Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'école de la foi

Croire comme l'Écriture le dit

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Doit-on constamment demander le pardon de ses péchés ?

Après la Pentecôte, les apôtres sont fermes comme le roc dans leurs convictions. Ils n'enseignent pas : « Nous sommes parfaitement sauvés, le Seigneur a porté tous nos péchés sur la croix, cependant nous devons encore pécher ». C'est dans ces termes qu'un prédicateur me déclarait : « Nous annonçons aussi dans notre congrégation que nous sommes délivrés de notre dette du péché, de la puissance du péché et que nous sommes affranchis de toutes les conséquences du péché ». Mais ensuite, il proclamait quand même que l'on est obligé de pécher encore, et qu'il n'est pas possible d'être parfaitement affranchi du péché. Comment serait-il possible que des hommes réalisent la nouvelle naissance par un tel enseignement ? Je préférerais rester chez moi et ne plus annoncer l'Évangile si nous ne pouvions rien recevoir de plus sûr de Jésus, et s'il ne s'agissait que d'une doctrine n'apportant qu'une piété extérieure, laissant l'homme dans son état naturel de péché.

Si la note de mon épicier est payée, je n'ai pas de dettes envers lui, et si elle est acquittée, elle est bien payée. Lorsque notre dette de péché est acquittée, elle est réellement payée et Dieu nous en donne la « quittance ». Dès que nous recevons véritablement le pardon de nos péchés, nous nous rendons compte que le sacrifice de Jésus a une valeur éternelle et que tous nos péchés, du passé et de l'avenir, sont effacés ; nous pouvons dire alors : « Voici, Dieu est ma délivrance, je serai plein de confiance, et je ne craindrai rien. Car l'Éternel est ma force et le sujet de mes louanges, c'est lui qui m'a sauvé ». (Esaïe 12.)

Le chapitre 3 de II Corinthiens nous dépeint deux ministères ; celui de la condamnation et celui de la justice. Le ministère de la condamnation a de la clarté, mais celui de la justice le surpasse de beaucoup en gloire ! Dans leur vie spirituelle, beaucoup de chrétiens ne réalisent que le premier ; aussi sentent-ils le besoin de prier sans cesse : « Pardonne-moi, pardonne-moi ». Ainsi, ils se trouvent continuellement au banc des accusés, sous le poids qui les condamne. Oh ! comme il en est autrement quand une personne réalise le ministère de la justice, ayant reçu la justification gratuite de Dieu par la foi !

La femme d'un pasteur allemand se trouvait une fois chez moi ; j'avais déclaré au culte que les pasteurs enseignaient que nous sommes tous des pécheurs, qu'aucun de nous ne fait le bien et qu'ils disent encore : « Jésus est mort pour nos péchés, cependant nous restons des pécheurs ». Cette personne m'affirma que son mari ne parlait pas ainsi.
De retour chez elle, elle accompagna son mari au culte qu'il présidait et, effectivement, il ne prêcha pas ainsi ce jour-là ; mais ce fut bien le cas le dimanche suivant ! Elle se rendit compte de l'erreur, crut à la grâce, reçut la paix de Dieu dans son coeur et devint une femme heureuse. Il est intéressant de constater que les femmes de pasteurs se convertissent plus facilement que leurs maris.

Le thème principal de beaucoup de chrétiens est que nous devons sans cesse demander pardon à Dieu. Cependant, les disciples, après la mort de Jésus, n'en ont jamais parlé. J'ai offert une fois cinquante francs à qui pourrait me prouver que les disciples ont enseigné « qu'il faut demander pardon tous les jours pour ses péchés ». Pour appuyer cette doctrine, on se réfère à certains hommes de Dieu. Nous devons avoir la Parole de Dieu pour fondement et pour guide, et non pas les déclarations de ces soi-disant « hommes de Dieu » qui colportent les produits de leur raisonnement.

