Ce chapitre termine l'épisode qui
sépare les trompettes des coupes. Nous avons
entendu annoncer les événements de la
dernière trompette; mais leur
accomplissement dans tous les détails et
dans toutes les circonstances ne nous a pas
jusqu'ici été
révélé. Dans le ciel, des
chants en ont célébré les
résultats, mais quant aux effets
immédiats sur la terre il n'en a
été question que d'une manière
générale et qui va jusqu'à la
fin de tout, y compris même le jugement des
morts
(1).
Ensuite le Saint-Esprit, comme nous l'avons vu,
interrompt son récit dans les chap. XII
et XIII
pour nous montrer la source,
lecaractère et les
principaux instruments de la dernière
explosion du mal sur laquelle les coupes devaient
être répandues; et c'est alors que le
Seigneur fait éclater sa vengeance
personnelle.
Nous sommes parvenus au point où dans une
histoire importante il s'agirait de livrer une
bataille de laquelle dépendrait à
tout jamais la destinée du monde. Le
narrateur s'arrête un instant pour
décrire l'état
précédent des parties en lutte, et
les causes qui ont conduit à cette
crise.
C'est précisément ce que nous avons
ici: les coupes nous sont pour ainsi dire les
arrhes de la rétribution qui attend le mal.
C'est ainsi que les chap.
XII et XIII,
pour ne pas parler du XIV,
nous montrent ce qui
amène une si terrible effusion de la
colère de Dieu. De sorte que, quoique ils
puissent sembler une interruption, c'était
nécessaire pour nous bien
pénétrer du caractère horrible
du mal contre lequel le Seigneur
sévissait.
Nous avons vu au chap.
XII que Satan est depuis le
commencement l'ennemi caché, mais puissant
et subtil, de Christ et de Son peuple.
Après cela nous a été
présenté le combat qui se livre dans
les cieux entre Michel et le dragon
accompagnés de leurs anges respectifs.
Et enfin la conduite de Satan, quand il a
été précipité sur la
terre.
Ensuite le chapitre
XIII nous fait voir
comment, de même que Dieu s'est
révélé à l'homme
non-seulement sur des tables de
pierre mais dans la, personne de Son Fils afin que
les hommes pussent entrer en connaissance intime
avec la grâce divine, de même aussi
Satan a trouvé une politique
appropriée à ses fins, en formant sur
cette terre des hommes poux être les
instruments et l'expression de sa volonté.
En conséquence, il agit par les deux qui
représentent les deux grands
systèmes, ou leurs chefs, qui seront
à l'oeuvre durant la courte période
de la grande fureur de notre adversaire ici-bas. La
violence du monde, son orgueil et ses
blasphèmes sont déployés par
la bête qui s'élève de la
mer.
De son côté aussi, l: bête qui
surgit de la terre est pourvue de toutes les
capacités pour enlacer ceux qui
désirent religion qui exclue Dieu et se
fasse la complaisante de l'homme et du monde,
comme l'autre les intimidait par sa puissance ou
les éblouissait en faisant appel à
leur ambition et à leur amour de vaine
gloire.
Mais ici s'élève cette question: Si
Satan et ses agents déploient une telle
activité, à quoi Dieu
travaille-t-il? Est-il tout ce temps-là
inactif,? indifférent. il ne saurait
l'être.
Le chap.
XIV me paraît la
réponse à cette question. La
corruption de tout ce que Dieu a confié
à l'homme et tout ce que Satan peut machiner
auront alors dans l'espace de quelques, mois, de
quelques années rapides,
une issue effroyable. Mais quelque
épouvantables que soient
préalablement les choses, et quoiqu'il
puisse sembler que Dieu a abandonné le monde
pour voir ce que Satan et les hommes réunis
en feront, Il n'en sera pourtant pas moins
à l'oeuvre dans ce même
temps.
Et d'abord, remarquons-le; ce ne sont ni les cieux,
ni la terre, ni la mer, qui nous sont
présentés comme le
théâtre des événements
que les premiers versets de ce chapitre nous
rapportent.
C'est un lieu nouveau qui est offert à nos
regards, un lieu qui ne l'a pas été
jusqu'ici et qui toutefois est des plus importants
et des plus significatifs: «Et je vis, et
voici l'Agneau se tenant sur la montagne de
Sion.»
Arrêtons-nous ici un instant pour nous rendre
compte des pensées que le Saint-Esprit veut
nous suggérer par la montagne de Sion, ou de
celles qu'il y rattache Lui-même. Le livre de
l'Apocalypse tout entier suppose la connaissance
des autres portions de la Parole de Dieu, depuis la
Genèse jusqu'à la fin du
Nouveau-Testament. Il serait difficile, en
vérité, d'indiquer quel est le livre
des Écritures dont la connaissance ne soit
pas nécessaire pour parvenir à une
pleine intelligence de cette merveilleuse
prophétie.
Prenons pour exemple l'allusion faite ici à
Sion. Si je n'ai aucune idée de ce que
Dieu enseigne ailleurs par la
montagne de Sion, comment saurai-je quelle est la
signification de la vision qui nous est
présentée à l'ouverture du chap.
XIV.
La première circonstance dans laquelle il
est fait mention de cette montagne, c'est dans
l'histoire de David lorsqu'il devint roi sur tout
Israël,
(2
Sam. V). Et quel était
alors l'état du peuple? Israël avait
malheureusement déjà choisi un roi
selon son coeur - un roi qui représentait le
peuple et pouvait marcher à leur tête
et conduire leurs guerres. «Il y aura un roi
sur nous; nous serons aussi comme toutes les
nations.»
Saül était l'objet de leur choix, David
celui du choix de Dieu.
