S'ils
m'ont
persécuté, ils vous
persécuteront aussi ; s'ils ont
gardé ma parole, ils garderont aussi la
vôtre.
(Jean
15 :
20.)
Jamais je ne commençais à
présider des réunions sans y
être appelé par des frères et
soeurs que je connaissais comme ayant
sincèrement et en vérité soif
de la Parole de Dieu. De plus, je devais
posséder intérieurement la conviction
divine que j'agissais selon la
volonté de Dieu. Mais auparavant, ignorant
encore tout de l'évangélisation que
je serais appelé à présider
dans un lieu quelconque, j'avais de grandes
angoisses pour cette contrée.
Les choses se passèrent ainsi
notamment pour la région de F. Autrefois,
comme agent de la Croix-Bleue, j'avais
présidé des réunions à
cet endroit. Le Seigneur avait ouvert l'entendement
à un frère et à une soeur, qui
commencèrent aussitôt à
travailler pour lui. Je fus invité par ce
frère R. à présider des
assemblées ; mais, pendant deux ans, et
malgré des réunions
régulières, personne ne se convertit
à Dieu. Finalement je déclarai que je
ne viendrais plus en ce lieu présider des
réunions d'évangélisation si
des âmes ne se décidaient pas pour
Dieu. Sur ces entrefaites, une semaine
d'évangélisation eut lieu et, un
soir, pendant que je témoignais avec
zèle et un grand sérieux de l'oeuvre
de Dieu et pour la vérité, trois
femmes prirent la décision de vivre pour
Dieu. La vie divine prit pied et le nombre des
croyants augmenta sans cesse dans
l'assemblée. D'abord nos réunions
avaient lieu dans des maisons privées ;
plus tard, un frère nous offrit une salle
qu'il avait fait aménager dans les combles
de sa maison. Celle-ci pouvait contenir trois cents
personnes et fut déjà remplie lors de
son inauguration. Ce jour-là, nous nous
réjouîmes de la Parole de Dieu et,
l'après-midi, un frère pria :
« Donne-nous l'esprit des premiers
témoins ! » Je dis alors que
si cette prière était exaucée,
les persécutions ne manqueraient pas ;
il en fut ainsi.
La semaine suivante, nous eûmes
une série de réunions qui devait durer
huit jours. Le premier soir déjà,
elle fut bien revêtue. Le lundi soir, le
pasteur de l'endroit arriva avec quelques-uns de
ses paroissiens dans l'intention de protester.
Après mon allocution, il exigea
impérieusement la parole, prétendant
être en droit de parler, comme pasteur de la
localité. Je savais que c'était un
pasteur de la nouvelle théologie,
c'est-à-dire niant l'efficacité du
sang de Christ. À cause de cela, je m'y
opposai. Mais il parla néanmoins pour faire
opposition. Lorsqu'il eut terminé, je dis
simplement : « Je crois à
l'efficacité du sang de
Jésus ! » et toute
l'assemblée répéta d'une seule
voix : « Et nous l'avons
réalisée ! »
Émettant quelques mots de
désapprobation, dédaigneusement il
quitta la salle. Je terminai alors cette
réunion du soir.
De tous côtés, des gens
soi-disant pieux excitaient le monde contre nos
assemblées et contre moi-même (les
choses se passent ainsi en général),
racontant faussement toutes sortes de choses. Un
soir, l'assemblée fut
fréquentée plus encore que de
coutume, et il se trouvait dans l'assistance des
personnes qui voulaient vraiment écouter et
éprouver la prédication. Par contre
d'autres étaient venues pour s'opposer et
mettre fin à tout. Pendant mon allocution je
fus presque continuellement interrompu par des
déclarations moqueuses, néanmoins
certaines personnes se décidèrent
tout de même de vivre pour Dieu en
dépit des contradictions et des
dérangements, car l'Esprit de Dieu
était aussi présent. Un homme, par
exemple, se permit de dire d'une voix empreinte de
moquerie :
« Montre-moi ton merveilleux
Sauveur à présent ! »
Mais le dimanche suivant, ce moqueur fut
accidentellement électrocuté. Le
jeudi, le local se trouvait être bondé
à tel point que les habitants de la maison
émettaient des craintes au sujet de la
résistance du plancher. Pendant que je
parlais de la création, une force
particulière vint en moi. Durant la
réunion, environ trois cents hommes
arrivèrent. Ils cherchèrent à
barricader la sortie car il n'y avait qu'une seule
porte de sortie, suivie d'un escalier. Quelques-uns
s'enhardirent à monter dans la salle,
menaçant de faire grand tapage et dans
l'intention de vider les lieux. J'avais le
sentiment que je devais quitter la maison,
malgré l'avis de frères et soeurs qui
me conseillaient de rester. C'est avec grand'peine
que je pus encore passer, car la sortie
était encombrée de femmes et je
conseillai à quelques frères d'aller
en avant, disant aux autres de suivre. Lorsque
j'arrivai à la dernière marche de
l'escalier, les deux frères en tête,
grands et forts, me prirent par-dessous les
bras ; mais estimant être ainsi en
danger parce que mes ennemis me
reconnaîtraient mieux, je les priai de me
lâcher. Cependant, ils me portèrent au
travers de toute la masse ennemie, et personne ne
me reconnut ; le Seigneur les avait
aveuglés. Ces gens attendirent ensuite une
heure environ devant la maison, me cherchant
partout. Enfin, un homme qu'ils avaient
enivré le soir précédent pour
le promener ensuite au travers du village comme
étant le « Sauveur »,
leur déclara du haut d'une galerie que
j'avais quitté la maison depuis une heure.
