Le chapitre précédent nous a
fourni un tableau de la plus haute signification et
du plus grand intérêt: Dieu dévoilant, pour ainsi parler, l'intérieur
du ciel, la pensée et l'emploi du ciel avant
que nous voyons tomber sur la terre un seul coup du
jugement. Mais ce tableau aurait été
incomplet, si le Saint-Esprit n'y eut ajouté
la scène qui nous est
révélée dans ce chapitre. Car
s'il y avait une manifestation divine, et si les
anciens entraient avec intelligence dans le culte
de Dieu, confessant sa gloire dans la
création et dans le gouvernement de sa
providence, cependant, il n'y avait point là
de chant, et moins encore le chant du
«cantique nouveau». Or. le grand but du
chapitre qui est devant nous, c'est de montrer
cette autre et plus parfaite manière dans
laquelle nous voyons les anciens se prosterner
devant l'Agneau et lui rendant hommage. Le
Saint-Esprit prend un soin tout particulier
à montrer que Dieu , à mesure qu'il
se dévoile lui-même, doit-être
l'objet, la source et la base de toute l'adoration
qui va suivre de la part de la créature. Ce
n'est point une conception de l'esprit de l'homme:
ce serait de l'idolâtrie.
Il nous faut une révélation divine
pour avoir une vérité divine et un
culte digne d'être agréé. Les
figures que nous présente le chap.
IV ont laissé Dieu dans
une sorte de grandeur et de majesté
mystérieuses. En conséquence, le
culte des anciens n'allait pas au-delà de la
pensée que Dieu avait créé et
soutenu toutes choses. C'était sa gloire en
création et en providence, et leur louange
à eux y répondait d'une
manière intelligente.
Dans ce chap.
V, nous avons une plus
précieuse scène. Et pourquoi? Parce
que nous avons l'Agneau.
Quelle bénédiction n'apporte- t-il
pas! Il a effacé le péché
-enlevé l'aiguillon de la mort -Il nous a
approchés de Dieu, et a mis dans notre
bouche un cantique approprié à la
présence de Dieu.
Dans cette portion bénie de la Parole nous
avons, comme en étant le principal sujet, la
portée de la rédemption quant
à ce qui constitue les occupations et le
culte dans le ciel, et leur rapport avec les
conseils et les voies de Dieu sur la terre.
Tant qu'il s'agissait seulement de la gloire de
Dieu dans la création, il n'y avait pas du
tout de livre. Mais maintenant le prophète
regarde, et il voit «dans la droite de Celui
qui était assis sur le trône, un
livre, écrit au-dedans et sur le revers,
scellé de sept sceaux
(vers.
1).
Dans les temps anciens, un livre était un
rouleau manuscrit, écrit seulement au-dedans
pour les cas ordinaires. Mais ici il y a
plénitude de révélation. Elle
déborde, pour ainsi dire, et est
inscrite sur le revers aussi bien qu'au dedans, et
tout à la fois
protégée de sept sceaux. Mais
remarquez, que si Dieu est vu ayant ce livre en sa
main, il n'y a que l'Agneau qui l'ouvre, et que
tout le contenu du livre apparaît en
connexion avec lui.
Combien il est évident qu'il ne peut jamais
y avoir une manifestation de la pensée de
Dieu concernant les choses à venir, sans la
connaissance de Christ et de sa gloire en rapport,
avec elles! Tout chrétien sait qu'on ne
pourrait être sauvé sans Christ; mais
beaucoup ne s'aperçoivent pas que sans
Christ il n'y a point d'intelligence de la
prophétie, ni connaissance vraie de ce
qu'est l'Église.
C'est ainsi que les hommes forment des associations
religieuses et les appellent églises. Mais
je n'hésite pas à dire qu'il est plus
aisé de faire le ciel et la terre que de
faire l'Église de Dieu. Mais la
présomption de l'homme s'est
élevée à un si haut point, que
les choses les plus grandes et les plus saintes de
Dieu deviennent l'oeuvre (pour ne pas dire le
passe-temps) de chrétiens, parce qu'ils ont,
défait, séparé l'Église
de la personne de Christ.
Ils traitent l'Église comme affaire de choix
et de forme, au lieu de reconnaître qu'elle
est le champ spécial des opérations
les plus pures et les plus profondes de l'Esprit,
et l'objet le plus cher des affections de Christ,
ainsi que le témoin de ses principales
gloires.
L'ordre de l'Église et les voies de Dieu en
elle, font ressortir toute la profondeur et toute
la hauteur de la sagesse et de la grâce
divines. La grande difficulté, aujourd'hui
comme de tout temps, vient de ce que ceux que
le Saint-Esprit rassemble autour
du nom du Seigneur Jésus-Christ,
traînent avec eux un tas d'opinions du
quartier d'où ils viennent -des idées
et des habitudes longtemps caressées qu'il
leur faut désapprendre. Ils ont aussi la
même chair que les autres -la même
vanité, la même promptitude, la
même imagination, etc.
