Le Royaume
des cieux est encore semblable à un filet
jeté dans la mer, et ramassant des poissons
de toute espèce.
(Matth.
13 :
47.)
Les choses se passent également ainsi
à l'Assemblée
évangélique des frères. Lors
des séries de réunions
d'évangélisation, les auditeurs,
touchés par la puissance de la Parole de
Dieu, entrent dans le filet ; néanmoins
ils ne sont pas tous sauvés et tous ne se
soumettent pas immédiatement à la
Parole. Il est écrit :
« Beaucoup chercheront à y entrer,
et ne le pourront ! » À la
fin se fera le triage, les
mauvais seront rejetés, et ce qui reste sera
rassemblé dans les granges
éternelles. Il en est ainsi chez nous, de
même que dans d'autres assemblées.
C'est pourquoi il est de toute importance que nous
soyons irrépréhensibles dans nos
actes, et que nous soyons trouvés
fidèles, lors de l'avènement de
Jésus-Christ ou quand il nous appellera,
lavés et purifiés par son sang.
Beaucoup de personnes croient être
sauvées parce qu'elles font partie soit de
l'Assemblée évangélique des
frères, soit d'une autre communauté.
Cette étiquette leur suffit. Mais si elles
ne sont pas délivrées de cette fausse
sécurité et si elles ne parviennent
pas à la nouvelle naissance, elles se
verront rejetées comme de mauvais poissons.
Seule une connaissance plus approfondie de
la rédemption qui est en Christ nous fait
progresser dans la foi, et il faut que nous
ressentions ce même besoin pour nos
auditeurs. Cette connaissance nous procure un repos
toujours plus profond ; et nous sommes
purifiés des oeuvres mortes, de notre propre
volonté et de nos propres oeuvres. Nous
voulons atteindre ce but en organisant des
réunions, des conférences et des
cours bibliques. Aucun de nos
évangélistes n'a fait des
études, ce sont des hommes du peuple.
Beaucoup de prédicateurs ont
été formés et nommés
par les hommes, mais combien il est
préférable qu'ils le soient par Dieu
lui-même. Les apôtres ont
été cherchés et appelés
par le Seigneur ; il ne les a pas
trouvés dans les universités. Il a
choisi, non des professeurs, mais des gens du
peuple, des pêcheurs et des péagers,
de ceux qui étaient méprisés
des pharisiens et des scribes.
Ensuite il a appelé Paul, qui était
un homme instruit. Le Seigneur cherche des hommes
pour lesquels il représente ensuite l'unique
bien. Il les a trouvés près des
filets de pêcheurs, l'un sur un arbre,
d'autres près des charrues ; ensuite il
les a enseignés et les a rendus aptes
à le servir. C'est ainsi que les choses se
passent encore aujourd'hui.
Toujours à nouveau, je rends
grâces à Dieu pour les frères
qui annoncent l'Évangile d'une façon
aussi simple et selon les Écritures, car
nous n'avons pas à user d'artifices pour
annoncer la Parole de Dieu, il ne nous est pas
permis de la fausser. Combien il est vrai qu'il a
plu à Dieu, de sauver les hommes du
péché par la
« folie » de la
prédication, de sauver ceux qui croient.
C'est pour ce motif que je voudrais encourager
chacun à persévérer dans
l'annonce de l'Évangile en toute
simplicité enfantine, sans artifice, et
à amener ainsi tout raisonnement captif
à l'obéissance de Christ. La
récompense sera accordée à
chacun selon son oeuvre : « Qu'ils
sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui
qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la
paix ! »
Dans les temps de la fin la charité
du plus grand nombre se refroidira. Dans le monde,
qui n'a qu'une charité simulée, elle
ne saurait se refroidir. Cela ne peut se produire
que chez les personnes ayant réalisé
la nouvelle naissance et dans le coeur desquelles
cette charité a été
répandue. Comme il est de toute importance
de ne pas rechercher les faveurs du monde, les
faveurs des grands de ce monde,
mais de compter uniquement sur l'oeuvre de Christ
et sur ses mérites ! Combien rapidement
l'homme retourne sous le joug de la loi, dans les
oeuvres, voulant ainsi tout mériter par son
savoir-faire et ses propres oeuvres ! Alors le
déclin est rapide. Mais nous sommes
responsables les uns des autres.
L'apôtre Pierre se réjouissait
de pouvoir rester encore dans l'assemblée,
cherchant à éveiller la saine
intelligence des frères afin qu'ils se
souviennent de ses exhortations après son
départ. En ce temps-là, il n'existait
que l'Ancien Testament, et c'est pour cette raison
qu'il cherchait à éveiller leur
intelligence. Ceci doit être fait ;
c'est pour ce motif que nous organisons des
conférences et des séries
d'évangélisation. Bien des
frères oublieraient les
vérités premières du salut et
seraient bientôt dans la mort s'ils ne
prenaient pas toujours part à ces
rencontres. Le monde dit : « Ils y
courent toujours ! » Oui, il y a
lieu de courir si l'on veut faire comprendre que
l'on cherche une autre patrie. On pourrait estimer
qu'un frère âgé, ayant beaucoup
travaillé et voyagé pour annoncer
l'Évangile, peut se permettre de rester chez
lui et se reposer ; mais celui qui court se
repose, et celui qui possède cette vie
intérieure ne peut agir autrement. La chose
n'est pas semblable chez tous, mais l'essentiel
c'est que les signes de la vie et de la nature
divines se manifestent. L'un regardera
peut-être les gens de façon plus
aimable que l'autre, et pourtant les mêmes
intentions sont chez les deux ! Une chose est
certaine : un membre sert l'autre avec les
dons qu'il a
reçus ; c'est là qu'il y a la
joie de vivre. De nombreux frères et soeurs
de nationalité allemande viennent aux
conférences de Steffisbourg et de Zurich, ne
craignant ni la distance, ni les frais en ces temps
de difficultés d'après guerre. Ils
ont ainsi leur part de bénédictions.
