Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'école de la foi

Croire comme l'Écriture le dit

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« Ils seront tous enseignés de Dieu ».

Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres.
(Actes 2 : 42.)

Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu.
(Jean 3 : 34.)


Justification, sanctification, don d'un coeur pur.

La Bible ne fait mention que de deux catégories de personnes : les justes et les pécheurs (injustes). Aucun homme n'est juste de nature, pas même un seul ; c'est par la foi qu'on devient juste et c'est également par la foi que l'on demeure dans cette position. (Rom. 5 : 1) : « Étant donc justifiés par la foi ! » (Rom. 10 : 4) : « Car Christ est la fin de la loi, celui qui croit en lui est juste ». (I Cor. 1 : 30) - « Christ nous a été fait de la part de Dieu : justice... ». (II Cor. 5 : 21) : « Celui qui n'avait pas connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ». Une ancienne traduction dit de façon plus positive encore : « Afin que nous soyons en lui : justice de Dieu... » Ceci se rapporte donc au présent et non au futur, car il est écrit : « Étant donc justifiés par la foi... » (Rom. 5 : 1) ; celui qui n'est pas devenu juste par la foi ne peut posséder la paix de Dieu. « Justes, réjouissez-vous en l'Éternel ! » (Psaume 33 : 1.) Les justes ont, en effet, de quoi se réjouir, car ils ont le coeur purifié d'une mauvaise conscience, le corps lavé d'une eau pure. Ils ont été lavés de leurs péchés et non pas dans leurs péchés, ce qui est tout différent, car personne ne me croirait si, sortant d'une fosse à purin, je déclarais m'y être bien lavé. Beaucoup de personnes pieuses parlent d'une rédemption dans leurs péchés, c'est-à-dire qu'elles ont été lavées dans leurs péchés ! Non, il n'en est pas ainsi ! Jésus nous a lavés de nos péchés par son sang. Qui donc ? Les justes ! Et toi, lecteur, es-tu juste ? Comment es-tu juste devant Dieu ? Nombreuses sont les personnes qui prétendent qu'il ne faut pas déclarer que nous sommes justifiés et qu'il est préférable que le monde le voie par nos oeuvres. Cependant il est écrit dans Rom. 10 : 10 : « C'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut ». Cette justice se manifeste évidemment par nos oeuvres.

Je me souviens qu'un prédicateur disait, lorsqu'il entendait des enfants de Dieu confesser ouvertement « qu'ils étaient devenus justes par la foi » : « Nous allons bien voir ! » Et s'il arrivait à l'un ou l'autre de commettre une petite faute, il ne manquait pas de déclarer : « Ah ! à présent on voit s'ils sont justes... ! » Ce langage est celui de beaucoup de personnes qui s'appuient sur une justice fabriquée par elles-mêmes, sachant pourtant très bien qu'elle est insuffisante devant Dieu. Notrepropre justice est en effet comme un linge souillé devant lui. On dit qu'est imbu d'orgueil le chrétien qui déclare être devenu juste par la foi, mais en réalité on ne veut pas être un injuste non plus ; pourtant une position intermédiaire n'existe pas. On est ou juste ou injuste.

Et toi, lecteur, où en es-tu ? Crois-tu en Jésus ? Es-tu juste ? Depuis quand ? « Celui qui croit en lui est juste ! » Mais comment est-il juste ? L'Écriture nous dit qu'il est juste comme lui-même est juste. Certains chrétiens ont reçu le témoignage d'être justes, mais ils n'osent pas croire qu'ils sont justes comme lui-même est juste, selon I Jean 3 : 7: « Celui qui pratique la justice est juste comme lui-même est juste ». Une autre justice n'existe pas ; nous devons posséder la justice de Dieu, celle que Jésus nous a acquise. Il s'agit ici d'un don de Dieu, d'un cadeau qu'il nous a fait. Une autre justice ne saurait être valable devant lui. Il est écrit dans Jér. 23 : 6 : « L'Éternel est notre justice ». Il faut que l'homme ait fait complètement faillite dans son « entreprise de propre justice » pour oser se permettre de croire qu'il est « juste comme lui-même est juste », appuyé sur l'oeuvre de Christ. Luther a déclaré : « Un enfant de Dieu doit confesser librement et ouvertement qu'il est juste et saint, et qu'il est un enfant du Très-Haut ; mais la postérité de Caïn répond : non ! nous ne voulons pas être pareillement orgueilleux, nous sommes de pauvres pécheurs, et nous voulons mourir comme tels ».

Ce langage est assurément fort étrange pour beaucoup de personnes et il ne retient pas leur attention, quoiqu'elles l'entendent. Ces affirmations positives de la Parole de Dieu me paraissaient être sans importance après ma conversion, car je m'imaginais que je ne serais juste qu'au moment où il ne m'arriverait plus aucune faute. Mais c'est en acceptant les promesses, en les croyant, qu'on devient juste, comme Abraham qui crut à Dieu et dont la foi lui fut imputée à justice (Rom. 4 : 3.) C'est par la foi que les anciens ont reçu le témoignage d'être justes. Plusieurs objecteront que c'est de l'orgueil spirituel ; cependant l'orgueil consiste au contraire à contredire la Parole de Dieu et à contester ainsi avec Dieu lui-même. David a dit : « L'Éternel a incliné son oreille vers moi », il se tenait donc aux pieds de Dieu, c'est pourquoi il était un homme heureux, un homme selon le coeur de Dieu.

