Les filles de Jérusalem, qui sont dans
cet épithalame, les spectatrices et les
admiratrices du couple princier, voient se
dérouler sous leurs yeux ce beau roman.
Elles voient la jeune fille au bras de son
fiancé et posent cette question que nous
méditerons : « Qui est celle
qui monte du désert appuyée sur son
bien-aimé ? »
(8:
5).
Elle monte du désert. C'est son lieu
d'origine. Brutalisée par ses frères,
exposée aux ardeurs du soleil,
fatiguée par le soin de ses bêtes, la
terre était pour elle un lieu aride. La
terre l'est pour tout homme qui pense et qui aime,
qui cherche autre chose que la grossière
satisfaction de ses ambitions charnelles.
Le riche patriarche qu'était Abraham
ne se considère que comme un pèlerin.
Il cherche la cité dont Dieu est
l'architecte et le constructeur
(Héb.
11 : 10).
Un de ses descendants, Moïse, fils
adoptif de la plus grande princesse du monde
d'alors : Hashepsout, qui avait à sa
portée toutes les richesses de
l'Égypte, instruit dans toute la sagesse des
Égyptiens qui avait tout ce que la terre
peut donner, trouve cependant cette terre :
« une contrée déserte, une
solitude aux effroyables hurlements »
(Deut.
32 : 10). Il avait vu le
Prince de ce monde à l'oeuvre et il en avait
horreur. Nous le comprenons après les deux
guerres mondiales et les atrocités que les
hommes ont commises ; OUI, en
vérité, la terre est un
désert.
Nous ne sommes pas faits pour cette
solitude, nous avons faim et soif de justice,
d'amour et de paix. Dieu nous a créés
pour que nous soyons heureux, aussi a-t-Il toujours
fait couler dans ce désert, pour ceux qui Le
cherchent, un peu d'eau fraîche ... PUIS le
ruisseau s'est fait fleuve quand Dieu a
envoyé son Fils, Son unique, Celui en qui Il
a mis toute Son affection. Ce Fils, notre Sauveur,
a mis dans le désert une source jaillissante
jusque dans la vie éternelle. Il est venu
chercher et sauver ceux qui étaient perdus.
Il a vu la pauvre gardienne des vignes. Il l'a
aimée, Il l'a sauvée. Il a
gagné Son coeur. Il lui a dit :
« Tu es à Moi. Appuie-toi sur mon
bras. Viens avec moi sur les montagnes
délectables, accompagne-moi sur la route
étroite, marche avec moi vers la Cité
Céleste. Je t'aime ! »
Pour celle qui marchait dans le
désert brûlant, quelle joie ineffable.
Notez que Jésus ne nous fait pas sortir du
désert. « Je ne te prie pas de les
ôter du monde », dit-Il à
Son Père. Nous sommes toujours dans le
monde, mais nous ne lui appartenons plus. Nous
montons avec le Bien-Aimé. Ce chemin qui
monte est celui de la sanctification.
Le Prince encourage sa fiancée
à venir admirer les beautés de la
nature : « Viens ... l'hiver est
passé, les fleurs paraissent sur la terre,
le temps de chanter est arrive, la VOIX de la
tourterelle se fait entendre dans nos campagnes, le
figuier embaume ses fruits et les vignes en fleurs
exhalent leur parfum, lève-toi, mon amie, ma
belle, et viens. » Oh ! que la terre
serait belle sans le péché !
C'est à cause de lui qu'elle a produit des
épines et des ronces. Pour l'enfant de Dieu,
qu'elle est splendide ! Personne ne peut jouir
comme lui des oeuvres de Son père
céleste, du parfum des fleurs, du chant des
oiseaux, d'un beau coucher de soleil...
En montant dans le désert, le
fiancé fait voir autre chose encore à
celle qu'Il aime. « Viens avec moi du
Liban, dit-il, regarde du sommet de Sénir et
de l'Hermon des tanières des lions, des
montagnes des léopards. »
(C.d.C.
4 : 8). Dans la joie de
cette marche, il ne faut pas que la jeune fille
oublie les bêtes féroces auxquelles
elle a échappé. Il ne faut pas
qu'elle soit égoïste dans son bonheur,
il faut qu'eue pense à ceux qui sont encore
en leur pouvoir.