Par la grâce de Dieu, le nombre d'assistants
aux conférences devient toujours plus grand,
et beaucoup d'entre eux sont encouragés
à nouveau pour servir Dieu avec joie. Ceci
est dû à la grâce, et seulement
à la grâce ; c'est l'oeuvre de
Dieu !
Tel, qui donne libéralement, devient plus riche ; et tel, qui épargne à l'excès, ne fait que s'appauvrir.
(Prov. 11: 24.)
Dès ma conversion, j'ai pu
expérimenter abondamment la
fidélité de mon Père
céleste, et ceci a été la base
du développement de toute ma vie
ultérieure. C'est dans une pauvreté
extrême que j'ai commencé à
me confier en Dieu.
Un jour, au début du printemps, et
après avoir planté des pommes de
terre, il ne nous restait environ que le contenu
d'un « corbillon ». Alors un
homme vint chez nous pour me demander des pommes de
terre. Je me dis qu'il devrait au moins s'adresser
à un paysan. Je n'exprimai pas cette
pensée en paroles, mais j'eus tout de
même l'intention de le renvoyer à
vide. Alors l'Esprit de Dieu
m'exhorta : « Partage ton pain avec
celui qui a faim ! Donne à celui qui
demande, et ne te détourne pas de celui qui
veut emprunter de toi ! »
J'obéis en donnant environ la moitié
de ma petite provision. À ce
moment-là, les pommes de terre constituaient
notre nourriture principale et je savais que
l'argent me faisait défaut pour en
acheter ! Le diable m'avait déjà
suggéré des doutes sur la
possibilité de nous en passer jusqu'à
l'automne suivant. Le lendemain, une autre personne
se présenta, et ma femme lui remit encore la
moitié de ce qui restait ; et nous
pensâmes : « Maintenant, il
nous reste juste de quoi faire deux
repas ! » Mais il nous arriva la
même chose qu'à la veuve de
Sarepta : nous pûmes toujours prendre de
nos pommes de terre jusqu'à la nouvelle
récolte et à ce moment-là nous
eûmes encore une bénédiction
toute particulière. Ma femme et mon apprenti
étaient dans l'étonnement à la
vue de la quantité de pommes de terre qui
apparaissait ; ma femme n'arrivait pas
à suivre avec le ramassage, et l'apprenti
dut lui aider pour le remplissage des sacs.
Cet apprenti me demanda ensuite
congé. « Que veux-tu faire ?
lui demandai-je. - J'ai encore de l'argent en
banque et je veux le donner dit-il ! -
Pourquoi ? - Au printemps, j'ai vu qu'en
donnant des pommes de terre, tu avais
été béni ! » Je
le mis en garde, lui disant de faire attention
à ses actes, ajoutant encore que la question
de vouloir simplement
« imiter » comportait des
risques ! Ce n'est qu'au bout de deux jours
qu'il revint, me racontant que son père,
avare, lui avait adressé
des reproches, cherchant
à le dissuader de commettre pareille folie.
Il agit tout de même, car il avait
reçu un ordre clair à ce sujet de
l'Esprit de Dieu. Peu de temps après, la
grande provision de céréales de son
père fut remplie de vers ; ce dernier
comprit le langage de Dieu et s'humilia et se
convertit de tout son coeur à Dieu. Il
confessa ses péchés et, quoiqu'il
eût beaucoup de choses à mettre en
ordre, il ne se découragea pas, mais il alla
jusqu'au bout et resta un joyeux chrétien
jusqu'à la fin de ses jours. Plus tard
l'apprenti devint notre caissier. Il remplit cette
fonction avec une grande fidélité
jusqu'à son départ pour la
félicité éternelle.