Il n'y a pas de croissance dans la justice, car si nous sommes justes, nous possédons la justice de Jésus ; c'est un don, c'est « la plus belle robe » et le Père céleste n'en possède point d'autre. Celui qui croit en Jésus est parfaitement juste. Nous pouvons et nous devons croître dans la grâce, la charité, la paix, la foi, car dans toutes ces choses nous ne sommes pas arrivés à la perfection. On avait posé la question suivante à une fillette convertie depuis six mois : « Comment peut-on devenir plus juste ? » Elle répondit : « On ne peut pas devenir plus juste ! » Cette connaissance est une grâce. Posséder cette justice est un don immérité et, s'il ne peut y avoir de croissance en ce qui concerne la justice, il existe néanmoins une croissance dans la connaissance, car - « Nous voyons présentement confusément et comme dans un miroir, mais alors nous verrons face à face ; présentement je connais imparfaitement mais, alors, je connaîtrai comme j'ai été connu ! » Cette parole m'a souvent réconforté ; la Bible nous enseigne que les enfants de Dieu sont « justifiés, glorifiés ». (Rom. 8 : 30.) Je ne vois pas cela en moi, mais je crois ce que Dieu déclare puisqu'il me connaît ainsi. Alors je connaîtrai comme j'ai été connu. Il a connu ses enfants et il les a rendus irrépréhensibles dans la vérité. (Col. 1 : 22.) Nous devons toujours boire à cette source, et avoir une provision de cette eau désaltérante afin d'être à même d'en donner à d'autres. « Alors, je connaîtrai comme j'ai été connu ! » Si nous sommes attentifs à ce que Dieu déclare quant à ce qu'il a fait de nous en Jésus-Christ, nous le croyons, et nous nous réjouissons de savoir : « C'est ainsi que Dieu me connaît ! »

Si le mot « juste » est une parole d'épouvante pour beaucoup de personnes, le mot « saint » l'est encore davantage. Mais celui qui s'arrête devant le Dieu vivant en éprouvant le tréfonds de son être et qui se demande en même temps s'il est « un homme saint », verra les actions de son passé et les péchés du présent s'élever contre lui en condamnation. Et cette question subsiste : « Saint ? Un homme tel que je suis ? C'est à désespérer ! » Et pourtant on désire le devenir ; beaucoup de chrétiens ont ce but ! Autrefois, j'entendais proclamer à l'église que personne n'est saint sur la terre. Plus tard, après ma conversion, la même déclaration retentissait dans les assemblées évangéliques, mais sur un ton plus grave encore : « Personne n'est saint ! » Pour rien au monde je n'aurais voulu croire, à cette époque, que j'étais saint.

Il est clair que nul n'est saint par nature, et la description de l'homme naturel, selon Romains 3, s'applique à toutes les personnes n'ayant pas réalisé la nouvelle naissance. Mais les passages de Romains 3 : 24 et Romains 8 : 1, nous donnent une image autre de l'homme qui a fait cette expérience bénie qu'est la nouvelle naissance. Dans l'ancienne alliance, les hommes craignant Dieu étaient sanctifiés par leur consécration à Dieu, tandis que dans la nouvelle alliance, nous sommes sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus-Christ (Hébr. 10), non pas par notre consécration ou par le don de nous-mêmes à Dieu. Le don de notre vie à Dieu est nécessaire, car celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut être un disciple de Jésus-Christ. La conversion, c'est le don sans réserve de sa vie à Dieu qui manifeste alors et révèle sa pensée ; c'est ainsi qu'il me fit connaître que j'étais sanctifié - rendu saint - par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. (Hébr. 10 : 10.) Maintenant, c'est pour cette parole que je me laisserais couper la tête ! Aujourd'hui, l'exhortation de l'apôtre Paul : « Recherchez la sanctification sans laquelle nul ne verra le Seigneur » ne rend plus vacillant le fondement sur lequel je suis posé. Autrefois, lorsque je lisais cette parole, je n'en comprenais pas le sens ; je voulais produire une sanctification au lieu de la poursuivre. La tâche d'un chasseur ne consiste pas à « fabriquer un lièvre » mais il doit le poursuivre et son but sera de le prendre. La différence est donc bien en ceci : les uns acceptent la sanctification que Jésus nous a acquise, tandis que les autres veulent la produire. C'est ainsi que longtemps, je marchai dans la mauvaise direction, voulant à tout prix « devenir » ; néanmoins Dieu avait du plaisir à mon zèle en me suivant, prévoyant certainement qu'un jour « je me briserais le cou » sur un obstacle !

C'est ainsi que beaucoup de chrétiens se sont mis en campagne ; ils s'imaginent produire la sanctification en faisant de bonnes oeuvres et en vivant pieusement. Il n'est pas écrit qu'il faut produire la sanctification, sans quoi nous arriverions à la conclusion que Dieu est un maître dur qui exige de nous quelque chose d'impossible, et nous irions à la perdition ; mais il est dit : « Recherchez la sanctification » (une autre traduction dit : poursuivez). Nous sommes sanctifiés, une fois pour toutes, par l'offrande du corps de Jésus-Christ ! Nous devons nous appuyer sur cette promesse à travers les épreuves et les tempêtes et « nous asseoir sur le lièvre » au lieu de vouloir le « fabriquer », c'est-à-dire que nous devons croire que « nous sommes sanctifiés, une fois pour toutes, par l'offrande du corps de Jésus-Christ ». (Hébr. 10 : 10.) Celui qui a reçu l'assurance du pardon de ses péchés et qui sait que sa vie est en ordre devant Dieu, ose se servir et manger de tout son coeur ; il est prêt pour l'avènement de Jésus ! C'est pourquoi l'Écriture sainte nomme « justes et saints » tous ceux qui ont reçu l'Esprit de Dieu. Paul écrit aux Corinthiens : « Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ! Ni les adultères, ni les efféminés, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu ». Ensuite l'apôtre peut affirmer : « Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous, mais vous avez été lavés, mais vous aviez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés, au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu ». (I Cor. 6.)

