Peu de temps après ma conversion, un de
mes garçons tomba gravement malade, et son
état empira à tel point que je pensai
qu'il allait mourir. Subitement, une pensée
m'assaillit, obsédante :
« Que vont dire les gens si je n'appelle
pas le médecin ? » Ma
conscience était angoissée à
ce sujet. Je restai calme toutefois et priai :
« O Dieu, que dois-je
faire ? » Aussitôt, j'eus
l'impression que la Bible devait être
consultée ; je le fis et tombai sur le
passage suivant : « Voici les
miracles qui accompagneront ceux qui auront
cru : En mon nom ils chasseront les
démons, ils parleront de nouvelles langues,
ils imposeront les mains aux malades, et les
malades seront guéris ». Alors,
convaincu, je frappai du poing sur ma Bible et
m'écriai : « Je
crois ! » J'avais déjà
revêtu mes habits du dimanche pour aller
quérir le médecin mais en croyant
à cette parole, un apaisement complet se fit
dans mon coeur. Mon enfant était vraiment
très malade, mais je réalisai que
Jésus est le médecin, le plus grand
médecin ; par conséquent, il n'y
avait plus lieu de craindre quoi que ce soit, et la
pensée du « qu'en
dira-t-on » s'évanouit
complètement. Vers le soir, le repos de mon
coeur devint encore plus grand et mon garçon
guérit parfaitement ; le lendemain, il
put se rendre à l'école.
Toutefois, une quiétude totale
régnait dans mon coeur bien avant que
l'enfant fût guéri. (Hébr.
10 : 35-36.) « N'abandonnez donc pas
votre assurance, à laquelle est
attachée une si grande récompense.
Car vous avez besoin de persévérance,
afin qu'après avoir accompli la
volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous
est promis. » Beaucoup de personnes sont
impatientes, ne savent pas attendre et sont
pressées de se tirer d'affaire
elles-mêmes, comme Saül ; elles
abandonnent ainsi leur espérance. Combien de
chrétiens ont perdu la vie spirituelle de
cette façon ! Dieu met ses enfants
à l'épreuve et souvent même,
cette épreuve est poussée
jusqu'à l'extrême limite de nos
forces.
Un jour, je fus appelé auprès
d'une femme qui allait avoir un enfant. Le
médecin était déjà
là, disant qu'une césarienne
était inévitable, et que cette
intervention permettrait peut-être de sauver
la mère ou l'enfant. Nous priâmes, et
la maman fut transportée à
l'hôpital. J'exhortai la belle-mère et
le mari en leur disant : « Prenez
garde ! laissez la nature suivre son
cours ! » Le médecin
prétendit que c'était chose
impossible et manifesta l'intention de consulter un
spécialiste. Au milieu de la nuit, et
pendant que le docteur dormait, l'enfant
naquit ! L'angoisse avait été
extrême, mais la confiance n'avait pas
été déçue. Nous avons
un Dieu qui peut sauver parfaitement et dont les
moyens sont illimités.
Beaucoup de gens possèdent une foi
analogue à celle de ce petit garçon,
fils d'un médecin, qui disait :
« Quand il s'agit d'un cas bénin
le Seigneur peut aider, mais
s'il s'agit d'un cas grave, il faut l'intervention
de papa ». C'est la façon de
croire de beaucoup de personnes. Je ne veux pas
réprouver les médecins ou les
mépriser, et je ne veux jeter la pierre
à personne. En toutes choses, il faut une
foi et une patience à toute épreuve,
car bien souvent c'est au moment où il
semble que tout est perdu que Dieu intervient.
J'ai pensé parfois :
« Si le Seigneur ne veut pas aider, peu
m'importe alors le secours
d'autrui ! » Il est vrai qu'il est
aisé de dire cela quand on se porte bien, et
qu'il en est autrement lorsqu'on est accablé
de grandes souffrances. Mais j'ai un médecin
tout-puissant, un spécialiste pour toutes
les souffrances. Oh ! ce bien-aimé, ce
cher divin médecin, combien de fois ne
m'a-t-il pas déjà secouru et
guéri ! Mais gardons-nous de vouloir
obstinément contraindre Dieu à nous
aider. Non, s'il me refuse son aide, je suis aussi
d'accord.
Pendant que j'étais dans notre
« Maison de repos » à La
Punt (dans l'Engadine), j'eus une maladie de la
peau (Érysipèle). Un médecin
présent avait eu la même maladie, et
il déclara qu'il n'y avait pas d'autre
remède que la prière. Mlle Dr H., qui
passait aussi ses vacances dans notre
« Maison de repos », vint me
demander si elle pouvait m'offrir quelque chose
pour calmer mes douleurs.
- Si tu peux me donner un médicament
qui me guérira je l'accepte !
- Impossible, je ne puis t'offrir qu'un
calmant !
- Alors, je préfère supporter
mes douleurs !
Sur ces entrefaites, je réalisai
l'intervention de Dieu. En
voyant cette guérison, la doctoresse
s'écria en battant des mains :
« Dieu a aidé, Dieu a
aidé ! » Si l'on est son
enfant, il faut avoir confiance en lui. Si j'avais
un enfant malade et que je sois tout-puissant, cet
enfant serait bien vite guéri. Quelqu'un a
dit : « L'amour paternel exauce la
prière ! »
En toutes choses, il faut nous attendre
à Dieu ; toutefois, certaines personnes
pensent : « Je ne veux rien attendre
des hommes et je ne permettrai pas non plus
à quelqu'un de m'imposer les
mains ! » Cependant, celui qui croit
agit en toutes choses selon la Parole de Dieu.
Beaucoup de personnes sont trop orgueilleuses pour
se faire imposer les mains, et d'autres recourent
sans cesse à ce moyen, attendant l'aide de
l'imposition des mains et non de Dieu. Le diable
veut toujours nous faire dévier du bon
chemin, soit à droite, soit à gauche.
Il faut avoir une foi simple comme un enfant ;
alors les artifices disparaissent. On se
réjouit en Dieu, on agit selon sa Parole, et
l'on fait l'expérience de sa puissance et de
sa grâce. Même s'il devait sembler
qu'aucune aide n'a été
accordée, que la guérison n'a pas eu
lieu par exemple, on expérimente quelque
chose de bien meilleur, de plus précieux
encore. J'avais besoin, il y a plus de trente ans,
d'un certificat médical pour être
exempté du service du feu : le
médecin à qui je m'étais
adressé refusa de me le délivrer,
disant : « Tu mourras avant
d'être rentré chez
toi ! » Cela me fit rire. Depuis
cette époque, j'ai été malade
bien souvent ! Dieu peut nous porter et nous
amener au but, même avec
nos maux. Il est donc important que nous nous
confiions en lui avec persévérance,
en le servant, sachant que le bon plaisir de Dieu
repose sur nous ; non à cause de nos
oeuvres, mais à cause de ce que Jésus
a fait pour nous. Il nous a rendus agréables
dans le Bien-aimé.
