Il est évident pour
moi que l'ouverture du septième sceau est
suivie d'une pause courte mais solennelle qui
introduit encore une nouvelle
série de jugements divins. «Et
lorsqu'il eut ouvert le septième sceau, il
se fit un silence au ciel, d'environ une
demi-heure. Et je vis les sept anges qui se
tenaient devant Dieu, et il leur fut donné
sept trompettes.»
Les jugements qui nous sont présentés
ici ont un caractère un peu différent
de celui des sceaux. En premier lieu, les sceaux
semblent en général avoir une
étendue plus grande, mais les coups
n'étaient pas aussi rudes.
Il est vrai qu'en Apoc.
VI,
8, le coup
frappé alors
était limité, quant à son
étendue, à la quatrième partie, mais il
n'y avait pas de restriction pareille dans les
autres cas, tandis que dans la plupart des
trompettes, ce n'est, sauf quelques petites
exceptions, que là troisième partie
qui est frappée. Il est donc possible que le
champ qu'embrassent les trompettes ait moins
d'étendue que celui des sceaux, mais on
verra tout à l'heure que les jugements
qu'elles annoncent ont bien plus
d'intensité. En outre, le nom lui-même
indique une différence.
La trompette est l'expression d'un appel de Dieu
éclatant et solennel. C'est Dieu sommant les
homme, à comparaître, car s'ils ont
rejeté sa grâce il faut qu'ils
entendent, lors même qu'ils les oublient, les
rudes avertissements de l'approche de son
jugement.
Les sceaux n'auraient pas pu être aussi
facilement considérés par leur nature
et leur ordre comme des interventions divines,
directes, si Dieu ne nous eût
déclaré d'avance qu'ils
étaient bien cela. En eux-mêmes, ils
étaient les avant-coureurs, et
spécialement les quatre premiers,
d'événements désastreux, mais
non sans précédents. Mais lorsque
nous arrivons aux trompettes, il n'est pas aussi
nécessaire d'annoncer que ce sont des
jugements dispensés d'en haut. Leur
retentissement, ou la sommation qu'elles adressent,
est de toute clarté et du caractère
le plus pressant: impossible aux hommes de s'y
méprendre.Mais nous devons signaler une
autre différence remarquable et d'une nature
plus spirituelle. Dans ces scènes nouvelles
nous n'apercevons plus l'Agneau. Il n'est point
parlé du Seigneur Jésus dans ce
caractère-là, pendant que ces
jugements de destruction ont leur cours.
Cette circonstance suppose et annonce un changement
considérable, et nous avons à
rechercher ce que Dieu veut que nous apprenions par
là. Si parfois le Seigneur Jésus
intervient, c'est sous un autre aspect, et non pas
comme l'Agneau. Ce n'est pas l'Agneau, mais un ange
qui prend l'encensoir d'or. Je ne nie point que
cela est relatif à Christ, mais c'est
à Christ envisagé dans ses rapports
avec les anges, ou au moins sous une forme
angélique.
Il est présenté ici dans une position
plus éloignée que celle dans laquelle
l'ait jamais connu et le connaisse l'Église,
ou le Chrétien comme tel. En Héb.
II, le
Saint-Esprit argumente du fait
que Christ a pris la place de l'homme. «Car
certes il ne prend pas les anges» etc.,
c'est-à-dire qu'il ne se charge pas des
anges; ils n'étaient point l'objet de
l'appel de Dieu, ni de sa rédemption.
Jésus s'est chargé de la semence
d'Abraham, il a pris son affaire en mains, et
à cause de cela, «puisque les enfants
ont part à la chair et au sang, lui aussi
semblablement y a participé.» Il ne
s'est point chargé de la cause des anges. Il
ne soutient pas de relation avec eux sur ce
pied-là.
Cependant il n'y a rien, à ce qu'il me
semble, de contradictoire dans l'idée que
c'est le Seigneur Jésus qui est
présenté dans notre chap.
VIII, comme
l'ange officiant à
l'autel, car Il est véritablement le Chef de
toute chose, le Chef de toute
principauté et de toute
puissance.
Pourquoi donc ne serait-il pas envisagé ici
dans une gloire élevée, dans la
gloire angélique? Le personnage dont il est
question agit comme l'Ange-Sacrificateur. Ce n'est
point incontestablement de cette manière que
Christ s'occupe des saints célestes, et
qu'Il sert pour nous devant Dieu. Mais alors, au
moment où nous sommes arrivés dans la
prophétie, le Seigneur en a
complètement fini avec ses divers
ministères en faveur de ceux qui sont
participants de l'appel céleste, au moins
autant qu'il s'agit de pourvoir à ce
qu'exigent leurs manquements; mais nous apprenons
qu'il s'intéresse à une autre classe
de saints, - à «tous les saints»
naturellement - qui se trouveront sur la terre
après que l'Église aura
été enlevée au
ciel.
