles furent réunies à leurs corps, car c'est naturellement ce que signifie l'expression «ils vécurent.»
On aurait pu penser qu'ils avaient perdu leur bénédiction, ou au moins le privilège de régner avec Christ pendant les mille ans. Il y avait des trônes, et des personnes dans leurs corps ressuscités qui les occupaient déjà.
Qu'allait-il  donc advenir de ceux qui, après la translation des premiers au ciel, avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu, et qui ne furent ressuscité des morts que longtemps après?
Quelle portion devaient-ils avoir, et non-seulement eux, mais aussi cette classe qui, à une époque encore plus récente, refusa de rendre hommage à la Bête ou de recevoir sa marque? «Ils vécurent.» Ils apparaissent maintenant, juste avant le règne, réunis à leurs corps; et, ensemble avec ceux qui avaient été ressuscités antérieurement, et qu'on avait vus assis sur des trônes, ils régnèrent avec Christ mille ans. (2)

Voilà donc un jour brillant et d'un riche intérêt jeté sur l'Apocalypse. Il s'y trouve, en effet, des passages sur lesquels ce verset répand de la lumière; pendant qu'à leur tour, ils en renvoient sur un verset qui resté inintelligible, tant qu'on ne voit pas ces distinctions.
Considérons encore un peu plus les différentes classes dont il est question ici:
«Je vis des trônes et ils étaient assis dessus»
Évidemment, ces premiers objets sont introduits  d'une manière tout-à-fait brusque. Il ne nous est dit ni d'où' ils venaient, ni qui ils étaient; probablement par la raison que le Saint-Esprit tient pour certain que nous en avons assez appris sur leur compte par les portions précédentes du livre. Juste un peu auparavant, ils étaient sortis du ciel ouvert. ( chap. XIX ). Lorsque le Seigneur Jésus, monté sur le cheval blanc, en sortait en guerrier, les armées qui étaient là le suivaient, sur des chevaux blancs,vêtues de fin lin, blanc et pur. J'ai déjà essayé de prouver que c'étaient là les saints qui avaient été enlevés au ciel à une époque antérieure, et qui, de temps à autre, nous ont apparu comme s'y trouvant depuis le commencement du chap. IV. On les a vus alors, et mainte-fois dans la suite, sous le, symbole des vingt-quatre anciens couronnés. On contestera difficilement que ces anciens représentent les saints célestes.
Je ne prétends pas décider s'il faut, ou non voir en eux l'Église exclusivement. Très vraisemblablement ils comprennent l'Église à la fois et les saints de l'Ancien Testament; mais une chose au moins est très claire, c'est qu'il s'agit des saints célestes. Ils suivent Christ lorsqu'il vient du ciel, pour faite la guerre avec la Bête, etc; et maintenant que Christ prend son trône - qu'il n'apparaît pas simplement sur un cheval blanc s'avançant pour vaincre et subjuguer, mais prend le trône pour régner triomphalement-- on les voit aussi sur des trônes avec Lui. «Je vis des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné.

Tous les croyants savent que, dans un sens ou dans un autre, Christ doit s'asseoir sur son trône et juger; mais il peut y en avoir qui pensent que ce serait pour les chrétiens une position fort élevée que d'être assis avec lui sur des trônes; tandis que d'autres, qui ont  quintessencié et réduit en vapeur, pour ainsi dire, l'enseignement positif des passages de l'Écriture qui traitent des espérances des saints et de l'avenir du monde, estiment qu'ils seront simplement à une vague distance du ciel, jouissant du bonheur éternel avec Christ, mais n'ayant avec la terre aucune espèce de rapport.
Pour moi, je ne crois point que le gouvernement de ce monde soit, en aucune manière la portion la plus haute de la gloire des saints; mais il constituera un élément important de la gloire de Christ, et pour cette même raison ne sera pas sûrement au-dessous de la dignité de l'Église. Nul ne peut négliger ou nier, cette vérité sans préjudice pour son âme; et lorsqu'on la voit et qu'on la tient comme il faut, son influence sur la conduite pratique n'est pas peu considérable: car si je dois juger le monde alors, Dieu ne veut pas que je me mêle avec le monde maintenant.
C'est là précisément le motif que l'apôtre Paul faisait valoir auprès des croyants de Corinthe, quand les blâmait d'avoir recours aux tribunaux des hommes. Une pareille démarche, était au-dessous de la vocation chrétienne. Il va  sans dire qu'en parlant ainsi je n'entends en aucune manière mépriser les autorités qui existent. Un chrétien doit leur montrer du respect en tout temps et en toutes choses.

