Qui de nous n'a pas souffert de la chaleur d'un
jour d'été ? Il fait
étouffant, le soleil darde. On a de la peine
à faire son travail. On soupire après
le crépuscule, les heures fraîches qui
suivent le coucher du soleil. Le Seigneur, dans la
parabole du semeur, compare le soleil brûlant
à la persécution, à la
tribulation qui, éprouvant celui qui vient
de se décider pour Dieu, risquent de
détruire la semence, d'empêcher sa
croissance.
Nous n'avons pas besoin d'insister sur les
épreuves que chacun de nous traverse, sur
les tribulations par lesquelles passe
l'Église de Dieu, la fiancée de
Jésus-Christ. Elle est en ce moment
spécialement frappée, il se peut
qu'elle le soit plus encore. La Bible nous en
prévient. Ne nous étonnons pas si
nous-mêmes avons encore à subir la
chaleur du jour, si le soleil devient plus ardent,
cela encore nous a été prédit.
« Vous aurez des tribulations dans ce
monde. »
(Jean
16: 33). L'apôtre - Paul
ne craint pas d'avertir les nouveaux convertis de
Lystre, d'Icone, d'Antioche, « que c'est
par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer
dans le royaume de Dieu. »
(Actes
14 : 22).
La Sulamithe parle encore des ombres qui
doivent fuir ! Nous sommes dans le pays de
l'ombre de la mort. Jamais cette ombre affreuse n'a
couvert pareille étendue ! Mais la mort
n'est que le résultat d'autres ombres
causées par le péché.
Y a-t-il des ombres dans la vie des enfants
de Dieu ? Certes, oui. Nous n'échappons
pas aux lois de l'hérédité,
nous sommes parfois handicapés, dès
notre naissance, par notre éducation ou par
les circonstances de notre vie. Nous vivons
forcément dans le monde et en sommes
solidaires. Gémissons sur les
péchés de notre peuple, nous
souffrons de leurs conséquences.
Le chrétien traverse, lui aussi, la
vallée de l'ombre de la mort. Ce n'est pas
tant la pensée de sa propre mort qui le fait
frémir, car n'a-t-il pas le ciel comme
espérance ? Mais il craint qu'un
bien-aimé soit arraché à ses
côtés, il voit aussi la mort
spirituelle de ceux qu'il aime, il tremble pour
ceux qui périssent. N'avez-vous pas senti
l'angoisse que donnent ces ombres-là ?
Il arrive aussi que, dans la vallée de
l'ombre de la mort, Satan essaie de nous
décourager en nous faisant perdre contact
avec notre Sauveur. Ce sont les ombres les plus
redoutables. Des enfants de Dieu ont cru en perdre
la raison !
La Sulamithe savait par expérience ce
qu'était la chaleur du soleil, son teint
s'était bruni sous ses ardeurs. Elle
connaissait l'horreur des ténèbres.
Elle avait cherché son bien-aimé
toute une nuit, sans pouvoir le trouver.
Elle ne se décourage pas cependant.
Ce qu'elle veut, le seul remède à ses
épreuves, c'est la présence du
bien-aimé : « Reviens !
Sois semblable, mon bien-aimé, à la
gazelle ou au faon des biches. »
« Nous sommes séparés,
semble-t-elle dire, par des montagnes, mais tu
peux, "sautant sur les montagnes, bondissant sur
les collines ", venir jusqu'à
moi. »
L'Époux répond à son
Épouse : « Avant que le jour
se rafraîchisse et que les ombres fuient,
j'irai à la montagne de la myrrhe et
à la colline de l'encens. » C'est
au moment où le soleil est le plus ardent,
les ombres les plus denses, qu'Il répond
à l'appel de l'âme en
détresse.
Où lui donne-t-Il rendez-vous ?
Sur la montagne de la myrrhe.
La myrrhe est une gomme précieuse au
goût amer, dont les anciens se servaient pour
embaumer les morts. Elle était le symbole de
la mort, de la douleur profonde.
