Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

suite

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La marche ascendante

« Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur son Bien-Aimé ? » C. des C. 8: 5.

Les filles de Jérusalem, qui sont dans cet épithalame, les spectatrices et les admiratrices du couple princier, voient se dérouler sous leurs yeux ce beau roman. Elles voient la jeune fille au bras de son fiancé et posent cette question que nous méditerons : « Qui est celle qui monte du désert appuyée sur son bien-aimé ? » (8: 5).

Elle monte du désert. C'est son lieu d'origine. Brutalisée par ses frères, exposée aux ardeurs du soleil, fatiguée par le soin de ses bêtes, la terre était pour elle un lieu aride. La terre l'est pour tout homme qui pense et qui aime, qui cherche autre chose que la grossière satisfaction de ses ambitions charnelles.

Le riche patriarche qu'était Abraham ne se considère que comme un pèlerin. Il cherche la cité dont Dieu est l'architecte et le constructeur (Héb. 11 : 10).
Un de ses descendants, Moïse, fils adoptif de la plus grande princesse du monde d'alors : Hashepsout, qui avait à sa portée toutes les richesses de l'Égypte, instruit dans toute la sagesse des Égyptiens qui avait tout ce que la terre peut donner, trouve cependant cette terre : « une contrée déserte, une solitude aux effroyables hurlements » (Deut. 32 : 10). Il avait vu le Prince de ce monde à l'oeuvre et il en avait horreur. Nous le comprenons après les deux guerres mondiales et les atrocités que les hommes ont commises ; OUI, en vérité, la terre est un désert.

Nous ne sommes pas faits pour cette solitude, nous avons faim et soif de justice, d'amour et de paix. Dieu nous a créés pour que nous soyons heureux, aussi a-t-Il toujours fait couler dans ce désert, pour ceux qui Le cherchent, un peu d'eau fraîche ... PUIS le ruisseau s'est fait fleuve quand Dieu a envoyé son Fils, Son unique, Celui en qui Il a mis toute Son affection. Ce Fils, notre Sauveur, a mis dans le désert une source jaillissante jusque dans la vie éternelle. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il a vu la pauvre gardienne des vignes. Il l'a aimée, Il l'a sauvée. Il a gagné Son coeur. Il lui a dit : « Tu es à Moi. Appuie-toi sur mon bras. Viens avec moi sur les montagnes délectables, accompagne-moi sur la route étroite, marche avec moi vers la Cité Céleste. Je t'aime ! »

Pour celle qui marchait dans le désert brûlant, quelle joie ineffable. Notez que Jésus ne nous fait pas sortir du désert. « Je ne te prie pas de les ôter du monde », dit-Il à Son Père. Nous sommes toujours dans le monde, mais nous ne lui appartenons plus. Nous montons avec le Bien-Aimé. Ce chemin qui monte est celui de la sanctification.

Le Prince encourage sa fiancée à venir admirer les beautés de la nature : « Viens ... l'hiver est passé, les fleurs paraissent sur la terre, le temps de chanter est arrive, la VOIX de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes, le figuier embaume ses fruits et les vignes en fleurs exhalent leur parfum, lève-toi, mon amie, ma belle, et viens. » Oh ! que la terre serait belle sans le péché ! C'est à cause de lui qu'elle a produit des épines et des ronces. Pour l'enfant de Dieu, qu'elle est splendide ! Personne ne peut jouir comme lui des oeuvres de Son père céleste, du parfum des fleurs, du chant des oiseaux, d'un beau coucher de soleil...

En montant dans le désert, le fiancé fait voir autre chose encore à celle qu'Il aime. « Viens avec moi du Liban, dit-il, regarde du sommet de Sénir et de l'Hermon des tanières des lions, des montagnes des léopards. » (C.d.C. 4 : 8). Dans la joie de cette marche, il ne faut pas que la jeune fille oublie les bêtes féroces auxquelles elle a échappé. Il ne faut pas qu'elle soit égoïste dans son bonheur, il faut qu'eue pense à ceux qui sont encore en leur pouvoir.

