Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La grâce dans l'oeuvre pastorale

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Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.
(Esaïe 33 : 24.)


Lorsqu'une personne vit dans l'angoisse, a perdu courage, désespère d'être délivrée de ses passions et de ses faiblesses, et que je constate qu'elle lutte et combat sans obtenir de libération, je cherche à la relever et à l'encourager à croire, malgré tout, à la délivrance par le sang de Christ. Celui qui réalise la rédemption voit la victoire ! Si quelqu'un se convertit et prie ensuite : « Seigneur, aide-moi à vaincre », je doute que la lumière se soit faite. Cela ne veut pas dire que cette prière soit incorrecte, mais celui qui a expérimenté la délivrance en vérité, voit aussi la victoire complète. Il est si encourageant de savoir que la victoire par laquelle le monde est vaincu, c'est notre foi. La victoire est dans la Parole de Dieu, et c'est par la Parole qu'on la connaît. Ce n'est pas la foi qui nous aide, mais la Parole nous porte et nous secourt, et la foi nous lie à la Parole.

Il est écrit dans le Psaume 118 : 1 : « Louez l'Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure éternellement ». Il est clair que tout le monde ne peut pas dire cela, car il faut auparavant avoir réalisé le salut en Christ, et savoir « que nous pouvons témoigner que l'Éternel est bon et que sa miséricorde dure éternellement. Ceci n'est-il valable qu'aussi longtemps que nous avons la victoire et que nous ne commettons aucune faute ? Non, éternellement ! Dans la vallée de la Sihl, un homme s'était converti et avait reçu, disait-il, une joie « infinie » ; cependant, après une année, cette joie « infinie » avait passé ! C'est bien ainsi que quelques-uns pensent de la bonté de Dieu ; souvent, le lendemain matin déjà, ils supposent qu'elle n'est plus pour eux ! Il est écrit au verset 4 : « Que ceux qui craignent l'Éternel disent : sa bonté dure éternellement ». Là, il faut faire silence, nous arrêter et nous poser la question : « Craignons-nous Dieu ? » car sa bonté ne dure éternellement que pour ceux qui le craignent.


Exhorte-toi toi-même.

Autrefois, quand je lisais le Psaume 103, verset 1: « Mon âme, bénis l'Éternel ! » je pensais toujours que David était d'humeur très joyeuse en prononçant ces paroles ; mais plus tard, je compris qu'il avait combattu le bon combat de la foi ; il avait ordonné à son âme : « Bénis l'Éternel ! » À qui faut-il donner des ordres ? Lorsque quelqu'un est assidu au travail, nul n'est besoin de lui commander de travailler ; des ordres de ce genre sont donnés à ceux qui ne travaillent pas. L'âme de David paraissait bien plus disposée à se plaindre et à se lamenter qu'à louer, c'est pourquoi il lui dit : « Bénis l'Éternel ! » Ceci est important ! Nous lisons que certains personnages mentionnés dans la Bible disaient, quand ils étaient en détresse : « 0 Dieu, tu es saint ! » C'est pourquoi David a dit : « Mon âme, bénis l'Éternel ! Et n'oublie aucun de ses bienfaits ! » Dans certaines circonstances, il y a un réconfort tout particulier à se souvenir des bienfaits que nous avons reçus de Dieu. Le peuple d'Israël oublia trop facilement ce que Dieu avait fait pour lui et ce danger existe aussi pour nous. Mais les gens oublieux peuvent s'exercer à seremémorer les bienfaits de Dieu ! Autrefois, je me souvenais longtemps du prix payé pour une paire de chaussures ; mais au sortir de l'église, j'avais déjà oublié le texte sur lequel il avait été prêché. Aujourd'hui, j'oublie le prix payé pour mes chaussures et le montant de la facture de mon tailleur ; mais il est des choses que je n'oublie pas : La Parole de Dieu, la bonté de Dieu et sa patience.


Croire sans voir.

