Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Notre attitude à l'égard de l'alliance

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À notre époque, on parle beaucoup d'alliance ! Qu'est-ce donc ? C'est la communion d'Esprit et de Vie. Avec qui les enfants de Dieu peuvent-ils être en communion ? Uniquement avec les enfants de Dieu, avec les chrétiens vivants, avec lesquels ils sont participants du même Esprit. Si beaucoup de personnes déclarent pouvoir être en communion avec toutes sortes de tendances religieuses, même avec les adeptes de la nouvelle théologie et leurs semblables de l'Eglise nationale qui ne croient pas du tout au salut en Jésus-Christ, je ne le puis.

Peut-on réellement être en communion avec les personnes qui se rendent à l'église le matin, et passent l'après-midi dans les restaurants et les cinémas ?

Est-il possible d'être en communion d'esprit avec ceux qui prétendent qu'il faut rester pécheur et esclave du péché ? En croyant cela ne rejette-t-on pas la rédemption qui est accomplie en Jésus-Christ ? : « Celui que le Fils affranchit est véritablement libre ! » Jésus est venu pour délivrer ceux qui sont enchaînés, pour libérer les captifs !

Peut-on être en communion d'esprit avec ceux qui prétendent qu'on ne peut prendre la Parole de Dieu comme elle est écrite et qui ainsi en altèrent le sens ? Peut-on être en communion d'esprit avec tous ceux qui s'opposent à ceux qui croient à la Parole de Dieu telle qu'elle est écrite, les traitant de séducteurs ? Peut-on être en communion d'esprit avec ceux qui nient la possibilité d'être parfait par l'oeuvre de Christ, cherchant ainsi à en détruire l'efficacité ?

Une communion d'esprit n'est possible que sous la Croix. Elle n'est possible qu'avec tous les enfants de Dieu qui croient en sa Parole, qu'ils appartiennent à n'importe quelle dénomination. Entre ceux qui croient la Parole de Dieu il n'existe aucune contradiction ! Si nous demeurons tranquilles devant la Croix, les pensées propres doivent s'y soumettre et les doctrines personnelles tomber ; il ne reste qu'une chose : « Il est écrit, et il est encore écrit ! »

Grande était ma joie lorsque rencontrant des frères de pays étrangers, je constatais que nous avions le même Père, le même Sauveur, le même Esprit. M'entretenant avec eux, il se confirmait que dans le monde entier ceux qui sont nés de la chair persécutent ceux qui sont nés de l'Esprit. Les scribes et les pharisiens ne furent pas persécutés, mais toujours les vrais disciples du Sauveur. Lui fut persécuté et mis à mort, ainsi que les apôtres. Les hommes craignant Dieu eurent toujours à subir les persécutions. Jésus a mis ses disciples en garde en leur disant : « Gardez-vous du levain des pharisiens ! »

Bien des gens prêtent l'oreille et croient n'importe quels racontars ; on écoute et on accepte n'importe quels mensonges, oubliant que l'on ne doit pas accepter d'accusation contre un ancien, sans avoir entendu deux ou trois témoins. « Plusieurs chercheront à entrer dans le royaume des cieux, et ils ne le pourront. »

Quand je rencontre des personnes d'autres communautés qui sont nées de Dieu, j'éprouve toujours une grande joie ; elle est presque plus intense que lorsque ce sont « des nôtres ».

On m'informa une fois, à Ringgenberg, qu'un Américain était dans la contrée, enseignant exactement les mêmes vérités que nous. Désirant l'entendre, je me rendis à une étude biblique, où il parla sur un chapitre d'Esaïe, déclarant que tout ce qui y était dit ne concernait que les Juifs ; rien n'était pour nous ! Les gens m'invitèrent à la réunion du soir et, au goûter, je rencontrai cet homme ; il me demanda si j'étais un enfant de Dieu. Je lui racontai ma conversion ; il avait des larmes de joie. Puis il me demanda qui j'étais, je répondis : « Berger, de l'Emmental ! » Il s'enfuit sans prendre une bouchée de plus et ne revint pas pour souper ; j'en dus conclure qu'il ne désirait pas se souiller !

Les choses se passèrent autrement avec les frères Vetter, Binde et le pasteur Stockmayer. J'invitai frère Binde à témoigner dans une de nos réunions ; nous causâmes ensemble et il éprouva brièvement mes opinions, puis il m'embrassa et s'humilia parce qu'il avait mal parlé de moi. Il en fut de même pour le frère Stockmayer, que je visitai à Hauptweil. Là, un homme me reçut, puis le frère Stockmayer arriva, disant qu'on l'avait prévenu de l'arrivée d'un hôte de valeur. Il me posa quelques questions, nous causâmes ensemble, et il pleura de joie en constatant que les faits ne concordaient pas du tout avec les renseignements qu'on lui avait donnés à mon sujet ! Je jouissais beaucoup des écrits des frères Stockmayer, Steinberger et Binde, et je ne pouvais comprendre pourquoi on ne se trouverait pas sur le bon chemin avec le même enseignement !


