Des deux chapitres précédents
ressortent avec clarté des enseignements que
notre devoir, je n'en doute pas. est de
retenir:
1° Dieu est assis sur le trône
d'où sortent des éclairs , des voix
et des tonnerres;
2° toutes choses sont mises entre les mains de
l'Agneau qui les déroule successivement;
3° nous y voyons la parfaite
sécurité et les occupations
bénies des saints célestes, alors
retirés de la scène d'épreuve,
et cela longtemps avant le jour du Seigneur, dans
lequel leur bénédiction sera
pleinement manifestée au monde.
Du moment que l'âme et le corps, ou tous les
deux (l'âme à présent,
l'âme et le corps, réunis, à la
venue de Christ) quittent ce monde, il y a, je
crois, pour les saints jouissance immédiate
du Seigneur.
Est-elle scripturaire la pensée que nous
trouvons exprimée dans une hymne que nous
chantons quelques fois et qui
parle «de prendre l'essor vers des mondes
inconnus»?
L'Écriture insinue-t-elle jamais
l'idée d'une âme partant pour un
voyage de découvertes? La
vérité n'est-elle pas, au contraire,
qu'elle entre paisiblement et immédiatement
en la présence du Seigneur: Quand Dieu
permet que le ciel s'ouvre un instant aux regards
d'hommes qui sont sur la terre (comme, par exemple,
à la naissance et à la
transfiguration du Seigneur, et dans les cas
d'Etienne, de Paul, etc.) il semble qu'il n'y a pas
une si grande distance entre-eux. Ce n'est pas,
bien entendu, une question, simplement d'espace
physique; mais c'est l'action de la puissance
divine qui tout d'un coup transporte une personne
de son état actuel d'existence, dans la
présence ravissante du Seigneur. Ainsi,
quand Il parlait lui-même au pauvre larron
mourant, Il disait: «.Aujourd'hui tu
seras avec moi en paradis» - ce jour-là
même. A mon avis, il n'existe rien qui
réponde à ce voyage poétique
à travers des mondes inconnus.
Mais tandis qu'il est parfaitement vrai que, en cas
de mort, l'âme est admise incontinent en la
présence du Seigneur, tandis qu'il est
également vrai que «en un instant, en
un clin-d'oeil», les saints seront
enlevés à la venue de Christ,
cependant nous ne devons pas perdre de vue que leur
manifestation sera une chose différente; il
n'y a pas de passages qui marquent, plus clairement
que celui-ci, l'intervalle considérable qui
s'écoulera entre leur rassemblement
auprès du Seigneur et leur manifestation
au monde.
Ces chapitres de l'Apocalypse mettent ce point hors
de contestation. Dieu a un dessein très
important à accomplir durant l'intervalle;
Il faut qu'il mette la terre en état de
recevoir le Seigneur Jésus, et va
l'investir, Lui, le grand Héritier, de
l'héritage qui lui appartient. Mais de plus,
Il veut amener avec Lui, les
cohéritiers.
En conséquence, cet intervalle est rempli
par les préparatifs que nécessitent
ces divers desseins. Pour les accomplir, des
jugements doivent tomber sur la malice du monde;
mais parallèlement à ces jugements,
nous avons des actes signalés de la
miséricorde de Dieu.
Quand viendra la grande et terrible journée
du Seigneur, il n'y aura plus lieu à
l'exercice de la miséricorde: «la porte
est fermée». Mais pendant tout ce temps
intermédiaire, la miséricorde aura
son cours, excepté pour ceux qui auront
rejeté l'évangile après l'a
voir entendu.
Je ne vois pas qu'il y ait le moindre lieu de
penser qu'il y ait espoir de miséricorde
pour les moqueurs. Il y aura un intervalle de
quelques années pendant lequel Dieu agira en
jugement et en grâce - les jugements
augmentant de sévérité sur ces
pays privilégiés où
l'évangile aura été
prêché; mais je doute qu'il y ait rien
de pareil à la grâce qui a cours
aujourd'hui. C'est l'inverse hélas! qui aura
lieu.
Dieu livrera à un aveugle endurcissement
ceux qui maintenant refusent sa miséricorde;
Il se retirera, pour ainsi dire, de ces pays
là pour accomplir ailleurs son oeuvre de
salut; et, de ceux qui auront parlé si
complaisamment des lumières qu'ils ont en
partage, Dieu se tournera alors,
si je comprends bien la prophétie, vers ceux
qui maintenant sont si éloignés de
l'évangile.
Mais c'est une chose bien solennelle de penser que
là où se trouve le plus, à
présent, la lumière du christianisme,
régneront les plus épaisses
ténèbres de l'apostasie.
L'enseignement de l'Écriture c'est, que ce
qui est actuellement la scène sur laquelle
s'exerce la miséricorde de Dieu, où
Il est maintenant à l'oeuvre, et où
sa parole a le plus libre cours, est destiné
à retomber dans la plus effroyable et la
plus funeste idolâtrie - dans l'union de
l'incrédulité avec cette
idolâtrie, - enfin dans
l'anti-christianisme.
On peut penser qu'une pareille idée n'est
que le sombre rêve d'un cerveau malade: mais
cela vient de ce que les hommes
préfèrent croire leurs propres
pensées et leurs propres fantaisies, et ne
prennent pas la peine de sonder la parole de Dieu
pour voir ce qu'elle renferme, si même ils
n'en font pas le sujet de leurs railleries.
Croira-t-on que les hommes s'enorgueillissent de
leur ignorance touchant une grande partie de
l'Écriture? Concevra-t-on que l'on tienne
pour axiome que la prophétie ne fut pas
donnée afin de nous montrer les choses qui
vont arriver, mais seulement pour prouver, quand
les événements sont passés,
que Dieu les avait préconnus? Mais le
chrétien n'a pas besoin de cela.
La prophétie est donnée afin que le
croyant sache comment Dieu nous dévoile ses
secrets à l'égard de ce qu'Il est sur
le point d'accomplir ici-bas. Nous avons la Parole
et l'Esprit pour donner l'intelligence. Mais si
les chrétiens n'ont pas
foi en la parole prophétique, elle ne
saurait leur profiter; car, de même que
toutes les autres parties de l'Écriture,
celle-ci doit être mêlée avec la
foi dans ceux qui l'entendent.
Une chose importante, que tout implique dans ce que nous avons lu,
c'est donc l'enlèvement des saints
célestes de dessus la terre. Dans les chap
IV, V,
et par tout le corps du livre, on
ne les y trouve plus. Ils sont glorifiés
dans le ciel, et pourtant ce n'est qu'au chap.
XIX qu'ils sont
manifestés, lorsqu'ils sortent du ciel.
De l'un à l'autre de ces points nous avons
évidemment une longue série
d'événements. Nous avons sept sceaux,
sept trompettes, sept coupes, avec divers
épisodes de haut intérêt et de
grande importance.
Les jugements de ces trois séries ne sont
pas exécutés par le Seigneur en
personne. Il est manifeste qu'ils doivent avoir
lieu après que le Seigneur sera venu
recevoir son Église, mais avant qu'Il
exécute personnellement le grand jugement du chap.
XIX. Car, il va de soi que,
avant que les saints soient pris auprès du
Seigneur et qu'ils puissent ainsi venir avec
lui,
il faut qu'Il soit venu pour
eux.
