Aucun
habitant ne dit : Je suis malade ! Le
peuple de Jérusalem reçoit le pardon
de ses iniquités.
(Esaïe
33 :
24.)
Lorsqu'une personne vit dans l'angoisse, a perdu
courage, désespère d'être
délivrée de ses passions et de ses
faiblesses, et que je constate qu'elle lutte et
combat sans
obtenir de
libération, je cherche à la relever
et à l'encourager à croire,
malgré tout, à la délivrance
par le sang de Christ. Celui qui réalise la
rédemption voit la victoire ! Si
quelqu'un se convertit et prie ensuite :
« Seigneur, aide-moi à
vaincre », je doute que la lumière
se soit faite. Cela ne veut pas dire que cette
prière soit incorrecte, mais celui qui a
expérimenté la délivrance en
vérité, voit aussi la victoire
complète. Il est si encourageant de savoir
que la victoire par laquelle le monde est vaincu,
c'est notre foi. La victoire est dans la Parole
de Dieu, et c'est par la Parole qu'on la
connaît. Ce n'est pas la foi qui nous
aide, mais la Parole nous porte et nous secourt, et
la foi nous lie à la Parole.
Il est écrit dans le Psaume
118 : 1 :
« Louez l'Éternel, car il est bon,
car sa miséricorde dure
éternellement ». Il est clair que
tout le monde ne peut pas dire cela, car il faut
auparavant avoir réalisé le salut en
Christ, et savoir « que nous pouvons
témoigner que l'Éternel est bon et
que sa miséricorde dure
éternellement. Ceci n'est-il valable
qu'aussi longtemps que nous avons la victoire et
que nous ne commettons aucune faute ? Non,
éternellement ! Dans la vallée
de la Sihl, un homme s'était converti et
avait reçu, disait-il, une joie
« infinie » ; cependant,
après une année, cette joie
« infinie » avait
passé ! C'est bien ainsi que
quelques-uns pensent de la bonté de
Dieu ; souvent, le lendemain matin
déjà, ils supposent qu'elle n'est
plus pour eux ! Il est écrit au verset
4 : « Que
ceux qui craignent l'Éternel disent :
sa bonté dure
éternellement ». Là, il
faut faire silence, nous arrêter et nous
poser la question : « Craignons-nous
Dieu ? » car sa bonté ne dure
éternellement que pour ceux qui le
craignent.
Autrefois, quand je lisais le Psaume 103, verset 1: « Mon âme, bénis l'Éternel ! » je pensais toujours que David était d'humeur très joyeuse en prononçant ces paroles ; mais plus tard, je compris qu'il avait combattu le bon combat de la foi ; il avait ordonné à son âme : « Bénis l'Éternel ! » À qui faut-il donner des ordres ? Lorsque quelqu'un est assidu au travail, nul n'est besoin de lui commander de travailler ; des ordres de ce genre sont donnés à ceux qui ne travaillent pas. L'âme de David paraissait bien plus disposée à se plaindre et à se lamenter qu'à louer, c'est pourquoi il lui dit : « Bénis l'Éternel ! » Ceci est important ! Nous lisons que certains personnages mentionnés dans la Bible disaient, quand ils étaient en détresse : « 0 Dieu, tu es saint ! » C'est pourquoi David a dit : « Mon âme, bénis l'Éternel ! Et n'oublie aucun de ses bienfaits ! » Dans certaines circonstances, il y a un réconfort tout particulier à se souvenir des bienfaits que nous avons reçus de Dieu. Le peuple d'Israël oublia trop facilement ce que Dieu avait fait pour lui et ce danger existe aussi pour nous. Mais les gens oublieux peuvent s'exercer à seremémorer les bienfaits de Dieu ! Autrefois, je me souvenais longtemps du prix payé pour une paire de chaussures ; mais au sortir de l'église, j'avais déjà oublié le texte sur lequel il avait été prêché. Aujourd'hui, j'oublie le prix payé pour mes chaussures et le montant de la facture de mon tailleur ; mais il est des choses que je n'oublie pas : La Parole de Dieu, la bonté de Dieu et sa patience.
