Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VI

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Des deux chapitres précédents ressortent avec clarté des enseignements que notre devoir, je n'en doute pas. est de retenir:
1° Dieu est assis sur le trône d'où sortent des éclairs , des voix et des tonnerres;
2° toutes choses sont mises entre les mains de l'Agneau qui les déroule successivement;
3° nous y voyons la parfaite sécurité et les occupations bénies des saints célestes, alors retirés de la scène d'épreuve, et cela longtemps avant le jour du Seigneur, dans lequel leur bénédiction sera pleinement manifestée au monde.

Du moment que l'âme et le corps, ou tous les deux (l'âme à présent, l'âme et le corps, réunis, à la venue de Christ) quittent ce monde, il y a, je crois, pour les saints jouissance immédiate du Seigneur.
Est-elle scripturaire la pensée que nous trouvons exprimée dans une hymne que nous chantons quelques fois et qui parle «de prendre l'essor vers des mondes inconnus»?
L'Écriture insinue-t-elle jamais l'idée d'une âme partant pour un voyage de découvertes? La vérité n'est-elle pas, au contraire, qu'elle entre paisiblement et immédiatement en la présence du Seigneur: Quand Dieu permet que le ciel s'ouvre un instant aux regards d'hommes qui sont sur la terre (comme, par exemple, à la naissance et à la transfiguration du Seigneur, et dans les cas d'Etienne, de Paul, etc.) il semble qu'il n'y a pas une si grande distance entre-eux. Ce n'est pas, bien entendu, une question, simplement d'espace physique; mais c'est l'action de la puissance divine qui tout d'un coup transporte une personne de son état actuel d'existence, dans la présence ravissante du Seigneur. Ainsi, quand Il parlait lui-même au pauvre larron mourant, Il disait: «.Aujourd'hui tu seras avec moi en paradis» - ce jour-là même. A mon avis, il n'existe rien qui réponde à ce voyage poétique à travers des mondes inconnus.

Mais tandis qu'il est parfaitement vrai que, en cas de mort, l'âme est admise incontinent en la présence du Seigneur, tandis qu'il est également vrai que «en un instant, en un clin-d'oeil», les saints seront enlevés à la venue de Christ, cependant nous ne devons pas perdre de vue que leur manifestation sera une chose différente; il n'y a pas de passages qui marquent, plus clairement que celui-ci, l'intervalle considérable qui s'écoulera entre leur rassemblement auprès du Seigneur et leur manifestation au monde.
Ces chapitres de l'Apocalypse mettent ce point hors de contestation. Dieu a un dessein très important à accomplir durant l'intervalle; Il faut qu'il mette la terre en état de recevoir le Seigneur Jésus, et va l'investir, Lui, le grand Héritier, de l'héritage qui lui appartient. Mais de plus, Il veut amener avec Lui, les cohéritiers.
En conséquence, cet intervalle est rempli par les préparatifs que nécessitent ces divers desseins. Pour les accomplir, des jugements doivent tomber sur la malice du monde; mais parallèlement à ces jugements, nous avons des actes signalés de la miséricorde de Dieu.

Quand viendra la grande et terrible journée du Seigneur, il n'y aura plus lieu à l'exercice de la miséricorde: «la porte est fermée». Mais pendant tout ce temps intermédiaire, la miséricorde aura son cours, excepté pour ceux qui auront rejeté l'évangile après l'a voir entendu.
Je ne vois pas qu'il y ait le moindre lieu de penser qu'il y ait espoir de miséricorde pour les moqueurs. Il y aura un intervalle de quelques années pendant lequel Dieu agira en jugement et en grâce - les jugements augmentant de sévérité sur ces pays privilégiés où l'évangile aura été prêché; mais je doute qu'il y ait rien de pareil à la grâce qui a cours aujourd'hui. C'est l'inverse hélas! qui aura lieu.
Dieu livrera à un aveugle endurcissement ceux qui maintenant refusent sa miséricorde; Il se retirera, pour ainsi dire, de ces pays là pour accomplir ailleurs son oeuvre de salut; et, de ceux qui auront parlé si complaisamment des lumières qu'ils ont en partage, Dieu se tournera alors, si je comprends bien la prophétie, vers ceux qui maintenant sont si éloignés de l'évangile.

Mais c'est une chose bien solennelle de penser que là où se trouve le plus, à présent, la lumière du christianisme, régneront les plus épaisses ténèbres de l'apostasie.
L'enseignement de l'Écriture c'est, que ce qui est actuellement la scène sur laquelle s'exerce la miséricorde de Dieu, où Il est maintenant à l'oeuvre, et où sa parole a le plus libre cours, est destiné à retomber dans la plus effroyable et la plus funeste idolâtrie - dans l'union de l'incrédulité avec cette idolâtrie, - enfin dans l'anti-christianisme.
On peut penser qu'une pareille idée n'est que le sombre rêve d'un cerveau malade: mais cela vient de ce que les hommes préfèrent croire leurs propres pensées et leurs propres fantaisies, et ne prennent pas la peine de sonder la parole de Dieu pour voir ce qu'elle renferme, si même ils n'en font pas le sujet de leurs railleries.

Croira-t-on que les hommes s'enorgueillissent de leur ignorance touchant une grande partie de l'Écriture? Concevra-t-on que l'on tienne pour axiome que la prophétie ne fut pas donnée afin de nous montrer les choses qui vont arriver, mais seulement pour prouver, quand les événements sont passés, que Dieu les avait préconnus? Mais le chrétien n'a pas besoin de cela.
La prophétie est donnée afin que le croyant sache comment Dieu nous dévoile ses secrets à l'égard de ce qu'Il est sur le point d'accomplir ici-bas. Nous avons la Parole et l'Esprit pour donner l'intelligence. Mais si les chrétiens n'ont pas foi en la parole prophétique, elle ne saurait leur profiter; car, de même que toutes les autres parties de l'Écriture, celle-ci doit être mêlée avec la foi dans ceux qui l'entendent.

Une chose importante, que tout implique dans ce que nous avons lu, c'est donc l'enlèvement des saints célestes de dessus la terre. Dans les chap IV, V, et par tout le corps du livre, on ne les y trouve plus. Ils sont glorifiés dans le ciel, et pourtant ce n'est qu'au chap. XIX qu'ils sont manifestés, lorsqu'ils sortent du ciel.
De l'un à l'autre de ces points nous avons évidemment une longue série d'événements. Nous avons sept sceaux, sept trompettes, sept coupes, avec divers épisodes de haut intérêt et de grande importance.