J'arrivai sain et
sauf
à mon logis ; le Seigneur m'avait
préservé de leurs brutalités.
Ces choses se passèrent un jeudi.
Le vendredi, je tombai malade, de sorte
que je ne pus me lever ; je dus faire appel
à un frère pour continuer les
réunions à ma place. Les ennemis,
dont la colère était à son
comble, désiraient mettre fin une fois pour
toutes à ce mouvement, et ils firent en
sorte d'exciter non seulement les personnes de la
localité, mais de toute la contrée.
Le soir de ce même jour, malgré
l'hiver rigoureux, les gens se tinrent longtemps
debout, dehors, et tous les chemins conduisant
à la maison où se trouvait notre
salle étaient couverts d'une foule compacte,
particulièrement des hommes.
L'assemblée du soir avait à peine
commencé que quelques hommes se
levèrent, brisant les lampes et frappant de
tous côtés avec des bâtons.
Quelques frères reçurent des coups.
Le frère qui présidait alors
l'assemblée fut porté dehors par les
deux hommes qui, le soir précédent,
m'avaient protégé de la même
manière et on ne lui fit aucun mal, mais il
avait eu grand'peur.
Le même soir, peu après
huit heures, me sentant parfaitement
rétabli, je décidai de me rendre
à l'assemblée. Mais mon hôtesse
vint et me dit que les choses étaient au
pire, me suppliant de ne pas quitter la maison et
me décrivant l'émeute en tremblant.
Les habitants de la maison, parmi lesquels se
trouvait un greffier du tribunal, firent appel
à la police, mais elle refusa d'intervenir,
laissant l'affaire suivre son cours. Le plancher de la
salle des réunions
menaçait de céder sous le poids et le
piétinement de ceux qui s'y trouvaient.
Certains frères, ainsi que le greffier,
décidèrent d'informer Berne de la
conduite de la police, mais je ne fus pas d'accord,
préférant m'en remettre à
cette parole : « L'Éternel
combattra pour vous, gardez le
silence ! »
Chaque soir, je constatais qu'un
attelage léger était stationné
devant la maison, et je me demandais ce qu'il
pouvait bien faire là. Plus tard, on me
rapporta que cette voiture avait été
tenue à disposition de ceux qui avaient
espéré me saisir à un moment
propice pour me conduire ensuite dans un endroit
solitaire et m'y maltraiter. Mais l'heure n'avait
pas encore sonné, et Dieu étendit sa
main pleine de grâces sur nous tous.
Cependant c'est avec joie que j'aurais donné
ma vie pour le Seigneur. Ces
événements me permirent de
découvrir mieux l'amour réel des
frères et des soeurs en Jésus, et
j'en fus presque confus ; je leur
déclarai qu'ils auraient voulu donner leur
vie pour le berger, tandis que c'est le berger qui
donne sa vie pour ses brebis. Comme je l'ai dit,
j'aurais bien aimé être conduit sur
cette voie du sacrifice, mais je rends grâces
de tout coeur à Dieu pour sa merveilleuse
bonté. Le vendredi,
l'évangélisation prit fin et le
samedi je rentrai chez moi. Mais Dieu continua son
oeuvre : Qu'il soit loué et
adoré !
Je n'y retournai plus pendant six mois
environ. À deux reprises cependant, je
m'étais proposé de m'y rendre ;
la première fois, venant de Dürrgraben,
je pus aller jusqu'à Konolfingen, la seconde fois
jusqu'à
Mülenen-Aeschi. Les deux fois l'Esprit de Dieu
m'empêcha de continuer mon chemin selon mon
intention.
Lorsqu'un certain temps se fut
écoulé, et que le moment propice fut
venu, Dieu m'ordonna d'y retourner, me disant qu'il
se manifesterait par des signes et des miracles.