Tandis qu'elle monte toujours plus haut, s'éloignant de la terre, les choses prennent leur vraie valeur ; elle les voit dans leur véritable perspective. Il en est de même pour l'enfant de Dieu. Plus nous sommes près du ciel, plus les choses de la terre nous semblent secondaires. Tandis que plus nous nous délectons de la communion de notre Bien-Aimé, plus nous goûtons par avance les douceurs des lieux célestes (Eph. 1 : 3). Mais montons-nous ? Quels progrès avons-nous faits depuis que nous nous sommes donnés au Sauveur ? Regrettons-nous, comme la femme de Lot, les biens que nous avons laissés ? Regardons-nous avec envie ceux qui profitent des honneurs de ce monde ? Avons-nous vraiment les regards fixés sur Jésus ? Nous réjouissons nous de nous rapprocher du ciel ? Il Y a des enfants de Dieu qui tremblent en pensant à la mort, ils ont peur des derniers mètres de l'ascension. Ne tremblons pas, montons toujours, éloignons-nous des tanières des lions et des repaires des léopards, fuyons Satan, le lion rugissant, c'est lui seul qui est à redouter.

Jamais la jeune fille n'aurait pu réussir cette ascension si elle n'avait eu, pour s'y appuyer, le bras de son fiancé. Voilà le secret de la sanctification : être appuyé sur Jésus.

La jeune fille, par son acte, montre son humilité. Elle sent sa faiblesse. Elle sait qu'elle n'a pas la force de marcher seule. Comptons-nous sur nos propres forces pour avancer dans la sanctification ?

La jeune fille, non seulement connaît sa faiblesse, mais elle ne cherche pas un autre appui que le bras de celui qu'elle aime. Cherchons-nous des appuis humains pour marcher dans le désert ? Que de gens, trompés par une fausse religion, comptent sur leurs bonnes oeuvres ou sur celles des autres, sur l'intercession de la Vierge ou des Saints pour gagner le ciel. Seul Jésus peut nous sauver, seul Il peut nous soutenir, seul Il peut nous faire gravir la montagne dont le sommet touche le ciel.

La Sulamithe montre que non seulement elle est humble, confiante, mais encore qu'elle est obéissante, car, en s'appuyant sur le bras de son fiancé, elle va partout où Il la mène, c'est Lui qui dirige ses pas. Si la route est plus difficile, elle s'appuie un peu plus fort sur Lui, mais elle ne ferait jamais la sottise de lâcher son bras protecteur. Il y a des enfants de Dieu, hélas ! qui le font. Vous étonnez-vous de leur découragement et de leur chute ? Un de mes lecteurs a-t-il fait cette triste expérience ? Tout n'est pas perdu. Appelez à votre secours votre Sauveur. Il a promis non seulement Son pardon, mais la reprise de la douce intimité. Remettez votre main sur Son bras et, après Lui avoir demandé pardon, reprenez l'ascension interrompue.

Non seulement la fiancée est humble, confiante, obéissante, mais elle est parfaitement satisfaite. Elle est aussi près de son fiancé que possible, elle peut Lui parler, sentir battre Son coeur, avoir le privilège immense de Sa présence. Son coeur tressaille de joie. Elle s'étonne de son bonheur : « Est-ce que je rêve ? Est-ce possible que moi, qui ai été si malheureuse dans cet affreux désert, sois maintenant appuyée sur le bras du plus puissant prince de l'Univers ? Est-il possible que j'en sois aimée ? »

Que de fois nous avons été saisis par le même étonnement ! Comment Jésus a-t-Il pu nous choisir nous aimer ? Par quel miracle sommes-nous appuyés sur Lui, marchant à Ses côtés, nous dirigeant, dans Son ineffable compagnie, vers le ciel de gloire ? Ah ! comme nous devrions l'aimer ! Nous comprenons les paroles de Paul dans sa lettre aux Éphésiens : « Ce mystère de l'amour est grand, Je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. » (Eph. 5 : 32).