Les jugements de ces trois séries ne sont pas exécutés par le Seigneur en personne. Il est manifeste qu'ils doivent avoir lieu après que le Seigneur sera venu recevoir son Église, mais avant qu'Il exécute personnellement le grand jugement du chap. XIX. Car, il va de soi que, avant que les saints soient pris auprès du Seigneur et qu'ils puissent ainsi venir avec lui, il faut qu'Il soit venu pour eux.
De quelle manière les vingt-quatre anciens étaient-ils parvenus au ciel? On dira peut-être qu'ils avaient pu y être individuellement introduits par la mort, c'est-à-dire, que leurs âmes y pouvaient être. Mais l'Écriture ne nous présente jamais les âmes des saints comme assises sur des trônes et ayant des couronnes sur la tête; et les âmes des saints ne forment pas non plus l'ensemble des chefs de la sacrificature céleste, tel que nous le montrent les vingt-quatre anciens en allusion aux vingt-quatre ordres de la sacrificature établis parle roi David.
Christ est alors sur le point de prendre sa position de roi; et de même qu'avant l'établissement du royaume de Salomon, David avait divisé la sacrificature en vingt-quatre classes, de même avant que le vrai Salomon, le Seigneur Jésus, paraisse dans toute sa gloire, nous avons de nouveau l'ensemble antitypique de ces classes. La céleste sacrificature se montre au complet.
On pourrait demander pourquoi l'on voit seulement les chefs, et non le corps de la sacrificature? Il semble probable, mais c'est une pensée que je me borne à indiquer, que ceux qui seront enlevés quand le Seigneur viendra, constitueront les chefs de la sacrificature, et que ceux qui souffrent ensuite et les rejoignent pourront bien en être le corps subordonné. Vingt-quatre est nécessairement le nombre complet des classes, c'est-à-dire, des chefs. Or, les âmes dans le ciel ne sauraient jamais présenter cela d'une façon complète; car jusqu'à ce que Christ vienne, il restera toujours sur la terre une partie de l'Église (I Thess. IV). Je conçois donc que par le nombre complet de sacrificateurs, - vingt-quatre - environnant le trône - Dieu a pour but de montrer qu'il ne s'agit pas de cette portion qui se compose des âmes du paradis, car elle exige l'addition de nous qui sommes vivants et demeurons, afin de compléter l'Église des premiers-nés ou la somme entière des saints ressuscités et transmués. Les saints célestes, avant ce temps-là, sont nécessairement enlevés.

Comment et quand ceci a-t-il en lieu? Il n'y a pas de difficulté réelle à cela, parce qu'il est impossible qu'ils soient enlevés comme un corps complet et changé, jusqu'à ce que le Seigneur Jésus vienne lui-même, ainsi qu'Il a dit: «Si je m en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi». Et évidemment ce n'est pas là envoyer ses anges pour eux. Nous trouvons les anges envoyés pour assembler les Juifs élus, en Israël, des quatre bouts du ciel (Matt, XXIV); mais pour rassembler son Église Il vient Lui-même, et ceci s'accorde avec ce que nous avons dit ailleurs. Il est dit que les saints de Thessalonique attendaient des cieux le Fils de Dieu (1 Thess. I); et par rapport à ceux qui avaient délogé, ils ne devaient pas être attristés comme ceux qui n'ont point d'espérance. Car le Seigneur lui-même - non pas seulement par l'intervention des anges ou de la providence, mais le Seigneur Lui-même, - descendrait du ciel avec un cri de commandement, avec la voix de l'archange, et avec la trompette de Dieu. Il se pourrait qu'il y eût des anges, mais pas un mot n'est dit ici à leur sujet.
Quand le Seigneur sera révélé exécutant la vengeance, il y aura des anges; mais ici, à la descente du Seigneur Lui-même, «les morts en Christ ressusciteront premièrement», formant une portion des saints célestes; puis, «nous les vivants qui demeurons» serons ravis ensemble avec eux. C'est là et en ce moment, ce me semble, que nous trouvons les vingt-quatre anciens formant évidemment l'ensemble des chefs de la sacrificature. Ces corps des saints, qui sont dans le tombeau, sont ressuscités premièrement, puis les saints survivants sont changés par la présence du Seigneur. Il n'y a pas le plus petit intervalle d'un moment entre ces deux importants effets de la voix du Fils de Dieu, et ainsi nous serons ravis ensemble pour être toujours avec le Seigneur.

Cet événement solennel et béni doit donc avoir lieu entre le chap. III. et le chap. IV de ce livre. Il n'est pas décrit, bien que sans doute il y soit fait allusion, parce que le but de l'Apocalypse n'est pas de présenter la venue du Seigneur en grâce. Les visions prophétiques de l'Apocalypse passent entièrement sous silence la venue du Seigneur à la rencontre des saints célestes; mais elles décrivent pleinement au chapitre XXI, sa venue avec eux.

Cette dernière est celle qui est appelée ailleurs l'apparition ou le jour du Seigneur, quand Il punira d'une perdition éternelle de devant sa présence et de devant la gloire de sa force.
Pendant tout cet intervalle les saints célestes sont avec le Seigneur en haut; tous les membres de l'Église sont là, et dans leurs corps de gloire.
La première fois qu'il en est fait mention, c'est dans le quatrième chapitre, ou nous trouvons, non des anges, mais des rachetés, des personnes dont les vêtements mêmes, les trônes, les couronnes d'or, sont en rapport avec la rédemption - des personnes qui exercent évidemment leur sacrificature devant Dieu au chap. V. Ce sont les anciens. Comment sont-ils arrivés là? Il faut que le Seigneur soit venu et les ait réunis à Lui en l'air, et ait ainsi accompli sa promesse à leur égard:» Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père» etc; «je reviendrai» et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis, moi, vous, vous y soyez aussi.»

 Ainsi maintenant, dans cette scène à venir, après avoir préparé le lieu , Il est venu pour eux et les a emmenés dans la maison du Père. Mais c'est une chose remarquable comme montrant le caractère du livre, que, bien que nous les voyions dans la présence de Dieu , elle n'est pas appelée la maison du Père. Au contraire, c'est un trône que l'on voit; et c'est aussi pour cela que lorsque Celui qui est assis dessus est nommé, ce n'est point comme le Père, mais comme le Seigneur Tout-Puissant. Lorsque nous parlons de Dieu comme du «Père», c'est pour exprimer la relation d'affection la plus intime dans laquelle Dieu nous ait introduits; et quand il nous est parlé de Dieu comme du «Seigneur Dieu Tout-puissant», c'est en connexion avec le déploiement du pouvoir et du gouvernement divins. «Dieu», comme tel, est le nom le plus général et le plus abstrait, et n'implique aucune relation avec d'autres êtres. Mais être appelé «Père», implique nécessairement la plus étroite relation d'amour, qu'il s'agisse, dans le sens éternel «et le plus élevé du mot, de Jésus comme Fils du Père», ou qu'il soit question, dans un sens secondaire, de ceux qu'Il a adoptés pour fils et aimés du même amour. (Jean XVII et I Jean III).

Gen. I. a pour sujet la création , et il y est parlé de Dieu comme de Celui de qui tout procède. Dans le chapitre suivant, Il est appelé «l'Éternel (ou Jéhova) Dieu», parce que, là, Il entre en relation avec ses créatures, et Adam est placé dans une position de responsabilité vis-à-vis de Dieu comme Éternel Dieu, c'est-à-dire le Dieu de la création, avec lequel il soutient à ce titre une relation morale. Combien est parfaite chaque parole de Dieu! Les incrédules, au lieu de voir la perfection de la parole de Dieu, n'ont fait que raisonner d'après leur propre ignorance et leur propre incapacité, et se sont efforcés de prouver que ces chapitres devaient avoir été écrits par deux personnes différentes, à cause des titres divers donnés à Dieu. Mais bien loin que ces distinctions soient le fait des erreurs des hommes, c'est la sagesse de Dieu que nous découvrons en elle.

