L'Esprit de Dieu nous a montré la
destruction de Babylone sous la dernière
coupe. Nous avons maintenant à apprendre,
par le chapitre qui est devant nous, quel
était le mal qui lui donnait un
caractère tout spécial, ou ce qu'il y
avait en elle qui excitait à un si haut
degré la haine de Dieu; non pas seulement ce
qu'était sa propre conduite, mais ce qu'il y
avait dans sa connexion avec d'autres que Dieu ne
pouvait supporter plus longtemps - pourquoi, enfin,
il la met à part de tout le reste pour Sa
vengeance. Et cela n'est pas une chose que nous
puissions écarter de nous comme relativement
étrangère ou distante, ainsi que
pourraient l'être certaines autres choses
dans l'Apocalypse. Car, bien qu'il puisse y avoir
et que, je n'en doute pas, il doive y avoir un
développement plus étendu de
Babylone, cependant Dieu regarde à elle
comme à un tout moral, comme à un
système de corruption qui a
été et qui est encore en oeuvre.
Au temps où il ne sera plus possible de
différer le jugement, ce système
pourra s'être
particulièrement aggravé dans sa
forme; mais le mal existe déjà et il
est actif. Babylone n'est pas tant le piège
d'un homme profane que le piège de celui
qui, ayant une certaine idée de religion,
cherche à la concilier avec le monde. C'est
dans ce cas que cette influence corruptrice devient
pour l'âme la source des plus grands
dangers.
Maintenant, nous allons voir que le chapitre nous
fournit, tout d'abord, la vision que l'apôtre
Jean est appelé à contempler; nous y
trouvons ensuite une certaine explication de cette
vision.
La parole de l'ange commence plus
particulièrement dans ce sens au
septième verset, tandis que les six premiers
sont remplis du récit de la vision.
Je voudrais faire encore une remarque avant d'aller
plus loin. Dans un sens historique, ce chapitre ne
nous porte pas en avant. C'est plutôt un
regard en arrière que le Saint-Esprit jette
sur le caractère, la conduite et les
relations de cette Babylone qui déjà
avait été montrée comme
l'objet du jugement de Dieu. Ceci est digne de
remarque, parce que, si on ne le voit pas, il y a
inévitablement confusion dans nos
pensées sur le livre.
Au chap.
XIV, nous avons eu la chute de
Babylone en connexion avec les oeuvres de
méchanceté de Satan, et avec les
dispensations de Dieu en bonté ou en
puissance, y compris le jugement du Fils de l'homme
à la fin. Or, il n'est pas de
médiocre importance de
connaître d'une manière précise
la place qu'il faut s'attendre à voir cette
intervention de Dieu occuper, et c'est ce que nous
avons trouvé immédiatement
après dans le même chapitre; car nous
avons vu que dans les jugements providentiels de
Dieu - et par là j'entends ceux qui sont
exécutés par les anges et non par
Christ directement - Babylone est
réservée pour le dernier coup de Sa
colère sous la septième coupe. C'est
Dieu agissant - Dieu se servant encore des anges.
Jusqu'ici le Seigneur Jésus se tient
tranquille, si je puis m'exprimer ainsi; il n'agit
pas encore personnellement en vengeance sur la
terre.
En Apoc.
XVII, le Saint-Esprit
s'arrête pour entrer dans les détails
de la cause morale de la terrible chute de
Babylone. «Et l'un des sept anges qui avaient
les sept coupes, vint, et me parla, disant: Viens
ici, je te montrerai le jugement de la grande
prostituée, qui est assise sur plusieurs
eaux.»
(Vers.
1.)
Elle est décrite ici comme une
prostituée; non-seulement comme une femme,
mais comme une femme licencieuse et corrompue. Et
je présume que nulle personne sans
prévention ne doutera que ce terme soit
employé ici en rapport spécial avec
la corruption religieuse. Un peu plus bas, au
troisième verset, il est dit que Babylone
est assise sur la bête; ici, elle est assise
sur plusieurs eaux. Il y a dans
le grec une légère
différence.
«Assise sur plusieurs eaux», ne veut pas
dire qu'elle était littéralement ou
localement dessus, mais à côté.
Ainsi, par exemple, vous pouvez dire que Londres
est assis sur la Tamise. Or, l'homme de la plus
médiocre intelligence ne supposerait pas que
cela signifie que Londres soit effectivement
situé et bâti sur le lit du fleuve,
mais que la Tamise est le cours d'eau qui
caractérise Londres. Pareillement ici, dans
le même sens, vous avez la prostituée
décrite comme étant assise sur ou
près de plusieurs eaux.
L'explication de celles-ci est donnée au verset
15: «Les eaux que tu as
vues, et où la prostituée est assise,
sont des peuples, et des foules, et des nations et
des langues.»
La figure implique l'influence immensément
étendue qu'exercé cette femme
abandonnée. Mais il y a plus que cela. Au second
verset il est dit: «avec
laquelle les rois de la terre ont commis
fornication; et ceux qui habitent sur la terre ont
été enivrés du vin de sa
prostitution.»
Il y a quelque chose de plus que le fait qu'elle
est assise sur la masse des eaux; il y a un
commerce de mauvaise nature soutenu avec les rois
de la terre - le pouvoir par lequel, en
séduisant, elle détourne les
affections de la personne de Christ, qui est le
seul objet digne de tout amour et de toute
adoration. Dans la sphère où la
lumière de Dieu a été
manifestée, les chefs ou
conducteurs sont
entraînés par la corruptrice, et les
peuples sont entièrement
dépouillés, quant à tout
discernement de la pensée de Dieu.