Le bras sur lequel nous nous appuyons est celui de l'Éternel. Il est tellement puissant qu'il a vaincu tous les ennemis d'Israël. « Si Dieu est pour nous, s'écrie l'apôtre Paul, qui sera contre nous ?.. En toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. » (Rom. 8: 37).

Êtes-vous bien appuyés sur ce bras tout puissant ? Alors, ne craignez rien, aucune des bêtes malfaisantes du désert ne peut vous nuire. Non seulement le bras du Sauveur est l'instrument d'une puissance incommensurable, mais il est au service de l'amour parfait. La Sulamithe exprime le souhait d'être entourée par les bras de celui qu'elle aime : « Que sa main gauche soit sous ma tête et que sa droite m'embrasse. » (2: 6). La Sulamithe est l'objet de Sa tendresse. Il la console, Il la rassure, Il la caresse. Ah ! comme elle apprécie cet amour : « Mets-moi comme un sceau sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras, car l'amour est fort comme la mort, les grandes eaux ne peuvent l'éteindre et les fleuves ne le submergeraient pas. » (8 : 6-7). Nous avons goûté les douceurs exquises de Ses consolations. Jamais nous n'aurions pu traverser, sans Lui, certains passages sombres où nous entendions hurler les fauves. Dans le désert brûlé par la sécheresse, nous nous sommes appuyés éperdument sur le bras de notre Sauveur bien-aimé. Dieu soit loué, Son amour a été plus fort que la mort, et les grandes eaux de l'épreuve et du deuil ne l'ont pas éteint, mais nous ont permis de comprendre mieux que jamais son infinie tendresse.

La Sulamithe monte du désert. Elle est l'image même du bonheur. Cependant, il n'est pas encore parfait ; la montée n'est pas achevée, elle n'est pas arrivée au bout du voyage. Elle y arrivera, elle y arrive ! Écoutez la question que pose à l'apôtre Jean, non pas les jeunes spectatrices, amies de la Sulamithe, mais l'un des 24 vieillards qui se tiennent devant le trône de Dieu. Jean voit dans le ciel une foule que personne ne peut compter. « Ces gens se tenaient debout devant le trône et devant l'Agneau, revêtus de robes blanches, des palmes à la main, et ils criaient d'une voix forte : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l'Agneau... » (Apoc. 7 : 9). « Qui sont-ils ? », demande à Jean le vieillard. Jean ne peut répondre, il ne les connaît pas. « Qui sont-ils ? Et d'où sont-ils venus ? » Jean n'a jamais vu sur la terre d'êtres aussi heureux, aussi purs, aussi beaux. «Jean, regarde bien, ne reconnais-tu pas celle qui montait du désert, appuyée sur son bien-aimé ? C'est elle, elle, la misérable gardienne des vignes, c'est elle enfin arrivée! C'est l'Église de Dieu qui a terminé sa course épuisante, c'est elle qui a traversé victorieusement la grande tribulation ! Finies les affres de la solitude, elle n'entendra plus les hurlements sauvages, elle ne souffrira plus de la faim ou de la soif. Ses larmes ne couleront plus. Elle est arrivée. La fiancée, appuyée sur le bras tout-puissant, est entrée dans le ciel de gloire. Elle jouit pour l'éternité d'un incomparable bonheur. »

Serez-vous dans cette foule glorifiée ? Faites-vous partie de l'Épouse triomphante ? Le seul signe distinctif et indispensable, c'est que la robe des rachetés avait été blanchie dans le sang de l'Agneau. Que la vôtre le soit aussi. Jésus sauve parfaitement tous ceux qui s'approchent de Dieu par Lui. Alors, comme nous, appuyez-vous de toutes vos forces, ou plutôt de toute votre faiblesse, sur Son bras puissant, et, ensemble, montons, montons toujours, « achevons notre sanctification dans la crainte de Dieu » (II Cor. 7 : 1), car, sans cette sanctification, « personne ne verra le Seigneur » (Héb. 12 : 14).