Quand il s'agit de la relation d'autorité et que l'homme est mis sous l'épreuve de l'obéissance, l'expression «Éternel Dieu» est employée; mais quand, dans le Nouveau-Testament, Il entre en relation avec des fils, c'est celle de «Père». Il n'a pas pleinement manifesté le nom de Père jusqu'à ce que vînt le Fils, qui, pour ainsi dire, a ouvert le courant par lequel a pu s'épancher toute la grâce de Dieu. Mais dans l'intervalle qui a séparé l'épreuve de la créature en Éden de l'accomplissement de la rédemption, Dieu s'est fait connaître d'abord sous le nom de Tout-Puissant, puis sous celui de Jéhova.
Abraham fut appelé à quitter son pays et sa parenté, à être pèlerin, n'ayant que Dieu sur qui il pût compter; aussi en parfaite harmonie avec cette position qu'il lui faisait prendre, Dieu se révèle-t-il à lui comme le Tout-Puissant (Gen. XVII. 1). Plus tard Il se manifeste à Israël sous son nom de Jéhova. ,Ce sont toujours ces noms là que le Seigneur prend ici et non celui de Père, ou du moins pas celui de «notre Père»
Tout comme la scène ne présente pas la maison du Père, mais le trône, le titre que Dieu revêt n'est pas celui de Père. Le centre de cette scène céleste est le trône de Dieu, et il n'est pas fait allusion aux saints comme jouissant de demeures avec le Fils dans la maison du Père, mais ils sont vus sur des trônes. Dieu ne rassemble plus l'Église sur la terre; l'Église s'en est allée. Quand l'Église était l'objet des soins de Dieu sur la terre les saints l'appelaient, même ici-bas, leur Père; mais quand.il va exécuter le jugement sur la terre, elle, déjà enlevée et dans le ciel, comprend cela et s'adresse à lui en conséquence.

Il faut donc que la venue du Seigneur pour recevoir l'Église, ait eu lieu avant les faits qui répondent à la vision des vingt-quatre anciens sur des trônes. Il peut paraître difficile à quelques personnes de croire que la prophétie passerait sous silence un événement de celle importance. Mais on oublie que, en quelque lieu ou à quelque époque qu'on le place, l'Apocalypse garde toujours un silence absolu sur le fait de l'enlèvement des saints. La seule question est de savoir si, conformément à notre meilleure intelligence de l'Écriture, il doit être sous-entendu ici. A mon avis, il faut le placer à un moment antérieur à celui où nous trouvons les saints célestes formant en haut un corps complet, ce qui arrive au chap. IV. Le Seigneur sera venu alors, aura reçu les saints glorifiés, et leur aura donné leur place dans la présence de Dieu, avant qu'aucun des jugements ne tombe sur le monde.
Sa justice est sur le point de frapper de terribles coups, mais les saints demeurent à l'abri de toute atteinte. Les sceaux, les coupes, les trompettes, n'ont rien d'effrayant poux eux; ils ne provoquent pas l'épouvante, mais seulement l'adoration. Bien plus, ces ressuscités seront même occupés de leurs frères qui se trouveront encore au milieu de l'épreuve; car nous aurons des frères après que sera finie l'oeuvre actuelle de Dieu pour la formation de l'Église, des frères qui souffriront sur la terre après que nous nous en serons allés.
De plus, lorsque le Roi viendra s'asseoir sur le trône de sa gloire, et que toutes les nations de la terre seront assemblées devant Lui, il y aura des hommes pieux qu'Il appellera «Mes frères»; et les Gentils alors en vie, ou les nations, seront alors traités selon la manière dont ils en auront agi envers ces messagers du Roi.

Les brebis auront montré qu'elles croyaient au Roi, en ce qu'elles auront reçu ses serviteurs.
La conduite des boucs aura prouvé le contraire. Lorsque tous les avertissements préliminaires donnés à ceux qui sont sur la terre seront épuisés, lorsque tous les jugements qui procèdent du trône en se succédant avec rapidité, auront été démontrés inutiles, et que les coeurs rebelles des hommes n'auront fait que s'élever plus haut contre Dieu, le Seigneur dira en quelque sorte: «Je ne veux plus leur envoyer de châtiments, je ne veux pas attendre plus longtemps une repentance qui est refusée; mais je viendrai moi-même et les balaierai du balai de la destruction.»
En conséquence, nous trouvons cela dans le chap. XIX. Et l'intervalle entre les chap.IV et V et le chap. XIX est rempli par de nouvelles dispensations de Dieu en jugement de sa providence, par de nouvelles manifestations de miséricorde envers les Juifs et envers les Gentils, et par de rapides coups-d'oeil jetés sur les saints célestes qui sont eu la présence de Dieu. Sans nul doute, les âmes des saints qui meurent dans l'intervalle vont à Dieu; mais quelle que soit la bénédiction qui leur est réservée (Apoc. XIV. 13), les saints qui sont déjà changés demeurent dans cette présence pendant toute la durée de la période.

Les saints célestes, comprenant ceux qui sont de vrais chrétiens aujourd'hui, ceux qui l'ont été auparavant, et les saints de l'Ancien Testament, peuvent être enlevés à tout moment pour être avec le Seigneur. Je ne connais pas d'autorité scripturaire qui donne droit à un croyant de dire: Il ne viendra pas demain. Personne ne peut dire en s'appuyant sur une parole de Dieu: «Il y a encore quelque chose à faire auparavant - un délai est encore nécessaire». Sans doute, il est possible qu'un temps plus ou moins long s'écoule; mais l'Écriture ne place jamais le délai entre nous et la venue de Christ: elle le met seulement en avant de son jour. Tel qu'un serviteur ayant sa main sur la porte, et se tenant en quelque sorte sur le qui-vive dans l'attente de l'arrivée de son Maître, de façon à être prêt à Lui ouvrir immédiatement quand il vient, tel doit être dans sa véritable attitude, maintenant l'enfant de Dieu.

C'est ainsi que notre Seigneur s'exprime Lui-même. Il veut que tout soit en règle , que nous soyons réellement prêts à tout moment. Non pas que nous soyons capables le moins du monde de nous préparer; Béni soit Dieu, qui nous a rendus agréables par la grâce de Christ; mais il peut y avoir, dans nos voies et dans notre marche, dans ce que nous faisons, des choses qui ne supporteront pas la lumière de sa présence. Quoi que nous fassions, nous devons chercher à ne rien entreprendre de nature à nous rendre pénible la pensée du retour du Seigneur.
Nous devons nous garder de spéculations et de plans qui supposent que nous avons encore bien du temps devant nous. Le Seigneur désire que nous soyons comme des voyageurs qui traversent une terre étrangère et qui en même temps sortent à la rencontre de Celui qui vient promptement pour nous.
Il se peut que le Seigneur tarde un peu plus que nous ne pensons; mais toutefois il vient, et il vient à une heure à laquelle les hommes ne pensent pas. Sa venue agira d'une manière immédiate sur tous les saints célestes: résurrection des morts, changement des vivants, et enlèvement des uns et des autres auprès de Lui-même en haut.
Puis, suivent les scènes de Apoc. IV et. V. qui nous laissent voir l'intérêt que prennent les saints glorifiés aux justes qui souffrent sur la terre, après que les premiers s'en sont allés au ciel. Ces scènes ne sauraient recevoir de pleine application, ni pendant qu'une partie seulement de l'Église est en haut et dans l'état de séparation du corps, ni quand le règne millénial sera arrivé. Elles supposent un intervalle entre ces deux choses, après que le Seigneur sera venu et aura changé les saints en sa ressemblance de ressuscité, et avant qu'ils l'accompagnent du ciel afin de juger et de régner (1).