Prophétisant les souffrances que devait
subir son Fils, Dieu lui fait apporter de la myrrhe
à Sa naissance par un des Mages. La montagne
de la myrrhe, quelle est-elle ? Si ce n'est
cette colline en dehors de Jérusalem, ce
mont du Crâne sur lequel trois croix sont
dressées. Celle du milieu est occupée
par un homme extraordinaire, par Jésus, le
Fils de David. Les insultes et les outrages
pleuvent sur Lui, Il ne pense qu'à adoucir
le sort de ceux qui L'entourent. Il prie pour Ses
bourreaux, Il plaide leur cause.
« Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu'ils font ! Il promet le Paradis
à Son compagnon de torture qui, il y a
quelques minutes, se moquait de Lui, mais qui
maintenant se repent. Il s'occupe de l'avenir de Sa
mère.
Ah ! comme le soleil de justice Le
frappe de ses rayons implacables, quelles ombres
ensuite enveloppent Sa Croix ! Dans quelles
ténèbres Il se trouve !
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M'as Tu
abandonné ? »,
s'écrie-t-Il dans la nuit. Ah ! quelle
montagne de péchés, de corruption Le
sépare de Son Père ! Le
prophète exprime par avance l'angoisse du
Messie : « Je m'adresse à
vous, à vous tous qui passez ici. Regardez
et voyez s'il est une douleur pareille à Ma
douleur, à celle dont j'ai été
frappé ! »
(Lam.
1 : 12).
Non, il n'y en a pas une semblable ! Le
Fils de Dieu, le Saint et le Juste, a
été fait péché pour
nous. Il s'est chargé de nos douleurs.
« Le châtiment qui nous apporte la
paix est tombé sur Lui et s'est par Ses
meurtrissures que nous sommes
guéris. »
Nous ne rencontrons pas le Bien Aimé
dans les plaines fertiles de Sodome et de Gomorrhe,
il faut gravir le mont rugueux et pierreux de la
Myrrhe. Il faut passer par la souffrance, il faut
que nous pleurions sur notre péché.
Il faut que le Saint-Esprit nous ait convaincus de
péché, de justice et de
jugement.
Après notre conversion, quand le
soleil tape, ou quand nous passons par la
vallée de l'ombre de la mort, c'est encore
sur la montagne de la myrrhe que nous Le
rencontrons. Il pleure avec nous, Il nous console,
Il comprend notre détresse. C'est là
que beaucoup d'entre nous ont eu de douces et
merveilleuses révélations à ce
sujet et que nous avons compris que, l'ayant Lui,
nous avions tout. Quelque chose s'est-il
interposé entre Lui et vous, est-ce qu'une
montagne vous sépare ? Allez vite sur
la montagne de la Myrrhe.
C'est là aussi que nous apaisons nos
angoisses au sujet de ceux qui périssent.
Quand nous sommes crucifiés avec Christ,
quand, comme l'apôtre Paul, nous achevons
dans notre corps les souffrances de Christ pour Son
Église, le Seigneur se sert de nous pour
sauver des âmes. C'est là, sur cette
montagne, que nous en voyons l'immense
valeur ; c'est là, sur cette montagne,
que nous constatons l'amour du Sauveur pour ceux
qui périssent. Alors, malgré le
soleil brûlant et malgré les ombres,
nous reprenons courage, nous continuons avec
persévérance à prêcher
l'évangile.
Quand l'Église de Christ oublie cette
loi de la vie spirituelle, quand, comme
l'Église de Laodicée, elle ne veut
pas gravir la montagne de la Myrrhe, mais se croit
riche et prospère, elle est menacée
par Jésus d'un rejet définitif.
L'Église est impuissante quand elle
évite de partager les souffrances de Christ,
parce qu'elle a perdu son premier amour !
Ah ! que ce ne soit jamais le cas pour notre
Église, que nous soyons prêts à
souffrir avec Lui, à rester avec Lui
coûte que coûte sur la montagne de la
Myrrhe !