Rien ne saurait donc être plus clair que la
portée générale de ces
quelques versets.
D'abord c'est la vaste influence de Babylone qui
nous est présentée sous la figure
d'une femme assise au bord de plusieurs eaux.
Ensuite, nous avons les grands conducteurs de la
Chrétienté, les rois de la terre, qui
ont commis fornication avec elle.
Et enfin, les habitants de la terre rendus stupides
par le vin de sa prostitution.
Il y a différents degrés de
culpabilité, mais tous ils résultent
d'un lien plus ou moins intime avec Babylone.
«Et il me transporta en Esprit au
désert.»
(Vers.
3.)
En dépit de tout l'orgueil et de toute la
gloire mondaine de Babylone, pour le saint de Dieu
le désert est le seul lieu où
l'Esprit le transporte pour la contempler. Dans le
cas où Jean aurait été
transporté par son propre esprit (si l'on
ose ainsi parler), il eût été
vraisemblablement conduit à chercher
Babylone, non pas dans le désert, mais au
mirage de quelque jardin du Seigneur. Mais il est
conduit par l'Esprit du Seigneur au désert,
et là il voit la prostituée assise
sur une bête couleur d'écarlate:
description plus spéciale et de plus
sinistre importance, comme nous l'avons
remarqué, que celle qui nous en est fournie
à la fin du verset premier. Ceci
nous montre la position
effective de la femme. Elle possède la
suprématie sur l'empire romain. Car on ne
saurait légitimement mettre en question que
la bête qui est ici placée devant
nous, soit ce même empire Romain au sujet
duquel nous avons, dans les chapitres
précédents, entendu le récit
de si terribles actions et d'un jugement de si
triste présage.
C'est la bête qui est pleine de noms de
blasphèmes, ainsi que nous avons vu ses
têtes présentées au chap.
XIII, 1. Babylone est une
prostituée ou un système corrupteur;
mais c'est à la bête qu'il appartient
de blasphémer. C'est un mal plus ouvert et
plus audacieux. La femme est plus séduisante
dans sa manière de faire, et elle s'empare
des affections. Mais le blasphème est
l'expression d'un pouvoir qui ne craint ni Dieu ni
les hommes. Quant à la femme, bien qu'assise
sur la bête, heureuse d'être
exaltée par elle et disposée à
l'employer pour le service de ses propres desseins,
elle représente pourtant d'une façon
distincte le système religieux du monde.
Elle est «vêtue de pourpre et
d'écarlate, et parée d'or et de
pierres précieuses»: - symboles
évidents de tout ce que le monde tient pour
beau, pour grand et pour glorieux ici-bas. Mais
elle a aussi «à la main une coupe d'or,
pleine d'abominations, et les impuretés de
sa prostitution.»
(Vers.
4.)
Au mépris de toute sa brillante et pompeuse
splendeur, comme le Saint-Esprit
fait parallèlement ressortir ce qu'il y a de
plus dégoûtant en elle! Je ne trouve
pas de termes trop forts pour exprimer le sentiment
qu'il a des choses vues dans la coupe. Elle est
«pleine d'abominations, et de
l'impureté de sa prostitution.»
Dans l'Écriture, le terme
«abominations» indique constamment
l'idolâtrie. C'est là le trait
distinctif le plus grave en Babylone. Comme la
bête était pleine de noms de
blasphème, ainsi la coupe de la
prostituée était pleine
d'abominations. Mais outre l'idolâtrie, il y
avait en elle cette influence corruptrice ici
appelée l'impureté de sa
prostitution. Ce sont deux choses distinctes.
L'influence dépravatrice a pu exister sans
les idoles, mais en Babylone les deux choses sont
activement à l'oeuvre.
Dans les églises apocalyptiques, vous
remarquerez que Pergame introduit la doctrine de
Balaam, qui, entre autres choses, enseignait
à commettre la fornication. Arrivés
à Thyatire, nous voyons Jésabel qui
impose l'idolâtrie par la force. Ici, en
Babylone, les deux choses sont réunies. Les
maux qui se glissèrent dans la
Chrétienté, dès ces premiers
jours de son existence, et qu'on discernait en
Pergame et en Thyatire, apparaissent tous deux
concentrés et sans déguisement dans
la coupe de cette méchante femme. Ils
bourgeonnaient alors; mais maintenant les
voilà pleinement épanouis devant le
prophète dans tout ce
qu'ils ont de haïssable.
Ils peuvent être parés de tout le faux
lustre de ce monde, mais rien n'en saurait changer
ni cacher le caractère réel devant
Dieu.
«Et il y avait sur son front un nom
écrit: Mystère; Babylone la grande,
la mère des prostituées et
de«abominations de la terre.»
(Vers.
5.)