Les saints de Dieu nous apparaissent ici dans la
souffrance moins que partout ailleurs. Les
jugements tombent presque exclusivement sur le
monde, sur les hommes dans leurs circonstances et
leurs personnes, et finalement, sur les hommes dans
leur responsabilité quant à leur
relation avec Dieu.
Il semblerait qu'extérieurement, les saints
sont mêlés avec
eux, et cela explique l'absence de l'Agneau; car,
toutes les fois qu'il apparaît comme tel dans
le livre de l'Apocalypse, c'est dans son saint
caractère de souffrance et de
réjection. En conséquence, l'Agneau
est particulièrement présenté
là où il est fait mention de saints
dans la souffrance. Car cette parole-ci demeure
toujours vraie: «Quand il a mis ses propres
brebis dehors, il va devant elles.»
Jamais il ne les place sur un sentier dont il n'ait
pas goûté avant elles la souffrance la
plus amère. Ici, il se retire en quelque
sorte, et on ne le voit que dans une gloire
comparativement éloignée, dans la
gloire
angélique.
Remarquez aussi comme le chapitre est rempli de
symboles, et comme, dès la première
trompette, ils sont d'une espèce
extérieure. Partout domine le
caractère mystérieux.
Ce n'est point l'expression du bon plaisir du coeur
de Dieu en ceux qu'il aime que nous trouvons
là.
Lorsque ceci fait le sujet de ses communications,
Dieu parle face à face pour ainsi dire. Il
est simple et explicite dans son langage. Sans
sortir de ce livre, prenez, par exemple, le chap.
XIV.
Là, il va parler de personnes qui
étaient ou devaient être
exposées à toutes sortes
d'épreuves, à cause de leur
association avec Jésus, et la
première chose que nous voyons sur la
montagne de Sion, c'est l'Agneau. Vient ensuite la
portion des méchants de
la manière la plus distincte. De même
encore au chap.
XII,
«ils l'ont vaincu (le dragon-accusateur)
à cause du sang de l'Agneau et à
cause de la parole de leur témoignage; et
ils n'ont point aimé leur vie, même
jusqu'à la mort.»
Mais ici il s'agit des voies de Dieu avec le monde,
et il n'y est presque pas question des siens comme
vus à part; et comme le monde n'a pas de
titre à faire valoir auprès de Dieu,
quelle que soit sa bonté pour lui, comme le
monde n'a pas de lien avec Lui et n'a que
mépris pour son amour, Dieu ne parle que des
jugements dont il va frapper la terre sous des
formes de plus en plus terribles. Il ne met pas en
avant les personnes
d'une manière aussi distincte que dans
d'autres scènes; et c'est pour cela, je
suppose, que même la personne de Jésus
ne ressort pas avec évidence. Car ici, comme
partout ailleurs, on voit régner dans
l'Écriture la plus étonnante
harmonie, quand une fois on en possède la
clef.
Ce qui nous est présenté d'abord, ce
sont les anges se tenant devant Dieu et qui
prennent leurs trompettes, le septième sceau
étant une sorte de préparation, ou un
signal, pour une nouvelle série et une autre
espèce de jugements. Mais avant qu'elle
commence de se dérouler, nous avons un
ange-sacrificateur. Il se trouve sur la terre des
personnes pour lesquelles Dieu est fidèle,
car ses yeux sont sur les justes
et ses oreilles sont attentives à leurs
prières; mais la face de l'Éternel
est contre ceux qui font le mal.
Et quoiqu'il n'y ait là qu'un rapide
coup-d'oeil sur les saints, Dieu ne veut pas
cependant que nous oubliions que, même en ce
moment, ils sont l'objet de ses soins
miséricordieux.
«Et
un autre ange vint et se tint devant l'autel, ayant
un encensoir d'or; et beaucoup de parfums lui
furent donnés.»
Toutes les fois que l'autel est mentionné
sans autre qualification, il signifie l'autel
d'airain, - le premier moyen de rapprochement, ou
premier point de contact entre Dieu et les hommes
sur la terre. C'est sur lui qu'étaient
brûlés l'holocauste et les autres
sacrifices de bonne odeur; on y prenait aussi le
feu avec lequel on faisait fumer l'encens sur
l'autel du parfum dans le lieu saint. Et de
même que cela résulte des autres
parties de l'Écriture, ou s'accorde avec
elles, c'est aussi en parfait accord avec son
emploi dans l'Apocalypse (ch.
VI,
9; XI,
1; XIV,
18; XVI,
7).
Quand il s'agit de l'autel du parfum, il est
désigné comme «l'autel
d'or» devant le trône, ou devant Dieu
(ch.
VIII,
3; IX,
13). Il est fait
ici allusion aux deux.