II peut supporter d'être dans le monde l'homme de la plus humble condition, car il est le plus élevé: son exaltation est d'une meilleure espèce et brillera de son éclat le plus vif quand ce monde aura été réduit à rien.Quelle merveilleuse chose que nous soyons déjà revêtus de l'onction royale avant que le jour de la gloire ait commencé à poindre! pareils à David qui fut sacré roi de longues années avant qu'il fût réellement élevé au royaume, l'huile sainte, l'onction royale, était sur lui, dans le temps même où le roi Saül le pourchassait dans les montagnes.
C'est ainsi que dans un sens plus élevé encore nous sommes oints du Saint-Esprit non seulement pour que nous soyons rendus capables d'entrer, dans les choses de Dieu, mais pour que nous soyons faits rois et sacrificateurs pour Dieu. La conséquence en est que Dieu n'attend pas seulement que nous lui rendions culte dès à présent comme sacrificateurs, mais que nous gardions dans toutes les circonstances le sentiment de notre dignité comme ses rois. (Comp. 1 Pier. I, 5, 9) Que le monde raille et nous traite de fanatiques, il a fait bien plus à l'égard de Dieu lui-même. Hélas! les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs, et les chrétiens eux-mêmes se sont détournés, quant à ce point de la vérité qui est selon la piété. Ils ont cherché à avoir, en même temps le monde et Christ.

On peut objecter que c'est là tout au plus une espérance si exclusivement relative à l'avenir qu'elle ne saurait avoir d'application actuelle. Mais l'Esprit de Dieu s'adresse à nous comme possédant ce trésor dès à présent, comme ayant, en principe, tout ce que Christ va bientôt déployer en nous dans son royaume. C'est ce qui fait que nous sommes sous la responsabilité de marcher maintenant dans la foi à cette vérité. Il en a été ainsi dans le sens le plus élevé du Seigneur Jésus Christ. Il savait qu'il était roi; et lorsque Satan vint et lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, offrant de les lui donner s'Il voulait se prosterner et lui rendre hommage, le Seigneur rejeta tout absolument. Mais Satan a répété, pour ainsi dire, l'offre à l'Église; et, à la longue, celle-ci l'a acceptée.
En recherchant la gloire du monde, elle a cherché à être honorée là où Satan est le prince. Comment un chrétien peut-il lire sa Bible et ne pas reconnaître la vérité de cela? Que fit le Seigneur Jésus quand les hommes voulurent le faire roi? Il se retira loin d'eux. Devant Pilate, Il admit qu'il était roi, mais il ajouta: «Mon royaume n'est pas de ce monde..... Maintenant, mon royaume n'est pas d'ici». Bientôt il en sera. «Le royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ est venu». Et quand il passera entre ses mains, le règne des chrétiens commencera. C'est sa volonté que ceux qui lui appartiennent participent avec lui au royaume.

En conséquence, la foi attend cela; et en attendant, nous sommes mis présentement à l'épreuve, «comme n'ayant rien, et toutefois possédant toutes choses».
Il semblera à plusieurs que réclamer aujourd'hui un aussi glorieux privilège, n'est que de la présomption. Mais il n'en est point ainsi. C'est de la foi, et elle a pour fruit une séparation toujours plus grande d'avec le monde. Le principe est la chose importante: car si un homme cherche à obtenir, ne serait-ce que la chose la plus simple de ce monde, qui soit pour lui un objet de désir - une distinction quelque insignifiante qu'elle soit, il y a là trace de l'oeuvre de l'ennemi.