Le Bien Aimé promet aussi d'aller sur
la colline de l'encens. L'encens, résine
aromatique, brûle en signe d'adoration. Les
sacrificateurs en consumaient sur l'autel des
parfums, sur les offrandes d'actions de
grâce, symbolisant non seulement l'adoration
des coeurs fidèles, mais la reconnaissance
et la consécration.
La colline de l'encens ! Le Seigneur
s'y est tenu. Il passait des nuits en
prières. Il avait avec Son Père la
communion la plus parfaite : « Moi
et Mon Père, nous sommes
un. »
Je me suis demandé pourquoi il nous
est parlé de la montagne de la myrrhe, alors
que l'encens n'est qu'une colline ? Ne
serait-ce pas à cause de l'immensité
de la souffrance de Jésus ? N'est-il
pas l'Agneau offert dès avant la fondation
du monde ? Sa douleur n'est-elle pas celle de
Dieu, donc éternelle ? Qui saura donc
mesurer la hauteur, la longueur, la profondeur et
la largeur de cette montagne immense de l'amour de
Dieu manifesté en
Jésus-Christ ?
Pour l'enfant de Dieu, il me semble que
l'ordre devrait être renversé.
Quelques grandes que peuvent être nos
souffrances, elles sont méritées,
elles ne devraient pas nous étonner sans
Jésus-Christ, elles auraient
été plus grandes encore et
éternelles. Tandis que la colline de
l'encens ! Quelle montagne elle devrait
être pour nous ! À quelle hauteur
devraient monter notre reconnaissance, notre
adoration, notre consécration !
Hélas ! quelle taupinière dans
beaucoup de nos vies ; nous ne comprenons pas
quelle grâce immense nous a été
faite d'être unis avec le Bien Aimé
pour l'Éternité ! ...
Le Seigneur répond à Sa
fiancée : « J'irai avant que
le jour fraîchisse et que les ombres
fuient »
Il y a dans cette décision une force
merveilleuse et une promesse inviolable. Il l'a
tenue ! Il y est allé et nous a
sauvés !
« J'irai », c'est la
décision que doit prendre tout homme
sensé, qui comprend et croit que la nuit
vient, que les ombres seront remplacées par
les ténèbres. Venez à la
montagne de la Myrrhe, venez au pied de la Croix,
venez vous fiancer avec Celui qui vous apporte le
bonheur.
Vous irez ensuite à la colline de
l'encens Lui apporter votre adoration et
l'expression de votre reconnaissance infinie.
Il y a un mot bien court, mais riche de
sens, qui commence la prière de la
Sulamithe : « Avant que le jour se
rafraîchisse et que les ombres
fuient ».
Avant, cela veut dire qu'un jour la chaleur
torride disparaîtra, que les ombres se
dissiperont. Jour glorieux, qui sera la
lumière parfaite et mettra fin à
toute souffrance, à toute douleur.
« L'allégresse et la joie
s'approcheront, la douleur et les
gémissements s'enfuiront. »
(Es.
35 : 10). Ce sera le jour
de l'union totale avec notre Bien-Aimé. Nous
échangerons le beau nom de fiancée
contre celui, plus beau encore,
d'Épouse.
Ce jour est proche. Jésus va revenir.
Sommes-nous prêts ? Nous le sommes, si
nous restons avec Lui sur la montagne
sacrée, sur la colline parfumée.
Quand nous serons au ciel avec Lui, que sera
devenue la montagne de la Myrrhe ? Ah !
ne croyez pas qu'elle sera oubliée !
Certes, il n'y aura plus ni larmes, ni souffrances,
mais, au centre du ciel, Jean voit : un
trône et, au centre du trône :
« un Agneau qui était là
comme immolé »
Le corps de Jésus, si nous en jugeons
par celui qu'Il avait après Sa
résurrection, porte les stigmates de Son
supplice infâmant. Il porte
éternellement la marque de Son séjour
sur le Mont de la Myrrhe.