Les maladies physiques supportées
patiemment auront certainement aussi leur
récompense. Celui qui s'abandonne
complètement entre les mains de Dieu, et qui
accepte la maladie de sa main, en aura grand
profit.
Une soeur en Christ, malade, avait des
douleurs si terribles qu'elles lui arrachaient des
cris et elle priait : « Cher
Sauveur, garde-moi de tout
murmure ! » Elle eut une fin
admirable ; peu de temps avant son
départ, elle réalisa que la maladie
même produit la gloire, si nous nous
soumettons entièrement et sans murmures
à la volonté divine. Deux heures
avant son décès elle eut la vision de
la nouvelle Jérusalem ; de ses
créneaux d'or et de l'escalier tout en or
qui conduit à ses portes, gardées par
des anges. Une voix distincte disait :
« Même si Satan pouvait arriver
jusqu'au seuil, le sang de Jésus lui en
interdirait l'entrée ! »
Ils sont nombreux ceux qui murmurent et
refusent de souffrir ! Nous devons toujours
nous dire : « Je n'ai que ce que je
mérite ! » de cette
façon, nous ne murmurons pas. Si nous
murmurons, Dieu est mis dans l'impossibilité
de venir à notre aide. S'il nous aidait dans
de telles conditions, ce serait à notre
détriment puisque, par notre
entêtement, nous n'aurions fait que notre
propre volonté. Certes,
il nous est toujours permis de solliciter son
secours avec insistance, mais à condition de
rester dans les limites d'une humble
soumission : « Que ta volonté
soit faite » ; alors le secours ne
nous fera jamais défaut. « S'il
n'aide pas à tout moment, il aide pourtant
lorsque c'est urgent ! »
Peu de temps après ma conversion, Dieu
avait guéri ma femme estropiée, et
cela m'encouragea à prier aussi pour
d'autres personnes. Par la grâce de Dieu,
beaucoup d'entre elles furent guéries par la
prière. Dans la contrée de Wangen,
Niederbipp, Roggwil, Wiedlisbach, Aarwangen,
presque toutes furent guéries ; des
cancéreux, des phtisiques et un certain
nombre d'autres malades incurables. Dans cette
contrée, on ne trouvait cependant pas une
foi telle que je l'ai rencontrée dans
l'Oberland ou le Jura bernois où il se
faisait beaucoup moins de guérisons.
À V., la femme du concierge de
l'école souffrait, à la tête,
d'une maladie incurable. En visite je
m'étais entretenu jusqu'à minuit avec
le maître d'école. La nuit, je priai
ainsi mon Père céleste :
« Vois, Père, cet excellent lit
que mes hôtes m'ont
préparé ; récompense-les
en guérissant cette femme ! »
Cette même nuit, elle fut
guérie ; je partis le lendemain matin
à quatre heures sans la revoir, mais la
nouvelle de la guérison me fut
communiquée par
lettre.
Une autre fois, de l'hôpital de M. on
m'avertit qu'il y avait là un homme mourant,
fort angoissé. Je savais que les soeurs
diaconesses de l'endroit ne m'aimaient pas
beaucoup, aussi étais-je fort surpris de
leur appel. À mon arrivée, elles me
déclarèrent que les poumons de cet
homme étaient en pleine décomposition
et qu'il ne survivrait pas ! J'eus alors un
entretien avec lui et il confessa ses
péchés. C'était un brigand qui
avait attaqué, et volé plusieurs
personnes. Il ne confessa pas seulement ses actes
de brigandage, mais également ses autres
péchés. Quand il eut terminé
sa confession, je pus lui dire :
« En vérité, de même
que tu as sincèrement confessé tes
péchés, de même Dieu t'a
véritablement
pardonné ! » Cet homme
guérit, et il put se lever et travailler.
Lorsque Dieu secourt quelqu'un, il le fait
parfaitement ; rien ne peut l'entraver.
Le pasteur de D. m'écrivit une fois,
m'invitant à le visiter. En arrivant chez
lui, je le trouvai très affaibli - il avait
jeûné plusieurs jours - et ne pouvait
presque plus monter un escalier ; il se
traînait de faiblesse. Il s'était
rendu compte qu'il ne possédait pas encore
la paix de Dieu, et il la cherchait. Je lui
demandai pour quelle raison il m'avait fait
appeler. Il répondit que j'étais
l'homme le plus calomnié qui soit; c'est
pourquoi, pensait-il étais-je à
même de lui aider.
Dans sa paroisse se trouvait un homme qui
était gravement malade des poumons.
Craignant qu'il ne tombe à la charge de la
commune, le pasteur avait conseillé aux
autorités communales de
me l'envoyer à
Dürrgraben, pensant qu'il pourrait y trouver
la guérison. Cet homme fut donc conduit chez
moi et, peu de temps après, il fut
rétabli. Lorsque nous nous
rencontrâmes à nouveau, environ trois
ans plus tard, il me raconta que depuis lors il
n'avait plus jamais été malade.
Plus tard, le maire de L. vint me rendre
visite ; il souffrait des reins. Il ne
connaissait pas mon adresse et se gênait de
la demander ; il avait uniquement souvenance
d'avoir envoyé à la gare de
Grünenmatt le malade dont je viens de citer la
guérison. S'étant rendu à
cette station, il s'informa auprès du chef
de gare pour connaître le domicile de l'homme
qui guérissait les malades. On me l'envoya
donc et, deux ou trois jours après, il put
s'en retourner guéri. Il était de
religion catholique et il le resta. Quel avantage
un homme a-t-il, en regard de
l'éternité, s'il obtient la
guérison de son corps mais ne se convertit
pas à Dieu ? Il en est aujourd'hui
comme au temps de Jésus qui disait :
« Car si les miracles qui ont
été faits au milieu de vous avaient
été faits dans Tyr et dans Sidon, il
y a longtemps que ces villes se seraient repenties
en prenant le sac et la cendre. »
(Matth.
11 : 21-24.)
La grâce de Dieu est grande !
À M., il y avait une femme, buveuse des plus
pitoyables. Le directeur de l'école
d'agriculture, un croyant, qui était son tuteur,
me pria
de l'accompagner pour aller la visiter. Lorsque
nous arrivâmes à son logis, nous la
trouvâmes complètement ivre, les
cheveux ébouriffés et toute en
sueur ; dans ces conditions, il était
impossible de lui parler. Mon compagnon fouilla
partout, cherchant à trouver de l'eau-de-vie
quelque part, mais ce fut en vain. Alors il proposa
de revenir plus tard, lorsque cette femme serait de
sang-froid. Aucun changement n'était survenu
à notre seconde visite ! Le soir, je
présidai une réunion de
tempérance à W. À l'issue de
celle-ci, je proposai encore un moment de
prière et d'intercession pour cette pauvre
femme ; mais on nous renvoya du local de cette
maison d'école, prétextant qu'elle
devait être fermée. Je répondis
que nous irions en plein air s'il n'y avait pas de
chambre disponible, invitant les personnes
présentes à se joindre à moi.