Nous ne devons jamais abandonner cette position fondamentale. Il arrive des moments dans la vie où il peut nous sembler que nous péchons si nous croyons encore que nous sommes saints. Mais c'est précisément dans ces moments-là que nous devons encore et toujours construire sur le « Rocher », c'est-à-dire compter avec la grâce ; car, si nous ne plaçons pas notre espérance uniquement sur la grâce, nous perdons notre sanctification. La sanctification n'est pas une oeuvre d'homme, c'est un acte de Dieu. Le Sauveur a dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 19), il n'est pas dit qu'ils « seront », mais qu'ils « soient ».

Beaucoup de gens s'imaginent que la sanctification s'opère petit à petit et qu'il faut toute une vie pour y arriver. M. Fabianke, l'auteur d'un commentaire de la Bible dit ceci : « La sanctification n'est pas une évolution progressive, mais c'est un acte de Dieu ».

D'autres encore prétendent que nous devons croître dans la sanctification, devenant toujours plus saints ; c'est notre raisonnement humain qui entend les choses de cette façon. Cependant il n'y a pas de croissance, ni dans la justice, ni dans la sanctification. C'est dans la connaissance qu'il nous faut croître, car c'est ainsi que ceux qui craignent Dieu véritablement voient d'une façon toujours plus claire et distincte, qu'ils sont justifiés et sanctifiés par le sacrifice de Christ.

On proclame aussi que Dieu seul est saint, ce qui est vrai ; mais s'il habite en nous, nous aussi sommes saints de même que notre corps qui est devenu le temple du Saint-Esprit. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous ? » (I Cor. 6 : 19.) Jamais encore je n'ai lu autant de choses concernant les saints qu'à l'heure actuelle, et il s'agit bien des saints qui sont sur la terre (Ps. 16 : 3), car s'il n'existait pas de saints sur la terre, comment pourrions-nous subvenir à leurs besoins, ainsi que cela nous est recommandé dans Romains 12 ? Il faut pourtant qu'il s'en trouve quelque part si nous voulons prendre soin d'eux !

De nombreuses personnes remettent à l'au-delà la réalisation des promesses, se couvrant de cette parole : « Ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment ». (I Cor. 2 : 9.) Elles prétendent alors que ce sont des choses que nous recevrons au ciel seulement ; cependant la fin de ce verset nous dit, « Mais Dieu nous les a révélées par l'Esprit ». Les hommes de l'ancienne alliance n'ont donc pas vu ce que nous voyons, ni entendu ce que nous entendons.

« Mais, puisque celui qui vous a appelés : est saint, vous aussi soyez saints, dans toute votre conduite. » (I Pierre 1 : 5.) Cette parole doit demeurer en nous ; elle s'interpose entre nous et les passions, les convoitises charnelles ; elle est une arme dans le combat, car Jésus est présent, lui qui est notre sanctification ; il est notre vie, notre force et notre sagesse ; il est le chemin, la vérité qui affranchit. Ce n'est pas la loi qui affranchit, mais la vérité.

« Soyez saints dans toute votre conduite. » Il est écrit dans l'épître à Timothée que ce que nous mangeons est sanctifié par la Parole de Dieu et par la prière. (I Tim. 4 : 4.) Cela revient à dire que les pommes de terre, le potage et le pain que je mange sont « saints ». Voilà un remède qui fortifie l'estomac, lui permettant de tout supporter.

Dans une vie sanctifiée il n'y a pas de place pour l'avarice. Le démon de l'avarice poursuit les enfants de Dieu, les fascine pour les entraîner à se laisser dominer par les circonstances présentes en les poussant à des économies déplacées. À table, on coupe les morceaux de pain aussi minces que possible ; faut-il vraiment donner au Seigneur un morceau de pain presque transparent ? « Car ce que vous aurez fait à l'un de ces plus petits, vous l'avez fait à moi-même ! » Je suis à mon aise lorsque je me trouve quelque part où l'on ose se servir hardiment, sans avoir toujours l'impression qu'il faut manger plus lentement et penser : « Il ne reste plus qu'un morceau dans le plat, il n'est pas poli de le prendre ! » Notre Père céleste nous sert de gros morceaux et il se réjouit si nous les acceptons ; chez lui, le dernier morceau n'a encore jamais été pris.

Celui qui est saint dans toute sa conduite confesse Jésus dans ses actions, car il est écrit : « Montre-moi ta foi sans tes oeuvres, et je te montrerai ma foi par mes oeuvres. Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte ». (Jacq. 2 : 18-26.) C'est pourquoi le fondement de notre foi doit être la Parole de Dieu ; c'est cette Parole qui nous transforme et produit en nous une vie intègre, nous rendant propres à toute bonne oeuvre.

Une vie sainte est imprégnée de cette parole (Col. 3 : 12) : « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience ». Ici nous voyons clairement que les saints ne sont pas des personnes parvenues à la perfection car si, « comme des élus de Dieu » ils doivent se revêtir de ces choses, j'en conclus qu'elles leur manquent encore. C'est précisément lorsqu'ils éprouvent le sentiment qu'il leur manque un de ces vêtements qu'ils s'adressent au grand magasin de Dieu, où l'on obtient tout ce dont on a besoin, gratuitement, sans argent !

Un avertissement : Beaucoup de personnes combattent la sanctification ! Le pasteur Coerper reprit une fois l'un de ses confrères par ces mots : « La prospérité spirituelle, lui dit-il, n'a jamais été la part de ceux qui ont combattu la sanctification ! »

Mais maintenant, étant affranchis du péché, et étant devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle.
(Rom. 6 : 22.)