Il est écrit dans Galates 6 : 1: « Frères, si un homme vient à être surpris dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur ». Cela veut dire qu'il peut arriver à une personne régénérée, d'être surprise par une faute ; il ne s'agit donc pas d'une chose qui doit se produire sans cesse. On se rend bien compte ici qu'une faute commise ne laisse pas un enfant de Dieu indifférent, et que celui-ci a besoin de consolation, étant tenté de croire qu'il est perdu et qu'il n'y a plus de grâce pour lui. Il est donc important qu'on l'aide à se relever. Il est écrit dans I Jean 2 : 1: « Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le juste. C'est lui qui est la victime expiatoire pour nos péchés ». Il n'est pas dit qu'il nous réconcilie toujours à nouveau (comme le prétendent les catholiques). La Rédemption est accomplie, et Dieu a mis en nous la Parole de la réconciliation. C'est une grâce inestimable que de pouvoir croire que Jésus est la victime propitiatoire pour nos péchés ! Nous nous humilions et nous lui rendons grâces parce que chaque désobéissance et chaque transgression ont été expiées par son sacrifice, et c'est ainsi que nous pouvons redresser les âmes dans un esprit de douceur. Nous n'avons pas un sentiment de mépris pour quelqu'un qui est tombé, car notre position serait alors plus triste que la sienne. Lorsque nous aimons les hommes comme nous-mêmes, nous pouvons facilement nous humilier pour eux et Dieu peut accorder des délivrances.

Il est aussi d'une grande importance que notre enseignement ne mette pas les enfants de Dieu sous la loi, car alors ils retourneraient de nouveau dans les ténèbres. Mais en entendant parler de ce que Jésus a fait pour eux, ils apprennent à se reposer, à s'appuyer sur son oeuvre, selon que l'onction les a enseignés au moment où ils ont réalisé la nouvelle naissance : « C'est par grâce, c'est par grâce ». Ils se rendent compte que tout est en ordre devant Dieu, pour autant qu'ils se soient humiliés et qu'ils aient foi en l'oeuvre de la rédemption accomplie.

Ce n'est pas notre raison qui doit nous enseigner, mais la Parole de Dieu. Ce n'est pas parce qu'il ne m'arrive plus aucune faute que je ne dois plus demander pardon, mais parce que ma dette est payée, et que je le crois ; voilà la raison pour laquelle je puis rendre grâces pour le pardon. Ce n'était pas l'opinion de cet homme pieux qui prétendait que l'on est dispensé de demander pardon pour ses péchés, dès le moment où l'on est parvenu à ne plus commettre de faute ; mais celui-ci n'avait ni connu, ni réalisé la rédemption par le sang de Christ.


Être parfait.

Il doit être proclamé clairement qu'un chrétien n'est parfait que par l'oeuvre de rédemption accomplie par Jésus. Nous ne pouvons être parfaits par nos propres oeuvres et nous ne le deviendrons jamais par ce moyen. Être parfait, irrépréhensible, et demeurer dans cette position, c'est l'oeuvre de Christ, mystère de la grâce. Dans l'Ancienne Alliance, nous ne trouvons point d'hommes parfaits et les sacrifices de cette alliance ne pouvaient pas non plus les rendre tels, mais le sacrifice de la Nouvelle Alliance rend parfait, selon Hébreux 10. Si nous nous trouvons dans cette position et que Jésus vienne à l'instant, nous sommes prêts à partir.

À l'avènement de Jésus, nous verrons parmi les « enlevés » des hommes qui auront peut-être commis une faute quelques instants avant sa venue, mais qui s'étant humiliés immédiatement ont répété avec le prophète : « Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemi, car si je suis tombé, je me relèverai ». « Celui qui vaincra héritera toutes choses. »

« En Christ habite corporellement toute la plénitude de la divinité, et vous êtes parfaits en lui ». (Vous avez tout pleinement en lui.) L'apôtre écrit cela après avoir donné l'avertissement sérieux suivant dans l'épître aux Colossiens : « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. » Ceci concerne ceux qui sont nés de Dieu ; c'est l'enseignement selon Christ.

Pourquoi le mot « parfait » est-il sujet à tant d'opposition ?
Combien de choses n'a-t-on pas écrites contre cette vérité, et prétendu que c'est une hérésie de dire que nous sommes parfaits par l'oeuvre de Christ. Autrefois, je ne faisais pas spécialement attention à cette question, jusqu'au moment où elle suscita contre nous une grande animosité, et que les écrits à ce sujet se multiplièrent. Cela m'engagea à sonder attentivement la Parole de Dieu. Peut-on être parfait, oui ou non ? Selon la Parole de Dieu, un homme régénéré est parfait.