Quelqu'un offrit alors sa maison et nous
priâmes.
Le jour suivant, nous nous rendîmes
chez cette femme et un grand miracle se
produisit ; elle avait des filles converties
au Seigneur qui avaient aussi
intercédé pour leur mère et,
tout à coup, cette pauvre pécheresse
reçut la paix de Dieu dans son coeur. Elle
vécut encore quelques heures mais elle avait
réalisé la même grâce que
le malfaiteur sur la croix. Cette pauvre femme se
savait enchaînée par Satan, et ne
trouvait plus rien de bon en elle ; elle
n'avait pas le sentiment d'être brave et Dieu
se révéla à son coeur.
Je me souviens encore d'un autre miracle en
faveur d'un pauvre buveur. Il était
continuellement ivre, mais son fils, qui
s'était converti, se mit à intercéder pour lui. Le
père signa un engagement d'abstinence.
Dès cette heure, il perdit toute envie de
boire de l'alcool. Par la grâce de Dieu, il
avait été délivré de
cet épouvantable démon de
l'alcoolisme. Son envie de l'alcool s'était
muée en véritable dégoût
pour cette boisson, et cela à tel point
qu'il avait des nausées si on parlait
d'eau-de-vie en sa présence.
Une autre fois, on m'appela auprès
d'un buveur qui inspirait la terreur aux siens qui
souvent, devaient s'enfuir. Un jour, sa femme et
son fils, terrorisés, n'osèrent plus
retourner chez eux car il voulait les tuer. Ils me
firent chercher. On m'avertit que la police
même refusait d'entrer dans la maison.
À mi-chemin, il me vint cette
pensée : « Que veux-tu
prétendre faire là où la
police même n'ose pas
intervenir ? » Il me vint aussi
à l'idée de ne m'y rendre qu'en
compagnie de gendarmes mais, rejetant ces
pensées, j'y allai seul. M'acheminant vers
cette maison, je vis tous les voisins aux aguets,
curieux de voir ce qui allait se passer. L'homme ne
se trouvait pas dans le logement ; j'entrai
dans l'étable et l'aperçus tout au
fond, tenant une fourche à la main. Je
m'approchai de lui, le pris dans mes bras et lui
dis : « N'est-ce pas, cela ne va pas
bien du tout ? - Non !
répondit-il. Alors, je lui parlai de
Jésus, lui conseillant de signer un
engagement d'abstinence ; tout de suite il fut
disposé à le faire. Nous nous
rendîmes dans la chambre de ménage et
là, il signa. Alors sa femme, qui
s'était réfugiée dans la
maison voisine, s'approcha ; je lui demandai
si elle ne voulait pas prendre
un engagement de tempérance en même
temps que son mari. Elle m'accabla d'injures, me
demandant si je m'imaginais qu'elle était
une « chienne aussi
misérable », pour me permettre de
lui faire une proposition pareille ! Je
m'étonnai que l'homme n'ait pas bondi sur sa
femme pour la battre ; je l'aurais
laissé faire un peu, cela lui aurait
été salutaire ! Mais il resta
tout à fait tranquille.
Pendant neuf mois, il fut abstinent, mais sa
femme l'accablait tous les jours de reproches,
ayant honte de lui parce qu'il avait signé.
Elle le tourmenta jusqu'à ce qu'il n'y tint
plus et se remit à boire, méprisant
son engagement. Les gens n'ont point honte de
s'enivrer, mais ils ont honte de se convertir
à Dieu et de le servir !
Celui qui craint Dieu s'applique à la
lecture de la Bible, et ses vérités,
l'une après l'autre lui sont
révélées. Dans les premiers
temps qui suivirent ma conversion, j'étais
heureux quand un pasteur venait assister à
nos assemblées et y prenait la parole. On
allait aussi à l'église, sans se
demander si la vérité y était
prêchée. À cette époque,
je pensais que la parole :
« Examinez toutes
choses et retenez ce qui est bon » devait
être mise en pratique
précisément dans de telles
circonstances.
Mais les choses changèrent lorsque je
trouvai le passage suivant dans la Bible :
« Tout esprit qui confesse
Jésus-Christ venu en chair est de
Dieu ; mais tout esprit qui ne confesse pas
Jésus-Christ venu en chair, n'est point de
Dieu ; et c'est là l'esprit de
l'Antéchrist ». De ceux-là
il faut se séparer.
Lorsqu'un pasteur venait assister à
une réunion d'évangélisation
que je présidais, je ne lui demandais pas
s'il était croyant, mais je lui accordais
spontanément la parole. Si je constatais
qu'il était un pasteur de la nouvelle
théologie (qui ne reconnaît pas
l'autorité pleine et entière de
l'Écriture, la divinité de
Jésus-Christ et l'efficacité du sang
de Jésus) je lui ordonnais de cesser de
parler et, s'il refusait de se taire, j'ordonnais
à l'assemblée de chanter un cantique.
Car je sentais bien qu'en agréant de telles
doctrines, j'allais à la perdition. Si nous
ne protestons pas ouvertement lorsque quelqu'un
attaque l'autorité de la Parole de Dieu,
nous ne servons pas Dieu. Il ne nous est pas
possible d'adorer Dieu et les idoles en même
temps, car Dieu nous veut tout entiers, et non
à moitié seulement.
Nous devons prêter notre attention
à ce que Dieu dit, et non aux dires des
gens. Ces derniers disent aisément, lorsque
quelqu'un meurt : « Il est heureux,
il est sauvé ! »
Lorsque je me suis converti à Dieu,
on a dit de moi que
j'étais déchu de
l'église ; - ainsi donc, lorsque je
commençai à régler mes voies,
selon la Parole de Dieu, on prétendit que
j'étais déchu !
N'est-ce pas étrange ? J'avais
pensé que le pasteur et tous les gens pieux
allaient se réjouir d'apprendre que je
m'étais converti à Dieu.