Tandis qu'elle monte toujours plus haut,
s'éloignant de la terre, les choses prennent
leur vraie valeur ; elle les voit dans leur
véritable perspective. Il en est de
même pour l'enfant de Dieu. Plus nous sommes
près du ciel, plus les choses de la terre
nous semblent secondaires. Tandis que plus nous
nous délectons de la communion de notre
Bien-Aimé, plus nous goûtons par
avance les douceurs des lieux célestes
(Eph.
1 : 3). Mais
montons-nous ? Quels progrès avons-nous
faits depuis que nous nous sommes donnés au
Sauveur ? Regrettons-nous, comme la femme de
Lot, les biens que nous avons laissés ?
Regardons-nous avec envie ceux qui profitent des
honneurs de ce monde ? Avons-nous vraiment les
regards fixés sur Jésus ? Nous
réjouissons nous de nous rapprocher du
ciel ? Il Y a des enfants de Dieu qui
tremblent en pensant à la mort, ils ont peur
des derniers mètres de l'ascension. Ne
tremblons pas, montons toujours,
éloignons-nous des tanières des lions
et des repaires des léopards, fuyons Satan,
le lion rugissant, c'est lui seul qui est à
redouter.
Jamais la jeune fille n'aurait pu
réussir cette ascension si elle n'avait eu,
pour s'y appuyer, le bras de son fiancé.
Voilà le secret de la sanctification :
être appuyé sur Jésus.
La jeune fille, par son acte, montre son
humilité. Elle sent sa faiblesse. Elle sait
qu'elle n'a pas la force de marcher seule.
Comptons-nous sur nos propres forces pour avancer
dans la sanctification ?
La jeune fille, non seulement connaît
sa faiblesse, mais elle ne cherche pas un autre
appui que le bras de celui qu'elle aime.
Cherchons-nous des appuis humains pour marcher dans
le désert ? Que de gens, trompés
par une fausse religion, comptent sur leurs bonnes
oeuvres ou sur celles des autres, sur
l'intercession de la Vierge ou des Saints pour
gagner le ciel. Seul Jésus peut nous sauver,
seul Il peut nous soutenir, seul Il peut nous faire
gravir la montagne dont le sommet touche le
ciel.
La Sulamithe montre que non seulement elle
est humble, confiante, mais encore qu'elle est
obéissante, car, en s'appuyant sur le bras
de son fiancé, elle va partout où Il
la mène, c'est Lui qui dirige ses pas. Si la
route est plus difficile, elle s'appuie un peu plus
fort sur Lui, mais elle ne ferait jamais la sottise
de lâcher son bras protecteur. Il y a des
enfants de Dieu, hélas ! qui le font.
Vous étonnez-vous de leur
découragement et de leur chute ? Un de
mes lecteurs a-t-il fait cette triste
expérience ? Tout n'est pas perdu.
Appelez à votre secours votre Sauveur. Il a
promis non seulement Son pardon, mais la reprise de
la douce intimité. Remettez votre main sur
Son bras et, après Lui avoir demandé
pardon, reprenez l'ascension interrompue.
Non seulement la fiancée est humble,
confiante, obéissante, mais elle est
parfaitement satisfaite. Elle est aussi près
de son fiancé que possible, elle peut Lui
parler, sentir battre Son coeur, avoir le
privilège immense de Sa présence. Son
coeur tressaille de joie. Elle s'étonne de
son bonheur : « Est-ce que je
rêve ? Est-ce possible que moi, qui ai
été si malheureuse dans cet affreux
désert, sois maintenant appuyée sur
le bras du plus puissant prince de l'Univers ?
Est-il possible que j'en sois
aimée ? »
Que de fois nous avons été
saisis par le même étonnement !
Comment Jésus a-t-Il pu nous choisir nous
aimer ? Par quel miracle sommes-nous
appuyés sur Lui, marchant à Ses
côtés, nous dirigeant, dans Son
ineffable compagnie, vers le ciel de gloire ?
Ah ! comme nous devrions l'aimer ! Nous
comprenons les paroles de Paul dans sa lettre aux
Éphésiens : « Ce
mystère de l'amour est grand, Je dis cela
par rapport à Christ et à
l'Église. »
(Eph.