De quelle manière les vingt-quatre anciens
étaient-ils parvenus au ciel? On dira
peut-être qu'ils avaient pu y être
individuellement introduits par la mort,
c'est-à-dire, que leurs âmes y
pouvaient être. Mais l'Écriture ne
nous présente jamais les âmes des
saints comme assises sur des trônes et ayant
des couronnes sur la tête; et les âmes
des saints ne forment pas non plus l'ensemble des
chefs de la sacrificature
céleste, tel que nous le montrent les
vingt-quatre anciens en allusion aux vingt-quatre
ordres de la sacrificature établis parle roi
David.
Christ est alors sur le point de prendre sa
position de roi; et de même qu'avant
l'établissement du royaume de Salomon, David
avait divisé la sacrificature en
vingt-quatre classes, de même avant que le
vrai Salomon, le Seigneur Jésus, paraisse
dans toute sa gloire, nous avons de nouveau
l'ensemble antitypique de ces classes. La
céleste sacrificature se montre au
complet.
On pourrait demander pourquoi l'on voit seulement
les chefs, et non le corps de la sacrificature? Il
semble probable, mais c'est une pensée que
je me borne à indiquer, que ceux qui seront
enlevés quand le Seigneur viendra,
constitueront les
chefs de la sacrificature, et que ceux qui
souffrent ensuite et les rejoignent pourront bien
en être le corps subordonné.
Vingt-quatre est nécessairement le nombre
complet des classes, c'est-à-dire, des
chefs. Or, les âmes
dans le ciel ne sauraient jamais présenter
cela d'une façon complète; car
jusqu'à ce que Christ vienne, il restera
toujours sur la terre une partie de l'Église
(I
Thess. IV). Je conçois donc
que par le nombre complet de sacrificateurs, -
vingt-quatre - environnant le trône - Dieu a
pour but de montrer qu'il ne s'agit pas de cette
portion qui se compose des âmes du paradis,
car elle exige l'addition de nous qui sommes
vivants et demeurons, afin de compléter
l'Église des premiers-nés ou la somme
entière des saints ressuscités et
transmués. Les saints célestes, avant
ce temps-là, sont
nécessairement
enlevés.
Comment et quand ceci a-t-il en lieu? Il n'y a pas
de difficulté réelle à cela,
parce qu'il est impossible qu'ils soient
enlevés comme un corps complet et
changé, jusqu'à ce que le Seigneur
Jésus vienne lui-même, ainsi qu'Il a
dit: «Si je m en vais et que je vous
prépare une place, je reviendrai,
et je vous prendrai auprès de moi». Et
évidemment ce n'est pas là envoyer
ses anges pour eux. Nous trouvons les anges
envoyés pour assembler les Juifs
élus, en Israël, des quatre bouts du
ciel
(Matt,
XXIV); mais pour rassembler
son Église Il vient Lui-même, et ceci
s'accorde avec ce que nous avons dit ailleurs. Il
est dit que les saints de Thessalonique attendaient
des cieux le Fils de Dieu
(1
Thess. I); et par rapport à
ceux qui avaient délogé, ils ne
devaient pas être attristés comme ceux
qui n'ont point d'espérance. Car le Seigneur
lui-même - non pas seulement par
l'intervention des anges ou de la providence, mais
le Seigneur Lui-même, - descendrait du ciel
avec un cri de commandement, avec la voix de
l'archange, et avec la trompette de Dieu. Il se
pourrait qu'il y eût des anges, mais pas un
mot n'est dit ici à leur sujet.
Quand le Seigneur sera révélé
exécutant la vengeance, il y aura des anges;
mais ici, à la descente du Seigneur
Lui-même, «les morts en Christ
ressusciteront premièrement»,
formant une portion des saints
célestes; puis, «nous les vivants qui
demeurons» serons ravis ensemble avec eux.
C'est là et en ce moment, ce me semble, que
nous trouvons les vingt-quatre anciens formant
évidemment l'ensemble des
chefs de la sacrificature. Ces corps des saints,
qui sont dans le tombeau, sont ressuscités
premièrement, puis les saints survivants
sont changés par la présence du
Seigneur. Il n'y a pas le plus petit intervalle
d'un moment entre ces deux importants effets de la
voix du Fils de Dieu, et ainsi nous serons ravis
ensemble pour être toujours avec le
Seigneur.
Cet événement solennel et béni
doit donc avoir lieu entre le chap.
III. et le chap.
IV de ce livre. Il n'est pas
décrit, bien que sans doute il y soit fait
allusion, parce que le but de l'Apocalypse n'est
pas de présenter la venue du Seigneur en
grâce. Les visions prophétiques de
l'Apocalypse passent entièrement sous
silence la venue du Seigneur à la rencontre
des saints célestes; mais elles
décrivent pleinement au chapitre
XXI, sa venue avec
eux.
Cette dernière est celle qui est
appelée ailleurs l'apparition ou le jour du
Seigneur, quand Il punira d'une perdition
éternelle de devant sa présence et de
devant la gloire de sa force.
Pendant tout cet intervalle les saints
célestes sont avec le Seigneur en haut; tous
les membres de l'Église sont là, et
dans leurs corps de gloire.
La première fois qu'il en est fait mention,
c'est dans le quatrième
chapitre, ou nous
trouvons, non des anges, mais des rachetés,
des personnes dont les vêtements mêmes,
les trônes, les couronnes d'or, sont en
rapport avec la rédemption - des personnes
qui exercent évidemment leur sacrificature
devant Dieu au chap.
V. Ce sont les anciens.
Comment sont-ils arrivés
là? Il faut que le Seigneur soit venu et les
ait réunis à Lui en l'air, et ait
ainsi accompli sa promesse à leur
égard:» Il y a plusieurs demeures dans
la maison de mon Père» etc; «je
reviendrai» et je vous prendrai auprès
de moi, afin que là où je suis, moi,
vous, vous y soyez aussi.»
Ainsi maintenant, dans cette scène
à venir, après avoir
préparé le lieu , Il est venu pour
eux et les a emmenés dans la maison du
Père. Mais c'est une chose remarquable comme
montrant le caractère du livre, que, bien
que nous les voyions dans la présence de
Dieu , elle n'est pas appelée la maison du
Père. Au contraire, c'est un trône que
l'on voit; et c'est aussi pour cela que lorsque
Celui qui est assis dessus est nommé, ce
n'est point comme le Père, mais comme le
Seigneur Tout-Puissant. Lorsque nous parlons de
Dieu comme du «Père», c'est pour
exprimer la relation d'affection la plus intime
dans laquelle Dieu nous ait introduits; et quand il
nous est parlé de Dieu comme du
«Seigneur Dieu Tout-puissant», c'est en
connexion avec le déploiement du pouvoir et
du gouvernement divins. «Dieu», comme
tel, est le nom le plus général et le
plus abstrait, et n'implique aucune relation avec
d'autres êtres. Mais être appelé
«Père», implique
nécessairement la plus étroite
relation d'amour, qu'il s'agisse, dans le sens
éternel «et le plus élevé
du mot, de Jésus comme Fils du
Père», ou qu'il soit question, dans un
sens secondaire, de ceux qu'Il a adoptés
pour fils et aimés du même amour.
(Jean
XVII et I
Jean III).
Gen. I.
a pour sujet la
création , et il y est parlé de Dieu
comme de Celui de qui tout procède. Dans le
chapitre suivant, Il est appelé
«l'Éternel (ou Jéhova)
Dieu», parce que, là, Il entre en
relation avec ses créatures, et Adam est
placé dans une position de
responsabilité vis-à-vis de Dieu
comme Éternel Dieu, c'est-à-dire le
Dieu de la création, avec lequel il soutient
à ce titre une relation morale. Combien est
parfaite chaque parole de Dieu! Les
incrédules, au lieu de voir la perfection de
la parole de Dieu, n'ont fait que raisonner
d'après leur propre ignorance et leur propre
incapacité, et se sont efforcés de
prouver que ces chapitres devaient avoir
été écrits par deux personnes
différentes, à cause des titres
divers donnés à Dieu. Mais bien loin
que ces distinctions soient le fait des erreurs des
hommes, c'est la sagesse de Dieu que nous
découvrons en elle.