Avec quelle adoration nous contemplerons la
trace des souffrances qu'a subies pour nous notre
Bien Aimé ! Quelle joie ineffable
d'être pour toujours avec Lui" sans qu'il y
ait possibilité de Lui faire de la
peine !
N'ayons pas peur de la montagne de la
myrrhe, gravissons avec Lui la colline de l'encens.
La grande chose est d'être avec Lui pour
l'éternité.
Amen
Lecture : Jean
15 : 18 à 27 ; Éphésiens
1 : 1
à 14.
Cantiques : 373: Mort
avec
Christ... 387: Ne crains rien ... 392: Celui qui
met en Jésus .. 586: Précieux
Jésus, je t'aime.
Quelle question étrange posent les
spectatrices ! Ne reconnaissaient-elles plus
leur amie ?
C'est que la bergère de jadis
était devenue la fiancée du roi le
plus puissant de son temps. Elle était
transformée par son amour. Ses amies s'en
aperçoivent et la comparent aux astres qui
versent sur la terre leur lumière, mais,
comme la lumière, elle est terrible, fatale
pour tout ce qui vit dans les
ténèbres.
Nous autres, Parisiens, avons plus souvent
l'occasion de voir les couchers de soleil que
l'aurore, et un beau coucher de soleil est un
spectacle dont on ne se lasse pas. Mais il est
toujours un peu mélancolique, c'est le
précurseur du soir, de la nuit, des
ténèbres. L'aurore est, au contraire,
l'apparition de la lumière. Oh ! quelle
merveille de voir le ciel s'éclairer peu
à peu, le sommet des montagnes rougir, les
premiers rayons de soleil dorer doucement les
hauteurs ..., période charmante de la
journée, annonçant que la
lumière a vaincu les ténèbres
et s'avance triomphante.
L'Église vient comme l'aurore !
C'est au milieu de profondes ténèbres
que naquit l'Enfant de Bethléem ! Mais
quelle nuit plus noire encore, quand, sur la
Croix ? le Fils de Dieu jette son cri d'agonie
et expire, entouré de la haine d'une foule
fanatisée. Ténèbres bien
profondes encore, quand quelques disciples
craintifs, réfugiés dans une chambre
haute, prient à Jérusalem. Certes, le
Christ était ressuscité, Il
était remonte au Ciel, mais rien ne semblait
suivre... Tout à coup, un vent
impétueux ébranle la maison.
Qu'est-ce que cette lumière qui
éclaire la chambre et qui se transforme en
langues de feu qui se posent sur les 120 hommes et
femmes ? Le Saint-Esprit est venu ! L
Église est née. L'aurore
paraît, l'aurore d'un jour merveilleux.
À Jérusalem, dans la ville
déicide, c'est par milliers que les coeurs
s'ouvrent. Des sacrificateurs, des scribes
(élite religieuse et intellectuelle du
peuple) sont éclairés par la
grâce. L'Église est à son
aurore, cette lumière se propagera et
éclairera jusqu'aux extrémités
du monde. Partout où l'Église apporte
l'Évangile, les ténèbres
diminuent, sont refoulées, la lumière
brille.
Les amies de la Sulamithe lui font un
deuxième compliment : elle est belle
comme la lune. Beaucoup d'entre vous ont vu, au
Palais de la Découverte, l'énorme
reproduction de l'astre des nuits. Mais
pouvons-nous parler de la beauté de la
lune ? Nous n'avons aperçu que terres
craquelées, désertiques, que
cratères et cirques immenses. Aucune
végétation, aucune vie, une
température de 200° de chaleur pendant
14 jours succède pendant 14 autres jours
à 200° de froid. Quel cauchemar de
faire un voyage sur cet astre mort ! Et,
cependant, quelle jouissance profonde nous donne un
beau clair de lune ! Tout le paysage en est
transformé, car les ténèbres
s'enfuient et la douce lumière
argentée éclaire, apaise et rassure
...