5 : 32).
Le bras sur lequel nous nous appuyons est
celui de l'Éternel. Il est tellement
puissant qu'il a vaincu tous les ennemis
d'Israël. « Si Dieu est pour nous,
s'écrie l'apôtre Paul, qui sera contre
nous ?.. En toutes ces choses, nous sommes
plus que vainqueurs par celui qui nous a
aimés. »
(Rom.
8: 37).
Êtes-vous bien appuyés sur ce
bras tout puissant ? Alors, ne craignez rien,
aucune des bêtes malfaisantes du
désert ne peut vous nuire. Non seulement le
bras du Sauveur est l'instrument d'une puissance
incommensurable, mais il est au service de l'amour
parfait. La Sulamithe exprime le souhait
d'être entourée par les bras de celui
qu'elle aime : « Que sa main gauche
soit sous ma tête et que sa droite
m'embrasse. »
(2:
6). La Sulamithe est l'objet de
Sa tendresse. Il la console, Il la rassure, Il la
caresse. Ah ! comme elle apprécie cet
amour : « Mets-moi comme un sceau
sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras, car
l'amour est fort comme la mort, les grandes eaux ne
peuvent l'éteindre et les fleuves ne le
submergeraient pas. »
(8 :
6-7). Nous avons
goûté les douceurs exquises de Ses
consolations. Jamais nous n'aurions pu traverser,
sans Lui, certains passages sombres où nous
entendions hurler les fauves. Dans le désert
brûlé par la sécheresse, nous
nous sommes appuyés éperdument sur le
bras de notre Sauveur bien-aimé. Dieu soit
loué, Son amour a été plus
fort que la mort, et les grandes eaux de
l'épreuve et du deuil ne l'ont pas
éteint, mais nous ont permis de comprendre
mieux que jamais son infinie tendresse.
La Sulamithe monte du désert. Elle
est l'image même du bonheur. Cependant, il
n'est pas encore parfait ; la montée
n'est pas achevée, elle n'est pas
arrivée au bout du voyage. Elle y arrivera,
elle y arrive ! Écoutez la question que
pose à l'apôtre Jean, non pas les
jeunes spectatrices, amies de la Sulamithe, mais
l'un des 24 vieillards qui se tiennent devant le
trône de Dieu. Jean voit dans le ciel une
foule que personne ne peut compter. « Ces
gens se tenaient debout devant le trône et
devant l'Agneau, revêtus de robes blanches,
des palmes à la main, et ils criaient d'une
voix forte : Le salut est à notre Dieu
qui est assis sur le trône et à
l'Agneau... »
(Apoc.
7 : 9). « Qui
sont-ils ? », demande à Jean
le vieillard. Jean ne peut répondre, il ne
les connaît pas. « Qui
sont-ils ? Et d'où sont-ils
venus ? » Jean n'a jamais vu sur la
terre d'êtres aussi heureux, aussi purs,
aussi beaux. «Jean, regarde bien, ne
reconnais-tu pas celle qui montait du
désert, appuyée sur son
bien-aimé ? C'est elle, elle, la
misérable gardienne des vignes, c'est elle
enfin arrivée! C'est l'Église de Dieu
qui a terminé sa course épuisante,
c'est elle qui a traversé victorieusement la
grande tribulation ! Finies les affres de la
solitude, elle n'entendra plus les hurlements
sauvages, elle ne souffrira plus de la faim ou de
la soif. Ses larmes ne couleront plus. Elle est
arrivée. La fiancée, appuyée
sur le bras tout-puissant, est entrée dans
le ciel de gloire. Elle jouit pour
l'éternité d'un incomparable
bonheur. »
Serez-vous dans cette foule
glorifiée ? Faites-vous partie de
l'Épouse triomphante ? Le seul signe
distinctif et indispensable, c'est que la robe des
rachetés avait été blanchie
dans le sang de l'Agneau. Que la vôtre le
soit aussi. Jésus sauve parfaitement tous
ceux qui s'approchent de Dieu par Lui. Alors, comme
nous, appuyez-vous de toutes vos forces, ou
plutôt de toute votre faiblesse, sur Son bras
puissant, et, ensemble, montons, montons toujours,
« achevons notre sanctification dans la
crainte de Dieu »
(II
Cor. 7 : 1), car, sans
cette
sanctification, « personne ne verra
le Seigneur »
(Héb.