Quand il s'agit de la relation d'autorité et
que l'homme est mis sous l'épreuve de
l'obéissance, l'expression
«Éternel Dieu» est
employée; mais quand, dans le
Nouveau-Testament, Il entre en relation avec des
fils, c'est celle de «Père». Il
n'a pas pleinement manifesté le nom de
Père jusqu'à ce que vînt le
Fils, qui, pour ainsi dire, a ouvert le courant par
lequel a pu s'épancher toute la grâce
de Dieu. Mais dans l'intervalle qui a
séparé l'épreuve de la
créature en Éden de l'accomplissement
de la rédemption, Dieu s'est fait
connaître d'abord sous le nom de
Tout-Puissant, puis sous celui de
Jéhova.
Abraham fut appelé à quitter son pays
et sa parenté, à être
pèlerin, n'ayant que Dieu
sur qui il pût compter; aussi en parfaite
harmonie avec cette position qu'il lui faisait
prendre, Dieu se révèle-t-il à
lui comme le Tout-Puissant
(Gen.
XVII. 1). Plus tard Il se
manifeste à Israël sous son nom de
Jéhova. ,Ce sont toujours ces noms là
que le Seigneur prend ici et non celui de
Père, ou du moins pas celui de «notre
Père»
Tout comme la scène ne présente pas
la maison du Père, mais le trône, le
titre que Dieu revêt n'est pas celui de
Père. Le centre de cette scène
céleste est le trône de Dieu, et il
n'est pas fait allusion aux saints comme jouissant
de demeures avec le Fils dans la maison du
Père, mais ils sont vus sur des
trônes. Dieu ne rassemble plus
l'Église sur la terre; l'Église s'en
est allée. Quand l'Église
était l'objet des soins de Dieu sur la terre
les saints l'appelaient, même ici-bas, leur
Père; mais quand.il va exécuter le
jugement sur la terre, elle, déjà
enlevée et dans le ciel, comprend cela et
s'adresse à lui en conséquence.
Il faut donc que la venue du Seigneur pour recevoir
l'Église, ait eu lieu avant les faits qui
répondent à la vision des
vingt-quatre anciens sur des trônes. Il peut
paraître difficile à quelques
personnes de croire que la prophétie
passerait sous silence un événement
de celle importance. Mais on oublie que, en quelque
lieu ou à quelque époque qu'on le
place, l'Apocalypse garde toujours un silence
absolu sur le fait de l'enlèvement des
saints. La seule question est de savoir si,
conformément à notre meilleure
intelligence de l'Écriture, il doit
être sous-entendu ici. A
mon avis, il faut le placer à un moment
antérieur à celui où nous
trouvons les saints célestes formant en haut
un corps complet, ce qui arrive au chap.
IV. Le Seigneur sera venu
alors, aura reçu les saints
glorifiés, et leur aura donné leur
place dans la présence de Dieu, avant
qu'aucun des jugements ne tombe sur le monde.
Sa justice est sur le point de frapper de terribles
coups, mais les saints demeurent à l'abri de
toute atteinte. Les sceaux, les coupes, les
trompettes, n'ont rien d'effrayant poux eux; ils ne
provoquent pas l'épouvante, mais seulement
l'adoration. Bien plus, ces ressuscités
seront même occupés de leurs
frères qui se trouveront encore au milieu de
l'épreuve; car nous aurons des frères
après que sera finie l'oeuvre actuelle de
Dieu pour la formation de l'Église, des
frères qui souffriront sur la terre
après que nous nous en serons
allés.
De plus, lorsque le Roi viendra s'asseoir sur le
trône de sa gloire, et que toutes les nations
de la terre seront assemblées devant Lui, il
y aura des hommes pieux qu'Il appellera «Mes
frères»; et les Gentils alors en vie,
ou les nations, seront alors traités selon
la manière dont ils en auront agi envers ces
messagers du Roi.
Les brebis auront montré qu'elles croyaient
au Roi, en ce qu'elles auront reçu ses
serviteurs.
La conduite des boucs aura prouvé le
contraire. Lorsque tous les avertissements
préliminaires donnés à ceux
qui sont sur la terre seront épuisés,
lorsque tous les jugements qui procèdent du
trône en se succédant avec
rapidité, auront été
démontrés inutiles, et que les coeurs
rebelles des hommes n'auront
fait que s'élever plus haut contre Dieu, le
Seigneur dira en quelque sorte: «Je ne veux
plus leur envoyer de châtiments, je ne veux
pas attendre plus longtemps une repentance qui est
refusée; mais je viendrai moi-même et
les balaierai du balai de la destruction.»
En conséquence, nous trouvons cela dans le chap.
XIX. Et l'intervalle entre les chap.IV
et V
et le chap.
XIX est rempli par de
nouvelles dispensations de Dieu en jugement de sa
providence, par de nouvelles manifestations de
miséricorde envers les Juifs et envers les
Gentils, et par de rapides coups-d'oeil
jetés sur les saints célestes qui
sont eu la présence de Dieu. Sans nul doute,
les âmes des saints qui meurent dans
l'intervalle vont à Dieu; mais quelle que
soit la bénédiction qui leur est
réservée
(Apoc.
XIV. 13), les saints qui sont
déjà changés demeurent dans
cette présence pendant toute la durée
de la période.
Les saints célestes, comprenant ceux qui
sont de vrais chrétiens aujourd'hui, ceux
qui l'ont été auparavant, et les
saints de l'Ancien Testament, peuvent être
enlevés à tout moment pour être
avec le Seigneur. Je ne connais pas
d'autorité scripturaire qui donne droit
à un croyant de dire: Il ne viendra pas
demain. Personne ne peut dire en s'appuyant sur une
parole de Dieu: «Il y a encore quelque chose
à faire auparavant - un délai est
encore nécessaire». Sans doute, il est possible
qu'un temps plus ou moins long s'écoule;
mais l'Écriture ne place jamais le
délai entre nous et la
venue de Christ: elle le met
seulement en avant de son jour. Tel qu'un serviteur
ayant sa main sur la porte, et se tenant en quelque
sorte sur le qui-vive dans l'attente de
l'arrivée de son Maître, de
façon à être prêt
à Lui ouvrir immédiatement quand il
vient, tel doit être dans sa
véritable attitude, maintenant l'enfant de
Dieu.
C'est ainsi que notre Seigneur
s'exprime Lui-même. Il veut que tout
soit en règle , que nous soyons
réellement prêts à tout moment.
Non pas que nous soyons capables le moins du monde
de nous préparer; Béni soit Dieu, qui
nous a rendus agréables par la grâce
de Christ; mais il peut y avoir, dans nos voies et
dans notre marche, dans ce que nous faisons, des
choses qui ne supporteront pas la lumière de
sa présence. Quoi que nous fassions, nous
devons chercher à ne rien entreprendre de
nature à nous rendre pénible la
pensée du retour du Seigneur.
Nous devons nous garder de spéculations et
de plans qui supposent que nous avons encore bien
du temps devant nous. Le Seigneur désire que
nous soyons comme des voyageurs qui traversent une
terre étrangère et qui en même
temps sortent à la rencontre de Celui qui
vient promptement pour nous.