Ceux qui, par leurs paroles et par leurs écrits, s'opposent à cet enseignement, que font-ils des passages suivants de l'Écriture :
II Tim. 3 : 16-17: « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit parfait et propre à toute bonne oeuvre ».
Col. 1 : 28-29: « C'est lui (Christ) que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ. C'est à quoi je travaille en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi ».
Phil. 3 - 15: « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ».
Il Cor. 13 : 11 : « Au reste, frères, soyez dans la joie, soyez parfaits ».

Et encore Col. 1 : 21-22 : « Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche ».

J'ajoute à ce qui précède l'expérience suivante :
Autrefois, je n'osais pas m'approprier, par la foi, la promesse précitée. Je m'étais converti et j'avais réalisé la nouvelle naissance. Le salut toutefois m'avait été ravi par l'audition d'enseignements selon la raison humaine. Lorsque je lisais, dans la Parole de Dieu, que nous devions être trouvés sans taches et irrépréhensibles, je pensais : « Tu n'es pas ainsi ! » Je désirais pourtant être irrépréhensible, étant persuadé que je ne pourrais partir avec Jésus lors de sa venue. Cette pensée me poussait à prendre toujours de nouvelles résolutions et à pratiquer davantage les oeuvres de la loi.
Enfin, le bien-aimé Père céleste me sortit de mes oeuvres de justice, qui n'étaient autres que des ordures et de la boue, selon Philippiens 3. Mes yeux furent ouverts par la façon de se comporter de l'un de mes enfants. Aux repas, il ne voulait pas manger et fermait la bouche ; plus on le pressait de l'ouvrir, plus il serrait les dents. Il fallait le distraire en lui disant : regarde ici, regarde là ! Alors, il oubliait de garder sa bouche fermée, et sa maman profitait de cet instant pour le nourrir, mais souvent une partie des aliments manquait son but. Impatienté par cette mauvaise volonté, j'ordonnai qu'on laissât cet enfant tranquille, ajoutant qu'il ouvrirait bien la bouche dès qu'il aurait faim. Ma femme objecta qu'il était méchant la nuit, lorsqu'il n'avait rien mangé. Je ne voulais pas disputer. Un frère avait dit une fois que l'on pouvait apprendre bien des choses des enfants.
Je demandai à Dieu s'il avait quelque chose à me dire par l'attitude de cet enfant, et cette parole me vint à la pensée : « Ouvre ta bouche et je la remplirai ! » (Psaume 81 : 11.) Certes la mienne était bien ouverte puisque je m'armais de bonnes résolutions et prenais de grands élans ! Alors je fus mis en présence de Colossiens 1 : 22, et Dieu me révéla que j'agissais exactement comme cet enfant ; je n'ouvrais pas ma bouche car je n'avais accepté que la première partie du verset : « Il vous a maintenant réconciliés par le corps de sa chair, par sa mort ». Mais il est écrit ensuite : « afin de vous faire paraître devant lui, saints, irrépréhensibles et sans reproches ». Je me hasardai « d'avaler » cela et compris alors que ces vérités étaient miennes !

Dès cet instant, l'enfant mangea normalement, et je retirai un grand profit de cette leçon ; car il m'était difficile de croire que le Seigneur Jésus m'avait fait paraître saint et irrépréhensible devant Dieu. Je me rendis compte que, pendant toutes les années qui s'étaient écoulées depuis ma conversion, je n'avais pas cru à la rédemption dans toute l'acception de ce terme. Car celui qui est réconcilié est irrépréhensible devant Dieu ; Dieu ne lui reproche rien puisque Jésus lui-même est la propitiation pour nos péchés. Il n'y a rien à blâmer à l'oeuvre de Jésus mais bien à ce que nous ajoutons ou retranchons, lorsque nous ne croyons pas exactement à sa Parole.
Aujourd'hui, je peux l'accepter comme elle est écrite : présenté irrépréhensible devant sa face, semblable à lui, comme le dit l'apôtre Jean : « Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde » ; c'est la dernière parole qui me fut un achoppement, jusqu'à ce que je l'aie acceptée.