Il y a des personnes qui ne possèdent pas
la paix de Dieu, mais qui se préoccupent de
l'obtenir. Elles se représentent les
sentiments qui devraient les animer et s'attendent
à recevoir « une
ondée » qui ne vient pas. Alors
elles désespèrent, disant :
« Je ne puis croire » À
ces personnes je leur dis :
« Ce n'est pas en toi-même
qu'il faut chercher ce témoignage, mais
croire au témoignage que Dieu a donné
de son Fils qui s'est chargé de toute ta
dette de péché, et qui a donné
sa vie pour toi. Si Dieu donne ce
témoignage, crois-le ! Ceci doit
être plus précieux à tes yeux
que tout ce que tu pourrais ressentir !
Dès qu'une personne croit de cette
façon, elle reçoit ce
témoignage en elle-même par la foi en
la Parole de la réconciliation, en
l'acceptant telle qu'elle est écrite :
« Celui qui croit au Fils de Dieu a ce
témoignage en lui-même. Celui qui ne
croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il ne croit
pas au témoignage que Dieu a rendu de son Fils ».
(I
Jean 5 : 10.) Le
témoignage de Dieu, c'est la Parole de Dieu
dans toute sa simplicité.
Si nous rompons le pain spirituellement, nous disons aux âmes qui cherchent le salut : « Jésus s'est offert comme caution dès avant la fondation du monde ; nous étions dans nos péchés, mais Jésus est venu et s'est chargé de toute notre dette. Le Père en exigeait le paiement, et Jésus s'est offert comme victime expiatoire. Il a été fait péché pour toi ; Dieu a jeté toute ta dette de péché sur la caution, sur le Sauveur ; dès lors, tous tes péchés sont sur lui. La caution a acquitté parfaitement ce qui était dû, ayant porté ta condamnation, et elle te fait paraître, maintenant, irrépréhensible, incondamnable devant le Père ! »
Un jour, on me fit chercher en voiture pour
visiter un malade qui désirait être
guéri ; c'était un
député ! Je lui demandai s'il
était un pécheur. « Oui,
dit-il nous sommes tous
pécheurs ! » Je lui
répondis : « Je ne le suis
plus, j'en étais un
autrefois ! » Il était bien
surpris, mais comme il désirait être
guéri, il se garda bien de me contredire.
J'eus un entretien avec lui et il confessa ses
péchés,se
déclarant disposé à abandonner
un procès qu'il avait avec un voisin. Pour
lui faire comprendre comment le Père
céleste avait jeté ses
péchés sur Jésus, je pris un
tabouret et le lançai au loin.
« Que reste-t-il ici de ce
tabouret ? - Absolument rien ! - Et si
tes péchés sont jetés sur
Jésus, combien t'en reste-t-il
encore ? » Point de
réponse ! Pour terminer, je lus les
paroles de l'épître de Jacques,
chapitre 5, verset 16-17: « Confessez
donc vos péchés les uns aux autres,
et priez les uns pour les autres, afin que vous
soyez guéris. La prière fervente du
juste a une grande efficacité. Elie
était un homme de la même nature que
nous ; il pria avec instance pour qu'il ne
plût pas, et il ne tomba point de pluie sur
la terre pendant trois ans et six mois ».
En écoutant ces versets, cet homme
reçut la paix de Dieu et vit qu'il existe
des hommes devenus justes par la foi ; il
crut. De hauts personnages lui rendirent
visite ; il leur parla de Jésus ;
ils s'éloignèrent tous en pleurant,
mais aucun ne se convertit. Il vécut encore
trois semaines et fut un témoin de la
grâce de Dieu.
Il m'est arrivé de m'agenouiller six
fois avec certaines personnes, jusqu'à ce
qu'elles aient obtenu la paix de Dieu et
réalisé le salut. Car quiconque n'a
pas fait l'expérience du salut s'en va
à la perdition éternelle !
