À notre époque, on parle beaucoup
d'alliance ! Qu'est-ce donc ? C'est la
communion d'Esprit et de Vie. Avec qui les enfants
de Dieu peuvent-ils être en communion ?
Uniquement avec les enfants de Dieu, avec les
chrétiens vivants, avec lesquels ils sont
participants du même Esprit. Si beaucoup de
personnes déclarent pouvoir être en
communion avec toutes sortes de tendances
religieuses, même avec les adeptes de la
nouvelle théologie et leurs semblables de
l'Eglise nationale qui ne croient pas du tout au
salut en Jésus-Christ, je ne le puis.
Peut-on réellement être en
communion avec les personnes qui se rendent
à l'église le matin, et passent
l'après-midi dans les restaurants et les
cinémas ?
Est-il possible d'être en communion
d'esprit avec ceux qui prétendent qu'il faut
rester pécheur et esclave
du péché ? En croyant cela ne
rejette-t-on pas la rédemption qui est
accomplie en Jésus-Christ ? :
« Celui que le Fils affranchit est
véritablement libre ! »
Jésus est venu pour délivrer ceux qui
sont enchaînés, pour libérer
les captifs !
Peut-on être en communion d'esprit
avec ceux qui prétendent qu'on ne peut
prendre la Parole de Dieu comme elle est
écrite et qui ainsi en altèrent le
sens ? Peut-on être en communion
d'esprit avec tous ceux qui s'opposent à
ceux qui croient à la Parole de Dieu telle
qu'elle est écrite, les traitant de
séducteurs ? Peut-on être en
communion d'esprit avec ceux qui nient la
possibilité d'être parfait par
l'oeuvre de Christ, cherchant ainsi à en
détruire l'efficacité ?
Une communion d'esprit n'est possible que
sous la Croix. Elle n'est possible qu'avec tous les
enfants de Dieu qui croient en sa Parole, qu'ils
appartiennent à n'importe quelle
dénomination. Entre ceux qui croient la
Parole de Dieu il n'existe aucune
contradiction ! Si nous demeurons tranquilles
devant la Croix, les pensées propres doivent
s'y soumettre et les doctrines personnelles
tomber ; il ne reste qu'une chose :
« Il est écrit, et il est encore
écrit ! »
Grande était ma joie lorsque
rencontrant des frères de pays
étrangers, je constatais que nous avions le
même Père, le même Sauveur, le
même Esprit. M'entretenant avec eux, il se
confirmait que dans le monde entier ceux qui sont
nés de la chair persécutent ceux qui
sont nés de l'Esprit. Les scribes et les
pharisiens ne furent pas
persécutés, mais toujours les vrais
disciples du Sauveur. Lui fut
persécuté et mis à mort, ainsi
que les apôtres. Les hommes craignant Dieu
eurent toujours à subir les
persécutions. Jésus a mis ses
disciples en garde en leur disant :
« Gardez-vous du levain des
pharisiens ! »
Bien des gens prêtent l'oreille et
croient n'importe quels racontars ; on
écoute et on accepte n'importe quels
mensonges, oubliant que l'on ne doit pas accepter
d'accusation contre un ancien, sans avoir entendu
deux ou trois témoins. « Plusieurs
chercheront à entrer dans le royaume des
cieux, et ils ne le pourront. »
Quand je rencontre des personnes d'autres
communautés qui sont nées de Dieu,
j'éprouve toujours une grande joie ;
elle est presque plus intense que lorsque ce sont
« des nôtres ».
On m'informa une fois, à Ringgenberg,
qu'un Américain était dans la
contrée, enseignant exactement les
mêmes vérités que nous.
Désirant l'entendre, je me rendis à
une étude biblique, où il parla sur
un chapitre d'Esaïe, déclarant que tout
ce qui y était dit ne concernait que les
Juifs ; rien n'était pour nous !
Les gens m'invitèrent à la
réunion du soir et, au goûter, je
rencontrai cet homme ; il me demanda si
j'étais un enfant de Dieu. Je lui racontai
ma conversion ; il avait des larmes de joie.
Puis il me demanda qui j'étais, je
répondis : « Berger, de
l'Emmental ! » Il s'enfuit sans
prendre une bouchée de plus et ne revint pas
pour souper ; j'en dus conclure qu'il ne
désirait pas se souiller !