J'appris plus tard que quelqu'un parmi les
adversaires avait été
désigné pour prévenir par
téléphone les gens de F. de mon
arrivée. Il devait bien en être ainsi
car, lorsque le train entra en gare, je vis un
attroupement d'hommes, dans une curieuse attitude,
les yeux baissés. À cet instant
même, une poutrelle de fer entreposée
là tomba sur eux. On me rapporta que trois
de ces hommes furent touchés dont l'un
mortellement. C'est ainsi que Dieu commença
à se manifester par des signes et des
miracles. - Dès lors, je pus circuler
paisiblement, personne ne me fit du mal. Je me
rendis chez le frère qui me recevait
habituellement ; celui-ci me procura un billet
postal pour me permettre d'aller à M. Lors
d'un deuxième voyage, je voulus prendre la
diligence au même endroit, mais quand le
postillon m'aperçut, il quitta la voiture et
courut dans une maison voisine. De là, je
vis ensuite un homme s'éloigner rapidement
vers le village, et je soupçonnai qu'il
allait prévenir par téléphone
les gens de l'endroit où je me rendais. Je
me dis que jusqu'à ce que les
intéressés soient prévenus et
qu'ils aient attelé une voiture pour venir
à ma rencontre, j'avais bien le temps
d'utiliser la poste sur une partie du parcours. La
diligence se mit donc en route mais, après
un certain temps, l'un des chevaux refusa
d'avancer.
Je
voulus quitter la voiture, mais le postillon s'y
opposa, disant que ce cheval ne s'était
jamais comporté de la sorte et qu'il allait
bien se remettre au pas. Après avoir
parcouru une vingtaine de mètres, le cheval
s'arrêta de nouveau ! Là, je
quittai la voiture, demandant au postillon de
m'indiquer le chemin de R., renseignement qu'il me
donna fidèlement. Je lui remis alors une
bonne-main et m'empressai de m'en aller. Craignant
d'être suivi, je fis quelques détours.
Après deux heures de marche j'arrivai enfin
au but. J'appris par la suite qu'effectivement on
avait téléphoné que
j'étais en route. L'homme qui avait fait
cela eut à l'instant même une
infection à la main qui avait tenu le
récepteur ; il en mourut quelques jours
après.
Un dimanche matin je lus le verset
(Gen.
1 : 28) où Dieu
ordonne à l'homme de dominer sur tous les
animaux de la terre. Ce verset m'illumina et me
remplit d'une telle certitude que ni un lion, ni un
ours ne m'auraient effrayé. Le soir du
même jour, un commerçant excita contre
moi son chien méchant. À peine
libéré de sa chaîne et, de sa
muselière, il se précipita sur moi.
À cet instant précis, je ne fus plus
aussi rassuré que je l'avais
été le matin, mais la parole que
j'avais lue me soutint, et par la foi je m'appuyai
entièrement sur elle. Lorsque le chien, dans
toute sa rage, ne fut plus qu'à un
mètre de moi, je pensai :
« Je suis maître de
toi ! » Subitement, il culbuta sur
le dos, mais se releva d'un bond pour sauter sur
moi. Je répétai mon affirmation, et
il fut à nouveau précipité sur le
sol, puis il prit la fuite. Le propriétaire
prétendit alors que j'avais ensorcelé
son chien ! C'est la puissance de Dieu qui
avait agi. Cet incident me fit mieux comprendre
pourquoi les lions ne purent faire aucun mal
à Daniel, et comment David put vaincre le
lion et l'ours ; dans les deux cas,
l'intervention divine est manifeste.
À G. une jeune fille me demanda
de présider une série de
réunions d'évangélisation.
Elle avait elle-même réalisé la
paix de Dieu et désirait que ce bonheur fut
partagé par d'autres le plus tôt
possible. Ses parents donnèrent leur
consentement, et j'acceptai cet appel comme venant
de Dieu. Le premier soir, je me sentis
poussé à parler très
sérieusement de l'infanticide. La
maîtresse de maison en fut extrêmement
outrée, croyant que je l'accusais. La voyant
si révoltée, j'eus le sentiment que
cela pouvait être un indice de
culpabilité et je lui dis :
« Ne veux-tu pas confesser tes
péchés ? » Bien mal
m'en prit. Elle commença à me faire
d'amers reproches et, à mon grand
étonnement, sa fille prit son parti. Je me
rendis compte combien le terrain était
brûlant, et cela d'autant plus que j'eus
à subir aussi la haine des fils dont la
nature querelleuse m'était connue. Je me
tins tranquille devant mon Dieu, sans me laisser
intimider le moins du monde et, le soir venu, je
parlai encore très sérieusement.
Alors la jeune fille modifia son attitude à
mon égard et reprit joyeusement une part
active à l'évangélisation. Les
deux fils, munis de bâtons, m'attendaient
dans la cage de l'escalier, dans l'intention de me
battre. Mais après la réunion, l'un d'eux vint,
tout
tremblant,
avouer ses mauvaises intentions et se donner
à Dieu. Le lendemain, la mère
reçut elle aussi, la paix de Dieu dans son
coeur, alors qu'elle portait une hotte. Elle
n'était réellement pas la coupable,
cela devait être quelqu'un d'autre. Dieu
m'avait montré si clairement la chose, qu'il
m'avait été impossible de me
taire.