S'il était question au commencement du verset
3
du même autel qu'à la fin,
sûrement la description complète en
eût été donnée à
sa première mention plutôt qu'à
la seconde: et il n'y a pas plus de
difficulté à voir le grand autel dans
la vision céleste que nous
avons ici, que n'en
présente la mer ou bassin d'airain dans le chap.
IV;
car, selon le type juif, ils se trouvaient
également dans le parvis.
C'est donc à cet autel qui rattachait le feu
au sacrifice et à l'acceptation de Christ,
que l'ange se tenait avec l'encensoir appartenant
au saint des saints. Les termes eux-mêmes
donnent clairement à entendre que ce
n'était point sa place ordinaire: il vint et
se tint là. Dans les versions usuelles, il
est dit des parfums qu'ils «lui furent
donnés pour offrir avec les
prières» etc. Mais, si nous prenons la
phrase comme elle se présente dans le chap.
XI,
le sens devient plus clair et plus juste.
Là, nous lisons (vers.
3):
«Je donnerai
(puissance)
à mes deux témoins.» Or, c'est
absolument la même forme d'expression que
nous avons ici, et le sens est qu'Il donnerait
puissance aux prières ou les rendrait
efficaces. «Et la fumée des parfums
avec les prières des saints, monta devant
Dieu» etc., (vers.
4).
Quel est l'effet des prières et du parfum?
Tout le monde sent que le Saint-Esprit ne porte pas
à prier pour des choses contraires à
la pensée de Dieu, quoique, lorsqu'une
prière inintelligente est offerte, Dieu
l'écoute dans sa miséricordieuse
patience, sachant bien comment démontrer
à ses enfants la folie de semblables
requêtes. Mais personne ne saurait dire que
le Saint- Esprit ait jamais suggéré
ou appuyé une prière qui
n'était pas en harmonie avec le dessein
de Dieu, Remarquez aussi que le
parfum qui s'élève de la main de
l'ange, accompagne les prières des saints,
et que ces prières sont offertes à
Dieu.
Mais le cinquième verset signale une action
nouvelle. «Et l'ange prit l'encensoir et le
remplit du feu de l'autel.»
Certainement il s'agit ici de l'autel d'airain,
où le feu était toujours
allumé et où on ne brûlait pas
d'encens. Le résultat est, non pas que
l'efficace de l'oeuvre de Christ monte devant Dieu
en bonne odeur de plus en plus grande, (comme nous
voyons que c'est le cas des sacrifices offerts sur
l'autel d'airain dans le Lévitique), mais
qu'ici le feu fut jeté sur la terre et
qu'immédiatement suivirent «des
tonnerres, et des éclairs, et des voix, et
un tremblement de terre.» De sorte que c'est
évidemment une prière d'un
caractère particulier et dont l'effet est
différent de celui de nos
prières.
De plus, le Sacrificateur lui-même est
envisagé sous un aspect tout autre, eu
égard à ce qui a lieu maintenant.
Pour nous, Jésus le Fils de Dieu a
traversé les cieux comme un
Souverain-Sacrificateur qui a été
tenté en toutes choses comme nous, à
part le péché. Il mourut pour nos
péchés, Il peut sympathiser avec nos
infirmités, ayant souffert au plus haut
point, soit par les tentations, soit dans l'oeuvre
de l'expiation. Notre Dieu aussi est sur un
trône de grâce
d'où procèdent la
miséricorde et la grâce pour secourir
au moment opportun, (Héb.
IV.)
D'un autre côté, notre attitude envers
ceux de dehors est du même caractère,
et en conséquence, des supplications, des
prières, des intercessions et des actions de
grâces sont et doivent être faites pour
tous les hommes. Mais ici ce n'est point
miséricorde, mais jugement; car, quoiqu'il y
ait le parfum et les prières des saints,
l'effet immédiat est qu'on voit les symboles
des jugements de Dieu traverser la terre.
Toutes les scènes décrites ici sont
dans une harmonie parfaite. Quoiqu'il y ait un
Sacrificateur, un autel, (les deux autels, à
ce qu'il me semble), les saints, le parfum et
l'encensoir, et que tout se trouve dans l'ordre
convenable, c'est néanmoins en communion
avec Dieu châtiant la terre.
De là, aussi, la position relativement
éloignée que nous avons fait
déjà remarquer. Si le Seigneur
apparaît en quelque mesure, c'est comme un
ange, et non dans sa dignité souveraine,
comme Fils de Dieu consacré pour toujours.
Naturellement il est toujours le Fils de Dieu, mais
il possède en outre d'autres
dignités, et la vision prophétique le
présente ici dans une gloire et sous un
caractère entièrement
différents.