J'étais allé rendre visite au pasteur
pour lui demander si nous ne pouvions pas prier
ensemble avant le sermon pour obtenir la conversion
de certaines personnes. Mais quoiqu'il fût
connu comme étant très orthodoxe, il
ne voulut rien savoir. Celui qui sait ce qu'il
advient de ceux qui meurent sans s'être
convertis, qu'ils vont éternellement
là où le ver ne meurt point et ou le
feu ne s'éteint point, celui-là
seulement prend à coeur les paroles que
l'apôtre Paul adressait aux
Corinthiens : « Connaissant donc la
crainte due au Seigneur, nous cherchons à en
persuader tous les hommes ! »
Il me fallut longtemps pour constater que
nous avions un pasteur de la nouvelle
théologie ; pourtant ma mère,
bien qu'inconvertie, me l'avait déjà
fait remarquer. Je remarquais que quelque chose,
dans ses sermons, était en désaccord
avec la Bible, mais je ne savais quoi. Bien
qu'étant agent de la Croix-Bleue, dans ces
cas-là je ne discernais pas clairement la
route à suivre, je n'avais moi-même
pas lu la Bible assez attentivement. Le pasteur
Bovet se refusait à admettre des pasteurs de
la nouvelle théologie comme
prédicateurs de la Croix-Bleue. Après
son décès, la question se posa
à nouveau de savoir si ces pasteurs seraient
dorénavant admis. Je fus seul à
prendre position contre cette
proposition ; tous les
évangélistes et les frères
étaient en faveur de cette admission. Comme
je n'avais pas encore suffisamment de
lumière, je ne pus leur opposer des
citations de la Bible, sans quoi la décision
n'aurait sûrement pas été la
même. Je concevais bien que ce n'était
pas juste, mais j'étais incapable de le
prouver par la Parole de Dieu. Combien de gens
fréquentent ainsi les assemblées,
voire même les dirigeants, et ne sont pas
aptes à se rendre compte de ces
choses ! La Bible nous montre clairement que
ces chrétiens, étant dans une telle
ignorance, ne pourront être enlevés
avec Christ lorsqu'il paraîtra. Dans Apocalypse
2, le Seigneur
Jésus donne un bon témoignage
personnel à l'ancien de l'Eglise de
Pergame ; mais parce qu'il tolère dans
son assemblée des personnes attachées
à la doctrine de Balaam, et qu'il ne les
reprend pas, il n'est plus
irrépréhensible devant Dieu ;
cette faute lui est imputée.
Si nous prétendons à la
félicité éternelle, il faut
que la Parole tout entière règle
notre conduite. Des pasteurs m'ont
déclaré personnellement qu'ils
n'osaient pas prêcher toute la
vérité parce qu'ils craignaient de
perdre leur place ! Ils avaient peur
d'être révoqués !
Longtemps, on m'engagea à être
une lumière, un sel dans l'Eglise. Mais
dès que je compris l'enseignement de la
Bible à ce sujet, c'est-à-dire qu'il
y a lieu de discerner qui l'on peut écouter
et qui l'on ne doit pas écouter, je compris
ceci : Si je fais ce que Dieu me commande de
faire, je suis une lumière ; toutes les
autres lumières sont vouées à l'extinction. Nous
devons nous séparer de ceux qui ont
l'apparence de la piété, mais qui
renient ce qui en fait la force.
(II
Tim. 3. 5.) Et l'apôtre
Jean, nous exhorte en ces termes :
« Si quelqu'un vient à vous et
n'apporte pas cette doctrine (celle des
apôtres), ne le recevez pas dans votre
maison ».
(II
Jean 1. 10.) Le peuple de Dieu a
toujours été mis à part ;
jusqu'à ce jour, il est resté
séparé ! Il n'est pas
nécessaire pour cela de provoquer la
rupture, « de quitter la
place », il suffit d'agir
conformément à la Parole de Dieu et
la séparation se fera d'elle-même.
Point n'est besoin de la chercher, mais il faut
simplement obéir à la Parole de Dieu,
alors on marche de lumière en
lumière.
Me trouvant une fois, dans le train, des
voyageurs entrèrent dans le wagon où
je me trouvais et j'entendis l'un d'eux jurer. Je
le repris, l'exhortant à ne plus
blasphémer. Outré, un de ces hommes
m'interpella, me demandant de quel droit je me
permettais de reprendre le pasteur d'O. Je
répondis : « Tiens, tiens,
c'est Monsieur le pasteur ? Alors je me
tais ! » Le compartiment
était rempli de monde ; le pasteur
aurait certainement préféré
que son compagnon gardât le silence ! Il
avait dit à ses catéchumènes
qu'ils ne devaient pas être aussi sots et
croire que Dieu pouvait entendre les jurons !
Ce sont là les éducateurs que les
foules suivent et écoutent !
Dans un certain endroit de l'Engadine, le
pasteur vint me voir et m'offrit sa collaboration,
si je le voulais bien. Je répondis que
j'acceptais avec joie s'il croyait à la
Parole. Pendant la réunion, j'eus comme
texte Esaïe 55, et je déclarai
notamment ceci : « Beaucoup de
personnes ont la nostalgie de quelque chose, et
cherchent l'apaisement de cet ennui en se rendant
au théâtre ou à d'autres
endroits pareils ! » Le pasteur
prenait des notes puis, la réunion
terminée, il me rejoignit en me
disant : « Vous n'avez pas bien
parlé ! - Ah ! que n'ai-je pas
bien dit ? - Il répondit :
« On peut aussi trouver la paix au
théâtre ! » Je me mis
à genoux et priai pour lui ; il resta
assis. Comme je lui avais promis d'aller à
l'église, j'engageai nos amis à
m'accompagner. Le pasteur avait choisi un texte,
mais il ne fit que contredire sa teneur.
Voici ce qu'il déclara entre
autres : « Il y a des gens qui
prétendent être justes ; la vraie
justice, c'est quand tout le monde est satisfait de
nous ! Personne ne peut savoir s'il a la paix
avec Dieu, personne ne peut être certain
d'être sauvé, et il n'est pas possible
d'avoir l'assurance qu'on possède la vraie
foi ! » Je notais aussi tout ce qui
était faux, j'écrivais
continuellement ; le pasteur s'en
aperçut et ne put parler plus d'un quart
d'heure. Un maître d'école qui
écoutait également ne remarqua rien
d'anormal. C'est ainsi que les auditeurs continuent
à affluer à l'église bien que
le pasteur contredise la Parole de Dieu tant et
plus ; pourvu qu'il soit aimable avec eux et
leur rende visite, cela suffit pour qu'ils le
qualifient de bon, voire d'excellent
pasteur !
Ce dont nous avons besoin, c'est de la
Parole de Dieu. Celui qui s'y soumet reçoit
le bonheur en partage, et la Parole de
vérité nous unit les uns aux autres.
Notre enseignement, conforme aux saintes
Écritures, ne manqua pas d'attirer
l'attention d'autres assemblées. Mais le
Conseil synodal du canton de Berne crut devoir
s'opposer à cet enseignement en le
qualifiant d'hérésie. Dans un
pamphlet ce conseil publia que l'Assemblée
évangélique des frères
était une secte pernicieuse. L'article avait
pour titre : « Veillons et soyons
sobres. Un avertissement contre les doctrines
contraires à l'Évangile ».