Maintenant, je crois que : « ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés ». (Rom. 8 : 30.) Et cette autre parole : « Tu es toute belle, ma bien-aimée, il n'y a point de tache en toi ». (Cant. 4 : 7.) Ceci est une bien grande « bouchée », mais le Père céleste nous a donné un grand gosier pour que cette promesse descende aisément. C'est pourquoi il est si important que nous « mangions » et « avalions » les promesses, c'est-à-dire rendions grâces, et comptions que nous sommes véritablement ainsi, et cela par la foi. Dès que je l'eus « avalé » je fus irrépréhensible. Jésus a supporté pour nous le châtiment, et nous a fait paraître ainsi devant Dieu ; son oeuvre est parfaite. Il ne nous a pas présentés à Dieu un peu améliorés, mais irrépréhensibles. Nous sommes alors dans l'allégresse, car la misère a pris fin.

L'oppression a cessé, le bâton de l'exacteur est brisé, on possède le témoignage de Dieu et l'on ne dit plus : « Pardonne-moi, pardonne-moi », mais on rend grâces parce qu'il a pardonné. La dette est payée ; quel bonheur est celui de l'enfant de Dieu !
Celui qui a eu accès à cette grâce sait que c'est uniquement par l'oeuvre de Christ. Mais c'est un mystère.
Dieu révélera ce mystère à ceux qui n'ont pas encore connu cette grâce, mais qui donnent raison à la Parole de Dieu.

L'apôtre Paul a travaillé et lutté, afin de rendre tous les hommes parfaits en Jésus-Christ. (Col. 1 : 28-29.) Aujourd'hui, beaucoup de prédicateurs travaillent et combattent pour prouver aux hommes que personne ne peut être parfait dans ce monde. Ils prétendent que c'est par une lente évolution, et par les oeuvres de la loi, qu'on peut arriver à la lumière. L'apôtre Paul ne fut pas transformé petit à petit ; il vit sa misère subitement. Le Seigneur Jésus lui apparut, et Paul lui demanda ce qu'il devait faire. Il reçut l'Esprit de Dieu trois jours après ; aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles et il recouvra la vue. Il pouvait alors confesser : « Les choses vieilles sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles ». C'est ainsi que les apôtres ont enseigné. La raison humaine qui n'a pas été divinement éclairée enseigne ceci : « Une partie des choses anciennes a disparu, et certaines choses sont devenues nouvelles, il faut maintenant s'appliquer à ce que le reste devienne aussi nouveau ». C'est du raccommodage ! Dans notre vie journalière, il faut nous en tenir à l'enseignement des apôtres ; alors la lumière commence à luire et nous sommes fondés sur le roc, sur la Parole de Dieu, qui est inébranlable. La nourriture solide est pour les hommes « parfaits », pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. (Hébr. 5 : 14.) « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Mat. 5 : 48.)

Il n'y a rien à blâmer à quelque chose de parfait. La raison humaine ne peut admettre que l'on puisse être irrépréhensible, et les hommes attachés à la loi ne le croient pas non plus. Mais ici, la Parole nous révèle des choses parfaites auxquelles il n'y a rien à blâmer. Être parfait, ne signifie nullement être parvenu à la perfection ; un arbuste peut être parfait, sans tare aucune, mais il doit encore croître, grandir et porter des fruits. Un petit enfant de conformation normale est aussi parfait ; mais sa mère ne serait pas satisfaite s'il restait ainsi, pas plus que son père, d'ailleurs ; il faut qu'il grandisse. Il en est de même dans les choses spirituelles ; quand un homme est régénéré, il est une création de Dieu, irrépréhensible et parfaite, mais il doit croître. « Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés ! Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation. Il nous a engendrés selon sa volonté, par la Parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. » (Jacq. 1 : 16-18.) Engendrés selon sa volonté - c'est bien là une chose parfaite ; ses dons sont parfaits.