Le réveil dans cette
contrée fut tel que les gens se trouvaient
réunis des heures à l'avance, ce qui
m'obligeait à commencer la réunion
à sept heures au lieu de huit, parce que la
maison était déjà remplie de
monde. Le dimanche, beaucoup de personnes
étaient obligées de stationner dans
la neige devant la maison. Après la
réunion, plusieurs restaient là, et
c'était comme au temps des
apôtres : « Ils
persévéraient dans l'enseignement des
apôtres, dans la communion fraternelle, dans
la fraction du pain et dans la
prière ». Nous récitions
des versets bibliques, nous les commentions, et
nous étions dans la joie et dans la
prière. Les coeurs s'ouvraient à la
gloire de l'Évangile.
Un jour, je partis de W. pour me rendre
à A. Ayant à peine quitté la
maison, je vis à une certaine distance le
gendarme de l'endroit assis près d'un homme.
Absorbé dans mes pensées, je
poursuivis mon chemin sans plus faire attention
à lui. Mais à un certain moment je me
retournai et je vis l'agent de police à
quelques pas derrière moi. Je ne pouvais
comprendre comment il était arrivé si
près de moi en si peu de temps. Je ralentis
alors le pas pour le laisser me dépasser,
mais lui aussi marcha plus lentement. Je
m'arrêtai de temps en temps ; il en fit
de
même. Je ne pouvais comprendre ce que cela
devait signifier ; je m'assurai si j'avais
bien vu, mais aucun doute n'était possible,
alors je continuai mon chemin sans plus m'occuper
de lui. Arrivé tout près du village,
à une bifurcation, un homme surgit
subitement de derrière une clôture et
se précipita sur moi, en brandissant un
fléau. Il avait déjà
attaqué d'autres prédicateurs,
croyant qu'il s'agissait de moi. Au moment
où il allait m'atteindre et m'abattre, le
gendarme se trouva à mes côtés,
ce qui obligea mon agresseur à une retraite
précipitée. Je compris alors pourquoi
le gendarme avait dû me suivre ! Dieu me
l'avait envoyé - il ne vint pas plus loin.
Oh ! de quelle merveilleuse façon je
réalisai cette parole du Seigneur :
« Aucun cheveu ne tombera de votre
tête sans ma
volonté ».
Un soir, alors que j'étais
resté après la réunion pour
prier avec quelqu'un, des hommes aux visages
masqués surgirent. Leurs intentions ne
faisaient aucun doute. Un frère me
désigna une chambre à l'étage
supérieur, mais je lui dis :
« Ils m'y trouveront sûrement, ne
serait-il pas préférable de me cacher
dans le fenil ? » Sur mes instances,
il m'en montra le chemin. Me dirigeant au moyen de
ma lampe de poche, je me glissai entre le tas de
foin et le mur, me recouvrant le visage d'un peu de
foin. Ce soir-là, j'avais loué et
glorifié Dieu de tout mon coeur en
commentant le chapitre
3 de l'évangile de
Jean.
Il me vint alors cette
pensée : « Ce soir tu as
loué Dieu de tout ton coeur et voilà
maintenant ce qui
t'arrive ! » Les
ténèbres m'entouraient, mais je me
souvins de Daniel et je pensai :
« Dieu peut me garder aussi bien qu'il a
gardé Daniel dans la fosse aux
lions ». Et je fus complètement
calmé. La maison fut fouillée du haut
en bas. J'entendais au-dessous de moi la voix du
frère 0. qui disait gentiment à nos
persécuteurs de prendre garde de ne pas
culbuter dans l'escalier. Quant à moi, je le
leur aurais presque souhaité ! Mais
j'étais heureux que ce frère fut si
aimable avec eux ! Il agissait selon cette
parole : « Aimez vos ennemis, faites
du bien à ceux qui vous
haïssent ». Ils enfoncèrent
la porte de la grange et montèrent sur le
tas de foin. Longeant le mur, enfonçant
leurs fourches dans le foin ils arrivèrent
ainsi jusqu'à mes pieds puis,
dépassant exactement la longueur de mon
corps, ils sondèrent à nouveau de
leurs fourches le tas de foin, commençant
tout près de ma tête ; ensuite
ils s'éloignèrent. À cet
instant, j'aurais désiré m'enfouir
davantage dans le foin, mais il me vint à la
pensée que peut-être quelqu'un
était resté en observation et que le
bruit pourrait me trahir. À peine cette
pensée m'était-elle venue que l'un
d'entre eux s'écria tout près de
moi : « Mettons le feu à la
maison et il sera
brûlé ! » Ils revinrent
ensuite et recommencèrent les mêmes
recherches, sans succès.
Voici une autre expérience :
Je présidais une
évangélisation à Sch. Le lundi
soir, je parlai du chapitre
5 de Il Cor. :
« Car il nous faut tous comparaître
devant le tribunal de Christ, afin que chacun
reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait,
étant dans son
corps ». Le pasteur était dans
l'auditoire. Lorsque je parlai sur ce sujet, il me
fit un petit signe d'approbation. Cela lui plaisait
et il était d'accord avec mes commentaires.