Ce n'est pas que David n'eût aucun besoin de
miséricorde et de pardon; loin de là,
il fit même une chute déplorable
après avoir été l'objet de la
faveur de Dieu, et cependant il n'est pas moins
incontestable que David entra dans les
pensées de Dieu et y répondit d'une
manière remarquable. Il pécha, il est
vrai; mais qui, plus profondément que lui,
reconnut son péché et s'en humilia?
Qui, plus que David, justifia Dieu contre
lui-même? D'un autre côté aussi,
Dieu ne passa pas légèrement sur le
péché de David, pour la raison qu'Il
prenait plaisir en lui. Le péché
avait été commis dans le secret, il
dut être publié sur le toit des
maisons. David en avait agi d'une
manière perfide envers son fidèle
serviteur et avait
souillé la maison de ce serviteur; mais
quelle ne fut pas ensuite, durant de longues
années, la triste histoire de sa propre
maison. (2
Sam XII).
Ce fut alors sous le règne de David, quand
Israël avait été dans la
confusion que les sacrificateurs avaient corrompu
le peuple sans que le roi apportât de
délivrance; lorsque tous étaient en
rébellion contre Dieu et exposés aux razzias
et
à la tyrannie des Philistins leurs voisins;
que la ruine était générale,
que le sanctuaire même présentait un
spectacle affligeant, que le tabernacle et l'arche
de Dieu étaient séparés; et
qu'ainsi toutes choses, grandes ou petites,
religieuses ou politiques, publiques ou
privées contribuaient à former un
tableau des plus sombres; ce fut, dis-je, à
ce moment-là que Dieu commença
à agir énergiquement par Son Esprit
dans le peuple qui souffrait à juste titre
sous la loi sous laquelle il s'était
volontairement placé à
Sinaï.
Il est vrai que, malgré tout, la
miséricorde et la fidélité se
rencontraient du côté de Dieu; mais
quant à Israël, le mal croissait
rapidement, sans qu'il y eût par devers lui
d'espérance ou de ressource.
Que faire alors? Dieu fait surgir David, le
conduisant pas à pas, et Sion acquiert une
place notable dans son histoire. C'est sur cette
montagne que fut bâtie la cité de
David, siège de sa royauté. De nos
jours, on attache peu d'importance à ce
lieu sur lequel pourtant
reposera bientôt toute la
bénédiction réservée
pour ce monde comme tel, et jamais la terre ne
jouira du repos ou de la gloire avant que Dieu
renoue, pour ainsi dire, ses rapports avec cette
cité qui marqua jadis un point d'arrêt
dans la décadence d'Israël et
était destinée à servir
d'oasis à la foi. Dans les Psaumes et les
Prophètes elle reparaît constamment,
l'Esprit du Seigneur conduisant toujours les coeurs
des saints à anticiper le plein
résultat que le type promettait en germe,
pour ainsi dire, dès le premier
jour.
Le Saint-Esprit fait de nouveau allusion à
ce même sujet en Héb.
XIII, quoique
peut-être d'une manière
différente. Toutefois la pensée
prédominante est l'intervention de Dieu en
grâce.
Ce passage met en contraste la position
d'Israël et celle du Chrétien, et
après avoir décrit la vision du
Sinaï avec son obscurité, et ses
ténèbres, et sa tempête -
choses terribles, même pour le
médiateur --- il ajoute: «Mais vous
êtes venus à la montagne de Sion, et
à la cité du Dieu vivant, la
Jérusalem céleste» etc.,
etc.
Or, je découvre là le même
grand et précieux principe. Israël
était venu à Sinaï, et ce fut
cette montagne qui caractérisa sa marche du
commencement à la fin. Et quel
résultat eut-elle? Comme elle avait
commencé par les ténèbres et
l'éloignement, elle finit par la
misère et la mort. Tels
qu'ilsétaient, et tel
qu'était Sinaï, les Israélites
ne pouvaient que reculer tout tremblants loin de
Dieu; car là Il se présentait
revêtu de Sa majesté en jugement, et
non de cet amour qui condescend à s'abaisser
jusque sous le fardeau afin de s'en charger.
Cela ne pouvait avoir lieu à Sinaï, car
il s'agissait là d'un Dieu juste en
présence de pécheurs envisagés
comme tels, de sorte que Sa présence ne
pouvait qu'inspirer la terreur et faire pressentir
le jugement. Des bornes devaient être
placées autour de la montagne; et si
même une créature sans conscience s'en
approchait, elle devait être frappée
de mort: tel était Sinaï.
«Mais vous êtes venus», dit
l'Esprit «à la montagne de Sion»,
le lieu de l'intervention de Dieu en grâce,
comme Sinaï était celui de la
responsabilité de l'homme.
Mais quels pouvaient être les
résultats de Sinaï pour le
pécheur? Uniquement de placer la mort avec
toutes ses terreurs en face de sa conscience.
L'Israélite, dans cette position,
équivalait à un homme mort, parce
qu'il était déjà
pécheur; et la sentence de mort serait
certainement exécutée sur lui
après qu'il aurait quitté la montagne
ardente.
L'Apôtre fait voir que le terrain de la
grâce sur lequel est placé le
chrétien, se trouve diamétralement
opposé à celui qu'occupe un pauvre
pécheur tremblant en présence d'un
Dieu qui réclame avec justice ce que la
nature est incapable de
produire. Actuellement, nous avons affaire avec un
Dieu qui est descendu jusqu'à nous pour
accomplir Son oeuvre d'amour.
Le nom de Sion apparut pour la première fois
lorsque tout eut complètement failli en
Israël - peuple, sacrificateurs, et roi. C'est
alors que Dieu, quoique non recherché,
intervient, qu'Il établit en Sion un roi de
son choix, et qu'Il l'élève aussi
bien que son fils à un degré de
gloire tel qu'il n'en a point existé, et
n'en existera point en Israël jusqu'à
ce que paraisse le véritable David, et qu'Il
plante, et cela pour toujours, Sa gloire royale en
Sion.