Une ancienne traduction dit : « Il nous faut être nés d'en haut ». Ceci est certainement une chose absolument parfaite ; c'est ainsi qu'un homme de Dieu est créé et c'est ainsi qu'il est présenté par le sacrifice et la résurrection de Jésus-Christ. « Car vous êtes mort, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » (Col. 3 : 3-4.) Paul nous donne des éclaircissements sur ce mystère ; dans I Corinthiens 13, il écrit : « Aujourd'hui, je connais en partie, mais alors, je connaîtrai comme j'ai été connu ». Dieu nous voit dans l'oeuvre de Christ. Il nous déclare ce qu'il a fait de nous, c'est pourquoi nous devons nous baser sur ce qu'il nous dit, et compter fermement avec cela. C'est ce qui nous rétablit et nous donne la santé spirituelle.

Comme êtres parfaits, nous pouvons grandir ; mais dans le cas contraire, cela est impossible. Très souvent, on entend dire que nous croissons et prospérons par les oeuvres. Cet enseignement est faux. Nous croissons par la connaissance de son salut, de son amour, de sa bonté, de sa miséricorde. En demeurant dans la grâce et en restant fermement attachés à l'espérance qui nous est offerte, nous pouvons croître en toutes choses, en celui qui est le chef, Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ; afin que nous ne soyonsplus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction. (Eph. 4 : 13-14.)

L'apôtre Paul écrit dans Philippiens 3 : 15: « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ». Il existe donc des gens parfaits ! « Ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés, et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. » « Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses ? » (Rom 8 : 30-31.) Les gens pieux, qui n'ont pas réalisé la nouvelle naissance, disent : « Je ne suis pas ainsi ! » Mais l'apôtre Paul poursuit : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » C'est de cette manière que Paul veut nous amener à l'état d'homme parfait, à la mesure de la stature parfaite de Christ; ce doit être notre but. « Mais qui a cru à notre prédication, et à qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé ? »

Après la première réunion d'une semaine d'évangélisation, je demandai à une jeune fille qui y avait assisté : « Comment vas-tu ? - Cela m'a déjà saisie, me dit-elle, mais je suis contente, maintenant je suis heureuse ! » Puis elle me raconta qu'on l'avait avertie de ne pas prendre part à nos réunions, qu'il était dangereux de nous écouter, qu'il fallait faire bien attention pour ne pas être saisi. Elle fit tellement attention à ce qu'elle entendait que, dès le premier soir, elle fut convaincue et se convertit. Le diable met tout en oeuvre pour empêcher les gens d'assister aux réunions où l'Évangile estannoncé en vérité, et où les auditeurs passent de la mort à la vie.

Lorsque la nouvelle fut répandue que cette jeune fille avait réalisé la paix de Dieu, elle eut la visite de deux prédicateurs de congrégations différentes, qui essayèrent de la persuader que, dans le monde entier, il n'y a personne qui soit juste ou parfait. L'un d'eux lui lut le chapitre 3 aux Romains : « Il n'y a point de juste, pas même un seul ». Comme elle faisait un signe de tête pour montrer son assentiment, le prédicateur se dit : « Elle n'est pas encore leur captive ! » Puis elle le pria de continuer sa lecture, et il arriva à ce passage : « Et ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ ».
La jeune fille lui demanda de lire encore quelques versets dans Romains 5, et il lui lut : « Étant donc justifiés (rendus justes) par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ ». Le prédicateur n'avait plus rien à objecter.
Le deuxième prédicateur vint à son tour et lut le passage suivant de Philippiens 3: « Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint le but (la perfection) ». Elle lui fit un signe affirmatif et il pensa : « Elle est de mon côté ». À nouveau, la jeune fille le pria de lire encore quelques versets et il arriva au passage : « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ». Il eut la bouche fermée. J'étais étonné de la sagesse de cette enfant, lorsqu'elle me conta le résultat de ces deux visites.

Il est important que celui à qui le mystère de l'oeuvre parfaite de Christ a été révélé, ne s'en écarte pas, et qu'il compte fermement avec cette oeuvre, conformément à ce que l'onction lui a enseigné. C'est pourquoi l'apôtre Paul soutenait un tel combat, afin de garder les croyants sur le terrain de la foi. Celui qui se laisse détourner de cette position, par la philosophie, les vaines tromperies, s'appuyant sur la tradition des hommes et sur les rudiments du monde, et non sur l'Écriture, n'est plus irrépréhensible.