Il se peut que le Seigneur tarde un peu plus que
nous ne pensons; mais toutefois il vient, et il
vient à une heure à laquelle les
hommes ne pensent pas. Sa venue agira d'une
manière immédiate sur tous les saints
célestes: résurrection des morts,
changement des vivants, et enlèvement des
uns et des autres auprès de Lui-même
en haut.
Puis, suivent les scènes
de Apoc. IV et. V. qui nous
laissent voir l'intérêt que prennent
les saints glorifiés aux justes qui
souffrent sur la terre, après que les
premiers s'en sont allés au ciel. Ces
scènes ne sauraient recevoir de pleine
application, ni pendant qu'une partie seulement de
l'Église est en haut et dans l'état
de séparation du corps, ni quand le
règne millénial sera arrivé.
Elles supposent un intervalle entre ces deux
choses, après que le Seigneur sera venu et
aura changé les saints en sa ressemblance de
ressuscité, et avant qu'ils l'accompagnent
du ciel afin de juger et de régner
(1).
Nous en venons au cours terrestre des «choses
qui doivent arriver après celles-ci».
Les sceaux ne sont pas des jugements
exécutés par le
Seigneur, mais des jugements
d'une nature providentielle.
Quelques-uns ont pensé que le premier sceau
s'appliquait à Christ, à cause du
cheval blanc. On voit sur le champ combien serait
étrange une telle représentation du
Seigneur, surtout comme c'est Lui qui, en tant que
l'Agneau, ouvre successivement les sceaux, et qui,
lorsqu'il est clairement fait allusion à Sa
personne dans le contenu du sixième sceau,
conserve encore le nom d'Agneau! Et combien plus
étrange encore l'idée qu'Il entrerait
actuellement dans une voie de conquête, au
temps même où, si vous le prenez dans
le sens historique, toute l'Asie se
détournait de Paul, où
Timothée avait devant, lui la triste et
sûre perspective des hommes méchants
et des imposteurs allant en empirant, où
Jean lui-même avait écrit ou
était près d'écrire:
«jeunes enfants, c'est la dernière
heure; et comme vous avez entendu que l'antichrist
vient, maintenant aussi il y a plusieurs
antichrists , par quoi nous connaissons que c'est
la dernière heure.» Néanmoins,
la plupart des écrivains anciens et beaucoup
de modernes commencent leurs commentaires par ce
faux point de départ, quelques-uns
l'appliquant au second avènement; mais cette
interprétation renverse complètement
l'ordre des sceaux fixé par le Saint-Esprit,
et même l'ordre du livre tout entier.
Il est vrai qu'au chap.
XIX, où le Seigneur
vient en personne et comme juge, Il est
représenté monté sur un cheval
blanc. Mais il y a toute la différence
possible entre cette vision du
cheval blanc et celle que nous avons ici.
Le cheval de ce chap.
VI. ne sort pas du ciel, comme
fait celui du chap.
XIX; en conséquence, il
n'y a pas un mot au sujet de celui qui est
monté dessus, indiquant qu'il s'agisse
nécessairement de Christ: au lieu que, au chap.
XIX, Il est appelé
Fidèle et Véritable, et est dit juger
et combattre en justice. De qui ceci pourrait-il
être dit, sinon d'un seul? Ses yeux
étaient comme une flamme de feu. Nul ne
connaissait que Lui seul le nom écrit qu'il
portait. La Parole de Dieu, Roi des rois, Seigneur
des seigneurs- ce sont des titres qui ne peuvent
appartenir qu'à Jésus seul. Pour ne
rien dire de la robe trempée de sang,
l'épée tranchante qui sort de Sa
bouche, la verge de fer avec laquelle Il gouverne,
et l'acte par lequel il foule le vin de la
colère divine sont, au chap.
XIX., des descriptions
auxquelles rien ne correspond dans les cavaliers du chap.
VI.
Ici, point d'armées ne suivent, vêtues
de fin lin, etc; et bien qu'il soit dit qu'une couronne
est donné à celui qui est
monté sur le cheval, le mot est tout
à fait différent de celui qui se
trouve employé au chap.
XIX. et qui signifie des
diadèmes royaux, la couronne de
royauté. Les Romains étaient grands
amateurs d'une espèce de guirlande, qui ne
présentait pas à leur esprit, comme
le diadème impérial, l'idée de
l'autorité absolue: et c'est cette couronne
qui est mentionnée au chap.
VI.
De plus, il y a deux figures ou symboles
fréquemment employées dans
l'Écriture pour exprimer le pouvoir; l'une
est le trône, l'autre est
le cheval. Ainsi nous avons déjà vu
le trône suprême en haut, et maintenant
nous voyons sur la terre le cheval avec celui qui
est monté dessus. On voit la même
chose aux chap.
XIX et XX.
Là, vous avez des chevaux dans un chapitre
et des trônes dans l'autre. La
différence entre ces symboles est celle-ci:
quand le pouvoir est pris pour le renversement d'un
rival ou pour faire opposition à
l'autorité existant sur la terre, «le
cheval» est employé comme figure
à cause de l'usage qu'on en fait dans la
guerre: il indique l'acte de subjuguer. Mais quand
la victoire est remportée, et qu'il est
question, non plus de subjuguer, mais de gouverner
et de juger, «le trône» est
employé, comme étant l'emblème
propre du gouvernement sur ceux qui ont
été ainsi subjugués.
Lorsque Christ va renverser ses ennemis, Il est vu,
dans la vision du chap.
XIX, sur le cheval,
employé pour représenter la
réalité de sa puissance pour
subjuguer; lorsqu'il s'agit de l'acte de puissance
subséquent, au chap.
XX, les trônes
paraissent. Ce serait tout-à-fait à
tort, naturellement, que l'on confondrait cette
forme symbolique avec un cheval ou un trône
matériel. L'idée fournie par le
premier, est celle d'un pouvoir qui subjugue, et
par le dernier, de la domination après que
la victoire a été gagnée. Le
trône peut aussi être employé,
comme ci-après, pour le solennel et
éternel jugement des morts, trône
d'une sainteté sans tache.
Nous ne pouvons naturellement pas appliquer les
quatre chevaux et ceux qui les montent, aux
grands empires
desquels
trois avaient depuis longtemps disparu.
L'opinion qu'il s'agit là de quatre
religions successives, est pour le moins aussi
insoutenable, surtout quand on entend avancer
sérieusement, que
l'incrédulité clôt la liste
ouverte par le christianisme, suivi du
Mahométisme et du Papisme. Il est difficile
de dire si de telles pensées sont plus
opposées au temps ou au lieu, à
l'analogie ou au contexte.
De plus, on convient qu'il serait choquant à
l'extrême, et presqu'à tous les points
de vue, d'appliquer le premier sceau à
Christ ou à l'Église dans les
premiers triomphes de l'évangile, et les
trois suivants à l'empire où aux
empereurs romains. Mais il est plus important de
remarquer que l'Apocalypse elle-même nous
fournit une preuve positive pour rejeter
l'assertion que le cheval désigne l'empire
romain. Je n'en réfère pas à
des passages tels que chap
IX. vers 17 où il s'agit
littéralement de cavaliers , mais le chap.
XIX nous fournit un exemple de
l'emploi de ce symbole: Le fait que le Seigneur est
sur le cheval blanc indique-t-il que c'est Lui qui
dirige l'empire romain? ou bien, les chevaux blancs
des armées vêtues de lin
impliquent-t-ils les pouvoirs impériaux?
Assurément nous devons chercher une
interprétation plus en accord avec l'emploi
qu'il est fait ailleurs de cette figure. Elle
exprime, selon moi, une attaque contre la terre
quoique ce puisse être de la part du ciel. De
là, comme en Zach.