Il y avait une grande prétention à
là vérité, un chef-d'oeuvre de
contrefaçon, de l'ennemi à l'endroit
des voies révélées de Dieu. Il
y avait eu le mystère de Christ et de
l'Église; maintenant, il y a le
mystère de cette anti-église, non pas
le mystère de la foi et de la
piété, mais celui de
l'iniquité: Babylone la grande assise sur la
bête, contraste effrayant de l'Église
assujettie à Christ. Ici, elle gouverne
là bête. La sainte cité,
Jérusalem, descend du ciel d'auprès
de Dieu, ayant la gloire de Dieu» - non pas
«la grande cité»
(1), mais
la
sainte cité, qui représente le
véritable aspect sous lequel Dieu
caractérise l'épouse, la femme de
l'Agneau, l'Église glorifiée. Ce
système religieux, au contraire, montait de
la terre - pour ne rien dire de plus -
attirait dans son impur embrassement les rois de la
terre, et étendait au loin son influence
maligne. Telle était Babylone, la
mère des prostituées et des
abominations de la terre. De quelque genre de mal
que Satan se soit servi dans le but de
détourner de Christ les affections, quels
que soient les objets idolâtres qui ont
usurpé la place de Christ, Babylone est la
mère de tous. C'est Babylone qui a
enfanté tous les systèmes mondains et
toutes les idolâtries dont l'ennemi s'est
servi pour entraîner les âmes
entièrement loin du Seigneur.
Il est une autre chose mentionnée dans la
vision, et plus extraordinaire encore pour l'esprit
du prophète. Il ne pouvait pas mettre en
doute le caractère religieux de cette femme,
Babylone la grande; mais il la voit en même
temps enivrée du sang des saints. Il pouvait
bien comprendre qu'un système religieux se
corrompît. Jérusalem elle-même
était, hélas! devenue semblable
à Sodome et à Gomorrhe, pour la
culpabilité d'abord, et à peu
près pour le jugement ensuite. Mais, que la
femme fût enivrée du sang des saints,
c'est ce qui saisit d'un grand étonnement
l'esprit même de Jean.
Si mauvaise que soit la passion, ce n'est pas la
plus mauvaise chose dont le coeur de l'homme est
capable. C'est dans la tromperie de la fausse
religion que Satan déploie directement sa
puissance. Car la chose même que Dieu a
donnée pour répandre la
lumière et la bénédiction,
pour gagner les coeurs et les amener en communion
avec Lui-même, c'est la chose dont l'ennemi
abuse pour faire de l'homme un homme pire que
jamais - deux fois plus qu'auparavant fils de la
géhenne.
Quelque étonnement que Jean ait
éprouvé autrefois à entendre
prononcer une telle sentence sur la
bien-aimée mais coupable Jérusalem,
il a à en éprouver ici un plus grand
encore lorsqu'il apprend que cette femme, qui
s'était mise à la place de
l'Église, ne finirait pas seulement dans une
même sanglante culpabilité, mais
serait, de plus, enivrée du sang des martyrs
mêmes de Christ. Voilà ce qui
véritablement le saisissait de surprise
(Vers
6).
Mais nous arrivons maintenant à
l'explication que l'ange fournit sur la vision.
C'est de sérieuse importance; car vous
découvrirez ceci, que quand c'est Dieu qui
interprète, Il ne nous démontre pas
seulement ce qui réclamerait une solution,
mais il nous donne une surabondance de
vérité.
«Et l'ange me dit. Pourquoi es-tu
étonné? Je te dirai le mystère
de la femme et de la bête qui la porte, qui a
sept têtes et dix cornes.»
(Vers.
7.)
C'est ici, de fait, le sujet principal du chapitre:
une description plus particulière de la
femme et de ses rapports avec la bête,
l'empire romain. Car il est bien manifeste et
au-dessus de toute contestation, que la femme et la
bête sont deux choses distinctes. Car si la
bête est l'empire romain, ainsi que l'auront
vu ceux qui m'ont suivi dans l'étude de ce
livre, la femme ne saurait l'être. Elle peut
être assise sur la bête; mais pour
cette raison même elle ne saurait être
une même chose avec elle.
Et non-seulement la femme est distincte de la
bête; mais, comme nous le verrons plus loin,
la bête se tourne contre la femme et prend
part à sa destruction.
Donc, de toute évidence, il est impossible
de supposer que la femme et la bête soient
une même chose. A la fin, elles se trouvent
opposées l'une à l'autre d'une
manière si violente, que l'une devient
l'instrument de la destruction de l'autre. De sorte
que la femme doit être nécessairement
quelque pouvoir distinct de l'empire. Nous
trouverons encore d'autres raisons qui confirment
cette distinction entre elles.
«La bête que tu as vue, était et
n'est pas, et va monter de l'abîme et aller
à la destruction; et ceux qui habitent la
terre, dont le nom n'est pas écrit
dès la fondation du monde au livre de vie,
s'étonneront en voyant la bête qui
était et qui n'est plus et qui sera
présente.»
(Vers.
8.)
Je n'hésite pas à dire que c'est
ainsi qu'il faut rendre la dernière partie
du verset. Cela ne sera mis en question par nul de
ceux qui sont suffisamment familiers avec le sujet
pour se former une opinion. On peut différer
dans l'explication du verset, mais on ne pourrait
douter que telle soit la véritable
manière de le rendre. Dans le premier cas,
le texte reçu est presque en contradiction
avec lui-même et n'offre point un sens
juste.
Maintenant, considérons un peu ce qui est
enseigné dans ce verset. Comme nous l'avons
vu ci-devant, la bête est l'empire Romain.