Amen

Lecture : Ps. 63 ; C. des C. 8 : 5 à 7 ; Apoc. 7 : 9 à 17.
Cantiques : 289: C'est mon joyeux service. 464: Marchons avec joie dans le bon chemin.

410: Sur Toi Sauveur qui se fonde peut ou péché résister. 206: Tiens dans Ta main, Ta main puissante et forte ...

 



Ultime prière

« L'Esprit et l'Épouse disent : Viens· » Apoc. 22: 17.

L'Épouse, qui est l'Église, possède un bonheur incomparable. Elle est aimée de Celui qu'elle aime. Elle jouit de Sa communion. Elle travaille pour Lui. Elle Le fait connaître. Heureuses fiançailles, mais fiançailles seulement. Ce qu'elle veut, c'est vivre avec lui. C'est être unie à lui dans la bonne et la mauvaise fortune. Unie, unie pour toujours. Voilà ce que l'Église souhaite ardemment et voilà pourquoi elle désire de tout son coeur le jour trois fois béni où son fiancé viendra la chercher. « Viens, Seigneur Jésus. »

Car Jésus viendra. Certitude bénie, que nous ne prenons pas assez à coeur. La deuxième venue est plus annoncée que la première. Le Seigneur Jésus reviendra en personne. Les anges le disent clairement aux disciples qui le voient monter au ciel sur la montagne des Oliviers : « Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel. » (Actes 1 : 11).

Un jour viendra où, sur les nuées, le Seigneur Jésus descendra. Avez-vous jamais pensé à cette seconde venue ? La première a passé inaperçue pour la plus grande partie du monde civilisé. Le grand empereur Auguste, dans son magnifique palais à Rome, ne fut pas troublé une minute par cet événement : la naissance d'un bébé dans une pauvre crèche d'un village perdu de la plus petite partie de son immense empire. Mais, quand Jésus reviendra, ce sera dans Sa gloire, en personne, comme le Fils de Dieu. Quel spectacle alors, chers lecteurs, et de quelle importance extraordinaire est notre sujet !

Le Seigneur Jésus viendra Lui-même et d'une manière absolument inattendue. Il insiste sur ce fait. Si le maître savait qu'un larron doit venir, il ne laisserait pas percer sa maison. De même, tenez-vous prêts, : « car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. » « Si tu ne veilles pas, nous dit le vieil apôtre Jean, je Viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure Je viendrai sur toi. » (Apoc. 3: 3). « Car vous savez bien vous-mêmes, écrit l'apôtre Paul aux Thessaloniciens, que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. » (1 Thess. 5 : 2). « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur, nous dit l'apôtre Pierre. » (II Pier. 3 : 10). Quelle unanimité ! Quelle certitude ! « Ce sera exactement, nous dit Jésus comme au temps de Noé. Les hommes se mariaient, donnaient en mariage, ils mangeaient, buvaient et s'amusaient, le sépulcre vint, et les fit tous périr. » Seuls, Noé et les siens veillaient et se préparaient pour le jour de la colère de Dieu.

À Sodome, que se passa-t-il dans la dernière nuit de cette ville corrompue ? Ah ! les habitants étaient bien loin de se douter qu'ils n'avaient plus que quelques heures à vivre. Ils passèrent cette nuit-là, les malheureux, dans les plus abominables orgies. Le feu du ciel tomba soudain sur eux et les fit tous périr.

Cette eau, ce feu ne sont que de faibles images de ce que sera le jour du Fils de l'Homme, ce jour qui surprendra les habitants de la terre comme le filet de l'oiseleur surprend sa faible proie.