Un jour, je reçus la visite d'un
homme très pauvre, qui me raconta
qu'à la maison il ne leur était plus
possible de cuire les repas, le bois faisant
défaut ; il avait pensé qu'il
obtiendrait certainement quelque chose chez les
« mômiers », mais
personne ne lui en avait donné. Je
pensai : « Je possède du bois
et je pourrais lui en donner, mais que penseront
les gens, je dois l'acheter et je suis
pauvre ! » Ensuite arriva un homme
qui mit son cheval dans mon écurie et me
demanda s'il lui était permis de le laisser
là jusqu'au soir. Je me renseignai pour
savoir si je pourrais l'utiliser et il
répondit affirmativement. Je pris un char
sur lequel je chargeai du bois et le conduisis
à cette famille ; je vois encore les
larmes de joie qui coulèrent à cette
occasion ! Le fait s'ébruita et un
homme m'apporta le bois qu'il avait refusé
de donner à ce pauvre ; j'en
reçus également d'un autre endroit un
traîneau plein ; ainsi, le bûcher
fut de nouveau rempli. En plus
de cela, il se produisit encore un autre
miracle : nous pouvions toujours prendre du
bois et le bûcher ne désemplissait
pas. Nous partîmes de là et, durant
sept années, nous habitâmes
ailleurs ; puis nous
déménageâmes à Kalchofen
et là, nous avions encore de ce bois. Il ne
s'agissait pas de bûches, mais de faisceaux
de branchages que nous n'utilisions que pour le
chauffage. Ce bon Père fait des
miracles ! Beaucoup de gens aimeraient en
voir, mais ils ne « veulent pas donner
leur bois », si l'on peut dire
ainsi ! Il est écrit :
« Donnez, et il vous sera
donné ! » Combien j'ai
réalisé cette promesse ! Dieu
est un Dieu fidèle ; il tient
parole.
Bien des personnes veulent faire preuve
d'une grande dévotion ! Appelé
à présider une série de
réunions à U., nous eûmes des
assemblées pendant toute une semaine, mais
personne ne se convertit. La semaine suivante, je
décidai de continuer et commençai
à parler de mes expériences, de la
bonté de Dieu à mon égard.
C'est alors que les gens se rendirent compte de
leur avarice et que quelques-uns se convertirent.
Je n'aime pas raconter de telles
expériences, mais je le fais parfois pour
encourager, pour aider quelqu'un.
Beaucoup attendent l'occasion de faire le
bien, mais il est important que nous agissions
lorsque Dieu nous en donne l'ordre, et que nous
n'attendions pas en remettant l'action à
plus tard ; Dieu nous enseigne à agir.
Une fois, il me donna l'ordre de remettre septante
centimes à un homme ; c'était
là tout mon avoir en argent et je
pensai : « Je ne puis donner uniquement
cette
petite somme, il faudrait au moins cinq
francs ! Je lui donnerai quelque chose lorsque
j'aurai plus d'argent ! » Je le
rencontrai quinze jours après ;
à ce moment-là, je possédais
environ cinq francs. Nous revenions de la
réunion et il faisait déjà
sombre. Je lui demandai de tendre la main et j'y
vidai mon porte-monnaie. Il eut une grande joie et
raconta que depuis quinze jours, lui et sa famille
avaient dû manger des mets sans sel, faute
d'argent pour en acheter. C'est alors que je vis
mon inconséquence de ne pas avoir
obéi tout de suite.
À une autre occasion, je ne donnai
pas au moment où j'aurais dû le faire.
Je devais tenir une réunion et
j'étais sur le point de partir à la
gare lorsqu'un homme arriva, mendiant des
chaussures, mais je n'étais pas
disposé à lui en donner. J'en avais
deux paires et j'avais surnommé l'une
d'elles « les souliers du
désert », parce qu'ils ne
s'usaient pas quoique souvent portés, comme
les souliers du peuple d'Israël dans le
désert. À ce moment-là,
j'étais précisément
chaussé de l'autre paire et le temps me
faisait défaut pour les changer, et je ne
voulais pas me défaire de mes
« souliers du
désert ! » Je remis alors
quatre francs à cet homme, puis je me rendis
à la gare ; mais en chemin j'eus des
remords quant à mon agissement. Combien
alors j'aurais souhaité connaître cet
homme ! Le jour suivant, lorsque je voulus
mettre les « souliers du
désert », je constatai que le cuir
de la partie supérieure était
complètement déchiré ; je
ne pouvais plus en faire usage. Dieu m'avait puni
parce que je n'avais pas voulu
donner les bons souliers ; c'était de
l'avarice.
Il n'est pas nécessaire d'avoir
beaucoup d'argent pour aider ; nous pouvons
prendre exemple sur la pite de la veuve. Les
apôtres choisissaient des hommes remplis du
Saint-Esprit comme diacres ; ils ne donnaient
pas à n'importe qui ; c'est l'Esprit de
Dieu qui nous aide à discerner. Souvent,
j'étais dans l'embarras. Il y avait un homme
qui venait souvent chez moi ou chez un frère
pour mendier le montant de son loyer. Une fois, il
déclara : « Je dois
être en possession de cet argent à la
fin du mois ! » Nous
répondîmes qu'il nous semblait qu'il
prenait la chose bien à la
légère ; nous nous sommes alors
concertés et nous avons décidé
de ne rien donner. Néanmoins nous avons tout
de même prié pour connaître la
volonté de Dieu en cette affaire. Trois mois
s'écoulèrent. Un certain matin
à dix heures, Dieu me dit que nous devions
donner cette somme à cet homme. Le
frère en question revint de son travail le
soir et je lui demandai :
« Où en es-tu avec ce
frère ? » Et il me
répondit :
« Ce matin à dix heures,
j'ai eu l'impression que nous devions lui remettre
cet argent ! » ce que nous
fîmes avec joie.