12 : 14).
Amen
Lecture : Ps.
63 ; C.
des C. 8 : 5 à
7 ; Apoc.
7 : 9 à 17.
Cantiques : 289: C'est
mon
joyeux service. 464: Marchons avec joie dans le bon
chemin.
410: Sur Toi Sauveur qui se fonde peut ou péché résister. 206: Tiens dans Ta main, Ta main puissante et forte ...
L'Épouse, qui est l'Église,
possède un bonheur incomparable. Elle est
aimée de Celui qu'elle aime. Elle jouit de
Sa communion. Elle travaille pour Lui. Elle Le fait
connaître. Heureuses fiançailles, mais
fiançailles seulement. Ce qu'elle veut,
c'est vivre avec lui. C'est être unie
à lui dans la bonne et la mauvaise fortune.
Unie, unie pour toujours. Voilà ce que
l'Église souhaite ardemment et voilà
pourquoi elle désire de tout son coeur le
jour trois fois béni où son
fiancé viendra la chercher.
« Viens, Seigneur
Jésus. »
Car Jésus viendra. Certitude
bénie, que nous ne prenons pas assez
à coeur. La deuxième venue est plus
annoncée que la première. Le Seigneur
Jésus reviendra en personne. Les anges le
disent clairement aux disciples qui le voient
monter au ciel sur la montagne des Oliviers :
« Hommes galiléens, pourquoi vous
arrêtez-vous à regarder au ciel ?
Ce Jésus, qui a été
enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de
la même manière que vous l'avez vu
allant au ciel. »
(Actes
1 : 11).
Un jour viendra où, sur les
nuées, le Seigneur Jésus descendra.
Avez-vous jamais pensé à cette
seconde venue ? La première a
passé inaperçue pour la plus grande
partie du monde civilisé. Le grand empereur
Auguste, dans son magnifique palais à Rome,
ne fut pas troublé une minute par cet
événement : la naissance d'un
bébé dans une pauvre crèche
d'un village perdu de la plus petite partie de son
immense empire. Mais, quand Jésus reviendra,
ce sera dans Sa gloire, en personne, comme le Fils
de Dieu. Quel spectacle alors, chers lecteurs, et
de quelle importance extraordinaire est notre
sujet !
Le Seigneur Jésus viendra
Lui-même et d'une manière absolument
inattendue. Il insiste sur ce fait. Si le
maître savait qu'un larron doit venir, il ne
laisserait pas percer sa maison. De même,
tenez-vous prêts, : « car le Fils
de l'homme viendra à l'heure où vous
n'y penserez pas. » « Si tu ne
veilles pas, nous dit le vieil apôtre Jean,
je Viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas
à quelle heure Je viendrai sur
toi. »
(Apoc.
3: 3). « Car vous
savez bien vous-mêmes, écrit
l'apôtre Paul aux Thessaloniciens, que le
jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la
nuit. »
(1
Thess. 5 : 2). « Le
jour du Seigneur viendra comme un voleur, nous dit
l'apôtre Pierre. »
(II
Pier. 3 : 10). Quelle
unanimité ! Quelle certitude !
« Ce sera exactement, nous dit
Jésus comme au temps de Noé. Les
hommes se mariaient, donnaient en mariage, ils
mangeaient, buvaient et s'amusaient, le
sépulcre vint, et les fit tous
périr. » Seuls, Noé et les
siens veillaient et se préparaient pour le
jour de la colère de Dieu.
À Sodome, que se passa-t-il dans la
dernière nuit de cette ville
corrompue ? Ah ! les habitants
étaient bien loin de se douter qu'ils
n'avaient plus que quelques heures à vivre.
Ils passèrent cette nuit-là, les
malheureux, dans les plus abominables orgies. Le
feu du ciel tomba soudain sur eux et les fit tous
périr.
Cette eau, ce feu ne sont que de faibles
images de ce que sera le jour du Fils de l'Homme,
ce jour qui surprendra les habitants de la terre
comme le filet de l'oiseleur surprend sa faible
proie.