Il y a des personnes qui ne possèdent pas la paix de Dieu, mais qui se préoccupent de l'obtenir. Elles se représentent les sentiments qui devraient les animer et s'attendent à recevoir « une ondée » qui ne vient pas. Alors elles désespèrent, disant : « Je ne puis croire » À ces personnes je leur dis :
« Ce n'est pas en toi-même qu'il faut chercher ce témoignage, mais croire au témoignage que Dieu a donné de son Fils qui s'est chargé de toute ta dette de péché, et qui a donné sa vie pour toi. Si Dieu donne ce témoignage, crois-le ! Ceci doit être plus précieux à tes yeux que tout ce que tu pourrais ressentir ! Dès qu'une personne croit de cette façon, elle reçoit ce témoignage en elle-même par la foi en la Parole de la réconciliation, en l'acceptant telle qu'elle est écrite : « Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même. Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu de son Fils ». (I Jean 5 : 10.) Le témoignage de Dieu, c'est la Parole de Dieu dans toute sa simplicité.


Rompre le pain spirituellement.

Si nous rompons le pain spirituellement, nous disons aux âmes qui cherchent le salut : « Jésus s'est offert comme caution dès avant la fondation du monde ; nous étions dans nos péchés, mais Jésus est venu et s'est chargé de toute notre dette. Le Père en exigeait le paiement, et Jésus s'est offert comme victime expiatoire. Il a été fait péché pour toi ; Dieu a jeté toute ta dette de péché sur la caution, sur le Sauveur ; dès lors, tous tes péchés sont sur lui. La caution a acquitté parfaitement ce qui était dû, ayant porté ta condamnation, et elle te fait paraître, maintenant, irrépréhensible, incondamnable devant le Père ! »


Un député trouve la paix.

Un jour, on me fit chercher en voiture pour visiter un malade qui désirait être guéri ; c'était un député ! Je lui demandai s'il était un pécheur. « Oui, dit-il nous sommes tous pécheurs ! » Je lui répondis : « Je ne le suis plus, j'en étais un autrefois ! » Il était bien surpris, mais comme il désirait être guéri, il se garda bien de me contredire. J'eus un entretien avec lui et il confessa ses péchés,se déclarant disposé à abandonner un procès qu'il avait avec un voisin. Pour lui faire comprendre comment le Père céleste avait jeté ses péchés sur Jésus, je pris un tabouret et le lançai au loin. « Que reste-t-il ici de ce tabouret ? - Absolument rien ! - Et si tes péchés sont jetés sur Jésus, combien t'en reste-t-il encore ? » Point de réponse ! Pour terminer, je lus les paroles de l'épître de Jacques, chapitre 5, verset 16-17: « Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité. Elie était un homme de la même nature que nous ; il pria avec instance pour qu'il ne plût pas, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois ». En écoutant ces versets, cet homme reçut la paix de Dieu et vit qu'il existe des hommes devenus justes par la foi ; il crut. De hauts personnages lui rendirent visite ; il leur parla de Jésus ; ils s'éloignèrent tous en pleurant, mais aucun ne se convertit. Il vécut encore trois semaines et fut un témoin de la grâce de Dieu.

Il m'est arrivé de m'agenouiller six fois avec certaines personnes, jusqu'à ce qu'elles aient obtenu la paix de Dieu et réalisé le salut. Car quiconque n'a pas fait l'expérience du salut s'en va à la perdition éternelle !


Obstacles à l'expérience du salut.

Une jeune fille accablée, pleine de tristesse, vint me trouver un jour, me demandant de prier avec elle. Elle me confessa ses péchés et dit entre autres qu'elle était liée par une chaîne ; malgré son désir d'être libérée, malgré sa foi, elle retombait toujours. Je lui dis : « Crois donc, pour le présent, que Jésus a porté tes péchés sur la croix ; crois-le maintenant ! » Tout à coup, elle vit que ses péchés étaient pardonnés et réalisa la victoire ; elle devint un instrument béni dans la main de Dieu. Par son moyen, plusieurs âmes expérimentèrent la paix de Dieu. Étant dans un home dont le directeur, un pasteur, ne tolérait pas que les enfants se convertissent, elle dut quitter la maison, de même qu'une institutrice qui enseignait là et qui avait reçu la paix de Dieu par son moyen. Quand le feu se déclare quelque part, on alarme les pompiers et l'on cherche à éloigner les « incendiaires » !


Est-il encore question de ténèbres dans la Nouvelle Alliance ?