Une jeune fille accablée, pleine de tristesse, vint me trouver un jour, me demandant de prier avec elle. Elle me confessa ses péchés et dit entre autres qu'elle était liée par une chaîne ; malgré son désir d'être libérée, malgré sa foi, elle retombait toujours. Je lui dis : « Crois donc, pour le présent, que Jésus a porté tes péchés sur la croix ; crois-le maintenant ! » Tout à coup, elle vit que ses péchés étaient pardonnés et réalisa la victoire ; elle devint un instrument béni dans la main de Dieu. Par son moyen, plusieurs âmes expérimentèrent la paix de Dieu. Étant dans un home dont le directeur, un pasteur, ne tolérait pas que les enfants se convertissent, elle dut quitter la maison, de même qu'une institutrice qui enseignait là et qui avait reçu la paix de Dieu par son moyen. Quand le feu se déclare quelque part, on alarme les pompiers et l'on cherche à éloigner les « incendiaires » !
Jadis, je fis la connaissance d'un directeur allemand qui savait fort bien prêcher ; toutefois, nous n'étions pas dans la même pensée, car il ne parlait que d'afflictions, de souffrances et de ténèbres. Il n'admettait pas comme réalité les paroles de ce petit chant qui dit : « Toujours joyeux, toujours joyeux, le soleil brille tous les jours ! » Il connaissait beaucoup de passages de l'Ancienne Alliance qui parlent de ténèbres ; je lui opposais le chapitre 58 d'Esaïe, où il est dit : « Ta lumière se lèvera dans l'obscurité et tes ténèbres seront comme le midi ». La lumière de midi est pourtant claire ! Je lui citai encore cette parole : « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour ». C'est ainsi que je conversais avec lui, mais la « bataille » restait indécise, car il avait autant de « troupes » que moi ! Je fis chanter le cantique : « Que nos coeurs soient toujours joyeux, et remplis de reconnaissance », et je rentrai chez moi, réfléchissant de quelle façon je pourrais lui fournir des preuves supplémentaires. Je me demandai alors si, dans la Nouvelle Alliance, il était encore question de ténèbres ? Il ne me vint rien d'autre à la pensée que ces paroles : « Celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie », et : « Vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre ». J'avais donc de nouveaux passages au moyen desquels je pensais convaincre mon directeur ; il se tut, toutefois sans être entièrement convaincu. Quelques jours plus tard, il revint et se rétracta, me déclarant qu'il avait reconnu lui-même la vérité ; il était aussi dans la lumière, et nous nous sommes réjouis ensemble. Il est écrit, déjà dans l'Ancienne Alliance : « Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi ». Dans la Nouvelle Alliance, il est dit de Jésus : « Il est la lumière et Il est la vie ».
Je visitai une fois une soeur malade, alors qu'elle séjournait à Samaden, venant d'Allemagne. Ses parents étaient de l'aristocratie allemande. Elle était arrivée au déclin de sa vie et souffrait de mélancolie par intermittence. Un missionnaire lui avait conseillé de s'adresser à moi. Je me rendis chez elle et je lus le chapitre 8 des Romains en lui montrant ce que Jésus a accompli ; cette soeur m'ouvrit son coeur, me dit ses détresses et ses chutes. Une autre personne présente à notre entretien s'interposa, et lui dit : « Non, non, mère, ce n'est pas ton état véritable ! » J'imposai les mains à cette soeur neurasthénique et intercédai pour elle ; la lumière se fit à nouveau dans son coeur par ce qui lui fut révélé dans ce huitième chapitre des Romains. Elle s'en retourna chez elle, joyeuse et pleinement réconfortée.