Quel avertissement pour ceux qui ignorent
qu'un jour pareil s'approche ! Des
découvertes faites à Ur, en
Chaldée, ont fait trouver des preuves
irréfutables du déluge. Les fouilles
faites au Sud de la Mer Morte, à
l'emplacement même des villes maudites, ont
corroboré le récit biblique de la
destruction de Sodome et de Gomorrhe. Notre
Époux bien aimé reviendra soudain,
comme un voleur dans la nuit.
Comment souhaiter pareil retour ?
diront quelques-uns d'entre nous. Est-ce que, pour
sa fiancée, un fiance Vient par surprise
comme un voleur ? Non, aussi le retour de
Jésus se fera en deux temps.
L'Église ira à la rencontre de
Son Époux. « Nous les Vivants,
écrit l'apôtre Paul aux
Thessaloniciens, restés pour
l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons
pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur
Lui-même, à un signal donné,
à la voix d'un archange et au son de la
trompette de Dieu, descendra du ciel et les morts
en Christ ressusciteront premièrement.
Ensuite, nous les vivants, qui serons
restés, nous serons tous ensemble
enlevés avec eux sur des nuées
à la rencontre du Seigneur dans les airs et
ainsi nous serons toujours avec le
Seigneur. »
(1
Thess. 4 : 16).
L'Église aura été
prévenue par trois signes de la venue de son
fiancé : un Signal, la Voix d'un
archange, le son de la trompette de Dieu. Comment
les entendrons-nous, comment se
manifesteront-ils ? Y aura-t-il un long espace
de temps entre chaque avertissement ? la
Parole de Dieu est muette sur ce point, et Je ne
pense pas que nous puissions comprendre ce que sont
ces signes, mais, quand ils auront lieu, nous les
reconnaîtrons. Par quelque divine
téléphonie sans fil, nous entendrons
les mots glorieux : « Jésus
vient, prépare-toi à la rencontre de
ton Époux. »
Si nous avons le bonheur de ne pas passer
par la mort et de voir de nos yeux revenir notre
Sauveur, nous assisterons d'abord à la
résurrection de ceux qui se sont endormis
dans les bras de Christ. Je sais que Dieu peut
presque simultanément ressusciter nos morts
et nous transformer, nous transmuer. Cependant,
Paul donne dans un ordre précis les grands
événements qui
précèdent l'enlèvement.
« Nous ne devancerons pas ceux qui sont
morts ; les morts en Christ ressusciteront
premièrement. » Quelle joie
ineffable quand, revêtus de nos corps
spirituels, ayant été changés
en créatures célestes,
incorruptibles, immortelles, nous partirons avec
nos bien-aimés, qui nous n'aient
devancés, au devant de notre Céleste
Époux.
Puis, ensuite, nous redescendrons avec Lui
après le festin de noces. Nous participerons
comme Épouse au Jugement du Monde. Ce sera
le jour du Seigneur, grand et redoutable.
Là, le Seigneur Jésus mettra fin
à la période de la grâce. Il
apparaîtra au milieu d'une flamme de feu pour
punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui
n'obéissent pas à l'Évangile
de notre Seigneur Jésus. « Ils
auront pour châtiment, écrit
l'apôtre Paul, une ruine éternelle,
loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa
force. »
(II
Thess. 1 : 9). Pourquoi ce
châtiment terrible ? Pour quels
crimes ? Pour ne pas avoir connu Dieu, pour
avoir vécu sans Lui, et pour ne pas avoir
obéi à l'Évangile.
Tous les enfants de Dieu devraient se
réjouir de ce retour, le souhaiter.
Hélas ! j'en ai connu qui ne s'en
réjouissaient qu'en tremblant. Ils le
souhaitaient le plus tard possible. Nous avons eu,
pendant les années noires, près de
deux millions de prisonniers, dont au moins la
moitié avait une femme qui les attendait.
Hélas ! beaucoup d'entre elles ne
souhaitaient pas ce retour. Pour les unes, leur
coeur avait été donné à
un autre ; certaines redoutaient un retour
subit qui aurait révélé au
mari certaines habitudes, certaines compagnies
indésirables ; j'en ai connu qui
craignaient de perdre leur indépendance et
de se trouver en désaccord avec le
libéré. Que de chrétiens
ressemblent à ces femmes : coeur
partagé coeur infidèle, coeur endurci
que le Saint-Esprit nous sonde et nous
révèle pourquoi la pensée du
retour de notre divin fiancé nous
inquiète plus qu'elle ne nous.
réjouit.