De plus, c'est une induction inintelligente,
qu'elle soit mise en avant par les champions de
l'interprétation historique ou par les
Futuristes, que l'expression «tous les
saints» implique
nécessairement la conclusion que c'est
l'Église de Dieu qui est
désignée là. Cette question
doit être décidée par nos
convictions relativement à la portée
de toute cette partie du livre, et j'ai abondamment
fait voir que, depuis le commencement du chap.
IV,
l'Église est toujours
considérée comme déjà
et entièrement glorifiée dans le
ciel.
En conséquence, l'Église est ici
réellement hors de question, et les saints
dont il s'agit sont tous ceux qui se trouvent sur
la terre postérieurement à elle, et
pour lesquels la délivrance est
préparée. L'ange offre leurs
prières et la réponse est l'effusion
du jugement sur la terre en vue de leur
délivrance. L'explication ordinaire est donc
à côté de la
vérité. Les mots «tous les
saints» désignent naturellement des
personnes qui sont au Seigneur, une
catégorie de convertis, Juifs ou Gentils.
Qu'ils désignent ceux que l'Écriture
appelle Chrétiens
ou l'Église,
c'est une tout autre question que nos
contradicteurs feraient bien
d'étudier.
«Et les sept anges qui avaient les sept
trompettes se préparèrent pour sonner
des trompettes. Et le premier sonna de la
trompette, et il y eut de la grêle et du feu,
mêlés de sang» etc.
La portée générale de tout
ceci est manifeste, et il ne faut pas
s'arrêter à la signification apparente
ou physique des termes. Supposé qu'une
montagne tombât à
la lettre dans la mer
(vers.
8),
changerait-elle jamais l'eau en sang? Rien de
semblable. Le fait est que c'étaient
là des tableaux qui passaient devant les
yeux du prophète. Quant à leur
signification, nous avons à la recueillir de
la teneur générale de la Parole, sous
l'enseignement de l'Esprit, et je présume
que le prophète lui-même avait
à l'apprendre d'autres paroles de
l'Écriture.
St-Jean en effet nous est présenté
ici, non pas comme quelqu'un devant lequel tout
était nu et découvert, et
immédiatement compris, mais plutôt
simplement comme un Voyant. Il n'est pas
nécessairement capable, comme chose toute
naturelle, d'entrer pleinement dans ce qui passe
devant lui, mais il a besoin de faire attention,
d'apprendre, et de digérer
intérieurement.
L'Apocalypse nous place sur le terrain de la
prophétie, et c'est un champ
différent de celui dans lequel le
Saint-Esprit nous révèle les choses
de Christ, comme Esprit de communion. Et ce qui
nous est dit dans tout le livre du prophète
Jean lui-même, prouve qu'il ne se rendait pas
compte toujours ni nécessairement de ce
qu'il contemplait dans l'Esprit. En d'autres
termes, il vit une espèce de panorama et il
enregistra les visions exactement comme elles lui
apparaissaient; et il nous faut faire usage de la
Parole de Dieu par l'Esprit pour savoir ce que les
symboles impliquent. Nous ne devons
pas supposer que
l'événement lui-même sera
simplement la répétition en forme de
ce qui l'avait préfiguré, mais une
réalité répondant à
l'ombre qu'on en a vue d'avance (1).
Ainsi, quand le premier son
a
retenti, il éclate une violente
tempête de grêle et de feu
mêlés de sang - le sang la distinguant
de tous les précédents orages, comme
n'étant pas une tempête naturelle.
Celle-ci annonçait ou introduisait une
explosion furieuse, sanglante et entassant ruines
sur ruines, qui bouleverserait et ravagerait tout
dans sa sphère. «Et la troisième
partie (2)
de la
terre fut
brûlée, et la
troisième partie des arbres fut
brûlée, et toute l'herbe verte fut
brûlée» vers.
7).
Évidemment ceci ne se rapporte pas à
la terre, aux arbres ou à l'herbage pris
dans le sens littéral.
Dans l'Écriture, l'herbe est le symbole
employé pour désigner l'homme dans sa
faiblesse, sa gloire même étant comme
la fleur de l'herbe. La prospérité
humaine serait alors représentée par
l'herbe verte. C'est un jugement de Dieu sur cette
prospérité que nous avons ici: elle
est détruite tout entière, et non pas
seulement en partie, dans quelque proportion que ce
pût être.
Les arbres représentent les hommes d'une
position élevée. C'est un symbole
très commun dans la parole de Dieu pour
désigner ceux qui ont ici-bas de profondes
racines avec un port altier, et exercent une
influence qui s'étend au loin. (Voyez par
exemple, Ezéch.
XXXI,
3; Dan.
IV.,
etc.). Ainsi donc, un coup est frappé sur
une partie déterminée de la
scène des voies morales de Dieu, et tant les
hommes d'humble condition universellement, que ceux
des classes
élevées, dans une large proportion,
en éprouvent les effets ruineux.