Le principe impliqué dans l'idée de
Sion, est donc l'intervention de Dieu en
grâce en faveur de Son peuple, après
qu'il est démontré que sous la loi
tout est perdu. C'est là ce qui donne
à la montagne de Sion sa véritable
portée en Apoc.
XIV. Elle nous dit que Dieu
est occupé en amour de tous ceux qui se sont
rangés du côté de la Sainte
Victime - l'Agneau.
Dieu travaille en vue de Son Fils, tant pour
assurer sa gloire ici-bas que pour grouper autour
de Lui un résidu dont le coeur lui soit
attaché: non pas simplement des hommes
scellés comme serviteurs de Dieu, ainsi que
le chap.
VII nous en a
présenté une compagnie prise des
douze tribus d'Israël; mais des personnes
associées avec l'Agneau en Sion,
c'est-à-dire avec les desseins de Dieu en
grâce relativement au royaume. Il
me semble que c'est le
résidu souffrant de Juda qui passe à
travers la tribulation sans égale, ce qui
n'est pas dit de l'autre résidu. C'est ce
que signifie la position que nous les voyons
occuper avec l'Agneau sur la montagne de Sion.
L'Apôtre Jean les contemple là. Il est
évident que ma pensée n'est pas
d'affirmer qu'ils seront de fait sur la montagne de
Sion ou qu'ils saisiront nécessairement
toute la portée de ce symbole. Pour nous, la
question importante est de connaître ce que
Dieu veut enseigner à Jean et à tous
ceux qui désirent comprendre les paroles de
ce livre.
Je crois que la véritable signification du
passage qui nous occupe est, ainsi que nous l'avons
dit, l'action de Dieu en faveur de Son peuple dans
les derniers jours. Il associera au Seigneur
Jésus-Christ, comme Messie souffrant, un
nombreux et pieux résidu qui sera
amené en communion avec Lui.
Dans la vision nous voyons des personnes au nombre
de cent quarante-quatre mille ayant le nom de
l'Agneau et le nom de Son Père écrits
sur leurs fronts. Il n'est pas dit, remarquez-le,
qu'ils connaissent Dieu comme leur Père.
L'Apocalypse ne nous envisage jamais dans la
position d'enfants; bien moins encore
présente- t-elle ainsi le résidu
juif. Aussi, même lorsqu'il est question de
l'Église, sommes-nous appelés rois et
sacrificateurs de Son Dieu et Père, et non
pas de notre Père. Cela est d'autant
plus remarquable en Jean, que,
dans ses autres écrits, il s'applique plus
qu'aucun autre évangéliste à
démontrer la relation d'enfants dans
laquelle Dieu nous a placés maintenant
vis-à-vis de lui-même.
Ainsi, en Jean
XX, aussitôt après
que le Seigneur est ressuscité des morts,
voici le message qu'Il fait transmettre à
ses disciples par le moyen de Marie: «Va vers
mes frères et leur dis: Je monte vers mon
Père et votre Père, vers mon Dieu et
votre Dieu.» Rien de semblable ne s'offre ici,
parce que ce Livre n'est nullement destiné
à dévoiler notre intimité de
relation avec Dieu comme Père, mais
plutôt ses jugements et sa gloire, quoique
avec des pensées de miséricorde pour
le résidu. Je parle évidemment de la
partie prophétique et terrestre, non de
celle qui nous permet de jeter un regard sur les
choses qui se passent en haut.
C'est ainsi que le fait, que le nom de l'Agneau et
celui de son Père (car il faut lire ainsi ce
passage) sont écrits sur le front des cent
quarante-quatre milliers
(XIV.
1), forme un contraste avec le
nom de la bête au chap. XIII. Le nom
où marque de la bête était
placé sur la main droite et sur le front de
ses adorateurs. Les cent quarante-quatre mille
portent sur leurs fronts, non pas dans leurs coeurs
seulement, si nous pouvons parler ainsi, le nom de
l'Agneau et celui de Son Père:
c'était chose manifeste et connue qu'ils
appartenaient à
l'Agneau.
«Et j'entendis une voix du ciel comme une voix
de grandes eaux et comme une voix d'un grand
tonnerre, et la voix que j'entendis était
comme de joueurs de harpe, jouant de leurs harpes;
et ils chantent un cantique nouveau devant le
trône et devant les quatre animaux et devant
les anciens; et personne ne peut apprendre le
cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers
qui ont été achetés de la
terre. Ce sont ceux qui ne se sont point
souillés avec les femmes, car ils sont
vierges; ce sont ceux qui suivent l'Agneau
où qu'Il aille; ceux-ci ont
été achetés d'entre les hommes
des prémices à Dieu et à
l'Agneau.»
(vers.
2-4.)
Ils sont caractérisés par les traits
variés que nous venons de lire: outre la
connaissance qu'ils ont seuls du cantique nouveau,
ils rendent un témoignage négatif par
leur séparation de toutes les sortes
d'idolâtrie qui prévaudront sur la
terre, et un témoignage positif par leur
fidèle attachement à l'Agneau,
quelque terrible que soit l'épreuve. Au lieu
de devenir les esclaves de la bête, ils sont
rachetés de la terre pour être des
prémices à Dieu et à l'Agneau.
Ils sont une classe toute particulière et
forment, pour ainsi dire, un lien entre les cieux
et la terre de laquelle ils ont été
rachetés. Ils étaient exempts de la
corruption de ces jours mauvais, et c'est des
idolâtries qui signaleront ces temps d'une
manière spéciale qu'ils ont
surtoutété
gardés.
En parlant d'idolâtrie, il n'est nullement
dans ma pensée de faire allusion à
l'idolâtrie vague et générale
que nous sommes exhortés à
éviter, dans les avertissements que la
Parole de Dieu renferme contre la convoitise.