Nous répondîmes à cette
publication par l'article suivant, qui parut dans
notre
« Friedensbotschaft » :
Quel est notre enseignement ? Nous nous appliquons à prêcher l'Évangile de Jésus-Christ selon les Écritures, et nous nous conformons exactement à l'enseignement des apôtres ; cela d'autant plus strictement que l'apôtre déclare expressément : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel, annoncerait un autre Évangile que celui que nous avons prêché, qu'il soit anathème ! » Comme nous venons de le dire, nous le répétons encore : « Si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! » Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas un serviteur de Christ. (Gal. 1 : 10.)
En outre, il est écrit : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli, et propre à toute bonne oeuvre ». (II Tim. 3: 16-17.) À la lumière de ces paroles, nous éprouvons la doctrine de quiconque. La Bible, du commencement à la fin, l'Ancien comme le Nouveau Testament, est Parole de Dieu pour nous ; les deux forment une unité indissoluble. Le Seigneur Jésus a dit : « Celui qui croit en moi, comme l'Écriture dit, des fleuves d'eau vive couleront de son sein ». Il n'a pas dit : « Celui qui croit conformément à la raison, à la philosophie et à la doctrine des hommes... » Nous nous gardons soigneusement de ces égarements et nous nous éloignons de celui qui ne confesse pas Jésus-Christ venu en chair, selon I Jean 4 ; de même de ceux qui renient la puissance de Dieu, qui auront tenu pour profane le sang de l'alliance, et qui outragent l'Esprit de la grâce. Par contre, celui qui reçoit la Parole de Dieu telle qu'elle est écrite, qui assujettit sa raison à l'obéissance due au Christ, expérimentera la force de Dieu, et le bras de l'Éternel lui sera révélé.
Notre travail et notre but tendent à amener les gens à ce qu'ils réalisent la nouvelle naissance, puisque le Seigneur Jésus dit d'une façon si positive : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». (Jean 3 : 3.) Nous ne nous accordons aucun répit jusqu'à ce que nos auditeurs reçoivent l'Esprit de Dieu, selon qu'il est écrit : « En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui, vous avez cru, et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis ». (Eph. 1 : 13.) Nous savons aussi, selon Romains 8 que : « Celui qui ne possède pas l'Esprit de Christ ne lui appartient pas ». C'est pourquoi nous prêchons la repentance et la conversion, sachant que celui qui ne renonce pas à toutes choses, selon la parole de Jésus, ne peut être son disciple. Nous annonçons en outre que le salut n'est qu'en Christ et ne s'obtient que par grâce, et non par le mérite des oeuvres ; que chacun doit posséder le pardon des péchés et avoir le témoignage d'être enfant de Dieu, par le Saint-Esprit, car ce sont ceux-là seulement qui peuvent rendre ce témoignage : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ », comme il est écrit dans Romains 5:1 et dans les Actes des apôtres 13: 39. Ensuite, notre travail tend à engager tous ceux qui se sont convertis à Dieu et qui ont reçu la rémission des péchés, à croître à tous égards en celui qui est le Chef, Christ (Eph. 4: 15), les enjoignant à s'appliquer à pratiquer les bonnes oeuvres.
Nous enseignons que nous ne croissons ni ne progressons par notre propre force, mais uniquement par la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous nous efforçons d'engager nos auditeurs à l'exercice de la piété, et la joie dans le Seigneur est notre force. Nous nous réjouissons de ce qu'il a plu à Dieu de sauver par la folie de la prédication tous ceux qui y croient.
À l'heure actuelle, nous donnons de sérieux avertissements invitant chacun à se garder de toute doctrine contraire à l'Évangile ; et ce n'est pas en vain ! Jésus et les apôtres ont fait de même. Les pharisiens et les scribes ont aussi dénoncé des hérétiques, mais en désignant Jésus et les apôtres. Ils les considéraient comme des séducteurs et c'est pour ce motif qu'ils en ont tués plusieurs. « Mais la pierre rejetée par ceux qui bâtissent a été choisie comme pierre angulaire ». Aujourd'hui encore, elle est une pierre d'achoppement et un sujet de scandale. Les incrédules se butent à la Parole et disent des vérités bibliques qu'elles sont des utopies. En commentant les Écritures, ils déclarent : On ne peut pas prendre ceci comme c'est écrit ! » ou : « Il ne faut pas comprendre cela comme Dieu le dit ! »
Ils prétendent croire à la Parole de Dieu, mais affirment qu'elle n'émane pas réellement de Dieu et qu'elle ne contient que des témoignages humains ! L'un d'eux a eu l'audace d'écrire textuellement ce qui suit dans une feuille paroissiale : « Quand oserons-nous enfin nous rallier ouvertement aux vérités reconnues parmi nous, savoir : que les paroles bibliques ne sont pas paroles de Dieu, mais des témoignages humains ? » Et ce pasteur affirmait qu'il n'était pas seul de cet avis, qu'il avait de nombreuses lettres d'adhésion « enthousiastes » et « cordiales » à l'appui.
Cela est-il vraiment sobre et évangélique ? Bien des personnes en mettent d'autres en garde contre l'hérésie et ressemblent à cet homme qui avait mis un écriteau sur le mur de sa maison, du côté de la route et disant : « Attention aux voleurs ! » Mais, en même temps, il se mêlait aux passants qu'il avertissait pour leur dérober ce qu'ils possédaient.
Il y a bien des années, un jeune étudiant en théologie vint me voir pendant ses vacances. Il me raconta avec tristesse, voire même avec amertume, qu'on leur prouvait à l'Université, au moyen de toutes sortes de livres, que la Bible n'était point la Parole de Dieu, disant comment sa foi lui avait été ravie ! Je lui demandai pourquoi il n'avait pas quitté l'Université. Il objecta qu'il espérait que plus tard, ayant sa chaire à lui, sa foi lui serait rendue et qu'il pourrait alors annoncer la vérité à une foule de gens. Mais à l'heure actuelle, la Bible n'est pas encore devenue la vérité pour cet homme, et il se croit plus sage que Dieu ; aujourd'hui, il est pasteur de l'Église nationale.
Selon les saintes Écritures, le corps de Christ est l'Église chrétienne, c'est-à-dire la communauté des saints, ou la Maison de Dieu. Les hommes en qui habite Christ par la repentance, la conversion et la foi en l'oeuvre rédemptrice de Christ, sont membres du corps de Christ ou, ce qui revient au même, sont des pierres vivantes, unies entre elles, pour être édifiées en un temple saint au Seigneur. Ils sont une habitation de Dieu en Esprit. Voyez l'épître aux Éphésiens, chapitre 2 ; toutes les personnes décrites là sont nées de Dieu, selon I Pierre 1 : 23, donc elles sont nées de nouveau, elles ne l'espèrent pas seulement.