Le second coup suppose un grand changement. Il
tombe sur la mer, et ainsi a trait, non pas
à cette portion du monde qui est sous le
régime d'un gouvernement spécial et
fixe, mais à celle qui se trouve, ou se
trouvera alors, dans un état de confusion et
d'anarchie.
Les nations qui sont dans cette condition-là
sont aussi frappées par le jugement.
«Et le second ange sonna de la trompette: et
comme une grande montagne toute en feu fut
jetée dans la mer, et la troisième
partie de la mer devint du sang. Et la
troisième partie des créatures qui
étaient dans la mer et qui avaient vie
mourut, et la troisième partie des navires
périt.»
Si on consulte Jérémie, on verra que
l'explication que je donne de ces choses n'est
point arbitraire, ni le fruit de mon imagination.
Comme il ne s'agit point ici d'un jugement si
ordinaire, Dieu prend soin, je pense, de nous en
donner un autre exemple, et intervient ainsi avec
abondance de lumière et d'instruction
précisément là où
vraisemblablement nous commettrions des erreurs. La
«montagne toute en feu» représente
un système d'autorité, lui-même
sous le jugement de Dieu et qui est pour d'autres
l'occasion du jugement. Nous lisons en Jérém.
LI,
25: «Voici, j'en
veux à toi, montagne qui détruis, dit
l'Éternel, qui
détruis toute la terre; et j'étendrai
ma main sur toi, et je te roulerai en bas du haut
des rochers, et je te réduirai en montagne
d'embrasement, (vers.
angl. montagne
brûlée).»
Ce qui nous est présenté là
répond en quelque mesure à ce que
nous avons ici.
En Jérémie, Babylone devait
être «une montagne
brûlée» précipitée
de sa haute position. Ici la montagne est
présentée comme toute en feu.
Babylone devait être elle-même comme
une montagne consumée ou détruite.
Ici la montagne est un moyen de destruction pour
d'autres, comme il est dit dans le prophète
juif: «Montagne qui détruis, dit
l'Éternel, qui détruis toute la
terre.»
Régulièrement la montagne est le
symbole d'un pouvoir établi et
exalté. Mais ici elle est jetée dans
la mer, parce que, tout en étant l'objet du
jugement elle-même, elle est comme un
instrument de jugement pour d'autres. Le Seigneur
Jésus se sert lui-même d'une partie du
symbole à l'égard d'Israël.
Ayant vu un figuier qui n'avait rien que des
feuilles, il déclara là-dessus que
désormais aucun fruit ne naîtrait plus
de lui à jamais. Il était venu, et
n'y avait pas trouvé de fruit, mais
seulement des feuilles en abondance, et incontinent
le figuier sécha. Or, presque tous ceux qui
ont lu avec soin la parole de Dieu, ont vu dans ce
figuier le symbole d'Israël, placé sous
la responsabilité de porter du fruit pour
Dieu, mais qui a
complètement failli à cela. Le
figuier était la figure de «cette
génération», et c'est en rapport
avec cette pensée que le Seigneur dit
à ses disciples: «Non seulement vous
ferez ce qui..... mais même si vous
dites à cette montagne: Ôte-toi de
là et te jette dans la mer, cela se
fera.»
Et cela fut fait ainsi: car le témoignage
des apôtres ne fut pas plutôt parvenu
à la connaissance d'Israël, et
Israël n'eut pas plutôt
entièrement rejeté ce que le
Saint-Esprit lui faisait annoncer par eux, que le
jugement vint sur lui.
Ce n'est pas seulement que le peuple ne porta pas
de fruit, mais il fut l'objet d'un jugement
positif, et déraciné de la position
qu'il occupait. La montagne fut jetée dans
la mer; la place et la nation d'Israël
disparurent complètement dans la masse des
Gentils.
C'était beaucoup plus que le fait de cesser
simplement de produire du fruit. L'état
politique des Juifs fut brisé et
s'évanouit complètement, absolument
comme il en arriverait d'une montagne qui serait
arrachée de sa base et jetée dans la
mer.
Ici de même une grande puissance qui
paraissait être bien établie, est
ôtée de sa place, et cette puissance
n'est pas tant mise en pièce
elle-même, comme elle devient un moyen de
souffrance pour d'autres. Elle est toute en feu, et
il en résulte la destruction de la
troisième partie des créatures qui
avaient vie dans la mer et des navires
aussi, toute la scène
étant une figure empruntée à
l'effet que produirait un volcan jeté dans
la mer. C'est ainsi que le Seigneur complète
le tableau de destruction, par une grande puissance
en feu elle-même qui tombe sur la masse
confuse des peuples, avec un grand carnage d'hommes
et l'anarchie politique pour résultat. Il se
peut que tout cela ait une signification plus
précise, mais je ne fais que
présenter le peu que je vois dans les
symboles, indépendamment de leur application
à un temps, à un lieu ou à un
peuple
particuliers.