Nous devons nous souvenir que ce que les autres ont
fait, nous ne sommes pas nous-mêmes moins en
danger de le faire. Si l'Église a si
tôt failli après que Dieu a eu
déployé ici-bas ses nouveaux et
précieux conseils de grâce
céleste, il est beaucoup plus facile,
maintenant que la chrétienté a
abandonné et presque oublié ses
meilleurs privilèges, de tomber encore dans
la même erreur et la même
infidélité. La grande racine du mal,
c'est la tendance à regarder l'Église
comme étant notre propriété et
non celle de Christ. Vous n'arrivez jamais en
dehors de Christ à la pleine
vérité à l'égard de
quoi que ce soit qui concerne soit Dieu, soit
nous-mêmes. Il demeure toujours vrai que
que la loi fut donnée par Moïse (et il était éminemment un serviteur
honoré de Dieu) mais «la grâce et la vérité
vinrent par Jésus-Christ.»
Il en est de même de l'interprétation
de la prophétie. Si je fais rapporter la
prophétie à moi-même ou
à mon pays, je puis trouver dans la
septième coupe la dernière
révolution Française, ou la maladie
des pommes de terre, ou le choléra
asiatique, ou bien quelque chose de ce genre. Je
puis prendre le pays «qui fait ombre avec des
ailes» pour la Grande-Bretagne et ses
vaisseaux, et les « vaisseaux de jonc»
pour les navires cuirassés.
(Ésaïe XVIII).
Trouvez-vous cela par trop
absurde? Eh bien, des chrétiens l'ont fait,
et cela, parce qu'ils rattachent les choses
à eux-mêmes, au lieu de les rattacher
à Christ.
D'un autre côté, du moment que les
choses sont considérées en relation
avec Christ, il est la lumière, et nous
sommes délivrés de toutes ces
pensées d'homme. Car qu'est-ce que notre
pays ou notre temps? Ni l'un ni l'autre ne sont
Christ. Si je recherche la communion avec Lui, je
serai dès lors débarrassé
du désir de choisir pour centre de mon
système quelque chose qui se rapporte
à moi.
Si l'on regarde sous un point vue historique
aux siècles de ténèbres, ou
aux précédentes invasions des
barbares, on trouve tout cela très
intéressant et l'on en conclut qu'il serait
impossible que Dieu eût omis cela dans son
livre, qu'il doit avoir dit quelque chose au sujet
d'une transition aussi importante.
C'est ainsi qu'on s'est imaginé que
l'invention même de la poudre était
anticipée en Apoc.
IX; la découverte de
l'Amérique au chap.
X, et l'importance politique
du Protestantisme au chap
XI. En un mot, il n'est
idée bizarre que l'on n'ait pas cru
découvrir dans l'Apocalypse. Et de telles
choses sont avancées même par des gens
pieux! N'y a-t-il pas pour nous un avertissement
dans tout cela? Puissions- nous être
préservés du même piège
qui a entraîné des personnes
naturellement aussi sobres (ou aussi faibles)
que nous! Dieu nous fait voir qu'il n'est pas de
mesure de connaissances de science, de
sincérité, non pas même de
piété, qui nous rende capables de
comprendre Dieu, ou sa Parole
Qu'est-ce donc qui nous donnera cette
capacité? Christ
seul!
C'est l'Agneau, et non point nos propres
pensées, qui nous initie aux choses de Dieu.
Il en est beaucoup qui pensent que l'Église
étant l'objet particulier de l'amour de
Dieu, toute la prophétie doit s'y rapporter.
Idée dès plus erronées! Le
contraire est la Vérité. De fait il
serait plus vrai de dire que l'Église n'est
jamais le sujet dont la prophétie
s'occupe.
L'affaire propre de cette dernière, c'est de
traiter des événements terrestres, et
l'Église a sa place dans la gloire
céleste.
Quand nous arrivons à la véritable
intelligence de ce livre, nous voyons que le
jugement en constitue le sujet; et l'objet
exprès de ces deux chapitres, est de nous
montrer qu'avant qu'un seul jugement sorte du
trône, l'Église est retirée de
la scène, et, pouvons-nous dire, a
reçu domicile dans la gloire
céleste.
Les co-héritiers étant alors avec
Christ, Dieu se prépare à introduire
dans le monde son héritier
Premier-né. Si on ne voit pas cela,
l'Apocalypse ne saurait être comprise dans
son ensemble. On peut bien tirer de l'encouragement
d'une portion particulière, mais ce n'est
pas là avoir l'intelligence du livre. Pour
comprendre la portée de la prophétie,
il faut que je fasse de Christ, et non de
l'Église, son objet; autrement je suis
hors du point de vue auquel le Saint-Esprit
l'a écrite; Ce n'est pas l'Église
mais Christ qui est le centre du royaume de
Dieu.
Les astronomes pensaient que la terre était
le centre autour duquel gravitaient les corps
célestes, jugeant superficiellement des
choses par ce qui s'en présentait à
leurs sens. Christ est le vrai centre et le vrai
soleil du système de Dieu.
Dans notre chapitre, nous voyons Dieu sur le
point de dévoiler ce qu'il était
impossible à l'homme de découvrir.
«Un ange fort proclamant à haute
voix»; etc.
(vers.
2).
Les anges sont les êtres «qui excellent
en force» -non en intelligence. Nous ne
pouvons pas supposer qu'ils possèdent la
même nature d'intelligence que ceux qui sont
membres du corps de Christ. Il n'est, ni ne peut
être dit des anges qu'ils sont
scellés du Saint-Esprit, tandis que
c'est lui, le Saint-Esprit, qui en rendant
témoignage à Christ, est la puissance
d'intelligence dans le plus faible enfant de
Dieu.