Mais nous apprenons ici que cet empire devait
cesser d'être. Les contrées et les
peuples qui le composaient, subsisteraient, eux;
mais son unité impériale cesserait
d'exister. Les parties fragmentaires seraient
là, chaque nation ayant son gouvernement
propre et indépendant; mais il n'y aurait
pas de lien en faisant un corps. Telle est leur
condition de nos jours, et telle elle a
été depuis plus de mille ans.
«La bête que tu as vue, était et
n'est pas, et va monter de l'abîme.»
L'ange caractérise cet empire d'une
façon dont nul autre ne l'a
été, ni ne pouvait l'être. On
le trouverait d'abord dans sa force, puis il
devait cesser, et plus tard se relever. Mais il est
un trait excessivement grave qui se rattache
à la réapparition de l'empire, c'est d'avoir
un
caractère diabolique. Et comme il
vient de Satan, ainsi il doit finir avec Satan:
«il va à la destruction.»
Ces choses ne pourraient pas être dites dans
le même sens ou avec la même rigueur de
quelque autre empire que ce soit. Tous ceux qui ont
jusqu'ici paru sur la terre, ont eu un moment
auquel ils se sont formés, puis un moment
où leur puissance a brillé dans toute
sa splendeur, et enfin ils se sont éteints -
subitement ou graduellement - pour ne jamais se
relever. Je ne sache pas
d'exemple du contraire. La
destinée de cet, empire qui occupait une
place si prééminente dans l'esprit de
l'apôtre Jean est des plus
particulières. Il existait au temps de Jean,
qui lui a personnellement payé son tribut de
souffrance; mais son cours devait prendre fin, et
puis après une condition de non-existence,
il devait «monter de l'abîme.»
«Ceux qui habitent la terre.....
s'étonnent, en voyant l'a bête qui
était et qui n'est pas et qui sera
présente.»
Lorsque cette bête-là apparaîtra
dans sa dernière et satanique phase, les
hommes seront entraînés par
l'admiration excessive qu'ils auront pour elle.
«Ici est l'entendement qui a de la sagesse.
Les sept têtes sont sept montagnes où
la femme est assise.»
(Vers.
9.)
Ceci est un point matériel, mais bien
simple. C'est un signe local qui a pour but
d'indiquer à l'entendement qui a de la
sagesse le lieu où la femme a son
siège. Il n'y a pas l'ombre d'un doute qu'il
ne se rapporte à Rome. Le terme
«Babylone» avait été, il
est vrai, employé pour la désigner,
comme les termes Sodome et Égypte ont
été figurativement appliqués
à Jérusalem au chap.
XI; mais la capitale de la
Chaldée n'a rien à faire avec la
ville d' Apoc.
XVII. Celle-là avait
depuis longtemps disparu comme ville
impériale, tandis qu'au verset
18 il est dit de cette
Babylone-ci qu'elle «a la royauté sur
les rois de la terre.» Plus
que cela, la Babylone littérale des
Chaldéens fut bâtie dans la plaine de
Sinhar. cette femme, au contraire, est assise sur
sept montagnes, et tout le monde sait que tel est
le trait caractéristique bien connu de
Rome.
En prose comme en poésie, si quelque ville,
était décrite comme assise sur sept
collines, chacun dirait: Ce doit être
Rome.
Mais nous avons au verset suivant une explication
additionnelle. «Il y a «où
sont aussi sept rois: cinq sont tombés, et
l'un est; l'autre n'est pas encore venu, et quand
il sera venu il faut qu'il demeure un peu de
temps.»
(Vers.
10.)
Ici, le Saint-Esprit, sans entrer dans aucun
détail, fait allusion aux diverses
formes de gouvernement qui se sont
succédé dans cette fameuse ville de
Rome. Il y avait eu sept têtes ou rois; ce
n'étaient pas des rois contemporains: car,
est-il dit, cinq sont tombés; l'un est, et
l'autre n'est pas encore venu. Ceci implique une
succession. Cinq différents modes de
gouvernement avaient déjà
passé. «L'un est»; c'est à
savoir, la forme impériale subsistante aux
jours où l'apôtre vivait - la ligne
des César. Un autre des sept n'était
pas encore venu, mais quand il serait venu, il
demeurerait un peu de temps.
«Et la bête qui était et qui
n'est pas, est, elle aussi, un huitième, et
elle est d'entre les sept, et elle va à la
destruction.».
(Vers.
11.)
Il y a ce caractère particulier
attribué ici à la bête, que
dans un sens elle serait d'entre les sept; et dans
un autre sens, elle formerait un huitième ou
une bête extraordinaire. Ce serait, sous un
certain rapport, une toute nouvelle forme de
puissance, tandis que sous d'autres ce ne serait
que la réapparition de ce qui avait
existé auparavant.
La raison en est que la bête pourrait bien
être, au commencement, semblable à
tout autre empire. Elle pourrait providentiellement
devoir son avènement aux révolutions
humaines; car les hommes, quand ils ont
essayé de la démocratie, sont bien
vite prêts à se trouver las et
désappointés; et alors quelque bras
vigoureux prend avantage de la réaction, et
il en résulte assez ordinairement un pouvoir
despotique. Je ne doute pas que telle ne doive
être l'histoire de l'Occident.