Le diable se propose toujours de faire de nous des hommes admirables. Ce sont ceux qui suivent les traces de l'agneau, étant en spectacle au monde, aux anges et aux hommes, qui sont des hommes admirables. En lisant des prophéties de la Bible, je pensais souvent : « Si seulement je pouvais aussi parler des choses à venir ! » Cependant, la vraie prophétie consiste à dévoiler le péché, afin que les auditeurs inconvertis reconnaissent qu'ils sont pécheurs et réalisent le salut qui est en Christ. Il arrive aussi que Dieu nous donne un ordre à exécuter. Un jour, en passant à Thoune, je vis un avion faire des acrobaties dans le ciel. L'Esprit de Dieu me dit que cet aviateur ferait très prochainement une chute. Je ne connaissais pas cet homme. N'ayant pas le temps de l'avertir personnellement, je chargeai un frère travaillant au montage des avions de lui faire cette communication. L'aviateur répondit que les vols lui rapportaient beaucoup, mais ce frère insista, en le priant de s'en abstenir ; étant donné qu'il était un mécanicien capable, il pouvait gagner sa vie d'une autre manière. Sa femme fut indignée contre nous. Quinze jours après, il fit une chute et se tua. Son épouse en devint presque folle. Dieu m'a révélé plusieurs fois des choses à venir ; j'en ai toujours fait part aux personnes en cause. Les desseins de Dieu s'accomplissent.
Un jour, je visitai une maman et lui fis la lecture d'un passage de la Bible. Pendant que je lisais, elle appelait sans cesse : « Marie - c'était sa fille - as-tu donné à manger aux porcs ? - Marie, as-tu fait ceci, Marie, as-tu fait cela ? » Marie était précisément occupée à tous ces travaux. Je fermai brusquement ma Bible et priai : « 0 Dieu, le coeur de cette mère est rempli de vaches, de porcs et de veaux ; elle ne peut pas écouter quand tu veux lui parler ! » et je m'en allai. Peu après, je reçus un télégramme ; on me demandait d'urgence près de cette femme. Que s'était-il passé ? Voulant enleverune grande marmite du feu, la mère avait glissé et était tombée, entraînant la marmite avec elle ; elle dut s'aliter. Peu après, elle se convertit et reçut la paix de Dieu ; elle vécut encore trois semaines. Pendant ce temps, elle eut la visite de beaucoup de personnes qui lui demandaient : « Que deviendra Marie ? » La mère répondait : « Ne me parlez pas de cela, c'est Dieu qui y pourvoira, Marie s'est convertie ». Elle ne voulait plus rien savoir de ces choses terrestres.
Il nous est dit dans
le
Psaume 100 :
« Servez l'Éternel avec joie,
venez avec allégresse en sa
présence ! Sachez que l'Éternel
est Dieu, c'est lui qui nous a faits et non
nous-mêmes, nous sommes son peuple et le
troupeau de son pâturage ».
Un frère me restera
inoubliable ; il était âgé
d'environ soixante ans et avait beaucoup
prêché. Quand quelqu'un était
mourant, on faisait chercher Fritz. Il priait si
gentiment avec les malades, que tous étaient
censés mourir bienheureux ! Lors d'une
série de réunions
d'évangélisation que je
présidais, il réalisa le salut, et
parla avec joie du Psaume 100 :
« C'est Dieu qui nous a faits et non
nous-mêmes, pour être son peuple et le
troupeau de son pâturage ». Il
disait : « Dieu n'a pas
créé la brebis avec une tête de
chien ! » C'est que ce frère
avait été auparavant, « un
ange dans la rue » et « un
diable à la maison ». Peu avant de
trouver le salut,un fait
particulier s'était passé :
J'avais l'intention d'aller tenir une
réunion, et comme il voulait m'accompagner,
je me rendis chez lui. La neige venait de tomber.
Il demanda à sa femme ses guêtres
neuves. Elle se mit à les chercher partout,
ne les trouvant pas, elle lui apporta les
guêtres usées ; mais il voulait
absolument les nouvelles. Finalement, elle les
découvrit sous le poêle. Elle en avait
découpé un morceau pour
rapiécer les vieilles. Cette femme n'avait
pourtant pas coutume d'agir aussi sottement. Du
même coup, cela emporta le
« rapiéçage » de
Fritz ; il ne pouvait cacher son dépit.