Jadis, je fis la connaissance d'un directeur allemand qui savait fort bien prêcher ; toutefois, nous n'étions pas dans la même pensée, car il ne parlait que d'afflictions, de souffrances et de ténèbres. Il n'admettait pas comme réalité les paroles de ce petit chant qui dit : « Toujours joyeux, toujours joyeux, le soleil brille tous les jours ! » Il connaissait beaucoup de passages de l'Ancienne Alliance qui parlent de ténèbres ; je lui opposais le chapitre 58 d'Esaïe, où il est dit : « Ta lumière se lèvera dans l'obscurité et tes ténèbres seront comme le midi ». La lumière de midi est pourtant claire ! Je lui citai encore cette parole : « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour ». C'est ainsi que je conversais avec lui, mais la « bataille » restait indécise, car il avait autant de « troupes » que moi ! Je fis chanter le cantique : « Que nos coeurs soient toujours joyeux, et remplis de reconnaissance », et je rentrai chez moi, réfléchissant de quelle façon je pourrais lui fournir des preuves supplémentaires. Je me demandai alors si, dans la Nouvelle Alliance, il était encore question de ténèbres ? Il ne me vint rien d'autre à la pensée que ces paroles : « Celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie », et : « Vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre ». J'avais donc de nouveaux passages au moyen desquels je pensais convaincre mon directeur ; il se tut, toutefois sans être entièrement convaincu. Quelques jours plus tard, il revint et se rétracta, me déclarant qu'il avait reconnu lui-même la vérité ; il était aussi dans la lumière, et nous nous sommes réjouis ensemble. Il est écrit, déjà dans l'Ancienne Alliance : « Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi ». Dans la Nouvelle Alliance, il est dit de Jésus : « Il est la lumière et Il est la vie ».


Une soeur neurasthénique.

Je visitai une fois une soeur malade, alors qu'elle séjournait à Samaden, venant d'Allemagne. Ses parents étaient de l'aristocratie allemande. Elle était arrivée au déclin de sa vie et souffrait de mélancolie par intermittence. Un missionnaire lui avait conseillé de s'adresser à moi. Je me rendis chez elle et je lus le chapitre 8 des Romains en lui montrant ce que Jésus a accompli ; cette soeur m'ouvrit son coeur, me dit ses détresses et ses chutes. Une autre personne présente à notre entretien s'interposa, et lui dit : « Non, non, mère, ce n'est pas ton état véritable ! » J'imposai les mains à cette soeur neurasthénique et intercédai pour elle ; la lumière se fit à nouveau dans son coeur par ce qui lui fut révélé dans ce huitième chapitre des Romains. Elle s'en retourna chez elle, joyeuse et pleinement réconfortée.


Hommes-prodiges.

Le diable se propose toujours de faire de nous des hommes admirables. Ce sont ceux qui suivent les traces de l'agneau, étant en spectacle au monde, aux anges et aux hommes, qui sont des hommes admirables. En lisant des prophéties de la Bible, je pensais souvent : « Si seulement je pouvais aussi parler des choses à venir ! » Cependant, la vraie prophétie consiste à dévoiler le péché, afin que les auditeurs inconvertis reconnaissent qu'ils sont pécheurs et réalisent le salut qui est en Christ. Il arrive aussi que Dieu nous donne un ordre à exécuter. Un jour, en passant à Thoune, je vis un avion faire des acrobaties dans le ciel. L'Esprit de Dieu me dit que cet aviateur ferait très prochainement une chute. Je ne connaissais pas cet homme. N'ayant pas le temps de l'avertir personnellement, je chargeai un frère travaillant au montage des avions de lui faire cette communication. L'aviateur répondit que les vols lui rapportaient beaucoup, mais ce frère insista, en le priant de s'en abstenir ; étant donné qu'il était un mécanicien capable, il pouvait gagner sa vie d'une autre manière. Sa femme fut indignée contre nous. Quinze jours après, il fit une chute et se tua. Son épouse en devint presque folle. Dieu m'a révélé plusieurs fois des choses à venir ; j'en ai toujours fait part aux personnes en cause. Les desseins de Dieu s'accomplissent.


Affection des choses terrestres, ou des choses célestes.