Si je veux connaître la vraie position de
l'Église comme corps; je dois regarder à la
position de Christ comme Tête; et si je
désire apprendre ce que Dieu va faire
à l'égard de la terre, il me faut
examiner le témoignage de Dieu touchant
Christ comme Fils de David et comme Fils de
l'homme.
Si je mets involontairement, sans aucun doute,
l'Église à la place de Christ, je me
tromperai complètement. C'est bien vrai que
Dieu aime ses saints, et qu'il est dans son
intention qu'ils partagent avec Christ le
gouvernement sur toute la terre. De ceci l'homme
conclut que l'Église doit avancer et
prospérer ici-bas; mais quand les
révélations divines touchant Christ
sont plus sérieusement pesées,
j'apprends une autre
vérité -savoir, que Christ vient
comme juge. Cela suppose naturellement que le corps
professant n'a pas rempli sa mission, car s'il
l'eût remplie, sur qui,
dans la Chrétienté, Dieu devrait-il
faire fondre son jugement? «Cet esclave qui a
connu la volonté de son maître, et qui
ne s'est pas préparé, et qui n'a
point fait sa volonté, sera battu de
plusieurs coups.»
Voyez la vérité que Dieu met devant
nous ici.
En premier lieu, il y a le livre,
c'est-à-dire, la révélation
des conseils de Dieu relativement à la
terre. Pas une seule créature ne fut
trouvée digne d'ouvrir le livre, ni de le
regarder. A cause de cela le prophète pleure
(vers.
3, 4.).
On ne doit point oublier que dans ce Livre
l'apôtre Jean n'est pas
présenté dans sa complète
position comme apôtre dans l'Église,
mais plutôt comme prophète. Il
était, c'est vrai, un membre des plus
honorés du corps de Christ, mais le but de
ce livre n'est pas de montrer notre
proximité avec Dieu dans cette
relation-là: c'est comme prophète de
jugement intermédiaire et de gloire finale,
qu'il est vu. Il n'est pas considéré
comme ayant une parfaite communion avec ce qui se
passait autour de lui. Mais ceci est bien le trait
caractéristique de la description des saints
de l'Ancien Testament, ainsi qu'il est dit en 1
Pierre I; «Duquel salut les
prophètes se sont enquis», etc.
Il se peut aussi que le prophète Jean se
soit trouvé ici dans cette position,
principalement parce que le livre de l'Apocalypse
n'est pas destiné seulement à
l'Église, qui allait être dans le ciel
et qui même était vue au ciel; mais
qu'il est encore destiné à un corps
de témoins trouvé sur la terre
après le départ de l'Église,
et qui passera par de terribles
souffrances dans les derniers temps. Jean est un
personnage qui représente plutôt,
semble-t-il, ceux qui jouiront de l'Esprit de
prophétie ici-bas en Israël,
après l'enlèvement de l'Église
au ciel, que ceux qui, comme fils, ont un titre,
par grâce, à la communion avec le
coeur de leur Père.
Les anciens, nous montrent la vraie position qui
appartient aux saints célestes; et en
conséquence, lorsque Jean pleurait beaucoup,
un des anciens qui comprenait parfaitement ce qui
se passait, lui dit: «Ne pleure pas: voici, le
Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de
David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept
sceaux»
(Vers.
5)
Voici tout d'un coup le Seigneur Jésus
introduit. Sa Personne est manifestée, mais
c'est en rapport avec les desseins terrestres de
Dieu.
Il est appelé «la racine de
David». David est celui que le Seigneur avait
élu roi d'Israël. Emphatiquement, Il
était David «le roi». Ce titre est
donc l'expression des conseils de Dieu à
l'égard de Christ pour ce qui concerne la
terre.
Vous avez Juda choisi pour être la grande
tribu en connexion avec le Christ ou Messie. Voici
dans quel langage et sous quel caractère les
anciens annonçaient le Seul qui pût
ouvrir ce livre -«le Lion qui est de la tribu
de Juda.»
Le lion implique l'idée de majesté et
de puissance parmi les bêtes sauvages de la
terre. Jacob avait comparé Juda à un
lion. Tout s'enchaîne dans l'Écriture.
Le Saint-Esprit qui parla par Jacob sur son lit de
mort, parle maintenant au moyen de Jean, et
révèle que, tout
rejeté qu'il soit de la terre, le Lion
de la tribu de Juda est reconnu en haut comme Celui
en qui tous les desseins de Dieu ont leur
centre.
Il était «la racine de David»,
titre qui avait une plus grande portée que
celui de fils de David. Il était le Seigneur
de David. Il pouvait sortir de David, mais il
était toutefois la racine de David, la
source réelle, quoique secrète de
tous les titres et de toutes les promesses qui lui
avaient été faites; tout, comme
Jean-Baptiste disait: «Il vient après
moi», -bien qu'en réalité il
fût avant lui.
Mais il y a une autre déclaration
remarquable. Il n'est pas dit seulement qu'Il
était digne, mais qu'Il «a
vaincu».