Le troisième jugement dans la série
des trompettes est d'une espèce
différente. «Le troisième ange
sonna de la trompette, et il tomba du ciel une
grande étoile, brûlant comme un
flambeau; et elle tomba sur la troisième
partie des fleuves, et sur les fontaines des eaux.
Et le nom de l'étoile est Absinthe: et la
troisième partie des eaux devint absinthe,
et beaucoup d'hommes moururent par les eaux, parce
qu'elles avaient été rendues
amères.»
Or, une étoile ainsi que nous l'avons vu
dans un chapitre précédent, quoique
dans une connexion différente (chap.
I,
20) est le
symbole de quelqu'un qui
occupe une position d'autorité
subordonnée - quelqu'un qui peut administrer
la lumière à d'autres - assujetti
lui-même à un autre, mais
cependant étant en autorité.
Ici c'est un chef dégradé, un
dignitaire déchu de sa
place d'autorité. Les eaux sont le symbole
des peuples dans un état informe, les
fontaines sont les sources de leur
prospérité, et un fleuve est ce qui
caractérise leur carrière. Tout cela
est gâté dans une certaine proportion
par la chute de cette étoile ou de ce chef
qui rend amer tout ce qu'il touche, et beaucoup
meurent parce que les eaux ont été
rendues amères. Ce jugement-ci ne semble pas
tant d'un caractère politique comme le
précédent; c'est plutôt le
changement en poisons, en instruments de mort, de
tout ce qui devrait être pour l'homme un
moyen de bénédiction et qui concerne
sa vie ordinaire.
Sous la quatrième trompette nous avons
quelque chose de plus élevé.
Auparavant les eaux étaient devenues des
poisons; mais maintenant les autorités les
plus élevées sont atteintes. Ce n'est
pas une étoile qui tombe du ciel, mais la
troisième partie du soleil, et la
troisième partie de la lune, et la
troisième partie des étoiles sont
frappées, «de sorte que la
troisième partie en fut obscurcie et que le
jour ne parut pas pour la troisième partie
de sa durée, et de même pour la
nuit.»
J'entends cela d'un jugement de Dieu sur les
autorités de ce monde dans la sphère
dont il s'agit, sur l'autorité suprême
aussi bien que sur les autorités
inférieures, qui sont toutes, dans une
certaine étendue, éteintes, ou au
moins
éclipsées.
Maintenant surgit une importante
question.
- Quel est le véritable
accomplissement des jugements
désignés par ces trompettes? Il est
évident, toutefois, que la réponse
doit dépendre de la question encore plus
large du temps et de l'état de choses
auxquels s'appliquent en général les
visions prophétiques. Car il ne s'agit pas
ici de détails, mais d'un principe
important, et ce n'est pas moi qui nierai les
conséquences pratiques immenses qui
découlent, d'un côté, d'une
application juste, ou de vues erronées, de
l'autre.
Convaincu que les sept épîtres avaient
une application littérale directe aux
assemblées d'Asie du temps de St-Jean, je ne
puis douter, quant à moi, que les sceaux
préfiguraient le cours de l'empire romain
à partir de cette époque; et qu'ainsi
ils ont eu, selon que les systèmes
historiques ordinaires insistent sur ce point, une
application réelle, qui n'est en aucune
manière sans importance, jusqu'au
renversement du paganisme et à la
suprématie nominale du Christianisme, avec
la conversion d'une multitude d'âmes d'entre
les Juifs, mais bien plus encore d'entre les
Gentils, dans cette sphère et à cette
époque, comme résultat naturel.
Conformément à cette idée, les
premières trompettes me semblent se
rapporter presque nécessairement: d'abord,
aux invasions des Goths sous Alaric, Radagaise,
etc.; secondement,aux ravages de Genséric et
de ses Vandales; troisièmement, au
«fléau de Dieu» comme le Hun
Attila aimait à s'appeler
lui-même; et en quatrième lieu,
à l'ère mémorable
signalée par l'extinction de l'empire romain
en Occident.
Mais tout en reconnaissant pleinement que dans ces
limites le champ des visions embrasse ces
événements, il est manifeste pour moi
que les sept épîtres portent
l'empreinte de la portée la plus
étendue, et comprennent, comme cela
résulte des preuves internes les plus
fortes, les phases diverses par lesquelles la
maison de Dieu passerait dans toute la durée
de son existence ici-bas, jusqu'au moment où
le Seigneur prend à lui dans le ciel les
fidèles, les gardant de l'heure de la
tentation qui attend ceux dont le coeur est aux
choses de la terre, et vomissant de sa bouche la
masse de la chrétienté satisfaite
d'elle-même.