Par conséquent, l'Église chrétienne ne peut absolument pas être confondue avec l'Église nationale ; qu'elle soit bernoise, bâloise, zurichoise ou même suisse. Croire que la certitude du salut dépend du fait d'être membre d'une Église nationale, serait une conception païenne. Tous ceux qui ont été baptisés et confirmés sont reconnus membres de l'Église nationale. Toutefois, une infime minorité de ceux-ci suit les cultes du dimanche à l'église ; la majorité se trouve dans les auberges, aux tables de jeu, dans les cinémas, les théâtres, et sur les places de sports.. Et tant qu'ils n'ont pas déclaré être sortis de l'Eglise, ils en restent membres. L'Eglise nationale voit moins de danger dans cet état de choses que dans le fait qu'une personne se rende à l'Assemblée évangélique des frères et s'y convertisse, qu'elle restitue les choses dérobées, s'acquitte honnêtement de ses impôts et devienne un témoin de la grâce de Dieu qui est en Jésus-Christ !
Dans le pamphlet en question, il est dit encore : « Toutes ces hérésies se réclament de la Bible et prétendent représenter seules le christianisme authentique, déformant ainsila Parole de Dieu par leurs théories. Ce n'est plus la Parole de Dieu qui fait autorité, mais les « voix étrangères ». Le trait caractéristique de toute exaltation religieuse consiste à ne pas considérer l'homme tel qu'il est en réalité, mais à le déformer au gré de ses désirs. Elle se fait une image de Dieu, qui donne satisfaction à ses ambitions humaines de considération personnelle et d'amour-propre. - Sourde à la Parole de Dieu, elle méconnaît ce qu'est le péché, la repentance et la grâce, devenant la proie de l'utopie de la perfection ; elle tombe sous le joug de la loi, des arrogances de la raison ; c'est ainsi qu'elle nous trompe et aboutit à l'égarement et à la ruine ». Si seulement les représentants de la Parole de Dieu par leurs théories. Ce n'est plus la Parole de Dieu qui fait autorité, mais les «voix étrangères». Le trait caractéristique de toute exaltation religieuse consiste à ne pas considérer l'homme tel qu'il est en réalité, mais à le déformer au gré de ses désirs. Elle se fait une image de Dieu, qui donne satisfaction à ses ambitions humaines de considération personnelle et d'amour-propre. - Sourde à la Parole de Dieu, elle méconnaît ce qu'est le péché, la repentance et la grâce, devenant la proie de l'utopie de la perfection; elle tombe sous le joug de la loi, des arrogances de la raison; c'est ainsi qu'elle nous trompe et aboutit à l'égarement et à la ruine».
Si seulement les représentants de l'Eglise nationale qui écrivent de pareilles choses pouvaient abandonner leurs propres théories pour s'en tenir à la Bible comme Parole de Dieu comme nous le faisons à l'Assemblée évangélique des frères. Alors nos gens s'en iraient bientôt remplir les églises et réveilleraient beaucoup de membres endormis (comme ladite circulaire le mentionne).
Les pasteurs de la nouvelle théologie ne respectent pas la Parole de Dieu; ni les libéraux, ni ceux qui prêchent l'alliance! Et où prêchent-ils ces derniers ? Dans les églises nationales ou dans les assemblées ? On ne peut certes pas leur reprocher d'être des exaltés religieux; bien souvent leurs discours contiennent fort peu de religion! Un séminariste m'écrivait dernièrement combien il lui était pénible d'écouter ces pasteurs; l'un parlait de spiritisme, un autre d'humanisme, le troisième de philosophie et de doctrines humaines! Ces faits ne sont-ils pas précisément ceux que prétend stigmatiser le pamphlet en question et qu'on nous reproche ?
Le Sauveur dit: « Pourquoi regardes-tu la paille dans l'oeil de ton frère, et ne vois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?» Cette parole nous est donnée afin que nous nous éprouvions sérieusement. Celui qui extrait la poutre de son propre oeil est seul capable, par la grâce de Dieu, d'enlever la paille de l'oeil de son frère, et ceci ne peut se réaliser qu'en faisant voir à son frère le salut qui est en Jésus-Christ.
Par ce qui précède, nous ne songeons nullement approuver les anthroposophes, les apôtres des temps nouveaux, la science chrétienne, les adventistes, les mormons, le gnosticisme ou les étudiants de la Bible ; en aucun cas ! Pourtant, nous estimons que le nombre de gens séduits et égarés par eux sera toujours inférieur à celui séduit par les premiers !
Toute personne qui fréquente nos assemblées se rend compte que nous ne prêchons pas le « perfectionnisme ». Ce que Christ a fait des siens est parfait. Mais dans aucune de nos assemblées on ne dit que nous sommes des gens parvenus à la perfection. Ceci ressort aussi clairement de notre périodique « Friedensbotschaft », que nous publions depuis une vingtaine d'années.
Que pourront bien objecter, aux passages suivants de l'Écriture sainte, les personnes qui, par leurs paroles et leurs écrits, s'opposent à la doctrine selon laquelle Jésus rend parfait et crée en nous un coeur pur ?
« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli, et propre à toute bonne oeuvre. » (II Tim. 3:16-17.)
« C'est lui, savoir Jésus-Christ, que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme, en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Jésus-Christ. C'est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi. » (Col. 1 : 28-29.)
« Car en lui - Christ - habite corporellement toute la plénitude de la divinité, et vous avez tout pleinement en lui » (c'est-à-dire : vous êtes parfaits en lui) (Col. 2:9-10). L'apôtre écrit cela après avoir donné ce sérieux avertissement : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie, par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ ».
« Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée. » (Phil. 3:15.)
« Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Héb. 10 : 14.)
« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matth. 5:48.) En ce qui concerne la pureté du coeur, Jésus dit de même dans Matthieu 5: 8: « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu » ; et dans les Actes des apôtres 15: 9, il est confirmé que Dieu a purifié le coeur des païens par la foi. Dans la deuxième épître à Timothée, chapitre 2:22, l'apôtre exhorte en disant : « Fuis les désirs de la jeunesse et recherche la justice, la foi, la charité, la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur ».
De même Pierre dit aux fidèles : « Ayant donc purifié vos âmes, en obéissant à la vérité par l'Esprit, pour avoir un amour fraternel et sans hypocrisie, aimez-vous les uns les autres d'un coeur pur, avec une grande affection ». (I Pierre 1 : 22.)