Les choses se passèrent autrement
avec les frères Vetter, Binde et le pasteur
Stockmayer. J'invitai frère Binde à
témoigner dans une de nos
réunions ; nous causâmes ensemble
et il éprouva brièvement mes
opinions, puis il m'embrassa et s'humilia parce
qu'il avait mal parlé de moi. Il en fut de
même pour le frère Stockmayer, que je
visitai à Hauptweil. Là, un homme me
reçut, puis le frère Stockmayer
arriva, disant qu'on l'avait prévenu de
l'arrivée d'un hôte de valeur. Il me
posa quelques questions, nous causâmes
ensemble, et il pleura de joie en constatant que
les faits ne concordaient pas du tout avec les
renseignements qu'on lui avait donnés
à mon sujet ! Je jouissais beaucoup des
écrits des frères Stockmayer,
Steinberger et Binde, et je ne pouvais comprendre
pourquoi on ne se trouverait pas sur le bon chemin
avec le même enseignement !
Beaucoup de personnes, même parmi celles
qui se rendent dans notre maison de vacances, sont
terriblement indifférentes quant au salut de
leur âme ! Elles ignorent si leur nom
est inscrit dans le livre de vie, et leur position
vis-à-vis de Dieu n'est pas en ordre. Dans
ce cas, pourquoi ne pas s'adresser à un
frère ou une soeur en Christ pour être
édifié ? Je suis
également à disposition et chacun
peut me consulter, car je suis
extrêmement désireux d'aider tout le
monde. Notre maison de vacances a été
construite précisément dans le but
d'apporter la bonne nouvelle à nos
hôtes. Le désir pressant de mon coeur,
c'est que des âmes soient
sauvées ! Dans beaucoup de maisons de
vacances, on se préoccupe exclusivement de
la bonne chère, mais le royaume de Dieu ne
consiste pas dans le manger et le boire, mais dans
la justice, la paix et la joie dans le
Saint-Esprit. J'ai à coeur que tous ceux qui
viennent dans notre maison trouvent ces biens et
fassent l'expérience du salut, tout en
progressant dans la vie intérieure.
Je recevais déjà des
hôtes à Kalchofen. Notre ancienne
maison de vacances à La Punt eut aussi la
visite de frères de différentes
communautés, et nous formions tous une
grande famille, ce qui n'eût guère
été possible dans le monde. L'amour
de Dieu unit tous ceux qui le craignent et qui sont
pour la vérité.
Quelles expériences bénies
n'avons-nous pas faites là-haut ! Une
femme, souffrant d'une affection grave du coeur
vint un jour ; elle aurait
désiré gravir les montagnes, mais
elle s'affaissait dès qu'elle se mettait en
route. Au bout d'un certain temps, elle parvint
à atteindre la lisière de la
forêt, mais elle était de nouveau
à bout de forces ! La personne qui
l'accompagnait voulait la persuader de s'en
retourner mais la malade la renvoya,
préférant rester seule. Après
avoir pris quelque repos, elle chercha à
continuer son chemin, mais succomba encore ;
puis, malgré tout, elle reprit sa marche.
Comme cette malade n'était pas de retour
à midi, ni à
quatre heures de l'après-midi,
l'inquiétude me gagna. Sachant qu'elle avait
manifesté l'intention d'accompagner un
paysan au Col de l'Albula. nous partîmes
à sa recherche. Au bout d'une heure, un
frère et sa femme arrivèrent avec
cette malade qui portait un grand bouquet
d'edelweiss et sautait de joie. Je lui fis
remarquer que nous avions été
angoissés à son sujet et elle raconta
alors ce qu'il lui était arrivé.
Après s'être affaissée pour la
troisième fois, elle s'était
agenouillée, implorant Dieu de la
guérir. Sa prière fut exaucée
et elle se releva, guérie. Elle
n'hésita pas à monter bravement au
Col de l'Albula pour y cueillir des
edelweiss ; Dieu avait fait un miracle.