I., elle peut s'appliquer au
Seigneur, ou aux diverses puissances
impériales qui ont succédé
à Babylone; et il en est
de même des chariots et des chevaux de
diverses couleurs, en Zach.
VI. Mais, comme
distingué des cornes
(chap.
I. 19), le
précédent symbole se rapporte
plutôt aux instruments providentiels
cachés derrière la scène et en
rapport spécial avec ces empires, qu'aux
chefs eux-mêmes ou à leurs
royaumes.
Il n'y a donc pas évidemment de raison
tirée du livre lui-même ou de Zacharie
auquel l'allusion est manifeste, d'appliquer le
symbole du cheval à l'empire romain
seulement.
Il n'y en a pas davantage dans l'histoire profane,
pour soutenir que le cheval est le signe
particulier de ce peuple et de cette
puissance-là. Et ce n'est pas
étonnant; car l'infanterie romaine
caractérisait mieux la puissance militaire
de ce peuple, que la cavalerie. Sans doute la
figure du cheval abonde sur sur ses
médailles, mais pas plus, comparativement,
que chez les autres nations guerrières -
particulièrement dans l'Orient, où
elles représentaient ainsi leurs victoires.
Cette figure avait été auparavant
portée sur l'un des étendards de
guerre romains; mais deux siècles avant
Domitien, toutes les variétés avaient
été remplacées par l'aigle. A
un point de vue abstrait, le cheval ne peut donc
pas être considéré comme
l'insigne national de Rome, ou l'emblème de
l'empire romain.
La question de savoir s'il y est fait ici allusion
dépend de l'examen du contexte. Et il me
semble ici que le quatrième sceau s'oppose
d'une manière concluante à un point
de vue semblable, les quatre sceaux étant
des jugements providentiels, homogènes de
caractère, mais
différents de forme. Il
se peut que le territoire romain en soit la
sphère, mais ceci n'a rien à faire
avec la portée symbolique du cheval dans
notre passage.
Sans prolonger la discussion, qu'on veuille bien me
laisser établir ma manière de voir
personnelle. Nous avons une série
régulière de jugements
providentiels.
Le premier est le cheval blanc, symbole d'un
pouvoir triomphant et prospère. «Celui
qui était monté dessus avait un
arc.»
(vers.
2).
L'arc est le symbole d'une guerre lointaine. La
carrière du cavalier est un cours non
interrompu de victoires. Du moment qu'il
paraît, il est vainqueur. La bataille est
gagnée sans combat, et en apparence, sans le
carnage du second jugement dans lequel est
employée l'épée, symbole d'une
lutte serrée corps à corps. Mais ce
premier conquérant est quelque puissant
personnage qui balaye la terre, et gagne victoire
après victoire par le prestige de son nom et
de sa réputation.
Rien ne suggère ici la pensée d'un
grand massacre; mais le second jugement est d'un
caractère bien plus effrayant. Il sortit un
cheval qui était rouge, et celui qui est
monté dessus n'est pas l'orgueilleux
conquérant auquel les nations se soumettent
sans résistance, mais quelqu'un qui, s'il
remporte des victoires, fait flotter son
étendard sur des monceaux de cadavres. En
conséquence, il a un cheval rouge couleur de
sang - le symbole de la puissance en rapport avec
un affreux carnage.
Le premier sceau, c'est-à-dire la
carrière victorieuse de celui qui monte le
cheval blanc, peut avoir eu pour
résultat la paix et des changements
relativement peu ensanglantés; mais tout est
sanguinaire sous le second sceau
(vers.
4).
Le cheval rouge de feu, la paix ôtée
de la terre, le massacre réciproque, la
grande épée, sont des signes trop
évidents pour qu'on puisse se
méprendre à leur égard.
Le troisième cheval est noir, couleur du
deuil. C'est une nuance choisie pour montrer qu'il
devait survenir des douleurs
particulièrement grandes, non plus
causées maintenant par l'effusion du sang,
mais par la disette, et peut- être
pouvons-nous ajouter, à vue humaine, par une
famine des plus extraordinaires. Ici nous avons la
voix qui proclame: Un choenix de froment pour un
denier» (2) etc.
Le sou, dans notre pays, offre l'idée d'une
valeur insignifiante; mais dans ces lieux et dans
ces temps-là, un choenix de froment pour un
denier était chose fort coûteuse, car
peu auparavant on pouvait se procurer sept ou huit
choenix pour le même argent: et par moment,
paraîtrait-il, une fois plus encore. On
donnait un denier pour le salaire d'une
journée, et c'était à peine assez
pour la nourriture quotidienne d'un homme; car le
choenix semble être un minimum, puisque c'est
ce que l'on accordait à un esclave. Mais
pendant qu'il y aurait cette disette des choses
même indispensables à la vie, il y
avait ordre de ne pas toucher à ce qui
tenait au luxe de la vie, l'huile et le vin. Ce
n'était donc pas les
richesqu'il importait plus
particulièrement de frapper, mais les
peuples dans ce qui forme les premières
nécessités de la vie. Dieu
étend sa main sur le monde.
Cependant il est possible que de tels
événements surviennent en temps
ordinaires. Il se peut qu'un grand
conquérant, tel que Jules César ou
Napoléon à un moment quelconque,
apparaisse sur la scène du monde, ou qu'il y
ait famine, etc.
Et dans le quatrième sceau, nous avons les
quatre plaies mortelles envoyées à la
fois par Dieu, l'épée, la famine, la
mortalité, et les bêtes sauvages de la
terre, mais limitées ici à la
quatrième partie.
Ce ne sont encore que des châtiments
préparatoires, «Et voici un cheval
livide, et le nom de celui qui est monté
dessus est la Mort, et le Hadès suivait avec
lui»
(vers.
8).
En Ezéch.
XIV, vous trouverez,
que ces quatre mêmes plaies sont
mentionnées ensemble en rapport avec
Israël. Dans ces premiers jugements, Dieu n'a
pas recours à des mesures bien
extrêmes. Un conquérant n'est pas
quelque chose de fort rare sur la terre: une guerre
sanglante et peut-être civile est
également assez commune. Ceux-ci pourraient
être suivis d'une famine, et cette famine
pourrait assez naturellement produire la peste,
etc. L'homme voudrait expliquer ainsi ces choses,
et les sages seraient pris dans leur propre ruse.
Mais nous savons d'avance, par la parole de Dieu,
qu'il vient un temps de conquête - puis de
guerre sanglante - ensuite de disette - et enfin le
temps de l'effusion des quatre plaies mortelles de
Dieu.
Les saints célestes sont destinés
à être établis dans la paix et
dans le repos en la présence de Dieu - l'Église, à
être abritée en
sécurité, avant que commencent ces
jugements.
La scène suivante, sous le cinquième
sceau, est bien remarquable. Les animaux laissent
échapper leur cri: «Viens»,
(3),
qui
était, en rapport seulement avec des
jugements extérieurs providentiels. Mais
nous avons à présent une série
d'événements quelque peu
différents.
Le cinquième sceau fait voir que Dieu a
encore un peuple sur la terre. Qui sont ceux qui
souffrent maintenant? Le prophète voit leurs
âmes sous l'autel, où ils se
trouvaient comme holocaustes. Quoique morts, ils
parlent encore. Ils furent égorgés
à cause de la parole de Dieu et à
cause de leur témoignage. Après cela
l'homme ne peut plus rien faire. Ils font appel
à la vengeance; car après que le
Seigneur aura pris à Lui
les saints célestes, Il commencera à
appeler des saints terrestres. Ils ne seront pas,
sans doute, régénérés
par un autre esprit; mais ils seront appelés
à suivre un autre chemin, et ne
connaîtront pas Dieu dans la plénitude
et la proximité avec lesquelles Il se
révèle à nous maintenant, et
dans lesquelles nous devons le connaître.
