- L'union incomparable
- De Dieu, l'amour éternel à mon coeur s'est fait connaître
- Et je sais qu'il est réel par l'Esprit qui me pénètre.
- Toutes mes terreurs ont fui,
- Une douce paix m'inonde.
- O sécurité profonde! Il est a moi ; je suis à Lui !
- Jamais l'oiseau n'a chanté hymnes si mélodieuses,
- Ni la terre n'a porté tant de fleurs si radieuses ;
- Jamais, dans l'azur, n'a lui une lumière si belle,
- O bonheur ! vie éternelle ! Il est à moi, je suis à Lui!
- A Lui seul et pour toujours; l'enfer, la mort, ni la vie;
- Rien ne peut de Son amour priver mon âme ravie!
- Que le monde soit détruit et que le soleil s'éteigne,
- Jésus vit et Jésus règne, je vis et je règne avec Lui. Il est à moi! Je suis à Lui!
- R. SAILLENS (1855-1942).
La Sulamithe au brun visage est aimée par
un Berger extraordinaire. Elle Lui a donné
son coeur.
Ce Berger soigne admirablement son troupeau.
Il le fait paître parmi les lis. Il le
mène dans Son jardin, dans un parterre
d'aromates. Les moutons ont la réputation
d'abîmer les endroits où ils
pâturent : gare aux jeunes pousses, aux
pépinières ! Ils broutent tout.
Le Berger ne s'en inquiète pas. Il ne pense
qu'à Ses brebis. Il les veut dans un jardin
de beauté et de parfum. Il les fait reposer
à midi. Aussi, comme elles sont belles et
grasses !
Si le Berger prend un soin si attentif du
troupeau, que ne fera-t-Il pas pour la
Bergère ? Quel bonheur d'être
l'objet de Ses soins vigilants, de Son tendre
amour ! La Bergère en jouit
intensément. Elle dit avec joie :
« Mon Bien Aimé est à moi
et je suis à Lui. » Il est
à moi ; je profite de Sa protection, de
Sa tendresse. J'en ai fini avec les rudoiements y
de mes frères, le travail pénible au
soleil brûlant. Mon Berger me comble.
« Ah ! que je suis
heureuse ! »
Mais son bonheur n'est-il pas
égoïste ? Le Berger va la mettre
à l'épreuve. Un soir, il frappe
à sa porte et dehors il pleut. Il voudrait
un abri, Il a besoin de sa présence. Elle
refuse d'ouvrir, et quelles excuses absurdes elle
donne ! Elle est tellement bien dans son lit,
comment le quitterait-elle ? Il lui faudrait
se rhabiller, se salir les pieds fraîchement
lavés, peut-être pense-t-elle que Lui
aussi ferait des taches sur son plancher
immaculé. La Sulamithe ne veut pas se
déranger, troubler sa quiétude.
Oh ! quelle ingrate ! Elle, la
privilégiée, l'élue d'un
pareil Berger qui a tant fait pour elle, qui lui a
apporté tant de joie, refuse, vous
m'entendez bien, de Le mettre en
sécurité chez elle. Ah ! quelle
faute ! quel manque de coeur ! Mais elle
aurait dû ouvrir, sécher Ses cheveux,
réchauffer le pauvre transi. Ah !
l'égoïste, qui n'aimait que pour elle,
pour les avantages qu'elle en retirait 1. .. Le
Fiancé, dans un dernier plaidoyer, passe Sa
main par la fenêtre, geste d'amour ou de
reproche qui émeut profondément la
Sulamithe. Ah ! si elle aime son Berger, elle
L'aime mal, mais elle L'aime quand même. Elle
se lève d'un bond, s'habille, va ouvrir la
porte... Hélas ! le Bien-Aimé a
disparu. Elle comprend sa faute. Il faut qu'elle
retrouve Celui qu'elle aime.
Elle se met à Sa poursuite. Elle Le
cherche ; elle ne craint ni les
ténèbres, ni la pluie, ni la boue.
Elle demande à ceux qu'elle rencontre s'ils
ont vu Celui que, maintenant elle le comprend, elle
aime plus que tout au monde. Elle est
frappée par les gardes de la ville, peu
importe ! Ces gardes la méprisent, la
traitent comme une femme de mauvaise vie, qu'est-ce
que cela peut lui faire ? Elle ne veut qu'une
chose : retrouver son Berger, c'est Son amour
qui compte, c'est Lui qu'elle veut. Elle a enfin
compris qu'un amour égoïste n'est pas
de l'amour.