En harmonie avec cette manière de
considérer les églises dans leur
existence continue et successive qui, sous une
forme ou sous une autre, s'est recommandée
d'elle-même dans les âges divers
à de pieux et intelligents investigateurs
des Écritures, l'interprétation la
plus simple des chap. IV
et V
est
celle qui les considère comme supposant que
l'église des premiers-nés a
été enlevée et
glorifiée, et qui fait commencer
postérieurement à cet
événement le grand accomplissement
des chap.
VI
et suivants.
Il est facile à un esprit ingénieux
de soulever des difficultés et d'opposer une
ligne formidable d'objections: il n'est aucune
partie de l'Écriture, aucune
des vérités
qu'elle révèle, qui ne soit
exposée à des attaques parfaitement
semblables. Mais personne ne saurait nier que si on
s'en tient seulement au texte sacré
lui-même, c'est la manière la plus
naturelle de prendre les chap. IV,
V;
ni que,
dans la théorie ordinaire, ces passages ne
s'adaptent pas exactement aux circonstances
d'alors, soit que nous considérions comme un
tout la scène qui y est décrite, soit
que nous nous arrêtions aux personnages
particuliers qui y figurent. Leur rencontre ici,
dans l'interprétation ordinaire, constitue
une difficulté énorme,
inexpliquée, et peut-être,
pouvons-nous ajouter, inexplicable; tandis qu'avec
l'enlèvement des saints, alors fait
accompli, comme clef, ils sont une magnifique et
indispensable préface à tout ce qui
suit.
Il y a plus. Le chap.
VI
et ceux qui suivent donnent lieu à la
question fondamentale, s'il se trouve encore des
églises ou des chrétiens, dans le
sens propre des mots, impliqués dans les
scènes terrestres qu'ils décrivent,
lorsqu'elles sont en voie de recevoir leur plein
accomplissement et non pas simplement un
commencement de réalisation. Pourquoi ceux
qui écrivent sur la prophétie se
prévaudraient-ils de l'affirmative sans rien
alléguer qui ressemble raisonnablement
à une preuve en sa faveur? Pourquoi ne pas
la prouver s'ils le peuvent? Plus ce
point-là peut être indispensable
à la défense du système en
vogue, et moins les personnes
sans préventions peuvent trouver
satisfaisant que ses avocats gardent un silence si
absolu, non certes s'il s'agit de
réitérer leur allégation ou de
raisonner d'après elle, mais s'il s'agit de
la démontrer.
Qui pourrait prétendre que c'est une
proposition évidente par elle-même?
Qui ignore qu'il y a bon nombre de chrétiens
occupés de l'étude intelligente de la
parole prophétique, qui croient que ce n'est
pas l'Église, mais un résidu Juif
pieux avec des Gentils convertis mais distincts,
que les luttes du dernier jour concernent
directement?
N'est-ce pas un sujet digne d'être
discuté? La prophétie renferme-t-elle
une question plus vitale, plus vaste?
Ce ne serait pas charitable d'attribuer ce
singulier silence à un sentiment de
mépris pour leurs frères, et ce ne
serait pas bien non plus de l'interpréter
comme un aveu tacite de l'impossibilité
où se trouvent ceux qui le tiennent de
donner un semblant de preuves tirées de
l'Écriture à l'appui de leur
sentiment. Nous nions que ces prophéties,
quelque profitables qu'elles soient pour nous,
concernent pleinement, bien moins encore
exclusivement, l'Église.
Si quelqu'un prétend que c'est à
l'Église qu'elles se rapportent, c'est
à lui qu'il incombe de prouver. Mais on ne
prouve pas; on prend simplement la chose pour
convenue. Ne vaudrait-il pas mieux que les
défenseurs de ce système
réunissent et présentassent avec
autant de force que possible toutes les preuves qui
frappent leur propre esprit?
Nous en appelons aux portions
mêmes de l'Écriture qui fournissent le
sujet du débat, comme démontrant avec
clarté: quelques-unes, que le corps
chrétien se trouve dans le ciel dans un
état glorifié avant qu'aient lieu les
événements judiciaires terrestres;
les autres, que les Juifs et les Gentils, distincts
les uns des autres, et non pas réunis en un
seul corps, comme l'Église, se voient
à partir de là sur la terre, et sont
réellement ceux que la prophétie a en
vue dans la crise de la fin.
Si nous avons raison, une grande partie des
différences entre ceux qui étudient
le sujet seraient décidées sans plus
de contestation. Pourquoi donc perdre son temps
dans les champs arides des champions aux tendances
allemandes de l'école historique, ou des
fauteurs romanistes de l'école futuriste?
Pourquoi ne pas se saisir de la
démonstration faite par des chrétiens
qui, par la bonté de Dieu, sont pour le
moins aussi éloignés de Babylone que
peuvent prétendre l'être les plus
zélés protestants?