On nous a surnommés « les sans péchés » ; nous n'avons jamais enseigné cela, mais ce que la Bible enseigne : « Affranchis du péché ». Lorsqu'un étranger me demande à quelle congrégation j'appartiens, je réponds : « Aux soi-disant sans péchés », mais je m'empresse d'ajouter qu'il s'agit là du nom dont on nous désigne et je lui déclare en même temps que nous avons au milieu de nous des gens qui ont réalisé l'affranchissement du péché. Moi aussi, j'ose l'affirmer à présent ; j'en suis heureux ; je ne connais rien de meilleur. Jésus est le chemin, la vérité et la vie ; la vérité nous affranchit.

Il est écrit dans I Jean 3 : 9 : « Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher parce qu'il est né de Dieu ». J'ai souvent lu ce verset, étant avide d'en comprendre le sens, il est d'un intérêt vital. J'assistais un jour à une réunion présidée par un prédicateur qui avait la réputation d'être un homme éclairé et je me rendis ensuite chez lui pour être enseigné à ce sujet. Je lui demandai comment ce verset devait être compris : « Celui qui est né de Dieu ne pratique pas le péché ». Pour toute réponse, il me rendit attentif à la parole de Romains 7 : 16-17: « Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne. Et maintenant ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi ». Je me dis alors : « Ce n'est donc pas moi qui pèche ! » Cependant, il n'est pas bon de posséder une foi semblable, car c'est le diable qui trône dans un coeur où habite le péché et non le Seigneur Jésus.

Dieu exige de nous que nous ne péchions point. Il est écrit dans I Jean 2 : 1 : « Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point ». Et dans I Cor. 15 : 24: « Revenez à vous-mêmes, comme il est convenable, et ne péchez point ». Rom. 6 : 12: « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n'obéissez point à ses convoitises ». Après ma conversion, j'eus encore bien des défaillances qui n'auraient pas dû se produire, et je m'en plaignais à des prédicateurs. Ceux-ci me consolaient avec cette parole de l'apôtre Paul : « Le bien que je veux faire, je ne le fais pas », ainsi qu'avec celle de l'apôtre Jacques : « Nous bronchons tous de plusieurs manières » ; ils ajoutaient qu'on reste pécheurs et qu'on pèche toujours. Il y a des milliers de gens pieux qui savent pertinemment qu'ils ne doivent pas pécher, prétendant cependant qu'ils restent pécheurs. C'est précisément ce que le serviteur infidèle reproche à son maître dans la parabole : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné. » (Mat. 25 : 24.) Ils prétendent être humbles tandis qu'ils considèrent ceux qui croient à l'affranchissement du péché selon les Écritures comme des orgueilleux qui s'égarent !

Cela déchire le coeur de constater que des communautés entières sont dans l'oppression par cet enseignement erroné qui dit : « Nous ne devons pas pécher, mais nous restons des pécheurs » ! Quelle doctrine perverse ! Il est manifeste que ses adeptes ne se rendent même pas compte de cette contradiction.

En son temps, des enfants s'étaient convertis à D. L'instituteur de l'endroit, courroucé, voulut les persuader de ne plus assister à nos réunions, prétendant que nous étions des séducteurs. Il disait aussi que nous enseignons dans l'assemblée que nous ne péchons plus, et pourtant, disait-il, « il faut toujours pécher ». Il arrivait qu'il enseignait la religion pendant deux heures le même jour, et cela plus d'une fois, prétendant qu'il n'était plus nécessaire d'assister à d'autres assemblées. Un des garçons fut accusé injustement d'avoir commis une faute ; alors le maître dit : « N'avons-nous pas entendu à la leçon de religion qu'il est défendu de faire cela ? - Parfaitement, répondit l'élève, mais vous avez également dit que nous ne pouvions faire autrement, qu'il « fallait pécher ». Sur ces entrefaites, l'instituteur suspendit ses leçons de religion pendant un certain temps. Apprenant cela, je pensai que ces enfants s'apercevaient que leur instituteur se contredisait.

Cette parole demeure : « Celui que le Fils affranchit est véritablement libre » et cette autre parole également : « Quoi donc, pécherions-nous, parce que nous ne sommes, non sous la loi, mais sous la grâce ? Loin de là ! » (Rom. 6 : 15.) « Ses commandements ne sont pas pénibles ! La victoire par laquelle le monde est vaincu, c'est notre foi. » De tels passages me montraient qu'il devait y avoir une position où l'on réalise la victoire complète, et j'en étais encouragé. Les hommes qui se soumettent à l'enseignement de certains prédicateurs affirmant que nous restons des pécheurs notre vie durant vont à leur perdition.

À cette époque, je lisais volontiers le troisième chapitre de la première épître de Jean, et je rendais témoignage du bonheur que possèdent les enfants de Dieu ; cependant je ne pouvais en dire davantage que ce que je possédais moi-même. On disait de moi que j'appartenais aux « sans péchés » uniquement parce que je lisais le chapitre précité ; on aurait préféré le supprimer de la Bible. Comme il en est autrement lorsqu'on donne raison à Dieu ! Je n'aimerais pas vivre à la place de ceux qui déclarent que « nous devons rester des pécheurs », car les hommes qui méprisent le Seigneur et son salut n'ont rien à attendre de bon. Par contre, ceux qui reconnaissent qu'ils ne sont pas libérés du péché mais qui souhaitent de tout leur coeur en être délivrés, ne seront jamais abandonnés de Dieu, s'ils le désirent véritablement. Dieu ouvre les yeux de celui qui, recherchant la délivrance, constate : « Je ne possède pas le salut, mais je crois qu'on peut le recevoir ! » C'est ce qu'il a fait pour moi.