Pour ma part, je pensai et dis à son
épouse : « Maintenant, ma
bonne femme, tu as exposé le Sauveur comme
étant un menteur ; lui qui a dit :
« Personne ne déchire d'un habit
neuf un morceau pour le mettre à un vieil
habit, autrement il déchire l'habit neuf et
le morceau qu'il en a pris n'assortit pas au
vieux ».
(Luc
5 : 36.)
Fritz était furieux. Je lui
dis : « Fritz, ne te rends-tu pas
compte que, jusqu'à ce jour, tu n'as fait
que de te raccommoder ? Que ta
piété n'est qu'une
piété
rapiécée ? » Fritz mit
ses anciennes guêtres et me suivit. En route,
nous n'avons pas dit grand-chose. Je
présidai la réunion et Fritz fut
saisi par la vérité de
l'Évangile et réalisa le salut. Il
devint un nouvel homme, et fut revêtu d'un
vêtement tout neuf. En lisant le Psaume 100,
il vit et affirma que Dieu n'avait pas mis
« une tête de chien à sa
brebis ». C'est avec joie qu'il rendait
témoignage de la victoire. Dès ce
moment, les malades ne voulaient plus rien savoir
de lui, car il leur demandait : « Es-tu
né de
nouveau ? As-tu restitué ce que tu as
volé ? Es-tu
réconcilié ? » Sur
quoi les gens lui rétorquaient que ce n'est
pas ainsi que l'on doit traiter les malades, qu'il
était un « sans-coeur ».
Cependant, il put indiquer à d'autres le
chemin du salut et, par son moyen, ils
réalisèrent la paix de Dieu. Il est
bon d'avoir des égards pour les malades,
mais il faut se garder de les consoler faussement,
de faire de belles prières et de leur dire
que le Sauveur les aime et qu'ils iront le
rejoindre au ciel, alors qu'il n'en sera pas du
tout ainsi. Cela ne se passera jamais autrement
que selon, les Écritures :
« C'est par la repentance et par la
conversion qu'on entre dans le royaume de
Dieu ».
Beaucoup de chrétiens sont souvent
troublés et abattus, parce qu'ils ne peuvent
pas se réjouir de tout leur coeur comme ils
le voudraient ; ils aimeraient sentir leur
joie. Une soeur vint une fois me visiter et se
plaignit amèrement de ne pouvoir se
réjouir comme les autres. Je lui
demandai : « Cela ne te
réjouit-il pas que Jésus soit mort
pour toi ? - Certainement ! - Qu'il ait
porté tes péchés sur le bois
maudit ? - Je le crois ! - Cela ne te
réjouit-il pas qu'il puisse te garder de
toute chute ? - Oh oui ! - Et qu'il veut
perfectionner la bonne oeuvre qu'il a
commencée en toi ? - J'en suis
convaincue ! » Je lui dis
alors : « Vois donc, tu es une femme
dans la joie ! »
Bien souvent aussi j'avais eu le sentiment
de ne pouvoir me réjouir de tout mon coeur,
mais à partir de cet entretien, je fus
guéri moi-même. Dans les bons et les
mauvais jours, nous devons nous réjouir des
oeuvres accomplies par Jésus et nous confier
en lui, même quand nous avons l'impression de
ne plus lui appartenir, et que tout est perdu. Si
nous agissons ainsi, la lumière luira de
nouveau !