Cette huitième tête, bien que ce soit
personnellement un gouverneur, est
présentée comme la bête ou
l'empire, parce qu'elle est moralement l'empire,
dirigeant, comme tête suprême, toute
son autorité. Elle est d'entre les sept, car
il y aura continuation ou reprise de quelque
précédente forme de pouvoir. Mais
elle sera huitième, c'est-à-dire que
quelque chose de si particulier se rattachera
à elle qu'elle méritera un nom pour
elle-même. Ce trait nouveau se rapporte
peut-être à la puissance diabolique
qui caractérise la bête dans son
dernier état ou sa
quasi-résurrection.
«Et les dix cornes que tu as vues, sont dix
rois qui n'ont pas encore reçu de royaume,
mais reçoivent pouvoir comme rois, une heure
avec la bête. Ceux-ci ont une seule
pensée, et ils donnent leur propre puissance
et leur propre pouvoir à la
bête.»
Nous ne devons pas supposer que l'expression
«une heure» indique, mystiquement ou
littéralement, cette courte division de
temps, ainsi qu'un grand nombre ont essayé,
mais en vain, de l'expliquer. La signification est,
que ceux-ci sont des rois qui reçoivent
pouvoir comme rois pour un seul et même temps
avec la bête. En elle-même, dans un
sens abstrait, cette expression peut signifier un
certain nombre d'années, ou seulement une
courte période de temps. La question ne
porte pas sur ce que signifie «une
heure.» Le terme implique que ces dix cornes
n'auraient pas simplement leur période de
pouvoir, mais qu'elles recevraient leur puissance
royale pour un
seul et même temps avec la bête.
Cela est très-important pour la saine
intelligence de ce verset. C'est ce qui renverse
tous les systèmes prophétiques par
lesquels on a essayé de prouver, que ce
chapitre avait reçu son accomplissement dans
le passé ou dans le présent. La
manière de voir ordinaire sur ce chapitre,
peut renfermer une certaine mesure de
vérité; parce que - et ceci, je le
crois pleinement - le livre de l'Apocalypse fut
destiné à recevoir
un accomplissement partiel dans tout le cours de la
dispensation. Mais l'entier accomplissement n'a
lieu qu'à la fin.
Les hordes barbares descendirent du Nord et de
l'Est de l'Europe et de l'Asie vers le VIIIe
siècle, et couvrirent l'empire
Romain, fondant de toutes parts sur l'Europe
et l'attaquant à l'intérieur aussi
bien que sur ses flancs, - de sorte que l'empire,
déjà trop étendu et croulant
sous son propre poids, ne se trouva pas dans la
possibilité de se soutenir contre ces
assauts vigoureux et réitérés
venant de tant de côtés
différents. Par degrés, les Goths et
les Vandales, etc., s'établirent dans les
diverses parties de ce qui était autrefois
uni. Ils furent les ennemis qui détruisirent
l'empire.
Mais ce n'est pas là ce que notre chapitre
nous montre. Il nous dit que ces rois
reçoivent pouvoir, une heure, avec la
bête. En supposant que les chefs barbares
aient été exactement au nombre de
dix, cela même ne répondrait pas
à ce que nous avons ici; parce qu'il nous
est dit que ces rois reçoivent pouvoir pour
un seul et même temps avec la bête. Ceux-là
ne reçurent pouvoir que quand la bête
fut tuée, quand l'empire romain fut
tombé. Ils détruisirent la bête
d'abord, et ensuite s'érigèrent en
royaumes indépendants.
Impossible de se débarrasser de ce simple
fait, de ce fait certain que ces pouvoirs ne furent
pas des royaumes dans l'empire
aussi longtemps que l'empire
dura. Ils ne reçurent pas pouvoir avec la
bête; combien moins encore
donnèrent-ils leur puissance et leur force
à la bête. Car rien n'est plus certain
que le fait que quand ils devinrent des royaumes,
ce fut aux dépens de l'empire.
Lorsqu'il eut pris fin, ils en relevèrent
les fragments brisés et les convertirent en
royaumes séparés, comme la France,
l'Espagne, etc.; mais l'empire, comme tel,
était tombé.
La bête qui est ici décrite acquiert
pouvoir comme empire, on même temps que ces
rois reçoivent pouvoir comme rois. En
d'autres termes, ce sont des pouvoirs
contemporains, la bête et les cornes, et en
aucune façon ce que nous trouvons dans
l'histoire. Cette prophétie nous montre que
l'empire est seulement formé comme tel au
temps où ces dix rois reçoivent leur
pouvoir final. Ils sont co-existants, et ils ont
leur domination ensemble - chacun de ces royaumes
travaillant à une commune fin sous
l'autorité de la bête.
Ainsi, dans les faits du passé il y a eu
tout d'abord une puissance, une et
non-brisée, lorsque l'empire romain
gouvernait le monde occidental (2) et
ne tolérait pas en
dedans de ses propres limites
l'existence de différents
royaumes indépendants. Il n'y avait alors
rien de semblable à des rois d'Espagne, de
France, d'Italie, C'était un pouvoir qui
absorbait tout et qui n'eut jamais supporté
que des royaumes ainsi séparés se
groupassent autour de la Ville impériale.
Mais le trait particulier au futur empire
renaissant, c'est qu'il admettra différents
rois.
Deux choses seront unies qui ne l'ont jamais
été auparavant. D'abord il y a eu
l'empire sans rois - du moins ça
été le cas en Occident, et c'est de
lui qu'il s'agit ici. Ensuite, il y a eu des rois
sans l'empire. Et voici en quoi consistera le
nouveau trait caractéristique:ce ne sera ni
la bête sans les rois, ni les rois sans
la bête; mais tous les deux en
même temps, la bête et les rois,
marchant ensemble. Voilà ce qui n'a jamais
existé auparavant.