Nous en venons au cours terrestre des «choses qui doivent arriver après celles-ci». Les sceaux ne sont pas des jugements exécutés par le Seigneur, mais des jugements d'une nature providentielle.

Quelques-uns ont pensé que le premier sceau s'appliquait à Christ, à cause du cheval blanc. On voit sur le champ combien serait étrange une telle représentation du Seigneur, surtout comme c'est Lui qui, en tant que l'Agneau, ouvre successivement les sceaux, et qui, lorsqu'il est clairement fait allusion à Sa personne dans le contenu du sixième sceau, conserve encore le nom d'Agneau! Et combien plus étrange encore l'idée qu'Il entrerait actuellement dans une voie de conquête, au temps même où, si vous le prenez dans le sens historique, toute l'Asie se détournait de Paul, où Timothée avait devant, lui la triste et sûre perspective des hommes méchants et des imposteurs allant en empirant, où Jean lui-même avait écrit ou était près d'écrire: «jeunes enfants, c'est la dernière heure; et comme vous avez entendu que l'antichrist vient, maintenant aussi il y a plusieurs antichrists , par quoi nous connaissons que c'est la dernière heure.» Néanmoins, la plupart des écrivains anciens et beaucoup de modernes commencent leurs commentaires par ce faux point de départ, quelques-uns l'appliquant au second avènement; mais cette interprétation renverse complètement l'ordre des sceaux fixé par le Saint-Esprit, et même l'ordre du livre tout entier.

Il est vrai qu'au chap. XIX, où le Seigneur vient en personne et comme juge, Il est représenté monté sur un cheval blanc. Mais il y a toute la différence possible entre cette vision du cheval blanc et celle que nous avons ici.
Le cheval de ce chap. VI. ne sort pas du ciel, comme fait celui du chap. XIX; en conséquence, il n'y a pas un mot au sujet de celui qui est monté dessus, indiquant qu'il s'agisse nécessairement de Christ: au lieu que, au chap. XIX, Il est appelé Fidèle et Véritable, et est dit juger et combattre en justice. De qui ceci pourrait-il être dit, sinon d'un seul? Ses yeux étaient comme une flamme de feu. Nul ne connaissait que Lui seul le nom écrit qu'il portait. La Parole de Dieu, Roi des rois, Seigneur des seigneurs- ce sont des titres qui ne peuvent appartenir qu'à Jésus seul. Pour ne rien dire de la robe trempée de sang, l'épée tranchante qui sort de Sa bouche, la verge de fer avec laquelle Il gouverne, et l'acte par lequel il foule le vin de la colère divine sont, au chap. XIX., des descriptions auxquelles rien ne correspond dans les cavaliers du chap. VI.
Ici, point d'armées ne suivent, vêtues de fin lin, etc; et bien qu'il soit dit qu'une couronne est donné à celui qui est monté sur le cheval, le mot est tout à fait différent de celui qui se trouve employé au chap. XIX. et qui signifie des diadèmes royaux, la couronne de royauté. Les Romains étaient grands amateurs d'une espèce de guirlande, qui ne présentait pas à leur esprit, comme le diadème impérial, l'idée de l'autorité absolue: et c'est cette couronne qui est mentionnée au chap. VI.

De plus, il y a deux figures ou symboles fréquemment employées dans l'Écriture pour exprimer le pouvoir; l'une est le trône, l'autre est le cheval. Ainsi nous avons déjà vu le trône suprême en haut, et maintenant nous voyons sur la terre le cheval avec celui qui est monté dessus. On voit la même chose aux chap. XIX et XX.
Là, vous avez des chevaux dans un chapitre et des trônes dans l'autre. La différence entre ces symboles est celle-ci: quand le pouvoir est pris pour le renversement d'un rival ou pour faire opposition à l'autorité existant sur la terre, «le cheval» est employé comme figure à cause de l'usage qu'on en fait dans la guerre: il indique l'acte de subjuguer. Mais quand la victoire est remportée, et qu'il est question, non plus de subjuguer, mais de gouverner et de juger, «le trône» est employé, comme étant l'emblème propre du gouvernement sur ceux qui ont été ainsi subjugués.
Lorsque Christ va renverser ses ennemis, Il est vu, dans la vision du chap. XIX, sur le cheval, employé pour représenter la réalité de sa puissance pour subjuguer; lorsqu'il s'agit de l'acte de puissance subséquent, au chap. XX, les trônes paraissent. Ce serait tout-à-fait à tort, naturellement, que l'on confondrait cette forme symbolique avec un cheval ou un trône matériel. L'idée fournie par le premier, est celle d'un pouvoir qui subjugue, et par le dernier, de la domination après que la victoire a été gagnée. Le trône peut aussi être employé, comme ci-après, pour le solennel et éternel jugement des morts, trône d'une sainteté sans tache.

Nous ne pouvons naturellement pas appliquer les quatre chevaux et ceux qui les montent, aux grands empires desquels trois avaient depuis longtemps disparu.
L'opinion qu'il s'agit là de quatre religions successives, est pour le moins aussi insoutenable, surtout quand on entend avancer sérieusement, que l'incrédulité clôt la liste ouverte par le christianisme, suivi du Mahométisme et du Papisme. Il est difficile de dire si de telles pensées sont plus opposées au temps ou au lieu, à l'analogie ou au contexte.
De plus, on convient qu'il serait choquant à l'extrême, et presqu'à tous les points de vue, d'appliquer le premier sceau à Christ ou à l'Église dans les premiers triomphes de l'évangile, et les trois suivants à l'empire où aux empereurs romains. Mais il est plus important de remarquer que l'Apocalypse elle-même nous fournit une preuve positive pour rejeter l'assertion que le cheval désigne l'empire romain. Je n'en réfère pas à des passages tels que chap IX. vers 17 où il s'agit littéralement de cavaliers , mais le chap. XIX nous fournit un exemple de l'emploi de ce symbole: Le fait que le Seigneur est sur le cheval blanc indique-t-il que c'est Lui qui dirige l'empire romain? ou bien, les chevaux blancs des armées vêtues de lin impliquent-t-ils les pouvoirs impériaux?

Assurément nous devons chercher une interprétation plus en accord avec l'emploi qu'il est fait ailleurs de cette figure. Elle exprime, selon moi, une attaque contre la terre quoique ce puisse être de la part du ciel. De là, comme en Zach. I., elle peut s'appliquer au Seigneur, ou aux diverses puissances impériales qui ont succédé à Babylone; et il en est de même des chariots et des chevaux de diverses couleurs, en Zach. VI. Mais, comme distingué des cornes (chap. I. 19), le précédent symbole se rapporte plutôt aux instruments providentiels cachés derrière la scène et en rapport spécial avec ces empires, qu'aux chefs eux-mêmes ou à leurs royaumes.
Il n'y a donc pas évidemment de raison tirée du livre lui-même ou de Zacharie auquel l'allusion est manifeste, d'appliquer le symbole du cheval à l'empire romain seulement.
Il n'y en a pas davantage dans l'histoire profane, pour soutenir que le cheval est le signe particulier de ce peuple et de cette puissance-là. Et ce n'est pas étonnant; car l'infanterie romaine caractérisait mieux la puissance militaire de ce peuple, que la cavalerie. Sans doute la figure du cheval abonde sur sur ses médailles, mais pas plus, comparativement, que chez les autres nations guerrières - particulièrement dans l'Orient, où elles représentaient ainsi leurs victoires. Cette figure avait été auparavant portée sur l'un des étendards de guerre romains; mais deux siècles avant Domitien, toutes les variétés avaient été remplacées par l'aigle. A un point de vue abstrait, le cheval ne peut donc pas être considéré comme l'insigne national de Rome, ou l'emblème de l'empire romain.