Dieu attend de tous ses saints une sainte séparation d'avec le monde: ils ne sont pas du monde, de même que Christ n'en est pas. - Seulement, que cela se réalise en chacun selon la mesure de sa spiritualité et de son intelligence. Aussi, quand un chrétien commence sa marche de foi, Dieu ne lui dit-il pas tout d'un coup: Il faut que tu quittes ceci, que tu renonces à cela; Il laisse lieu à l'exercice de la grâce et aux progrès dans la vérité. Le jour que le salut entra dans la maison de Zachée, le Seigneur ne lui dit pas un mot de son odieuse position dans le monde, comme Juif collecteur d'impôts pour les Romains.
Il ne nous est pas dit non plus que, du moment de sa conversion, Corneille dût quitter sa place de centenier de la cohorte italique: établir et imposer des règles d'une façon pareille, c'eût été détruire tout ce qu'il y a de précieux et de béni dans les voies de Dieu.

L'Église n'est point gouvernée par un code de formes et de pratiques. Elle est conduite par la puissance du Saint-Esprit conformément à la Parole. Il en est d'elle comme d'un enfant aux jours de ses tendres années, il parle comme un enfant, comprend comme un enfant, et pense comme un enfant.
Qui désirerait trouver chez les petits enfants le langage et les manières des adultes? Il en est de même des petits enfants de l'ordre spirituel. Le Seigneur n'attend pas qu'ils marchent comme des hommes et des pères en Christ: Il laisse lieu à leur accroissement dans la grâce. Or, si un homme est dans un état d'âme mauvais, il se prévaut de la grâce et dit: Y a-t-il du mal en ceci? y a-t-il quelque commandement pour cela? Quelquefois une personne s'abstient d'actes mauvais, dans la pensée que si elle y persiste, elle est en danger d'être perdue.
Mais ce qui a du prix aux yeux de Dieu, c'est qu'on obéisse avec simplicité, d'une obéissance cordiale, qu'on fasse la volonté de Dieu parce que c'est sa volonté, parce que c'est un plaisir de faire sa volonté, et que cela le glorifie. Il nous sauve par sa grâce, et nous sauve de manière à ne pas voir une seule tache en nous. Et maintenant il nous dit: Si je vous ai sauvés et vous ai établis devant moi dans une telle certitude et une telle perfection de bénédiction, ce que j'attends de vous c'est votre coeur, sa confiance dans mon amour et ma sagesse, son culte et son obéissance.

Mais Dieu nous donne aussi la connaissance du royaume qui vient et auquel nous devons participer avec Christ notre Seigneur. Il est bon de se souvenir que le Saint-Esprit n'effectue point le royaume, et que ce n'est pas lui, mais le Seigneur Jésus seul, qui est le roi. La présence de Christ est donc essentielle au royaume, au moins pour ce qui est de sa pleine manifestation. Si Christ n'était pas là personnellement, ce serait un royaume sans roi; et, en conséquence, il est dit: «Ils vécurent et régnèrent avec Christ mille ans».
Christ était lui-même présent, et c'est lui qui est le centre de toute gloire, de toute bénédiction, et de toute joie. Le chap. XIX nous avait montré Christ et eux sortant du ciel en vue du jugement, et là-dessus, au chap. XX nous voyons le royaume établi en paix sur la terre.

Ce qui précède peut servir de réponse à la première question, qui a pour objet de savoir qui sont ceux que Jean vit tout d'abord assis sur des trônes, et naturellement dans des corps ressuscités. Ce sont les saints célestes, comprenant l'Église, s'ils ne sont pas l'Église exclusivement.