Un jour, je visitai une maman et lui fis la lecture d'un passage de la Bible. Pendant que je lisais, elle appelait sans cesse : « Marie - c'était sa fille - as-tu donné à manger aux porcs ? - Marie, as-tu fait ceci, Marie, as-tu fait cela ? » Marie était précisément occupée à tous ces travaux. Je fermai brusquement ma Bible et priai : « 0 Dieu, le coeur de cette mère est rempli de vaches, de porcs et de veaux ; elle ne peut pas écouter quand tu veux lui parler ! » et je m'en allai. Peu après, je reçus un télégramme ; on me demandait d'urgence près de cette femme. Que s'était-il passé ? Voulant enleverune grande marmite du feu, la mère avait glissé et était tombée, entraînant la marmite avec elle ; elle dut s'aliter. Peu après, elle se convertit et reçut la paix de Dieu ; elle vécut encore trois semaines. Pendant ce temps, elle eut la visite de beaucoup de personnes qui lui demandaient : « Que deviendra Marie ? » La mère répondait : « Ne me parlez pas de cela, c'est Dieu qui y pourvoira, Marie s'est convertie ». Elle ne voulait plus rien savoir de ces choses terrestres.


Comment « Fritz le pieux » trouva le salut.

Il nous est dit dans le Psaume 100 : « Servez l'Éternel avec joie, venez avec allégresse en sa présence ! Sachez que l'Éternel est Dieu, c'est lui qui nous a faits et non nous-mêmes, nous sommes son peuple et le troupeau de son pâturage ».

Un frère me restera inoubliable ; il était âgé d'environ soixante ans et avait beaucoup prêché. Quand quelqu'un était mourant, on faisait chercher Fritz. Il priait si gentiment avec les malades, que tous étaient censés mourir bienheureux ! Lors d'une série de réunions d'évangélisation que je présidais, il réalisa le salut, et parla avec joie du Psaume 100 : « C'est Dieu qui nous a faits et non nous-mêmes, pour être son peuple et le troupeau de son pâturage ». Il disait : « Dieu n'a pas créé la brebis avec une tête de chien ! » C'est que ce frère avait été auparavant, « un ange dans la rue » et « un diable à la maison ». Peu avant de trouver le salut,un fait particulier s'était passé : J'avais l'intention d'aller tenir une réunion, et comme il voulait m'accompagner, je me rendis chez lui. La neige venait de tomber. Il demanda à sa femme ses guêtres neuves. Elle se mit à les chercher partout, ne les trouvant pas, elle lui apporta les guêtres usées ; mais il voulait absolument les nouvelles. Finalement, elle les découvrit sous le poêle. Elle en avait découpé un morceau pour rapiécer les vieilles. Cette femme n'avait pourtant pas coutume d'agir aussi sottement. Du même coup, cela emporta le « rapiéçage » de Fritz ; il ne pouvait cacher son dépit. Pour ma part, je pensai et dis à son épouse : « Maintenant, ma bonne femme, tu as exposé le Sauveur comme étant un menteur ; lui qui a dit : « Personne ne déchire d'un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit, autrement il déchire l'habit neuf et le morceau qu'il en a pris n'assortit pas au vieux ». (Luc 5 : 36.)

Fritz était furieux. Je lui dis : « Fritz, ne te rends-tu pas compte que, jusqu'à ce jour, tu n'as fait que de te raccommoder ? Que ta piété n'est qu'une piété rapiécée ? » Fritz mit ses anciennes guêtres et me suivit. En route, nous n'avons pas dit grand-chose. Je présidai la réunion et Fritz fut saisi par la vérité de l'Évangile et réalisa le salut. Il devint un nouvel homme, et fut revêtu d'un vêtement tout neuf. En lisant le Psaume 100, il vit et affirma que Dieu n'avait pas mis « une tête de chien à sa brebis ». C'est avec joie qu'il rendait témoignage de la victoire. Dès ce moment, les malades ne voulaient plus rien savoir de lui, car il leur demandait : « Es-tu né de nouveau ? As-tu restitué ce que tu as volé ? Es-tu réconcilié ? » Sur quoi les gens lui rétorquaient que ce n'est pas ainsi que l'on doit traiter les malades, qu'il était un « sans-coeur ». Cependant, il put indiquer à d'autres le chemin du salut et, par son moyen, ils réalisèrent la paix de Dieu. Il est bon d'avoir des égards pour les malades, mais il faut se garder de les consoler faussement, de faire de belles prières et de leur dire que le Sauveur les aime et qu'ils iront le rejoindre au ciel, alors qu'il n'en sera pas du tout ainsi. Cela ne se passera jamais autrement que selon, les Écritures : « C'est par la repentance et par la conversion qu'on entre dans le royaume de Dieu ».


Joie véritable.