Le petit mot «vaincu» (conquis,
subjugué) est lié avec tout le sujet
du chapitre; c'est la victoire de Jésus dans
la rédemption. Le Seigneur Jésus a
été de tout temps digne de prendre le
livre; mais s'il l'eût reçu et ouvert
sur le seul fondement de sa dignité
personnelle, que nous eût valu cela? Il
aurait dû rester encore scellé pour
nous. C'est pourquoi le Seigneur n'a pas seulement
prouvé qu'Il était personnellement
digne d'ouvrir le livre contenant les futurs
conseils de Dieu, mais qu'Il avait vaincu;
et c'est en vertu de cette victoire que nous sommes
mis en droit d'écouter et de comprendre.
«Et
je
vis, au milieu du trône et des quatre
animaux, et au milieu des anciens, un agneau qui se
tenait là, comme immolé»
etc.
(vers.
6.)
Jean avait entendu parler d'un lion, mais
maintenant qu'il vient à regarder, c'est un
agneau. Là où il s'attendait à
trouver le symbole de la
puissance, se présentait à tous les
regards le tableau de la souffrance et du rejet les
plus saints. Et tel était l'emblème
de Christ, en tant que vu même sur le
trône dans toute la gloire du ciel: celui qui
était frappé en qui il n'y avait
point de fraude et qui ne résistait pas
-«un Agneau comme immolé».
Il est revêtu de la puissance parfaite;
les sept cornes, sans nul doute, ne
signifiaient pas moins que cela; les sept yeux sont
le symbole d'une parfaite intelligence -la
plénitude de l'Esprit, en rapport ici avec
la terre et son gouvernement. Mais Celui qui est vu
possédant toute cette autorité et
toute cette sagesse c'est l'Agneau.
Je crois que la base de toute notre
bénédiction, repose sur cette
précieuse vérité. Le Seigneur
de gloire est devenu un Agneau, et, doit être
connu comme tel si nous voulons tirer profit des
révélations qui suivent.
L'Agneau est la figure qui répond à
l'idée de la rédemption.
Même en ce qui regarde les Juifs, quand
l'agneau était offert matin et soir, Dieu
leur montrait que si un pauvre pécheur avait
quelque chose à faire avec Lui, et que s'il
pouvait continuer d'aller avec eux, c'était,
à cause de l'Agneau; et ceux qui avaient de
l'intelligence regardaient en avant, quelque
obscurément que cela se fît, à
un Agneau meilleur.
Le Fils de Dieu devait devenir l'Agneau de Dieu. Et
maintenant qu'Il a été chassé
du monde il est le rejeté, et bien que
glorifié dans le ciel, il y porte encore les
marques de ses souffrances. Il est vu au milieu du
trône, pareil à un Agneau qui aurait
été immolé.
Le sacrifice de l'Agneau n'est
pas le seul sujet que présente ici le Saint-
Esprit; Il présente également Christ
comme le saint homme de douleur, accepté en
haut. Seul fondement pour le pécheur, il est
aussi le modèle des siens, la source de
leurs espérances -et pour cette raison que
si nous souffrons nous régnerons aussi avec
Lui.
Ici donc, comme partout ailleurs, nous voyons
que le Roi des rois et le Seigneur des
seigneur» est Celui qui a le plus souffert;
Dieu rapproche ces deux pensées au chap.
XVII: l'Agneau souffrant et
rejeté, et le Roi des rois. Pourquoi? parce
que Dieu veut nous montrer que toute gloire repose
sur Christ, le Rejeté et le Méprise
de la terre.
La chose même qui semblait être le coup
de mort pour toutes les espérances
d'Israël fraie la voie aux pensées les
meilleures, aux conseils de gloire les plus
élevés qui aient jamais
existé.
Si nous considérions la croix en
elle-même, il pourrait nous sembler que tout
avait pris fin, et qu'il n'y a pas jusqu à
l'espérance qui ne soit couchée dans
le tombeau, car là se trouvait rejeté
et crucifié, Celui qui aurait pu
bénir Israël; vaincre Satan et mettre
fin au péché et à la
misère humaine! Tout semblait détruit
et terminé prématurément dans
la mort de Christ; et cependant tel fut le moyen
même dont Dieu se servit, afin de
pouvoir bénir tout de suite et
éternellement selon les désirs de son
propre coeur. Ce qui dans le moment, ressemblait
à une victoire de Satan, était
réellement le triomphe de Dieu sur lui et
ses oeuvres, à jamais.
Remarquez que c'est comme Agneau que
le Seigneur Jésus prend
sa place dans le ciel. Quel est l'effet pratique de
ce fait sur nos âmes? Plus on entre
là-dedans, moins on recherche une place
d'honneur et d'estime dans le monde. On sait bien
alors que tandis que Satan est le dieu de ce monde,
et que Christ est caché en Dieu, il faut que
la vérité soit méprisée
ici-bas; et par suite on n'est pas surpris de voir
l'iniquité prospérer. On sera
préparé à tout cela, parce que
c'est précisément l'histoire de
Christ. L'Agneau immolé met devant nous
toute l'histoire morale du monde. Mais
permettez-moi de vous poser une autre question:
est-ce que l'Agneau immolé place devant
votre âme, votre
propre histoire? Savez-vous ce que c'est que
d'être rejeté à cause de
Christ? Non pas parce que vous méritez de
l'être (quoique dans un sens cela soit vrai)
mais parce que vous désirez tenir ferme
à tout prix pour le Seigneur
Jésus?