Quel avertissement pour ceux qui ignorent qu'un jour pareil s'approche ! Des découvertes faites à Ur, en Chaldée, ont fait trouver des preuves irréfutables du déluge. Les fouilles faites au Sud de la Mer Morte, à l'emplacement même des villes maudites, ont corroboré le récit biblique de la destruction de Sodome et de Gomorrhe. Notre Époux bien aimé reviendra soudain, comme un voleur dans la nuit.

Comment souhaiter pareil retour ? diront quelques-uns d'entre nous. Est-ce que, pour sa fiancée, un fiance Vient par surprise comme un voleur ? Non, aussi le retour de Jésus se fera en deux temps.

L'Église ira à la rencontre de Son Époux. « Nous les Vivants, écrit l'apôtre Paul aux Thessaloniciens, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur Lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » (1 Thess. 4 : 16).

L'Église aura été prévenue par trois signes de la venue de son fiancé : un Signal, la Voix d'un archange, le son de la trompette de Dieu. Comment les entendrons-nous, comment se manifesteront-ils ? Y aura-t-il un long espace de temps entre chaque avertissement ? la Parole de Dieu est muette sur ce point, et Je ne pense pas que nous puissions comprendre ce que sont ces signes, mais, quand ils auront lieu, nous les reconnaîtrons. Par quelque divine téléphonie sans fil, nous entendrons les mots glorieux : « Jésus vient, prépare-toi à la rencontre de ton Époux. »

Si nous avons le bonheur de ne pas passer par la mort et de voir de nos yeux revenir notre Sauveur, nous assisterons d'abord à la résurrection de ceux qui se sont endormis dans les bras de Christ. Je sais que Dieu peut presque simultanément ressusciter nos morts et nous transformer, nous transmuer. Cependant, Paul donne dans un ordre précis les grands événements qui précèdent l'enlèvement. « Nous ne devancerons pas ceux qui sont morts ; les morts en Christ ressusciteront premièrement. » Quelle joie ineffable quand, revêtus de nos corps spirituels, ayant été changés en créatures célestes, incorruptibles, immortelles, nous partirons avec nos bien-aimés, qui nous n'aient devancés, au devant de notre Céleste Époux.

Puis, ensuite, nous redescendrons avec Lui après le festin de noces. Nous participerons comme Épouse au Jugement du Monde. Ce sera le jour du Seigneur, grand et redoutable. Là, le Seigneur Jésus mettra fin à la période de la grâce. Il apparaîtra au milieu d'une flamme de feu pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. « Ils auront pour châtiment, écrit l'apôtre Paul, une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (II Thess. 1 : 9). Pourquoi ce châtiment terrible ? Pour quels crimes ? Pour ne pas avoir connu Dieu, pour avoir vécu sans Lui, et pour ne pas avoir obéi à l'Évangile.

Tous les enfants de Dieu devraient se réjouir de ce retour, le souhaiter. Hélas ! j'en ai connu qui ne s'en réjouissaient qu'en tremblant. Ils le souhaitaient le plus tard possible. Nous avons eu, pendant les années noires, près de deux millions de prisonniers, dont au moins la moitié avait une femme qui les attendait. Hélas ! beaucoup d'entre elles ne souhaitaient pas ce retour. Pour les unes, leur coeur avait été donné à un autre ; certaines redoutaient un retour subit qui aurait révélé au mari certaines habitudes, certaines compagnies indésirables ; j'en ai connu qui craignaient de perdre leur indépendance et de se trouver en désaccord avec le libéré. Que de chrétiens ressemblent à ces femmes : coeur partagé coeur infidèle, coeur endurci que le Saint-Esprit nous sonde et nous révèle pourquoi la pensée du retour de notre divin fiancé nous inquiète plus qu'elle ne nous. réjouit.