Une autre fois, je reçus une lettre
au moment où je partais pour
Winterthour ; un frère me demandait
cent trente francs pour payer son loyer, ajoutant
que la somme de cent dix francs suffirait aussi. Je
réfléchis tout en marchant, songeant
que nous arriverions à réunir cette
somme en additionnant tout ce que nous
possédions à la maison, mais je ne pouvais m'en
retourner car je devais prendre le train. Je
montrai la dite lettre à mon Père
céleste. À Herzogenbuchsee, je rendis
visite à un malade et comme je le quittais,
un homme qui travaillait dans les environs
m'accompagna sur un certain parcours et me remit
cent francs ; moi-même je
possédais dix francs. À Winterthour,
je mis le tout à la poste et il me fut ainsi
permis de secourir ce frère.
Un autre frère apprit cela et lorsque
je me rendis dans cette contrée, il vint me
trouver, déclarant qu'il devait retirer une
traite de trois à quatre cents francs, mais
qu'il n'avait pas de quoi la payer, ajoutant
encore : « Dieu aide les autres
gens, mais il n'agit pas de même à mon
égard ! » Il était
courroucé. La nuit suivante, je ne dormis
guère ; je possédais cet argent,
mais je me demandais, vu l'attitude obstinée
et rebelle de cet homme, si c'était bien la
volonté de Dieu de le lui donner. Vers le
matin, Dieu me tranquillisa en me suggérant
que ce frère devait demander la prolongation
de sa traite. Je procédai de cette
façon et constatai que la chose avait
été faite huit jours
auparavant ; ainsi le menteur était
démasqué.
Il n'est pas bon de donner sans
discernement. Les gens doivent être
éduqués. Et Dieu nous dirige si nous
faisons preuve de fidélité et si nous
marchons dans sa crainte et sous sa discipline.
J'avais un jour fait un don à un homme en le
pressant d'assister à nos réunions,
sinon il ne recevrait plus rien. Il n'obéit
pas et mendia de nouveau, disant avec larmes qu'il
ne lui était pas possible d'acheter du lait pour
ses enfants.
Je lui
aurais très volontiers donné quelque
chose. Cependant, je lui avais dit qu'il ne
recevrait plus rien s'il n'acceptait pas la chose
la plus excellente : le salut en Christ. Peu
après, un gendarme se présenta,
s'informant si cet homme avait également
reçu de l'argent de ma part ; je lui
dis ce qui s'était passé. Alors il me
raconta que cet individu avait acheté un
manteau et des chaussures sans les payer, qu'il les
avait revendus et qu'il s'était ensuite
rendu à l'auberge, avec une bourse bien
garnie, jouant au grand seigneur.
Dieu est fidèle ; si nous sommes
attentifs à ses directives, nous saurons
discerner le chemin que nous devons choisir. Il y a
plus de joie à donner qu'à recevoir.
« Donnez, et il vous sera donné,
on versera dans votre sein une bonne mesure,
serrée, secouée et qui
déborde ! » Si nous semons,
nous moissonnerons aussi ; aucun cultivateur
ne moissonne dans la proportion de celui qui agit
selon les Écritures ; je l'ai
expérimenté et j'ai vu des miracles.
Il est écrit : « N'oubliez
pas la bienfaisance et la libéralité,
car c'est à de tels sacrifices que Dieu
prend plaisir ». Ceux qui se confient en
Dieu se réjouissent de pouvoir agir selon sa
Parole, même si souvent ils doivent passer
par des tribulations et des épreuves. Celui
qui ne connaît pas les épreuves ne
fait pas beaucoup d'utiles expériences.
La façon dont on administre son
argent n'est également pas sans importance.
Une fois, je dis à Dieu :
« J'ai l'intention de donner la
dîme, mais je ne le promets
pas ! » Au début, je la remis
régulièrement, en une seule fois,
mais par la suite, je vis qu'il
était bon de modifier cette méthode.
Oui, il est important de donner avec discernement.
Je suis plutôt un homme curieux ; il
m'est difficile de soutenir des oeuvres
missionnaires qui ont beaucoup de dettes et je
donne à celles qui n'en font pas. Le but
n'est pas atteint en semant l'argent à
pleines mains, croyant ainsi faire le bien ;
il faut agir selon les indications de Dieu.
Souvent, il faut savoir attendre quelque peu ;
certaines personnes s'empressent de se
défaire de leur fortune, mais ce n'est pas
agir selon la volonté de Dieu. On donne
où les secours sont
nécessaires ; on aide les Missions qui
se confient en Dieu et qui n'agissent pas selon la
sagesse humaine ; l'argent est ainsi bien
placé, et Dieu se manifeste. Le premier
devoir des enfants qui ont des parents dans le
besoin est de prendre soin d'eux, et non de la
mission. Selon la Parole de Dieu, la
bénédiction sera dispensée
là où on honore les parents, et la
malédiction sera la part de ceux qui les
méprisent. (Marc 7 : 11-15.) La Parole
dit : « Honore ton père et ta
mère, afin que tes jours se prolongent dans
le pays que l'Éternel, ton Dieu, te
donne ! » C'est le premier
commandement qui est suivi d'une promesse.
Cependant, cette promesse n'a de valeur que pour la
vie terrestre et ne représente pas le salut
en Christ ; c'est le salut qu'il faut
posséder avant tout.
Il est important que nous nous fondions sur
le salut qui est en Christ et non sur nos oeuvres,
ou sur ce que nous avons ou n'avons pas fait.