II y avait, heureusement, des femmes de
prisonniers qui souhaitaient ardemment le retour du
bien-aimé. Elles vivaient pour lui, elles
étaient avec lui var la pensée, ne
faisant rien qu'il aurait pu blâmer. Il
aurait pu revenir à n'importe quel moment
sans rien trouver à reprendre ; elle
étaient sûres de s'entendre avec
lui ; elles aimaient.
Ah ! voilà le secret de
l'attente. Aimons-nous vraiment notre
Sauveur ? L'aidions-nous de tout notre coeur,
ne pouvant vivre que pour Lui, redoutant de Lui
faire de la peine ?
Pensons à ce qu'Il a fait pour nous,
à Son amour incommensurable, et
réjouissons-nous de ce que bientôt
nous Le rencontrerons en personne. Nous Le verrons,
Lui ! Nous pourrons le voir face à
face, toucher ses mains percées pour nous,
lever nos yeux sur ce front sacré où
se verront les cicatrices de l'affreuse couronne,
loucher Ses pieds et embrasser les marques des
clous qui L'attachaient à la croix de notre
salut ; quelle joie émouvante !
Les mots me manquent pour vous donner une faible
idée de ce que sera notre bonheur.
Nous aurons plus que la vision de Sa
personne nous aurons le privilège de nous
unir à Lui. Nous aurons les corps
glorifiés qui nous permettront, avec Lui,
une collaboration parfaite, une union sans
ombre.
En pensant à ce bonheur, nous nous
écrions : « Viens, Seigneur
Jésus. »
Cette attente doit être non seulement
joyeuse, mais vigilante. C'est la recommandation
expresse et répétée de
Jésus. « Veillez et priez, veillez
donc ... veillez, car vous ne savez ni le jour, ni
l'heure ... Je le dis à tous :
Veillez. » Je pourrais multiplier les
textes sur ce sujet : « Heureux
celui qui veille », nous dit
l'apôtre Jean dans
l'Apocalypse
16 : 15.
J'ai visité plusieurs châteaux
de la Loire. Châteaux royaux et princiers,
ils avaient tous un intérêt
particulier. Mais celui qui m'a le plus
frappée, ce n'est pas le château de
Blois avec ses souvenirs sanglants, ou celui
d'Amboise au balcon duquel ont été
pendus tant de chefs huguenots ; ce n'est pas
celui de Chambord, malgré sa beauté
incomparable, ni Celui de Chenonceaux bâti
pour une reine de beauté, non, c'est un
château modeste, celui de Cheverny. Il
appartient depuis des siècles à la
même famille. Le marquis de Cheverny eut la
bonne pensée de mettre le bonnet rouge
à la Révolution, il était
aimé de ses paysans, bref, son château
échappa au pillage. La plupart des chambres
du roi avec son lit magnifique, garni d'une
courtepointe brodée. « La chambre
du roi, demandai-je au gardien ? Le roi
vint-il à Cheverny ? » La
chasse en était célèbre et le
roi Henri IV s'était invité. Il avait
manifesté le désir de venir, mais ne
put le réaliser. Cependant, les
châtelains avaient préparé la
chambre. Ils la tenaient toujours prête. En
hiver, d'Immenses bûches brûlaient dans
la cheminée. De l'eau toujours fraîche
garnissait pots et aiguières. Si le roi par
bonheur venait, tout serait prêt. Le roi ne
vint jamais, mais sa chambre l'attend
toujours ! Quelle leçon cette chambre
fut pour moi ! Ce que des hommes ont fait
pendant plus de trois siècles pour un roi
humain, le faisons nous pour le ROI des rois ?
Est-ce que notre chambre est toujours
prête ? Ou l'avez vous encombrée
de mille meubles disparates. Que le Seigneur nous
sonde par Son Esprit. Êtes-vous vraiment
prêts pour le retour du Roi ?