Notre maison de vacances

Beaucoup de personnes, même parmi celles qui se rendent dans notre maison de vacances, sont terriblement indifférentes quant au salut de leur âme ! Elles ignorent si leur nom est inscrit dans le livre de vie, et leur position vis-à-vis de Dieu n'est pas en ordre. Dans ce cas, pourquoi ne pas s'adresser à un frère ou une soeur en Christ pour être édifié ? Je suis également à disposition et chacun peut me consulter, car je suis extrêmement désireux d'aider tout le monde. Notre maison de vacances a été construite précisément dans le but d'apporter la bonne nouvelle à nos hôtes. Le désir pressant de mon coeur, c'est que des âmes soient sauvées ! Dans beaucoup de maisons de vacances, on se préoccupe exclusivement de la bonne chère, mais le royaume de Dieu ne consiste pas dans le manger et le boire, mais dans la justice, la paix et la joie dans le Saint-Esprit. J'ai à coeur que tous ceux qui viennent dans notre maison trouvent ces biens et fassent l'expérience du salut, tout en progressant dans la vie intérieure.

Je recevais déjà des hôtes à Kalchofen. Notre ancienne maison de vacances à La Punt eut aussi la visite de frères de différentes communautés, et nous formions tous une grande famille, ce qui n'eût guère été possible dans le monde. L'amour de Dieu unit tous ceux qui le craignent et qui sont pour la vérité.

Quelles expériences bénies n'avons-nous pas faites là-haut ! Une femme, souffrant d'une affection grave du coeur vint un jour ; elle aurait désiré gravir les montagnes, mais elle s'affaissait dès qu'elle se mettait en route. Au bout d'un certain temps, elle parvint à atteindre la lisière de la forêt, mais elle était de nouveau à bout de forces ! La personne qui l'accompagnait voulait la persuader de s'en retourner mais la malade la renvoya, préférant rester seule. Après avoir pris quelque repos, elle chercha à continuer son chemin, mais succomba encore ; puis, malgré tout, elle reprit sa marche. Comme cette malade n'était pas de retour à midi, ni à quatre heures de l'après-midi, l'inquiétude me gagna. Sachant qu'elle avait manifesté l'intention d'accompagner un paysan au Col de l'Albula. nous partîmes à sa recherche. Au bout d'une heure, un frère et sa femme arrivèrent avec cette malade qui portait un grand bouquet d'edelweiss et sautait de joie. Je lui fis remarquer que nous avions été angoissés à son sujet et elle raconta alors ce qu'il lui était arrivé. Après s'être affaissée pour la troisième fois, elle s'était agenouillée, implorant Dieu de la guérir. Sa prière fut exaucée et elle se releva, guérie. Elle n'hésita pas à monter bravement au Col de l'Albula pour y cueillir des edelweiss ; Dieu avait fait un miracle.

Comme je ne pouvais plus me rendre à La Punt pour cause de travail et de douleurs que je ressentais au coeur, nous dûmes renoncer à cette maison, et Dieu me conduisit à Wydibühl. Depuis longtemps, je désirais posséder personnellement un home ; quelques années auparavant, Dieu m'avait fait une promesse à ce sujet. J'ai déjà raconté comment il avait déposé à mes pieds une carte ayant d'un côté, l'image d'une maison, de l'autre, le verset biblique suivant : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus ». C'est donc à ce moment que sa promesse s'accomplit ; par la grâce de Dieu, nous avons déjà réalisé ici des choses magnifiques !


Le développement de l'Assemblée évangélique des frères

Dans les assemblées, il se produit aisément des séparations, particulièrement là où des laïques sont prédicateurs. Le danger est moins grand quand le même prédicateur y prend, chaque fois seul la parole. Mais il arrive qu'il se produise une séparation dans une assemblée où des laïques annoncent la Parole et ont, occasionnellement peut-être, une divergence d'opinions, et que personne ne veut perdre sa vie. Par la grâce de Dieu, ceci n'est encore arrivé nulle part dans l'Assemblée évangélique des frères, où tous les frères sont des laïques. Il est dit dans les Actes (4 : 13) : « Ils savaient qu'ils étaient des gens du peuple et sans instruction ». Il est absolument nécessaire que nous soyons instruits par Dieu ; c'est là le point important. Voilà précisément ce qu'on peut dire de nos frères ; ils sont à l'école du Père céleste. Pour mon compte, je n'ai nullement l'impression d'être prédicateur ; je suis un homme de toute simplicité, que Jésus a rendu heureux. Nous ne sommes redevables qu'à la grâce de Dieu de n'avoir aucune séparation parmi nous ; à lui va toute notre reconnaissance.

Souvent, l'avenir de l'Assemblée évangélique des frères et la manière dont le combat de la foi serait mené, m'ont préoccupé ! Mais je veux croire comme Moïse, lorsqu'il s'écria : « Nul n'est semblable au Dieu d'Israël, il est porté sur les cieux pour venir à ton aide, il est avec majesté porté sur les nuées. Le Dieu d'éternité est un refuge, et sous ses bras éternels est une retraite. Devant toi il a chassé l'ennemi, et il dit : Extermine. Israël est en sécurité dans sa demeure, la source de Jacob est à part dans un pays de blé et de moût. Et son ciel distille la rosée ».