Beaucoup de chrétiens sont souvent troublés et abattus, parce qu'ils ne peuvent pas se réjouir de tout leur coeur comme ils le voudraient ; ils aimeraient sentir leur joie. Une soeur vint une fois me visiter et se plaignit amèrement de ne pouvoir se réjouir comme les autres. Je lui demandai : « Cela ne te réjouit-il pas que Jésus soit mort pour toi ? - Certainement ! - Qu'il ait porté tes péchés sur le bois maudit ? - Je le crois ! - Cela ne te réjouit-il pas qu'il puisse te garder de toute chute ? - Oh oui ! - Et qu'il veut perfectionner la bonne oeuvre qu'il a commencée en toi ? - J'en suis convaincue ! » Je lui dis alors : « Vois donc, tu es une femme dans la joie ! »

Bien souvent aussi j'avais eu le sentiment de ne pouvoir me réjouir de tout mon coeur, mais à partir de cet entretien, je fus guéri moi-même. Dans les bons et les mauvais jours, nous devons nous réjouir des oeuvres accomplies par Jésus et nous confier en lui, même quand nous avons l'impression de ne plus lui appartenir, et que tout est perdu. Si nous agissons ainsi, la lumière luira de nouveau !


Ne néglige pas le don.

Lorsque je ne possédais pas encore la paix de Dieu, je supposais que tous les gens qui assistaient aux réunions étaient sauvés. Après ma nouvelle naissance, je me rendis compte qu'une multitude d'entre eux ne l'étaient pas. Je possédais le don de discerner si les personnes avec qui je causais étaient nées de nouveau ou non et, lorsque je devais le leur dire, j'étais rempli d'angoisse et j'avais de grandes luttes intérieures. Mais alors beaucoup d'entre elles réalisaient la nouvelle naissance. Une certaine fois, je déclarai à un homme qu'il n'était pas né de nouveau ; celui-ci me raconta qu'il avait assisté à une série de réunions puis, s'étant rendu dans une forêt, il avait prié et avait ressenti une grande joie. Je lui répondis : « Je ne crois pas que tu sois régénéré ; mais si tu as réalisé la nouvelle naissance, tiens fermement ! » Le lendemain matin, la femme de son maître - il était valet de ferme - me dit queje m'étais trompé. « Si celui-là n'est pas né de nouveau, je ne le suis pas non plus me dit-elle ! » Je lui répondis que c'est bien ce que je pensais ! Mais ensuite je me dis : « Et si tu avais tort ? » Je me trouvais dans une grande anxiété, n'ayant plus le courage de m'occuper des âmes ; alors le don s'endormit. Après un an, j'étais arrivé au même point que beaucoup de gens pieux ; je ne voyais plus la limite entre la vie et la mort spirituelles. Quelqu'un avait-il une vie pieuse, était-il aimable et gentil, je ne discernais plus la démarcation ; je ne pouvais et n'osais plus lui dire : « Tu n'es pas né de Dieu », car j'avais alors le sentiment d'exercer un jugement.

Pendant une année et demie, je ne pus conduire aucune âme à Jésus pour qu'elle réalisât la paix, ce qui me fit peur. Je priai, et cette parole me vint à la pensée : « Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu - et réveille le don qui est en toi ! » Un an et demi plus tard, le valet de ferme précité trouva la paix véritable dans une réunion.
J'ai réalisé maintes joies depuis ma conversion jusqu'au moment où je passai par la nouvelle naissance - si chacune de ces joies avait été la nouvelle naissance, j'aurais fait cette expérience bien des fois -. Les commandements de l'Éternel réjouissent le coeur. Mon coeur fut également inondé de joie lorsque je restituai ce que j'avais dérobé ; mais ce n'était pas la paix. Beaucoup de personnes déclarent aisément avoir la paix lorsqu'une joie quelconque remplit leur coeur. La paix de Dieu a l'Écriture pour fondement et non nos sentiments ; la nouvelle naissance nous fait comprendre la raison de notre bonheur !


Un nouvel estomac.