Ils sont nombreux ceux qui prétendent se libérer petit à petit par leurs propres efforts, mais il est impossible de réaliser l'affranchissement de cette manière. Car on demeure ainsi dans une position semblable à celle d'Esaü qui nous est décrite dans Malachie 1: « Nous sommes détruits, mais nous relèverons nos ruines ». Esaü a un « bon côté », et il veut améliorer l'autre côté - relever ses ruines ! Des milliers sont dans cette même situation et ne se considèrent pas du tout comme étant radicalement mauvais. Ils s'efforcent de s'affranchir de ce qui n'est pas bon en eux, mais ils réalisent ce qui est écrit d'Esaü (Mal. 1 : 4) : « Qu'ils bâtissent, je renverserai et on les appellera pays de la méchanceté, peuple contre lequel l'Éternel est irrité pour toujours ». Tous ceux qui habitent ce « pays de la méchanceté », c'est-à-dire ceux qui veulent s'améliorer eux-mêmes, sont sous la malédiction, et cela malgré la bonne opinion qu'ils ont de leur personne. Ils sont en eux-mêmes, cherchant à se maîtriser, et pourtant ils doivent convenir qu'on ne peut rien faire par soi-même ; ce langage pieux est séduisant !

Voulons-nous sortir de notre misère et entrer dans la liberté ? Croyons alors ce que dit l'Écriture ! Une parole de Jésus m'est devenue importante : « Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant, vous dites : Nous voyons ; c'est pour cela que votre péché subsiste ». (Jean 9 : 41.) C'est ainsi que Jésus a dû parler aux scribes et aux pharisiens. Combien de gens pieux sont de tels « voyants » ; ils ne croient pas la Bible aveuglément ! Car ces mots : « Si vous étiez aveugles » signifient : « Si vous croyiez aveuglément les Écritures ». Celui qui croit ainsi, aveuglément, n'a plus de péché, il est enlevé ; car Jésus est venu pour ôter le péché du monde. Mais celui qui dit : « Moi je ne vois pas les choses ainsi, le péché est encore en moi », réalise alors que son péché subsiste.

C'est la raison pour laquelle une multitude de chrétiens persistent à affirmer que le péché demeure ; ils veulent saisir ces choses par la raison. Mais celui qui croit véritablement la Parole, compte avec ce qui est écrit dans Romains 6: Nous sommes morts avec Christ - morts au péché - une fois pour toutes ; ressuscités avec Christ, rendus vivants pour Dieu et affranchis du péché. Celui qui croit ainsi, aveuglément, expérimente aussi ce qui est écrit dans Romains 8 : 2 : « La loi de l'Esprit de vie qui est en Jésus-Christ, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Cette loi du péché et de la mort règne dans l'homme jusqu'à ce qu'il croie en Jésus et réalise la rédemption ; c'est alors qu'il peut dire : « La loi de l'Esprit de vie qui est en Jésus-Christ, m'a affranchi » ; il a expérimenté ce qui est écrit dans Hébreux 10 : 16: « Je mettrai mes lois dans leur coeur, je les écrirai dans leur esprit, il ajoute : et je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités ». Il est question ici de la loi de Christ, de la loi de l'Esprit de vie, et non de la loi du péché et de la mort, ni de la loi de Moïse, comme certains le prétendent.

La loi de Moïse ne peut affranchir aucun homme, elle est incapable de donner la vie divine. Elle ne le peut pas plus qu'il n'est possible de nourrir un cheval avec le fouet. En l'excitant du fouet, on arrive à le faire trotter, mais un moment seulement. Voilà bien l'état de l'homme sous la loi : il prend de bonnes résolutions, il s'élance ; on l'excite du fouet, on le presse, on le pourchasse ! Mais dès que la loi de l'Esprit de vie en prend possession, le bâton de l'oppresseur est brisé, le joug tombe de ses épaules, et d'un coup il est libre. Nous réalisons l'affranchissement du joug du péché en croyant conformément aux Écritures ; cette affirmation se répète maintes fois. Jean-Baptiste déjà déclara : « Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Si donc Jésus l'a ôté, j'en suis libéré ! « L'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. » (Esaïe 53 : 7.) Si nous demeurons dans la foi, nous savons que le péché ne repose plus sur nous, nous en sommes libérés. « Celui qui n'a point connu le péché, Dieu l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions, en lui, justice de Dieu. » (II Cor. 5 : 21.) « Ayant été affranchis du péché... » (Rom. 6 : 18, 22.) Affranchi veut dire : libre !

Un jour, je rendis visite à une soeur malade qui faisait partie de notre assemblée ; deux jeunes filles distinguées étaient présentes. Je lus le chapitre 6 de l'épître aux Romains, et j'eus à peine terminé, que celles-ci répliquèrent : « Il faut toujours pécher, on ne peut pas être délivré du péché ! » Je leur posai la question suivante en leur montrant ma Bible : « Mais qui donc a parlé ici ? Je vous ai lu la Parole de Dieu ! » Elles persistèrent néanmoins dans leur affirmation : « On ne peut être affranchi du péché ». Je leur dis alors : « Qu'entendez-vous par ce mot « libre » ? Que signifie : « être affranchi ? » Puis je demandai à ces jeunes filles : « Avez-vous des poux ? - Non ! - N'en avez-vous jamais eus ? - Oui, lorsque nous étions petites. - En êtes-vous libérées maintenant ? - Oui. - Cependant, il doit encore vous en rester quelques-uns ? - Non, nous en sommes complètement débarrassées, nous en sommes libérées. - Bien ! Et alors les gens qui ont été affranchis de leurs péchés, en ont-ils encore quelques-uns ? » C'est ainsi que je cherchais à leur faire comprendre clairement que le mot « affranchi » veut dire « libre », « délivré ». Il est écrit dans Romains 6 - « Étant donc affranchis du péché... » cela signifie que nous sommes libres, débarrassés, aussi bien que des poux !