Nous n'hériterons pas le royaume des
cieux par nos bonnes oeuvres, mais nous moissonnerons
selon ce que
nous
aurons semé. Un homme du monde pourrait
accumuler des oeuvres charitables selon I
Cor. 13, mais en regard de
l'éternité, cela ne lui servira de
rien. Il fut un temps où je me demandais
souvent où pouvait bien se trouver la ligne
de démarcation qui sépare les bonnes
oeuvres reconnues par Dieu de celles qu'il ne
reconnaît pas. J'entendais parfois
déclarer à ce sujet :
« ... celles qui sont faites dans la
foi ! » Aujourd'hui, cette assurance
est aussi la mienne : « Celles qui
sont faites dans la foi dès qu'on a
réalisé la nouvelle
naissance ! » C'est alors que nos
oeuvres ont du prix devant Dieu et que nous en
serons récompensés ; mais il
faut être né de nouveau. Auparavant,
on peut avoir recours à bien des
« manoeuvres » - en donnant
peut-être tout notre bien aux pauvres - mais
cela ne nous sera d'aucune utilité si
l'amour de Dieu n'est pas répandu dans nos
coeurs par le Saint-Esprit.
Notons encore que le verset suivant me
concerne dès que je suis né de
nouveau : « Si je le fais de bon
coeur, j'en aurai la récompense ; mais
si je le fais à regret, cette charge m'est
tout de même
confiée ! » Donc, la question
de faire une bonne oeuvre de bon coeur a son
importance. Autrefois, j'avais le sentiment d'agir
avec peu de joie et par, contrainte ; parfois
même avec regrets. Dois-je, pour agir,
attendre jusqu'au moment où je le ferai avec
joie ? je n'agirais jamais. Un jour, quelqu'un
me demanda des chaussures et je lui en
donnai ; ensuite j'eus cette
pensée : « Tu les regrettes,
donc tu es encore avare ! » Mais je
la repoussai lorsque je vis qu'une telle déduction
vient de
la chair, car nous devons nous considérer
comme morts aux convoitises de la chair. La chair a
des désirs contraires à ceux de
l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à
ceux de la chair.
J'ai donc agi selon la Parole de Dieu en
donnant mes souliers, faisant volontiers ce que
Dieu m'ordonnait ; par conséquent
j'avais agi de bon coeur, selon les sentiments de
l'homme intérieur ; que la chair dise
ce qu'elle veut ! Maintenant, je ne tiens plus
aucun compte des désirs de la chair ;
dans tous les cas, je n'en ai nulle intention.
La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n'est point envieuse, la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal.
(l Cor. 13 : 4-5.)
Dieu a toujours eu des vues pleines de
bonté à mon égard. Il a
placé des gens très
intéressants à mes
côtés. Entre autres, un jour il
m'envoya un apprenti que je fus obligé
d'accepter ; combien il fut excellent pour mon
éducation ! Sa façon de se
présenter était sèche et
ennuyeuse, il ne m'était nullement
sympathique. Il faisait des grimaces avec la bouche
et il excellait, pendant le travail, à se
mettre sur la pointe des pieds en se
balançant de gauche
à droite, ce qui m'agaçait.
Désirant tout de même l'aimer de tout
mon coeur, je priai Dieu :
« Délivre-moi ! »
songeant en même temps qu'un sort terrible
serait le mien si Dieu ne m'aimait pas plus que
j'aimais cet apprenti ! Je savais très
bien que je ne devais pas m'irriter. L'école
était bonne ; sentant le poids de mon
incapacité, je voulais
« fabriquer » la charité
et la patience nécessaires pour supporter
mon apprenti. Mais cette
« fabrication » n'avait pas
l'appréciation divine ; je ne savais
pas encore me revêtir de l'amour de Dieu.
Cependant, Jésus eut raison de moi et
me plaça dans la grâce. Mon attitude
à l'égard d'autrui est importante,
car si je ne pardonne pas, Dieu ne me pardonnera
pas non plus ; ma piété peut
être très grande, cela ne me sert de
rien. Lorsqu'on mettait un obstacle sur mon chemin,
j'en étais obsédé même
pendant la nuit ; mais cela changea dès
que je connus l'amour de Dieu. Nous sommes
transformés à l'image de Christ, dans
la mesure où nous le connaissons. Nous ne
pouvons nourrir du ressentiment à
l'égard des autres, car nous en subirions
les conséquences. Dès que nous nous
apercevons que la chose a de l'emprise sur nous, il
y a lieu de se « réfugier dans
l'amour de Christ ! » Satan doit
perdre toutes les batailles avec un enfant de
Dieu ; le Père céleste est
spectateur de la lutte, regardant comment se font
les attaques du malin et de quelle façon les
tentations arrivent, et il regarde quel est le
vainqueur du combat. La victoire qui triomphe du
monde, c'est notre foi.
Une servante sollicita un jour son
entrée en service chez nous ; elle me
convenait, car elle était travailleuse,
pleine de zèle, et voyait elle-même la
besogne à faire. Je pensais :
« Nous avons une bonne servante et ce
sera une aide excellente si nous l'emmenons dans
notre maison de vacances à La
Punt ! » Après son
entrée chez nous, nous dûmes constater
qu'elle était atteinte d'une maladie qui la
surprenait souvent, mais elle n'en avait rien dit.
