Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

suite

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Myrrhe et encens

«  … Avant que le jour se rafraîchisse et que les ombres fuient, reviens ..., sois semblable, mon Bien Aimé, à la gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes qui nous séparent. » C. d. C 2 : 17


Et la réponse :

«  … Avant que le jour se rafraîchisse et que les ombres fuient, j'irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. » C. d. C. 4: 6.

Qui de nous n'a pas souffert de la chaleur d'un jour d'été ? Il fait étouffant, le soleil darde. On a de la peine à faire son travail. On soupire après le crépuscule, les heures fraîches qui suivent le coucher du soleil. Le Seigneur, dans la parabole du semeur, compare le soleil brûlant à la persécution, à la tribulation qui, éprouvant celui qui vient de se décider pour Dieu, risquent de détruire la semence, d'empêcher sa croissance.

Nous n'avons pas besoin d'insister sur les épreuves que chacun de nous traverse, sur les tribulations par lesquelles passe l'Église de Dieu, la fiancée de Jésus-Christ. Elle est en ce moment spécialement frappée, il se peut qu'elle le soit plus encore. La Bible nous en prévient. Ne nous étonnons pas si nous-mêmes avons encore à subir la chaleur du jour, si le soleil devient plus ardent, cela encore nous a été prédit. « Vous aurez des tribulations dans ce monde. » (Jean 16: 33). L'apôtre - Paul ne craint pas d'avertir les nouveaux convertis de Lystre, d'Icone, d'Antioche, « que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » (Actes 14 : 22).

La Sulamithe parle encore des ombres qui doivent fuir ! Nous sommes dans le pays de l'ombre de la mort. Jamais cette ombre affreuse n'a couvert pareille étendue ! Mais la mort n'est que le résultat d'autres ombres causées par le péché.

Y a-t-il des ombres dans la vie des enfants de Dieu ? Certes, oui. Nous n'échappons pas aux lois de l'hérédité, nous sommes parfois handicapés, dès notre naissance, par notre éducation ou par les circonstances de notre vie. Nous vivons forcément dans le monde et en sommes solidaires. Gémissons sur les péchés de notre peuple, nous souffrons de leurs conséquences.

Le chrétien traverse, lui aussi, la vallée de l'ombre de la mort. Ce n'est pas tant la pensée de sa propre mort qui le fait frémir, car n'a-t-il pas le ciel comme espérance ? Mais il craint qu'un bien-aimé soit arraché à ses côtés, il voit aussi la mort spirituelle de ceux qu'il aime, il tremble pour ceux qui périssent. N'avez-vous pas senti l'angoisse que donnent ces ombres-là ? Il arrive aussi que, dans la vallée de l'ombre de la mort, Satan essaie de nous décourager en nous faisant perdre contact avec notre Sauveur. Ce sont les ombres les plus redoutables. Des enfants de Dieu ont cru en perdre la raison !

La Sulamithe savait par expérience ce qu'était la chaleur du soleil, son teint s'était bruni sous ses ardeurs. Elle connaissait l'horreur des ténèbres. Elle avait cherché son bien-aimé toute une nuit, sans pouvoir le trouver.

Elle ne se décourage pas cependant. Ce qu'elle veut, le seul remède à ses épreuves, c'est la présence du bien-aimé : « Reviens ! Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches. » « Nous sommes séparés, semble-t-elle dire, par des montagnes, mais tu peux, "sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines ", venir jusqu'à moi. »

L'Époux répond à son Épouse : « Avant que le jour se rafraîchisse et que les ombres fuient, j'irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. » C'est au moment où le soleil est le plus ardent, les ombres les plus denses, qu'Il répond à l'appel de l'âme en détresse.

Où lui donne-t-Il rendez-vous ? Sur la montagne de la myrrhe.

La myrrhe est une gomme précieuse au goût amer, dont les anciens se servaient pour embaumer les morts. Elle était le symbole de la mort, de la douleur profonde. Prophétisant les souffrances que devait subir son Fils, Dieu lui fait apporter de la myrrhe à Sa naissance par un des Mages. La montagne de la myrrhe, quelle est-elle ? Si ce n'est cette colline en dehors de Jérusalem, ce mont du Crâne sur lequel trois croix sont dressées. Celle du milieu est occupée par un homme extraordinaire, par Jésus, le Fils de David. Les insultes et les outrages pleuvent sur Lui, Il ne pense qu'à adoucir le sort de ceux qui L'entourent. Il prie pour Ses bourreaux, Il plaide leur cause. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ! Il promet le Paradis à Son compagnon de torture qui, il y a quelques minutes, se moquait de Lui, mais qui maintenant se repent. Il s'occupe de l'avenir de Sa mère.