Comme je ne pouvais plus me rendre à
La Punt pour cause de travail et de douleurs que je
ressentais au coeur, nous dûmes renoncer
à cette maison, et Dieu me conduisit
à Wydibühl. Depuis longtemps, je
désirais posséder personnellement un
home ; quelques années auparavant, Dieu
m'avait fait une promesse à ce sujet. J'ai
déjà raconté comment il avait
déposé à mes pieds une carte
ayant d'un côté, l'image d'une maison,
de l'autre, le verset biblique suivant :
« Cherchez premièrement le royaume
de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous
seront données par-dessus ». C'est
donc à ce moment que sa promesse
s'accomplit ; par la grâce de Dieu, nous
avons déjà réalisé ici
des choses magnifiques !
Dans les assemblées, il se produit
aisément des séparations,
particulièrement là où des
laïques sont prédicateurs. Le danger
est moins grand quand le même
prédicateur y prend, chaque fois seul la
parole. Mais il arrive qu'il se produise une
séparation dans une assemblée
où des laïques annoncent la Parole et
ont, occasionnellement peut-être, une
divergence d'opinions, et que personne ne veut
perdre sa vie. Par la grâce de Dieu, ceci
n'est encore arrivé nulle part dans
l'Assemblée évangélique des
frères, où tous les frères
sont des laïques. Il est dit dans les Actes
(4 :
13) : « Ils
savaient qu'ils étaient des gens du peuple
et sans instruction ». Il est absolument
nécessaire que nous soyons instruits par
Dieu ; c'est là le point important.
Voilà précisément ce qu'on
peut dire de nos frères ; ils sont
à l'école du Père
céleste. Pour mon compte, je n'ai nullement
l'impression d'être prédicateur ;
je suis un homme de toute simplicité, que
Jésus a rendu heureux. Nous ne sommes
redevables qu'à la grâce de Dieu de
n'avoir aucune séparation parmi nous ;
à lui va toute notre reconnaissance.
Souvent, l'avenir de l'Assemblée
évangélique des frères et la
manière dont le combat de la foi serait
mené, m'ont préoccupé !
Mais je veux croire comme
Moïse, lorsqu'il s'écria :
« Nul n'est semblable au Dieu
d'Israël, il est porté sur les cieux
pour venir à ton aide, il est avec
majesté porté sur les nuées.
Le Dieu d'éternité est un refuge, et
sous ses bras éternels est une retraite.
Devant toi il a chassé l'ennemi, et il
dit : Extermine. Israël est en
sécurité dans sa demeure, la source
de Jacob est à part dans un pays de
blé et de moût. Et son ciel distille
la rosée ».
« Que tu es heureux,
Israël ! Qui est comme toi, un peuple
sauvé par l'Éternel, le bouclier de
ton secours et l'épée de ta
gloire ? Tes ennemis feront défaut
devant toi, et tu fouleras leurs lieux
élevés. »
(Deut.
33 : 25-29.)
Je me décharge de ce souci sur notre
fidèle Seigneur et Sauveur, car il a
donné la promesse : « Je veux
moi-même prendre soin de mon
troupeau ».
À lui soient la louange et la gloire
et l'adoration, d'éternité en
éternité ! Amen !
D'abondantes grâces m'ont
été accordées dans ma vie de
famille. Ma première femme était
bonne ménagère et faisait preuve
d'une grande simplicité ; Dieu
était avec elle ! Nous nous comprenions
et nous ne formions qu'un esprit et qu'une
foi ; l'un était en
bénédiction à l'autre.
C'était une femme économe et nos
ressources n'étaient employées qu'à bon
escient ;
elle était toujours bien mise, quoique ses
besoins vestimentaires fussent modestes. Elle
n'était point bavarde, ce qui est important
pour la femme d'un évangéliste.
Les deux dernières années de
sa vie s'écoulèrent dans la maladie,
mais elle était toujours contente. Avant de
mourir, elle dicta encore ses dernières
dispositions. En s'approchant d'elle, on respirait
l'air du royaume des cieux ; les derniers mois
de sa vie l'avaient mûrie !