La lune est si belle, qu'elle a
été adorée comme une
déesse par des peuples sans nombre.
D'où vient cette beauté ? De la
lumière que la lune répand. Et cette
lumière quelle en est la source ? De la
lune elle-même ? Non, la lune est un
astre mort, qui réfléchit, pour nous
les envoyer, les rayons du soleil. La lune n'est
rien par elle-même, elle devient
indispensable à la vie terrestre par la
lumière qu'elle reçoit et
transmet.
Image magnifique de l'Église de
Jésus Christ et du chrétien qui en
fait partie : rien par elle-même, rien
par nous-mêmes ! Nous reconnaissons que
nous sommes, par nature, des enfants de
colère comme les autres. Nous sommes morts
dans nos fautes et dans nos péchés.
Mais, quand nous sommes dans le grand rayonnement
de l'amour de Dieu, quand nous avons accepté
Son pardon et Sa grâce, quand le soleil de
Justice nous a apporté la vie dans ses
rayons, alors nous devenons des
portes-lumière. « Vous êtes
la lumière du monde », disait
Jésus à Ses disciples.
Pour distinguer la véritable
Église de la fausse, le véritable
enfant de Dieu de l'hypocrite ou, du
chrétien de nom, voyez quelle lumière
ils reflètent. Jésus-Christ est-il
à la première place ? Ses
paroles sont-elles sacrées, Ses
commandements ont-Ils force de loi, est il en tout
le premier ? Alors, c'est bien Sa
lumière que porte l'Église, et qui
illumine l'enfant du Père. C'est la seule
qui donne la vraie beauté, chantée
par les anges, louée par tous !
« Hors de Moi, vous ne pouvez rien
faire », disait Jésus. Hors de
Lui, pas de salut, et l'Église, quelle
qu'elle soit, qui prend ses lumières
ailleurs, les hommes et les femmes, qui ne sont pas
éclairés par Jésus seul,
« sont des astres errants »,
selon la forte parole de l'apôtre Jude,
« auxquels l'obscurité des
ténèbres est réservée
pour l'Éternité »
(Jude
13).
Oh ! que la lune est belle, tandis
qu'elle guide le voyageur perdu dans
l'obscurité de la forêt ! Qu'elle
est belle, alors qu'elle éclaire la chambre
du malade qui ne peut dormir ! Qu'elle est
belle, tandis qu'elle brille dans la tempête,
permettant les opérations de
sauvetage ! Qu'elle est belle, tandis qu'elle
dispense la lumière dans les
ténèbres de la nuit !
Oh ! que l'Église est belle,
tandis qu'elle guide le pauvre voyageur
désespéré, perdu sur les
routes du monde, effrayé par les
ténèbres ! Qu'elle est belle,
tandis qu'elle apporte la lumière de
Jésus-Christ au malade couché sur un
lit de souffrance et qu'elle lui apprend que les
ténèbres ne régneront pas
toujours là où il y a maintenant des
angoisses. Qu'elle est belle, tandis qu'elle
apporte la lumière, c'est-à-dire la
délivrance, la consolation, le repos du
coeur, à ceux qui sont fatigués,
chargés, désolés !
« Qu'ils sont beaux, sur les montagnes,
les pieds de ceux qui apportent de bonnes
nouvelles ! », qui sont les
messagers du Sauveur du monde !
Le troisième compliment fait à
la fiancée, c'est qu'elle est pure comme le
soleil. La médecine donne une importance
toujours plus grande à
l'héliothérapie. Presque tous les
maux qui désolent l'humanité
pourraient être guéris, si les enfants
profitaient davantage des bienfaits qu'apporte le
soleil. Les plus virulents microbes ne
résistent pas à son action. Les
bêtes immondes de la nuit meurent à
son contact. Partout où le soleil
pénètre, la santé le suit. II
est pur et il purifie.