Ah ! comme le soleil de justice Le frappe de ses rayons implacables, quelles ombres ensuite enveloppent Sa Croix ! Dans quelles ténèbres Il se trouve ! « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M'as Tu abandonné ? », s'écrie-t-Il dans la nuit. Ah ! quelle montagne de péchés, de corruption Le sépare de Son Père ! Le prophète exprime par avance l'angoisse du Messie : « Je m'adresse à vous, à vous tous qui passez ici. Regardez et voyez s'il est une douleur pareille à Ma douleur, à celle dont j'ai été frappé ! » (Lam. 1 : 12).

Non, il n'y en a pas une semblable ! Le Fils de Dieu, le Saint et le Juste, a été fait péché pour nous. Il s'est chargé de nos douleurs. « Le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui et s'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris. »

Nous ne rencontrons pas le Bien Aimé dans les plaines fertiles de Sodome et de Gomorrhe, il faut gravir le mont rugueux et pierreux de la Myrrhe. Il faut passer par la souffrance, il faut que nous pleurions sur notre péché. Il faut que le Saint-Esprit nous ait convaincus de péché, de justice et de jugement.

Après notre conversion, quand le soleil tape, ou quand nous passons par la vallée de l'ombre de la mort, c'est encore sur la montagne de la myrrhe que nous Le rencontrons. Il pleure avec nous, Il nous console, Il comprend notre détresse. C'est là que beaucoup d'entre nous ont eu de douces et merveilleuses révélations à ce sujet et que nous avons compris que, l'ayant Lui, nous avions tout. Quelque chose s'est-il interposé entre Lui et vous, est-ce qu'une montagne vous sépare ? Allez vite sur la montagne de la Myrrhe.

C'est là aussi que nous apaisons nos angoisses au sujet de ceux qui périssent. Quand nous sommes crucifiés avec Christ, quand, comme l'apôtre Paul, nous achevons dans notre corps les souffrances de Christ pour Son Église, le Seigneur se sert de nous pour sauver des âmes. C'est là, sur cette montagne, que nous en voyons l'immense valeur ; c'est là, sur cette montagne, que nous constatons l'amour du Sauveur pour ceux qui périssent. Alors, malgré le soleil brûlant et malgré les ombres, nous reprenons courage, nous continuons avec persévérance à prêcher l'évangile.

Quand l'Église de Christ oublie cette loi de la vie spirituelle, quand, comme l'Église de Laodicée, elle ne veut pas gravir la montagne de la Myrrhe, mais se croit riche et prospère, elle est menacée par Jésus d'un rejet définitif. L'Église est impuissante quand elle évite de partager les souffrances de Christ, parce qu'elle a perdu son premier amour ! Ah ! que ce ne soit jamais le cas pour notre Église, que nous soyons prêts à souffrir avec Lui, à rester avec Lui coûte que coûte sur la montagne de la Myrrhe !

Le Bien Aimé promet aussi d'aller sur la colline de l'encens. L'encens, résine aromatique, brûle en signe d'adoration. Les sacrificateurs en consumaient sur l'autel des parfums, sur les offrandes d'actions de grâce, symbolisant non seulement l'adoration des coeurs fidèles, mais la reconnaissance et la consécration.

La colline de l'encens ! Le Seigneur s'y est tenu. Il passait des nuits en prières. Il avait avec Son Père la communion la plus parfaite : « Moi et Mon Père, nous sommes un. »

Je me suis demandé pourquoi il nous est parlé de la montagne de la myrrhe, alors que l'encens n'est qu'une colline ? Ne serait-ce pas à cause de l'immensité de la souffrance de Jésus ? N'est-il pas l'Agneau offert dès avant la fondation du monde ? Sa douleur n'est-elle pas celle de Dieu, donc éternelle ? Qui saura donc mesurer la hauteur, la longueur, la profondeur et la largeur de cette montagne immense de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ ?