La question suivante est celle-ci: Qui sont ceux dont les âmes ne furent pas d'abord vues réunies à leurs corps?
La réponse est facile. Si les chap. IV; V, de l'Apoc. nous présentent les saints glorifiés sous le symbole des vingt-quatre anciens, et correspondant à ceux que notre verset mentionne d'abord, le chap. VI. nous introduit dans une scène tout autre. Il nous apprend que, postérieurement à la scène décrite dans les deux chapitres précédents, il y aura des saints appelés à souffrir et dont Jean vit alors les âmes sous l'autel. Ils avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu'ils avaient maintenu, et ils crient à Dieu, lui demandant de juger et de venger leur sang de ceux qui habitent sur la terre.
Qui sont ces saints qui font appel à la vengeance de Dieu?
On peut répondre de la manière la plus positive, qu'à coup sûr l'Église ne se trouve point dans leur nombre. Comment pourrait-elle y être, en effet, puisqu'elle a déjà été enlevée au ciel? De plus, l'Église est-elle jamais présentée dans l'Écriture comme appelant Dieu à juger et à venger le sang des saints répandu sur la terre? Ce serait en complète contradiction avec le dessein de Dieu dans l'Église, et aussi dans le chrétien individuellement.
Nous sommes l'épître de Christ, et expressément appelés à manifester la gloire de Dieu en Christ, et sa grâce envers le monde depuis la croix. Et de même que Dieu a permis que les hommes missent à mort son propre Fils, et que, bien loin de juger ce crime, il en a pris seulement occasion de montrer encore plus sa grâce, de même l'Église est appelée à souffrir, et s'il le faut, à se laisser mettre à mort pour le nom de Christ, sans songer à faire appel à la vengeance, ou même la désirer un seul instant.
Voyez-en un exemple signalé dans la personne d'Étienne. Il était traité bien cruellement: on le jeta hors de la ville, et on le lapida. Mais il se met à genoux, et crie: «Seigneur, ne leur impute point ce péché». Et c'est d'une voix éclatante qu'il intercéda de la sorte, car ce n'était pas une chose que son coeur ne sentait pas vivement; et le Saint-Esprit désirait que ceux qui étaient autour de lui connussent le désir de son coeur à leur sujet, coupables qu'ils étaient de son sang.
Était-ce là un appel à la vengeance de Dieu?
Tout le contraire, précisément; et il en a toujours été ainsi. Voyez les apôtres Pierre et Jean: après avoir été battus, ils se retirèrent de devant le Sanhédrin, se réjouissant d'avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom de Jésus.

Ouvrez encore la première épître de Pierre qu'y trouvez-vous, sinon ce principe:
«Si, en faisant bien, vous souffrez, et que vous l'enduriez, cela est digne de louange devant Dieu, car vous avez été appelés à cela», etc.
Le monde ne pourrait pas subsister un jour sur une pareille base; il tomberait en pièces si le mal ne devait pas être puni, et si ceux qui font bien et souffrent injustement ne devaient simplement que rendre grâces. Mais ces exhortations n'étaient pas destinées au monde; et c'est là qu'on fait si fréquemment erreur.

On oublie que l'Église était appelée à rendre témoignage du ciel, - à être l'expression de la pensée et de la grâce de Christ, tout en marchant sur la terre. C'est là notre seule chose, notre affaire ici-bas. Il va sans dire que cela ne fait pas obstacle à ce que nous nous proposions ce qui est honnête devant tous les hommes: il est bon que le chrétien le fasse; mais qu'il prenne bien garde comment il le fait. Notre conduite dans les circonstances les plus ordinaires de la vie devrait être un témoignage à ce fait capital, que nous ne sommes pas du monde; que nous ne cherchons pas à être honorés et considérés dans le monde, mais à glorifier Christ dans le ciel; et qu'au lieu d'avoir pour but de coopérer à la réalisation des plans de l'homme, et d'être un ornement dans le monde, notre mission est de lui révéler Christ et de faire sa volonté durant le peu de temps que nous sommes ici.

Mais revenons au sujet qui nous occupe. Nous avons vu que, quoique les anciens assis sur des trônes soient dans le ciel (Apoc. IV; 4), il se trouve plus tard des saints sur la terre, de nouveaux témoins qui sont appelés à souffrir jusqu'à la mort pour la parole de Dieu et le témoignage de Jésus; mais qui, au moment où ils meurent, crient à Dieu de venger leur sang sur leurs ennemis.
Et ce n'est pas mauvais de leur part; quoiqu'une pareille pensée nous soit complètement étrangère, parce que telle n'est pas la volonté de Dieu à notre égard. Mais lorsque Dieu, après avoir achevé de former l'Église et l'avoir prise dans le ciel, se sera suscité de nouveaux témoins sur la terre, il commencera à en agir lui-même en jugement avec le monde; et, en conséquence, lorsque ces saints martyrs crieront à Dieu contre leurs adversaires, ils seront en pleine communion avec lui.
Or, c'est ce que la foi cherche toujours - la communion avec Dieu dans ce qu'il fait ou va faire réellement. Aujourd'hui Dieu n'intervient pas pour juger le monde, aussi ses saints ne doivent-ils pas lui demander, comme le font ceux-là, d'exercer le jugement et la vengeance. Aujourd'hui il supporte avec une patience parfaite la méchanceté du monde, et pour cette raison un chrétien doit plutôt demander à Dieu de faire tourner sa patience au salut des âmes. Mais quand le moment où doit s'accomplir la vision d'Apoc. VI, sera arrivé, Dieu fera tomber jugement sur jugement; et ceux qui en ce jour-là seront témoins pour Dieu, lui demanderont de juger, et le lui demanderont justement.