L'Église unie à son Sauveur
doit être pure et purifiante. C'est la grande
préoccupation des apôtres que cette
sanctification de l'Église, que la
disparition de toutes ses taches, la mort de tout
les germes nocifs qu'elle garde encore. C'est
là notre devoir urgent : être
purs comme le Soleil de justice. « Mais,
puisque Celui qui ; vous a appelés est
saint, dit l'apôtre Pierre à ses
fidèles, vous aussi, soyez saints dans toute
votre conduite, selon qu'il est écrit :
Vous serez saints, car Je suis saint. »
Il doit y avoir une différence radicale
entre nous et les gens qui nous entourent. On doit
s'apercevoir que nous ne sommes pas comme les
autres. Nous sommes un avec Christ, le Parfait, la
Lumière du monde et, comme Lui, nous devons
apporter autour de nous la vie et le bonheur.
L'enfant de Dieu est lumière, constamment
lumière. Il dissipe comme l'aurore les
ténèbres de la nuit, il brille comme
le soleil d'un éclat toujours plus pur, il
éclaire la nuit de sa douce clarté.
Voilà le rôle de l'Église de
Jésus-Christ.
Jusqu'ici, la Sulamithe a été
comblée de louanges ; la douce jeune
fille a été comparée aux
fleurs, aux arbres, aux oiseaux, aux pierres
précieuses, aux luminaires splendides.
Voilà que, soudain, un adjectif inattendu
lui est appliqué : elle est terrible
comme des troupes sous leurs bannières.
Terrible, la Sulamithe ? Elle, si bonne et si
charmante ? Comme des troupes Sous leurs
bannières, c'est-à-dire une
armée allant à la bataille,
prête à détruire et à
tuer ? N'est-ce pas une comparaison
désobligeante ?
Ah ! que la jeune fille était
terrible pour Salomon lui-même ! Il ne
pouvait rien refuser à son amour. Il avait
été vaincu par un de ses regards.
Elle était plus puissante auprès de
lui que ses plus grands généraux.
N'était-elle pas terrible aussi pour tous
ceux qui osaient s'attaquer à son
bien-aimé, à tous ceux qui
souillaient, par des actes de violence ou de
corruption, ce royaume à la tête
duquel elle allait être ? La Sulamithe
était plus redoutable dans son indignation,
dans ses colères, que toute une
armée ; n'avait-elle pas, pour la
soutenir, toute la puissance de celui qui lui
faisait partager son trône ?
L'Église de Dieu est terrible pour
Jésus Lui-même, plus puissante
auprès de Lui que toutes les cohortes
célestes, car Il ne peut rien lui refuser.
Il le dit Lui-même : « Si vous
demeurez en moi et que mes paroles demeurent en
vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous
sera accordé. »
(Jean
15 : 7). Ah ! si nous
pouvions croire davantage à notre puissance
dans la prière, quelle force aurait
l'Église, q~elle puissance auprès de
Dieu !
L'Église est terrible pour Satan et
ses hordes, car comment le Prince des
ténèbres ne redouterait-il pas la
reine de la lumière ? Comment le
Père du mensonge ne craindrait-il pas celle
qui est vérité et
sainteté ? Il Y a antagonisme absolu
entre Satan et l'Église, aucun accommodement
n'est possible entre la fiancée et l'ennemi
acharné de celui qu'elle aime. Si
l'Église n'est pas prête à
défendre l'honneur de Dieu, c'est qu'elle
n'appartient pas à Sa famille. Si elle
n'essaie pas d'arracher à leur maître
les esclaves que Jésus veut libérer,
c'est qu'elle est, elle-même, dans les
chaînes.
L'Église est comparée à
une armée, les enfants de Dieu sont les
soldats et Jésus est le
général en chef. L'armée est
une et en même temps multiple, car elle est
composée de régiments distincts.