Nous sommes rendus parfaits par l'oeuvre de Christ, ainsi qu'il est écrit quand il est parlé des enfants de Dieu : « Nous sommes son oeuvre » (Eph. 2 : 10), ce qui ne signifie nullement que nous soyons parvenus à la perfection.
Le lecteur attentif de la Bible s'aperçoit que lorsqu'elle fait mention de sobriété, Dieu entend désigner par là que nous sommes sobres lorsque la Parole de Dieu peut demeurer en nous ; alors, nous amenons toutes nos pensées captives en les soumettant à l'obéissance de Christ. (II Cor. 10: 5.) Nous lisons dans I Corinthiens 15:34: « Réveillez-vous pour vivre justement et ne péchez point ! » (La version synodale dit : Revenez à la raison comme il convient et ne péchez point !) Dans ce passage, nous discernons clairement ce que Dieu désire par véritable sobriété.
Que celui qui, peut-être, a été mis dans le doute par les arguments de ce pamphlet, veuille bien considérer où se trouve la plus grande majorité des gens qui servent le péché et non Dieu ; si c'est parmi ceux qui sont membres de l'Eglise ou ceux qui fréquentent les assemblées ? Tout en admettant que dans ces assemblées il y a encore bien des choses qui laissent à désirer, la différence saute aux yeux, malgré tout. Nous n'avons pas été surpris d'apprendre qu'un bon nombre de personnes ayant pris connaissance de ce pamphlet, se sont rendues à l'évidence des faits, ce qui les a déterminées à donner leur démission de l'Eglise nationale. Personne ne conteste que des égarements puissent se produire, même parmi les membres des assemblées ! Ceux qui refusent de s'humilier sous la puissante main de Dieu et qui préfèrent suivre leur propre voie, peuvent tomber dans de dangereux égarements. Dans les adieux que Paul adresse à l'Eglise d'Éphèse, il prévient les anciens que du sein même de la communauté surgiront des gens qui essayeront, par des hérésies, de se faire des adeptes parmi les disciples. Et le Sauveur n'avait-il pas un voleur et un traître parmi ses disciples ? Malgré cela, aucun homme de bon sens n'oserait incriminer son enseignement !
Combien la phrase suivante du fascicule est-elle vraie : « L'Eglise (Réd. : c'est-à-dire le corps de Christ, la communauté de Dieu) vit uniquement chaque jour et tout à nouveau de savoir qu'elle est élue, soutenue, consolée et guidée par son Seigneur ». Nous sommes absolument d'accord avec ces paroles, de même qu'avec celles-ci : « La sainte Église chrétienne, dont l'unique chef est Jésus-Christ, est née de la Parole de Dieu ; elle demeure en lui et ne prête pas l'oreille à la voix d'un étranger ».
Par conséquent, le corps de Christ n'est composé que de personnes nées de nouveau, qui ont cherché leur refuge en Christ, par la repentance et la conversion et qui, par une foi sincère en son sacrifice et sa résurrection, ont fait l'expérience personnelle de leur délivrance et de leur rédemption. Elles ont obtenu le témoignage du Saint-Esprit d'être enfants de Dieu, comme il est écrit dans l'épître aux Romains, chapitre 8 : 16. Elles se savent mortes au péché, conformément au témoignage de l'apôtre Pierre : « Lequel - Christ - a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché, nous vivions à Dieu dans la justice, et par les meurtrissures de qui vous avez été guéris ». C'est la force et la lumière de la résurrection de Christ qui nous révèlent cela, car il est écrit : « Si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est donc vaine, et vous êtes encore dans vos péchés... » Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts... » (1 Cor. 15 : 17-20.) C'est pourquoi, selon l'Écriture sainte, tous ceux qui ont reçu l'Esprit du Christ sont déclarés justes et saints, conformément aussi à ce que l'apôtre Paul écrit au chapitre 6 de la première épître aux Corinthiens, versets 9-11. Il attire premièrement leur attention sur ces paroles : « Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume des cieux ». Ensuite l'apôtre peut affirmer : « Et c'est là ce que vous étiez quelques-uns de vous, mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu ».
Quand nous permettons à Dieu de régner sur nous, nous ne vivons plus dans le péché. L'insouciance et la somnolence sont vaincues et s'il survient des tentations, elles nous apprennent à nous instruire par la Parole, comme le dit le prophète Esaïe, chapitre 28 : 26. Ces gens-là se tiennent dans l'armure de Dieu ; les tentations leur ont appris à sonder les Écritures : « Les reins ceints de vérité, revêtus de la cuirasse de la justice, les pieds chaussés, et prêts à porter l'Évangile de paix ». Ils sont armés du bouclier de la foi et de l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu, ainsi que du casque du salut, pour combattre le bon combat. À côté de la joie que leur procure la méditation des épîtres des apôtres, ils éprouvent une joie toute spéciale en lisant la première épître de Jean ; non seulement au premier chapitre, mais également au deuxième et au troisième ! Ils ne souhaitent pas que ces paroles soient retranchées de la Bible.
Veillons donc à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain, et prenons à coeur ce que l'apôtre Paul nous écrit dans Il Corinthiens 6: « Nous nous rendons recommandables en toutes choses, comme des ministres de Dieu, par une grande patience, dans les afflictions, dans les douleurs, dans les maux extrêmes, dans les blessures, etc. » et dans I Corinthiens 4 : 12: « On dit du mal de nous, et nous bénissons ; nous sommes persécutés, et nous le souffrons ; on nous dit des injures, et nous prions ! »
Le meilleur remède contre l'hérésie consiste à vivre pour Dieu en toute vérité, à faire de Dieu ses délices, et à ne pas s'affectionner aux choses terrestres. Car il est dit : « Ils sont du monde, c'est pourquoi ils parlent du monde, et le monde les écoute. - Là où est ton trésor, là aussi est ton coeur. - La bouche parle de l'abondance du coeur. » - Par ces paroles, nous pouvons nous juger et déterminer notre position spirituelle.
Dans Philippiens 3, les personnes qui s'affectionnent aux choses terrestres sont désignées comme ennemies de la croix de Christ, dont la fin est la perdition, et pourtant on dit à leur ensevelissement : « ... bienheureux, parti pour la demeure céleste ».
La Parole de Dieu est l'autorité ; la sévérité et la bonté de Dieu convient les hommes à la repentance. C'est pourquoi nous voulons nous humilier où c'est nécessaire et nous exhorter les uns les autres, intercéder les uns pour les autres et nous réjouir dans tous les chemins. « Car ceux qui habitent dans ta maison te louent incessamment. » L'Éternel ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité, et tout cela par grâce.