Le chapitre nous fournit donc une vue de l'empire
romain tel qu'il doit être relevé par
la puissance de Satan, et nous montre que cet
empire est destiné a être
marqué du sceau spécial de l'ennemi,
Dieu Lui-même permettant qu'il fasse son
chemin pour un peu de temps, et qu'il
exécute toute méchanceté avant
que la fin arrive: - absolument comme Satan entra
dans Judas lorsque celui-ci fut prêt à
trahir le Seigneur pour le prix d'un esclave. Il
était avant cela sous l'influence de Satan;
mais il est dit qu'alors Satan entra en lui. Lui,
ou son souverain sacrificateur, était le
fils de perdition, et c'est
justement là le nom donné
à la future puissance qui
s'élèvera contre le Seigneur
Jésus-Christ. Cet empire doit monter de
l'abîme, et être revêtu d'un
caractère et d'une énergie
diaboliques; et quand il se lèvera, il y
aura dix royaumes ou rois exerçant le
pouvoir royal pendant une même période
de temps avec la bête.
Le verset suivant
(13)
nous montre la politique qui
leur est commune. «Ceux-ci ont une seule
pensée et ils donnent leur propre puissance
et leur propre pouvoir à la
bête.»
Ils ne sont pas jaloux de la bête; leur
grande pensée est de l'exalter et d'agrandir
son pouvoir. Et qu'en résulte-t-il? Quel est
l'usage qu'ils font de leur puissance
combinée?
«Ceux- ci combattront contre l'Agneau; et
l'Agneau les vaincra (car il est Seigneur des
seigneurs et Roi des rois) et ceux qui sont avec
lui, appelés et élus et
fidèles.»
(Vers.
14.)
Ainsi, il est évident, d'après ce
passage, que les saints célestes auront
déjà été enlevés
auprès du Seigneur. Ce n'est pas à ce
moment que le Seigneur les reçoit; ils sont
avec Lui pendant le combat et avant que le combat
commence. Et ceci est confirmé par le chap.
XIX, 14: «Et les
armées qui sont au ciel, le suivaient sur
des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc
et pur.» D'où est-ce qu'elles le
suivaient? La scène est céleste.
Christ vient attaquer sur la terre le grand
adversaire que Satan emploie;
mais ce sont, les cieux qui s'ouvrent et
c'est, de là que viennent, non- seulement
Christ, mais «ceux qui sont avec lui
appelés et élus et
fidèles.»
Cette description ne s'applique pas aux anges; car,
si l'on peut dire des anges qu'ils sont
«choisis» ou «élus», on
ne peut pas dire qu'ils sont
«appelés.»
«Appelés» est un titre
appliqué aux hommes seulement, et implique
l'opération de la grâce. Les anges ne
sont pas des «appelés», et, je
pense, ne pourraient pas l'être; car, si un
ange se trouvait dans une condition de mal, il ne
pourrait pas en être délivré;
et, s'il est dans un état de
sainteté, il n'a pas besoin d'être
«appelé.»
L'appel suppose toujours une position de laquelle
les appelés sont tirés. Le croyant
est amené d'une position de
péché et de misère dans une
position de salut et de bénédiction.
Cela est vrai de l'homme seulement.
Il est la seule créature de Dieu qui soit
appelée, par la grâce de Dieu, d'un
état de ruine dans la
bénédiction et la gloire de la
rédemption. Et comme au chap.
XVII, 14, il y a cette
expression qui nous montre positivement qu'il est
parlé des saints et non des anges; ainsi, au chap.
XIX, 14, il nous est dit que
les armées qui suivent l'Agneau venant du
ciel, sont «vêtues de fin lin, blanc et
pur.» Or, il est écrit dans ce
même chapitre
(vers.
8): «le fin lin, ce sont
les justices des saints.»
On demandera: N'est-il pas dit des anges qu'ils
sont vêtus de lin? Oui, cela est dit, mais ce
n'est pas le même terme qui est
employé. (Voir Apoc.
XV, 6.) L'Esprit de Dieu
emploie dans sa description une expression
différente, et ne confond jamais les deux
choses. Ce qui donc est plusieurs fois
indiqué, c'est que les saints
glorifiés sont dans le ciel - avec le
Seigneur - avant que commence ce combat, et pas
seulement avec le Seigneur en l'air.
Lorsque le Seigneur viendra, nous irons bien
à sa rencontre en l'air; mais alors ce sera
pour qu'Il nous prenne au ciel. Et lorsqu'il vient
pour juger et faire la guerre, nous venons du
ciel avec Lui.
Combien il s'écoulera de temps pendant que
nous serons dans le ciel et avant que nous venions
avec le Seigneur, c'est ce que nous ne savons
point. Mais la venue du Seigneur pour
les
saints est un événement qui aura lieu
un certain temps avant sa venue avec
eux.
Quand Il vient avec ses saints, c'est dans le but
de juger la bête et
ses adhérents. Alors l'Église
viendra avec Lui, et aussi les saints de
l'Ancien-Testament; car ils seront, je n'en doute
pas, enlevés à la rencontre du
Seigneur en même temps que nous.