La question de savoir s'il y est fait ici allusion dépend de l'examen du contexte. Et il me semble ici que le quatrième sceau s'oppose d'une manière concluante à un point de vue semblable, les quatre sceaux étant des jugements providentiels, homogènes de caractère, mais différents de forme. Il se peut que le territoire romain en soit la sphère, mais ceci n'a rien à faire avec la portée symbolique du cheval dans notre passage.

Sans prolonger la discussion, qu'on veuille bien me laisser établir ma manière de voir personnelle. Nous avons une série régulière de jugements providentiels.
Le premier est le cheval blanc, symbole d'un pouvoir triomphant et prospère. «Celui qui était monté dessus avait un arc.» (vers. 2).
L'arc est le symbole d'une guerre lointaine. La carrière du cavalier est un cours non interrompu de victoires. Du moment qu'il paraît, il est vainqueur. La bataille est gagnée sans combat, et en apparence, sans le carnage du second jugement dans lequel est employée l'épée, symbole d'une lutte serrée corps à corps. Mais ce premier conquérant est quelque puissant personnage qui balaye la terre, et gagne victoire après victoire par le prestige de son nom et de sa réputation.
Rien ne suggère ici la pensée d'un grand massacre; mais le second jugement est d'un caractère bien plus effrayant. Il sortit un cheval qui était rouge, et celui qui est monté dessus n'est pas l'orgueilleux conquérant auquel les nations se soumettent sans résistance, mais quelqu'un qui, s'il remporte des victoires, fait flotter son étendard sur des monceaux de cadavres. En conséquence, il a un cheval rouge couleur de sang - le symbole de la puissance en rapport avec un affreux carnage.

Le premier sceau, c'est-à-dire la carrière victorieuse de celui qui monte le cheval blanc, peut avoir eu pour résultat la paix et des changements relativement peu ensanglantés; mais tout est sanguinaire sous le second sceau (vers. 4).
Le cheval rouge de feu, la paix ôtée de la terre, le massacre réciproque, la grande épée, sont des signes trop évidents pour qu'on puisse se méprendre à leur égard.

Le troisième cheval est noir, couleur du deuil. C'est une nuance choisie pour montrer qu'il devait survenir des douleurs particulièrement grandes, non plus causées maintenant par l'effusion du sang, mais par la disette, et peut- être pouvons-nous ajouter, à vue humaine, par une famine des plus extraordinaires. Ici nous avons la voix qui proclame: Un choenix de froment pour un denier» (2) etc.
Le sou, dans notre pays, offre l'idée d'une valeur insignifiante; mais dans ces lieux et dans ces temps-là, un choenix de froment pour un denier était chose fort coûteuse, car peu auparavant on pouvait se procurer sept ou huit choenix pour le même argent: et par moment, paraîtrait-il, une fois plus encore. On donnait un denier pour le salaire d'une journée, et c'était à peine assez pour la nourriture quotidienne d'un homme; car le choenix semble être un minimum, puisque c'est ce que l'on accordait à un esclave. Mais pendant qu'il y aurait cette disette des choses même indispensables à la vie, il y avait ordre de ne pas toucher à ce qui tenait au luxe de la vie, l'huile et le vin. Ce n'était donc pas les richesqu'il importait plus particulièrement de frapper, mais les peuples dans ce qui forme les premières nécessités de la vie. Dieu étend sa main sur le monde.

Cependant il est possible que de tels événements surviennent en temps ordinaires. Il se peut qu'un grand conquérant, tel que Jules César ou Napoléon à un moment quelconque, apparaisse sur la scène du monde, ou qu'il y ait famine, etc.
Et dans le quatrième sceau, nous avons les quatre plaies mortelles envoyées à la fois par Dieu, l'épée, la famine, la mortalité, et les bêtes sauvages de la terre, mais limitées ici à la quatrième partie.

Ce ne sont encore que des châtiments préparatoires, «Et voici un cheval livide, et le nom de celui qui est monté dessus est la Mort, et le Hadès suivait avec lui» (vers. 8).
En Ezéch. XIV, vous trouverez, que ces quatre mêmes plaies sont mentionnées ensemble en rapport avec Israël. Dans ces premiers jugements, Dieu n'a pas recours à des mesures bien extrêmes. Un conquérant n'est pas quelque chose de fort rare sur la terre: une guerre sanglante et peut-être civile est également assez commune. Ceux-ci pourraient être suivis d'une famine, et cette famine pourrait assez naturellement produire la peste, etc. L'homme voudrait expliquer ainsi ces choses, et les sages seraient pris dans leur propre ruse. Mais nous savons d'avance, par la parole de Dieu, qu'il vient un temps de conquête - puis de guerre sanglante - ensuite de disette - et enfin le temps de l'effusion des quatre plaies mortelles de Dieu.

Les saints célestes sont destinés à être établis dans la paix et dans le repos en la présence de Dieu - l'Église, à être abritée en sécurité, avant que commencent ces jugements.

La scène suivante, sous le cinquième sceau, est bien remarquable. Les animaux laissent échapper leur cri: «Viens», (3), qui était, en rapport seulement avec des jugements extérieurs providentiels. Mais nous avons à présent une série d'événements quelque peu différents.
Le cinquième sceau fait voir que Dieu a encore un peuple sur la terre. Qui sont ceux qui souffrent maintenant? Le prophète voit leurs âmes sous l'autel, où ils se trouvaient comme holocaustes. Quoique morts, ils parlent encore. Ils furent égorgés à cause de la parole de Dieu et à cause de leur témoignage. Après cela l'homme ne peut plus rien faire. Ils font appel à la vengeance; car après que le Seigneur aura pris à Lui les saints célestes, Il commencera à appeler des saints terrestres. Ils ne seront pas, sans doute, régénérés par un autre esprit; mais ils seront appelés à suivre un autre chemin, et ne connaîtront pas Dieu dans la plénitude et la proximité avec lesquelles Il se révèle à nous maintenant, et dans lesquelles nous devons le connaître.
Ces saints auront «l'esprit de prophétie». Tel était le mode par lequel le Saint- Esprit opérait dans les saints de l'Ancien-Testament. L'effet de l'esprit de prophétie, c'est qu'il attendaient la venue de Christ pour l'accomplissement de la promesse et de la prophétie; et pareillement ces saints attendront la venue de Christ en gloire.
Toutes leurs espérances reposent sur Lui, qui doit les délivrer d'une aussi profonde détresse. Ce n'est pas de cette manière que nous devons attendre Christ. Nous avons le repos en Lui maintenant. Bien que nous soyons dans l'attente de la venue de Christ, nous avons actuellement communion avec Lui dans la paix, et le droit, mis à mort ou non, de toujours nous réjouir en Lui.