L'idolâtrie qui paraîtra à la
fin sera positive, littérale. Il se peut que
beaucoup de personnes envisagent comme une
absurdité l'idée de la
réapparition du culte des idoles dans des
pays qui ne sont ni papistes ni païens, mais
un tel jugement révélerait une grande
ignorance du coeur de l'homme et de la puissance de
Satan.
La Parole de Dieu est parfaitement explicite
lorsqu'elle fait mention de l'idolâtrie
grossière qui caractérisera les
derniers jours, et cela dans les pays que le
Christianisme a le plus éclairés, et
même dans Jérusalem qui mettra alors
en avant une fois de plus les plus hautes
prétentions. Il s'agit d'une apostasie que
le coeur de l'homme est parfaitement capable
d'embrasser et à laquelle Dieu abandonnera
totalement la Chrétienté, comme juste
rétribution de son rejet de l'amour de la
vérité. «Et à cause de
cela, Dieu leur enverra une énergie d'erreur
pour croire au mensonge.» Il les livrera aux
convoitises de leurs coeurs naturels, et nous
savons que le coeur, dans un tel état,
préfère tout à Dieu. I! est
dit des saints qui, aux yeux du prophète,
sont associés avec l'Agneau en Sion, qu'ils
ne se sont point souillés avec les
femmes,c'est-à-dire
qu'ils ont été
préservés de la corruption qui les
entoure. Leur marche a été d'une
pureté virginale; ils n'ont pas non plus
suivi la bêle. «Ce sont ceux qui suivent
l'Agneau où qu'Il aille.» «Ils ont
été achetés d'entre les
hommes, des prémices à Dieu et
à l'Agneau.» Ils sont des
prémices: la moisson se trouve
assurée pour le temps convenable (voir vers.
14-16). «Et il n'a pas
été trouvé de mensonge dans
leur bouche, car ils sont irrépréhensibles.»
Dans
la plupart de nos versions, il est
ajouté «devant le trône de
Dieu»
(vers.
5), mais ces derniers mots ne
doivent pas être là. Les meilleures
autorités les suppriment, et un instant
d'étude attentive de ce passage montrera
comment c'est à tort qu'on les y a
insérés. «Ils sont
irrépréhensibles» cela est vrai;
mais ici, ce mot a trait, je crois, à leur
vie pratique. Comparés aux gens d'entre
lesquels ils ont été rachetés,
ils sont assurément
irrépréhensibles: ils le sont en
présence de ceux-là.
Mais supposez que Dieu les fasse comparaître
devant son trône pour prendre connaissance de
ce qu'ils ont été ici-bas et pour
mesurer leur conduite d'après Sa
sainteté -- combien ce sera
différent! Le besoin du pardon se ferait
aussitôt sentir, aussi bien que la
nécessité de se présenter, non
avec sa propre justice, mais bien avec celle qui
nous a été faite de par Dieu en
Christ. Si je me présente uniquement avec
mon individualité, non
pas envisagé en Christ, mais selon mes
propres voies, pourrai-je dire que je suis
irrépréhensible devant la face de
Dieu? L'évidence de la vérité
que nous démontrons sera plus
aisément reconnue si nous consultons 1
Jean I. «Si nous disons que
nous n'avons point de péché, nous
nous séduisons nous-même et la
vérité n'est point en nous».
Nous ignorons la vérité pour ce qui
nous concerne, et nous sommes en dehors de la
communion avec Christ pour le discernement du mal.
Mais «si nous disons que nous n'avons pas
péché», nous faisons Dieu
menteur, ce qui est infiniment pire que de nous
séduire nous-mêmes. Nous le faisons
menteur, et Sa Parole n'est point en nous; car, II
a déclaré le contraire maintes et
maintes fois. Mais au chap.
III de la même
épître, quel changement
remarquable!
«Celui qui pratique le péché est
du diable», et; «Quiconque est né
de Dieu ne pratique pas le péché, car
la semence de Dieu demeure en Lui; et il ne peut
pécher parce qu'il est né de Dieu.
Par ceci les enfants de Dieu et les enfants du
diable sont rendus manifestes.»
Comment concilier ces deux choses? Comment rendre
compte de l'immense différence qui existe
entre le langage du Ier
chap. et celui du chap.
III?
La chose est toute simple. Au chap. Ier le
Saint-Esprit dirige les regards du
chrétien sur ce qu'il est à la
lumière de la présence de Dieu: il se
trouve devant le Père et
le Fils, face à face avec Dieu, si je puis
me servir d'une semblable expression, non pas
précisément devant le trône,
mais devant le Père et le Fils. Et quel peut
être le langage d'un homme dans une telle
position? Dira-t-il qu'il n'a point de
péché ou qu'il n'a pas
péché! Ah! sûrement non.
Quiconque prononce de semblables paroles montre
clairement que la vérité n'est pas en
lui, et que la Parole de Dieu n'a jamais
travaillé son coeur.
Mais lorsque Dieu compare Son enfant avec le monde,
c'est-à-dire avec ceux qui ne Le connaissent
pas, Il dit: «II ne pèche point»,
et «il ne peut pécher.» Consultez
aussi le livre des Nombres, et vous verrez
Israël dans un état de chute et
d'extrême désordre, se rendant, tout
le long de sa marche, coupable
d'incrédulité et
d'infidélité. Mais du moment
où l'ennemi se présente pour maudire
le peuple de Dieu - ce même Israël qui
avait tenté et provoqué le Seigneur
tant de fois - qu'est-ce que Dieu déclare
alors? «Qu'il n'a point aperçu
d'iniquité en Jacob, ni vu de
perversité en Israël; l'Éternel
son Dieu est avec lui, et il y a en lui un chant de
triomphe royal.»
Il ne peut maintenant apercevoir la moindre faute
en ceux chez lesquels il en avait tant
trouvé quand il s'adressait à
eux-mêmes. Que Satan et le monde
entreprennent d'accuser les enfants de Dieu, et
tout Son coeur prendra aussitôt leur
défense.