Si c'est là, comme j'en suis certain, la
vraie et satisfaisante interprétation, rien
ne nous oblige à faire entrer le
passé, bon gré malgré, dans le
cadre d'un accomplissement forcé, et nous
n'avons pas non plus à donner une
explication arbitraire des fréquents et
manifestes indices de l'avenir. Toutes les
exigences légitimes sont satisfaites par
l'admission d'une ressemblance
générale n'ayant rien de forcé
entre les visions et l'histoire du passé, ressemblance
qui suffit
pour
montrer positivement le doigt de Dieu, mais qui,
loin d'épuiser la portée de la
prédiction, laisse place plutôt
à ce qu'elle reçoive une application
finale et plus directe, lorsque les saints, corps
et âme, seront dans le
ciel.
«Et je vis et j'entendis un aigle qui volait
par le milieu du ciel et qui disait à haute
voix: malheur! malheur! malheur! à ceux qui
habitent sur la terre, à cause des autres
voix de la trompette des trois anges qui vont
sonner de la trompette (vers.
13).»
C'est un aigle,
je
crois, que Jean vit ici, un ange
en Apoc.
XIV,
6, auquel
notre verset peut avoir
été assimilé, si les deux
termes n'ont pas été confondus
simplement par négligence. La fuite de
l'aigle par le milieu du ciel était le
sombre et très convenable avant-coureur des
malheurs qui approchaient. Le fait qu'il prononce
des paroles à haute voix ne renferme pas non
plus de difficulté réelle, car
l'autel lui-même est, dans le vrai texte,
présenté comme parlant au chap.
XVI,
vers. 7.
Les quatre premières trompettes ont
introduit les jugements préliminaires. Ils
sont tombés, dans une certaine
étendue, sur la prospérité de
l'homme dans les hautes et dans les humbles
conditions - d'abord dans la sphère d'un
système de gouvernement
régulièrement établi, et
ensuite dans celle que caractérise
un état de confusion;
puis le coup a frappé sur les sources des
jouissances humaines qui ont été
changées en amertume et en moyens de
destruction; et enfin tout le système
gouvernemental, l'autorité souveraine comme
l'autorité subordonnée, subit une
éclipse considérable.
En tout cela les hommes étaient donc
jugés dans leurs circonstances, plutôt
que visités dans leurs personnes
mêmes. Mais il nous est aussi annoncé
une dernière série de
châtiments d'une nature plus profonde encore,
et distinguée de la manière la plus
nette de celle qui précède:
«Malheur, malheur, malheur à ceux qui
habitent sur la terre,» etc.
Ceux qui n'étaient pas scellés du
sceau de Dieu n'échappent pas à la
première, la troisième partie des
hommes est tuée sous la seconde, et avec la
dernière nous arrivons d'une manière
générale, à la fin de
tout.
Il est possible qu'une idée de lieu se
rattache au sens de l'expression «Ceux qui
habitent sur la terre,»
particulièrement durant la grande crise
finale. Mais il me semble résulter de
l'examen des divers cas où elle se rencontre
que, dans la pensée du Saint-Esprit, elle a
principalement une portée éminemment
morale.
Deux fois déjà avant celle-ci nous
l'avons vue dans l'Apocalypse; et à mesure
que nous approchons de la fin sa signification
acquiert une gravité nouvelle.
D'abord, elle se trouve dans l'épître
à l'ange de l'église de Philadelphie,
où le Seigneur promet à ceux qui
gardent la parole de sa patience
de les garder de l'heure de la tentation qui va
arriver sur tout le monde habitable pour
éprouver ceux qui habitent sur la terre,
(Apoc.
III,
10).
La raison pour laquelle, à mon avis, les
hommes qui ont leurs pensées aux choses de
la terre sont présentés là
d'une manière si distincte, c'est que
l'état de l'église en question
suppose qu'on a saisi le Christ dans une mesure
extraordinaire et d'une manière
céleste, tant pour ce qui est de jouir
présentement de Lui, que pour l'attente de
son retour, De là, le contraste que
faisaient ceux dont le coeur était aux
choses d'ici-bas. Ils mangeront le fruit amer de
leur choix quand sera venue la grande tribulation;
comme ceux dont les affections sont fixées
sur les choses célestes seront alors de
fait, là où ils habitent maintenant
en esprit.
Puis, sous le cinquième sceau (Apoc.
VI,
10), les
âmes des premiers martyrs
de la période apocalyptique sont
représentées comme appelant le
Maître Souverain à juger et à
venger leur sang «de ceux qui habitent sur la
terre.»
Ces personnes-là auront éclaté
alors en persécutions impitoyables,
meurtrières, contre les témoins que
Dieu aura sur la terre pendant
l'accomplissement des sceaux; et maintenant, sous
les trompettes de malheur, elles sont l'objet
spécial de ces jugements terribles. Nous
ajournons d'autres détails jusqu'à ce
que nous en venions aux chapitres qui en traitent
plus particulièrement.
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