Mais, lorsque j'arrivai au verset 17:
« Si quelqu'un est en Christ, il est une
nouvelle créature ; les choses
anciennes sont passées, voici toutes choses
sont devenues nouvelles », il cessa
d'approuver. Il se fâcha surtout lorsque
j'appliquai ce verset au présent comme
l'Écriture le fait clairement. Quand j'eus
terminé, il prit aussi la parole et confirma
ce que j'avais dit au début, savoir :
qu'il nous faut tous comparaître devant le
tribunal de Christ. Quant au verset 17, il
déclara que l'on voyait clairement que
personne n'était ainsi et que l'on ne
rencontre aucun homme chez qui toutes les choses
vieilles sont passées et où toutes
choses sont devenues nouvelles. Comme j'avais la
responsabilité de la réunion, je ne
pus tolérer une telle altération de
la vérité. Faire preuve
d'égards en cette circonstance eût
été une trahison envers Dieu et une
désobéissance grave à la
Parole.
C'était à l'époque
où l'on voulait attenter à ma vie et
je craignais d'être malmené si je
contredisais le pasteur. Beaucoup d'hommes se
trouvaient dans l'auditoire et leur haine
paraissait grande. Cependant, je ne pouvais
renoncer à réfuter de telles
déclarations contraires à la Parole
de Dieu. Je terminai par la prière, dans
laquelle je répétai encore une fois
le même verset, remerciant Dieu de ce qu'il
était incapable de mentir et de ce que les
choses étaient bien comme sa Parole le déclarait.
Après
la prière, j'exhortai les auditeurs en leur
disant : « Nous voulons continuer de
nous réunir et de croire ce que la Bible
nous enseigne. Vous avez entendu le pasteur
déclarer que personne ne peut être une
nouvelle créature, ni être
justifié. Quant à nous, nous voulons
nous réjouir de la Parole de
Dieu. » C'est sur ces paroles que je
congédiai l'assistance. Je me tins ensuite
d'un côté de la porte de sortie et le
pasteur de l'autre. À mon grand
étonnement, les hommes que j'avais craint,
vinrent me serrer la main ; deux ou trois
personnes seulement donnèrent la main au
pasteur, et les auditeurs disaient entre eux :
« Aujourd'hui, nous avons constaté
que notre pasteur ne croit pas à la Parole
de Dieu ! » Un réveil
s'ensuivit ; l'un après l'autre se
convertissait au grand dépit du pasteur.
Dès ce moment, il se mit à me
haïr. Mais ses menaces contre moi et contre la
Parole de Dieu furent vaines, car « nos
légères afflictions du moment
présent produisent pour nous, au delà
de toute mesure, un poids éternel de gloire,
parce que nous regardons, non point aux choses
visibles, mais aux invisibles ».
Il y aurait encore bien des faits
à raconter, cependant j'en laisse le soin
à Dieu qui manifestera toutes choses au
grand jour. Veillons afin que nous ne soyons pas
trouvés comme faisant la guerre à
Dieu en s'opposant à la
vérité. Que le Seigneur ait
pitié aussi des ennemis de
l'Évangile !
Je tins, en son temps, un certain nombre
de réunions à D. et dans les
environs. Beaucoup de personnes s'y convertirent.
Un courant de joie traversait
l'assemblée. Les actions de grâces, la
louange et l'adoration s'élevaient vers le
trône de Dieu pour la grâce qu'il nous
accorde en notre Sauveur. Mais les ennemis, eux
aussi, s'élevèrent et, lorsque je
traversais une certaine localité pour me
rendre au lieu de réunion, les jeunes gens
s'attroupaient. Armés de toutes sortes
d'ustensiles en tôle, tels que casseroles,
couvercles, seaux, etc., ils me suivaient à
travers tout le village en faisant un grand
tintamarre. Me trouvant ainsi en tête,
j'avais l'air d'être leur commandant !
À notre passage, portes et fenêtres
s'ouvraient et j'étais exposé
à la risée générale.
Cette bande bruyante m'accompagnait jusqu'à
la dernière maison du village, puis elle
s'en retournait. La dernière fois, le diable
me suggéra : « Fais un
détour ! » Je dis :
« Non, la rue m'appartient comme à
tout le monde ! » Je fus
escorté par la même musique. Alors que
le vacarme se répétait, je me
retournai vers mon escorte, dans l'intention de
déclarer que de tels actes sont punissables
et déshonorants. Mais à cet instant,
cette parole me revint à la
mémoire : « S'ils m'ont
persécuté, ils vous
persécuteront aussi, s'ils ont
observé ma parole, ils observeront aussi la
vôtre ». Je gardai alors le
silence, me réjouissant de cette parole, et
je continuai mon chemin, encouragé. Ce fut
la dernière fois, ils ne revinrent plus
jamais. Par la suite, quelques-uns de ces
chahuteurs et de leurs spectateurs se convertirent
au Seigneur, et j'ai même le privilège
de constater aujourd'hui que certains d'entre eux
sont restés fermement attachés
à la Parole de Dieu. Parmi d'autres, la femme d'un
quincaillier s'était aussi convertie. Un
jour, son mari m'apporta une belle lampe à
pied ; je lui fis remarquer que je ne l'avais
pas commandée, mais il me dit qu'il m'en
faisait don, en reconnaissance de la conversion de
sa femme. Auparavant c'était une
méchante femme dit-il, et maintenant elle
est la bonté même. Je lui dis
alors : « Et toi, si tu devenais
aussi un homme aimable ! Qu'en
dis-tu ? » Peu de temps
après, il se convertit aussi. En ce lieu, je
réalisai bien des choses !