Pour l'enfant de Dieu, il me semble que l'ordre devrait être renversé. Quelques grandes que peuvent être nos souffrances, elles sont méritées, elles ne devraient pas nous étonner sans Jésus-Christ, elles auraient été plus grandes encore et éternelles. Tandis que la colline de l'encens ! Quelle montagne elle devrait être pour nous ! À quelle hauteur devraient monter notre reconnaissance, notre adoration, notre consécration ! Hélas ! quelle taupinière dans beaucoup de nos vies ; nous ne comprenons pas quelle grâce immense nous a été faite d'être unis avec le Bien Aimé pour l'Éternité ! ...

Le Seigneur répond à Sa fiancée : « J'irai avant que le jour fraîchisse et que les ombres fuient »
Il y a dans cette décision une force merveilleuse et une promesse inviolable. Il l'a tenue ! Il y est allé et nous a sauvés ! « J'irai », c'est la décision que doit prendre tout homme sensé, qui comprend et croit que la nuit vient, que les ombres seront remplacées par les ténèbres. Venez à la montagne de la Myrrhe, venez au pied de la Croix, venez vous fiancer avec Celui qui vous apporte le bonheur.
Vous irez ensuite à la colline de l'encens Lui apporter votre adoration et l'expression de votre reconnaissance infinie.

Il y a un mot bien court, mais riche de sens, qui commence la prière de la Sulamithe : « Avant que le jour se rafraîchisse et que les ombres fuient ».

Avant, cela veut dire qu'un jour la chaleur torride disparaîtra, que les ombres se dissiperont. Jour glorieux, qui sera la lumière parfaite et mettra fin à toute souffrance, à toute douleur. « L'allégresse et la joie s'approcheront, la douleur et les gémissements s'enfuiront. » (Es. 35 : 10). Ce sera le jour de l'union totale avec notre Bien-Aimé. Nous échangerons le beau nom de fiancée contre celui, plus beau encore, d'Épouse.

Ce jour est proche. Jésus va revenir. Sommes-nous prêts ? Nous le sommes, si nous restons avec Lui sur la montagne sacrée, sur la colline parfumée.

Quand nous serons au ciel avec Lui, que sera devenue la montagne de la Myrrhe ? Ah ! ne croyez pas qu'elle sera oubliée ! Certes, il n'y aura plus ni larmes, ni souffrances, mais, au centre du ciel, Jean voit : un trône et, au centre du trône : « un Agneau qui était là comme immolé »

Le corps de Jésus, si nous en jugeons par celui qu'Il avait après Sa résurrection, porte les stigmates de Son supplice infâmant. Il porte éternellement la marque de Son séjour sur le Mont de la Myrrhe.
Avec quelle adoration nous contemplerons la trace des souffrances qu'a subies pour nous notre Bien Aimé ! Quelle joie ineffable d'être pour toujours avec Lui" sans qu'il y ait possibilité de Lui faire de la peine !

N'ayons pas peur de la montagne de la myrrhe, gravissons avec Lui la colline de l'encens. La grande chose est d'être avec Lui pour l'éternité.

Amen

Lecture : Jean 15 : 18 à 27 ; Éphésiens 1 : 1 à 14.
Cantiques : 373: Mort avec Christ... 387: Ne crains rien ... 392: Celui qui met en Jésus .. 586: Précieux Jésus, je t'aime.




L'Épouse vue par ses amies

« … Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mois terrible comme des troupes sous leurs bannières. C. des C. 6 : 10

Quelle question étrange posent les spectatrices ! Ne reconnaissaient-elles plus leur amie ?
C'est que la bergère de jadis était devenue la fiancée du roi le plus puissant de son temps. Elle était transformée par son amour. Ses amies s'en aperçoivent et la comparent aux astres qui versent sur la terre leur lumière, mais, comme la lumière, elle est terrible, fatale pour tout ce qui vit dans les ténèbres.

Nous autres, Parisiens, avons plus souvent l'occasion de voir les couchers de soleil que l'aurore, et un beau coucher de soleil est un spectacle dont on ne se lasse pas. Mais il est toujours un peu mélancolique, c'est le précurseur du soir, de la nuit, des ténèbres. L'aurore est, au contraire, l'apparition de la lumière. Oh ! quelle merveille de voir le ciel s'éclairer peu à peu, le sommet des montagnes rougir, les premiers rayons de soleil dorer doucement les hauteurs ..., période charmante de la journée, annonçant que la lumière a vaincu les ténèbres et s'avance triomphante.