II y avait, heureusement, des femmes de prisonniers qui souhaitaient ardemment le retour du bien-aimé. Elles vivaient pour lui, elles étaient avec lui var la pensée, ne faisant rien qu'il aurait pu blâmer. Il aurait pu revenir à n'importe quel moment sans rien trouver à reprendre ; elle étaient sûres de s'entendre avec lui ; elles aimaient.
Ah ! voilà le secret de l'attente. Aimons-nous vraiment notre Sauveur ? L'aidions-nous de tout notre coeur, ne pouvant vivre que pour Lui, redoutant de Lui faire de la peine ?

Pensons à ce qu'Il a fait pour nous, à Son amour incommensurable, et réjouissons-nous de ce que bientôt nous Le rencontrerons en personne. Nous Le verrons, Lui ! Nous pourrons le voir face à face, toucher ses mains percées pour nous, lever nos yeux sur ce front sacré où se verront les cicatrices de l'affreuse couronne, loucher Ses pieds et embrasser les marques des clous qui L'attachaient à la croix de notre salut ; quelle joie émouvante ! Les mots me manquent pour vous donner une faible idée de ce que sera notre bonheur.
Nous aurons plus que la vision de Sa personne nous aurons le privilège de nous unir à Lui. Nous aurons les corps glorifiés qui nous permettront, avec Lui, une collaboration parfaite, une union sans ombre.
En pensant à ce bonheur, nous nous écrions : « Viens, Seigneur Jésus. »

Cette attente doit être non seulement joyeuse, mais vigilante. C'est la recommandation expresse et répétée de Jésus. « Veillez et priez, veillez donc ... veillez, car vous ne savez ni le jour, ni l'heure ... Je le dis à tous : Veillez. » Je pourrais multiplier les textes sur ce sujet : « Heureux celui qui veille », nous dit l'apôtre Jean dans l'Apocalypse 16 : 15.

J'ai visité plusieurs châteaux de la Loire. Châteaux royaux et princiers, ils avaient tous un intérêt particulier. Mais celui qui m'a le plus frappée, ce n'est pas le château de Blois avec ses souvenirs sanglants, ou celui d'Amboise au balcon duquel ont été pendus tant de chefs huguenots ; ce n'est pas celui de Chambord, malgré sa beauté incomparable, ni Celui de Chenonceaux bâti pour une reine de beauté, non, c'est un château modeste, celui de Cheverny. Il appartient depuis des siècles à la même famille. Le marquis de Cheverny eut la bonne pensée de mettre le bonnet rouge à la Révolution, il était aimé de ses paysans, bref, son château échappa au pillage. La plupart des chambres du roi avec son lit magnifique, garni d'une courtepointe brodée. « La chambre du roi, demandai-je au gardien ? Le roi vint-il à Cheverny ? » La chasse en était célèbre et le roi Henri IV s'était invité. Il avait manifesté le désir de venir, mais ne put le réaliser. Cependant, les châtelains avaient préparé la chambre. Ils la tenaient toujours prête. En hiver, d'Immenses bûches brûlaient dans la cheminée. De l'eau toujours fraîche garnissait pots et aiguières. Si le roi par bonheur venait, tout serait prêt. Le roi ne vint jamais, mais sa chambre l'attend toujours ! Quelle leçon cette chambre fut pour moi ! Ce que des hommes ont fait pendant plus de trois siècles pour un roi humain, le faisons nous pour le ROI des rois ? Est-ce que notre chambre est toujours prête ? Ou l'avez vous encombrée de mille meubles disparates. Que le Seigneur nous sonde par Son Esprit. Êtes-vous vraiment prêts pour le retour du Roi ?