C'est également une grâce inestimable de pouvoir prouver tout ce que nous avançons par les Écritures saintes ; de n'avoir qu'une pensée et de ne vouloir autre chose que : « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ! » Car c'est par lui que le fardeau de nos péchés est tombé, c'est lui qui nous donne désormais de vivre sans soucis et de jouir d'un bonheur inexprimable. C'est ce bonheur que nous voudrions souhaiter à tous ceux qui parlent de « sobriété » dans leurs écrits et alors, par leur moyen, beaucoup d'âmes se convertiraient et passeraient des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu. Ils seraient délivrés de leur mauvaise conscience et lavés de leurs péchés (Apoc. 1 - 15), se réjouissant en vue du grand jour du Jugement. Oh ! quel bonheur ! Tout ceci, nous le devons à Dieu notre Père, et à notre Sauveur. À lui soient la louange, la gloire, et nos actions de grâces pour tous ses bienfaits !
Ici s'arrête notre réponse au
pamphlet précité.
Qu'est-ce qu'une secte selon les saintes
Écritures ? Ce sont des groupements
religieux qui ne laissent pas subsister la Parole
de Dieu, qui n'en acceptent que ce qui leur
plaît, ceux qui rejettent comme
insensée la vérité de la
rédemption accomplie par notre Seigneur et
Sauveur ; ceux qui proclament que l'enfant de
Dieu reste un « pauvre
pécheur » et refusent de
reconnaître la qualité de Fils de Dieu
et Sauveur à Jésus-Christ. Les hommes
agissant ainsi refusent de croire que le Seigneur
Jésus a porté nos
péchés sur la croix, qu'il a
supporté le châtiment pour nous et
qu'il a effacé notre dette de
péché devant Dieu. Ils refusent de
croire que par ce moyen, nous sommes sauvés
et présentés
irrépréhensibles devant Dieu !
Parmi tous ceux qui ont cette attitude,
l'Église nationale ne tient-elle pas une
place prépondérante ?
Lors des délibérations au
sujet de l'adhésion au Conseil
oecuménique des Églises, un grand
nombre de pasteurs n'ont-ils pas fait opposition
à l'article premier des statuts de cette
organisation, qui dit « que le Conseil
oecuménique des Églises
représente l'ensemble des Églises qui
reconnaissent notre Seigneur Jésus-Christ
comme Dieu et Sauveur » ? On
déclarait précisément qu'une
adhésion à ce Conseil
oecuménique n'était possible
qu'à la condition que les Églises
suisses ne soient pas liées à cette
déclaration de foi ! Que dit
l'Écriture de cela ? « Tout
esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ
est venu en chair, n'est point de Dieu, c'est celui
de l'Antéchrist ! »
Ceci a du reste été
confirmé par un pasteur, qui publia
l'article suivant dans le « Berner
Tagblatt » du 16 janvier 1940 :
Actuellement, une alliance mondiale de toutes les Églises est en formation, sous le nom de « Conseil oecuménique de toutes les Églises libérées de Rome ». Les Églises suisses ont également été invitées à y adhérer ; à l'heure actuelle, on se concerte entre tous les synodes suisses pour savoir quel parti prendre. En principe, toutes les Églises voudraient naturellement y adhérer, personne ne désirerait s'en désintéresser ; mais il y a un obstacle : l'adhésion est liée à une confession de foi. Le Conseil oecuménique veut être une union des Églises qui reconnaissent notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur. Tous sont d'accord quant au mot « Seigneur » et peut-être aussi avec le mot « Sauveur », mais non pas avec la divinité de Christ. Là, les théologiens protestent, déclarant que c'est inacceptable pour eux. Le porte-parole du Conseil synodal a déclaré, lors de la dernière séance du synode des Églises bernoises, en décembre 1939, que « le Bernois » - c'est-à-dire chrétien libéral - veut naturellement participer aussi s'il s'agit de s'unir, mais qu'il ne se laissera rien dicter, ni par Londres, ni par Constantinople, en ce qui concerne les questions de conscience ! On finit alors par se mettre d'accord au sujet d'une formule commode, par laquelle on reconnaissait Jésus-Christ comme Seigneur de l'Église bernoise, mais rien de plus !
Seulement, ceci soulève la question suivante : À quel titre Jésus-Christ est-il généralement chef de l'Eglise ? Pour le seul motif qu'il est Fils de Dieu ; s'il ne l'est pas, sa domination n'est qu'éphémère, elle ne subsiste que par sa divinité ; la Bible l'atteste dans d'innombrables passages. Une Église qui commence à discuter si elle veut ou non admettre cette double confession de foi : « Seigneur et Dieu » cesse, par là-même, d'être une Église chrétienne, et n'a plus le droit de porter ce nom. Les dirigeants ne refusent pas seulement l'immixtion de Londres ou de Constantinople, mais ils récusent le témoignage de la Bible et se placent en dehors du christianisme !
Si, du côté orthodoxe, on craint qu'une lutte pourrait surgir entre Églises en ne cédant pas (et ceci serait fatal dans les temps présents), il faut dire que de tout temps, rien n'a été plus fatal et plus dangereux qu'une paix boiteuse. Les oppositions ont été manifestées, et rien ne sert de les dissimuler ; cela ne ferait qu'affaiblir l'Église véritable et lui ravir toute sa force !
Rien n'est plus exact. On frémit à
la pensée de tous ceux qui se laissent
séduire par les conducteurs aveugles et qui,
selon la parole de Jésus, tomberont ensemble
dans la fosse, c'est-à-dire s'en vont
à la perdition et à la damnation.
Celui qui ne confesse pas que Jésus-Christ
est le Fils béni de Dieu et qu'il est notre
Dieu Sauveur, ne croit pas non plus que le salut
est en son nom seul, ainsi que les apôtres
l'ont annoncé. Ils rabaissent la
dignité du Seigneur Jésus à
celle d'un simple prédicateur de la morale,
tout en prétendant le reconnaître
comme Seigneur et Chef de l'Eglise. En
déclarant inacceptable le témoignage
qu'il a rendu de lui-même, qu'il est le Fils
de Dieu et le Sauveur du monde, ils le font
menteur !
Celui qui prend la Parole de Dieu et le
salut de son âme au sérieux, peut-il,
dans ces conditions, rester membre d'une
Église qui rejette l'enseignement même
du Sauveur ?
En son temps, on fit circuler, dans la
vallée de Frutigen, un écrit dans
lequel j'étais présenté comme
séducteur. Cependant, on convenait que notre
mouvement prenait une grande extension et qu'il
était de Dieu ! Dieu est-il un
séducteur ?
L'écrit en question fut ensuite la
base d'un livre du doyen allemand Schuerlen, livre
dans lequel il nous classe parmi les sectes
pernicieuses. Un président de tribunal de
première instance lut ce livre. Plus tard,
il me demanda de lui envoyer notre
périodique :
« Friedensbotschaft ». Je le
lui fis parvenir et, en lisant ses messages, il
reçut la paix de Dieu dans son coeur !
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