Ce n'est pas l'affaire des chrétiens, maintenant, de dire dans un temps d'épreuves: «Jusques à quand, ô Maître souverain, saint et véritable, ne juges-tu pas, et ne venges-tu pas notre sang?» etc.
Les saints dont il est parlé ici ne seront pas placés, avec Christ, dans la même relation que nous en tant qu'il s'agit de communion. Ils feront appel au Seigneur pour qu'Il juge et qu'Il venge. Nous devons prier le Seigneur qu'Il pardonne. Ainsi Étienne «cria à haute voix: Seigneur ne leur impute point ce péché» Telle est aussi la seule prière qui convienne aux saints participants de la vocation céleste.
Mais ici, les saints dont il est question sont sur un terrain différent. Ils prennent la position et expriment les sentiments décrits dans les psaumes Ceux qui pensent que les psaumes ont pour but de présenter notre position et les sentiments qui nous sont propres comme Chrétiens, ne peuvent qu'éprouver une grande difficulté à comprendre le langage de vengeance et d'imprécation qui y est employé. Mais lorsque l'Église sera enlevée, Dieu répandra, de la place qu'Il occupe sur le trône, ces jugements apocalyptiques; et c'est à ce moment là que ces psaumes s'appliquent pleinement. Dieu montre maintenant de la miséricorde: alors, ce sera le jugement de la terre. Lorsque ces visions s'accompliront réellement, Dieu ne déploiera pas, comme à présent, les immenses richesses de sa grâce, mais les éclats terribles de sa juste colère; et ainsi, quand ce jour-là viendra et que les hommes seront encore inattentifs, les saints vivants ou morts diront: «Jusques à quand, ô maître souverain», etc.

«Et il leur fut donné une robe blanche» (vers. 11).
C'est-à-dire que la vengeance leur a été accordée, bien qu'ils ne prennent place sur des trônes qu'au chap. XX. Il n'est jamais dit des esprits dépouillés du corps, qu'ils sont assis sur des trônes. Nous ne lisons pas que des esprits sont glorifiés, mais des corps, c'est alors qu'ils entrent dans la gloire qui leur est destinée. Ils régneront avec Christ. Ainsi, après que l'Église s'en sera allée, il y aura des personnes qui rendront témoignage pour Dieu ici-bas, mais qui tiendront un langage totalement différent: ce seront des appels à la vengeance et non , des paroles de grâce et de longanimité.

Ce fut jadis une chose sainte que d'exterminer les Cananéens; ce ne serait pas là aujourd'hui une chose chrétienne. Combien cela nous siérait mal, alors que Dieu montre de la miséricorde! Mais lorsqu'il jugera, cette conduite qui ne serait pas maintenant de saison, sera convenable et Juste.
Si Dieu voit que la terre est dans un état tel qu'il devient nécessaire de la châtier et de la juger, ce sera une sainte chose d'avoir part à cette oeuvre, Mais si je jugeais maintenant les méchants qui sont sur la terre, je ferais ce que ne fait pas le Seigneur - bien plus, le contraire même de ce à quoi il prend plaisir.
Le Seigneur est occupé maintenant à déployer les merveilles de sa grâce; et tous ceux qui le comprennent, agiront dans le même esprit. Le terrible tremblement du sixième sceau (vers. 12) vient apparemment en réponse à la prière des saints qui sont impliqués dans ces scènes, et montre que les pouvoirs persécuteurs du monde recevaient un avant-goût de leur jugement aussi véritablement que les égorgés, au temps du sceau précédent, sont en partie reconnus dans leur droit avant qu'ils héritent le royaume.
Leur sang criait, pouvons-nous dire, au Seigneur Sabaoth. Ils ont vécu pour Dieu et sûrement ils ressusciteront; mais il leur faut attendre. Une autre classe de martyrs doit encore être complétée. «Et il leur fut dit qu'ils se reposassent encore un peu de temps, jusqu'à ce que leurs compagnons de servitude, et leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux fussent accomplis.»

Nous ne trouvons ici aucuns détails sur la mort de ces saints, il nous faut les chercher plus loin dans d'autres parties de ce livre. En attendant, ceux qui ont souffert les premiers jouissent des résultats de la justice et sont reconnus de Dieu; mais ils doivent attendre qu'une nouvelle classe différente de frères martyrisés qui doivent souffrir à la fin, soit complétée. C'est alors que viendra la vengeance. Il faut que l'iniquité parvienne à son comble avant l'heure du plein jugement de Dieu. Il doit y avoir auparavant un autre et dernier éclat de persécution. Mais remarquez-le aussi, il n'est laissé à personne la perspective d'être transmué sans passer par la mort.

Nous avons établi que les saints célestes (c'est-à-dire les morts en Christ et nous qui demeurons jusqu'à la venue du Seigneur), ont déjà été enlevés de la terre, comme l'avait fait voir le chap. IV - le cinquième chapitre ajoutant ce trait de plus que, tandis qu'ils sont en haut, il y a sur la terre des justes aux prières desquels les saints ressuscités prennent intérêt. Ce qui veut dire que ceux qui sont en haut, nous apparaissent animés de l'esprit d'intercession; et il n'est rien de plus doux que cette position - rien en quoi nous soyons plus réellement rapprochés de Christ, sauf notre relation immédiate avec Lui-même.
L'Église est destinée à avoir ce privilège dans la gloire, comme nous l'avons maintenant dans la grâce à l'égard de tous les hommes (1 Tim. II) - le privilège de l'intercession pour d'autres qui sont encore dans l'épreuve sur la terre. L'Église prendra le plus profond intérêt à leurs tribulations, à leurs bénédictions et à leurs espérances.

Mais qui sont ceux qui souffrent sur la terre? Au chap. VI. 9, comme nous l'avons vu, il y a un effroyable massacre des saints Ils poussent des cris qu'avec saint Jean et par son moyen il nous est permis d'entendre.
Ils en appellent à Dieu comme au Maître souverain de toutes choses. «Jusques à quand, ô Maître souverain, saint et véritable, ne juges-tu pas, et ne venges- tu pas notre sang de ceux qui habitent sur la terre?»
Évidemment ceci n'est pas le cri d'un chrétien; je ne dis pas que ce ne sera pas un cri de croyants, mais il sera approprié à leurs circonstances et aux voies de Dieu d'alors. On a des vues si bornées, qu'on s'imagine qu'il n'est pas possible d'être croyant sans être chrétien.
Il est vrai que maintenant un croyant est naturellement un chrétien; les jeunes enfants mêmes connaissent le Père. «Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père» Mais nous devons toujours tirer nos pensées et notre langage de l'Écriture, et non de notre propre imagination. Or, bien qu'Abraham et tous les saints de l'Ancien-Testament fussent nés de l'Esprit, ils n'étaient cependant pas chrétiens dans le sens propre du Nouveau-Testament; car un chrétien n'est pas seulement celui qui a la foi en Christ, mais celui à la foi duquel Christ mort et ressuscité a été présenté par Dieu, et qui a, par conséquent, le Saint-Esprit pour l'unir à Christ dans le ciel. Mais cela n'était pas et ne pouvait pas être jusqu'à ce que Christ fut venu et eût achevé l'oeuvre de la rédemption.
Ils étaient sans nul doute régénérés; car le fait d'être né de nouveau n'implique pas nécessairement que l'oeuvre de l'expiation a été préalablement accomplie; mais cependant c'est dans une position différente que nous avons été introduits par l'oeuvre accomplie et par le résultat qu'elle a eu, la présence de l'Esprit durant l'absence de Christ.