Il en est donc ainsi : Nous devons être des hommes - non le devenir - qui faisons toutes choses sans murmures ni hésitations ; pour cela, nous devons nous appuyer uniquement sur la Parole de la réconciliation, savoir : que Christ est mort et ressuscité pour nous. Si je n'accepte que l'une des deux choses, « la rédemption », et non l'autre, « faites toutes choses sans murmures et sans hésitations », ou, « réjouissez-vous dans le Seigneur dans tous les chemins », je ne suis pas irrépréhensible. Comme il est précieux d'avoir une telle Parole qui nous illumine et nous juge de tous côtés.

Il faut que nous sachions que la seule sécurité se trouve dans l'attachement à la Parole de vie, et que Dieu ne nous trouve pas dans la désobéissance qui mène à la perdition. Nous ne sommes néanmoins pas sauvés par notre obéissance, mais uniquement par le sacrifice de Christ.

Nous ne devons nous appuyer sur nos oeuvres en aucun cas ; rien de notre passé ne doit nous accuser, mais nous devons nous appuyer sur l'oeuvre que Jésus a accomplie, en nous édifiant dans la grâce.
C'est ainsi que nous pouvons être et demeurer irrépréhensibles, sans rides et sans taches ; alors nous avons en nous le ministère qui annonce la justice, réalisant que le sacrifice de Jésus a une valeur éternelle. Nous sommes heureux, et à la question : « Si Jésus venait cette nuit, ou demain, ai-je encore quelque chose à changer ? » Il faut pouvoir dire : « Je ne me sens coupable de rien, mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié ». Il y a là un repos en Dieu, un repos dans le Sauveur, un repos dans ses actes et dans ses oeuvres.

(Eph. 2 : 20-22) : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire ; en lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit ».
Autrefois j'ai souvent entendu dire, lorsque nous lisions ce passage, que nous étions des pierres de construction et, qu'il en était de nous comme des pierres qu'un sculpteur choisit et dans lesquelles il voit déjà l'image de son oeuvre. Il les taille d'abord à grands coups de ciseau, puis avec des instruments toujours plus fins ; il les retouche jusqu'à ce qu'il ait obtenu la ressemblance parfaite avec le modèle qu'il s'est proposé. Ce travail est fait avec une telle exactitude, qu'aucun coup de marteau n'est plus nécessaire, comme lors de la construction du temple de Salomon. Ceci est une image. Beaucoup de personnes sont d'avis que ce façonnage dure toute une vie ; on peut répondre « oui » et « non » ! Plusieurs enseignent que si l'on sert Dieu fidèlement, on est préparé et taillé pour être ajusté dans l'édifice. Mais dans l'Écriture, et comme nous l'avons lu dans le passage précité, il nous est dit que chaque enfant de Dieu est déjà entré, placé dans l'édifice.

« En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève » - bien coordonné veut dire que chaque pierre taillée est ajustée à sa place. - Les coups de ciseau ont été frappés à Golgotha ; par la foi en cette oeuvre, nous avons été insérés comme des pierres vivantes dans l'édifice, et incorporés comme membres du corps de Christ. C'est à Golgotha que nous avons été taillés, sans défauts ; il ne nous manque plus rien ; nous sommes entrés dans le saint temple. Une fois incorporés dans l'édifice comme nouveau-nés, nous pouvons croître, ou grandir, avec tout l'édifice ; avant, cela était impossible. Dès qu'un homme est né de nouveau, il est une habitation de Dieu, Dieu habite en lui ; il est en vérité un enfant de Dieu.

Dieu ne l'appelle plus du nom de pécheur. Lorsque deux personnes s'épousent, à l'instant la femme perd son nom et en reçoit un nouveau. Il est écrit : « Car ton créateur est ton époux, l'Éternel des armées est son nom ». (Esaïe 54 : 5.) À l'instant où nous croyons en Jésus, nous perdons notre nom de pécheur ; nous sommes rendus participants de la nature divine. Dieu porte alors la responsabilité de tout ce qui nous concerne, de même que l'homme porte la responsabilité de sa femme et doit pourvoir à son entretien. Si elle a des dettes, c'est à lui qu'incombe le devoir de les acquitter.