Son cas était grave ; pendant ses
crises, elle devenait bleue et se
débattait ; alors je pensai :
« Je ne puis emmener une telle personne
à La Punt. Si seulement elle s'en
allait ! » Je pensais en outre
qu'elle s'en irait peut-être
d'elle-même si je n'étais pas aimable
avec elle, mais cette Parole me reprit :
« La charité est patiente et
pleine de bonté ! » Je me
rendis compte alors que j'avais à
choisir : soit aller en enfer ou agir
conformément à la Parole de Dieu.
Dans de tels cas, les choses ne se passent plus
selon la chair ; combien j'en suis
heureux ! Le résultat fut plus grand
que je ne l'avais espéré, car cette
servante fut guérie. Combien souvent, j'ai
rendu grâces au Père céleste
d'avoir empêché son renvoi !
L'homme dont j'ai parlé
précédemment et qui avait
placé un locataire plutôt
désagréable dans la maison que
j'habitais, lui louant le terrain qui m'avait
été remis à bail, me fit
beaucoup de mal, tout en me mettant ainsi à
une école salutaire. Je désirais
aimer cet homme, mais je baissais la tête
lorsque je le rencontrais et j'étais
humilié, car il me considérait de
haut et j'osais à peine lever les yeux sur lui.
Les
Écritures me disaient que je devais aimer
mon ennemi, - en l'occurrence cet homme, - mais
j'avais l'impression que je n'agissais pas ainsi.
Cherchant à avoir un amour sentimental, je
n'en trouvais pas trace et il m'était
impossible de le susciter. Je suppliai Dieu de me
faire don de la charité, mais ma
prière était vaine et les choses en
restèrent là pendant une année
puis, à une certaine occasion, je lus ce
verset : « N'aimons pas en paroles
et avec la langue, mais en actions et avec
vérité. »
(I
Jean 3 : 18.) Je dus bien
admettre que j'avais fait mon possible pour
être agréable à cet homme. Il
sollicitait mon aide pour de nombreux travaux, sans
aucun droit et, parce qu'il m'était hostile,
je donnais toujours suite à ses demandes,
laissant mon propre travail en suspens. Ainsi je
vis que je l'aimais en actions, donc en
vérité. Dès que je
découvris la chose, l'amour sentimental se
fit sentir.
Un jour, je le rencontrai et je dus me faire
violence pour ne pas l'embrasser ; j'eus alors
la liberté de le regarder en face ; ce
fut son tour de baisser la tête. N'est-ce pas
une expérience instruisante ? Il
ignorait pourtant tout de mon combat
intérieur, mais j'étais
libéré ! Beaucoup d'enfants de
Dieu sont abattus et se tourmentent parce qu'ils
n'ont pas une conception très exacte de la
Parole de Dieu. Je m'imaginais toujours que je
devais ressentir en moi une charité
sentimentale ; mais la charité en
actions est seule valable devant Dieu et c'est la
seule qu'il reconnaisse.
Il faut supporter les gens non convertis
aussi bien que ceux qui sont convertis et il faut
user de patience avec eux. Le
Père céleste nous met en contact avec
les gens qu'il juge utiles pour nous. Il sait
très bien ce qui est nécessaire
à notre éducation et sait de
même ce qui nous est indispensable. Souvent,
il nous met en rapport avec des gens qui nous sont
hostiles, jusqu'à ce que nous constations
qu'ils ne nous font aucun tort, mais qu'ils nous
sont, au contraire, très utiles !
Beaucoup de personnes ne perçoivent pas les
dispensations de Dieu à leur
égard ; et elles sont dans les
lamentations. Dieu cherche uniquement à nous
enlever nos idées déraisonnables.
C'est pour cela que l'on passe par le feu et par
l'eau. Beaucoup de gens gardent rancune aux
personnes qui les ont diffamés, au lieu de
se réjouir. Même dans certaines
familles, il arrive que les membres ne se
pardonnent pas réciproquement ! Si nous
ne pardonnons pas aux hommes leurs offenses, Dieu
ne nous pardonne pas non plus. Rien n'est pire que
d'être irréconciliable ; cela
équivaut au meurtre !
Que faisons-nous lorsque nous sommes
outragés à cause du nom de
Christ ? Est-ce que nous bénissons ou
est-ce que nous nous défendons ? Dieu
m'a appris ceci :
« Réjouissez-vous lorsqu'on dira
faussement de vous toute sorte de mal à
cause de moi ! » Cette parole m'a
souvent remis d'aplomb. On a fait courir des choses
horribles à mon égard, et j'avais
souvent l'impression que je devais réagir,
mais toujours je fus retenu par la Parole de Dieu.
Comme j'en rends grâces à Dieu !
Si j'avais donné suite à ces
impulsions, je ne pourrais plus déclarer,
avec une bonne conscience, que l'on doit accepter la
Parole de Dieu telle
qu'elle
est écrite ! Si je m'en étais
référé à la loi et si
j'avais porté plainte en diffamation, bien
des personnes auraient eu de grandes
difficultés ! Si j'avais usé de
représailles en intentant des poursuites
judiciaires, les personnes qui ont publié de
grossiers mensonges à mon égard, dans
des articles et des livres, auraient
été dans l'obligation de racheter ces
livres, car la diffamation est condamnable. Mais le
chemin de Dieu consiste à bénir ceux
qui nous calomnient et à intercéder
pour eux. C'est ainsi que Jésus a agi.