Aimer, c'est se donner, se sacrifier, vivre
pour l'autre. La Sulamithe remémore toutes
les qualités de Celui qu'elle a
éloigné d'elle par sa dureté
de coeur. Elle dit aux filles de
Jérusalem : « Sa personne est
pleine de charme, il se distingue entre dix
mille... », et fait enfin cette
déclaration : « Je suis
à mon Bien-Aimé et mon
Bien-Aimé est à moi. »
Avez-vous remarqué l'ordre
renversé ? Le mot principal n'est plus
le moi haïssable, c'est le nom du
Bien-Aimé. Elle s'est vraiment donnée
à Lui. Elle ne veut plus de cet amour
égoïste qui lui a fait perdre la
compagnie de Celui qu'elle aime. Elle est
prête à tous les sacrifices,
prête à souffrir, à mourir pour
Lui. Où peut-Il être ? Les gardes
l'ignorent. Mais elle devine où Il se tient.
Il est dans Son jardin plein de fleurs
parfumées. Il est au milieu des lis blancs
et purs ; c'est là qu'elle Le retrouve,
là qu'elle reprend Sa communion interrompue
après s'être humiliée pour son
inconcevable égoïsme.
La Sulamithe poursuit son chemin,
appuyée sur le bras de Celui qui lui est si
cher. Nous la voyons plus tard monter du
désert ; elle peut le traverser sans
trembler. Elle ne redoute plus les sacrifices, ni
les souffrances, elle n'a plus qu'une
crainte : voir s'éloigner le Bien
Aimé. Ah ! que rien ne la sépare
plus de Lui : « Mets-moi, Lui
demande-t-elle, comme un sceau sur Ton coeur, comme
un sceau sur Ton bras. » Elle veut avoir
part à Son activité, elle veut
partager toutes les manifestations de Son amour.
Elle est indissolublement une avec Lui. La
Sulamithe possède maintenant cet amour plus
fort que la mort. Elle possède l'amour
divin, l'amour éternel.
L'histoire de la Sulamithe est la
nôtre, celle de ceux d'entre nous qui ont
été trouvés par le Berger
divin. Nous étions dans le désert aux
effroyables hurlements. Nous vivions dans le pays
des ténèbres et de l'ombre de la
mort. Ah ! dans quelle misère morale
nous étions ! Quel désespoir
étreignait notre coeur quand nous avons
compris où menait ce chemin que nous
parcourions et de quel être infâme nous
étions les esclaves ! Jésus nous
a trouvés ! Le divin Berger nous a
secourus ! Il nous a sauvés, Il a
chassé notre maître, Il a
délié nos liens. Il nous a
aimés d'un amour incompréhensible et
immérité.
Ah ! quel Berger nous avons eu !
Il nous a menés dans des gras
pâturages, le long des eaux paisibles. Il a
restauré notre âme. Nous avons joui
intensément de tous les avantages que nous
donnait notre conversion. Très souvent,
notre vie matérielle s'est
transformée. Dieu, en nous donnant Sa
sagesse, nous a débarrassés de ce qui
causait nos insuccès. Nous avons vu le
changement incroyable de la vie d'un alcoolique
devenu sobre, d'un joueur renonçant aux
cartes, d'un sensuel devenant un mari
modèle. Vraiment, la piété a
les promesses de la vie présente. Notre
conscience apaisée, notre
sécurité éternelle
assurée, quel bonheur a été le
nôtre !
Vous vous souvenez de ces premiers mois qui
ont suivi votre conversion ? La nature
elle-même était plus belle. Nous
disions comme le Psalmiste : « Dans
Son Palais, tout s'écrie :
Gloire ! » Nous avons joui de la
communion fraternelle. Notre Berger nous a mis dans
un parterre d'aromates, Il nous a fait jouir des
fleurs superbes de Son jardin. Que dire des moments
de communion que nous avons eus avec Lui !
Jours heureux ! Euphorie du premier
amour ! Nous disions du fond du coeur :
« Il est à moi et je suis à
Lui. À moi pour me combler, à moi
pour m'accorder des dons multiples, à moi
pour que je sois un instrument puissant. Il est
à moi. »
Mais que s'est-il passé ? Quel
nuage dans notre ciel bleu ? Quelle
interruption de notre communion ? Le Seigneur
a frappé à notre porte, Il a
troublé notre quiétude, exigé
un sacrifice. Nous avons refusé. Celui
demandé, à la Sulamithe
n'était vraiment pas bien grand :
sortir de son lit, se salir les pieds ... Vous la
blâmez ! Ah ! ne la blâmons
pas ! Nous avons perdu notre communion avec le
Sauveur pour des choses de moins de valeur
peut-être. Une petite
désobéissance ferme la porte à
notre Bien-Aimé. .
Obéissons-nous à ce qu'Il nous
demande ou discutons-nous avec Lui ?
N'oublions pas pourquoi des gens qui se croyaient
en règle ont perdu à jamais la
présence du Bien-Aimé. Ils avaient
refusé de sacrifier leurs aises pour nourrir
les affamés, vêtir ceux qui
étaient nus, visiter les malades et les
prisonniers ; ils n'avaient pas compris que,
prendre soin de ces malheureux, c'était
soigner Jésus Lui-même. Ne voyez-vous
personne frapper à votre porte ayant besoin
d'un abri ?