Dans votre vie, qu'est-ce qui vous encombre ? Cette amitié que vous avez formée, qu'est-ce qu'en dirait Jésus s'Il revenait cette nuit ? Ce spectacle auquel vous prenez plaisir, iriez-vous si Jésus devait revenir demain ? Cette habitude déplorable, la garderiez-vous si vous étiez dans l'attente de Son retour ? Êtes-vous de ceux, qui, voyant leur maître tarder, battent les serviteurs et passent les heures dans la jouissance ? J'espère que non. Vous êtes peut-être de ceux, hélas ! qui, voyant Jésus tarder, s'endorment sans avoir pris la précaution de remplir leur lampe, d'être prêts pour le premier signal. Oh ! l'horreur de ce réveil-là, quand vous entendrez se fermer devant vous la porte du ciel et que vous entendrez les paroles fatales : « Je ne vous ai jamais connus. » Je ne peux croire, ô Dieu, qu'un de mes lecteurs puisse être dans cette catégorie. Réveille-le tandis qu'il en est temps encore et qu'il dise avec nous : « Viens, Seigneur Jésus. »

Ce désir ardent de nos coeurs, nous pourrons en hâter l'accomplissement. Oui, cela dépend de nous si le Seigneur tarde. Mais alors, s'Il tarde tant, n'avons-nous pas à nous frapper la poitrine, à nous humilier ? Avons-nous servit à hâter ce jour ? Comment pouvons-nous le faire ? En travaillant à compléter l'Épouse de Christ. « II faut que cet Évangile, nous dit Jésus, soit annoncé dans le monde entier et alors viendra la fin. » Vous étonnez-vous que nous essayions de faire connaître autour de nous, pal' tous les moyens, la bonne nouvelle du salut ? Il faut prêcher en temps et hors de temps. Il faut dresser la croix aux yeux de tous. Il faut faire voir aux inconvertis le danger qu'ils courent, il faut leur dire : « Sortez du milieu de cette race perverse et convertissez-vous ... »

L'activité ne suffit pas. Un autre moyen de hâter le retour du Seigneur, c'est la prière. Prière pour le salut de ceux qui nous entourent, prière pour la formation du corps de Christ. Prière pour Son retour. Quelle consolation pour ceux qui ne peuvent faire grand-chose pour la diffusion de l'évangile : mères de famille absorbées par leurs devoirs, malades sans force, gens âgés, la prière est leur domaine, leur merveilleux moyen d'action.

Avez-vous remarqué notre texte : l'Esprit et l'Épouse disent : « Viens. » Pourquoi l'Esprit ? Parce que les prières de l'Épouse sont imparfaites. Elle ne peut que balbutier ses désirs, elle ne connaît pas le moment favorable, elle est dans l'ignorance du plan de Dieu. Alors, l'Esprit prie avec elle, « par des soupirs inexprimables, Lui qui connaît la pensée de Dieu, Lui qui sonde le coeur de l'Épouse : ». Quelle force est cette aide si précieuse de l'Esprit, quelle joie de savoir que Lui aussi intercède, que Lui aussi attend avec ardeur le jour glorieux du retour rie notre' bien aimé L'Esprit et l'Épouse disent : « Viens. »

Comment de telles prières ne seraient-elles pas exaucées ? Ce retour est certain. Il est imminent. Chers lecteurs, êtes-vous prêts ? L'invitation du Seigneur est pressante et elle est pour tous. Venez à Lui Prenez-le pour votre Sauveur, qu'Il devienne votre Époux divin. Unissez-vous au peuple de Dieu pour attendre avec ferveur l'heureux moment où, à un signal donné, au son de la trompette, à la voix d'un archange, l'Époux viendra chercher Son Épouse pour la mettre en possession d'un éternel bonheur. « Viens, Seigneur Jésus ! Toi qui es pour nous l'Incomparable. »

Amen

Lecture ; Actes 2 : 1 à 28 ; Apoc. 22 : 6 à 21.
Cantiques : 142: En expirant le Rédempteur .. 133 : Sur les collines éternelles 145: Comme une terre altérée 129: Nous attendons le Sauveur


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