Beaucoup de personnes souffrent de l'estomac pour cause de soucis et d'accès de colère. Une fois, je rendis visite à la femme d'un évangéliste qui avait une maladie d'estomac ne provenant cependant pas de la colère. Elle ne m'aimait pas beaucoup. Je lui dis qu'elle devait montrer son estomac au Seigneur, puis lui dire, en s'humiliant, qu'elle avait fait des excès de table, et lui demander de la guérir. Elle le fut à l'instant même, se leva, se vêtit, et le soir elle présida la réunion chrétienne des jeunes filles. Dieu avait mis « le doigt sur la plaie ». Il m'avait inspiré. Il n'est pas un Dieu qui dit : « Excusez-moi » ; il est bon et dit franchement ce qui est ; il est facile de comprendre ce qu'il veut.


Comment prépare-t-on sa lampe ?

Les dix vierges avaient toutes de la lumière ; la lampe de chacune brûlait, et elles étaient un sel pour le monde. Lorsque le cri retentit : « Voici, l'Époux vient, allez à sa rencontre », elles se demandèrent : « Pourrons-nous subsister ? » Voilà le moment décisif. Les vierges folles préparèrent aussi leurs lampes.
Cela me rappelle comment je préparais la mienne autrefois ; je me consolais de la façon suivante : « Je me suis converti, j'ai restitué tout ce que j'avais dérobé (je n'avais rien à déclarer au fisc - beaucoup de personnes cachent leur fortune en trompant le fisc) je vis pour Dieu aussi bien que je le peux : je... je... je... ! » Puis je me souvins de cette parole disant que nous devons paraître devant Dieu sans tache, irrépréhensibles. Je savais que je n'étais pas irrépréhensible et que je ne pouvais pas subsister devant Dieu. Je voyais alors ma lampe s'éteindre ! Nombreux sont ceux qui prétendent : « Nous manquons tous les jours, il faut toujours pécher ». Si telle est ta pensée, éprouve-toi ! Peux-tu comparaître ainsi devant Dieu ? Ma lampe s'éteignait lorsque j'arrivais à cette parole : « Irrépréhensible dans la paix ».
Là, je me rendais compte que je n'étais pas pur. - Les vierges sages préparèrent leurs lampes en demeurant calmes, louant la rédemption et rendant grâce à Jésus parce qu'il les avait fait paraître irrépréhensibles devant le Père. L'Esprit de Dieu leur confirmait ce qu'elles possédaient en Jésus, car ceux qui n'ont pas l'Esprit de Christ ne lui appartiennent pas. « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu ». Si nous ne possédons pas l'Esprit de Dieu, nous ne pouvons connaître ce que nous avons en Dieu. C'est le Saint-Esprit qui doit nous révéler Jésus et son oeuvre de rédemption. Nous savons alors que nous sommes acceptés et qu'il nous a fait paraître irrépréhensibles devant le Père. Ainsi, notre lampe ne s'éteint pas ; au contraire, elle brûle d'une clarté toujours plus vive. « Et ceux que l'Éternel a délivrés retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe » (version Darby, Esaïe 35 : 10), mais non pas ceux qui disent : « Je ne suis pas délivré de tel ou tel péché ».


Conversion d'une catholique.

À Moutier, une personne de religion catholique se convertit et reçut la certitude de la rémission de ses péchés. Un an plus tard, elle vint me dire : « Que dois-je faire, le jour de la confession générale approche ? » Elle ne s'était plus jamais rendue à l'église, mais l'habitude de se confesser était tellement ancrée en elle, qu'elle pensait devoir y retourner. Elle me demandait : « Que dois-je faire ? »... Je lui dis d'aller se confesser ! « Oui ! Mais je n'ai plus rien à confesser ! - C'est que tu n'es plus catholique ! » Lorsqu'elle trouva la paix dans une réunion, elle se leva pour prier ; c'était plutôt un témoignage d'actions de grâces à Dieu parce que, autrefois, elle avait voulu devenir juste par ses propres oeuvres, sans toutefois y réussir, tandis qu'elle avait maintenant réalisé la liberté par la grâce de Dieu. Lorsqu'on a été libéré de ses péchés, on n'a en effet plus rien à confesser. Cela m'a bien réjoui !

Cette femme eut ensuite bien des luttes. Son mari était un misérable, buveur invétéré, un « bonà rien ». Comme on ne pouvait se fier à lui en aucune façon, la police l'évitait, craignant les mauvais tours. Étant braconnier, il possédait des chiens de chasse. Quand sa femme préparait les dernières victuailles sur la table pour ses enfants, il arrivait que l'homme prenait le tout pour ses chiens, privant ainsi sa famille de nourriture. Lorsque cette femme se convertit, elle prit la résolution de ne plus faire de dettes. Une fois, elle avait envoyé, sans argent, un de ses enfants chez le boulanger mais, reprise dans sa conscience, elle avait prié Dieu afin qu'il ne reçut rien. Effectivement, elle fut exaucée et s'en réjouit. Immédiatement après, un de ses enfants arriva, apportant un franc qu'une dame lui avait donné et le pain put être acheté !