Mais il y a un autre côté: Christ
maintenant est glorifié -pas encore
toutefois aux yeux du monde. Mais le ciel est
ouvert à notre regard, et nous voyons que
Celui qui était ici-bas le plus
méprisé, est exalté, et nous
apprenons que Dieu en a rassemblé d'autres
autour de l'Agneau qui a été
immolé eu association avec lui.
Je demande: vous a-t-il rassemblé, vous?
vous a-t-il donné sur la terre la portion de
l'Agneau immolé?
Si vous êtes chrétiens, vous ne devez
pas être heureux sans savoir quelque chose
à ce sujet. Un chrétien doit
être peiné s'il découvre que au
lieu de réaliser ces choses, il ne sait pas
même ce que signifie un pareil langage.
Dieu désire que nous
en ayons connaissance, non-seulement en ce qui
regarde Christ, mais encore comme étant ici
notre portion sur la terre.
Dans son temps David, quoique déjà
oint comme roi selon Dieu, était cependant
rejeté, et un autre roi était
momentanément investi du pouvoir. De
même à présent, bien que le
pouvoir de la bête ne soit pas encore
pleinement développé, le monde se
tient prêt pour sa venue et son gouvernement.
David était rejeté,
méprisé, insulté pris par
Nabal, qui du moins feignait de le
considérer comme tel pour une espèce
de vagabond fuyant de devant son maître; et
certainement les apparences promettaient bien peu,
environné comme il était dans la
caverne d'Hadullam, d'une bande de malheureux, de
débiteurs insolvables et de
mécontents en Israël, il y avait bon
nombre de ces individus dont il était juste,
à ne considérer que leur
caractère, de ne faire que peu de cas.
Mais quel changement la grâce produit! David
était d'une manière spéciale
l'homme sur lequel le coeur de Dieu se reposait,
ils le savaient, et se groupaient autour de l'objet
de l'amour de Dieu. Il résultait dès
lors pour eux une certaine dignité de leur
association avec David. Il serait difficile
d'être misérables et faibles plus que
nous sommes; mais de même que c'était
cet homme selon le coeur de Dieu qui donnait toute
la valeur à ces hôtes de la caverne
d'Hadullam, ainsi c'est de notre union avec Christ
que découle toute notre
bénédiction.
La personne de David attirait là les
sacrificateurs de Dieu eux-mêmes. Et
maintenant il y en a un plus
grand que David; et Dieu a envoyé le
Saint-Esprit afin que nous sachions que le
Méprisé est actuellement dans la
gloire.
Le Seigneur veuille que nous ayons une connaissance
plus pratique de sa position de rejeté
ici-bas, sans éprouver le besoin de nous y
soustraire ou de la renier! Il n'est rien qui
déplaise autant à la chair que
d'être méprisé. Il est
comparativement facile de rassembler ses forces
pour soutenir la persécution ou l'opposition
la plus prononcée; mais c'est tout autre
chose de se contenter de n'être absolument
rien.
En nous pauvres vers que nous sommes, c'est ce qui
affecte le plus la
volonté; pourtant c'est justement
à n'être rien que Jésus, le
Seigneur de gloire, a daigné condescendre;
et la haine qui l'a méprisé, s'est
élevée à son comble à
la croix. Nonobstant toutes les prétendues
lumières et le prétendu
libéralisme du temps actuel, l'esprit du
monde au fond n'est pas changé. Je ne me
confierais pas un seul moment, à un
état de choses provenant de
l'indifférence pour Dieu ou de la
glorification des droits de l'homme.
Les hommes mettent la vérité et
l'erreur sur un même niveau, n'ont pas de
conscience pour Dieu, et prêchent le respect
les uns pour les autres. L'esprit du siècle,
qui maintenant a si belle apparence et tient un si
beau langage, peut d'un moment à l'autre
s'élever fièrement contre Dieu, et
alors il nous faudrait apprendre par
expérience la vérité, que
c'est un Agneau immolé que nous connaissons
et adorons en haut. Nous en découvririons la
réalité ainsi que la
réalité de la communion
avec Lui. et cela secouerait
plus d'un enfant de Dieu de l'assoupissement dans
lequel il est maintenant, car les vierges sages
elles-mêmes peuvent dormir.
L'exhortation: Réveille-toi, toi qui dors!
s'adresse aux chrétiens. Si vous avez dormi
parmi les choses et les personnes mortes, le
Seigneur veuille que vous ne restiez pas dans cette
condition -que vous vous leviez du milieu d'elles,
«et le Christ vous éclairera!»
C'est l'Agneau immolé qui est
évidemment le grand centre du culte
céleste. Maintenant que le
péché est entré dans le monde,
la gloire de Dieu créateur ne suffit pas,
non plus que le gouvernement de sa Providence. S'il
doit être glorifié autrement qu'en pur
jugement contre ses adversaires, s'il doit y avoir
des déploiements de miséricordieuse
bonté dans un monde tel que celui-ci, s'il
doit y avoir un nouveau cantique dans le ciel, il
faut qu'il y ait rédemption, et cela, non
par puissance seulement, mais par souffrance et par
sang. De là vient que comme le trône
central -au chapitre précédent
-était occupé par le Seigneur Dieu,
le Tout- Puissant, de même ici c'est l'Agneau
qui est l'objet central duquel dépend toute
la bénédiction de la créature,
et auquel l'hommage est offert, de pair avec Celui
qui est assis sur le trône. Le ciel entier
l'honore comme le Père est honoré. Il
est le Premier-né , l'Héritier
non-seulement par droit de création et par
la gloire qu'il possède en Lui-même,
mais par la rédemption,
«l'Héritier de toutes choses» par
décret de Dieu.