Tel que ce verset se trouve dans le texte
reçu avec les mots «devant le
trône de Dieu», on ne saurait l'entendre
que de notre position en Christ; tandis qu'il
s'agit ici, je crois, de vie pratique. Dieu
n'aperçoit en eux ni mensonge ni souillure,
parce qu'ils ont été gardés,
par grâce, des souillures de Babylone et de
la puissance séductrice de la bête:
ils sont donc irrépréhensibles. Je ne
signale cela que pour montrer combien des
changements presque imperceptibles portent atteinte
à l'ensemble des vérités
chrétiennes. La moindre rature ou la plus
petite erreur qui vient furtivement se glisser dans
la Parole de Dieu, ne peut manquer d'en
altérer l'exactitude et la parfaite
beauté.
La seconde chose qui vient fixer notre attention
dans ce chapitre, c'est un ange volant par le
milieu du ciel et ayant l'évangile
éternel à annoncer à ceux qui habitent
sur la terre et à toute nation et tribu et
langue et peuple. Je sais que quelques personnes
ont appliqué cela au vaste
développement des missions
évangéliques parmi les païens
dans ces derniers temps. Mais est-ce le moyen de
comprendre la prophétie que de s'efforcer de
lui trouver un accomplissement actuel? Il faut la
considérer comme un tout; et s'il est
impossible de trouver un nouveau groupe de Juifs
dans la souffrance associés avec Christ dans
l'attente ou l'espérance
du royaume en Israël, il est inutile de
chercher l'ange annonçant l'évangile
éternel dans les efforts des missionnaires
durant ces cinquante dernières
années. Du reste, le caractère du
message n'est nullement en rapport avec les
desseins de Dieu maintenant, car la base de l'appel
ou des sollicitations de l'ange, c'est que
«l'heure du jugement est venue.» Cela
peut-il se dire du moment actuel? Non
évidemment.
Aujourd'hui est un jour de grâce, contraste
positif avec l'heure du jugement. Il est encore
vrai que c'est «maintenant le temps
agréable, maintenant le jour du salut.»
La porte est jusqu'ici demeurée ouverte, de
sorte qu'il ne serait pas vrai de dire:
«l'heure de Son jugement est venue.» Mais
lorsque viendra te temps où ces choses
devront s'accomplir, il est évident que ce
langage sera là la parole de Dieu pour les
hommes, car les derniers jugements seront
près d'être exécutés et
la colère de Dieu ne tardera point à
éclater. Mais il est impossible d'associer
toutes ces choses à un jour de
bénédiction et de grâce, comme
si le tout pouvait marcher ensemble; et pourtant il
y a des personnes qui osent avancer que nous
traversons actuellement la période des
coupes! Disons-le, une telle manière de voir
(là où on la tient, non pas
partiellement, mais d'une manière absolue et
finale), témoigne que la
vérité est presque
totalement éclipsée aux yeux de ceux
qui peuvent supposer que le jour de la grâce
de Dieu et l'heure de Son jugement ne sont qu'une
seule et même chose, ou que, du moins, le
tout se passe à la fois.
Si nous examinons le message même de l'ange,
nous trouvons combien son caractère
diffère complètement de celui de la
bonne nouvelle que Dieu fait annoncer aujourd'hui.
L'ange prêche-t-il à tous les hommes
de se repentir parce que Dieu a ressuscité
un homme d'entre les morts, par lequel Il jugera le
monde en justice?
(Actes
XVII, 31.) C'est là ce
qu'annonçait Paul en son jour, et c'est
aussi ce qu'il convient d'annoncer aujourd'hui,
savoir: Un Christ mort, mais ressuscité et
devant revenir pour juger le monde.
Le message dont il est question dans notre chapitre
parle bien de l'heure du jugement divin, mais il ne
dit pas un mot de l'Homme ressuscité, pas un
mot d'un Sauveur et de la rédemption qu'il a
accomplie. «Craignez Dieu et donnez-lui la
gloire, car l'heure de Son jugement est venue; et
rendez hommage à Celui qui a fait le ciel et
la terre et la mer et les fontaines d'eaux.»
(vers.
7.)
Je le demande, est-ce là le message que nous
devons publier partout? Notre mission est-elle de
solliciter les âmes, à adorer le Dieu
qui a fait les cieux et la terre, la mer et les
fontaines d'eaux? Oh! quelque éternellement
vraie que soit cette
vérité, elle n'est assurément
pas celle qui doit être l'objet de notre
prédication aujourd'hui. Dieu nous garde de
chercher en aucune manière à
amoindrir Sa gloire comme Créateur, car
c'est une chose extrêmement importante: mais
le temps tout spécialement convenable pour
en faire l'application viendra, lorsque Dieu aura
achevé ou complété le
rassemblement de l'Église (corps de Christ)
et qu'il l'aura recueillie dans la gloire
céleste.
Quelle ne sera pas l'urgente
nécessité do ce message lorsque les
efforts de Satan auront réussi à
faire adorer comme Dieu sur la terre un homme
suscité par lui sur la terre, tandis qu'il a
fait rejeter le vrai Dieu lorsqu'Il s'est
présenté sous la forme d'un
homme?
La prédication de l'ange donnera un
démenti à tout ce que la bête
et le dragon cherchent à effectuer. Il
faudra sûrement, lorsque ce faux culte sera
en train, une foi positive dans le Dieu vivant et
vrai pour résister aux embûches et
à la puissance séductrice de la
bête, car Satan fera que tous ceux qui ne
s'adonneront pas au mensonge seront en danger quant
à leur vie. Aussi est-ce pour cela que ce
message est publié: «Craignez Dieu et
donnez-lui gloire.» Le monde entier se trouve
plongé dans l'idolâtrie - adorant la
bête et se prosternant devant elle. Satan ne put amener le
Fils de Dieu à se prosterner devant lui, mais au
moyen de la bête il
obtient les hommages et les adorations du monde
entier. «Rendez hommage à Celui qui a
fait le ciel et la terre et la mer et les fontaines
d'eaux.» Ce sont là les droits de Dieu
à l'adoration suprême, et Il les fait
valoir dans ce temps où la terre est
complètement emportée par la
séduction
anti-chrétienne.
