Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XIX.

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 Nous touchons à une portion plus brillante et plus heureuse de ce livre. Les jugements providentiels de Dieu, soit qu'ils aient été exercés secrètement comme dans les sceaux, soit qu'ils aient servi à appeler les hommes à la repentance comme dans les trompettes, ou soit qu'ils aient exprimé ouvertement la colère de Dieu comme dans les coupes, les jugements, disons-nous, ont eu leur cours et ont été pleinement exécutés. Et maintenant que Babylone qui s'était donnée comme représentant Dieu dans sa grâce et sa vérité, s'était arrogé exclusivement le nom d'Église, d'épouse de Christ, a été mise de côté pour toujours, un terrible et pesant fardeau se trouve écarté à la joie des cieux qu'il affligeait et pour la bénédiction de la terre qu'il corrompait depuis longtemps.

Dieu était ainsi rendu libre, s'il nous est permis de tenir un tel langage, d'accomplir les choses magnifiques qu'il s'était proposées en faveur de sa créature pécheresse et perdue et tout cela, comme ce devait être, par le moyen et à la gloire de l'Agneau. Nous trouvons donc au commencement du chapitre qui nous occupe, deux choses qui se lient.

La première est une invitation à se réjouir. «La grande prostituée» avait été un obstacle insurmontable à la bénédiction, non pas simplement parce que tout en elle était mauvais, mais parce qu'elle faisait profession de tout ce qu'il y avait de saint et de vrai, tout en s'employant activement à corrompre la grâce et la vérité jusque dans leur source; elle reniait Christ d'une manière complète et systématique, quoique étalant partout le symbole extérieur de sa croix. Pour elle, c'était en vain que le caractère de Dieu s'était manifesté en Christ d'une manière éclatante; c'était en vain que Dieu avait prononcé contre l'homme et le monde, et introduit une nouvelle création dont le Chef occupait déjà sa place dans la gloire céleste. Elle associait Christ avec la chair et la terre, et c'est en elles qu'elle cherchait et plaçait ses trésors. Vainement Dieu avait manifesté la lumière et l'incorruptibilité par l'évangile: elle plongeait les hommes dans des incertitudes et des erreurs plus profondes que jamais, leur enseignant que tous les dons de Dieu, et le salut, et lui-même, peuvent être achetés avec de l'argent, et berçant ainsi traîtreusement les âmes d'un faux espoir que tout irait bien pour elles, et que le jugement du Seigneur était encore fort éloigné. C'est ainsi qu'elle avait arrêté pour le monde, autant qu'il était en son pouvoir, le courant de la bénédiction. Mais le juste jugement de Dieu a maintenant fondu sur elle et il y a de la joie dans les cieux.

Au chap. XVIII la désolation était générale. Les rois de la terre qui avaient commis fornication avec Babylone étaient en lamentation; les marchands qui s'étaient enrichis par elle menaient deuil. De fait, des hommes de toute condition avaient été enlacés dans ses pièges et tous étaient dans la désolation à cause de la ruine de cette cité. Mais les cieux étaient appelés à se réjouir, et nous avons dans le chapitre XIX la réponse à cette invitation: «J'entendis comme une grande voix d'une foule nombreuse dans le ciel;» remarquez qu'il n'est pas dit précisément: J'entendis une grande voix d'une foule nombreuse, mais «comme une grande voix,» etc.
Le mot comme a souvent été laissé de côté, mais je crois qu'il doit figurer ici dans le texte, comme c'est le cas un peu plus loin, au 6me verset, où il est dit: Et j'entendis comme la voix d'une grande foule et comme la voix de grandes eaux, etc. «Et sa fumée monte aux siècles des siècles.» C'est là, pour ce qui concerne Babylone, son triste amen à la joie qui éclate dans les cieux.

Mais nous possédons quelque chose de plus précis qu'un son vague de louange et d'allégresse provenant des d'eux: nous savons qui le fait entendre. Les vingt-quatre anciens qui sont en communion avec les pensées de Christ nous apparaissent ainsi que les quatre animaux qui, depuis le commencement, ont été associés avec les jugements providentiels de Dieu, ou du moins avec la plupart d'entre eux.
Les anciens et les animaux «tombèrent sur leurs faces et rendirent hommage à Dieu qui est assis sur le trône disant: Amen! Alléluia!»
Ce n'est pas encore le Seigneur Jésus-Christ lui-même qui a pris sa place sur son trône, mais ils adorent «Dieu qui est assis sur le trône, etc.» «Et une voix sortit du trône» (car dans ce moment aucune bouche ne peut demeurer fermée), disant: Louez notre Dieu vous tous ses esclaves, petits et grands. Et j'entendis comme la voix de grandes eaux et comme la voix de grands tonnerres, disant: Alléluia! car le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans son règne. Réjouissons-nous et tressaillons de joie et donnons-lui gloire; car les noces de l'Agneau sont venues et sa femme s'est préparée.»

C'est ici que nous trouvons la seconde partie. Non-seulement le jour de la prostituée est passé, mais, de plus, le moment de la pleine bénédiction de l'Épouse est venu. Il est important de remarquer qu'il ne s'agit pas ici du temps où le Seigneur vient pour recueillir son église; il est question d'une scène qui se passe dans les cieux et non de la réunion du Seigneur Jésus et de ses saints en l'air.
Quelques versets plus loin, nous voyons le ciel ouvert, et Christ en sort suivi de ses saints. Rien ne peut prouver d'une manière plus claire qu'ils y avaient été déjà introduits. Il faut qu'ils se soient trouvés dans le ciel avant, pour pouvoir apparaître dans le cortège de Christ lorsqu'Il en sort pour exercer le jugement.
Je le demande, comment se trouvent-ils là?
Il n'est pas dit que c'est à ce moment qu'ils ont été introduits dans la maison du Père. Du reste, tous les personnages qui viennent de nous être présentés nous sont connus, mais le fait que nous devons considérer est nouveau: il s'agit des noces de l'Épouse dans les cieux - des noces de celle pour laquelle Christ réserve la gloire la plus brillante. Elle se prépare; et c'est alors qu'est annoncé, non pas simplement le chant de triomphe à cause du jugement du mal, mais bien le mariage de l'Agneau. «Réjouissons-nous et tressaillons de joie.» Remarquez qu'il n'est pas dit: Qu'elle se réjouisse et qu'elle tressaille de joie, mais, «Réjouissons-nous» C'est là une grâce qui s'étend à d'autres. «Et il lui a été donné d'être vêtue de fin lin éclatant et pur.»

Quant à l'autre femme, elle avait aussi une sorte de fin lin et ses perles et ses autres atours (chap. XVIII, 12). Mais il n'est nulle part dit de Babylone qu'il lui a été donné: nous ignorons de quelle manière elle s'est procuré ces choses; elle peut les avoir volées ou les avoir acquises d'une manière déshonnête; mais de la femme de l'Agneau, il est dit qu'il lui a été donné d'être vêtue de fin lin éclatant et pur. Le fin lin est la justice des saints (vers. 8.)

«Et il me dit: Écris: Bienheureux et saints ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau.»
II y a évidemment une solennité particulière dans la conclusion de ce récit, car, après ces paroles, nous sommes, pour ainsi dire, invités à nous arrêter, à écouter et à considérer: «Ce sont ici les véritables paroles de Dieu.»

A celle qui a suivi l'Agneau dans la souffrance et le mépris ici-bas est maintenant accordée la plus grande plénitude de joie. Mais les noces de l'Agneau sont seulement annoncées ici et non pas décrites.
Le livre de l'Apocalypse n'a pas pour objet de nous décrire la maison du Père ni les scènes qui s'y passent. Dieu n'est jamais appelé notre Père dans ce livre parce que ce qui nous y est révélé ce n'est pas l'intimité de l'amour de Dieu pour nous, mais plutôt la justice de ses voies, - l'établissement du royaume et la fin alors qu'Il sera tout en tous.

A la vérité, un jugement impitoyable doit fondre sur tout ce qui est mal; mais nous avons déjà vu cela, et lorsqu'arrive la part de Dieu et qu'il est question de la pleine bénédiction de l'Église, nous devons être satisfaits d'un simple avis - l'Épouse s'est préparée. Après ces mots, les noces sont laissées là, relativement cachées; nous avons bien le son vague et lointain de ce qui se passe, mais c'est là tout. Il nous est parlé des invitations qui sont faites pour ce banquet, comme nous voyons au verset 9. «Bienheureux sont ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau.».

Et maintenant, je voudrais,, avant de poursuivre notre étude, vous prier de vous arrêter un instant pour considérer ce sujet.
Dites-moi si c'est aller au-delà de la vérité que de supposer que l'Épouse, la femme de l'Agneau, est une catégorie de saints différente de celle des bienheureux qui sont conviés aux noces?
Quelles sont les personnes que le Seigneur a en vue dans ces deux symboles distincts?

Quant à l'Épouse, la femme de l'Agneau» on n'éprouve généralement aucune difficulté. Presque tous reconnaissent en elle l'Église que le Nouveau Testament présente continuellement comme l'épouse céleste du Seigneur Jésus-Christ. Le chap. V aux Éphésiens fait ressortir cette relation dans laquelle elle est avec le Seigneur, ainsi que le:développement en sa faveur de la plénitude des affections de Christ. Il est aussi à remarquer que le Saint-Esprit ne parle pas de ces relations comme devant exister plus tard, mais comme étant déjà établies maintenant. «Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle.»
Cela est vrai à partir du moment où Dieu commença à former l'Église sur la terre par la présence du Saint-Esprit envoyé du ciel. L'Église est toujours considérée comme un corps réel parce que, là où est l'Esprit, là est l'Église. Le Saint-Esprit a été envoyé ici-bas, et c'est sa présence personnelle qui forme l'Église. C'est là la raison pour laquelle les saints qui délogent pour être avec le Seigneur, ne sont pas précisément appelés l'Église, il est bien certain qu'individuellement ils sont membres de l'Église, mais les Écritures qui parlent de l'Église, ne la voient comme corps de Christ que dans son existence ici-bas.

D'ordinaire, les gens parlent d'Église visible et d'Église invisible, d'Église militante et d'Église triomphante, et ils pensent que lorsque des chrétiens quittent ce corps pour être présents avec le Seigneur, c'est là et alors qu'on a plus particulièrement l'Église, et sa plus véritable saison. Toutefois, la Parole de Dieu ne s'exprime jamais de la sorte, mais elle affirmé l'Église de ceux qui sont appelés, savoir toute réunion de personnes; ici-bas qui sont baptisées d'un seul Esprit pour être un seul corps.
Sans doute que lorsque tous les membres sont réunis de fait dans les deux, c'est là l'Église, et c'est ainsi qu'il en est parlé en Eph. V. 27: et peut-être dans quelques autres passages. Mais, en général, dans les portions des Écritures qui traitent de l'Église, ce terme signifie l'assemblée réelle de Dieu sur la terre à un temps donné. Le Saint-Esprit y est, et partout où Il se trouve Il unit les âmes pour ne former qu'un seul corps. C'est là une vérité puissante dont les conséquences sont des plus importantes; car nous sommes, je le répète, placés, dès maintenant, dans cette relation avec Christ. Nous ne possédons pas simplement l'espérance d'être bientôt l'Épouse de Christ, nous lui sommes fiancés déjà. Les noces auront lieu bientôt, et tout sera complet quand tous les membres seront réunis.
Mais ce qui est infiniment précieux pour nous maintenant et d'une grande importance pratique, c'est que nous sommes déjà introduits dans cette position d'union avec Christ. Ce n'est pas seulement que l'affection sur laquelle le mariage repose existe dès à présent; il y a plus que cela: le Saint-Esprit se trouve sur la terre pour rassembler les saints et les unir à Christ dans le ciel, les rendant aussi réellement un avec Lui maintenant qu'ils le seront jamais.
Lorsque Christ viendra, tous les obstacles disparaîtront; tout ce que Satan, emploie pour nous, faire oublier notre relation avec Christ sera mis de côté, et nos corps vils seront rendus conformes au corps glorieux du Seigneur. Mais il est important dé nous rappeler que notre unité avec Christ comme son corps dépend de l'action du Saint-Esprit qui nous unit maintenant à Christ dans le ciel. Nous sommes actuellement un avec Lui.

Il semble donc que le Saint-Esprit nous enseigne dans notre chapitre, que l'Épouse n'assiste pas seule aux noces, et qu'il s'y trouve aussi des invités: ce sont ceux que nous voyons conviés au banquet des noces de l'Agneau. Il peut vous revenir à la mémoire que Jean- Baptiste, parlant de lui-même, s'appelle l'ami de l'Époux, et je présume que ceux qui sont invités au banquet des noces de l'Agneau sont précisément ceux qui, dans d'autres passages, sont qualifiés du titre d'amis de l'Époux.
Ce ne sont pas des anges, car l'expression «appelés ou conviés aux noces» ne serait pas employée à l'égard des anges. Ils ne sont effectivement jamais désignés dans l'Écriture sous le nom d'appelés, parce que les anges élus sont toujours demeurés dans leur état primitif; et l'appel de Dieu ne s'adresse qu'à ceux qui sont dans une basse condition afin de les en retirer. Nous avons tous été habitués, je présume, à croire que si quelqu'un est maintenant un croyant ou un enfant de Dieu, il fait inévitablement partie de l'Église, et  qu'il, n'existe qu'une seule et même bénédiction pour tous les saints de tous les temps.

Ici, nous trouvons le contraire positivement et nettement établi, et constaté par l'Écriture. Nous y voyons un banquet de noces dans lequel une place toute spéciale, de joie et de bénédiction est réservée exclusivement à celle qui est appelée l'Épouse, la femme de l'Agneau; composée peut-être, il est vrai, de myriades de personnes, mais reconnues ici comme ne faisant qu'un dans la bénédiction, et désignées par un seul et même terme, celui d'Épouse, pour faire voir qu'elles ont toutes la même portion d'amour et de félicité. Mais cela ne peut pas se dire de tous tes saints, car il y en a qui occupent une position différente: ils assistent comme convives et non comme épouse au banquet de l'Agneau.

«Et il me dit; Ce sont ici les véritables paroles de Dieu.»
Cet avertissement solennel me paraît très frappant, en ce qu'il semble prévoir l'oubli dans lequel les hommes allaient le laisser tomber. Jean allait rendre hommage à l'ange! l'autre extrême, hélas!,
Au commencement du livre, nous avons vu un avertissement analogue. Voici quelles sont les paroles que le Saint-Esprit y a placées: «Bienheureux est celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites.»
Il savait que bon nombre de personnes en feraient peu de cas et que, n'étant pas compris, ce livre serait considéré comme aride et inutile. Bien malheureuses sont les âmes qui peuvent s'écrier: «Il n'y a rien ici pour moi.» Il n'est pas de livre dans la Bible où le Saint-Esprit recommande plus à notre attention, dès ses toutes premières lignes, les enseignements que Dieu nous donne comme celui de l'Apocalypse. Et ce qui rend la chose encore plus remarquable, c'est que le même avertissement se trouve répété à la fin, après que toutes les voies de Dieu ont été déroulées devant nous. «Et il me dit: (chap. XXII) Ces paroles sont certaines et véritables..... Et voici je viens bientôt: bienheureux est celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre,» non pas de quelques-unes de ses parties seulement, mais bien du livre entier.
Cette déclaration a la portée la plus étendue: «Bienheureux est celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre. Nous le voyons, le Saint-Esprit prend une peine toute particulière pour nous mettre en garde contre l'incrédulité de nos coeurs, aussi bien que contre notre idolâtrie .

L'avertissement que nous rencontrons au verset 9 du chapitre qui nous occupe, semble destiné à nous prévenir contre les idées confuses et erronées qui, de nos jours, ont tant de crédit même parmi les chrétiens. «Écris: Bienheureux sont ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau. Et il me dit: Ce sont ici les véritables paroles de Dieu.»

Outre l'épouse, il y a d'autres personnes bienheureuses qui se trouvent là. Maintenant, si je jette un regard sur le XIIme chap. aux Héb. je découvre parmi les bénis, d'autres classes que celle,qui compose l'église des premiers-nés.
«Mais vous êtes venus à la montagne de Sion et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste; et à des myriades d'anges, l'assemblée universelle.»
Je ferai remarquer, en passant, que telle doit être la division de ces différentes catégories. Les mots «assemblée universelle» doivent se rattacher aux «myriades d'anges» (vers. 22) et non «à l'église des premiers-nés.» La chose est rendue claire pour tout lecteur qui a soin de ne pas perdre de vue que la conjonction «et» se rencontre avant chaque nouvelle division. C'est là un fait admis par les personnes qui n'ont aucune prétention à ce qu'on appelle la lumière dispensationnelle, c'est-à-dire par des hommes qui donnent simplement leur opinion quant à la vraie construction de la phrase. Cela admis, remarquez ce qui se présente ensuite: «Vous êtes venus..... à l'assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux; et à Dieu, juge de tous; et aux esprits des justes consommés.»

Je n'ignore pas que certaines personnes ne voient dans tout cela qu'une seule et même chose; elles disent que la Jérusalem céleste, la montagne de Sion, etc., et les esprits des justes consommés ne sont rien autre que l'Église des premiers-nés. Mais examinez de nouveau attentivement le passage et dites-moi s'il est possible d'admettre, pour un seul instant, une telle pensée. Il est question de Dieu Lui-même, et de Jésus le Médiateur, et de myriades d'anges. Quelqu'un oserait-il affirmer que tout cela ne constitue qu'un seul et même sujet? Et cependant on pourrait tout aussi bien le dire, si les autres sujets qui figurent dans cette scène ne sont pas positivement distincts.

Mais examinons quel peut être le véritable sens de ces versets: «Vous êtes venus à la montagne de Sion; et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste.»
Lorsqu'il était fait allusion à la montagne de Sion, il était naturel qu'un Juif reportât ses pensées sur la cité terrestre qui s'élevait sur les pentes de cette montagne célèbre: mais, dit le Saint-Esprit, ce n'est point là votre portion. Vous êtes venus à la Jérusalem céleste (1); non pas à la cité de David, mais à la cité du Dieu vivant. Ensuite sont mentionnées les «myriades d'anges,» et c'est ce qui est appelé «l'assemblée universelle.» 

Nous avons donc, dans ce passage, plusieurs objets faisant partie de la gloire milléniale et auxquels il est dit que les saints sont déjà parvenus, du moins en esprit.
Il y a la montagne de Sion; il y a la cité céleste, image de la gloire qui sera prochainement manifestée, la cité qu'attendaient Abraham et les autres patriarches.
Viennent ensuite les légions d'anges; et enfin l'église des premiers- nés, non pas simplement la scène locale de la gloire céleste, mais bien l'assemblée entière des héritiers qui sont écrits dans les cieux en contraste avec le premier-né terrestre, Israël.
Après cela, nous sommes élevés jusqu'à Dieu, Juge de tous. Le Saint-Esprit nous a fait monter graduellement depuis la montagne de Sion, et maintenant il nous fait redescendre, ayant vu Dieu dans son caractère de juge, jusqu'aux esprits des justes consommés. La place que ces justes occupent est vraiment remarquable. Si nous avions eu à faire un tel classement, il est probable que nous aurions parlé d'eux plus tôt; mais la raison pour laquelle le Saint-Esprit les place à la fin est, sans doute, qu'il avait eu vue de corriger les tendances judaïques de ceux auxquels Il s'adressait, et de donner la prééminence à ce qui est céleste. En conséquence, ayant vu à leur place le siège céleste de la gloire et l'Église, nous trouvons Dieu lui-même comme Juge de tous, et en dernier lieu ces saints qui avaient connu Dieu comme agissant dans ce caractère ici-bas. Ils sont, à cause de cela, appelés les esprits des justes, consommés. et sont, je n'en doute pas, les saints de  l'Ancien Testament (Comp: avec XI, 39, 40) car ce sont eux, et non pas l'Église, qui peuvent, avec, le plus de justesse, être désignés sous le nom d'esprits des justes consommés.
Ils étaient alors dans l'état de séparation (l'âme se trouvant séparée du corps) et y sont encore maintenant. Cela ne sera jamais vrai de l'Église considérée comme un tout. Lorsque viendra le moment où l'Église devra quitter ce monde pour aller à la rencontre du Seigneur, une partie sera trouvée sur la terre, mais non pas du tout dans la condition d'esprits; il y aura ceux qui seront vivants et qui demeureront jusqu'à la venue du Seigneur. De l'Église, il est dit: «Nous ne dormirons pas tous.» Il n'est donc pas possible que cette description puisse jamais s'appliquer à l'Église comme telle.

Nous avons eu déjà l'Église séparée et distincte des esprits des justes consommés. Il n'est pas plus positif que ce sont des saints, qu'il ne l'est qu'ils ne sont pas l'Église. Apportons la lumière que nous recueillons de ce passage à notre étude du XIXme de l'Apoc.
Nous y lisons que l'Épouse s'est préparée, et nous ne sommes pas surpris d'y lire aussi, comme un symbole distinct dans le même cercle: «Bienheureux sont ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau.»
Mais qu'on ne se méprenne pas sur ma pensée. Je n'affirme pas, remarquez-le, que ces invités dont parle notre chapitre soient les saints de l'Ancien Testament. Il se peut qu'il en soit ainsi; mais je ne désire pas aller au-delà de la lumière que j'ai reçue de Dieu. Car il est possible que le banquet des noces s'étende à travers le millénium, et cela affecterait extrêmement le caractère des invités. Quoi qu'il en soit, le XIIme aux Héb. nous présente une classe de personnes qui occupera une position bénie dans la résurrection, mais tout-à-fait distincte de l'Église. Et ici, en Apoc. XIX, la scène qui nous apparaît se passe dans le ciel, et l'épouse, la femme de l'Agneau, s'y trouve, et, en outre, j'entends une voix qui dit: «Bienheureux sont ceux qui sont conviés au banquet des noces de l'Agneau.»
Ils sont bienheureux, ils sont appelés. Ils étaient autrefois pécheurs, mais ils ont été retirés de cette situation par la grâce de Dieu. Et maintenant ils assistent comme invités (2) aux noces de l'Agneau.

Mais  une autre scène vient se présenter à nos regards. Il ne s'agit plus de ce qui se passe en haut: le ciel s'ouvre: «Et voici un cheval blanc; «celui qui était monté dessus appelé fidèle et véritable; il juge et combat en justice»
Ce n'est point une porte ouverte dans le ciel, ni le prophète enlevé là-haut comme au chapitre IV; il ne s'agit pas non plus de quelque chose qui s'y soit passé. Mais maintenant le ciel s'ouvre et nous voyons, paraître le symbole de la puissance venant pour soumettre la terre et portant déjà les insignes de la victoire. Le cheval figure toujours la puissance en rapport avec la terre; la couleur de celui qui nous apparaît est celle de la prospérité: c'est un cheval blanc. Personne, je présume, n'a l'esprit assez égaré pour supposer que lorsque cette vision recevra son accomplissement il s'agira réellement de chevaux. C'est simplement un symbole qui passa devant les yeux du prophète pour figurer certains faits qui recevront bientôt leur accomplissement.

Ce qui devait être démontré, c'est que les cieux allaient s'ouvrir en victoire sur la terre. Le Seigneur Jésus lui-même, est présenté comme le cavalier. Il est celui qui dirige la puissance victorieuse. «Et celui qui était monté dessus appelé fidèle et véritable; il juge et combat en justice.» (vers. 11.) C'est là le sujet de ce chapitre.

Dans le chapitre suivant, ce n'est pas un cheval qui nous apparaît, mais bien un trône, symbole d'un tout autre caractère. Le trône implique l'idée de gouvernement et non celle de conquête: le cheval signifie conquête et non pas règne. Ici le Seigneur Jésus se montre comme faisant éclater sa puissance pour détruire ses ennemis; de même qu'au chap. XX nous avons le tableau de son règne. «Ses yeux étaient comme une flamme de feu;» c'est-à-dire que son jugement est exercé avec une intelligence divine. «Et sur sa tête il y avait plusieurs diadèmes - ou couronnes royales. Et il portait un nom écrit que nul n'a connu que lui seul. (vers. 12.)
Il ne sort pas uniquement revêtu d'une certaine gloire qui lui a été conférée, il vient exerçant sa propre puissance divine. Il est parfaitement vrai qu'il a un nom qui lui a donné, comme nous le voyons en Philip. II «C'est pourquoi aussi Dieu l'a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom.»
Mais ici, ce n'est pas, je crois, le nom de Seigneur, lequel nous confessons tous, mais plutôt «un nom que nul ne connaît que lui seul.» Il possède une gloire qui lui est essentiellement propre et distincte de celle qu'il reçut comme récompense, et qu'il ne lui est pas possible de partager avec qui que ce soit, une gloire qui est à lui en vertu de son propre droit, comme personnellement Dieu. Le nom du Seigneur est mentionné ici pour faire connaître ce qu'il est réellement dans sa propre nature. Et c'est sous ce rapport qu'il est dit de sa personne en Mat. XI «Personne ne connaît le Fils sinon le Père.»
Cette déclaration est remarquable; son but est de nous mettre en garde contre le travail de notre imagination. Partout où il est question de son Fils, Dieu se montre toujours jaloux à cet égard. Lorsqu'il est parlé du Père voici ce qui est ajouté: «et celui à qui le Fils voudra le révéler»; mais il n'est jamais dit que le Père révèle le Fils à qui que ce soit. «Personne ne connaît, le Fils sinon le Père» - et nous nous arrêtons-là. Ne pouvons-nous pas dire que Dieu veut ainsi nous prévenir contre la familiarité avec laquelle l'homme cherche à analyser la personne du Seigneur Jésus-Christ? Il n'est rien d'aussi offensant pour Dieu qu'une irrévérence pareille.

L'humanité et l'humiliation du Seigneur Jésus sont clairement démontrées dans les Écritures, mais il n'est pas une des personnes de la sainte Trinité dont la gloire divine soit plus puissamment maintenue que celle du Fils - peut-être aucune qui le soit autant.
C'est une chose remarquable que, tandis que des expressions à peu près analogues sont employées, d'abord à l'égard de Dieu comme tel, Rom. I. 25, puis à l'égard de Dieu comme le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, 2 Cor. XI. 31, et ensuite de Christ Lui-même, Rom. IX. 5, il est remarquable, dis-je, que dans ce dernier cas il soit ajouté quelque chose de plus touchant le Seigneur Jésus.
Il est dit du Père, qu'il est béni éternellement; et de Christ, qu'il est «Dieu sur toutes choses béni éternellement» Le Saint-Esprit savait que les hommes étaient prêts à outrager la personne du Fils et à porter envie à sa gloire; Il prévoyait que là même où ils feraient profession de le connaître, ils seraient disposés à le crucifier de nouveau; et c'est pour cela qu'il n'est rien que le Saint-Esprit maintienne avec plus de force que la gloire du Seigneur Jésus, comme de son côté aussi, l'adversaire fait de Christ l'objet de ses constantes attaques.

Voilà quelle est la clef de la plupart des questions de doctrine qui s'élèvent comme des difficultés parmi les enfants de Dieu. Lorsque nos âmes sont profondément pénétrées de la pensée de Dieu; de glorifier Christ,et s'y tiennent fermement, Satan déploiera en vain toute sa puissance. Si la personne et la volonté de Christ sont pleinement: discernées, toutes les difficultés disparaissent, qu'il s'agisse de doctrine ou de pratique. Aussi Satan voudrait-il nous empêcher d'en juger d'après leur rapport avec Christ; il s'efforce de fermer nos yeux sur la gloire et la parole de Christ; et lorsqu'il y parvient, nous sommes capables de tomber dans tous les pièges: car la même puissance d'aveuglement qui détruit l'homme du monde, agit aussi à l'égard du chrétien pour rendre ténébreuse sa marche et l'arrêter.

Mais revenons à notre sujet. Le verset 13 nous apprend que le Seigneur «était vêtu d'une robe teinte dans le sang,»
Il ne s'agit pas maintenant pour lui de souffrir, mais d'exercer la vengeance. Il vient pour exécuter le jugement de la justice et se revêt alors d'un titre bien connu. «La Parole de Dieu,» tel a été le nom particulier qu'il a pris lorsqu'il était question de manifester la grâce et la vérité, et dont il s'est servi pour nous rassembler autour de lui et nous placer dans une même position avec lui. Ici encore, Il est la Parole de Dieu comme manifestant le jugement divin. Je ne pense pas que ce soit à ce nom que le Saint-Esprit fait allusion dans le verset précédent. Il me semble que le nom écrit qu'aucun homme ne connaît que lui-même est, avec intention, laissé dans l'obscurité, et cela pour que nous ne perdions pas de vue la gloire divine et parfaite qui est essentielle au Fils de Dieu.

Nous apprenons maintenant que ce n'est pas seul que le Seigneur Jésus vient. Lorsque le ciel s'ouvre et que Christ paraît, il est suivi de nombreuses armées. «Et les armées qui sont au ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et pur.» (vers. 14).
Remarquez les mots «qui sont;» parfois les traducteurs ne les ont pas insérés dans le texte, mais ils doivent néanmoins s'y trouver. «Et les armées qui sont au ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et pur.»
Je ne doute nullement que les anges se trouveront dans le cortège de Christ; il est même des portions des Écritures où il n'est question que des anges comme accompagnant Christ; voyez par exemple 2 Thess. I; 7. Dans notre chapitre, au contraire, il est parlé des saints et non des anges. C'est ainsi que fait le Seigneur: il ne raconte pas les choses comme pourraient le faire les hommes. Il a toujours un objet moral en vue, et c'est pour cette raison qu'il rappelle telle ou telle portion de la vérité qui se rapporte d'une manière spéciale au sujet qu'il traite. Ainsi, en Mat. XXV, où le Fils de l'homme est vu assis sur le trône de sa gloire, les saints anges sont mentionnés comme étant avec lui. Et pourquoi cela? Parce que les anges ont une relation toute spéciale, toute particulière avec le Seigneur Jésus, envisagé comme le chef de la gloire humaine. (Voyez Mat. XIII, 41; XVI, 27; Luc IX, 29.)

Supposons, un instant, que la reine d'Angleterre entreprenne un voyage pour des affaires politiques, elle serait, nous le savons, accompagnée de ses ministres d'État. Si, au contraire, elle se proposait de faire la revue de ses troupes, la présence de ces fonctionnaires ne serait plus requise, mais il faudrait alors qu'elle fût accompagnée des grandes autorités militaires. Si les affaires des hommes marchent ainsi avec ordre, à combien plus forte raison y a-t-il un ordre convenable dans les choses de Dieu. Le Seigneur est appelé Fils de l'homme en rapport avec sa gloire terrestre: et lorsqu'il prend en main le gouvernement du monde, il a avec lui ses anges, qu'il emploie comme les ministres de sa puissance. Mais ici son nom n'est pas celui de «Fils de l'homme,» Il est appelé «la Parole de Dieu» et il n'est point fait mention des anges en rapport avec ce nom. En tant que la Parole de Dieu, Christ fait connaître Dieu. Ici, Il est l'expression de Dieu dans l'exercice du.jugement. Précédemment il l'avait montré en grâce, et c'est ce que nous avons dans l'Évangile de Jean. Le Seigneur Jésus est donc toujours l'expression des pensées et des voies de Dieu, soit qu'il s'agisse de la grâce parfaite ou du jugement parfait.

Les armées qui sortent avec lui du ciel sont donc les saints. Le chapitre même décide la question, à ce qu'il me semble, car nous apprenons par le verset huitième que le fin lin dont ils sont revêtus (et c'est le même mot qui est employé), c'est la justice des saints. Il se peut que d'autres s'y trouvent, mais il n'en pourrait pas être fait mention convenablement, je pense, là où le Seigneur porte le nom de Parole de Dieu. Tandis que la mention des saints célestes est de la plus haute importance, précisément pour cette raison, que ce chapitre nous présente la relation la plus intime des saints avec Christ. Vous y trouvez l'Épouse de Christ, les noces de l'Agneau et la consommation de la joie de l'Église dans les cieux, joie à laquelle aucun étranger ne participe pour ce qui concerne le monde.

Mais maintenant, Dieu va abattre toute l'iniquité de l'homme et de Satan sur la terre; en conséquence, la Parole de Dieu descend du ciel, et ceux qui L'ont suivi pendant sa réjection doivent aussi l'accompagner dans ses jugements. Il est dit au chap. XVII, v. 1-4: «L'agneau les vaincra ceux qui sont avec lui sont appelés et élus et fidèles.»
Ces paroles annonçaient que lorsque viendrait le moment du combat, le Seigneur ne paraîtrait pas seul, mais que les saints seraient avec lui, - les appelés et élus et fidèles; et conformément à cette déclaration, ils sont ici. «Les armées qui sont au ciel le suivaient vêtues de fin lin blanc et pur.», Sûrement ils ne seront pas seuls à former le cortège, mais il est important de voir que ce sont là les saints.

Mais poursuivant la description qui nous est donnée, voici ce que nous lisons: «Une épée tranchante sortait de sa bouche afin qu'il en frappe les nations; et c'est lui qui les gouvernera avec une verge de fer, et c'est lui qui foule la cuve du vin de la fureur du Dieu Tout-Puissant, vers. 15
C'est là un récit bien simple des divers jugements que le Seigneur exécutera lors de sa venue.
Il y a d'abord la puissance de Sa parole symbolisée par l'épée tranchante sortant de sa bouche. Si quelqu'un doit être détruit, la Parole seule du Seigneur Jésus suffit pour cela. «Il a dit, et la chose a eu son être.» Le jugement a été exécuté.
Mais, en outre, «Il gouverne (les nations) avec une verge de fer.»
C'est là le jugement auquel il est fait allusion en Apoc. II, lorsqu'il est promis à ceux de Thyatire qui vaincraient qu'ils partageraient avec Christ le jugement sur les nations. «Et il foulait la cuve du vin de la fureur de la colère du Dieu Tout-Puissant.»
 C'est là le jugement impitoyable que nous avons vu au chap. XIV. Il s'agit de la vengeance exercée contre tout mal d'un caractère religieux, iniquité à laquelle est toujours réservé le coup le plus sévère de Dieu. «Et il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs, (vers. 16)» le même titre que nous avons vu au chapitre XVII, vers. 14.

Mais, tandis que les invitations se faisaient pour le banquet des noces de l'Agneau, il se préparait un autre banquet bien différent: le grand souper de Dieu. Ce ne sont plus des bienheureux qui sont conviés par la grâce de Dieu. Un ange, obéissant à la parole qui lui a été adressée, et servant d'instrument à la puissance de Dieu, se tient debout dans le soleil - symbole de la puissance suprême - car il ne s'agit pas ici de quelque chose qui doive se passer secrètement. Il n'y a plus lieu à avoir patience: désormais tout est parfaitement connu. Il ne s'agit pas non plus d'un jugement partiel, mais bien d'un jugement complet et final.
«Et il cria à haute voix, disant à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel: Venez et assemblez-vous au grand souper de Dieu, afin que vous mangiez la chair des rois et la chair des chiliarques et la chair des puissants et la chair des chevaux et de ceux qui sont montés dessus, et la chair de tous, libres, et esclaves, petits et grands (vers. 17. 18).»
C'est, je crois, le même genre, de contraste que nous avons signalé au chap. XIV, où; nous avons remarqué les prémices au commencement du chapitre, et ensuite la moisson avant que le chapitre finît.
Dans; tout le chapitre qui nous occupe maintenant, nous avons le banquet de l'Agneau dans le ciel, et le grand souper de Dieu qu'il fera pour ceux qui font leur proie de corps morts.

«Et je vis la bête et les rois de la terre et leurs armées assemblées pour livrer combat à celui qui était monté sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise et le faux prophète qui, était avec elle et qui avait fait devant eux les miracles par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de la bête et ceux qui avaient rend, hommage à Son image (vers. 19, 20).
Vous remarquerez qu'un des deux personnages dont il est question est ici appelé le faux prophète. Il a apparemment perdu sa puissance terrestre, et en conséquence, il n'est pas présenté maintenant comme la seconde bête sortant de la terre avec des cornes semblables à celles d'un agneau, c'est-à-dire comme l'imitateur de la puissance de Christ. C'est simplement le faux prophète.
Quelle qu'ait été sa puissance, elle se trouve maintenant abolie, et il apparaît dans son caractère ecclésiastique comme docteur de mensonges, c'est-à-dire en opposition énergique à la vérité de Dieu.
Babylone avait disparu, mais il existait encore cette inique puissance ecclésiastique qui avait opéré avec la bête; toutes deux sont ensemble les objets du même effroyable jugement de la part de Dieu. «Ils furent tous deux jetés vifs dans l'étang de feu embrasé par le soufre.»

Deux hommes ont été choisis entre tous les autres pour jouir d'une grâce et d'une gloire toutes spéciales. L'un d'eux faisait partie du monde antédiluvien au moment où il se hâtait vers sa fin. «Il marcha avec Dieu; mais il ne parut plus parce que Dieu le prit.»
Lorsque le monde eut vieilli dans le péché et que le peuple de Dieu se fut éloigné de lui, Dieu intervint encore pour montrer que, quels que soient les temps et le développement du mal, il est toujours possible à ses serviteurs de marcher avec Lui.
Ainsi, lorsque Israël se fut avili dans le péché, Dieu plaça son serviteur au milieu de ce peuple méchant et corrompu, et c'est dans un tel entourage qu'Élie rendit un témoignage que Dieu couronna par un enlèvement glorieux: car lui aussi fut  retiré au ciel sans passer par la mort.

Notre chapitre nous présente un terrible contraste avec les exemples que nous venons de citer; il nous fait voir deux individus mis à part de tous les autres, tous deux aussi bien remarquables pour Satan que Hénoc et Elie l'avaient été pour Dieu. Et ces hommes qui, l'un et l'autre, ont été à la tête d'une puissance corruptrice (l'un de la puissance ouvertement blasphématrice de la bête, l'autre d'une énergie plus subtile et plus corrompue, celle du faux prophète qui, d'une manière toute spéciale, s'était opposée à la personne du Seigneur Jésus-Christ) se trouvent à la fin réunis pour une même condamnation.

Si Dieu était intervenu pour enlever au ciel, par une faveur signalée, deux hommes vivants, il intervient aussi maintenant pour précipiter en enfer deux individus qui ne sont point passés par la mort. Ils avaient été à la tête du mal; ils avaient persécuté les saints et les avaient vaincus aux yeux des hommes! mais à présent leur jour est venu. «Et la bête fut prise et le faux prophète qui était avec elle et qui avait fait devant elle les miracles.  Ils furent tous deux jetés vifs dans l'étang de feu embrasé par le soufre.»
Le Seigneur juge aussi leurs adhérents, mais non pas d'un châtiment aussi terrible. Ils sont réservés pour le jugement d'un autre jour, il faut qu'ils apparaissent et qu'ils se tiennent devant, Dieu. En attendant, ils sont frappés «par l'épée de celui qui était monté sur le cheval, et tous les oiseaux sont rassasiés de leur chair.» Mais pour ce qui est des deux personnages dont nous venions de voir la condamnation, Dieu ne voulait, pour ainsi, dire avoir plus rien à faire avec eux; ils avaient été les chefs les plus méchants de l'iniquité du monde, et, en conséquence, le jugement s'exerce sûr eux sommairement et pour toujours.