L'Église vient comme l'aurore ! C'est au milieu de profondes ténèbres que naquit l'Enfant de Bethléem ! Mais quelle nuit plus noire encore, quand, sur la Croix ? le Fils de Dieu jette son cri d'agonie et expire, entouré de la haine d'une foule fanatisée. Ténèbres bien profondes encore, quand quelques disciples craintifs, réfugiés dans une chambre haute, prient à Jérusalem. Certes, le Christ était ressuscité, Il était remonte au Ciel, mais rien ne semblait suivre... Tout à coup, un vent impétueux ébranle la maison. Qu'est-ce que cette lumière qui éclaire la chambre et qui se transforme en langues de feu qui se posent sur les 120 hommes et femmes ? Le Saint-Esprit est venu ! L Église est née. L'aurore paraît, l'aurore d'un jour merveilleux.

À Jérusalem, dans la ville déicide, c'est par milliers que les coeurs s'ouvrent. Des sacrificateurs, des scribes (élite religieuse et intellectuelle du peuple) sont éclairés par la grâce. L'Église est à son aurore, cette lumière se propagera et éclairera jusqu'aux extrémités du monde. Partout où l'Église apporte l'Évangile, les ténèbres diminuent, sont refoulées, la lumière brille.

Les amies de la Sulamithe lui font un deuxième compliment : elle est belle comme la lune. Beaucoup d'entre vous ont vu, au Palais de la Découverte, l'énorme reproduction de l'astre des nuits. Mais pouvons-nous parler de la beauté de la lune ? Nous n'avons aperçu que terres craquelées, désertiques, que cratères et cirques immenses. Aucune végétation, aucune vie, une température de 200° de chaleur pendant 14 jours succède pendant 14 autres jours à 200° de froid. Quel cauchemar de faire un voyage sur cet astre mort ! Et, cependant, quelle jouissance profonde nous donne un beau clair de lune ! Tout le paysage en est transformé, car les ténèbres s'enfuient et la douce lumière argentée éclaire, apaise et rassure ...

La lune est si belle, qu'elle a été adorée comme une déesse par des peuples sans nombre. D'où vient cette beauté ? De la lumière que la lune répand. Et cette lumière quelle en est la source ? De la lune elle-même ? Non, la lune est un astre mort, qui réfléchit, pour nous les envoyer, les rayons du soleil. La lune n'est rien par elle-même, elle devient indispensable à la vie terrestre par la lumière qu'elle reçoit et transmet.

Image magnifique de l'Église de Jésus Christ et du chrétien qui en fait partie : rien par elle-même, rien par nous-mêmes ! Nous reconnaissons que nous sommes, par nature, des enfants de colère comme les autres. Nous sommes morts dans nos fautes et dans nos péchés. Mais, quand nous sommes dans le grand rayonnement de l'amour de Dieu, quand nous avons accepté Son pardon et Sa grâce, quand le soleil de Justice nous a apporté la vie dans ses rayons, alors nous devenons des portes-lumière. « Vous êtes la lumière du monde », disait Jésus à Ses disciples.

Pour distinguer la véritable Église de la fausse, le véritable enfant de Dieu de l'hypocrite ou, du chrétien de nom, voyez quelle lumière ils reflètent. Jésus-Christ est-il à la première place ? Ses paroles sont-elles sacrées, Ses commandements ont-Ils force de loi, est il en tout le premier ? Alors, c'est bien Sa lumière que porte l'Église, et qui illumine l'enfant du Père. C'est la seule qui donne la vraie beauté, chantée par les anges, louée par tous ! « Hors de Moi, vous ne pouvez rien faire », disait Jésus. Hors de Lui, pas de salut, et l'Église, quelle qu'elle soit, qui prend ses lumières ailleurs, les hommes et les femmes, qui ne sont pas éclairés par Jésus seul, « sont des astres errants », selon la forte parole de l'apôtre Jude, « auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'Éternité » (Jude 13).