Dieu destine le vaste univers à son sceptre.
Mais comment et à quel titre Christ
prendrait-il l'héritage? Par
autorité? Assurément toute
autorité Lui appartient; dans les jours de
son humiliation, les démons étaient
assujettis par son nom aux moindres de ses
serviteurs, de sorte qu'Il pouvait dire: «Je
contemplais Satan, tombant du ciel comme un
éclair» -(l'énergie par
laquelle, alors, les soixante-dix chassaient les
démons étant à ses yeux, je
pense, le signe et le gage d'une complète
victoire en temps convenable). «Voici, je vous
donne l'autorité pour marcher sur les
serpents et sur les scorpions, et sur toute la
puissance de l'ennemi.»
Pourquoi ne pas prendre l'héritage en ce
moment là et là même?
Après l'évidence de pareils triomphes
sur l'usurpateur, pourquoi s'abaisser
jusqu'à la mort, à la mort même
de la croix? Parce que «la folie de Dieu est
plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu
est plus forte que les hommes;» parce qu'il
fallait que Dieu fût glorifié dans sa
majesté, sa puissance, son amour, sa sagesse
et sa justice; parce que Christ ne pouvait pas
accepter un héritage souillé;
(comparer Col.
I. 20 et Héb.
IX, 21-25); parce qu'Il
ne voulait pas régner seul, et qu'en cela
Lui et son Père étaient un.
Dans sa grâce Il voulait des
co-héritiers qui partageassent sa gloire.
Une pareille réconciliation n'était
possible qu'au moyen de la mort, lors même
que l'offrande fût le corps de sa chair, tout
exempte de tache qu'elle était.
La paix ne pouvait être faite d'une
manière stable et divine que par le sang de
sa croix; c'est pourquoi Il est
vu et célébré ici comme
l'Agneau. Dieu entend assurément introduire
son Premier-né dans le monde habitable, et
le livre qui est dans sa droite décrit, je
suppose, le moyen par lequel l'héritage doit
être remis en ses mains; mais la
rédemption est, son nom en soit béni,
le fondement sur lequel on fait tout reposer.
Lorsqu'il reçoit le livre tout est en
mouvement. De même qu'au chap. IV, quand les
animaux rendent honneur à Dieu les
vingt-quatre anciens tombent sur leurs faces et
adorent; de même ici quand l'Agneau prend le
livre de la droite de Celui qui était assis
sur le trône, les quatre animaux et les
vingt-quatre anciens sont prosternés devant
Lui.
Quoiqu'il fût ouvert dans le but de frapper
quelques coups, il n'y avait nul sujet
d'appréhension, de trouble, ou
d'inquiétude pour eux-mêmes en
particulier: ils tombaient sur leurs faces devant l'Agneau.
Ce n'était pas simplement recevoir quelque
chose de Dieu, c'était exalter Dieu. Loin
que ce soit ôter quelque chose à Dieu,
l'Agneau au contraire, en présence
même du trône et de Celui qui y
était assis, est l'objet du culte et la
source de ses plus purs et de ses plus profonds
accords. Dieu n'est que mieux glorifié quand
l'Agneau a sa part de louange.
Ils avaient «chacun des harpes, et des coupes
d'or pleines de parfum, qui sont les prières
des saints».
Dans le service du tabernacle au désert, les
sacrificateurs se servaient de trompettes d'argent
pour les saintes convocations. David fut le premier
à introduire la harpe, mettant à part les fils
d'Asaph,
Héman et Jéduthun pour psalmodier
dans la maison de l'Éternel avec des
cymbales, des psallérions et des harpes.
Ceux-ci, comme les sacrificateurs, étaient
divisés en vingt-quatre classes, de sorte
que l'allusion n'est pas douteuse, avec la
différence qui est le trait
caractéristique de l'Apocalypse.
Le service des sacrificateurs et celui des chantres
sont ici complètement confondus. Ceci ne
sert-il pas également à montrer que
les anciens seuls sont dits avoir des harpes et des
coupes d'encens? Au chap.
XV les quatre animaux donnent
aux anges les sept coupes d'or pleines de la
colère divine. Ainsi tout est en harmonie:
les anciens sont les chefs de la sacrificature
royale, comme les chérubins servent à
l'exécution des jugements de Dieu; mais les
uns et les autres s'unissent
(chap.
V) pour rendre le plus complet
hommage à l'Agneau.
Mais qui sont ces «saints» qui prient?
Les anciens, ou l'Église, étaient
dans le ciel, et formaient un choeur de louange
complet. De qui sont donc ces prières? Elles
viennent des saints qui passeront par la souffrance
quand l'Église sera en haut. Les anciens
sont ces saints célestes qui ont
été préalablement
enlevés, y compris, peut-être, les
saints de l'Ancien Testament. Ils sont dans le lieu
de l'adoration et de la louange, tandis que la
prière implique le besoin. S'il est question
pour eux de prières, ce sont les
prières des autres, non les leurs propres.