On peut se soustraire à
l'opprobre, mais c'est par la souffrance que le
Royaume de Dieu s'édifie et cela produit
davantage qu'un sermon bien
étudié.
Souvent on a menacé de me battre,
et j'avais peur, non pas des coups, mais de
moi-même. J'appréhendais d'être
attaqué, craignant que je ne rende les coups
et ne mette en pièces mes adversaires ;
j'étais inquiet de ce qui pouvait arriver.
Aussi, un frère ne voulut plus me laisser
partir seul, et je pris un compagnon de route,
auquel je recommandai néanmoins de ne faire
de mal à aucun de nos ennemis. Il vint une
première fois avec moi, et rien n'arriva.
Mais, une autre fois, ils étaient là,
et c'est mon ouvrier qui m'accompagnait. Ils le
saisirent, mais il fut si prompt à
réagir qu'il envoya ses adversaires rouler
sur le sol, l'un à droite et l'autre
à gauche, puis il s'enfuit à toutes
jambes. Il avait les mêmes sentiments que
moi ; il avait peur de lui-même. Ils
m'empoignèrent également, mais je pus
rester calme comme une brebis ; je n'avais
aucune envie de me défendre,
étonné de la puissance avec laquelle
Dieu me
tenait, car, par moi-même, je me serais
défendu. Je ne ressentais ni amertume ni
colère contre ceux qui me maltraitaient.
Tout au contraire, je sentais que la charité
de Dieu qui n'impute pas le mal, était en
moi. À chaque coup qu'ils me portaient,
l'amour de Dieu pénétrait en moi.
Comme cela va bien quand nous nous tenons devant
Dieu, au moment opportun. Il est notre force et
notre puissance, de sorte que nous pouvons
intercéder comme Étienne qui
disait : « Seigneur, ne leur impute
pas ce péché ». Il n'est
dès lors plus nécessaire de s'agiter
et de proférer des menaces en disant :
« Dieu te
punira ! »
Lors d'une réunion à F.,
quelques hommes voulurent se saisir de moi, et un
frère prit ma défense en
proférant des menaces. Je m'écriai
« Tais-toi donc, tais-toi
donc ! » Selon II
Tim. 4: 2, il est exact que nous
avons le devoir d'exhorter et de censurer, mais non
pas dans les cas où l'on nous
persécute. - Lorsqu'une fois des adversaires
avaient cassé les vitres, brisé les
volets, démoli la clôture du jardin
à K., que deux fois ils avaient tiré
des coups de fusil dans la maison et, - chose plus
épouvantable encore - que par
dérision, ils s'étaient
agenouillés autour de la maison, priant,
jurant, et blasphémant le nom de Dieu, je
pensai : « Dieu le leur
rendra ! » Je me disais :
« Si seulement Dieu les rendait muets,
afin qu'ils connaissent qu'il est
vivant ! » Plus tard, j'eus honte
d'avoir hébergé de pareilles
pensées. Dieu dit : « A moi
la vengeance, à moi la
rétribution ». Sur la croix, alors
qu'on le crucifiait, Jésus priait :
« Père, pardonne-leur, car ils ne
savent
ce qu'ils font ! » Il ne
désirait pas qu'ils soient rendus
muets ! Mais moi, je pensais souvent qu'on
devrait tout de même demander à ces
personnes de rendre compte une fois de leurs
exploits. Il me fut profitable d'avoir à
présider des réunions, car au cours
de celles-ci, cette parole me fut
rappelée : « Heureux
serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous
persécutera, et qu'on dira faussement de
vous toute sorte de mal à cause de moi.
Réjouissez-vous, et soyez dans
l'allégresse, parce que votre
récompense sera grande dans les cieux ;
car c'est ainsi que l'on a persécuté
les prophètes qui étaient avant
vous ». Je vis donc clairement que je
devais rester tranquille et ne rien imputer
à personne, mais plutôt pardonner et
bénir, ce qui est le reflet de la parfaite
stature de Christ. Que de choses Dieu dut-il
permettre dans ma vie pour m'amener à
pouvoir dire toujours :
« Père, pardonne-leur ».
Quand il m'eut établi sur ce fondement
divin, les persécutions à K.
diminuèrent sensiblement. Celui qui se
confie en Dieu n'a pas bâti sur le sable.
Nombreux furent ceux qui m'avouèrent ensuite
avoir voulu me tuer d'un coup de feu.
À U. un homme avait
décidé d'attenter à ma vie. Me
rendant à une réunion, je pris le
chemin du haut, plus sûr, me semblait-il.