Oh ! que la lune est belle, tandis qu'elle guide le voyageur perdu dans l'obscurité de la forêt ! Qu'elle est belle, alors qu'elle éclaire la chambre du malade qui ne peut dormir ! Qu'elle est belle, tandis qu'elle brille dans la tempête, permettant les opérations de sauvetage ! Qu'elle est belle, tandis qu'elle dispense la lumière dans les ténèbres de la nuit !

Oh ! que l'Église est belle, tandis qu'elle guide le pauvre voyageur désespéré, perdu sur les routes du monde, effrayé par les ténèbres ! Qu'elle est belle, tandis qu'elle apporte la lumière de Jésus-Christ au malade couché sur un lit de souffrance et qu'elle lui apprend que les ténèbres ne régneront pas toujours là où il y a maintenant des angoisses. Qu'elle est belle, tandis qu'elle apporte la lumière, c'est-à-dire la délivrance, la consolation, le repos du coeur, à ceux qui sont fatigués, chargés, désolés ! « Qu'ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de ceux qui apportent de bonnes nouvelles ! », qui sont les messagers du Sauveur du monde !

Le troisième compliment fait à la fiancée, c'est qu'elle est pure comme le soleil. La médecine donne une importance toujours plus grande à l'héliothérapie. Presque tous les maux qui désolent l'humanité pourraient être guéris, si les enfants profitaient davantage des bienfaits qu'apporte le soleil. Les plus virulents microbes ne résistent pas à son action. Les bêtes immondes de la nuit meurent à son contact. Partout où le soleil pénètre, la santé le suit. II est pur et il purifie.

L'Église unie à son Sauveur doit être pure et purifiante. C'est la grande préoccupation des apôtres que cette sanctification de l'Église, que la disparition de toutes ses taches, la mort de tout les germes nocifs qu'elle garde encore. C'est là notre devoir urgent : être purs comme le Soleil de justice. « Mais, puisque Celui qui ; vous a appelés est saint, dit l'apôtre Pierre à ses fidèles, vous aussi, soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Vous serez saints, car Je suis saint. » Il doit y avoir une différence radicale entre nous et les gens qui nous entourent. On doit s'apercevoir que nous ne sommes pas comme les autres. Nous sommes un avec Christ, le Parfait, la Lumière du monde et, comme Lui, nous devons apporter autour de nous la vie et le bonheur. L'enfant de Dieu est lumière, constamment lumière. Il dissipe comme l'aurore les ténèbres de la nuit, il brille comme le soleil d'un éclat toujours plus pur, il éclaire la nuit de sa douce clarté. Voilà le rôle de l'Église de Jésus-Christ.

Jusqu'ici, la Sulamithe a été comblée de louanges ; la douce jeune fille a été comparée aux fleurs, aux arbres, aux oiseaux, aux pierres précieuses, aux luminaires splendides. Voilà que, soudain, un adjectif inattendu lui est appliqué : elle est terrible comme des troupes sous leurs bannières. Terrible, la Sulamithe ? Elle, si bonne et si charmante ? Comme des troupes Sous leurs bannières, c'est-à-dire une armée allant à la bataille, prête à détruire et à tuer ? N'est-ce pas une comparaison désobligeante ?

Ah ! que la jeune fille était terrible pour Salomon lui-même ! Il ne pouvait rien refuser à son amour. Il avait été vaincu par un de ses regards. Elle était plus puissante auprès de lui que ses plus grands généraux. N'était-elle pas terrible aussi pour tous ceux qui osaient s'attaquer à son bien-aimé, à tous ceux qui souillaient, par des actes de violence ou de corruption, ce royaume à la tête duquel elle allait être ? La Sulamithe était plus redoutable dans son indignation, dans ses colères, que toute une armée ; n'avait-elle pas, pour la soutenir, toute la puissance de celui qui lui faisait partager son trône ?

L'Église de Dieu est terrible pour Jésus Lui-même, plus puissante auprès de Lui que toutes les cohortes célestes, car Il ne peut rien lui refuser. Il le dit Lui-même : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. » (Jean 15 : 7). Ah ! si nous pouvions croire davantage à notre puissance dans la prière, quelle force aurait l'Église, q~elle puissance auprès de Dieu !