Ce sont les Psaumes, en général si mal compris et si mal appliqués maintenant, mais parfaitement appropriés aux circonstances d'alors, qui leur fourniront le langage prophétiquement préparé de Dieu pour l'expression de leurs besoins les plus pressants, de leur désir et de leurs affections les plus intimes.

Il y aura donc, après l'enlèvement de l'Église, un état de choses bien différent de celui d'aujourd'hui. Dieu commencera alors d'agir en juge, et ceux qui seront réellement convertis, et auront sincèrement à coeur la gloire de Dieu, seront dans de grandes ténèbres comparativement à l'Église. Mais leur pieux témoignage n'en sera pas moins insupportable aux pouvoirs du monde, qui verseront leur sang comme de l'eau. Les martyrs crieront à Dieu en vue du jugement, et il les entendra. Voyez aux versets 9, 10, 11 du chap. VI:
«Et lorsqu'il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu'ils avaient maintenu».
Remarquez comment cela concorde avec les deux classes mentionnées chap. XX: 4.
«Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu».
Considérez en effet la réponse qui leur fut faite. Elles crient: «Jusques à quand, ô Maître Souverain, saint et véritable» etc. «Et il leur fut donné une robe blanche; et il leur fut dit qu'ils se reposassent encore un peu de temps jusqu'à ce que leurs compagnons de servitude et leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux, fussent accomplis».

Lorsque ceux qui passèrent les premiers par la souffrance après l'enlèvement de l'Église, eurent été appelés et mis à mort, il leur fut parlé d'une autre classe de saints qui devaient être tués postérieurement comme ils l'avaient été eux-mêmes, avant que le plein jugement s'exécute. C'est là exactement ce que nous trouvons ici.
Il y a d'abord ceux qui sont assis sur des trônes, investis du pouvoir royal de juger; ensuite ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu; et, en troisième lieu, leurs frères, qui, comme il avait été déclaré au chap. VI, avaient encore à être complétés. Ces derniers quand la Bête produisit son idolâtrie, etc., et qu'il s'agit d'être mis à mort ou de l'adorer, refusèrent nettement: ils furent fidèles jusqu'à la mort. Eh bien! ils sont ici.

«Je vis..... et ceux qui n'avaient pas rendu hommage rendu hommage à la Bête ni à son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main».
De sorte que l'Apocalypse nous fournit pleinement la réponse au sujet de ces trois classes.
- Les vingt-quatre anciens correspondent à ceux qui sont assis sur des trônes;
- la deuxième classe, les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, etc., nous est apparue au chap. VI;
 - et la dernière partie du livre nous présente leurs frères qui devaient être mis à mort comme ils l'avaient été eux-mêmes, et en vue desquels il leur avait été dit d'attendre.

En Apoc. XIII. 7 nous lisons qu'il fut donné à la Bête de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Il y a plus encore.
La dernière moitié du même chapitre contient une autre partie du tableau et nous fait voir là comment ces saints ont été caractérisés en Apoc. XX comme ceux qui n'avaient pas rendu hommage à la Bête ni à son image, et n'avaient pas non plus reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Au vers. 14, il est dit que la seconde Bête (chap. XIII) séduit «ceux qui habitent sur la terre à cause des miracles qu'il lui fut donné de faire devant la Bête, disant à ceux qui habitent sur la terre de faire une image à la Bête qui a la plaie de l'épée et qui vit. Et il lui fut donné de donner la respiration à l'image de la Bête, afin que l'image de la Bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui ne rendraient pas hommage à l'image de la Bête fussent mis à mort».