Lorsque je ne possédais pas encore la
paix de Dieu, je supposais que tous les gens qui
assistaient aux réunions étaient
sauvés. Après ma nouvelle naissance,
je me rendis compte qu'une multitude d'entre eux ne
l'étaient pas. Je possédais le don de
discerner si les personnes avec qui je causais
étaient nées de nouveau ou non et,
lorsque je devais le leur dire, j'étais
rempli d'angoisse et j'avais de grandes luttes
intérieures. Mais alors beaucoup d'entre
elles réalisaient la nouvelle naissance. Une
certaine fois, je déclarai à un homme
qu'il n'était pas né de
nouveau ; celui-ci me raconta qu'il avait
assisté à une série de
réunions puis, s'étant rendu dans une
forêt, il avait prié et avait ressenti
une grande joie. Je lui répondis :
« Je ne crois pas que tu sois
régénéré ; mais si
tu as réalisé la nouvelle naissance,
tiens fermement ! » Le lendemain
matin, la femme de son maître - il
était valet de ferme - me dit
queje m'étais
trompé. « Si celui-là n'est
pas né de nouveau, je ne le suis pas non
plus me dit-elle ! » Je lui
répondis que c'est bien ce que je
pensais ! Mais ensuite je me dis :
« Et si tu avais tort ? »
Je me trouvais dans une grande
anxiété, n'ayant plus le courage de
m'occuper des âmes ; alors le don
s'endormit. Après un an, j'étais
arrivé au même point que beaucoup de
gens pieux ; je ne voyais plus la limite entre
la vie et la mort spirituelles. Quelqu'un avait-il
une vie pieuse, était-il aimable et gentil,
je ne discernais plus la démarcation ;
je ne pouvais et n'osais plus lui dire :
« Tu n'es pas né de
Dieu », car j'avais alors le sentiment
d'exercer un jugement.
Pendant une année et demie, je ne pus
conduire aucune âme à Jésus
pour qu'elle réalisât la paix, ce qui
me fit peur. Je priai, et cette parole me vint
à la pensée :
« Rappelle-toi donc comment tu as
reçu et entendu - et réveille le don
qui est en toi ! » Un an et demi
plus tard, le valet de ferme précité
trouva la paix véritable dans une
réunion.
J'ai réalisé maintes joies
depuis ma conversion jusqu'au moment où je
passai par la nouvelle naissance - si chacune de
ces joies avait été la nouvelle
naissance, j'aurais fait cette expérience
bien des fois -. Les commandements de
l'Éternel réjouissent le coeur. Mon
coeur fut également inondé de joie
lorsque je restituai ce que j'avais
dérobé ; mais ce n'était
pas la paix. Beaucoup de personnes déclarent
aisément avoir la paix lorsqu'une joie
quelconque remplit leur coeur. La paix de Dieu a
l'Écriture pour fondement et non nos
sentiments ; la
nouvelle
naissance nous fait comprendre la raison de notre
bonheur !
Beaucoup de personnes souffrent de l'estomac pour cause de soucis et d'accès de colère. Une fois, je rendis visite à la femme d'un évangéliste qui avait une maladie d'estomac ne provenant cependant pas de la colère. Elle ne m'aimait pas beaucoup. Je lui dis qu'elle devait montrer son estomac au Seigneur, puis lui dire, en s'humiliant, qu'elle avait fait des excès de table, et lui demander de la guérir. Elle le fut à l'instant même, se leva, se vêtit, et le soir elle présida la réunion chrétienne des jeunes filles. Dieu avait mis « le doigt sur la plaie ». Il m'avait inspiré. Il n'est pas un Dieu qui dit : « Excusez-moi » ; il est bon et dit franchement ce qui est ; il est facile de comprendre ce qu'il veut.
Les dix vierges avaient toutes de la
lumière ; la lampe de chacune
brûlait, et elles étaient un sel pour
le monde. Lorsque le cri retentit :
« Voici, l'Époux vient, allez
à sa rencontre », elles se
demandèrent : « Pourrons-nous
subsister ? » Voilà le moment
décisif. Les vierges folles
préparèrent aussi leurs lampes.
Cela me rappelle comment
je préparais la mienne
autrefois ; je me consolais de la façon
suivante : « Je me suis converti,
j'ai restitué tout ce que j'avais
dérobé (je n'avais rien à
déclarer au fisc - beaucoup de personnes
cachent leur fortune en trompant le fisc) je vis
pour Dieu aussi bien que je le peux : je...
je... je... ! » Puis je me souvins
de cette parole disant que nous devons
paraître devant Dieu sans tache,
irrépréhensibles. Je savais que je
n'étais pas irrépréhensible et
que je ne pouvais pas subsister devant Dieu. Je
voyais alors ma lampe s'éteindre !