De plus, ils chantent un nouveau cantique, le
cantique de rédemption de l'Agneau, disant:
«Tu es digne, car tu as
été
immolé» etc.
Il se rencontre, dans ce verset, un changement
très important, bien connu des personnes un
peu familiarisées avec les écrits
originaux. Ceux qui ont étudié les
plus anciens manuscrits et d'autres témoins
de ce livre, sont tous d'accord qu'il faut lire:
«et tu les
as faits rois (ou un royaume) et sacrificateurs
pour notre Dieu.»
(vers.
10).
Qui sont ceux qu'il faut entendre par «les»
et qui sont faits rois et sacrificateurs «pour
notre Dieu»? Ce n'est pas d'eux-mêmes
qu'ils parlent. Mais je suis disposé
à aller plus loin et tenu de déclarer
ma manière de voir que, dans le verset
9, le mot «nous» a
été introduit par les copistes qui
ont supposé que les anciens
célébraient leur propre
bénédiction. Mais les anciens sont
dans un si parfait repos pour ce qui les concerne,
que c'est d'autres qu'ils s'occupent.
Je crois donc que c'est ici le véritable
sens,: «Tu es digne de prendre le livre etc ,
car tu as été immolé, et tu as
racheté pour Dieu par ton sang, de toute
tribu, et langue, et peuple, et nation; et tu les
as faits rois et sacrificateurs pour notre Dieu; et
ils régneront sur la terre». Ils
parlent des saints dont ils offraient les
prières.
Comme ils étaient occupés de leurs
prières, de même ici ils louent le
Seigneur pour sa bonté envers les saints
encore sur la terre. Ils donnent à entendre
qu'en retirant les saints célestes en haut,
le Seigneur n'en a pas fini avec sa
miséricorde comme Rédempteur; que
même au milieu de ses jugements, il voulait
avoir un peuple racheté qui partagerait,
comme sacrificature royale, la
gloire du royaume au lieu d'être
entraîné par les séductions de
l'Antichrist.
Ces compagnons anticipés sont probablement
les mêmes que l'on voit sous l'autel au chap.
VI, et desquels il est dit:
«Les âmes de ceux qui avaient
été égorgés pour la
parole de Dieu etc.» et au chap.
XIV: «Les morts qui
meurent au Seigneur sont dorénavant bien
heureux,» etc.; et au chapitre
XV: «ceux qui avaient
remporté la victoire sur la
bête.»
Il y a aussi, dans le corps du livre, d'autres
allusions aux justes. C'étaient bien
clairement des saints de Dieu dans la tribulation,
après que les anciens (qui, comme nous
l'avons vu, représentaient l'Église
ou les saints célestes) avaient
été enlevés au ciel. Pour ce
qui est des saints qui ont remporté la
victoire sur la bête, «ils chantent le
cantique de Moïse, esclave de Dieu et le
cantique de l'Agneau.»
Remarquez le caractère complexe de la
scène. Il y avait, il est vrai, le cantique
de l'Agneau, mais il y avait aussi le cantique de
Moïse; elle était en partie terrestre
et en partie céleste. En outre, au chapitre
XX, 4, il est dit: «Et
je vis des trônes, et ils étaient
assis dessus.» Ceux-ci sont les anciens,
déjà ressuscités ou
changés, assis sur des trônes.
«Et je vis les âmes de ceux qui avaient
été décapités pour le
témoignage de Jésus, et pour la
parole de Dieu,» c'est-à-dire ceux dont
il avait vu les âmes au chap.
VI; et encore, «ceux qui
n'avaient pas rendu hommage à la bête,
ni à son image, et qui n'avaient pas
reçu la marque sur leur front et sur leur
main.» Ces dernierssont
ceux qui ont chanté le cantique de victoire
au chap.
XV. Ceux qui composent ces
deux catégories ont souffert après
l'enlèvement de l'Église, et sont
à la fin unis au reste dans la gloire, et
tous règnent ensemble avec Christ.
On remarquera combien le tout s'accorde pleinement
avec le cantique du chap.
V. Les anciens sont dans le
ciel, jouissant de Dieu et de l'Agneau; mais il y a
sur la terre des saints qui prient, et les anciens
en haut sont occupés de leurs
prières, et célèbrent la
dignité et l'oeuvre de l'Agneau en faveur
d'autres qui devaient, aussi bien qu'eux,
régner sur la terre.
Au lieu de nous faire éprouver la moindre
perte, cela ajoute indirectement, sinon en soi,
à la position de gloire dans laquelle
l'Église est vue dans le ciel. Ils sont si
pleinement bénis qu'ils peuvent se
réjouir de tout coeur du bonheur des autres.
Il y en a qui sont portés à
s'inquiéter s'ils ne peuvent pas toujours
s'appliquer à eux-mêmes ce qu'ils
trouvent dans l'Évangile -non pas qu'ils
l'apprécient plus que les autres, mais parce
qu'ils ne sont pas entièrement
établis dans la grâce.