«Ceux-ci combattront contre l'Agneau» -
mais la victoire est sûre - «et l'Agneau
les vaincra..... et ceux qui sont avec Lui,
appelés et élus et
fidèles.»
«Et il me dit: Les eaux que tu as
vues, et où la
prostituée est assise, sont des peuples, et
des foules, et des nations et des langues. Et les
dix cornes que tu as vues et la bête, -
celles-ci haïront la prostituée, et la
rendront déserte et nue, et mangeront sa
chair et la brûleront au feu.»
(Vers.
15, 16.)
Voici un autre verset de grande valeur pour
l'intelligence du chapitre.
Dans notre texte reçu, il est dit: «les
dix cornes que tu as vues sur la bête»
(vers.
ang.); il faut lire: «les dix cornes
que tu as vues et la bête.»
L'importance du changement (et il a pour lui une
autorité positive) consiste en ceci: quand
on lit: «les dix cornes sur la
bête», on pourrait s'imaginer que
l'empire romain a disparu et que les dix cornes en
ont pris la place. Ceci concorderait fort bien avec
l'histoire du passé. Mais comme nous avons
vu ci-devant que les dix cornes reçoivent le
royaume pour un même temps avec la
bête, pareillement ici l'Esprit de Dieu dit:
«Les dix cornes que tu as vues et la
bête.» Et quiconque compare ce passage
avec
le vers. 2, s'apercevra combien la
manière de rendre ordinaire est
erronée. «Les dix cornes que tu as vues
et la bête, - celles-ci haïront la
prostituée, et la rendront déserte et
nue», etc.
(3)
La révolution française du dernier
siècle nous présente un petit
spécimen de cela, accompli, non pas, cela va
sans dire, par la Bête ou par les rois, mais
par la volonté du peuple. Là, vous
avez un peuple furieux s'élevant contre la
femme, - la puissance ecclésiastique qui
avait gouverné la terre étant
complètement livrée à la rage
de la multitude; et les hommes s'enrichissant
à ses dépens.
Mais nous ne devons jamais réprimer un tort
en nous rendant coupables d'un autre. Se comporter
chrétiennement vis-à-vis du
mal, nous élève
toujours, par grâce, au-dessus de lui.
Des événements que l'on a vus sur une
petite échelle, seront plus tard
réalisés sur une grande. Des gens de
bien - des hommes dignes d'honneur et sages
à tous autres égards, ont
non-seulement désiré de se
débarrasser de Babylone; mais n'ont
été que trop enclins à
sanctionner tous les moyens d'atteindre ce
résultat. Je ne dis point que les saints ne
sont pas appelés à se réjouir
de sa chute, mais ils ne doivent pas se mêler
aux instruments de cette chute, ni caresser
l'espoir mal fondé qu'alors et par ce moyen
il y aura bénédiction.
Rome sera toujours la ville centrale de ce
système corrompu. «La femme que tu as
vue est la grande ville, qui a la royauté
sur les rois de la terre.»
(Vers.
18.)
Il y aura, sans doute, un plus grand
développement de cela avant que la fin
arrive; car celle qui est assise comme reine a
donné, même en nos jours, la preuve
qu'elle peut inventer de nouvelles doctrines et
vanter de nouveaux miracles, développer le
mal sans conscience et devant une bien faible
protestation, bien plus, au milieu même des
acclamations universelles. Et je présume,
que ce qui est vrai de tous les autres cas, sera
également vrai de Rome: savoir, que quand le
jugement viendra sa coupe sera pleine. Il en fut
ainsi de l'iniquité des Amorrhéens
quand Dieu les jugea. Mais Dieu se servira des
pouvoirs de la terre pour agir
contre Babylone.
Sans nul doute, les rois seront satisfaits
d'eux-mêmes pour s'être
débarrassés d'une telle chose; mais
alors il se peut que les instruments
employés soient aussi mauvais que le
mal lui-même. Et quelle sera l'issue?
Le millénium?
Tout le contraire; ils combattront contre l'Agneau.
Ils ne se seront pas seulement
débarrassés de Babylone; mais ils
combineront leurs efforts contre Christ, et cela de
la façon la plus directe et la plus
sinistre. Quand ce jour-là viendra, l'homme,
au lieu d'avoir reçu quelque
amélioration en se tournant contre Babylone,
donnera toute sa puissance à la bête;
et si mauvaise que soit Babylone, il y a dans la
bête une méchanceté plus
ouverte. Rien sous le soleil n'est plus
haïssable devant Dieu que la religion,
là où elle est employée pour
couvrir la corruption; et voilà Babylone.
Mais c'est à la bête
et au faux prophète qu'il appartient de
renier Dieu entièrement. Ainsi que nous
lisons dans les Psaumes: «L'insensé a
dit en son coeur: il n'y a point de Dieu.»
Babylone n'est pas cet esprit volontaire et
rebelle. C'est pourquoi nous voyons ces pouvoirs
vengeurs aller combattre contre l'Agneau
après avoir détruit Babylone,
mangé sa chair et l'avoir
brûlée au feu; enfin, après
s'être enrichis à ses dépens.
Ils se dresseront en opposition ouverte contre
l'Oint de Dieu, l'Etre saint et céleste que
les souffrances ont
consommé.