Ceci, très évidemment, appartient à la dernière ou troisième classe. Mais voyez encore chap. XV. 2. «Je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient remporté la victoire sur la Bête, et sur son image, et sur le nombre de son nom, se tenant sur la mer de verre, et ayant des harpes de Dieu».
L'Apocalypse répond donc pleinement à la question: Qui sont donc ces saints?
Elle nous présente d'abord les saints ressuscités, qui avaient été enlevés au ciel, et qui en sortent avec Christ. C'est la raison pour laquelle ils sont vus séparés des deux autres classes. Ils apparaissent assis tout d'abord sur des trônes, parce qu'ils sont déjà changés à la ressemblance du corps glorieux de Christ.
Quant aux autres, on ne les voit jusqu'à ce moment, que comme des âmes, et naturellement non glorifiés. L'Écriture parle de corps glorifiés, mais jamais d'âmes glorifiées. L'âme du croyant est avec Christ après la mort; mais il faut qu'elle soit réunie avec le corps, avant qu'il puisse en être question comme se trouvant dans une condition glorifiée. Le seul état parfait, c'est lorsque nous porterons l'image du céleste; lorsque nous serons ressuscités ou changés à la ressemblance de Christ.

Si nous regardons à 1 Cor. XV, nous verrons cela parfaitement clair. Il y est dit: «Le premier homme est de la terre - poussière; le second homme est le Seigneur (venu) du ciel. Tel qu'est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière; et tel est le céleste, tels aussi les célestes. Et comme nous avons porté l'image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l'image du céleste. Or, je dis ceci, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas non plus de l'incorruptibilité. Voici, je vous dis, un mystère: Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés..... et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible«, non pas simplement dépouille la corruption, mais «revête l'incorruptibilité», «et que ce mortel», non pas simplement laisse tomber cette enveloppe mortelle, comme on dit, mais «revête l'immortalité» - évidemment l'état glorifié - alors la parole qui est écrite s'accomplira, La mort a été engloutie en victoire».

Or, ce n'est point quand un chrétien meurt et déloge pour être avec Christ, que la mort est engloutie en victoire, mais c'est lorsque Christ vient et que les morts sont ressuscités et les vivants changés. Ce qui s'est fait jadis pour Hénoc et pour Élie d'une manière individuelle, se fera sur une grande échelle à la venue de Christ. Alors tous les saints vivants seront changés, et s'en iront pour être avec le Seigneur, sans passer par la mort. Ce sont ceux-là, ressuscités ou changés, qui, ayant été enlevés au ciel, en reviendront avec Christ, et qui sont vus assis sur des trônes.
Mais qu'advient-il de ces saints de la terre, qui sont appelés après que les saints précédents ont été pris pour aller à la rencontre du Seigneur?
L'Apocalypse nous montre leurs souffrances pour la justice et leur mort. Que deviennent-ils après? Déjà l'Église avait été ressuscitée et glorifiée, et ces martyrs sont mis à mort avant que le règne de Christ commence.
Eux, qui ont souffert, ne doivent-ils donc pas régner? Doivent-ils perdre leurs bénédictions parce qu'ils ont résisté jusqu'au sang en combattant contre le péché?
Jamais cela ne pouvait être. «Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités..... et ils vécurent et régnèrent avec Christ les mille ans». Ils sont eux aussi ressuscités des morts, ils rejoignent les autres déjà glorifiés, et tous règnent ensemble avec Christ dans «le royaume».

Je pense, mais je ne donne ceci que comme une opinion, que c'est à ce moment-là ou à peu près que leur résurrection a lieu. La Bête et le faux prophète ont été renversés; Satan a été jeté dans l'abîme, et le règne millénial de Christ et de ses saints ressuscités  est maintenant sur le point de commencer. Le Seigneur attend pour ainsi dire le tout dernier moment. Il ne veut pas qu'une âme de ses saints martyrs ne jouisse pas de cette récompense qui est leur récompense spéciale.
La Bête avait persécuté jusqu'à la fin, et Dieu diffère jusqu'à ce moment-là, afin que quiconque a souffert avec Christ, soit compris dans le privilège d'être glorifié avec Lui. Si le récit de la résurrection avait été donné lorsque les saints ressuscités antérieurement eurent été transportés au ciel (c'est-à-dire avant Apoc. IV), il aurait pu y avoir doute et anxiété relativement au sort de ceux qui devaient souffrir après l'enlèvement de l'Église; et il est facile de comprendre pourquoi c'est ici que nous le trouvons.