C'est merveilleux : « Celui qui t'a fait est ton époux, l'Éternel des armées est son nom ». Oui, il a tout payé, il a fait paraître son épouse sainte, irrépréhensible et sans défaut. Il peut donc bien lui dire : « Tu es toute belle, ma bien-aimée, il n'y a point en toi de défaut ! » (Cant. 4 : 7.) L'incrédulité voit des taches, mais la foi se confie en la Parole « Il n'y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ». La foi croit, sans rien ressentir ; plus tard, on ressent aussi quelque chose. Tout ce que le bien-aimé Père céleste dit, je le crois.


Connaissance parfaite, amour, joie, foi et espérance.

Un enfant de Dieu est persuadé qu'il dépend chaque jour de la miséricorde de Dieu, et il ne peut vivre autrement que par grâce. Je ne puis vivre de mes oeuvres, mais je vis de sa grâce et de sa miséricorde.

Il arrive également que des frères disent - et moi aussi je l'ai répété autrefois - qu'ils ont une connaissance parfaite de telle ou telle vérité ! Mais nous ne connaissons rien parfaitement. On peut voir et expérimenter beaucoup de choses, mais connaître parfaitement, c'est la perfection. Si j'obtiens la lumière au sujet d'un beau verset de l'Écriture, je ne puis néanmoins dire que j'en ai saisi parfaitement toute la portée, je serais alors un « homme accompli ». Si notre lumière cessait de s'intensifier, nous n'aurions pas une gloire infiniment plus grande à attendre !

« En Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. » Il habite dans les siens, et il leur est donné ; mais c'est encore un mystère. C'est une richesse insondable, une grandeur infinie. Et je ne pourrais plus dire qu'elle m'a été révélée « tout entière », mais je dois dire : « un peu » ; une grande partie reste encore cachée.

Amour parfait : Ce que Dieu fait, est parfait. Il nous est dit dans I Jean 4 : 18: « La crainte n'est pas dans l'amour, et l'amour parfait bannit la crainte » - Et il est écrit au verset 16: « Nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu en lui ». Autrefois, en lisant cela, je m'efforçais de demeurer dans mon amour, et de croire en mon amour. Mais demeurer dans l'amour de Dieu, c'est croire sans cesse à son oeuvre d'amour, c'est compter avec ce que Dieu a fait, c'est croire que le Seigneur Jésus est venu à nous, par amour ; qu'il a pris sur lui notre dette de péché, par amour ; qu'il s'est chargé de notre condamnation et nous a fait paraître irrépréhensibles devant le Père. Alors, nous sommes tels qu'il est écrit dans Éphésiens 1 : 4-5: « En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption, par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté ». On pourrait en conclure « qu'il faut aimer d'une manière irrépréhensible ». Non, ce n'est pas là le sens du texte. Nous ne pourrions subsister en aucun point devant Dieu s'il s'agissait de notre amour.
« Par amour » signifie : « Par son amour ». Ce qu'il a accompli et ce qu'il fait est amour ; nous sommes irrépréhensibles si nous demeurons dans cet amour. Si nous restons confinés en nous-mêmes, ou si nous sommes dans les oeuvres de la loi, nous ne sommes pas irréprochables.

Je me suis bien souvent efforcé d'aimer, mais sans y parvenir ; dans ces moments, lorsque je priais pour obtenir plus d'amour, ordinairement je me mettais de nouveau en colère, et j'étais mécontent. Je n'osais presque plus prier à ce sujet, parce que généralement le contraire se produisait, et cela me fut salutaire. Enfin, je vis que Dieu m'avait tout de même exaucé car, attristé parce que je m'étais mis en colère, j'étais contraint d'avoir recours à la croix, et de croire que Jésus avait aussi porté ce péché. Je reconnaissais que j'avais péché, que j'étais fautif, et alors je comptais avec la parole d'Esaïe 54 : 9: « Il a juré qu'il ne serait plus indigné contre moi et qu'il ne me menacerait plus ». En faisant cela, « je prenais l'Amour ». Il nous faut prendre « de l'amour », avant d'être à même d'en donner, et se revêtir de l'amour, pour en avoir. Nous sommes incapables de fabriquer l'amour en nous-mêmes.