«Car Dieu a mis dans leurs coeurs d'accomplir
sa pensée, et d'accomplir une seule
pensée, et de donner leur royaume à
la bête jusqu'à ce que les paroles de
Dieu soient accomplies.»
(Vers.
17.)
Qu'il est intéressant de remarquer que c'est
l'homme qui accomplit ainsi les paroles de Dieu,
quand sa seule pensée à lui est que,
par haine envers Dieu, il efface de dessus la terre
de toutes choses la plus corrompue!
Sans doute, Babylone l'aura mérité;
mais les rois, sans savoir comment, ne font qu'une
oeuvre servile pour Celui dont ils nient
l'autorité. Ils auront eu en vain devant
leurs yeux toutes les voies de Dieu sous la
loi; ils auront eu, et seulement pour la
mépriser, l'entière
révélation en Christ de la
grâce et de la sainteté fondée
et manifestée en la croix de Jésus;
ils auront entendu et rejeté le
témoignage du dernier jour,
l'évangile du royaume, qui sera porté
par d'autres, et, je crois, par des témoins
Juifs, après que l'Église aura
été enlevée au ciel.
Toute prétention à constituer un
nouveau témoignage pendant que
l'Église est sur la terre, doit être
nécessairement fausse. Mais quand
l'Église s'en sera allée, Dieu
reprendra ses relations avec son peuple
d'Israël, et rendra un témoignage qui
n'aura pas proprement pour but de chercher les
âmes pour les mettre en relation avec Christ
dans le ciel - ce qu'il fait aujourd'hui - mais
d'envoyer au loin, à
travers le monde habitable, pour
être un témoignage à toutes les
nations, l'heureuse nouvelle que le Roi de Dieu
vient pour établir Son royaume; «et
ensuite la fin.»
C'est la communion avec Christ comme Celui qui a
souffert, qui nous délivre de l'esprit de la
bête, l'esprit d'orgueilleuse
indépendance. De quelle manière
serons-nous victorieux avec l'Agneau? C'est en
étant avec Lui: être avec Lui, c'est
ce qui nous donne la victoire dès
maintenant. Notre force, en tout ce qui se
présente devant nous, consiste à
demander:
Quel est le sentiment du Seigneur à cet
égard?
Supposons que je sois invité à me
rendre à quelque grand spectacle, à
me joindre à quelque mouvement qui peut
être fort attrayant pour la nature; - la
question est: Le Seigneur sympathise-t-il avec
cela? Est-il
là? Et si cette manière de
juger des choses s'applique à tous les
autres cas, elle sera bien plus décisive
encore en ce qui concerne les choses les plus
saintes, comme, par exemple, le culte. Qu'est-ce
que le Seigneur sanctionne et avec quoi
sympathise-t-il? Qu'est-ce qui est le plus en
harmonie avec Son coeur et Sa pensée?
Qu'est-ce qui, en réalité, et avec
intelligence et obéissance, Lui rend
honneur? Telle est pour la foi la clé unique
dans ce monde; elle ouvre bien des
difficultés, et par la porte ouverte il y a
pour nos pieds un sentier
facile.
Le Seigneur veuille qu'aucun de nous ne mette de
côté ces vérités
solennelles! Négliger Son avertissement,
c'est incliner d'autant vers l'état de
choses dont nous venons de parler. Ce qui de nos
jours pousse dans cette direction, c'est de ne
point tenir compte des paroles de Dieu, quoique
à la fin elles doivent se vérifier en
nous à notre propre honte. Nous verrons
alors combien peu nous avons connu la réelle
soumission du coeur à Dieu; combien peu nous
avons apprécié la grâce dans
laquelle nous sommes, et combien peu nous nous
sommes réjouis dans l'espérance de Sa
gloire. Il sera prouvé que nous n'avons pas
tenu à honneur d'obéir, et
d'abandonner ce que peut-être nous aimions,
ou ce que d'autres pouvaient aimer pour nous,
là où il s'est agi de la
volonté de Dieu. Car pour nous, c'est
là ce qui devrait décider de tout,
parce que nous sommes sanctifiés «pour
l'obéissance de Jésus-Christ et
l'aspersion de son sang», c'est-à-dire
pour le même caractère
d'obéissance qui distingua le Seigneur
Jésus ici-bas. Il ne nous convient pas
d'obéir seulement parce que nous le devons.
Ce n'est jamais ainsi que le Seigneur obéit,
Si quelqu'un fait une chose, seulement parce qu'il
sait qu'il sera puni pour ne l'avoir pas faite,
cela montre clairement que son coeur n'y est pas,
qu'il voudrait ne la point faire.
L'obéissance chrétienne, c'est le
désir de faire une chose
parce que telle est la
volonté de Dieu, et le Saint-Esprit nous en
communique la puissance en présentant Christ
à nos affections. Souvenez- vous que c'est
pour cela que nous sommes sanctifiés.
Sauvés par le sang de l'aspersion, au lieu
de l'avoir devant nous comme une menace de mort,
ainsi qu'en Exode
XXIV, nous sommes
sanctifiés pour l'obéissance de
Jésus-Christ.
Nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la
grâce, et conduits par l'Esprit de Dieu.
Puissions-nous jouir de la puissance de Son Esprit
et de la plénitude de Son salut! N'oublions
pas toutefois que ce n'est pas pour
nous-mêmes que nous sommes ainsi
sauvés, mais pour obéir selon le
modèle et la mesure de l'obéissance
de Jésus.
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