Dieu avait particulièrement pour but de consoler ceux qui devaient souffrir et mourir pour Christ à une époque plus avancée, et de leur faire voir qu'ils ne seraient pas oubliés par Lui. Ils ressuscitent maintenant pour rejoindre les saints déjà ressuscités; «et ils vécurent et régnèrent avec le Christ les mille ans». Dieu ajourne leur résurrection jusqu'au moment où va commencer le règne de Christ, et alors ceux qui, dans l'intervalle, avaient souffert pour Lui, sont ressuscités. «Et le reste des morts ne vécut pas jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. C'est la première résurrection».

«Le reste des morts», - quels morts étaient-ce?
Le commencement du verset 4 comprend, à mon avis, non seulement l'Église, mais aussi les saints de l'Ancien Testament; c'est-à-dire, tous les saints célestes enlevés pour être avec Christ, quand il viendra pour les prendre à Lui dans l'air.
Puis, nous avons eu la première compagnie de ceux qui ont souffert avant que la Bête eût atteint le faîte de sa puissance, et enfin la dernière compagnie de ceux qui furent mis à mort parce qu'ils refusèrent de lui rendre hommage.
C'étaient là les trois classes de saints maintenant également en vie et régnant avec Christ. Il faut donc que l'expression «le reste des morts» désigne les méchants morts, car la première résurrection comprenait tous les justes morts, et correspond, de fait, à ce que notre Seigneur a appelé «la résurrection des justes» (Luc XIV. 14), sauf qu'elle comporte plus de détails si elle ne comprend pas plus de personnes.
Ainsi donc, il y a une résurrection qui appartient spécialement aux justes, sans que les passages qui en traitent disent un mot des injustes. Il y a aussi une résurrection des injustes; et lorsque l'apôtre Paul parle, Actes XXIV, devant Félix, il rend témoignage de sa foi à la résurrection, tant des justes que des injustes. Mais quand le Seigneur Jésus Christ cherche à élever la conscience de ses disciples à ce qui est bon et a du prix devant Dieu, c'est à la résurrection des justes seuls qu'il fait allusion.

Mais ce n'est pas tout. Aux jours du ministère du Seigneur ici-bas il se trouvait aussi des gens qui tâchaient de tourner en ridicule la doctrine de la résurrection. Aussi lisons-nous que, dans une autre occasion, des Sadducéens vinrent à Lui, tirant une difficulté à l'égard de cette doctrine du fait d'une femme supposée avoir successivement épousé sept frères, tous morts l'un après l'autre, la femme, à son tour, étant morte aussi après eux tous. En la résurrection, demandaient-ils, duquel des sept serait-elle donc la femme?
 Le Seigneur fait voir sur-le-champ que la difficulté soulevée provenait de l'ignorance de l'Écriture et de la puissance de Dieu. En la résurrection on ne donnera ni ne sera donné en mariage, mais on sera comme les anges (c'est-à-dire comme eux sous ce rapport, car les saints ressuscités jugeront les anges; mais semblables quant à ceci, qu'il n'y aura pas de distinction de sexe - ni de mariage non plus.) «Et aussi ils ne peuvent plus mourir». Mais il ajoute: «Ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d'entre les morts», etc.
Quelle manière de parler extraordinaire, si tous étaient ressuscités en même temps! «Ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là». Pesez bien la force de cette proposition. La résurrection des saints a lieu en un siècle qui leur est particulier, et auquel ceux qui en sont indignes n'ont point part.

«Ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là (les autres morts ne sont ressuscités qu'après lui) et à la résurrection d'entre les morts».
La résurrection de Christ ne fut pas simplement une résurrection des morts, mais d'entre les morts. Il les laissa tranquilles dans leurs tombeaux. Quelques-uns des saints qui étaient morts, ressuscitèrent, il est vrai, avec Lui, ou plutôt sortirent avec lui de leurs sépulcres après sa résurrection; mais la grande masse des morts ne fut affectée en rien à cet égard par la résurrection de Christ. Il en est de même, en principe, de la résurrection des saints: ce doit être une résurrection d'entre les morts.
Le reste des morts doit ressusciter à une époque: mais ceux qui en seront estimés dignes, auront part à ce siècle-là, et à la résurrection d'entre les morts. Ils ne mourront plus jamais. Dieu pouvait-il montrer d'une manière plus forte que par ce langage, que la résurrection de ses saints serait distincte de celle des autres hommes et la précéderait?
Comparez aussi le langage de Saint Paul, en Phil. III. 11: «Si, en quelque manière que ce soit, je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts». Sans doute que les versions ordinaires disent «à la résurrection des morts», mais je n'hésite pas à dire que c'est une erreur complète. Le véritable et unique sens du verset, d'après les autorités les meilleures, est, «Si, en quelque manière que ce soit, je puis arriver à la résurrection d'entre les morts», celle qui me tirera du milieu des morts.
Il peut sembler à quelques-uns que ce n'est là qu'un petit changement; mais si nous tenons à connaître la pensée de Dieu, cela fait une grande différence: Car, si c'est bien «la résurrection d'entre les morts» qu'il faut lire, cela implique que pendant que les autres morts restent dans leurs sépulcres, il y a une résurrection qui n'est point commune à tous les hommes bons et méchants, mais est seulement le partage des bien-aimés de Dieu.