Ces saints auront «l'esprit de
prophétie». Tel était le mode
par lequel le Saint- Esprit opérait dans les
saints de l'Ancien-Testament. L'effet de l'esprit
de prophétie, c'est qu'il attendaient la
venue de Christ pour l'accomplissement de la
promesse et de la prophétie; et pareillement
ces saints attendront la venue de Christ en
gloire.
Toutes leurs espérances reposent sur Lui,
qui doit les délivrer d'une aussi profonde
détresse. Ce n'est pas de cette
manière que nous devons attendre Christ.
Nous avons
le repos en Lui maintenant. Bien que nous soyons
dans l'attente de la venue de Christ, nous avons
actuellement communion avec Lui dans la paix, et le
droit, mis à mort ou non, de toujours nous
réjouir en Lui.
Ce n'est pas l'affaire des chrétiens,
maintenant, de dire dans un temps
d'épreuves: «Jusques à quand,
ô Maître souverain, saint et
véritable, ne juges-tu pas, et ne venges-tu
pas notre sang?» etc.
Les saints dont il est parlé ici ne seront
pas placés, avec Christ, dans la même
relation que nous en tant qu'il s'agit de
communion. Ils feront appel au Seigneur pour qu'Il
juge et qu'Il venge. Nous devons prier le Seigneur
qu'Il pardonne. Ainsi Étienne «cria
à haute voix: Seigneur ne
leur impute point ce
péché» Telle est aussi la seule
prière qui convienne aux saints participants
de la vocation céleste.
Mais ici, les saints dont il est question sont sur
un terrain différent. Ils prennent la
position et expriment les sentiments décrits
dans les psaumes Ceux qui pensent que les psaumes
ont pour but de présenter notre position et
les sentiments qui nous sont propres comme
Chrétiens, ne peuvent qu'éprouver une
grande difficulté à comprendre le
langage de vengeance et d'imprécation qui y
est employé. Mais lorsque l'Église
sera enlevée, Dieu répandra, de la
place qu'Il occupe sur le trône, ces
jugements apocalyptiques; et c'est à ce
moment là que ces psaumes s'appliquent
pleinement. Dieu montre maintenant de la
miséricorde: alors, ce sera le jugement de
la terre. Lorsque ces visions s'accompliront
réellement, Dieu ne déploiera pas,
comme à présent, les immenses
richesses de sa grâce, mais les éclats
terribles de sa juste colère; et ainsi,
quand ce jour-là viendra et que les hommes
seront encore inattentifs, les saints vivants ou
morts diront: «Jusques à quand, ô
maître souverain», etc.
«Et il leur fut donné une robe
blanche»
(vers.
11).
C'est-à-dire que la vengeance leur a
été accordée, bien qu'ils ne
prennent place sur des trônes qu'au chap.
XX. Il n'est jamais dit des
esprits dépouillés du corps, qu'ils
sont assis sur des trônes. Nous ne lisons pas
que des esprits sont glorifiés, mais des
corps, c'est alors qu'ils entrent dans la gloire
qui leur est destinée. Ils régneront
avec Christ. Ainsi, après que
l'Église s'en sera allée, il y aura
des personnes qui rendront témoignage pour
Dieu ici-bas, mais qui tiendront un langage
totalement différent: ce seront des appels
à la vengeance et non , des paroles de
grâce et de longanimité.
Ce fut jadis une chose sainte que d'exterminer les
Cananéens; ce ne serait pas là
aujourd'hui une chose chrétienne. Combien
cela nous siérait mal, alors que Dieu montre
de la miséricorde! Mais lorsqu'il jugera, cette
conduite
qui ne serait pas maintenant de saison, sera
convenable et Juste.
Si Dieu voit que la terre est dans un état
tel qu'il devient nécessaire de la
châtier et de la juger, ce sera une sainte
chose d'avoir part à cette oeuvre, Mais si
je jugeais maintenant les méchants qui sont
sur la terre, je ferais ce que ne
fait pas le Seigneur - bien plus, le
contraire même de ce à quoi il prend
plaisir.
Le Seigneur est occupé maintenant à
déployer les merveilles de sa grâce;
et tous ceux qui le comprennent, agiront dans le
même esprit. Le terrible tremblement du
sixième sceau
(vers.
12) vient apparemment en
réponse à la prière des saints
qui sont impliqués dans ces scènes,
et montre que les pouvoirs persécuteurs du
monde recevaient un avant-goût de leur
jugement aussi véritablement que les
égorgés, au temps du sceau
précédent, sont en partie reconnus
dans leur droit avant qu'ils héritent le
royaume.
Leur sang criait, pouvons-nous dire, au Seigneur
Sabaoth. Ils ont vécu pour Dieu et
sûrement ils ressusciteront; mais il leur
faut attendre. Une autre classe de martyrs doit
encore être
complétée.
«Et il leur fut dit qu'ils se reposassent
encore un peu de temps, jusqu'à ce que leurs
compagnons de servitude, et leurs frères qui
devaient être mis à mort comme eux
fussent accomplis.»
Nous ne trouvons ici aucuns détails sur la
mort de ces saints, il nous faut les chercher plus
loin dans d'autres parties de ce livre. En
attendant, ceux qui ont souffert les premiers
jouissent des résultats de la justice et
sont reconnus de Dieu; mais ils doivent attendre
qu'une nouvelle classe différente de
frères martyrisés qui doivent
souffrir à la fin, soit
complétée. C'est alors que viendra la
vengeance. Il faut que l'iniquité parvienne
à son comble avant l'heure du plein jugement
de Dieu. Il doit y avoir auparavant un autre et
dernier éclat de persécution. Mais
remarquez-le aussi, il n'est laissé à
personne la perspective d'être
transmué sans passer par la mort.
Nous avons établi que les
saints célestes (c'est-à-dire
les morts en Christ et nous qui demeurons
jusqu'à la venue du Seigneur), ont
déjà été enlevés
de la terre, comme l'avait fait voir le chap.
IV -
le
cinquième chapitre ajoutant ce trait de plus
que, tandis qu'ils sont en haut, il y a sur la
terre des justes aux prières desquels les
saints ressuscités prennent
intérêt. Ce qui veut dire que ceux qui
sont en haut, nous apparaissent animés de
l'esprit d'intercession; et il n'est rien de plus
doux que cette position - rien en quoi nous soyons
plus réellement rapprochés de Christ,
sauf notre relation immédiate avec
Lui-même.
L'Église est
destinée à avoir
ce privilège dans la gloire, comme nous
l'avons maintenant dans la grâce à
l'égard de tous les hommes
(1
Tim. II) - le privilège de
l'intercession pour d'autres qui sont encore dans
l'épreuve sur la terre. L'Église
prendra le plus profond intérêt
à leurs tribulations, à leurs
bénédictions et à leurs
espérances.
Mais qui sont ceux qui souffrent sur la terre? Au chap.
VI. 9, comme nous l'avons vu,
il y a un effroyable massacre des saints Ils
poussent des cris qu'avec saint Jean et par son
moyen il nous est permis d'entendre.
Ils en appellent à Dieu comme au
Maître souverain de toutes choses.
«Jusques à quand, ô Maître
souverain, saint et véritable, ne juges-tu
pas, et ne venges- tu pas notre sang de ceux qui
habitent sur la terre?»