Quand nos coeurs sont pleinement satisfaits, nous
n'avons pas besoin d'éplucher et de faire un
choix dans les Écritures, mais nous
désirons que le Seigneur choisisse pour
nous; et nous sommes reconnaissants, parce que ce
peut être quelque chose à sa louange
que nous n'avons pas connu auparavant, ou bien une
arme qui nous sera utile dans notre prochain combat
avec l'ennemi. Tout ce qui exalte Christ et le
glorifie, est ce en quoi nous devrions trouver
notre joie. Tout ce qui
décèle la tromperie de nos coeurs,
nous est on ne peut plus salutaire Lorsque les
anciens sont vus rendant grâces à
Dieu, ils prennent pour thème sa
bonté envers ceux qui souffrent sur la
terre, et ils bénissent l'Agneau parce qu'Il
a été immolé et qu'Il a aussi
racheté ceux-ci pour leur Dieu.
C'était un plaisir pour eux de penser que
même en ces jours de ténèbres,
le Seigneur allait avoir des témoins qui
partageraient le royaume avec eux.
Les anges prennent pour thème, non point des
actions de grâces au sujet de la
rédemption, mais le droit de l'Agneau
à recevoir puissance, et richesse, et
sagesse, et force. et honneur, et gloire, et
louange. Ils proclament bien haut le titre à
la domination, de Celui que l'homme avait
méprisé et égorgé.
«Digne est l'Agneau qui a été
immolé
(Vers.
11, 12). Ils ne chantent pas
la rédemption, parce qu'ils n'étaient
pas rachetés; ils n'avaient rien à
faire avec elle, bien que ce soit la puissance de
Dieu qui les maintienne; mais ceux qui ont connu
leurs besoins comme pauvres pécheurs,
peuvent vraiment bien chanter le nouveau
cantique.
Le cantique des anges a pour thème la
personne et le pouvoir de Christ; mais ils
n'entonnent pas la profonde et réjouissante
mélodie de la rédemption.
Si je regarde au don et à la Personne de
Christ, je puis voir combien ressort le
caractère de Dieu et combien son amour est
manifesté.
Si je regarde à la rédemption de
Christ et à la position que j'ai en Lui et
avec Lui en haut, je puis voir combien l'amour de
Dieu envers nous est rendu
parfait. Mais il n'y a rien dans
la gloire du ciel qui brille d'un aussi vif
éclat que la croix de Christ.
Nous pouvons suivre Jésus sur la terre et
voir la sainteté de Dieu. Nous pouvons
encore suivre Jésus dans le sentier qu'il a
parcouru sur la terre cherchant les perdus, les
misérables, étendant les mains sur
les petits enfants, et même touchant les
lépreux Mais que nous pensions à la
sainteté ou à l'amour de Dieu,
à sa justice ou à sa grâce,
c'est dans la croix, et nulle part ailleurs, que
l'on trouve tout, que tout se déploie devant
la foi.
«Et
j'entendis toute créature qui est dans le
ciel, et sur la terre, et sous la terre
(1)
, et
les choses
qui sont sur la mer, et toutes les choses en eux,
disant: A Celui qui est assis sur le trône et
à l'Agneau, louange, etc., aux
siècles des siècles»
(vers.
13):
La corde a vibré, la note principale a
retenti et a été entendue, au moins
dans le ciel. Si l'Agneau prend le livre, il n'y a
pas une créature qui ne réponde
joyeusement à l'oreille du Voyant; car
maintenant toute la création
inférieure gémit dans la souffrance
à cause du péché d'Adam.
Pourquoi ne se
réjouiraient-ellespas,
ces créatures, si Dieu et l'Agneau
s'unissent pour délivrer? Sans doute, ce
n'est que la manifestation du droit de l'Agneau
à agir; il reste encore beaucoup à
faire pour anéantir les oeuvres du diable et
les destructeurs de la terre. Cependant, c'est ici
le signe assuré de cette destruction, et
toutes les créatures en expriment leur joie
en présence de Dieu.
Tous s'inclinent devant l'Agneau. Les myriades
d'anges s'unissent pour confesser son excellence;
mais il appartient aux saints célestes
d'entrer dans le secret de la rédemption;
oui, et dans la profonde joie -la joie de Dieu -que
cause la bénédiction envers les
autres et non envers eux seulement. Les quatre
animaux y apposent leur sceau, et disent:
«Amen;» mais les anciens tombent sur
leurs faces et rendent hommage. Ils ne donnent pas
seulement leur assentiment à tout ce qui se
passe, mais encore les sympathies de leurs coeurs.
Telle était leur position.
Je sens qu'un pareil sujet nous laisse infiniment
en arrière; il nous faut le méditer
sérieusement pour en sentir convenablement
toutes les profondeurs, ou pour en donner une
expression adéquate. Je m'estimerai heureux
si je suis parvenu à diriger l'attention du
côté de la bénédiction
qu'il y a à connaître Christ comme
l'Agneau immolé, et à
démontrer que Dieu fait de Lui
la
clé qui sert à comprendre les
desseins qui autrement demeurent cachés.
Même pour comprendre les conseils de Dieu
à l'égard de la terre, il faut que
nous voyions l'Agneau. C'est seulement en communion
avec Lui que nous pouvons y
entrer. Pour apprécier ce qui suit, il faut
que nous soyons assujettis aux pensées de
Dieu envers Christ, -il faut que nous retournions
à ce par quoi Dieu commence, -il faut que
nous voyions et entendions l'Agneau. Le seigneur
veuille que telle soit notre meilleure portion!
Nous serons près de l'objet béni dans
la personne et l'oeuvre duquel brille tout ce qu'il
y a de grâce et de bénédiction
en Dieu.
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