Ce ne sont donc pas des accents chrétiens que font entendre les âmes qui sont sous l'autel; elles nous rappellent plutôt la position et les sentiments révélés autrefois. Depuis que le Seigneur Jésus Christ est venu et est monté au ciel, comme le Rejeté maintenant glorifié, les souffrances de Christ comme le juste témoin pour Dieu et l'expression de la parfaite grâce envers l'homme, sont, pour ainsi dire, reproduites dans les siens.
Le Saint-Esprit les met en communion de sentiment avec Christ. Ce qui était auparavant vrai dans une certaine mesure, devenait maintenant la portion des saints. Nul autre que Christ ne pouvait souffrir de la part de Dieu pour le péché. Mais une partie des souffrances, même des souffrances de la croix provenait du fait que Christ y était placé par la malice des hommes; il y en avait une autre partie, beaucoup plus profonde et qui résultait de ce qu'Il était placé là par la grâce de Dieu pour revendiquer les droits de la sainteté et délivrer le pécheur.
Dans cette dernière, Il souffrit pour nous: dans la première nous pouvons et devons souffrir avec Lui.
De là, l'apôtre Paul n'hésite pas à dire: «Pour le connaître, Lui... et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort».
Un chrétien peut partager les souffrances de Christ dans le sens d'être rejeté, même jusqu'à la mort. Maintes fois l'apôtre lui-même eut, à la lettre, cette perspective devant lui. (Voyez 2 Cor. I. IV). Il connaissait la communion des souffrances de Christ; Étienne la connut de même.
Tel n'est pas du tout l'esprit de ce cri. Ici, ceux qui souffrent sont sous le profond sentiment de l'injustice dont ils sont l'objet et ils n'invoquent que le jugement de Dieu. Quelle différence quand, au lieu de fuir la prison et le jugement, on se retire en rendant grâces à Dieu plein de joie pour avoir été estimé digne de souffrir la honte pour le nom de Jésus! Est-ce là ce que nous trouvons ici? Sans doute le monde agit avec injustice; mais il y a quelque chose de plus précieux que d'en appeler à Dieu pour qu'Il traite le monde comme le monde nous a traités. C'était là ce qui avait lieu lorsque les hommes étaient sous la loi; et c'est ainsi que le principe de la juste rétribution paraîtra de nouveau au jour millénial, quand ils auront la loi écrite sur leurs coeurs. En tant qu'il s'agit de la justice pratique, de la bénédiction morale de la loi que procure l'observation de la loi, Dieu l'accomplit maintenant dans les siens. Mais il y a un autre principe qui est développé sous toutes les formes; car la grâce de Dieu va chercher les perdus.

La mort de Christ est la plus grande manifestation de cette grâce, et le Saint-Esprit produit l'esprit de grâce dans le coeur de son peuple. Mais le cri du cinquième sceau est, que le péché soit mis à la charge des oppresseurs et qu'en conséquence la vengeance ait son cour: c'est là la justice, mais non pas la grâce.
N'oublions pas cependant, que Dieu ne nous permet pas de faire entendre à notre gré un cri de justice ou un cri de grâce. Nous avons toujours tort si, toutes les fois que nous souffrons de la part du monde, chaque coup ne nous pousse pas à demander grâce pour nos persécuteurs. Dans nos rapports de chrétiens à chrétiens, nous sommes en droit, sans doute, de nous attendre les uns de la part des autres à une conduite honnête et juste: il entre dans le caractère d'un chrétien de sentir ce qui est mal et d'apprécier ce qui est bien (Rom. XII). Mais il devrait toujours y avoir puissance pour s'élever au-dessus du mal et lui opposer Christ , qu'il s'agisse soit de discipline à l'égard de ceux de dedans, soit d'intercession en faveur de ceux de dehors.
Dieu agit en parfaite grâce, et nous devrions l'imiter dans nos rapports avec le monde. Ici, dans l'Apocalypse, c'est tout autre chose: Dieu exerce des jugements préparatoires; et il en résulte, pour les siens, un autre genre de relation, que celle dans laquelle il nous a placés jusqu'à ce qu'Il nous prenne à Lui-même. En conséquence, ce que nous y trouvons c'est l'attente juive d'une délivrance, au moyen de la destruction des adversaires par la main de Dieu, et non l'espérance que nourrit le chrétien d'être retiré de la scène et transporté au ciel.

Une juste vengeance est invoquée sur les habitants de la terre Cela n'implique point chez les saints un caractère vindicatif, mais assurément ce n'est pas non plus la grâce pratique. Ils s'attendent donc à ce que Dieu juge, au lieu de soupirer, comme nous ferions, après la venue de Christ pour qu'Il nous prenne à Lui. «L'Esprit et l'Épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens!»

Remarquez que le mot employé ici pour «Seigneur».n'est pas le terme généralement usité mais le même qui se rencontre en Luc II. 29; Actes IV. 24; Jude 4. Il signifie Seigneur dans le sens de «Maître souverain». Il est aussi employé en 2 Pierre II. 1: «Reniant aussi le Maître qui les a achetés». Nous n'avons pas ici l'intimité dans laquelle nous le connaissons comme «notre Seigneur»; mais la relation générale d'autorité dans laquelle le Seigneur est le Maître du monde entier - de tous les hommes, soit bons soit mauvais. Il n'est jamais dit que ceux qui connaissent le Seigneur Jésus-Christ, par le Saint-Esprit, puissent renier le Seigneur qui les a achetés.

Quoi qu'il en soit, à cet appel répondent les cris de douleurs de toute la nature, présentant, sous une forme symbolique, aux yeux du prophète ce qui allait arriver. «Et je vis, lorsqu'il ouvrit le sixième sceau, et il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac fait de poil, et la lune devint rouge comme du sang; et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre comme un figuier, agité par un grand vent, jette loin ses figues tardives. Et le ciel se retira comme un livre roulé, et toute montagne et toute île furent remuées de leur place» (Vers. 12-14).

Les cieux sont bouleversés depuis un bout jusqu'à l'autre; les étoiles tombent, etc., évidemment, à ce qu'il me semble, dans la vision seulement. «Et les rois de la terre, et les grands, et les chiliarques, et les riches, et les forts; et tout esclave et tout homme libre, se cachèrent dans les cavernes et entre les rochers des montagnes. Et ils disent aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et nous cachez de devant la face de celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau, car le grand jour de sa (4) colère est venue; et qui peut subsister?» (Vers. 15-17).

Ces jugements imminents jettent dans l'agitation les hommes de toutes les classes. Ce n'est pas réellement le grand jour de la colère de l'Agneau; cependant les hommes le pensent; ils craignent que le dernier jour ne soit déjà venu. Plusieurs ont cru que ce sceau représente l'épiphanie du Seigneur en jugement à la fin du siècle. C'est ce qui les a amenés à voir dans cette description un récit littéral des changements dans le ciel et sur la terre qui accompagnent ce grand événement. Mais de semblables pensées ne reposent sur aucun fondement solide. En premier lieu, le septième sceau n'est pas encore ouvert, de sorte que ce ne peut être la fin, lors même qu'on adopterait le système d'après lequel les trompettes ne seraient que la répétition des sceaux, sous un autre point de vue. De plus, il n'y a pas un mot faisant allusion à la présence du Seigneur. Il y a un grand tremblement de terre; mais l'apparition de Jésus est incomparablement plus sérieuse que toute commotion possible dans le monde.
La différence est manifeste, si nous comparons ces versets avec le chap. XIX. 11-21 de ce livre, et avec 1 Thess. V; 2 Thess. I; Luc XVII. 24-37, etc.