« Que tu es heureux, Israël ! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l'Éternel, le bouclier de ton secours et l'épée de ta gloire ? Tes ennemis feront défaut devant toi, et tu fouleras leurs lieux élevés. » (Deut. 33 : 25-29.)

Je me décharge de ce souci sur notre fidèle Seigneur et Sauveur, car il a donné la promesse : « Je veux moi-même prendre soin de mon troupeau ».
À lui soient la louange et la gloire et l'adoration, d'éternité en éternité ! Amen !


Grâces accordées ä ma famille

D'abondantes grâces m'ont été accordées dans ma vie de famille. Ma première femme était bonne ménagère et faisait preuve d'une grande simplicité ; Dieu était avec elle ! Nous nous comprenions et nous ne formions qu'un esprit et qu'une foi ; l'un était en bénédiction à l'autre. C'était une femme économe et nos ressources n'étaient employées qu'à bon escient ; elle était toujours bien mise, quoique ses besoins vestimentaires fussent modestes. Elle n'était point bavarde, ce qui est important pour la femme d'un évangéliste.

Les deux dernières années de sa vie s'écoulèrent dans la maladie, mais elle était toujours contente. Avant de mourir, elle dicta encore ses dernières dispositions. En s'approchant d'elle, on respirait l'air du royaume des cieux ; les derniers mois de sa vie l'avaient mûrie !

Après le décès de ma femme, la nécessité d'un nouveau foyer devint évidente et mon Père céleste me donna une fidèle compagne ; je ne m'en étais pas occupé, c'est Dieu qui y a pourvu. On jugea que c'était trop tôt ; je sondai les Écritures et vis que la Bible ne fixe pas un délai d'attente plus prolongé pour l'homme qui se remarie. Quelques-uns pensèrent même que l'Assemblée évangélique des frères allait s'effondrer ! Mais, grâces à Dieu, rien de semblable n'arriva ! Ma femme avait été garde-malade ; quel bienfait inestimable pour moi ! Avec quel dévouement m'a-t-elle prodigué ses soins pendant mes jours de maladie !

Durant le temps de nos fiançailles et désirant me faire un cadeau, elle me demanda ce qui me ferait plaisir. Non sérieusement, je lui répondis : « Un chauffeur avec une auto ! » Elle apprit à conduire chez son frère et, plus tard, j'achetai une automobile ; à cette époque, j'ignorais à quel point une auto me serait nécessaire par la suite, mais le Père céleste lui le savait. Déjà à ce moment-là, j'avais de la peine à marcher. Sans automobile, j'aurais été condamné à rester à la maison pendant plusieurs années, sans pouvoir tenir de réunions et sans possibilité de visiter les malades. Oh ! ma joie est grande de pouvoir encore annoncer l'Évangile ici et là ! Jusqu'à ce jour, Dieu nous a conduits miséricordieusement, nous préservant de tout accident ; à lui soient notre louange et notre gratitude !

Mon Père céleste m'a accordé une grâce toute particulière : j'ai eu le bonheur de voir mon fils revenir à Dieu. Quand un rétrograde se repent et revient, il l'accueille, le guérit (Osée 14 : 4), et lui accorde une grâce d'autant plus excellente (Jacq. 4 : 6).

Qu'elle est vraie cette parole : « Celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre en poursuivra l'achèvement jusqu'au jour de Christ ». En pensant au royaume de Dieu en général, en songeant à l'Assemblée évangélique des frères, à ma famille et à moi-même en particulier, j'ai l'assurance qu'il le fera certainement ! Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l'avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. » (Phil. 3 : 12-14.)

Le déclin de mon corps me rappelle journellement que ma fin approche ; jour après jour, je ne vis que de la grâce de Dieu et non pas de mes oeuvres ; je trouve ma consolation et mon appui dans cette parole : « Le Seigneur me délivrera de toute oeuvre mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste ». (II Tim. 4 : 17.) Je ne sais si je mourrai ou si je parviendrai encore à l'enlèvement de l'Eglise, mais je vis dans son attente selon Philippiens 3 : 20-21: « Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses ».

Pendant toute ma vie et jusqu'à l'heure présente, j'ai réalisé la surabondance de la grâce dans une riche mesure ; les pages qui précèdent sont un témoignage de son incommensurable richesse. Cependant, je sais que : « Maintenant je connais en partie, mais alors, je connaîtrai comme j'ai été connu ». Lorsque Christ, qui est notre vie, sera manifesté, nous serons aussi manifestés avec lui en gloire ; alors s'accomplira pleinement cette parole : « ... afin de montrer dans les siècles à venir, l'infinie richesse de sa grâce, par sa bonté envers nous, en Jésus-Christ ». (Eph. 2 : 7.)

Quant à moi, je considère la patience de Dieu à mon égard comme étant mon salut. À lui, au Dieu de toutes grâces, soient la louange, l'honneur et la gloire. dès maintenant et à jamais. Amen !




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