En nous confiant en l'amour de Dieu, tel qu'il est décrit dans 1 Corinthiens 13, nous acceptons cet amour, nous le laissons entrer en nous. Si nous nous confions en cet amour, quand même il nous semblerait n'y avoir aucun droit, c'est alors que nous en profitons le plus. C'est cela l'amour parfait, et cet amour bannit la crainte. On ne craint plus que Dieu ne soit pas satisfait, ou qu'il soit irrité à notre égard. Quand on a reçu la rémission de ses péchés, on croit que Dieu est amour, qu'il est patient, plein de bonté. Et si l'on est surpris par une faute, on s'humilie, on se repent, et cela nous pousse vers le trône de la grâce, où nous recevons ce témoignage : « Dieu n'impute pas le mal ». C'est pourquoi toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. C'est ainsi que l'on apprend à connaître l'amour de Dieu, et en connaissant cet amour, on est rempli de toute la plénitude de Dieu. (Eph. 3 : 19.) Dans II Corinthiens 3 : 17-18, nous lisons : « Or le Seigneur c'est l'Esprit ; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté ». Ici, c'est la gloire, et en la contemplant, nous sommes transformés à son image. Nous sommes transformés à l'image de Jésus dans la mesure où nous le connaissons en le contemplant. Alors nous sommes heureux, sachant que l'Esprit de Dieu est répandu dans notre coeur, de même que son amour.

« L'amour parfait bannit la crainte. » Il s'agit ici de la crainte du jugement à venir. « Celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour, car la crainte suppose un châtiment. » S'il n'y a rien de condamnable en l'homme, il n'y a plus aucune crainte. Mais cela n'est ainsi que si l'on se confie entièrement, sans contrainte ni opposition, dans l'amour de Dieu. On peut dire alors avec l'apôtre Paul (Rom. 8 : 35-39: « Qui nous séparera de l'amour de Dieu ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? selon qu'il est écrit : C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ ».
C'est ainsi que le Père nous a aimés, et qu'il nous aimera jusqu'à la fin.

Joie parfaite (I Jean 1 : 3-4) : « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit parfaite ».

Autrefois, je pensais que je ne pourrais obtenir la joie parfaite que lorsque je ne ferais plus aucune faute, car tant qu'il y a des chutes, il ne peut y avoir de joie parfaite ! Je ne voyais, ni ne croyais avoir encore la communion avec le Père et le Fils. Si je suis l'associé d'un boulanger, je n'ai aucun souci quant au pain quotidien. Et cependant je m'imaginais que la communion avec Dieu ne tolérait que des pensées divines, et cela sans interruption. Mais je compris que si l'on est enfant, on est en communauté de biens. Dans l'Engadine, chaque membre de la famille a coutume de dire « c'est ma maison », « c'est mon champ ». Par la communion avec le Père céleste, Dieu nous dit expressément : « Tout est à vous ». - « Mon fils, ce qui est à moi est à toi. » Cette promesse merveilleuse procure une joie parfaite, celle d'être en communauté avec le grand Dieu tout-puissant : communauté de patience, communauté d'amour, communauté de miséricorde, communauté de biens, communauté de vie. Quelle richesse et quel repos sont manifestés dans l'Évangile de Jean au chapitre 17 Quelle vie abondante dans cette famille ! Jean 17: 22: « Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un, comme nous sommes un ». L'homme voudrait toujours faire des efforts, mais comme tout change, quand il peut se reposer dans l'amour de Dieu, dans sa force, dans sa puissance ! C'est là que réside la victoire. Un homme en communion avec le Père et avec le Fils possède l'assurance du salut et la lumière de la vie ; sa vie journalière est une marche dans la lumière. Celui qui ne possède pas l'assurance du salut marche dans les ténèbres.

La joie est parfaite, si nous croyons que tout ce qui est à Dieu nous appartient. Et la foi est parfaite quand, dans toutes les circonstances et situations, dans toutes les angoisses et les tentations nous comptons avec le sacrifice éternellement valable et parfait de Jésus-Christ, par lequel il nous a fait paraître devant le Père, saints, irrépréhensibles, et sans reproches. C'est la foi que Dieu produit en nous.

Par l'espérance parfaite, nous comptons, au travers de tout, qu'il a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions, de nous placer irréprochables devant la gloire, et avec abondance de joie. (Jude 24, version Darby.)

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