Libre du péché, délivré du péché, comme c'est grand, comme c'est glorieux !

Lorsqu'il s'agit de choses terrestres, les hommes donnent aux mots leur signification ; tandis que lorsqu'il est question de choses divines, beaucoup s'imaginent que l'on ne peut plus laisser aux mots leur sens véritable. Quand un supérieur donne un ordre, les subordonnés ne doivent pas discuter et dire entre eux : on ne le comprend pas ainsi !

Ah ! Si chacun voulait réfléchir et reconnaître : « Jusqu'à présent j'ai été un incrédule ; je n'ai pas cru en Dieu ! » Le diable fait sa demeure là où l'on ne croit pas. Lecteur, accepte donc la Parole de Dieu comme vérité, et crois tout ce que Dieu dit et comme il le dit ; la vérité affranchit, elle rend libre. Dieu ne qualifie aucun de ses enfants du nom de « pécheur » et cela même s'il arrivait à l'un de ceux-ci d'être surpris par quelque faute. Point n'est besoin du sang de Christ pour vivre dans le péché, mais il est indispensable pour nous affranchir du péché et nous en préserver.

Ils sont nombreux aussi ceux qui affirment que personne n'est pur, et que l'on ne peut avoir un coeur pur. Cependant, Jésus dit à ses disciples dans Jean 15 : 3: « Vous êtes déjà purs, à cause de la Parole que je vous ai annoncée », et dans Matthieu 5 : 8, il est écrit : « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu ». Il nous : est dit dans 1 Timothée 1 : 5: « Le but du commandement, c'est la charité venant d'un coeur pur d'une bonne conscience et d'une foi sincère ». Dans le chapitre 3, verset 9, l'apôtre Paul parle de ceux qui conservent le mystère de la foi, dans une conscience pure. Dans Il Timothée 1 : 3, il atteste, en ce qui le concerne, qu'il sert Dieu avec une conscience pure ; dans II Timothée 2 : 22, il parle d'autres personnes qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur. D'autre part il est dit dans Tite 1 : 15-16: « Tout est pur pour ceux qui sont purs, mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et incrédules ; leur intelligence et leur conscience sont souillées ! Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant abominables, rebelles et incapables d'aucune bonne oeuvre. » Nous trouvons en outre les passages suivants, dans lesquels il est question d'un coeur pur ». Eph. 5 : 26: « Christ a aimé l'Eglise et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la Parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau ». Et Hébr. 1 : 3: « Il a fait la purification des péchés par lui-même ».

Heureux celui qui croit ce que la Parole de Dieu dit et qui ne remplace pas les termes : « nous sommes » - « nous avons » par : « nous serons » et « nous aurons ». Dieu est saint envers celui qui est saint, pur envers celui qui est pur, mais avec celui qui est pervers, Dieu agit selon sa perversité.

De nos jours, beaucoup de gens pieux prétendent que nous nous souillons journellement disant, à l'appui de cela, que Jésus a lavé les pieds de ses disciples. Ils trouvent dans ce fait un argument pour dire que nous aussi nous avons besoin de nous « laver les pieds » chaque jour. Et cependant le Seigneur dit expressément : « Je vous ai laissé un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». Il veut donc nous montrer par là comment nous devons le servir.

Il est écrit dans la lettre à l'ancien de l'Eglise de Sardes : « Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ». (Apoc. 3 : 4.) Que répliqueras-tu à cette déclaration du Sauveur ? Voudras-tu opposer pour ta défense le fait que Jésus a lavé les pieds de ses disciples : « Celui qui est lavé n'a besoin que de laver ses pieds pour être entièrement pur, et vous êtes purs, mais non pas tous ». L'un n'était pas pur, mais Jésus ne voulait pas l'exposer publiquement. « Vous êtes purs à cause de la Parole que je vous ai annoncée. »

Ceci était-il vrai ? Certains trouveraient à objecter que l'apôtre Pierre n'était pourtant pas pur et que les disciples s'étaient encore disputés en chemin, pour savoir lequel d'entre eux était le plus grand ! Mais Pierre n'a pas contredit les paroles du Seigneur, il s'en est réjoui. « Vous êtes purs à cause de la Parole. » Combien plus cette Parole est-elle véritable maintenant que l'oeuvre de rédemption est accomplie ! Purs, par l'offrande du corps de Christ ! Cette proclamation résonne agréablement, et réveille notre adoration. Oui, c'est dans le sang de Jésus que réside la puissance, la puissance de victoire.

Des sept Églises mentionnées dans l'Apocalypse, deux seulement étaient sans reproches, et dans les cinq autres Églises, bien que leurs anciens fussent réprimandés, il se trouvait tout de même parmi eux quelques membres qui étaient irrépréhensibles devant Dieu. C'est pourquoi, ceux qui écoutent des prédicateurs n'annonçant pas la vérité, seront sans excuse. Le Seigneur Jésus vient comme l'éclair ; personne n'aura le temps de se purifier ; et rien d'impur ni de souillé n'entrera dans le royaume des cieux. Ainsi donc, il doit y avoir une position, un état, où Dieu peut donner à l'homme le témoignage qu'il est irrépréhensible et sans tache, par le Seigneur Jésus. - « Cependant, tu as à Sardes des hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements. » Il ne s'agit pas ici d'une position gardée pendant un jour ou un mois ; ils n'ont pas souillé leurs robes ; c'est pourquoi ils marcheront en vêtements blancs avec le Sauveur. Là seront manifestés ceux qui, en vérité, ont osé se confier dans l'oeuvrede la rédemption et dans le sacrifice éternel accompli par Jésus-Christ. Ces hommes qui n'avaient pas souillé leurs robes étaient des hommes comme nous - dans leur état naturel, maudits, impies - mais ils acceptèrent l'Évangile, se laissèrent sauver par Jésus-Christ, et demeurèrent fermement dans la foi et le salut. Ils ont été les imitateurs de Paul qui se glorifiait en Jésus-Christ et ne mettait point sa confiance en la chair, et qui regardait ce dont la chair pouvait se glorifier - c'est-à-dire sa conduite irréprochable selon la loi - comme de la boue et comme une perte, afin de gagner Christ, et d'être trouvé en lui, non avec la justice qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Jésus-Christ. (Phil. 3.)