Pour ne rien dire de la sixième trompette, sous la septième coupe (que l'on doit sûrement reconnaître comme ne passant pas avant le sixième sceau), il est un tremblement de terre dont le Saint-Esprit parle en termes encore plus expressifs. Cependant nous savons que celui-ci a lieu avant le jour du Seigneur; car tous admettent que les coupes sont versées avant qu'Il vienne comme un larron. Et a fortiori pourquoi pas le sixième sceau? Si ces commotions eussent été envoyées sous le septième sceau, la raison aurait pu paraître plus valable: dans l'état des choses, elle n'existe réellement pas.

Il y a aussi cette différence notable entre le sceau qui nous occupe et les passages de Mathieu XXIV; Marc XIII, et Luc XXI. auxquels quelques-uns voudraient le rattacher, que dans ces derniers il est expressément dit du Fils de l'homme qu'Il est vu venant dans les nuées du ciel avec puissance et grande gloire, et que dans le premier, comme nous l'avons observé, on ne trouve pas trace de ce fait.

Nous trouvons dans la description du sceau, que tous les hommes dans leur terreur disent aux montagnes et aux rochers (ceci serait-il littéral, après qu'ils avaient été remués de leur place?): «Tomber sur nous et nous cachez de devant Celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui pourra subsister!»
C'est là une révélation, non pas de ce que Dieu déclare au sujet des temps et des circonstances, mais de l'effroi des hommes et de son effet sur leurs consciences. Prendre ce que Jean dit dans la vision pour autant de réalités physiques qui devaient alors se produire littéralement dans le soleil, la lune, les étoiles et le ciel, serait, je pense, adopter une opinion sans y avoir mûrement réfléchi. Aurait-on besoin et serait-il possible d'invoquer la chute des montagnes et des rochers, si les étoiles tombaient réellement sur la terre? Les hommes ou le globe lui-même pourraient-ils survivre à un tel choc? En outre, il est clair que la description fait allusion à des passages de l'Ancien Testament, tels que Es. XIII; XXXIV; Ezéch. XXXII, 7, 8; et Joël II. Or, ce dernier affirme nettement que les signes qui y sont prédits ont lieu avant que vienne la grande et terrible journée du Seigneur, et le premier reçut son accomplissement dans le passé, lors de la chute de Babylone, quoiqu'on puisse aussi voir en eux des types d'une catastrophe plus solennelle et plus universelle qui doit avoir lieu à la fin.

Tout ceci, à mon avis, prouve d'une manière décisive que le sixième sceau, d'après la place naturelle qu'il occupe dans la prophétie, ne désigne en aucune façon la grande journée du Seigneur, mais fait ressortir, d'abord en figures et puis en langage ordinaire, une terrible révolution qui renverse les institutions existantes et tout l'ordre gouvernemental. Toutes les autorités, souveraines.dépendantes, et subordonnées cessent leurs fonctions. Le choc est universel. Les hommes pensent que la dernière heure est venue; - ce n'est pas le Seigneur, c'est leur conscience effrayée qui appelle ce moment, le jour de sa colère.
Mais quand ce jour-là vient, (comme au chap. XIX) ils sont hardis comme des lions. La fréquence même des jugements divins agit sur les coeurs endurcis des hommes, et ainsi, bien que les trompettes n'aient pas encore sonné, et que les jugements doivent devenir de plus en plus intenses, pourtant lorsque le Seigneur vient en personne, au lieu de crier que les montagnes les couvrent, ils sont trouvés combattant contre Lui.
Quand leurs consciences étaient moins endurcies, ils s'alarmaient, mais lorsque le grand jour arrive ils sont en rébellion ouverte contre Christ. Ce que c'est que le coeur de l'homme! et quelle grâce infinie que le Seigneur nous ait amenés, non pas à la pensée de sa colère - bien que je puisse désirer que le Seigneur veuille se servir de ce moyen pour réveiller les âmes - mais quelle grâce de penser qu'il nous a amenés dans la paix, et qu'Il veut nous avoir dans la pleine jouissance de nos bénédictions célestes, même lorsque tous ces jugements passent au-dessous de nous! Être dans la céleste présence de Celui qui exécutera alors ces jugements - telle est notre portion.

Le Seigneur nous accorde de marcher en sa grâce maintenant, de ne pas nous laisser entraîner dans l'esprit du monde et de ne pas nous prévaloir de nos droits! Du moment que les hommes pécheurs commencent à parler de leurs droits, la seule chose à laquelle ils ont droit en la présence de Dieu, c'est d'être jugés et perdus. S'il agissait envers nous sur ce pied là, quand et comment pourrions-nous être sauvés? Mais Il nous a pardonné toutes nos fautes, et nous a donné la joie de tenir ferme pour ses droits. Le Seigneur nous accorde d'être vrais à l'égard de Lui-même et de sa croix!


(1) On remarquera que celle assertion, si elle est bien fondée, tranche la question de l'application propre et vraie du reste du livre. Car quoi de plus important que de savoir s'il parle, dans toutes ces visions, du temps pendant lequel l'Église est encore sur la terre, ou des jours qui suivront - de la grande crise en laquelle l'Église ne sera plus ici-bas, mais sera ressuscitée, et où Dieu en agit avec la terre sur un autre principe?
Dire qu'il nous est donné de connaître ces visions ne prouve rien. Toute l'Écriture nous est donné et nous est bonne, mais certainement ne nous concerne pas toujours; et nous tirons grand profit, non pas de l'idée que Dieu ne pense jamais qu'à nous, mais de la véritable intelligence de sa portée et de son but.
Si Abraham s'était imaginé qu'il devait être enveloppé dans la catastrophe qui menaçait Sodome, parce que le Seigneur dans sa grâce la lui avait révélée avant qu'elle arrivât, une telle illusion lui aurait fait du mal. Ce n'est pas à Lot qui était là , mais à Abraham , qui n'y était pas, que fut faite la plus complète communication. Et tel sera encore le cas, je n'en doute pas.
Un résidu est destiné à être sauvé - sauvé comme à travers le feu. Puisse notre place être au-dessus de tout cela, au-dessus du monde, en esprit maintenant, et puissions-nous regarder en bas, à ses plans et à ses progrès, avec la conscience permanente que le jugement se hâte - destinés que nous sommes à être de fait en haut quand ce jugement viendra. 

(2) Un choenix, ou environ une pinte et demi, pour un denier, ou environ seize sous de notre monnaie.

(3) Il peut  être bon de mentionner dans cette note mon opinion, que voici - les mots «et vois». qui d'après le texte reçu et la version autorisée, suivent «Viens» dans le cri des quatre animaux vivants, me paraît-être une interpolation
Dans le cas du second cri (Vers. 3), il n'y a pas de différence de jugement parmi les critiques de quelque notoriété; mais, chose étrange, Griesbach et Scholz retiennent le sens ordinaire dans les deux derniers cas, et, dans le premier, Knapp avec eux.
Buttmann, Hahn, Lachanann, Tischendorf et Tregelles sont unanimes à supprimer ces mots, et je pense, avec raison. La différence quant à l'interprétation serait celle-ci: D'après la leçon du texte reçu, c'est un appel fait par chaque animal à Jean: mais s'ils crient seulement, «Viens», l'appel semblerait s'adresser directement à ceux qui sont montés sur les divers chevaux, et qui, en conséquence, sortent à leur commandement. Le rapport des animaux avec l'action des cavaliers, est rendue plus claire et plus expressive par ce petit changement.

(4) La Vulgate, avec, une forte autorité des MSS, lit: leur colère (ipsorum, non pas ipsius)
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