À proximité d'une maison, je vis
qu'un homme en sortait, un fusil à la main.
Il s'agenouilla derrière une haie qui
bordait la route que je devais suivre. Il
m'était impossible de rebrousser chemin. Je
ressentis quelques battements de coeur, mais rien
de fâcheux ne m'arriva. Le
lendemain je pris le chemin du bas et cet homme,
à l'affût, tira. J'entendis la balle
siffler derrière moi. Pensant qu'une seconde
balle allait suivre, j'eus d'abord l'intention de
me laisser glisser au bas du talus, où
j'aurais été à l'abri ;
cependant je continuai mon chemin et plus aucun
coup de feu ne partit. Le Dieu d'amour peut donc
aussi diriger les balles.
Je fus encore l'objet d'attaques d'un
autre genre. Des gens répandirent
d'épouvantables calomnies à mon
sujet. Je pensai tout d'abord dénoncer ces
calomniateurs pour les obliger à rendre
compte de leur médisance. Après un
certain temps, il me vint une pensée qui
aurait dû être la
première : « Dieu combattra
pour moi, et moi je me tiendrai
tranquille ». Je me dis alors :
« Je leur ferai voir le
Maître », non pas celui qui fut
l'objet de ma première pensée, mais
celui qui dit : « Aimez vos ennemis,
bénissez ceux qui vous maudissent, priez
pour ceux qui vous maltraitent et qui vous
persécutent. - Toutes choses concourent au
bien de ceux qui aiment Dieu. » J'en
déduis qu'ainsi nos persécuteurs font
une bonne propagande pour la cause du Maître,
et les assemblées n'en sont que plus
prospères.
L'apôtre Paul avait beaucoup de
dons. Si les dons que nous possédons ne
procèdent pas de l'Esprit de Dieu, ils
n'unissent pas les hommes à
Jésus-Christ afin qu'ils soient
régénérés. Alors les
hommes nous vantent et nous ne sommes pas
persécutés. Tout ce qui se fait par
l'Esprit de Dieu rencontre la persécution.
Dans le cas contraire l'homme
n'est pas persécuté, mais il est
adulé et approuvé du monde. On a
reproché à Jésus de chasser
les démons par Béelzébul, le
prince des démons, précisément
parce qu'il les chassait par l'Esprit de Dieu. Si
Dieu nous accorde des dons, nous devons les faire
valoir, et si des persécutions surviennent,
il est très important de ne pas se laisser
effrayer ni intimider, et de ne pas fermer la
bouche.
Dieu nous a bénis et nous a
ouvert partout de nouvelles portes, dans la
vallée de Frutigen, à Bönigen,
à Unterseen, à Brienz, etc.
Trois femmes s'étaient converties
à la première semaine
d'évangélisation que je tins à
F. L'une d'elles avait une soeur à R., et
elle lui fit part de son bonheur, lui racontant
comment elle avait reçu la paix de Dieu dans
son coeur. Son beau-frère m'invita à
venir chez lui, car il y avait longtemps qu'il
languissait après le salut. Ces
réunions d'évangélisation
devaient avoir lieu dans une salle attenante
à sa maison, mais les prédicateurs de
l'endroit s'y opposèrent. Dans ces
conditions, le frère décida d'ouvrir
sa propre maison et, par la prédication de
la bonne nouvelle, des âmes reçurent
la paix de Dieu.
Je faisais beaucoup de visites. Un jour
j'arrivai à M., où Dieu ouvrit le
coeur d'une jeune fille, comme il le fit jadis pour
Lydie. Depuis lors, cette soeur est restée
un témoin fidèle de la grâce de
Dieu.
Je me rendis ensuite à G. Mon
arrivée provoqua une allégresse
générale ! Immédiatement
la famille qui me recevait s'assembla autour de la
table pour prier et lire la
Parole en commun ; des enfants même
priaient et participaient à cette joie. Dans
cette maison régnait un esprit tout autre
que celui rencontré ailleurs. Lors de ces
visites à domicile je constatais que les
gens écoutaient avec intérêt
aussi longtemps que l'on causait de choses
diverses, mais dès qu'on prenait la Bible
pour y lire quelque chose, ils rougissaient
jusqu'aux oreilles. On sentait que la plupart
d'entre eux étaient mal à l'aise,
craignant qu'une autre visite les surprenne, et ils
préféraient s'en aller à leur
travail.
Dans le Jura bernois, les portes
s'ouvrirent d'une façon toute
singulière. Une institutrice m'invita au nom
d'un frère anabaptiste, propriétaire
de la maison d'école. J'avais le sentiment,
qu'invité par un homme, je pouvais y aller
en toute confiance. J'y tins donc des
réunions pendant trois jours. Mais les
anciens se présentèrent et
manifestèrent leur mécontentement
parce que le frère en question ne les avait
pas consultés. Je dus renoncer.
Néanmoins, l'un d'eux me pria de
venir à Ch. pour bénir son mariage.