Toutes les Églises occupent une place
différente, jouant un rôle
spécial, mais toutes obéissent au
général en chef, toutes suivent la
bannière centrale, toutes regardent à
la Croix et combattent pour elle. Je me souviens de
grandes manoeuvres en Alsace, faites par
l'armée allemande avant la guerre de 1914.
Nous étions impressionnés par le
défilé ininterrompu d'hommes en
feldgrau qui passaient et passaient toujours. Mais
ce qui me frappa, ce furent les drapeaux
roulés, enfermés dans leur gaine
noire. Ils ne sont déployés que quand
l'armée part à la guerre. Le drapeau
de l'Église est toujours
déployé. Elle est toujours en guerre.
Ah ! combien elle est terrible pour le grand
Adversaire ! Il la redoute plus que tout au
monde, car elle est la championne invincible de
Dieu.
Elle est à l'origine de tous les
mouvements de réforme morale et sociale. Ce
sont des enfants de Dieu qui ont eu l'initiative de
toutes les indignations. Elle lutte contre toutes
les erreurs, contre l'ignorance, contre la
superstition. Là où l'Église
est vivante et. fidèle, le mal recule, les
ténèbres s'éclaircissent, la
lumière paraît. L'Église est
terrible pour le diable, il la combat parce qu'il
craint sa victoire, car sa victoire est certaine.
« Ne crains pas, petit troupeau, dit le
Seigneur Jésus, car il a plu à votre
Père de vous donne le royaume. »
« Nous sommes plus que vainqueurs par
Celui qui nous a aimés » ;
dit l'apôtre Paul
(Rom.
8 : 37).
Notre général ne peut subir de
défaite. En Lui, par Lui, nous verrons le
succès couronner nos efforts.
« Mais grâces soient rendues
à Dieu qui nous donne la victoire par notre
Seigneur Jésus-Christ. »
(1
Cor. 15 : 57). Une
armée qui croit à la victoire est
invincible.
Ne nous laissons donc pas décourager
par le succès apparent de Satan, ne nous
troublons pas si notre bannière est ternie,
trouée, déchiquetée par les
luttes. Regardons l'étendard qui domine
l'armée. Voyez la Croix, la Croix
vaincra ! Nous ne voyons qu'une partie du
champ de bataille, peut-être sur ce
secteur-là sommes-nous obligés de
reculer, mais c'est dans le plan du
général en chef et en vue du triomphe
final. Le diable se doute de ce qui va lui arriver.
L'Eglise est en vérité le seul ennemi
qu'il redoute, car elle a à sa disposition
les ressources de Dieu et c'est par elle que Dieu
combat. Ne vous étonnez donc pas des
obstacles que Satan met sur ses pas, des embuscades
qu'il prépare pour ses soldats des
traîtres qu'il glisse au milieu d'elle.
Sommes-nous une Église
conquérante ? Pensons aux âmes
qui périssent, marchons derrière
l'étendard de notre général en
chef, nous sommes ses soldats. Mais faisons tout
pour rester unis. Aimons notre
régiment ! Il faut que nous soyons
personnellement redoutés par Satan. A-t-il
peur de notre zèle, de nos coups ?
Savons-nous manier l'épée de
l'esprit ? Sommes-nous prêts à
mourir pour sauver le drapeau ? Puissions-nous
répondre à toutes ces questions comme
Église et comme chrétien :
« Seigneur, embrase-moi de plus en plus
de Ton amour, unis moi de plus en plus à
Toi, pour qu'alors, puissamment fortifié par
Toi, rayonnant de Ta lumière, je sois en
vérité comme la Sulamithe "belle
comme la lune, pure comme le soleil et terrible
comme des troupes sous leurs
bannières". »
Amen
Lecture : Néhémie
4 :
15-23 ; 1
Timothée 6 : 11 à
21.
Cantiques ; 25: Que Dieu
se
montre ... 371 : Soldats du Christ .. 343:
Lutte quand l'Esprit de grâce .. 158: Il est
une race immortelle.
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