Nombreux sont ceux qui prétendent :
« Nous manquons tous les jours, il faut
toujours pécher ». Si telle est ta
pensée, éprouve-toi ! Peux-tu
comparaître ainsi devant Dieu ? Ma lampe
s'éteignait lorsque j'arrivais à
cette parole :
« Irrépréhensible dans la
paix ».
Là, je me rendais compte que je
n'étais pas pur. - Les vierges sages
préparèrent leurs lampes en demeurant
calmes, louant la rédemption et rendant
grâce à Jésus parce qu'il les
avait fait paraître
irrépréhensibles devant le
Père. L'Esprit de Dieu leur confirmait ce
qu'elles possédaient en Jésus, car
ceux qui n'ont pas l'Esprit de Christ ne lui
appartiennent pas. « Lequel des hommes,
en effet, connaît les choses de l'homme, si
ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ?
De même, personne ne connaît les choses
de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu ».
Si nous ne possédons pas l'Esprit de Dieu,
nous ne pouvons connaître ce que nous avons
en Dieu. C'est le Saint-Esprit qui doit nous
révéler Jésus et son oeuvre de
rédemption. Nous savons alors que nous
sommes acceptés et qu'il nous a
fait paraître
irrépréhensibles devant le
Père. Ainsi, notre lampe ne s'éteint
pas ; au contraire, elle brûle d'une
clarté toujours plus vive. « Et
ceux que l'Éternel a délivrés
retourneront et viendront à Sion avec des
chants de triomphe » (version Darby, Esaïe
35 : 10), mais non
pas ceux qui disent : « Je ne suis
pas délivré de tel ou tel
péché ».
À Moutier, une personne de religion
catholique se convertit et reçut la
certitude de la rémission de ses
péchés. Un an plus tard, elle vint me
dire : « Que dois-je faire, le jour
de la confession générale
approche ? » Elle ne s'était
plus jamais rendue à l'église, mais
l'habitude de se confesser était tellement
ancrée en elle, qu'elle pensait devoir y
retourner. Elle me demandait : « Que
dois-je faire ? »... Je lui dis
d'aller se confesser ! « Oui !
Mais je n'ai plus rien à confesser ! -
C'est que tu n'es plus
catholique ! » Lorsqu'elle trouva la
paix dans une réunion, elle se leva pour
prier ; c'était plutôt un
témoignage d'actions de grâces
à Dieu parce que, autrefois, elle avait
voulu devenir juste par ses propres oeuvres, sans
toutefois y réussir, tandis qu'elle avait
maintenant réalisé la liberté
par la grâce de Dieu. Lorsqu'on a
été libéré de ses
péchés, on n'a en effet plus rien
à confesser. Cela m'a bien
réjoui !
Cette femme eut ensuite bien des luttes. Son
mari était un misérable, buveur
invétéré, un
« bonà
rien ». Comme on ne pouvait se fier
à lui en aucune façon, la police
l'évitait, craignant les mauvais tours.
Étant braconnier, il possédait des
chiens de chasse. Quand sa femme préparait
les dernières victuailles sur la table pour
ses enfants, il arrivait que l'homme prenait le
tout pour ses chiens, privant ainsi sa famille de
nourriture. Lorsque cette femme se convertit, elle
prit la résolution de ne plus faire de
dettes. Une fois, elle avait envoyé, sans
argent, un de ses enfants chez le boulanger mais,
reprise dans sa conscience, elle avait prié
Dieu afin qu'il ne reçut rien.
Effectivement, elle fut exaucée et s'en
réjouit. Immédiatement après,
un de ses enfants arriva, apportant un franc qu'une
dame lui avait donné et le pain put
être acheté !