Il désirait que cette union soit
bénie par un serviteur de Dieu. Un ancien
prédicateur me rendit alors attentif au fait
qu'à cet endroit on buvait beaucoup d'alcool
en de telles occasions. Cependant, je pris la
décision de m'y rendre, comptant bien rester
maître de la situation. Le fiancé vint
m'attendre à la gare, et j'appris que, en
effet, il avait commandé un fût de
cent litres de vin. Soixante personnes environ
étaient invitées, parmi lesquelles
quelques prédicateurs. Après la
cérémonie, deux d'entre eux
exprimèrent leur désapprobation sur ce
qu'ils avaient entendu ; le frère un
tel, disaient-ils, avait l'habitude de faire les
choses tout autrement, et ils
énuméraient des formes tout à
fait extérieures. Je leur racontai que
j'avais eu la visite d'un homme appartenant
à une autre congrégation et qui
m'avait prié de bénir son enfant en
le présentant à Dieu. Comme je ne
l'avais encore jamais fait, je refusai. Une
année après il revint, me disant
qu'il avait maintenant deux enfants à
bénir, me priant de venir. Je me
déclarai d'accord et, en silence, je
composai une bénédiction que
j'écrivis sur un morceau de papier et que
j'appris par coeur. En arrivant près de la
maison, je pris mon billet et me mis à
répéter la
bénédiction ; vraiment, cela
marchait parfaitement. Je bénis donc le
premier enfant, mais, de tout ce que j'avais
appris, la mémoire me fit défaut.
N'osant sortir le billet de ma poche, je fus
contraint de prier ce qui me vint à
l'esprit.
Pour le second enfant, le Seigneur me
donna une grande bénédiction, quelque
chose d'incomparablement meilleur que pour le
premier. C'est à ce moment seulement que je
m'aperçus combien j'avais été
effronté d'inventer une
bénédiction, au lieu de me laisser
conduire par Dieu. Voilà ce que je racontai
à ces prédicateurs, en leur disant
que je devais prendre la bénédiction
que Dieu voulait bien m'accorder, et cela aussi
bien pour les époux que pour les enfants.
À ma grande joie, j'appris ensuite que
l'époux avait réalisé la
nouvelle naissance pendant la
bénédiction du mariage. Pendant cette
cérémonie, j'eus la vision du Sauveur
planant au-dessus des nouveaux
mariés : d'un pied il touchait
l'épaule de l'époux et de l'autre
celle de l'épouse qui réalisa la
nouvelle naissance plus tard. La
cérémonie du mariage terminée,
on se mit à table pour le repas de noces.
J'étais assis entre deux
prédicateurs. Étant abstinent, on me
servit de la limonade. Les deux prédicateurs
en burent aussi, mais seulement un verre, ensuite
ils se firent servir du vin. Pendant le repas, je
remarquai qu'une personne vidait des verres de vin
à longs traits ; je me levai pour
déclarer : « Je ne puis
rester là où règne
l'excès de la boisson », et je me
mis à évangéliser. C'est alors
que la soeur du marié se convertit et,
à sa demande, faisant suite à cette
fête de famille, je tins des réunions
d'évangélisation pendant toute la
semaine. Dieu nous bénit, et c'est ainsi que
les assemblées commencèrent dans le
Jura.
De là, je me rendis à M.
Ici, la réunion se tenait dans les ateliers
d'un fabricant ; trois ou quatre frères
présidaient les réunions, mais non
d'une façon conforme à la Bible. Ils
votaient pour tout ce qu'ils faisaient et
entreprenaient ; c'était pour ainsi
dire « un conseil de
patriarches ».
Lors d'une série
d'évangélisation que j'avais
présidée dans les environs, la parole
divine saisit Mme Sch. qui reçut l'assurance
du salut. D'emblée, elle désira que
je tienne aussi des assemblées chez eux
à M. Son mari, beaucoup moins partisan de la
chose, voulut d'abord soumettre cette affaire
à un vote des frères. Je conseillai
à cette femme de dire à son mari
qu'il devait renoncer à cette
votation ; s'il savait
que
la chose était de Dieu, il ne s'agissait pas
de voter, mais d'obéir. À partir de
ce moment, les réunions se tinrent chez eux,
et tous furent abondamment bénis.
Nulle part ailleurs la Parole de Dieu ne
fut révélée d'une façon
aussi claire qu'à Malleray et à
Delémont. Où faut-il en chercher la
cause ? Tout dépend évidemment
de la prédisposition des auditeurs, et ce
n'est pas en vain qu'il est dit dans Hébr.
6 : 1-3:
« C'est pourquoi, laissant les premiers
principes de la doctrine du Christ, tendons
à ce qui est parfait, et c'est ce que nous
ferons si Dieu le permet ». Dans
certains milieux, il n'est pas possible de faire
avancer les âmes pour qu'elles parviennent
à l'état d'hommes faits ; les
chrétiens ne le comprennent malheureusement
pas toujours et ne voient pas leur profit.
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