Dans votre vie, qu'est-ce qui vous
encombre ? Cette amitié que vous avez
formée, qu'est-ce qu'en dirait Jésus
s'Il revenait cette nuit ? Ce spectacle auquel
vous prenez plaisir, iriez-vous si Jésus
devait revenir demain ? Cette habitude
déplorable, la garderiez-vous si vous
étiez dans l'attente de Son retour ?
Êtes-vous de ceux, qui, voyant leur
maître tarder, battent les serviteurs et
passent les heures dans la jouissance ?
J'espère que non. Vous êtes
peut-être de ceux, hélas ! qui,
voyant Jésus tarder, s'endorment sans avoir
pris la précaution de remplir leur lampe,
d'être prêts pour le premier signal.
Oh ! l'horreur de ce réveil-là,
quand vous entendrez se fermer devant vous la porte
du ciel et que vous entendrez les paroles
fatales : « Je ne vous ai jamais
connus. » Je ne peux croire, ô
Dieu, qu'un de mes lecteurs puisse être dans
cette catégorie. Réveille-le tandis
qu'il en est temps encore et qu'il dise avec
nous : « Viens, Seigneur
Jésus. »
Ce désir ardent de nos coeurs, nous
pourrons en hâter l'accomplissement. Oui,
cela dépend de nous si le Seigneur tarde.
Mais alors, s'Il tarde tant, n'avons-nous pas
à nous frapper la poitrine, à nous
humilier ? Avons-nous servit à
hâter ce jour ? Comment pouvons-nous le
faire ? En travaillant à
compléter l'Épouse de Christ.
« II faut que cet Évangile, nous
dit Jésus, soit annoncé dans le monde
entier et alors viendra la fin. » Vous
étonnez-vous que nous essayions de faire
connaître autour de nous, pal' tous les
moyens, la bonne nouvelle du salut ? Il faut
prêcher en temps et hors de temps. Il faut
dresser la croix aux yeux de tous. Il faut faire
voir aux inconvertis le danger qu'ils courent, il
faut leur dire : « Sortez du milieu
de cette race perverse et convertissez-vous
... »
L'activité ne suffit pas. Un autre
moyen de hâter le retour du Seigneur, c'est
la prière. Prière pour le salut de
ceux qui nous entourent, prière pour la
formation du corps de Christ. Prière pour
Son retour. Quelle consolation pour ceux qui ne
peuvent faire grand-chose pour la diffusion de
l'évangile : mères de famille
absorbées par leurs devoirs, malades sans
force, gens âgés, la prière est
leur domaine, leur merveilleux moyen d'action.
Avez-vous remarqué notre texte :
l'Esprit et l'Épouse disent :
« Viens. » Pourquoi
l'Esprit ? Parce que les prières de
l'Épouse sont imparfaites. Elle ne peut que
balbutier ses désirs, elle ne connaît
pas le moment favorable, elle est dans l'ignorance
du plan de Dieu. Alors, l'Esprit prie avec elle,
« par des soupirs inexprimables, Lui qui
connaît la pensée de Dieu, Lui qui
sonde le coeur de
l'Épouse : ». Quelle force
est cette aide si précieuse de l'Esprit,
quelle joie de savoir que Lui aussi
intercède, que Lui aussi attend avec ardeur
le jour glorieux du retour rie notre' bien
aimé L'Esprit et l'Épouse
disent : « Viens. »
Comment de telles prières ne
seraient-elles pas exaucées ? Ce retour
est certain. Il est imminent. Chers lecteurs,
êtes-vous prêts ? L'invitation du
Seigneur est pressante et elle est pour tous. Venez
à Lui Prenez-le pour votre Sauveur, qu'Il
devienne votre Époux divin. Unissez-vous au
peuple de Dieu pour attendre avec ferveur l'heureux
moment où, à un signal donné,
au son de la trompette, à la voix d'un
archange, l'Époux viendra chercher Son
Épouse pour la mettre en possession d'un
éternel bonheur. « Viens, Seigneur
Jésus ! Toi qui es pour nous
l'Incomparable. »
Amen
Lecture ; Actes
2 : 1 à 28 ; Apoc.
22 : 6 à 21.
Cantiques : 142: En
expirant le
Rédempteur .. 133 : Sur les collines
éternelles 145: Comme une terre
altérée 129: Nous attendons le
Sauveur
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