L'Apôtre estimait cette résurrection si brillante et si heureuse qu'il dit en effet: Je ne me mets pas en peine des tribulations et des souffrances que je puis rencontrer sur le chemin - pourvu seulement que je me trouve là; c'est ce que j'attends et ce que je désire, coûte que coûte. Car en disant, «Si en quelque manière que ce soit», il n'entendait pas exprimer l'ombre d'un doute quant au fait qu'il aurait part à la première résurrection; mais plutôt, qu'il attachait au prix une valeur telle, qu'il ne pensait pas aux souffrances du chemin qui menait au but.

Maintenant, reportons sur l'Apocalypse la lumière qui jaillit de ce passage. L'expression «le reste des morts» fait allusion aux méchants morts. On avait sous les yeux la résurrection de tous les saints délogés jusqu'à la manifestation du royaume. «Mais», ajoute le prophète», «le reste des morts ne vécut pas jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis» (vers. 5).
Ce passage n'offre réellement aucune difficulté; mais les gens ont leurs pensées, leurs opinions à eux, et ils ne peuvent faire accorder l'Écriture avec elles. Tandis que tout est aussi clair que possible, si on s'en tient à ce que déclare le Saint-Esprit.
«C'est là la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection» (vers. 6). Quelle admirable harmonie entre cette parole et ce que le Seigneur avait dit aux Sadducéens, «Ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d'entre les morts»! Et aussi avec Saint Paul: «Si, en quelque manière que ce soit, je puis parvenir à la résurrection d'entre les morts».

«La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux».
Remarquez une fois de plus, la force des paroles du Seigneur dans l'Évangile: «Car aussi ils ne peuvent pas mourir». Quant à ceux qui sont laissés dans les sépulcres pour n'être ressuscités qu'après les mille ans, ils sont destinés à mourir d'une autre mort bien misérable - la seconde mort. C'est de cette mort-là que doivent mourir tous ceux qui n'auront pas eu part à la première résurrection. Leur mort sera la seconde mort - l'extinction de toute espérance de bénédiction, quand tout le reste est béni dans le ciel et sur la terre, la demeure à jamais sous la colère de Dieu. Ils sont jetés dans l'étang de feu. Mais pour ceux qui ont part à la première résurrection, «ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mile ans»; et plus tard ils régneront par lui dans la vie aux siècles des siècles.


(1) Daubuz signale une autre distinction bien digne d'être remarquée, mais ce qu'il dit à cet égard a besoin d'être rectifié. «Ces trônes, dit-il, dont le nombre n'est pas déterminé (comme au chap. IV), doivent être distingués soigneusement des vingt-quatre mentionnés là.» (Comme Perp. p. 925.)
Je dis la même chose; mais quand il continue d'enseigner que l'état de l'Église chrétienne  et son institution primitive et militante étaient ce que ces anciens couronnés signifiaient, je rejette une explication pareille, comme font presque tous les chrétiens. Toutefois, il est manifeste qu'il y a une différence notable entre cet état de choses et l'état millénial qui nous est présenté ici. La seule solution satisfaisante, j'en suis convaincu, dépend de l'enlèvement des saints célestes, antérieurement à l'accomplissement du chap, IV, et de l'intervalle qui s'écoule avant qu'ils apparaissent avec Christ en gloire, comme nous voyons dans les chap. XIX et XX.
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant