Nous touchons à une portion plus
brillante et plus heureuse de ce livre. Les
jugements providentiels de Dieu, soit qu'ils aient
été exercés secrètement
comme dans les sceaux, soit qu'ils aient servi
à appeler les hommes à la repentance
comme dans les trompettes, ou soit qu'ils aient
exprimé ouvertement la colère de Dieu
comme dans les coupes, les jugements, disons-nous,
ont eu leur cours et ont été
pleinement exécutés. Et maintenant
que Babylone qui s'était donnée comme
représentant Dieu dans sa grâce et sa
vérité, s'était arrogé
exclusivement le nom d'Église,
d'épouse de Christ, a été mise
de côté pour toujours, un terrible et
pesant fardeau se trouve écarté
à la joie des cieux qu'il affligeait et pour
la bénédiction de la terre qu'il
corrompait depuis longtemps.
Dieu était ainsi rendu libre, s'il nous est
permis de tenir un tel langage, d'accomplir les
choses magnifiques qu'il s'était
proposées en faveur de sa créature
pécheresse et perdue et
tout cela, comme ce devait être, par le moyen
et à la gloire de l'Agneau. Nous trouvons
donc au commencement du chapitre qui nous occupe,
deux choses qui se lient.
La première est une invitation à se
réjouir. «La grande
prostituée» avait été un
obstacle insurmontable à la
bénédiction, non pas simplement parce
que tout en elle était mauvais, mais parce
qu'elle faisait profession de tout ce qu'il y avait
de saint et de vrai, tout en s'employant activement
à corrompre la grâce et la
vérité jusque dans leur source; elle
reniait Christ d'une manière complète
et systématique, quoique étalant
partout le symbole extérieur de sa croix.
Pour elle, c'était en vain que le
caractère de Dieu s'était
manifesté en Christ d'une manière
éclatante; c'était en vain que Dieu
avait prononcé contre l'homme et le monde,
et introduit une nouvelle création dont le
Chef occupait déjà sa place dans la
gloire céleste. Elle associait Christ avec
la chair et la terre, et c'est en elles qu'elle
cherchait et plaçait ses trésors.
Vainement Dieu avait manifesté la
lumière et l'incorruptibilité par
l'évangile: elle plongeait les hommes dans
des incertitudes et des erreurs plus profondes que
jamais, leur enseignant que tous les dons de Dieu,
et le salut, et lui-même, peuvent être
achetés avec de l'argent, et berçant
ainsi traîtreusement les âmes d'un faux
espoir que tout irait bien pour
elles, et que le jugement du Seigneur était
encore fort éloigné. C'est ainsi
qu'elle avait arrêté pour le monde,
autant qu'il était en son pouvoir, le
courant de la bénédiction. Mais le
juste jugement de Dieu a maintenant fondu sur elle
et il y a de la joie dans les cieux.
Au chap.
XVIII la désolation
était générale. Les rois de la
terre qui avaient commis fornication avec Babylone
étaient en lamentation; les marchands qui
s'étaient enrichis par elle menaient deuil.
De fait, des hommes de toute condition avaient
été enlacés dans ses
pièges et tous étaient dans la
désolation à cause de la ruine de
cette cité. Mais les cieux étaient
appelés à se réjouir, et nous
avons dans le chapitre
XIX la réponse
à cette invitation: «J'entendis comme
une grande voix d'une foule nombreuse dans le
ciel;» remarquez qu'il n'est pas dit
précisément: J'entendis une grande
voix d'une foule nombreuse, mais
«comme
une grande voix,» etc.
Le mot comme
a
souvent été laissé de
côté, mais je crois qu'il doit figurer
ici dans le texte, comme c'est le cas un peu plus
loin, au 6me
verset, où il est dit: Et
j'entendis comme
la
voix d'une grande foule et comme la voix de grandes
eaux, etc. «Et sa fumée monte aux
siècles des siècles.» C'est
là, pour ce qui concerne Babylone, son
triste amen à la joie qui éclate dans
les cieux.
Mais nous possédons quelque chose de plus
précis qu'un son vague de louange et
d'allégresse provenant des d'eux: nous
savons qui le fait entendre. Les vingt-quatre
anciens qui sont en communion avec les
pensées de Christ nous apparaissent ainsi
que les quatre animaux qui, depuis le commencement,
ont été associés avec les
jugements providentiels de Dieu, ou du moins avec
la plupart d'entre eux.
Les anciens et les animaux «tombèrent
sur leurs faces et rendirent hommage à Dieu
qui est assis sur le trône disant: Amen!
Alléluia!»
Ce n'est pas encore le Seigneur Jésus-Christ
lui-même qui a pris sa place sur son
trône, mais ils adorent «Dieu qui est
assis sur le trône, etc.» «Et une
voix sortit du trône» (car dans ce
moment aucune bouche ne peut demeurer
fermée), disant: Louez notre Dieu vous
tous
ses esclaves, petits et grands. Et j'entendis comme
la voix de grandes eaux et comme la voix de grands
tonnerres, disant: Alléluia! car le Seigneur
notre Dieu, le Tout-Puissant, est entré dans
son règne. Réjouissons-nous et
tressaillons de joie et donnons-lui gloire; car les
noces de l'Agneau sont venues et sa femme s'est
préparée.»
C'est ici que nous trouvons la seconde partie.
Non-seulement le jour de la prostituée est
passé, mais, de plus, le moment de la pleine
bénédiction de l'Épouse est
venu. Il est important de
remarquer qu'il ne s'agit pas ici du temps
où le Seigneur vient pour recueillir son
église; il est question d'une scène
qui se passe dans les cieux et non de la
réunion du Seigneur Jésus et de ses
saints en l'air.
Quelques versets plus loin, nous voyons le ciel
ouvert, et Christ en sort suivi de ses saints. Rien
ne peut prouver d'une manière plus claire
qu'ils y avaient été
déjà introduits. Il faut qu'ils se
soient trouvés dans le ciel avant, pour
pouvoir apparaître dans le cortège de
Christ lorsqu'Il en sort pour exercer le
jugement.
Je le demande, comment se trouvent-ils
là?
Il n'est pas dit que c'est à ce moment
qu'ils ont été introduits dans la
maison du Père. Du reste, tous les
personnages qui viennent de nous être
présentés nous sont connus, mais le
fait que nous devons considérer est nouveau:
il s'agit des noces de l'Épouse dans les
cieux - des noces de celle pour laquelle Christ
réserve la gloire la plus brillante. Elle se
prépare; et c'est alors qu'est
annoncé, non pas simplement le chant de
triomphe à cause du jugement du mal, mais
bien le mariage de l'Agneau.
«Réjouissons-nous et tressaillons de
joie.» Remarquez qu'il n'est pas dit: Qu'elle
se réjouisse et qu'elle tressaille de joie,
mais,
«Réjouissons-nous»
C'est là une grâce qui s'étend
à d'autres. «Et il lui a
été donné d'être
vêtue de fin lin éclatant et
pur.»
Quant à l'autre femme, elle avait aussi une
sorte de fin lin et ses perles et ses autres atours
(chap.
XVIII, 12). Mais il n'est
nulle part dit de Babylone qu'il lui a
été donné: nous ignorons de
quelle manière elle s'est procuré ces
choses; elle peut les avoir volées ou les
avoir acquises d'une manière
déshonnête; mais de la femme de
l'Agneau, il est dit qu'il lui a été
donné d'être vêtue de fin lin
éclatant et pur. Le fin lin est la justice
des saints
(vers.
8.)
«Et il me dit: Écris: Bienheureux et
saints ceux qui sont conviés au banquet des
noces de l'Agneau.»
II y a évidemment une solennité
particulière dans la conclusion de ce
récit, car, après ces paroles, nous
sommes, pour ainsi dire, invités à
nous arrêter, à écouter et
à considérer: «Ce sont ici les
véritables paroles de Dieu.»
A celle qui a suivi l'Agneau dans la souffrance et
le mépris ici-bas est maintenant
accordée la plus grande plénitude de
joie. Mais les noces de l'Agneau sont seulement
annoncées ici et non pas
décrites.
Le livre de l'Apocalypse n'a pas pour objet de nous
décrire la maison du Père ni les
scènes qui s'y passent. Dieu n'est jamais
appelé notre Père dans ce livre parce
que ce qui nous y est révélé
ce n'est pas l'intimité de l'amour de Dieu
pour nous, mais plutôt la justice de ses
voies, - l'établissement du royaume et la
fin alors qu'Il
sera tout en tous.
A la vérité, un jugement impitoyable
doit fondre sur tout ce qui est mal; mais nous
avons déjà vu cela, et lorsqu'arrive
la part de Dieu et qu'il est question de la pleine
bénédiction de l'Église, nous
devons être satisfaits d'un simple avis -
l'Épouse s'est préparée.
Après ces mots, les noces sont
laissées là, relativement
cachées; nous avons bien le son vague et
lointain de ce qui se passe, mais c'est là
tout. Il nous est parlé des invitations qui
sont faites pour ce banquet, comme nous voyons au verset
9. «Bienheureux sont
ceux qui sont conviés au banquet des noces
de l'Agneau.».
Et maintenant, je voudrais,, avant de poursuivre
notre étude, vous prier de vous
arrêter un instant pour considérer ce
sujet.
Dites-moi si c'est aller au-delà de la
vérité que de supposer que
l'Épouse, la femme de l'Agneau, est une
catégorie de saints différente de
celle des bienheureux qui sont
conviés aux noces?
Quelles sont les personnes que le Seigneur a en vue
dans ces deux symboles distincts?
Quant à l'Épouse, la femme de
l'Agneau» on n'éprouve
généralement aucune
difficulté. Presque tous reconnaissent en
elle l'Église que le Nouveau Testament
présente continuellement comme
l'épouse céleste du Seigneur
Jésus-Christ. Le chap.
V aux Éphésiens
fait ressortir cette relation dans laquelle elle
est avec le Seigneur, ainsi que
le:développement en sa
faveur de la plénitude des affections de
Christ. Il est aussi à remarquer que le
Saint-Esprit ne parle pas de ces
relations comme devant exister plus tard, mais
comme étant déjà
établies maintenant. «Christ a
aimé l'assemblée et s'est
livré lui-même pour elle.»
Cela est vrai à partir du moment où
Dieu commença à former
l'Église sur la terre par la présence
du Saint-Esprit envoyé du ciel.
L'Église est toujours
considérée comme un corps réel
parce que, là où est l'Esprit,
là est l'Église. Le Saint-Esprit a
été envoyé ici-bas,
et c'est sa présence personnelle qui
forme l'Église. C'est là la raison
pour laquelle les saints qui délogent pour
être avec le Seigneur, ne sont pas
précisément appelés
l'Église, il est bien certain
qu'individuellement ils sont membres de
l'Église, mais les Écritures qui
parlent de l'Église, ne la voient comme
corps de Christ que dans son existence ici-bas.
D'ordinaire, les gens parlent d'Église
visible et d'Église invisible,
d'Église militante et d'Église
triomphante, et ils pensent que lorsque des
chrétiens quittent ce corps pour être
présents avec le Seigneur, c'est là
et alors qu'on a plus particulièrement
l'Église, et sa plus véritable
saison. Toutefois, la Parole de Dieu ne s'exprime
jamais de la sorte, mais elle affirmé
l'Église de ceux qui sont appelés,
savoir toute réunion de personnes;
ici-bas qui sont baptisées d'un seul Esprit
pour être un seul
corps.
Sans doute que lorsque tous les membres sont
réunis de fait dans les deux, c'est
là l'Église, et c'est ainsi qu'il en
est parlé en Eph.
V. 27: et peut-être dans
quelques autres passages. Mais, en
général, dans les portions des
Écritures qui traitent de l'Église,
ce terme signifie l'assemblée réelle
de Dieu sur la terre à un temps
donné. Le Saint-Esprit y est, et partout
où Il se trouve Il unit les âmes
pour ne former qu'un seul corps. C'est là
une vérité puissante dont les
conséquences sont des plus importantes; car
nous sommes, je le répète,
placés, dès maintenant, dans cette
relation avec Christ. Nous ne possédons pas
simplement l'espérance d'être
bientôt l'Épouse de Christ, nous lui
sommes fiancés déjà. Les noces
auront lieu bientôt, et tout sera complet quand tous les membres
seront réunis.
Mais ce qui est infiniment précieux pour
nous maintenant et d'une grande importance
pratique, c'est que nous sommes déjà
introduits dans cette position d'union avec Christ.
Ce n'est pas seulement que l'affection sur laquelle
le mariage repose existe dès à
présent; il y a plus que cela: le
Saint-Esprit se trouve sur la terre pour rassembler
les saints et les unir à Christ dans le
ciel, les rendant aussi réellement un avec
Lui maintenant qu'ils le seront jamais.
Lorsque Christ viendra, tous les obstacles
disparaîtront; tout ce que Satan, emploie
pour nous, faire oublier notre
relation avec Christ sera mis de
côté, et nos corps vils seront rendus
conformes au corps glorieux du Seigneur. Mais il
est important dé nous rappeler que notre
unité avec Christ comme son corps
dépend de l'action du Saint-Esprit qui nous
unit maintenant à Christ dans le ciel. Nous
sommes actuellement un avec Lui.
Il semble donc que le Saint-Esprit nous enseigne
dans notre chapitre, que l'Épouse n'assiste
pas seule aux noces, et qu'il s'y trouve aussi des
invités: ce sont ceux que nous voyons
conviés au banquet des noces de l'Agneau. Il
peut vous revenir à la mémoire que
Jean- Baptiste, parlant de lui-même,
s'appelle l'ami de l'Époux, et je
présume que ceux qui sont invités au
banquet des noces de l'Agneau sont
précisément ceux qui, dans d'autres
passages, sont qualifiés du titre d'amis de
l'Époux.
Ce ne sont pas des anges, car l'expression
«appelés ou conviés aux
noces» ne serait pas employée à
l'égard des anges. Ils ne sont effectivement
jamais désignés dans
l'Écriture sous le nom d'appelés,
parce que les anges élus sont toujours
demeurés dans leur état primitif; et
l'appel de Dieu ne s'adresse qu'à ceux qui
sont dans une basse condition afin de les en
retirer. Nous avons tous été
habitués, je présume, à croire
que si quelqu'un est maintenant un croyant ou un
enfant de Dieu, il fait inévitablement
partie de l'Église, et qu'il, n'existe
qu'une seule et même
bénédiction pour tous les saints de
tous les temps.
Ici, nous trouvons le contraire positivement et
nettement établi, et constaté par
l'Écriture. Nous y voyons un banquet de
noces dans lequel une place toute spéciale,
de joie et de bénédiction est
réservée exclusivement à celle
qui est appelée l'Épouse, la femme de
l'Agneau; composée peut-être, il
est vrai, de myriades de personnes, mais
reconnues ici comme ne faisant qu'un dans la
bénédiction, et
désignées par un seul et même
terme, celui
d'Épouse,
pour faire voir qu'elles ont toutes la même
portion d'amour et de félicité. Mais
cela ne peut pas se dire de tous tes saints, car il
y en a qui occupent une position différente:
ils assistent comme convives et non comme
épouse au banquet de l'Agneau.
«Et il me dit; Ce sont ici les
véritables paroles de Dieu.»
Cet avertissement solennel me paraît
très frappant, en ce qu'il semble
prévoir l'oubli dans lequel les hommes
allaient le laisser tomber. Jean allait rendre
hommage à l'ange! l'autre extrême,
hélas!,
Au commencement du livre, nous avons vu un
avertissement analogue. Voici quelles sont les
paroles que le Saint-Esprit y a placées:
«Bienheureux est celui qui lit et ceux qui
entendent les paroles de la prophétie et qui
gardent les choses qui y sont
écrites.»
Il savait que bon nombre de personnes en
feraient peu de cas et que,
n'étant pas compris, ce livre serait
considéré comme aride et inutile.
Bien malheureuses sont les âmes qui peuvent
s'écrier: «Il n'y a rien ici pour
moi.» Il n'est pas de livre dans la Bible
où le Saint-Esprit recommande plus à
notre attention, dès ses toutes
premières lignes, les enseignements que Dieu
nous donne comme celui de l'Apocalypse. Et ce qui
rend la chose encore plus remarquable, c'est que le
même avertissement se trouve
répété à la fin,
après que toutes les voies de Dieu ont
été déroulées devant
nous. «Et il me dit:
(chap.
XXII) Ces paroles sont
certaines et véritables..... Et voici je
viens bientôt: bienheureux est celui qui
garde les paroles de la prophétie de ce
livre,» non pas de quelques-unes de ses
parties seulement, mais bien du livre entier.
Cette déclaration a la portée la plus
étendue: «Bienheureux est celui qui
garde les paroles de la prophétie de ce
livre. Nous le voyons, le Saint-Esprit prend une
peine toute particulière pour nous mettre en
garde contre l'incrédulité de nos
coeurs, aussi bien que contre notre idolâtrie
.
L'avertissement que nous rencontrons au verset
9 du chapitre qui nous
occupe, semble destiné à nous
prévenir contre les idées confuses et
erronées qui, de nos jours, ont tant de
crédit même parmi les
chrétiens. «Écris: Bienheureux
sont ceux qui sont conviés au banquet des
noces de l'Agneau. Et il me dit:
Ce sont ici les véritables paroles de
Dieu.»
Outre l'épouse, il y a d'autres personnes
bienheureuses qui se trouvent là.
Maintenant, si je jette un regard sur le XIIme
chap. aux Héb. je
découvre parmi les bénis, d'autres
classes que celle,qui compose l'église des
premiers-nés.
«Mais vous êtes venus à la
montagne de Sion et à la cité du Dieu
vivant, la Jérusalem céleste; et
à des myriades d'anges, l'assemblée
universelle.»
Je ferai remarquer, en passant, que telle doit
être la division de ces différentes
catégories. Les mots «assemblée
universelle» doivent se rattacher aux
«myriades d'anges»
(vers.
22) et non «à
l'église des premiers-nés.» La
chose est rendue claire pour tout lecteur qui a
soin de ne pas perdre de vue que la conjonction
«et» se rencontre avant chaque nouvelle
division. C'est là un fait admis par les
personnes qui n'ont aucune prétention
à ce qu'on appelle la lumière
dispensationnelle, c'est-à-dire par des
hommes qui donnent simplement leur opinion quant
à la vraie construction de la phrase. Cela
admis, remarquez ce qui se présente ensuite:
«Vous êtes venus..... à
l'assemblée des premiers-nés
écrits dans les cieux; et à Dieu,
juge de tous; et aux esprits des justes
consommés.»
Je n'ignore pas que certaines personnes ne voient
dans tout cela qu'une seule et même
chose; elles disent que la Jérusalem
céleste, la montagne de
Sion, etc., et les esprits des justes
consommés ne sont rien autre que
l'Église des premiers-nés. Mais
examinez de nouveau attentivement le passage et
dites-moi s'il est possible d'admettre, pour un
seul instant, une telle pensée. Il est
question de Dieu Lui-même, et de Jésus
le Médiateur, et de myriades d'anges.
Quelqu'un oserait-il affirmer que tout cela ne
constitue qu'un seul et même sujet? Et
cependant on pourrait tout aussi bien le dire, si
les autres sujets qui figurent dans cette
scène ne sont pas positivement
distincts.
Mais examinons quel peut être le
véritable sens de ces versets: «Vous
êtes venus à la montagne de Sion; et
à la cité du Dieu vivant, la
Jérusalem céleste.»
Lorsqu'il était fait allusion à la
montagne de Sion, il était naturel qu'un
Juif reportât ses pensées sur la
cité terrestre qui s'élevait sur les
pentes de cette montagne célèbre:
mais, dit le Saint-Esprit, ce n'est point là
votre portion. Vous êtes venus à la
Jérusalem céleste
(1); non
pas
à la cité de David, mais à la
cité du Dieu vivant. Ensuite sont
mentionnées les «myriades
d'anges,» et c'est ce qui est appelé
«l'assemblée
universelle.»
Nous avons donc, dans ce passage, plusieurs objets
faisant partie de la gloire milléniale et
auxquels il est dit que les saints sont
déjà parvenus, du moins en
esprit.
Il y a la montagne de Sion; il y a la cité
céleste, image de la gloire qui sera
prochainement manifestée, la cité
qu'attendaient Abraham et les autres
patriarches.
Viennent ensuite les légions d'anges; et
enfin l'église des premiers- nés, non
pas simplement la scène locale de la gloire
céleste, mais bien l'assemblée
entière des héritiers qui sont
écrits dans les cieux en contraste avec le
premier-né terrestre, Israël.
Après cela, nous sommes élevés
jusqu'à Dieu, Juge de tous. Le Saint-Esprit
nous a fait monter graduellement depuis la montagne
de Sion, et maintenant il nous fait redescendre,
ayant vu Dieu dans son caractère de juge,
jusqu'aux esprits des justes consommés. La
place que ces justes occupent est vraiment
remarquable. Si nous avions eu à faire un
tel classement, il est probable que nous aurions
parlé d'eux plus tôt; mais la raison
pour laquelle le Saint-Esprit les place à la
fin est, sans doute, qu'il avait eu vue de corriger
les tendances judaïques de ceux auxquels Il
s'adressait, et de donner la
prééminence à ce qui est
céleste. En conséquence, ayant vu
à leur place le siège céleste
de la gloire et l'Église, nous trouvons Dieu
lui-même comme Juge de tous, et en dernier
lieu ces saints qui avaient
connu Dieu comme agissant dans ce caractère
ici-bas. Ils sont, à cause de cela,
appelés les esprits des justes,
consommés. et sont, je n'en doute pas, les
saints de l'Ancien Testament (Comp: avec XI,
39, 40) car ce sont eux, et non
pas l'Église, qui peuvent, avec, le plus de
justesse, être désignés sous le
nom d'esprits
des justes consommés.
Ils étaient alors dans l'état de
séparation (l'âme se trouvant
séparée du corps) et y sont encore
maintenant. Cela ne sera jamais vrai de
l'Église considérée comme un
tout. Lorsque viendra le moment où
l'Église devra quitter ce monde pour aller
à la rencontre du Seigneur, une partie sera
trouvée sur la terre, mais non pas du tout
dans la condition
d'esprits;
il y aura ceux qui seront vivants et qui
demeureront jusqu'à la venue du Seigneur. De
l'Église, il est dit: «Nous ne
dormirons pas tous.»
Il n'est donc pas possible que cette description
puisse jamais s'appliquer à l'Église
comme telle.
Nous avons eu déjà l'Église
séparée et distincte des esprits des
justes consommés. Il n'est pas plus positif
que ce sont des saints, qu'il ne l'est qu'ils ne
sont pas l'Église. Apportons la
lumière que nous recueillons de ce passage
à notre étude du XIXme
de l'Apoc.
Nous y lisons que l'Épouse s'est
préparée, et nous ne sommes pas
surpris d'y lire aussi,
comme un symbole distinct dans le
même cercle:
«Bienheureux sont ceux qui sont conviés
au banquet des noces de l'Agneau.»
Mais qu'on ne se méprenne pas sur ma
pensée. Je n'affirme pas, remarquez-le, que
ces invités dont parle notre chapitre soient
les saints de l'Ancien Testament. Il se peut qu'il
en soit ainsi; mais je ne désire pas aller
au-delà de la lumière que j'ai
reçue de Dieu. Car il est possible que le
banquet des noces s'étende à travers
le millénium, et cela affecterait
extrêmement le caractère des
invités. Quoi qu'il en soit, le XIIme
aux Héb. nous
présente une classe de personnes qui
occupera une position bénie dans la
résurrection, mais tout-à-fait
distincte de l'Église. Et ici, en Apoc.
XIX, la scène qui nous
apparaît se passe dans le ciel, et
l'épouse, la femme de l'Agneau, s'y trouve,
et, en outre, j'entends une voix qui dit:
«Bienheureux sont ceux qui sont conviés
au banquet des noces de l'Agneau.»
Ils sont bienheureux, ils sont appelés. Ils
étaient autrefois pécheurs, mais ils
ont été retirés de cette
situation par la grâce de Dieu. Et maintenant
ils assistent comme invités
(2) aux
noces de
l'Agneau.
Mais une autre scène vient se
présenter à nos regards. Il ne s'agit
plus de ce qui se passe en haut: le ciel s'ouvre:
«Et voici un cheval blanc;
«celui qui était monté
dessus appelé fidèle et
véritable; il juge et combat en
justice»
Ce n'est point une porte ouverte dans le ciel, ni
le prophète enlevé là-haut
comme au chapitre
IV; il ne s'agit pas
non plus de quelque chose qui s'y soit
passé. Mais maintenant le ciel s'ouvre et
nous voyons, paraître le symbole de la
puissance venant pour soumettre la terre et portant
déjà les insignes de la victoire. Le
cheval figure toujours la puissance en rapport avec
la terre; la couleur de celui qui nous
apparaît est celle de la
prospérité: c'est un cheval blanc.
Personne, je présume, n'a l'esprit assez
égaré pour supposer que lorsque
cette vision recevra son
accomplissement il s'agira réellement de
chevaux. C'est simplement un symbole qui passa
devant les yeux du prophète pour figurer
certains faits qui recevront bientôt leur
accomplissement.
Ce qui devait être démontré,
c'est que les cieux allaient s'ouvrir en victoire
sur la terre. Le Seigneur Jésus
lui-même, est présenté comme le
cavalier. Il est celui qui dirige la puissance
victorieuse. «Et celui qui était
monté dessus appelé fidèle et
véritable; il juge et combat en
justice.»
(vers.
11.) C'est là le sujet
de ce chapitre.
Dans le chapitre suivant, ce n'est pas un cheval
qui nous apparaît, mais bien un trône,
symbole d'un tout autre caractère. Le
trône implique l'idée de gouvernement
et non celle de conquête: le cheval signifie
conquête et non pas règne. Ici le
Seigneur Jésus se montre comme faisant
éclater sa puissance pour détruire
ses ennemis; de même qu'au chap.
XX nous avons le tableau de
son règne. «Ses yeux étaient
comme une flamme de feu;» c'est-à-dire
que son jugement est exercé avec une
intelligence divine. «Et sur sa tête il
y avait plusieurs diadèmes - ou couronnes
royales. Et il portait un nom écrit que nul
n'a connu que lui seul.
(vers.
12.)
Il ne sort pas uniquement revêtu d'une
certaine gloire qui lui a été
conférée, il vient exerçant sa
propre puissance divine. Il est parfaitement vrai
qu'il a un nom qui lui a
donné, comme nous le voyons en Philip.
II «C'est pourquoi
aussi Dieu l'a haut élevé et lui a
donné un nom au-dessus de tout
nom.»
Mais ici, ce n'est pas, je crois, le nom de
Seigneur, lequel nous confessons tous, mais
plutôt «un nom que nul ne connaît
que lui seul.» Il possède une gloire
qui lui est essentiellement propre et distincte de
celle qu'il reçut comme récompense,
et qu'il ne lui est pas possible de partager avec
qui que ce soit, une gloire qui est à lui en
vertu de son propre droit, comme personnellement
Dieu. Le nom du Seigneur est mentionné ici
pour faire connaître ce qu'il est
réellement dans sa propre nature. Et c'est
sous ce rapport qu'il est dit de sa personne en Mat.
XI «Personne ne
connaît le Fils sinon le
Père.»
Cette déclaration est remarquable; son but
est de nous mettre en garde contre le travail de
notre imagination. Partout où il est
question de son Fils, Dieu se montre toujours
jaloux à cet égard. Lorsqu'il est
parlé du Père voici ce qui est
ajouté: «et celui à qui le Fils
voudra le révéler»; mais il
n'est jamais dit que le Père
révèle le Fils à qui que ce
soit. «Personne ne connaît, le Fils
sinon le Père» - et nous nous
arrêtons-là. Ne pouvons-nous pas dire
que Dieu veut ainsi nous prévenir contre la
familiarité avec laquelle l'homme cherche
à analyser la personne du Seigneur
Jésus-Christ? Il n'est
rien d'aussi offensant pour Dieu qu'une
irrévérence pareille.
L'humanité et l'humiliation du Seigneur
Jésus sont clairement
démontrées dans les Écritures,
mais il n'est pas une des personnes de la sainte
Trinité dont la gloire divine soit plus
puissamment maintenue que celle du Fils -
peut-être aucune qui le soit autant.
C'est une chose remarquable que, tandis que des
expressions à peu près analogues sont
employées, d'abord à l'égard
de Dieu comme tel, Rom.
I. 25, puis à
l'égard de Dieu comme le Père de
notre Seigneur Jésus-Christ,
2
Cor. XI. 31, et ensuite de Christ
Lui-même, Rom.
IX. 5, il est remarquable,
dis-je, que dans ce dernier cas il soit
ajouté quelque chose de plus touchant le
Seigneur Jésus.
Il est dit du Père, qu'il est béni
éternellement; et de Christ, qu'il est
«Dieu
sur toutes choses béni
éternellement» Le Saint-Esprit savait
que les hommes étaient prêts à
outrager la personne du Fils et
à porter envie à sa gloire; Il
prévoyait que là même où
ils feraient profession de le connaître, ils
seraient disposés à le crucifier de
nouveau; et c'est pour cela qu'il n'est rien que le
Saint-Esprit maintienne avec plus de force que la
gloire du Seigneur Jésus, comme de son
côté aussi, l'adversaire fait de
Christ l'objet de ses constantes attaques.
Voilà quelle est la clef de la plupart des
questions de doctrine qui s'élèvent
comme des difficultés
parmi les enfants de Dieu. Lorsque nos
âmes sont profondément
pénétrées de la pensée
de Dieu; de glorifier Christ,et s'y tiennent
fermement, Satan déploiera en vain toute sa
puissance. Si la personne et la volonté de
Christ sont pleinement: discernées, toutes
les difficultés disparaissent, qu'il
s'agisse de doctrine ou de pratique. Aussi Satan
voudrait-il nous empêcher d'en juger
d'après leur rapport avec Christ; il
s'efforce de fermer nos yeux sur la gloire et la parole de Christ; et
lorsqu'il y parvient,
nous sommes capables de tomber dans tous les
pièges: car la même puissance
d'aveuglement qui détruit l'homme du monde,
agit aussi à l'égard du
chrétien pour rendre
ténébreuse sa marche et
l'arrêter.
Mais revenons à notre sujet. Le verset
13 nous apprend que le
Seigneur «était vêtu d'une robe
teinte dans le sang,»
Il ne s'agit pas maintenant pour lui de souffrir,
mais d'exercer la vengeance. Il vient pour
exécuter le jugement de la justice et se
revêt alors d'un titre bien connu. «La
Parole de Dieu,» tel a été le
nom particulier qu'il a pris lorsqu'il était
question de manifester la grâce et la
vérité, et dont il s'est servi pour
nous rassembler autour de lui et nous placer dans
une même position avec lui. Ici encore, Il
est la Parole de Dieu comme manifestant le jugement
divin. Je ne pense pas que ce
soit à ce nom que le
Saint-Esprit fait allusion dans le verset
précédent. Il me semble que le nom
écrit qu'aucun homme ne connaît
que lui-même est, avec intention,
laissé dans l'obscurité, et cela pour
que nous ne perdions pas de vue la gloire divine et
parfaite qui est essentielle au Fils de Dieu.
Nous apprenons maintenant que ce n'est pas seul que
le Seigneur Jésus vient. Lorsque le ciel
s'ouvre et que Christ paraît, il est suivi de
nombreuses armées. «Et les
armées qui sont au ciel le suivaient sur des
chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc et
pur.»
(vers.
14).
Remarquez les mots
«qui
sont;» parfois les traducteurs ne les
ont pas insérés dans le texte, mais
ils doivent néanmoins s'y trouver. «Et
les armées qui sont au ciel le suivaient sur
des chevaux blancs, vêtues de fin lin blanc
et pur.»
Je ne doute nullement que les anges se trouveront
dans le cortège de Christ; il est même
des portions des Écritures où il
n'est question que des anges comme accompagnant
Christ; voyez par exemple 2
Thess. I; 7. Dans notre chapitre,
au contraire, il est parlé des saints et non
des anges. C'est ainsi que fait le Seigneur: il ne
raconte pas les choses comme pourraient le faire
les hommes. Il a toujours un objet moral en vue, et c'est
pour cette raison qu'il rappelle telle ou telle
portion de la vérité qui se rapporte
d'une manière spéciale au sujet
qu'il traite. Ainsi, en Mat.
XXV, où le Fils de
l'homme est vu assis sur le trône de sa
gloire, les saints anges sont mentionnés
comme étant avec lui. Et pourquoi cela?
Parce que les anges ont une relation toute
spéciale, toute particulière avec le
Seigneur Jésus, envisagé comme le
chef de la gloire humaine. (Voyez Mat.
XIII, 41; XVI,
27; Luc
IX, 29.)
Supposons, un instant, que la reine d'Angleterre
entreprenne un voyage pour des affaires politiques,
elle serait, nous le savons, accompagnée de
ses ministres d'État. Si, au contraire, elle
se proposait de faire la revue de ses troupes, la
présence de ces fonctionnaires ne serait
plus requise, mais il faudrait alors qu'elle
fût accompagnée des grandes
autorités militaires. Si les affaires des
hommes marchent ainsi avec ordre, à combien
plus forte raison y a-t-il un ordre convenable dans
les choses de Dieu. Le Seigneur est appelé
Fils de l'homme en rapport avec sa gloire
terrestre: et lorsqu'il prend en main le
gouvernement du monde, il a avec lui ses anges,
qu'il emploie comme les ministres de sa puissance.
Mais ici son nom n'est pas celui de «Fils de
l'homme,» Il est appelé «la Parole
de Dieu» et il n'est point fait mention des
anges en rapport avec ce nom. En tant que la Parole
de Dieu, Christ fait connaître Dieu. Ici, Il
est l'expression de Dieu dans l'exercice
du.jugement.
Précédemment il
l'avait montré en grâce, et c'est ce
que nous avons dans l'Évangile de Jean. Le
Seigneur Jésus est donc toujours
l'expression des pensées et des voies de
Dieu, soit qu'il s'agisse de la grâce
parfaite ou du jugement parfait.
Les armées qui sortent avec lui du ciel sont
donc les saints. Le chapitre même
décide la question, à ce qu'il me
semble, car nous apprenons par le verset huitième
que le fin lin dont
ils sont revêtus (et c'est le même mot
qui est employé), c'est la justice des
saints. Il se peut que d'autres s'y trouvent,
mais il n'en pourrait pas être fait mention
convenablement, je pense, là où le
Seigneur porte le nom de Parole
de Dieu. Tandis que la mention des saints
célestes est de la plus haute importance,
précisément pour cette raison, que ce
chapitre nous présente la relation la plus
intime des saints avec Christ. Vous y trouvez
l'Épouse de Christ, les noces de l'Agneau et
la consommation de la joie de l'Église dans
les cieux, joie à laquelle aucun
étranger ne participe pour ce qui concerne le monde.
Mais maintenant, Dieu va abattre toute
l'iniquité de l'homme et de Satan sur la
terre; en conséquence, la Parole de Dieu
descend du ciel, et ceux qui L'ont
suivi pendant sa réjection doivent
aussi l'accompagner dans ses jugements. Il est dit
au chap.
XVII, v. 1-4: «L'agneau
les vaincra ceux
qui sont avec lui
sont appelés et élus et
fidèles.»
Ces paroles annonçaient que lorsque
viendrait le moment du combat, le Seigneur ne
paraîtrait pas seul, mais que les saints
seraient avec lui, - les appelés et
élus et fidèles; et
conformément à cette
déclaration, ils sont ici. «Les
armées qui sont au ciel le suivaient
vêtues de fin lin blanc et pur.»,
Sûrement ils ne seront pas seuls à
former le cortège, mais il est important de
voir que ce sont là les saints.
Mais poursuivant la description qui nous est
donnée, voici ce que nous lisons: «Une
épée tranchante sortait de sa bouche
afin qu'il en frappe les nations; et c'est lui qui
les gouvernera avec une verge de fer, et c'est lui
qui foule la cuve du vin de la fureur du Dieu
Tout-Puissant, vers.
15.»
C'est là un récit bien simple des
divers jugements que le Seigneur exécutera
lors de sa venue.
Il y a d'abord la puissance de Sa parole
symbolisée par l'épée
tranchante sortant de sa bouche. Si quelqu'un doit
être détruit, la Parole seule du
Seigneur Jésus suffit pour cela. «Il a
dit, et la chose a eu son être.» Le
jugement a été
exécuté.
Mais, en outre, «Il gouverne (les nations)
avec une verge de fer.»
C'est là le jugement auquel il est fait
allusion en Apoc.
II, lorsqu'il est promis
à ceux de Thyatire qui vaincraient qu'ils
partageraient avec Christ le jugement sur les
nations. «Et il foulait la
cuve du vin de la fureur de la colère du
Dieu Tout-Puissant.»
C'est là le jugement impitoyable que
nous avons vu au chap.
XIV. Il s'agit de la vengeance
exercée contre tout mal d'un
caractère religieux, iniquité
à laquelle est toujours
réservé le coup le plus
sévère de Dieu. «Et il a sur son
vêtement et sur sa cuisse un nom
écrit: Roi des rois et Seigneur des
seigneurs,
(vers.
16)» le même titre
que nous avons vu au chapitre XVII,
vers. 14.
Mais, tandis que les invitations se faisaient pour
le banquet des noces de l'Agneau, il se
préparait un autre banquet bien
différent: le grand souper de Dieu. Ce ne
sont plus des bienheureux qui sont conviés
par la grâce de Dieu. Un ange,
obéissant à la parole qui lui a
été adressée, et servant
d'instrument à la puissance de Dieu, se
tient debout dans le soleil - symbole de la
puissance suprême - car il ne s'agit pas ici
de quelque chose qui doive se passer
secrètement. Il n'y a plus lieu à
avoir patience: désormais tout est
parfaitement connu. Il ne s'agit pas non plus d'un
jugement partiel, mais bien d'un jugement complet
et final.
«Et il cria à haute voix, disant
à tous les oiseaux qui volent par le milieu
du ciel: Venez et assemblez-vous au grand souper de
Dieu, afin que vous mangiez la chair des rois et la
chair des chiliarques et la chair des puissants et
la chair des chevaux et de ceux
qui sont montés dessus, et la chair de tous,
libres, et esclaves, petits et grands
(vers.
17. 18).»
C'est, je crois, le même genre, de contraste
que nous avons signalé au chap.
XIV, où; nous
avons remarqué les prémices au
commencement du chapitre, et ensuite la
moisson avant que le chapitre finît.
Dans; tout le chapitre qui nous occupe maintenant,
nous avons le banquet de l'Agneau dans le ciel, et
le grand souper de Dieu qu'il fera pour ceux qui
font leur proie de corps morts.
«Et je vis la bête et les rois de la
terre et leurs armées
assemblées pour livrer combat à
celui qui était monté sur le cheval
et à son armée. Et la bête fut
prise et le faux prophète qui, était
avec elle et qui avait fait devant eux les miracles
par lesquels il avait séduit ceux qui
avaient reçu la marque de la bête et
ceux qui avaient rend, hommage à Son image
(vers.
19, 20).
Vous remarquerez qu'un des deux personnages dont il
est question est ici appelé le faux
prophète. Il a apparemment perdu sa
puissance terrestre, et en conséquence, il
n'est pas présenté maintenant comme
la seconde bête sortant de la terre avec des
cornes semblables à celles d'un agneau,
c'est-à-dire comme l'imitateur de la
puissance de Christ. C'est simplement le faux
prophète.
Quelle qu'ait été sa puissance, elle
se trouve maintenant abolie, et
il apparaît dans son
caractère ecclésiastique comme
docteur de mensonges, c'est-à-dire en
opposition énergique à la
vérité de Dieu.
Babylone avait disparu, mais il existait encore
cette inique puissance ecclésiastique qui
avait opéré avec la bête;
toutes deux sont ensemble les objets du même
effroyable jugement de la part de Dieu. «Ils
furent tous deux jetés vifs dans
l'étang de feu embrasé par le
soufre.»
Deux hommes ont été choisis entre
tous les autres pour jouir d'une grâce et
d'une gloire toutes spéciales. L'un d'eux
faisait partie du monde antédiluvien au
moment où il se hâtait vers sa fin.
«Il marcha avec Dieu; mais il ne parut plus
parce que Dieu le prit.»
Lorsque le monde eut vieilli dans le
péché et que le peuple de Dieu se fut
éloigné de lui, Dieu intervint encore
pour montrer que, quels que soient
les temps et le développement du mal, il est
toujours possible à ses serviteurs de
marcher avec Lui.
Ainsi, lorsque Israël se fut avili dans le
péché, Dieu plaça son
serviteur au milieu de ce peuple méchant et
corrompu, et c'est dans un tel entourage
qu'Élie rendit un témoignage que Dieu
couronna par un enlèvement glorieux: car lui
aussi fut retiré au ciel sans passer
par la mort.
Notre chapitre nous présente un terrible
contraste avec les exemples que nous venons de
citer; il nous fait voir deux individus
mis à part de tous les
autres, tous deux aussi bien remarquables pour
Satan que Hénoc et Elie l'avaient
été pour Dieu. Et ces hommes qui,
l'un et l'autre, ont été à la
tête d'une puissance corruptrice (l'un de la
puissance ouvertement blasphématrice de la
bête, l'autre d'une énergie plus
subtile et plus corrompue, celle du faux
prophète qui, d'une manière toute
spéciale, s'était opposée
à la personne du Seigneur
Jésus-Christ) se trouvent à la fin
réunis pour une même condamnation.
Si Dieu était intervenu pour enlever au
ciel, par une faveur signalée, deux hommes
vivants, il intervient aussi maintenant pour
précipiter en enfer deux individus qui ne
sont point passés par la mort. Ils avaient
été à la tête du mal;
ils avaient persécuté les saints et
les avaient vaincus aux yeux des hommes! mais
à présent leur jour est venu.
«Et la bête fut prise et le faux
prophète qui était avec elle et qui
avait fait devant elle les miracles. Ils
furent tous deux jetés vifs dans
l'étang de feu embrasé par le
soufre.»
Le Seigneur juge aussi leurs adhérents, mais
non pas d'un châtiment aussi terrible. Ils
sont réservés pour le jugement d'un
autre jour, il faut qu'ils apparaissent et qu'ils
se tiennent devant, Dieu. En attendant, ils sont
frappés «par l'épée de
celui qui était monté sur le cheval,
et tous les oiseaux sont rassasiés de leur
chair.» Mais pour ce qui
est des deux personnages dont
nous venions de voir la condamnation, Dieu ne
voulait, pour ainsi, dire avoir plus rien
à faire avec eux; ils avaient
été les chefs les plus
méchants de l'iniquité du monde, et,
en conséquence, le jugement s'exerce
sûr eux sommairement et pour toujours.
Je ne connais pas dans les Écritures de
jugement aussi effroyable. Penser que ces deux
hommes doivent être précipités,
en enfer avant Satan lui-même! Et,
pensée solennelle! le temps de cette crise
approche rapidement.
Il est difficile pourtant de se persuader que tel
sera bientôt le sort des chefs de ces
pays de l'Occident. Ils se trouveront réunis
pour un combat près de Jérusalem; car
de même que la Chrétienté, prit
naissance à Jérusalem, de même
elle y trouvera sa fin terrible. Et comme
l'empire romain apparaîtra de nouveau, de
même, le chef de la puissance politique sera
trouvé soutenant le chef religieux de
l'Orient, et en même temps soutenu par lui.
telle est la crise qui attend le monde comme Dieu
nous le montre clairement dans sa parole. Et j'ai
la ferme conviction, sans prétendre
fixée l'époque, que
déjà même la chose est en
train. Il est facile de voir comment l'Orient tend
de jour en jour à prendre la première
place dans les préoccupations des puissances
occidentales, et quelle extension rapide prennent
ses rapports avec l'Occident. Ce sont là
des faits qui se passent sous
nos yeux, mais beaucoup de personnes savent que ces
mêmes choses ont été
affirmées longtemps avant que ces' faits
se fussent accomplis
(3).
Il en a
autrefois été question, et cela avec
la même assurance, devant plusieurs de ceux
qui lisent ces pages. C'est ainsi que ce qui se
passe dans le monde vient d'une manière
remarquable à Kappui de la prophétie.
Ce ne sont pas les circonstances qui nous
permettent de juger sainement, la Parole de
Dieu suffira seule pour pénétrer nos
âmes d'une conviction inébranlable:
car, soit que les événements doivent
se passer sous nos yeux ou non, il est une
chose certaine, c'est que nul homme a cru Dieu et a
été confus. «Les jours et la
parole de toute vision sont proches.»
Que le Seigneur nous accorde de nous rappeler qu'il
y aura dans le monde une puissance trompeuse
par laquelle les hommes seront séduits. Les
hommes peuvent se figurer, et se figurent avoir
assez d'intelligence pour discerner et repousser la
bête et le faux prophète. Mais cela
prouve seulement combien ils connaissent peu
l'influence et l'action de Satan. Aujourd'hui sa
puissance la plus dangereuse ne gît pas dans
ce qui paraît ouvertement mauvais, mais dans
ce qui revêtdes apparences
tranquilles et bonnes. C'est le cas encore, et
ce l'était lorsque Christ se trouvait
ici-bas. L'homme possédé d'une
légion de démons reçut la
délivrance et la bénédiction.
Mais quant aux Gadaréniens, que firent-ils?
Ils supplièrent le Seigneur de se retirer de
leurs quartiers.
Permettez-moi de vous demander s'il est quelque
chose que vous préférez à
Christ? Il se peut que vous ne manifestiez pas une
inimitié ouverte contre Lui. Peut-être
aussi, écoutez-vous l'Évangile, mais
l'avez-vous reçu?
Si non, où en êtes-vous?
Si quelqu'un écoute l'Évangile sans
le recevoir, il le rejette.
Dieu ne nous permet pas de penser que nous
avons quoi que ce soit à faire avant de le
recevoir. Dieu, lui, a tout fait. De sorte qu'il
est positif que si je ne l'accepte pas, je le
rejette, et Christ est prié de se
retirer.
Veuille le Seigneur vous accorder de ne pas vous
trouver dans un état semblable de culpabilité présente et de
misère éternelle.
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