La Parole de Dieu est véritable, et celui qui croit expérimente cette promesse : « Il a purifié leur coeur par la foi », et il réalise qu'il n'y a plus de condamnation en lui ; il est un enfant bienheureux de Dieu ! Ces vérités merveilleuses ne laissent pas les hommes dans leur état naturel. Celui qui les accepte passe de la mort à la vie, puis sa connaissance augmente ; il va de lumière en lumière. Tandis que celui qui les rejette tombe toujours plus bas dans la mort et dans la nuit. L'homme qui prend ces vérités à coeur réalise la paix du coeur et le repos ; il sait parfaitement que Jésus a détruit à la croix l'acte d'accusation qui subsistait contre lui. Il ne se lamente plus sur son passé, en disant : Si seulement je n'avais pas fait telle ou telle chose ! Non ! Lorsque les transgressions ont été pardonnées et que Dieu affirme qu'il ne veut plus y penser, nous nous appuyons par la foi sur sa Parole, car Dieu ne peut mentir. C'est l'expérience la plus belle qu'un homme puisse réaliser.

Certains prédicateurs proclament que le Seigneur ne vient pas habiter un coeur impur et qu'il s'agit premièrement de le purifier. Cela n'est pas possible. Dans notre état naturel nous ne pouvons présenter un coeur pur au Seigneur. Si nous voulions le purifier nous-mêmes, nous serions semblables à quelqu'un qui voudrait laver un fumier ; ce serait peine perdue. Et comment pourrions-nous purifier nous-mêmes nos coeurs, lorsque les mêmes prédicateurs proclament que personne ne peut avoir un coeur pur ? Autrefois, je répétais aussi de telles contradictions et me déclarais d'accord avec ceux qui les soutenaient, mais aujourd'hui je ne le puis plus. C'est précisément quand le Seigneur vient habiter dans notre coeur, que celui-ci est purifié ; toutes les ténèbres, toutes les souillures, toutes les impuretés disparaissent devant sa lumière, et nous sommes rendus participants de la nature divine.

Dans une certaine communauté, en Allemagne, il était enseigné qu'il restait toujours un point sombre dans le coeur des hommes, malgré la régénération. Ces gens déclaraient par ailleurs, qu'il était pénible de vivre pour Dieu. Ils parlaient cependant beaucoup de l'Esprit de Dieu, mais non de ce qui est écrit dans la Parole de Dieu. Nous devons compter avec ce qui est écrit, et ainsi nous nous édifions sur le Rocher, sur un fondement inébranlable, de telle sorte que ni les ouragans, niles tempêtes ne peuvent nous renverser. Si nous vivons volontairement dans un péché quelconque, tout notre corps est ténèbres, peu importe notre piété ; voilà ce que l'Écriture déclare.

En son temps, le conseil synodal réformé du canton de Berne répandit un pamphlet dénonçant comme hérésie l'enseignement qui affirme que le chrétien doit et peut être pur. J'ignore de quelle façon ces hommes lisent la Bible, mais ce sont tout simplement des incrédules. Dans le sermon sur la montagne, le Seigneur Jésus dit : « Heureux ceux qui ont le coeur pur » ; il n'est pas dit « ceux qui auront », mais qui ont le coeur pur. Notre coeur est purifié par la foi en l'oeuvre de Jésus ; Il a fait la purification de nos péchés par lui-même, il nous a lavés de nos péchés, c'est donc par la foi en sa Parole que nous recevons un coeur pur. Je ne sais ce que pensent ces messieurs qui éditent des ouvrages s'opposant pareillement à la Parole divine et à la vie. Il est vrai que quelques pasteurs n'étaient pas d'accord avec cette manière de voir ; ils prévoyaient ce qui en résulterait. Ce pamphlet fut la cause qu'un grand nombre de personnes demandèrent leur démission de l'Eglise nationale, car si l'on désire avoir part à l'enlèvement des élus, lorsque Jésus paraîtra, l'on ne peut rester membre d'une communauté dans laquelle la vérité est combattue.

Un pasteur qui s'opposait à notre enseignement, et qui devait avoir appris que nous disions l'oraison dominicale avant les repas, avait publié un article dans un journal, disant que cette prière était tellement sainte, qu'il ne fallait pas la dire à Dieu avant les repas, car à ce moment, nous ne pouvions être assez recueillis ! Il serait donc préférable de dire cette prière après les repas ! Il écrivait également que nous restions toujours impurs, et que nous péchions sans cesse : en paroles, en pensées et en actions. Aussi, était-il indispensable de toujours demander pardon à Dieu. Dans le même journal, il relatait l'accident d'un jeune homme qui s'était exposé au danger sur une montagne et y perdit la vie. Il dépeignait celui-ci comme ayant toujours vécu dans la pureté, n'ayant jamais pollué ses forces juvéniles, et pourtant il convenait qu'il ne s'était jamais converti. Voilà comment on présente les choses d'une manière partiale, en se contredisant. Ceci est une preuve manifeste que l'on ne regarde pas Dieu en face, et qu'on dit les choses selon les personnes auxquelles on s'adresse.