Quels mensonges n'a-t-on pas répandus
sur mon compte à K. ! Alors que je me
trouvais à La Punt (Engadine) parut cette
nouvelle dans les journaux : A 0. un
père a tué ses deux fils, se
suicidant ensuite. Lorsque j'appris cela dans
l'Engadine, je dis que certainement, j'allais
encore être accusé, bien que je ne
connaissais nullement le père et les deux
fils en question. Effectivement, on fit courir le
bruit que la femme m'avait apporté tout
l'argent qu'ils possédaient et que le mari,
outré, avait tué ses enfants, puis
s'était suicidé ; qu'ensuite on
m'avait arrêté et mis en prison.
(Pourtant, on doit être condamné
préalablement en justice !) On ajoutait
même que j'avais voulu me tuer d'un coup de
revolver, mais que le coup n'avait pas bien
porté et que j'avais été
transporté à l'hôpital de B.
où j'étais
décédé. On savait encore que
j'avais été enseveli à H.
Lorsque je revins de La Punt, je descendis
du train à H. et je constatai que certaines
personnes pâlissaient et étaient
embarrassées en me voyant. Ignorant encore
les nouvelles qui avaient paru
à mon sujet je me demandai ce qui se
passait. À la maison, je questionnai ma
femme qui me, dit - « C'est que tu es
ressuscité d'entre les morts, car il y a
longtemps que tu as été enseveli
... » et elle me raconta les faits. Je
lui répondis : « À
présent, ils peuvent se rendre compte une
bonne fois de leur façon de
mentir ! » Parfois, il me semblait
que notre comité devait intervenir et
interpeller ces gens, ou me congédier si
tout cela était vrai ! Mais, ensuite,
je présidais de nouveau des
assemblées et je voyais l'exhortation de la
Parole de Dieu : « Heureux
serez-vous, et soyez dans l'allégresse quand
on dira faussement de vous toute sorte de
mal ! » Oh ! la chère
Parole de Dieu !
Au début, je cherchais encore
à me justifier, mais ensuite, je ne le fis
plus. Lorsque toutes sortes de bruits circulaient
sur mon compte, il m'arrivait de penser :
« À présent, les gens ne
viendront plus à la réunion ;
ils auront honte d'entendre un individu tel que
moi ! » Mais le nombre des
assistants allait toujours en augmentant et je me
rendis enfin compte que le règne de Dieu
s'établit par les souffrances et c'est
pourquoi l'on se réjouit de souffrir avec
Christ. L'apôtre Paul dit qu'il portait en
son corps ce qui manquait aux souffrances de
Christ ! Nous ne sommes qu'une fois dans ce
monde et nous avons tout motif de nous
réjouir de souffrir ! On ne meurt
qu'une seule fois : Il s'agit uniquement de
placer sa confiance en Dieu et de prendre ainsi la
bonne attitude !
S'il y a des personnes qui s'érigent
volontiers en seigneurs et maîtres, Dieu sait
parer à cela ; il en
suscite d'autres ayant aussi leur mot à
dire, de sorte qu'on s'aperçoit tout
à coup que c'est Dieu qui dirige toutes
choses et non les hommes ! Lorsque le roi
David fuyait devant son fils Absalom, et que
Schimeï, le rencontrant, l'injuriait et lui
lançait des mottes de terre, un des hommes
qui accompagnaient le roi lui dit :
« Laisse-moi, je te prie, aller lui
couper la tête ! » Mais le roi
répondit : « Laisse-le, et
qu'il maudisse, car l'Éternel le lui a
dit ! »
(Il
Sam. 16 : 5-14.) David ne
prenait pas seulement de la main de Dieu ce qui
vient d'en-haut, mais également ce qui vient
d'en-bas ou de côté, les pierres et
les mottes de terre.
Combien souvent ai-je été
obligé d'imputer ! Certaines personnes
m'offensaient continuellement et je savais que je
n'étais pas en droit de leur imputer leurs
offenses. Au début, j'estimais qu'elles
devaient s'humilier, mais ensuite je
constatai : « Dieu me met à
l'épreuve pour voir si je ne garde pas
rancune et si je prends l'attitude biblique. Si je
ne pardonne pas, il ne me pardonnera pas non
plus ! » Ainsi, la question me
concernait personnellement. Je ne voulais plus y
penser et cherchais à oublier ces offenses,
mais même la nuit j'étais
tourmenté par elles ; me retournant
dans mon lit, j'essayais d'échapper aux
insinuations du diable, mais il me harcelait.