Évidemment ceci n'est pas le cri d'un
chrétien; je ne dis pas que ce ne sera pas
un cri de croyants, mais il sera approprié
à leurs circonstances et aux voies de Dieu
d'alors. On a des vues si bornées, qu'on
s'imagine qu'il n'est pas possible d'être
croyant sans être chrétien.
Il est vrai que maintenant un croyant est
naturellement un chrétien; les jeunes
enfants mêmes connaissent le Père.
«Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le
Père; celui qui confesse le Fils a aussi le
Père» Mais nous devons toujours tirer
nos pensées et notre langage de
l'Écriture, et non de notre propre
imagination. Or, bien qu'Abraham et tous les saints
de l'Ancien-Testament fussent nés de
l'Esprit, ils n'étaient cependant pas
chrétiens dans le sens propre du
Nouveau-Testament; car un chrétien n'est
pas seulement celui qui a la foi
en Christ, mais celui à la foi duquel Christ
mort et ressuscité a été
présenté par Dieu, et qui a, par
conséquent, le Saint-Esprit pour l'unir
à Christ dans le ciel. Mais cela
n'était pas et ne pouvait pas être
jusqu'à ce que Christ fut venu et eût
achevé l'oeuvre de la rédemption.
Ils étaient sans nul doute
régénérés; car le fait
d'être né de nouveau n'implique pas
nécessairement que l'oeuvre de l'expiation a
été préalablement accomplie;
mais cependant c'est dans une position
différente que nous avons été
introduits par l'oeuvre accomplie et par le
résultat qu'elle a eu, la présence de
l'Esprit durant l'absence de Christ.
Ce ne sont donc pas des accents chrétiens
que font entendre les âmes qui sont sous
l'autel; elles nous rappellent plutôt la
position et les sentiments
révélés autrefois. Depuis que
le Seigneur Jésus Christ est venu et est
monté au ciel, comme le Rejeté
maintenant glorifié, les souffrances de
Christ comme le juste témoin pour Dieu et
l'expression de la parfaite
grâce envers l'homme, sont, pour ainsi
dire, reproduites dans les siens.
Le Saint-Esprit les met en communion de sentiment
avec Christ. Ce qui était auparavant vrai
dans une certaine mesure, devenait maintenant la
portion des saints. Nul autre que Christ ne pouvait
souffrir de la part de Dieu pour le
péché. Mais une partie des
souffrances, même des souffrances de la croix
provenait du fait que Christ y était
placé par la malice des hommes; il y en
avait une autre partie, beaucoup plus profonde et
qui résultait de ce qu'Il
était placé là par la
grâce de Dieu pour revendiquer les droits de
la sainteté et délivrer le
pécheur.
Dans cette dernière, Il
souffrit pour
nous: dans la première nous pouvons
et devons souffrir avec
Lui.
De là, l'apôtre Paul n'hésite
pas à dire: «Pour le connaître,
Lui... et la communion de ses souffrances,
étant rendu conforme à sa
mort».
Un chrétien peut partager les souffrances de
Christ dans le sens d'être rejeté,
même jusqu'à la mort. Maintes fois
l'apôtre lui-même eut, à la
lettre, cette perspective devant lui. (Voyez 2
Cor. I. IV).
Il connaissait la communion des
souffrances de Christ; Étienne la connut de
même.
Tel n'est pas du tout l'esprit de ce cri. Ici, ceux
qui souffrent sont sous le profond sentiment de
l'injustice dont ils sont l'objet et ils
n'invoquent que le jugement de Dieu. Quelle
différence quand, au lieu de fuir la prison
et le jugement, on se retire en rendant
grâces à Dieu plein de joie pour avoir
été estimé digne de souffrir
la honte pour le nom de Jésus! Est-ce
là ce que nous trouvons ici? Sans doute le
monde agit avec injustice; mais il y a quelque
chose de plus précieux que d'en appeler
à Dieu pour qu'Il traite le monde comme le
monde nous a traités. C'était
là ce qui avait lieu lorsque les hommes
étaient sous la loi; et c'est ainsi que le
principe de la juste rétribution
paraîtra de nouveau au jour millénial,
quand ils auront la loi écrite sur leurs
coeurs. En tant qu'il s'agit de la justice pratique, de la bénédiction
morale de la loi que
procure l'observation de la loi, Dieu l'accomplit
maintenant dans les siens. Mais il y a un autre
principe qui est
développé sous toutes les formes; car la
grâce de
Dieu va chercher les
perdus.
La mort de Christ est la plus grande manifestation
de cette grâce, et le Saint-Esprit produit
l'esprit de grâce dans le coeur de son
peuple. Mais le cri du cinquième sceau est,
que le péché soit mis à la
charge des oppresseurs et qu'en conséquence
la vengeance ait son cour: c'est là la
justice, mais non pas la grâce.
N'oublions pas cependant, que Dieu ne nous permet
pas de faire entendre à notre gré un
cri de justice ou un cri de grâce. Nous
avons toujours tort si, toutes les fois que nous
souffrons de la part du monde, chaque coup ne nous
pousse pas à demander grâce pour nos
persécuteurs. Dans nos rapports de
chrétiens à chrétiens, nous
sommes en droit, sans doute, de nous attendre les
uns de la part des autres à une conduite
honnête et juste: il entre dans le
caractère d'un chrétien de sentir ce
qui est mal et d'apprécier ce qui est bien
(Rom.
XII). Mais il devrait toujours
y avoir puissance pour s'élever au-dessus du
mal et lui opposer Christ , qu'il s'agisse soit de
discipline à l'égard de ceux de
dedans, soit d'intercession en faveur de ceux de
dehors.
Dieu agit en parfaite grâce, et nous devrions
l'imiter dans nos rapports avec le monde. Ici, dans
l'Apocalypse, c'est tout autre chose: Dieu exerce
des jugements préparatoires; et il en
résulte, pour les siens, un autre genre de
relation, que celle dans laquelle il nous a
placés jusqu'à ce qu'Il nous prenne
à Lui-même. En conséquence, ce
que nous y trouvons c'est l'attente juive d'une
délivrance, au moyen de la
destruction des adversaires par
la main de Dieu, et non l'espérance que
nourrit le chrétien d'être
retiré de la scène et
transporté au ciel.
Une juste vengeance est invoquée sur les
habitants de la terre Cela n'implique point chez
les saints un caractère vindicatif, mais
assurément ce n'est pas non plus la
grâce pratique. Ils s'attendent donc à
ce que Dieu juge, au lieu de soupirer, comme nous
ferions, après la venue de Christ pour qu'Il
nous prenne à Lui. «L'Esprit et
l'Épouse disent: Viens. Et que celui qui
entend dise: Viens!»
Remarquez que le mot employé ici pour
«Seigneur».n'est pas le terme
généralement usité mais le
même qui se rencontre en Luc
II.
29; Actes
IV. 24; Jude
4. Il signifie Seigneur dans le
sens de «Maître souverain». Il est
aussi employé en 2
Pierre II. 1: «Reniant aussi
le Maître qui les a achetés».
Nous n'avons pas ici l'intimité dans
laquelle nous le connaissons comme «notre
Seigneur»; mais la relation
générale d'autorité dans
laquelle le Seigneur est le Maître du monde
entier - de tous les hommes, soit bons soit
mauvais. Il n'est jamais dit que ceux qui
connaissent le Seigneur Jésus-Christ, par le
Saint-Esprit, puissent renier le Seigneur qui les a
achetés.