J'ai même connu un frère qui avait été en grande bénédiction par son travail d'évangélisation sous la tente, et que j'avais écouté pendant de nombreuses années mais qui, par la suite, fit paraître une brochure dans laquelle il combattait l'enseignement de la pureté du coeur ! Cette brochure fut très répandue, mais elle ne contribua pas à l'édification, n'étant pas inspirée de Dieu. Dès ce moment-là, son ministère fut stérile, car il avait subi l'influence d'hommes considérés mais incrédules.

Peu de temps après, il présida une série de réunions à Thoune, et j'assistai à l'une de ses études bibliques. Il y traita l'épître aux Éphésiens et dit de belles choses concernant l'amour et la puissance de Dieu ; il prouvait ce qu'il avançait par les Écritures. Il tint aussi une conférence dans laquelle il combattait l'enseignement de la pureté du coeur ; en ce temps-là, il y avait une grande controverse dans le canton de Berne. Il déclarait qu'il était impossible de posséder un coeur pur, et des prédicateurs présents dans cette assistance l'approuvaient par des signes de tête.

Ici aussi, il voulut prouver par la Bible ce qu'il disait, mais cette fois les paroles bibliques lui firent défaut. Alors il prétendit que si nous avions un coeur pur, nous ne serions pas voués à la corruption et que les enfants ne seraient plus conçus ni ne naîtraient dans le péché. Je fis alors la réflexion suivante : Si l'on plante un noyau de « cerise de Bâle » il produira un cerisier sauvage ; si l'on plante des pépins d'une pomme de l'espèce « Empereur Alexandre », il n'en croîtra pas un pommier de cette espèce, mais bien un pommier sauvage. J'estimais beaucoup cet homme, et je pensai : S'il a raison, je rétracterai, dans nos assemblées, les choses que j'ai enseignées concernant la pureté du coeur.
Mais une question cependant se posait à moi : « Que vas-tu enseigner à l'avenir ? Ce que j'ai annoncé jusqu'à présent, à savoir : la Parole de Dieu ! » Alors, je proclamai les mêmes vérités qu'auparavant, et ainsi je fus délivré de mes tentations. Si quelques-uns veulent s'obstiner à tordre les Écritures et à rejeter l'enseignement de la pureté du coeur, en prétendant que le péché et la souillure persistent, pour moi je préfère croire ce que dit mon Père céleste. Il est écrit dans le Psaume 24 : « Qui pourra monter à la montagne de l'Éternel, qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur ». Voilà ce que possède celui qui est devenu une nouvelle créature ; nous sommes bienheureux lorsque nous croyons conformément aux Écritures.

Quelle joie m'apporte cette parole : « Heureux ceux qui ont le coeur pur », et cette autre aussi : « Tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde (le purifie) afin qu'il porte encore plus de fruits ». (Jean 15 : 2.) Autrefois, je voulais concilier et expliquer ces deux textes par mon raisonnement, mais aujourd'hui je sais ceci : Je suis pur parce que le Seigneur Jésus m'a purifié, et je crois aussi qu'il émonde (purifie) tout sarment qui porte du fruit ; j'en ai besoin, et les deux choses me réjouissent.

J'ai été souvent poursuivi par la pensée que ma position spirituelle n'était pas bonne, et autrefois je me sondais : Es-tu vraiment comme la Parole le demande ? Es-tu lavé de tes péchés ? Es-tu libéré du péché ? As-tu un coeur pur ? Et la conclusion de cet examen était la suivante : « Non, je ne suis pas comme je devrais être », et je me lamentais en disant : « Si seulement j'étais lavé de mes péchés, je ne suis pas encore affranchi ! » Mais plus tard, je me suis rendu compte que ces pensées étaient des tentations, et j'ai appris à croire avec persévérance : Christ est ma vie, il a payé ma rançon, il est ma justice, je suis affranchi du péché. Et si nous sommes surpris par quelque faute, nous nous en humilions et, comptant avec le sacrifice expiatoire éternel, nous pouvons nous réjouir et nous reposer en Jésus et glorifier ses oeuvres.

Alors, la crainte de la mort disparaît. Nous nous réjouissons d'entrer dans la maison du Père. J'ai été à trois reprises près de la mort et, à l'une de ces occasions, une neige fraîche venait de tomber. Je demandai que l'on me chante le cantique : « Source de miséricorde », dans le refrain duquel se trouvent ces paroles : « Lave-moi, blanc comme la neige ». Ce refrain fit naître une souffrance en mon coeur ; des personnes non régénérées peuvent bien chanter : « Lave-moi », mais quant à moi, je savais de la façon la plus certaine que j'avais été lavé dans le sang de l'Agneau : blanc, plus blanc que neige. Cependant le dernier verset de ce cantique est ainsi conçu : « Blanc comme la neige, Seigneur, la source, c'est toi », et ceci me réconforta. Nous avons, depuis, modifié le texte de ce cantique dans notre nouveau recueil, et nous chantons maintenant : « Je suis lavé dans le sang, et suis blanc comme neige ». Si nous croyons en lui nous ne serons pas confus, même s'il nous semble être tout noir ; peu importe nos sentiments, si nous restons dans la foi. La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.

Si tu désires obtenir un coeur pur, observe ce qui suit : Repens-toi, humilie-toi sincèrement pour n'avoir pas cru la Parole de Dieu, et pour n'avoir pas servi le Seigneur. Puis crois, « maintenant » que le Seigneur a lui-même porté tes péchés en son corps sur le bois, car il nous a aimés et nous a lavés de nos péchés par son sang. Et voici comment Dieu manifeste sa patience envers nous : il a juré de ne plus s'irriter contre nous, et de ne plus nous menacer. Crois-tu cela ? Comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ?

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