Mais il se peut que l'on demande pourquoi ce
message a reçu le nom de l'évangile
éternel. La réponse est, je
présume, parce que c'est toujours vrai. Cela
a été vrai dès le
commencement, et il le demeurera jusqu'à la
fin. «Craignez Dieu et donnez-lui
gloire.» Le motif mis ici en avant ( «car
l'heure de son jugement est venue» ) ne peut
pas sans doute s'appliquer toujours; mais la
parole: «Craignez Dieu..... et rendez hommage
à celui qui à fait le ciel et la
terre» (c'est-à-dire, cette gloire de
Dieu qui a sa preuve et son témoignage dans
la création) n'en demeure pas moins une
vérité immuable et fondamentale.
Seulement elle sera mise en lumière et
proclamée d'une façon tout
particulièrement emphatique, lorsque Satan
aura obtenu du monde le reniement du vrai Dieu et
la substitution du culte de la créature
à celui du Créateur. La signification
de ce 7me
verset me paraît assez
simple. Mais je désire ajouter encore
quelques mots au sujet du terme
«évangile» dont le sens est
beaucoup plus étendu dans les
Écritures que ce
nous sommes habitués à
supposer.
Les bonnes nouvelles annoncées à
Israël dans le désert furent qu'il
hériterait du pays de Sa promesse.
Ce fut une bonne nouvelle à Abraham que
l'assurance que toutes les familles de la terre
seraient bénies en lui
(Gal.
III. 8).
Celle qui se prêchait du temps de
Jean-Baptiste et que lui-même était
chargé de publier donnait à
connaître que le royaume des cieux
était là. C'est aussi ce
qu'annonçaient le Seigneur et Ses disciples pendant son ministère sur
la terre;
mais le peuple ne voulut point de Lui, et la
conséquence en fut que quoique le royaume
fût établi, cela eut lieu d'une
manière qui ne répondait nullement
à l'attente du peuple. Il fut établi
dans le ciel dans la personne du roi rejeté,
jusqu'au moment du retour du roi où il sera
manifestement établi sur la terre.
Il y a donc, nous venons de le voir,
différents évangiles,
différentes bonnes nouvelles en rapport avec
les sujets variés pu les espérances
diverses dont Dieu veut présenter le
développement à diverses
époques. Mais l'évangile
éternel est celui dont l'existence remonte
plus haut qu'Abraham, plus haut qu'aucune autre
bonne nouvelle; il consiste à proclamer que
Dieu a été et sera toujours l'unique
objet digne d'adoration. «Nul n'est bon qu'un
seul, Dieu». Et lorsque paraîtra l'aube
de ce jour magnifique- où le roi resplendira
en gloire, où le royaume
préparé dès
là fondation du monde sera établi -
où Dieu aura réuni autour de Lui les
objets bénis de son affection, tant ceux du
Nord que ceux du Midi, de l'Orient, et de
l'Occident (et non-seulement ceux qui auront
passé par la résurrection mais aussi
ceux qui auront été gardés
dans leurs corps naturels pour participer à
la bénédiction sur la terre dans le même
temps où les saints
ressuscités jouiront de la gloire
céleste sous la seigneurie de Celui qui seul
peut réunir en lui toutes choses en
bénédiction); en ce jour-là,
dis-je, quel sera le message qu'il importera le
plus de publier? Sûrement celui-ci:
«Craignez Dieu et donnez-lui gloire.» Il
est évident que c'est alors qu'il porte avec
une parfaite raison le nom d'«évangile
éternel.»
Vous remarquerez aussi qu'il est adressé
«à ceux qui habitent sur la terre»
aussi bien qu'à toute tribu, nation, langue
et peuple; la distinction que nous avons
déjà signalée se trouvant
encore gardée ici. Ces deux
catégories entendront le message; mais si
«ceux qui habitent sur la terre» ne le
reçoivent pas, par la bonté de Dieu
la plupart des nations, des tribus,, des langues et
des peuples y seront
attentifs.
Après cette communication d'un ange il en
vient une autre - celle de la ruine de Babylone.
Mon intention n'est pas de m'arrêter sur ce
sujet pour le moment, car
noustrouverons dans d'autres
chapitres de l'Apocalypse de nombreux
détails sur cette grande cité.
L'importance de Babylone demandait en effet qu'il
fût fait d'elle une mention
particulière. Mais comme elle
était évidemment la source
active de la corruption, enivrant les hommes et les
détournant du Dieu vivant, Dieu juge le
moment convenable pour faire sonner le glas
funèbre de cette cité. Le but du
Saint-Esprit est ici probablement de donner
à la chute de Babylone sa véritable
place dans l'ordre que doivent suivre les voies de
Dieu à la fin de cette dispensation,
d'indiquer ses vrais rapports avec ce qui la
précède et ce qui la suit
(vers.
8).
Nous trouvons ensuite un solennel avertissement
adressé à ceux qui adorent la
bête et qui reçoivent sa marque, la
déclaration de l'infaillible et
éternel tourment de ceux qui sont
emportés par la séduction de cet
abominable.
Beaucoup de personnes appliquent ces
prophéties concernant Babylone et la
bête, exclusivement à Rome; mais, si
la ville aux sept collines possède un
certain nombre des principes de Babylone et de la
bête, il est pourtant impossible de les
trouver tous et pleinement réunis dans le
Papisme tel qu'il est aujourd'hui ou qu'il a
été. Outre cela, Babylone et la
bête ne peuvent être une seule et
même chose, puisque la bête
détruit Babylone. Rome se
détruira-t-elle elle-même?