Lors d'une nouvelle série de
réunions, cette femme me raconta que son
mari l'avait suivie en courant ; elle croyait
qu'il allait la battre, mais il lui dit qu'il
aimerait l'accompagner à la
réunion ; elle ne le lui avait pas
demandé car, par esprit de contradiction, il
aurait sûrement refusé ! À
cette réunion, je racontai comment j'avais
été libéré de la
boisson et de tous mes péchés ;
alors les yeux de cet homme commencèrent
à briller. La réunion
terminée, il vint me dire qu'il voulait
signer un engagement d'abstinence. Le samedi
suivant, il réalisa la paix de Dieu.
À la vue de son bonheur, tous ceux qui
l'avaient connu auparavant étaient
étonnés de la transformation que Dieu
avait opérée en lui. Arrivé
à la maison, il pensa au lendemain, qui
était un dimanche; il regrettait de ne
pouvoir se rendre à
l'assemblée avec ses habits de travail, car
il n'en avait pas d'autres. Il pensa demander
à Mme Sch. de lui donner un habit de son
mari ; cependant, il comprit que, comme enfant
du Très-Haut, il n'était pas
convenable de mendier. Le soir même il
reçut un vêtement neuf ! Quelle
fut sa joie d'avoir obéi à la voix du
Saint-Esprit ! Dieu manifeste sa
fidélité quand un homme veut lui
obéir ! Un tel homme distingue
même la volonté de Dieu dans les plus
petites choses ! Beaucoup de chrétiens
ont la liberté de tout faire ; d'autres
restent soumis à l'Esprit de Dieu et sont
fidèles dans les petites comme dans les
grandes choses. Lorsque le chrétien
n'obéit pas à l'Esprit de Dieu, il
est aveuglé comme auparavant. C'est
pourquoi il y a beaucoup de gens pieux qui sont des
aveugles ; ils marchent en tâtonnant et
ne sont pas heureux, parce qu'ils n'ont point de
crainte de Dieu.
Je visitai une fois une vieille maman qui tenait une petite fille de huit ans sur ses genoux. Je demandai à cette enfant si elle possédait un nouveau coeur. Non, dit-elle. - N'en veux-tu pas un nouveau ? - Non ! - Alors, lui dis-je, tu iras en enfer ! Je m'en allai pour rendre visite à d'autres malades. Lorsque je revins, l'enfant dit à sa grand-maman : « Ce gentil monsieur revient ! » bien que je lui aie dit qu'elle irait en enfer ! Elle assista ensuite à la réunion et s'approcha de moi quand celle-ci fut terminée, disant devant tous : « Je veux un coeur nouveau, mais il faut que tout le monde sorte ! » Elle m'accompagna dans ma chambre, se mit à genoux près de moi, et pria : « Cher Sauveur, je veux un nouveau coeur, j'ai fait des mauvaises choses, je ne les ferai plus. Donne-moi un coeur nouveau ! » Je lui dis quelques mots et priai ; elle reçut la paix de Dieu, s'en retourna à la maison et dit à sa grand-mère : « Maintenant, j'aimerais bien mourir pour aller vers le Sauveur qui m'a pardonné tous mes péchés ». Le dimanche, elle voulut se rendre à l'école du dimanche, mais son oncle la blâma : « Ne va donc pas là ; que tu es sotte ! » Elle lui répondit : « J'ai reçu le pardon de mes péchés, ce qui n'est pas sot ! » Il voulut lui donner dix francs pour la dissuader, mais en vain. Cet oncle était conducteur de chemins de fer ; je le rencontrai dans le train, et lui demandai s'il possédait la paix ; il me répondit : « Oh ! si seulement je pouvais croire comme ma petite nièce ! » Il vint à la réunion, se convertit, et fut un témoin vivant de Jésus-Christ ; il n'avait point honte de confesser son nom. Il est vrai que celui qui a honte de le faire est un triste homme ! Le Sauveur a créé le ciel et la terre ; il est le roi des rois, il est rempli d'amour pour tous les hommes.
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