Lors d'une nouvelle série de réunions, cette femme me raconta que son mari l'avait suivie en courant ; elle croyait qu'il allait la battre, mais il lui dit qu'il aimerait l'accompagner à la réunion ; elle ne le lui avait pas demandé car, par esprit de contradiction, il aurait sûrement refusé ! À cette réunion, je racontai comment j'avais été libéré de la boisson et de tous mes péchés ; alors les yeux de cet homme commencèrent à briller. La réunion terminée, il vint me dire qu'il voulait signer un engagement d'abstinence. Le samedi suivant, il réalisa la paix de Dieu. À la vue de son bonheur, tous ceux qui l'avaient connu auparavant étaient étonnés de la transformation que Dieu avait opérée en lui. Arrivé à la maison, il pensa au lendemain, qui était un dimanche; il regrettait de ne pouvoir se rendre à l'assemblée avec ses habits de travail, car il n'en avait pas d'autres. Il pensa demander à Mme Sch. de lui donner un habit de son mari ; cependant, il comprit que, comme enfant du Très-Haut, il n'était pas convenable de mendier. Le soir même il reçut un vêtement neuf ! Quelle fut sa joie d'avoir obéi à la voix du Saint-Esprit ! Dieu manifeste sa fidélité quand un homme veut lui obéir ! Un tel homme distingue même la volonté de Dieu dans les plus petites choses ! Beaucoup de chrétiens ont la liberté de tout faire ; d'autres restent soumis à l'Esprit de Dieu et sont fidèles dans les petites comme dans les grandes choses. Lorsque le chrétien n'obéit pas à l'Esprit de Dieu, il est aveuglé comme auparavant. C'est pourquoi il y a beaucoup de gens pieux qui sont des aveugles ; ils marchent en tâtonnant et ne sont pas heureux, parce qu'ils n'ont point de crainte de Dieu.


Un coeur nouveau !

Je visitai une fois une vieille maman qui tenait une petite fille de huit ans sur ses genoux. Je demandai à cette enfant si elle possédait un nouveau coeur. Non, dit-elle. - N'en veux-tu pas un nouveau ? - Non ! - Alors, lui dis-je, tu iras en enfer ! Je m'en allai pour rendre visite à d'autres malades. Lorsque je revins, l'enfant dit à sa grand-maman : « Ce gentil monsieur revient ! » bien que je lui aie dit qu'elle irait en enfer ! Elle assista ensuite à la réunion et s'approcha de moi quand celle-ci fut terminée, disant devant tous : « Je veux un coeur nouveau, mais il faut que tout le monde sorte ! » Elle m'accompagna dans ma chambre, se mit à genoux près de moi, et pria : « Cher Sauveur, je veux un nouveau coeur, j'ai fait des mauvaises choses, je ne les ferai plus. Donne-moi un coeur nouveau ! » Je lui dis quelques mots et priai ; elle reçut la paix de Dieu, s'en retourna à la maison et dit à sa grand-mère : « Maintenant, j'aimerais bien mourir pour aller vers le Sauveur qui m'a pardonné tous mes péchés ». Le dimanche, elle voulut se rendre à l'école du dimanche, mais son oncle la blâma : « Ne va donc pas là ; que tu es sotte ! » Elle lui répondit : « J'ai reçu le pardon de mes péchés, ce qui n'est pas sot ! » Il voulut lui donner dix francs pour la dissuader, mais en vain. Cet oncle était conducteur de chemins de fer ; je le rencontrai dans le train, et lui demandai s'il possédait la paix ; il me répondit : « Oh ! si seulement je pouvais croire comme ma petite nièce ! » Il vint à la réunion, se convertit, et fut un témoin vivant de Jésus-Christ ; il n'avait point honte de confesser son nom. Il est vrai que celui qui a honte de le faire est un triste homme ! Le Sauveur a créé le ciel et la terre ; il est le roi des rois, il est rempli d'amour pour tous les hommes.

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