Après le décès de ma
femme, la nécessité d'un nouveau
foyer devint évidente et mon Père
céleste me donna une fidèle
compagne ; je ne m'en étais pas
occupé, c'est Dieu qui y a pourvu. On jugea
que c'était trop tôt ; je sondai
les Écritures et vis que la Bible ne fixe
pas un délai d'attente plus prolongé
pour l'homme qui se remarie. Quelques-uns
pensèrent même que l'Assemblée
évangélique des frères allait
s'effondrer ! Mais, grâces à
Dieu, rien de semblable n'arriva ! Ma femme
avait été garde-malade ; quel
bienfait inestimable pour moi ! Avec quel
dévouement m'a-t-elle prodigué ses
soins pendant mes jours de maladie !
Durant le temps de nos fiançailles et
désirant me faire un cadeau, elle me demanda
ce qui me ferait plaisir. Non sérieusement,
je lui répondis : « Un
chauffeur avec une auto ! » Elle
apprit à conduire chez son frère et,
plus tard, j'achetai une automobile ; à
cette époque, j'ignorais à quel point
une auto me serait nécessaire par la suite,
mais le Père céleste lui le savait.
Déjà à ce moment-là,
j'avais de la peine à marcher. Sans
automobile, j'aurais
été condamné à rester
à la maison pendant plusieurs années,
sans pouvoir tenir de réunions et sans
possibilité de visiter les malades.
Oh ! ma joie est grande de pouvoir encore
annoncer l'Évangile ici et là !
Jusqu'à ce jour, Dieu nous a conduits
miséricordieusement, nous préservant
de tout accident ; à lui soient notre
louange et notre gratitude !
Mon Père céleste m'a
accordé une grâce toute
particulière : j'ai eu le bonheur de
voir mon fils revenir à Dieu. Quand un
rétrograde se repent et revient, il
l'accueille, le guérit
(Osée
14 : 4), et lui
accorde une grâce d'autant plus excellente
(Jacq.
4 : 6).
Qu'elle est vraie cette parole :
« Celui qui a commencé en vous
cette bonne oeuvre en poursuivra
l'achèvement jusqu'au jour de
Christ ». En pensant au royaume de Dieu
en général, en songeant à
l'Assemblée évangélique des
frères, à ma famille et à
moi-même en particulier, j'ai l'assurance
qu'il le fera certainement ! Ce n'est pas que
j'aie déjà remporté le prix,
ou que j'aie déjà atteint la
perfection ; mais je cours, pour tâcher
de le saisir, puisque moi aussi j'ai
été saisi par Jésus-Christ.
Frères, je ne pense pas l'avoir saisi ;
mais je fais une chose : oubliant ce qui est
en arrière et me portant vers ce qui est en
avant, je cours vers le but, pour remporter le prix
de la vocation céleste de Dieu en
Jésus-Christ. »
(Phil.
3 : 12-14.)
Le déclin de mon corps me rappelle
journellement que ma fin approche ; jour
après jour, je ne vis que
de la grâce de Dieu et non pas de mes
oeuvres ; je trouve ma consolation et mon
appui dans cette parole : « Le
Seigneur me délivrera de toute oeuvre
mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer
dans son royaume céleste ».
(II
Tim. 4 : 17.) Je ne sais si
je mourrai ou si je parviendrai encore à
l'enlèvement de l'Eglise, mais je vis dans
son attente selon Philippiens
3 : 20-21:
« Mais notre cité à nous
est dans les cieux, d'où nous attendons
comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui
transformera le corps de notre humiliation, en le
rendant semblable au corps de sa gloire, par le
pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes
choses ».
Pendant toute ma vie et jusqu'à
l'heure présente, j'ai réalisé
la surabondance de la grâce dans une riche
mesure ; les pages qui précèdent
sont un témoignage de son incommensurable
richesse. Cependant, je sais que :
« Maintenant je connais en partie, mais
alors, je connaîtrai comme j'ai
été connu ». Lorsque
Christ, qui est notre vie, sera manifesté,
nous serons aussi manifestés avec lui en
gloire ; alors s'accomplira pleinement cette
parole : « ... afin de montrer dans
les siècles à venir, l'infinie
richesse de sa grâce, par sa bonté
envers nous, en Jésus-Christ ».
(Eph.
2 : 7.)
Quant à moi, je considère la
patience de Dieu à mon égard comme
étant mon salut. À lui, au Dieu de
toutes grâces, soient la louange, l'honneur
et la gloire. dès maintenant et à
jamais. Amen !
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