Parfois, je croyais avoir la victoire, mais ensuite
tout était à recommencer ; je me
disais : « C'est
inadmissible ! » Enfin je trouvai le
chemin biblique en pensant : « On
vous mesurera avec la mesure dont vous
mesurez ». Dieu pense de moi exactement
comme je pense de cet homme. J'étais
fixé et je savais que
l'affaire prendrait une mauvaise tournure pour moi
car, si j'ai quelque chose contre mon frère,
Dieu aura aussi quelque chose contre moi. Ainsi je
commençai à prier pour celui qui
m'offensait et je pus oublier l'affaire. Plus tard,
le chapitre
13 de I Corinthiens m'aida
encore davantage. À une certaine occasion,
une soeur appartenant à une autre
communauté déclara devant moi :
« À présent, je sais de
quelle manière on peut mettre en pratique le
chapitre 13 de I Corinthiens : il s'agit tout
simplement d'y substituer notre
nom ! » C'est ce que je fis de la
façon suivante : « Berger est
patient et plein de bonté, Berger ne fait
rien de malhonnête, il ne s'irrite pas, il
n'impute pas le mal, etc. ». Mais je
constatais que Berger n'était pas toujours
ainsi, donc je n'étais pas aidé en
introduisant mon nom. Je voulais aussi porter des
fruits mais - heureusement - je n'en voyais point.
Un jour je lus : « Le fruit
de l'Esprit c'est l'amour, la joie, la paix,
la patience, la bonté, la
bénignité, la fidélité,
la douceur, la tempérance ».
(Gal.
5 : 22.) Il n'est pas
écrit que ce sont là les fruits de
« Berger », mais de
« l'Esprit ! » Ce fut
alors une joie pour moi de savoir que l'Esprit de
Dieu est répandu en moi, et j'entrai dans le
repos, l'amour est ainsi. Puis je lus encore
ceci : « Dieu est amour »
donc, Dieu est comme il est écrit dans I
Corinthiens 13, et ceci encore : l'amour de
Dieu est répandu dans mon coeur. Dès
lors je pouvais dire, lorsque les tentations
m'assaillaient : « L'amour est
patient et plein de bonté, etc. »
c'est-à-dire l'amour qui est répandu
en moi. Voilà ce qui fut
mon secours et celui de bien d'autres personnes
encore. Je tenais une série de
réunions d'évangélisation
à Berne ; cinq minutes avant le
commencement de la réunion, ma femme
arriva ; elle m'apportait une lettre
volumineuse d'un frère avec qui
j'étais très intimement lié et
me raconta en même temps ce que ce
frère écrivait à mon sujet.
J'en fus bouleversé et pensai :
« Je ne retournerai pas de sitôt
chez lui ! » L'heure du culte
était arrivée et je lus I Corinthiens
13. - Je tiens beaucoup d'études bibliques
pour moi-même, car je ressens le grand besoin
de m'exhorter ! -
Le culte terminé, je baisai ma
Bible : j'étais guéri et il en
était de même pour ma femme, car,
avant la réunion, nous étions
oppressés tous les deux par cette lettre. Ce
n'est que quinze jours plus tard que je pris
personnellement connaissance de son contenu ;
il ne restait plus la moindre trace d'amertume en
moi. Lorsqu'on n'impute plus, c'est de la
félicité. Notre Sauveur, qui s'est
donné lui-même en rançon pour
nous, habite en nous, produisant le vouloir et
l'exécution selon son bon plaisir. Il
accomplit l'oeuvre commencée,
exécutant en nous la justice telle que
l'exige la loi.
(Rom.
8 : 4.) Que nous
reste-t-il encore à faire ? Je ne vois
qu'une chose, celle de me réjouir au sujet
de ce qu'il a accompli pour moi et de ce qu'il
opère en moi. Nous, qui croyons, nous
entrons ainsi dans le repos. C'est tout autre chose
que de partir en campagne avec le mot
d'ordre : « Maintenant il faut se
tenir sur ses gardes ! »
Lorsque j'étais enfant, je devais
passer près d'une ferme
où était un chien
méchant ; du moins il était
très agressif à mon égard.
Pour marcher sans bruit, je quittais la route, mais
ce chien me suivait et j'avais très peur de
lui quoique mon père m'eût dit de ne
rien craindre. Il arrivait que mon père
m'accompagnait et je me gardais de quitter le
chemin, je cherchais même à faire du
bruit en donnant des coups de pied aux cailloux,
pensant : « Si seulement le chien
venait ; mon père est
là ! » Ce dernier lui aurait
certainement fait voir qui est le plus fort, mais
l'animal ne venait pas ! Il en est ainsi dans
le domaine spirituel : Nous sommes
bientôt à terre si nous avons peur du
péché, mais il est de toute
évidence que le
« chien » ne viendra pas, si
nous savons que le Père céleste est
avec nous ! Il s'agit ici d'une attitude
à prendre pendant toute notre vie. Dieu se
révèle à celui qui lui demande
d'être éclairé.
Progresser dans la foi consiste à se
reposer toujours plus complètement sur Dieu
et son oeuvre. C'est ainsi que je reçus la
« clé » de ce
mystère au moyen du chapitre 13 de I
Corinthiens, et par cette parole :
« Car on vous mesurera avec la mesure
dont vous vous serez servis », apprenant
en même temps à ne pas garder rancune,
mais à pardonner comme Christ a
pardonné. Dès ce moment-là et
lorsque l'amertume voulait m'envahir, par la
grâce de Dieu cette conviction profonde m'est
restée : « Cela ne t'est pas
permis, sinon tu iras à la
perdition ! » Toute notre vie est
réglée par Dieu; il veut nous
transformer à son image afin qu'il puisse
habiter en nous, désirant nous avoir complètement
à son
service : corps, âme et esprit.
Les siens forment son temple et dans ce
temple, ne doit absolument rien se trouver qui le
déshonore.
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