L'Église est terrible pour Satan et ses hordes, car comment le Prince des ténèbres ne redouterait-il pas la reine de la lumière ? Comment le Père du mensonge ne craindrait-il pas celle qui est vérité et sainteté ? Il Y a antagonisme absolu entre Satan et l'Église, aucun accommodement n'est possible entre la fiancée et l'ennemi acharné de celui qu'elle aime. Si l'Église n'est pas prête à défendre l'honneur de Dieu, c'est qu'elle n'appartient pas à Sa famille. Si elle n'essaie pas d'arracher à leur maître les esclaves que Jésus veut libérer, c'est qu'elle est, elle-même, dans les chaînes.

L'Église est comparée à une armée, les enfants de Dieu sont les soldats et Jésus est le général en chef. L'armée est une et en même temps multiple, car elle est composée de régiments distincts. Toutes les Églises occupent une place différente, jouant un rôle spécial, mais toutes obéissent au général en chef, toutes suivent la bannière centrale, toutes regardent à la Croix et combattent pour elle. Je me souviens de grandes manoeuvres en Alsace, faites par l'armée allemande avant la guerre de 1914. Nous étions impressionnés par le défilé ininterrompu d'hommes en feldgrau qui passaient et passaient toujours. Mais ce qui me frappa, ce furent les drapeaux roulés, enfermés dans leur gaine noire. Ils ne sont déployés que quand l'armée part à la guerre. Le drapeau de l'Église est toujours déployé. Elle est toujours en guerre. Ah ! combien elle est terrible pour le grand Adversaire ! Il la redoute plus que tout au monde, car elle est la championne invincible de Dieu.

Elle est à l'origine de tous les mouvements de réforme morale et sociale. Ce sont des enfants de Dieu qui ont eu l'initiative de toutes les indignations. Elle lutte contre toutes les erreurs, contre l'ignorance, contre la superstition. Là où l'Église est vivante et. fidèle, le mal recule, les ténèbres s'éclaircissent, la lumière paraît. L'Église est terrible pour le diable, il la combat parce qu'il craint sa victoire, car sa victoire est certaine. « Ne crains pas, petit troupeau, dit le Seigneur Jésus, car il a plu à votre Père de vous donne le royaume. » « Nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés » ; dit l'apôtre Paul (Rom. 8 : 37).

Notre général ne peut subir de défaite. En Lui, par Lui, nous verrons le succès couronner nos efforts. « Mais grâces soient rendues à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. » (1 Cor. 15 : 57). Une armée qui croit à la victoire est invincible.

Ne nous laissons donc pas décourager par le succès apparent de Satan, ne nous troublons pas si notre bannière est ternie, trouée, déchiquetée par les luttes. Regardons l'étendard qui domine l'armée. Voyez la Croix, la Croix vaincra ! Nous ne voyons qu'une partie du champ de bataille, peut-être sur ce secteur-là sommes-nous obligés de reculer, mais c'est dans le plan du général en chef et en vue du triomphe final. Le diable se doute de ce qui va lui arriver. L'Eglise est en vérité le seul ennemi qu'il redoute, car elle a à sa disposition les ressources de Dieu et c'est par elle que Dieu combat. Ne vous étonnez donc pas des obstacles que Satan met sur ses pas, des embuscades qu'il prépare pour ses soldats des traîtres qu'il glisse au milieu d'elle.

Sommes-nous une Église conquérante ? Pensons aux âmes qui périssent, marchons derrière l'étendard de notre général en chef, nous sommes ses soldats. Mais faisons tout pour rester unis. Aimons notre régiment ! Il faut que nous soyons personnellement redoutés par Satan. A-t-il peur de notre zèle, de nos coups ? Savons-nous manier l'épée de l'esprit ? Sommes-nous prêts à mourir pour sauver le drapeau ? Puissions-nous répondre à toutes ces questions comme Église et comme chrétien : « Seigneur, embrase-moi de plus en plus de Ton amour, unis moi de plus en plus à Toi, pour qu'alors, puissamment fortifié par Toi, rayonnant de Ta lumière, je sois en vérité comme la Sulamithe "belle comme la lune, pure comme le soleil et terrible comme des troupes sous leurs bannières". »

Amen

Lecture : Néhémie 4 : 15-23 ; 1 Timothée 6 : 11 à 21.
Cantiques ; 25: Que Dieu se montre ... 371 : Soldats du Christ .. 343: Lutte quand l'Esprit de grâce .. 158: Il est une race immortelle.


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