Je ne connais pas dans les Écritures de jugement aussi effroyable. Penser que ces deux hommes doivent être précipités, en enfer avant Satan lui-même! Et, pensée solennelle! le temps de cette crise approche rapidement.
Il est difficile pourtant de se persuader que tel sera bientôt le sort des chefs de ces pays de l'Occident. Ils se trouveront réunis pour un combat près de Jérusalem; car de même que la Chrétienté, prit naissance à Jérusalem, de même elle y trouvera sa fin terrible. Et comme l'empire romain apparaîtra de nouveau, de même, le chef de la puissance politique sera trouvé soutenant le chef religieux de l'Orient, et en même temps soutenu par lui. telle est la crise qui attend le monde comme Dieu nous le montre clairement dans sa parole. Et j'ai la ferme conviction, sans prétendre fixée l'époque, que déjà même la chose est en train. Il est facile de voir comment l'Orient tend de jour en jour à prendre la première place dans les préoccupations des puissances occidentales, et quelle extension rapide prennent ses rapports avec l'Occident. Ce sont là des faits qui se passent sous nos yeux, mais beaucoup de personnes savent que ces mêmes choses ont été affirmées longtemps avant que ces' faits se fussent accomplis (3). Il en a autrefois été question, et cela avec la même assurance, devant plusieurs de ceux qui lisent ces pages. C'est ainsi que ce qui se passe dans le monde vient d'une manière remarquable à Kappui de la prophétie. Ce ne sont pas les circonstances qui nous permettent de juger sainement, la Parole de Dieu suffira seule pour pénétrer nos âmes d'une conviction inébranlable: car, soit que les événements doivent se passer sous nos yeux ou non,  il est une chose certaine, c'est que nul homme a cru Dieu et a été confus. «Les jours et la parole de toute vision sont proches.»

Que le Seigneur nous accorde de nous rappeler qu'il y aura dans le monde une puissance trompeuse par laquelle les hommes seront séduits. Les hommes peuvent se figurer, et se figurent avoir assez d'intelligence pour discerner et repousser la bête et le faux prophète. Mais cela prouve seulement combien ils connaissent peu l'influence et l'action de Satan. Aujourd'hui sa puissance la plus dangereuse ne gît pas dans ce qui paraît ouvertement mauvais, mais dans ce qui revêtdes apparences tranquilles et bonnes. C'est le cas encore, et ce l'était lorsque Christ se trouvait ici-bas. L'homme possédé d'une légion de démons reçut la délivrance et la bénédiction. Mais quant aux Gadaréniens, que firent-ils? Ils supplièrent le Seigneur de se retirer de leurs quartiers.

Permettez-moi de vous demander s'il est quelque chose que vous préférez à Christ? Il se peut que vous ne manifestiez pas une inimitié ouverte contre Lui. Peut-être aussi, écoutez-vous l'Évangile, mais l'avez-vous reçu?
Si non, où en êtes-vous?
Si quelqu'un écoute l'Évangile sans le recevoir, il le rejette.
Dieu ne nous permet pas de penser que nous avons quoi que ce soit à faire avant de le recevoir. Dieu, lui, a tout fait. De sorte qu'il est positif que si je ne l'accepte pas, je le rejette, et Christ est prié de se retirer.
Veuille le Seigneur vous accorder de ne pas vous trouver dans un état semblable de culpabilité présente et de misère éternelle.


(1) Elle n'est pas envisagée ici au même point de vue que dans l'Apocalypse, où elle symbolise l'Église même dans la gloire; elle représente plutôt la demeure bienheureuse des saints célestes comme c'est aussi le cas, je pense, en Héb. XI. 10. 16. Dans la dernière, la gloire est objective, et subjective dans la première.

(2) La note suivante, que je transcris de Daubuz, intéressera certainement beaucoup de lecteurs:
«Autre chose est d'être les époux et autre chose d'être invité à un festin de noces. Cela est évident; et le Saint-Esprit distingue fort bien entre ces deux sortes de personnes.
L'Épouse, à qui le fin lin est donné, se composant des personnes auxquelles une justification parfaite et les effets qui en découlent sont attribués, implique des personnes ressuscitées auxquelles Christ a ratifié son contrat antérieur.
Mais ceux qui ne sont qu'invités au festin ne sauraient être les mêmes personnes que les époux. Ceux qui sont honorés du fin lin, et déclarés par là pleinement justifiés et saints, doivent naturellement être heureux, mais cette déclaration de bonheur est faite aussi à l'égard d'une autre classe de personnes.
Qui sont- elles donc?
Les nations converties, tous les hommes convertis qui, n'ayant pas goûté la mort, ni paru devant le tribunal de Dieu, jusqu'à ce que la Mort et le Hadès soient détruits, sont encore dans cette vie-ci et dans un état d'infirmité quant à leur chair; n'étant pas impeccables sans doute, mais richement assistés par de très grandes et extraordinaires effusions de la grâce. Cependant, le Saint-Esprit ne les déclare pas saints, expression qui à cette place aurait eu le sens de sainteté parfaite; il les dit simplement bienheureux: tandis que ceux qui ont part à la première résurrection sont à la fois bienheureux et saints.  Cette bénédiction et ce bonheur consistent comme on le voit chap. XXI, 24, en ce qu'ils marchent à la lumière de la Nouvelle Jérusalem,» - etc. (comm. Perp. p. 869).
On peut différer quant à la mesure d adhésion à donner à ces pensées, mais qui n'en reconnaîtra l'intérêt et la finesse?

(3) Ces lignes furent écrites en 1858. J'ai à peine besoin de faire ressortir quelle nouvelle force ces considérations reçoivent de la dernière guerre d'Italie et de la paix qui a suivi.
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