Il est évident que les
éléments de Babylone y seront
trouvés, mais si on envisage la chose de
plus près, on verra que tout ne saurait se
trouver en Rome. Pour ma part je crois que Rome,
plus que tout autre système, est
déjà moralement Babylone dans un sens
très véritable, et que plus tard elle
renfermera et manifestera encore davantage tous les
éléments de cette vile corruption.
Mais pour cette raison même, il est
impossible qu'elle soit la même chose que la
bête, car la bête est ce qui
détruit Babylone; et ce n'est
qu'après cela que la bête manifeste sa
rébellion la plus abominable et la plus
ouverte contre Dieu, et que vient sa destruction.
Le plus mauvais état de la bête est
postérieur à la ruine de Babylone,
car c'est alors qu'elle s'élève
jusqu'aux cieux, mais seulement afin d'être
précipitée en enfer. Mais nous
verrons bientôt la chute complète de
toutes deux: «Ici est la patience des
saints.»
(v.
9-12.)
La cinquième division consiste dans la
parole concernant les saints qui meurent au
Seigneur. «Et j'entendis une voix venant du
ciel, disant: Écris, Les morts qui meurent
au Seigneur dorénavant sont bienheureux.
Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs
travaux, mais leurs oeuvres les suivent
(vers.
13).
Ce verset ne s'applique pas à
ceux qui meurent durant la
présente économie. Sûrement la
mort des chrétiens est bienheureuse, mais
dans le passage qui nous occupe le Saint-Esprit
parle d'une catégorie de gens encore future,
et qui passera tout entière par la mort.
Nous l'avons déjà dit, ces choses
forment un ensemble, et nous ne pouvons nous en
approprier une partie, laissant de
côté ce qui ne peut s'appliquer
directement à nous.
Quelle est donc la véritable signification
de ce verset? Quelle peut être la
pensée de Dieu Lui-même?
Évidemment il est question des saints qui
meurent dans ces jours-là. Beaucoup seront
tués; le sang des saints coulera
abondamment. L'évangile éternel avait
été proclamé; l'heure du
jugement avait sonné comme l'avait
annoncé l'ange, et il pouvait sembler
terrible d'être mis à mort
précisément au moment où Dieu
allait introduire son règne. Mais il n'en
est pas ainsi; au contraire, le Seigneur
déclare que: «Les morts qui meurent au
Seigneur dorénavant
sont bienheureux.»
N'en soyez donc pas alarmés, semble-t-il
dire; ils n'en auront qu'une gloire plus
excellente.
Quelle sera, donc la portion de ceux qui meurent
alors au Seigneur? Ils régneront avec Christ
et avec les saints célestes. Le chap.
XX démontre que ceux
qui sont morts sous les persécution de la
bête ressusciteront ensuite pour être
réunis aux saints célestes
déjà recueillis
dans les cieux.
Ces morts que la Parole appelle ici bienheureux ne
sont sûrement pas des individus appartenant
à l'Église, car tous
ceux-ci ne mourront pas. Quelques-uns seront en vie
et demeureront jusqu'à la venue du Seigneur
pour être alors transmués sans passer
par la mort, tandis que les personnes dont parle
notre verset doivent toutes passer par la mort.
Il est donc exclusivement question de ceux qui
meurent au Seigneur à cette époque-là,
et il est clairement démontré qu'au
lieu de perdre leur place dans le royaume de
Christ, ils en obtiendront une plus glorieuse et
plus bénie. En outre, leur compagnie est
complète, et leur pleine
bénédiction arrive sans autre
délai - bienheureux dorénavant
(vers.
13). Il est certain que
l'esprit de ce passage trouve bien maintenant son
application, mais l'intention du Saint-Esprit
semble être de consoler et d'encourager ceux
qui doivent passer par la mort avant que la
bête soit jugée et que la gloire
céleste paraisse. On aurait pu penser que la
mort leur faisait perdre quelque chose. Mais non.
La voix qui se fait entendre des cieux prononce ces
paroles: «Écris, Les morts qui meurent
au Seigneur dorénavant sont bienheureux.
Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs
travaux, mais leurs oeuvres les
suivent.»
Puis viennent les deux dernières
scènes de ce
chapitre.
La première est la vision d'un personnage
semblable à un Fils d'homme assis sur une
nuée blanche «ayant sur sa tête
une couronne d'or et dans sa main une faucille
tranchante.» Cette vision est fondée
sur l'idée d'une moisson:
c'est-à-dire qu'il s'agit, d'un jugement qui
opère par voie de triage
(vers.
14-16).
Il y a des choses à rejeter, d'autres
à recueillir. Nous pouvons, ce me semble,
rapprocher ce qui nous est dit ici de ce que nous
lisons dans les évangiles: «L'un sera
pris et l'autre laissé; il en sera de
même au jour où le Fils de l'homme
sera manifesté»
(Luc
XVII).
Le second jugement est d'un autre caractère.
Il s'agit de la vendange des grappes de la terre,
et non de sa moisson. Il ne reste rien de bon, et
en conséquence il n'y a aucune distinction
à faire.
Dans la moisson, il y avait quelque chose à
mettre de côté; la vendange nous
présente un tableau plus solennel encore que
le précédent. Les grappes recueillies
ne sont pas le fruit de la véritable vigne,
mais bien de «la vigne de la terre.» Le
Seigneur Jésus-Christ est la seule vraie
vigne, et si nous sommes des sarments qui voulons
porter du fruit, il faut que nous demeurions en
Lui. Mais, dans le passage qui nous occupe, il
s'agit de «la vigne de la terre.» Et que
fait le Seigneur de cette vigne et de ses grappes?
Il fait fondre sur elles, un jugement sans
mélange - pas la moindre
trace de miséricorde pour le mitiger. Ce
fruit est recueilli et jeté dans la cuve de
la colère de Dieu.