Quoi qu'il en soit, à cet appel
répondent les cris de douleurs de toute la
nature, présentant, sous une forme
symbolique, aux yeux du prophète ce qui
allait arriver. «Et je vis, lorsqu'il ouvrit
le sixième sceau, et il se fit un grand
tremblement de terre, et le soleil devint noir comme
un sac fait de poil,
et la
lune devint rouge comme du sang; et les
étoiles du ciel tombèrent sur la
terre comme un figuier, agité par un grand
vent, jette loin ses figues tardives. Et le ciel se
retira comme un livre roulé, et toute
montagne et toute île furent remuées
de leur place»
(Vers.
12-14).
Les cieux sont bouleversés depuis un bout
jusqu'à l'autre; les étoiles tombent,
etc., évidemment, à ce qu'il me
semble, dans la vision seulement. «Et les rois
de la terre, et les grands, et les chiliarques, et
les riches, et les forts; et tout esclave et tout
homme libre, se cachèrent dans les cavernes
et entre les rochers des montagnes. Et ils disent
aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et
nous cachez de devant la face de celui qui est
assis sur le trône, et de devant la
colère de l'Agneau, car le grand jour de sa
(4) colère
est venue; et qui peut subsister?»
(Vers.
15-17).
Ces jugements imminents jettent dans l'agitation
les hommes de toutes les classes. Ce n'est pas
réellement le grand jour de la colère
de l'Agneau; cependant les hommes le pensent; ils
craignent que le dernier jour ne soit
déjà venu. Plusieurs ont cru que ce
sceau représente l'épiphanie du
Seigneur en jugement à la fin du
siècle. C'est ce qui les a amenés
à voir dans cette description un
récit littéral des changements dans
le ciel et sur la terre qui accompagnent ce grand
événement. Mais de semblables
pensées ne reposent sur
aucun fondement solide. En premier lieu, le
septième sceau n'est pas encore ouvert, de
sorte que ce ne peut être la fin, lors
même qu'on adopterait le système
d'après lequel les trompettes ne seraient
que la répétition des sceaux, sous un
autre point de vue. De plus, il n'y a pas un mot
faisant allusion à la présence du
Seigneur. Il y a un grand tremblement de terre;
mais l'apparition de Jésus est
incomparablement plus sérieuse que toute
commotion possible dans le monde.
La différence est manifeste, si nous
comparons ces versets avec le chap.
XIX. 11-21 de ce livre, et
avec 1
Thess. V; 2
Thess. I; Luc
XVII. 24-37, etc.
Pour ne rien dire de la sixième trompette,
sous la septième coupe (que l'on doit
sûrement reconnaître comme ne passant
pas avant le sixième sceau), il est un
tremblement de terre dont le Saint-Esprit parle en
termes encore plus expressifs. Cependant nous
savons que celui-ci a lieu avant le jour du
Seigneur; car tous admettent que les coupes sont
versées avant qu'Il vienne comme un larron.
Et a fortiori pourquoi pas le sixième sceau?
Si ces commotions eussent été
envoyées sous le septième sceau, la
raison aurait pu paraître plus valable: dans
l'état des choses, elle n'existe
réellement pas.
Il y a aussi cette différence notable entre
le sceau qui nous occupe et les passages de Mathieu
XXIV; Marc
XIII, et Luc
XXI. auxquels quelques-uns
voudraient le rattacher, que dans ces derniers il
est expressément dit du Fils de l'homme
qu'Il est vu venant dans les nuées
du ciel avec puissance et grande
gloire, et que dans le premier, comme nous l'avons
observé, on ne trouve pas trace de ce
fait.
Nous trouvons dans la description du sceau, que
tous les hommes dans leur terreur disent aux
montagnes et aux rochers (ceci
serait-il littéral, après qu'ils
avaient été remués de leur
place?): «Tomber sur nous et nous cachez de
devant Celui qui est assis sur le trône, et
de devant la colère de l'Agneau; car le
grand jour de sa colère est venu, et qui
pourra subsister!»
C'est là une révélation, non
pas de ce que Dieu déclare au sujet des
temps et des circonstances, mais de l'effroi des
hommes et de son effet sur leurs consciences.
Prendre ce que Jean dit dans la vision pour autant
de réalités physiques qui devaient
alors se produire littéralement dans le
soleil, la lune, les étoiles et le ciel,
serait, je pense, adopter une opinion sans y avoir
mûrement réfléchi. Aurait-on
besoin et serait-il possible d'invoquer la chute
des montagnes et des rochers, si les étoiles
tombaient réellement sur la terre? Les
hommes ou le globe lui-même pourraient-ils
survivre à un tel choc? En outre, il est
clair que la description fait allusion à des
passages de l'Ancien Testament, tels que Es.
XIII; XXXIV;
Ezéch.
XXXII, 7, 8; et Joël
II. Or, ce dernier affirme
nettement que les signes qui y sont prédits
ont lieu avant
que vienne la grande et terrible journée du
Seigneur, et le premier reçut son
accomplissement dans le passé, lors de la
chute de Babylone, quoiqu'on puisse aussi voir en
eux des types d'une catastrophe plus solennelle et
plus universelle qui doit avoir
lieu à la fin.
Tout ceci, à mon avis, prouve d'une
manière décisive que le
sixième sceau, d'après la place
naturelle qu'il occupe dans la prophétie, ne
désigne en aucune façon la grande
journée du Seigneur, mais fait ressortir,
d'abord en figures et puis en langage ordinaire,
une terrible révolution qui renverse les
institutions existantes et tout l'ordre
gouvernemental. Toutes les autorités,
souveraines.dépendantes, et
subordonnées cessent leurs fonctions. Le
choc est universel. Les hommes pensent que la
dernière heure est venue; - ce n'est pas le
Seigneur, c'est leur conscience effrayée qui
appelle ce moment, le jour de sa colère.
Mais quand ce jour-là vient, (comme au chap.
XIX) ils sont hardis comme des
lions. La fréquence même des jugements
divins agit sur les coeurs endurcis des hommes, et
ainsi, bien que les trompettes n'aient pas encore
sonné, et que les jugements doivent devenir
de plus en plus intenses, pourtant lorsque le
Seigneur vient en personne, au lieu de crier que
les montagnes les couvrent, ils sont trouvés
combattant contre Lui.
Quand leurs consciences étaient moins
endurcies, ils s'alarmaient, mais lorsque le grand
jour arrive ils sont en rébellion ouverte
contre Christ. Ce que c'est que le coeur de
l'homme! et quelle grâce infinie que le
Seigneur nous ait amenés, non pas à
la pensée de sa colère - bien que je
puisse désirer que le Seigneur veuille se
servir de ce moyen pour réveiller les
âmes - mais quelle grâce de penser
qu'il nous a amenés dans la paix, et qu'Il
veut nous avoir dans la pleine
jouissance de nos bénédictions
célestes, même lorsque tous ces
jugements passent au-dessous de nous! Être
dans la céleste présence de Celui qui
exécutera alors ces jugements - telle est
notre portion.
Le Seigneur nous accorde de marcher en sa
grâce maintenant, de ne pas nous laisser
entraîner dans l'esprit du monde et de ne pas
nous prévaloir de nos droits! Du moment que
les hommes pécheurs commencent à
parler de leurs droits, la seule chose à
laquelle ils ont droit en la présence de
Dieu, c'est d'être jugés et perdus.
S'il agissait envers nous sur ce pied là,
quand et comment pourrions-nous être
sauvés? Mais Il nous a pardonné
toutes nos fautes, et nous a donné la joie
de tenir ferme pour ses droits. Le Seigneur nous
accorde d'être vrais à l'égard
de Lui-même et de sa croix!
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