Ce tableau est suivi de celui de l'exercice
même du jugement. «La cuve fut
foulée hors de la ville, et de la cuve il
sortit du sang jusqu'aux mors des chevaux dans un
espace de mille six cents stades
(2)».
Cette figure est bien celle d'un carnage
épouvantable - un fleuve de sang d'une
certaine profondeur ayant un cours de 200 milles de
long! Cela ne doit pas être pris purement et
simplement à la lettre; mais la grande
pensée que Dieu veut présenter est
celle d'un jugement sans miséricorde contre
les apostats. Qui entendit jamais raconter de
telles choses durant le cours de tous les
siècles? Sûrement les hommes seraient
impuissants pour les produire. Et cependant la
réalité sera plus terrible encore que
l'image qui passa comme un tableau
prophétique devant les yeux de notre
prophète
(vers.
17-20). Le sang ainsi
répandu pourrait être celui des
apostats sortis des diverses portions de la
Chrétienté, mais il semble que ce
sera surtout le sang des Juifs, car cette
scène se passe dans le pays. La cuve fut
foulée hors de la ville que, nous ne doutons
pas être Jérusalem. Comparez Joël
III.
En Ésaïe
LXIII,
nous voyons le Seigneur foulant au pressoir;
mais il sembla qu'il s'agit d'une scène qui
se passe plus loin: II vient d'Edom de Botsra ayant
les habits teints en rouge. Dans notre chapitre la
scène est beaucoup plus rapprochée;
c'est tout juste «hors de la vile», et la
vengeance s'exerce sur tous ceux qui avaient
été coupables dans les choses
religieuses en rapport avec elle. La
miséricorde leur avait été
annoncée, mais ils l'auraient
méprisée; et maintenant le jugement
est venu et ils n'ont rien d'autre à
attendre, ils n'avaient fait qu'abuser de la
miséricorde dont Dieu avait usé
à leur égard: quoi d'étonnant
que Dieu en tienne compte et qu'il
juge?
Ce chapitre nous fournit donc une esquisse
complète des voies de Dieu dans la crise du
dernier jour. Il se divise en sept parties.
La première nous présente le
résidu de Juifs fidèles
associés à l'Agneau en Sion, et
partageant avec lui les souffrances de sa
réjection et l'attente du royaume.
La seconde renferme un message adressé aux
nations répandues dans tout le monde aussi
bien qu'aux habitants de la terre
prophétique.
la troisième rapporte la chute de
Babylone.
La quatrième proclame la terrible sentence,
tant pour ce monde que pour l'autre, de tous ceux
qui adoreraient la bête et son image:, ou qui
recevraient la marque de son nom.
La cinquième annonce le bonheur dès
ce temps-là de ceux qui
meurent au Seigneur.
La sixième dépeint le mode par voie
de triage de la moisson.
Et enfin la septième, la vengeance
épouvantable exercée sur toute
l'apostasie religieuse.
De ces deux derniers actes de jugement, le premier,
au moins, est exécuté par le Fils de
l'homme, ce qui implique nécessairement que
le siècle est près de sa fin: la
colère, non pas de Dieu seulement, mais de
l'Agneau.
Cette esquisse des voies finales de Dieu, en
miséricorde ou en jugement, nous
présente donc une septuple série.
C'est parfaitement en harmonie avec le livre entier
de l'Apocalypse. Nous avons déjà vu
sept sceaux, sept trompettes, et il nous reste
encore sept coupes à considérer.
Le chapitre que nous étudions contient aussi
les voies de Dieu au nombre de sept formant
ensemble un récit complet. Mais pour ce qui
est des détails tels qu'ils sont
donnés plus loin, nous pourrons les
considérer soigneusement à mesure
qu'ils nous seront présentés. Quoique
toutes ces choses ne nous concernent pas
directement, n'est-ce pas une grâce infinie
que Dieu nous les découvre et nous donne
ainsi de ne pas toujours être occupés
de nous-mêmes dans nos lectures de la Bible?
Beaucoup de personnes supposent qu'il y a de la
spiritualité à s'adresser
continuellement cette question: Qu'y a-t-il ici
pour moi? Au lieu de cela, notre désir
devrait être d'entrer dans la
pleine mesure de
bénédiction que Dieu veut nous
donner, et de ne pas nous contenter d'une petite
Tsohar. «Ouvre ta bouche et je la remplirai, a
dit le Seigneur.»
Si je désire voir ma coupe déborder
afin d'être ainsi fortifié pour son
service, je sentirai le besoin d'apprendre tout ce
que Dieu veut me faire connaître de Christ.
Puis-je ne trouver aucun intérêt ni
aucun bonheur à savoir que Christ
non-seulement possédera Son résidu
lorsque paraîtra la gloire, mais qu'Il se
l'associera avant cela afin de partager avec lui
Ses souffrances, comme ce fut le cas de David
lorsqu'il vint à la montagne de Sion?
Et à qui ce roi fit-il partager ses
honneurs, si ce n'est à ceux qui avaient
été ses compagnons durant sa
réjection. Il en est de même de ces
144,000. - Ils ne jouiront pas cependant de la
même gloire céleste que
l'Église des premiers-nés; car c'est
maintenant que les meilleures
bénédictions nous sont
données, ou nous n'en avons aucune.
Les Chrétiens sont placés dès
à présent dans les plus glorieux
privilèges dont il soit possible à
des enfants de Dieu de jouir. Quelles que soient
les prétentions du monde du temps où
nous vivons, Christ en est complètement
rejeté; et le désir de Dieu est que
Christ soit assez mon trésor pour que je
puisse mépriser le monde et le fouler
à mes pieds. La chose difficile c'est de
prendre avec Christ la place de réjection
qu'Il occupe, et de m'y trouver parfaitement
heureux.
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