Mais il n'y a pas que les soins du corps. Le
Seigneur veut que nous donnions le pain de vie
à tous : « Allez par tout le
monde et prêchez l'Évangile à
toute créature. » Que faisons-nous
pour ouvrir notre porte, faire asseoir à
notre foyer ceux qui ont faim et soif de
justice ?
Peut-être Jésus a-t-Il
demandé un sacrifice plus grand que celui de
nos biens ou de notre temps. Il y avait quelqu'un
ou quelque chose qui prenait Sa place dans notre
coeur, qui nous empêchait de répondre
à Son appel. Nous n'avons pas pu accepter
l'épreuve qu'Il nous envoyait, la discipline
qu'Il exerçait. Hélas ! un jour,
nous avons fait comme la Sulamithe, nous avons
refusé d'ouvrir. Alors, Il est parti. Plus
de douce communion, plus d'intimité, plus de
joie.
Ah ! j'espère qu'aucun de nous
ne s'est accommodé de ce départ,
heureux de ne plus être dérangé
dans notre quiétude ! J'espère
que, comme la Sulamithe, votre coeur s'est
ému. Quand nous avons goûté Son
amour, quand nous Lui avons vraiment donné
notre coeur, Son absence est intolérable.
Nous sommes saisis de remords et d'angoisses ;
nous voulons à tout prix reprendre
l'intimité interrompue par notre faute. Il y
a des sacrifices à faire, des souffrances
à supporter pour être unis à
Lui. Jésus ne nous a jamais laissé
d'illusions. Pour Le suivre, il faut renoncer
à tout. « Celui qui ne hait pas
son père, son frère ... ou même
sa propre vie, ne peut être
Mon disciple. » Il faut que nous
portions la croix. Le chemin est étroit et
difficile. Celui qui veut vivre pieusement sera
persécuté. « Vous aurez des
tribulations dans le monde », et je crois
que l'état de la société
actuelle donne à l'enfant de Dieu plus de
souffrances que jamais. Mais, pensez à la
récompense : L'avoir, Lui ! Le
voir entrer chez nous y faire Sa demeure, s'asseoir
à notre foyer, que dis-je, entrer dans Son
intimité, partager Son amour pour ceux qui
périssent, exécuter Ses ordres !
Être dans le jardin embaumé,
être entouré de Son amour, ou bien
traverser le désert, appuyés sur Son
bras. Quel bonheur ineffable !
Nous avons enfin compris que nous Le
préférions à tous les
avantages de Son amour. Lui, était le centre
de tout. À Lui, nous nous donnions corps et
âme et nous pouvions dire alors comme la
Sulamithe : « Je suis à mon
Bien-Aimé. Je me donne à Lui
entièrement. Je Lui livre les clefs de
toutes les portes. Qu'il entre quand Il voudra,
qu'Il fasse de moi ce qu'il Lui semblera bon. Je
suis à Lui pour vivre et pour mourir.
Ah ! qu'Il me mette comme un sceau sur
Son bras, comme un sceau sur Son coeur ! Que
je partage toutes Ses préoccupations, que je
prenne part à toute Son
activité ! Je suris à Lui !
Je suis à Lui ! »
En ce moment, frappe-t-Il à la porte
de quelque lecteur ? Peut-être est-ce
pour la première fois. Vous ne Lui avez
encore jamais ouvert. Vous êtes dans la
cellule noire d'une geôle infecte. Il vient
vous délivrer. Ah ! ouvrez-Lui !
II a donné Sa vie pour pouvoir briser vos
chaînes. Il a payé votre dette pour
vous renvoyer libre. Ouvrez-lui ! Il ne force
pas la porte. Il respecte votre liberté. Il
faut que vous vous leviez pour aller Lui ouvrir.
N'hésitez pas ! Il Y va de votre
bonheur terrestre et éternel.
Avons-nous perdu notre zèle ?
N'avons nous plus de joie dans notre culte ?
Ne goûtons-nous plus la douceur de la
communion de notre Sauveur ? Que s'est-il
passé ? Y a-t-il une
désobéissance à notre
actif ? Avons-nous une idole
secrète ? Dieu veut nous mettre sur le
plan supérieur. Il veut que tout soit
sacrifié à la présence du
Bien-Aimé. Ah ! aujourd'hui, par ma
voix, Il frappe à la porte.
N'hésitons pas à Lui ouvrir.
« Aie donc du zèle, nous dit-Il,
et repens-toi. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre
la porte, j'entrerai chez lui. Je souperai avec lui
et lui avec Moi. » Il nous sollicite avec
une tendresse infinie. Écoutons Sa
voix : « Ouvre Moi, ma soeur, mon
amie, ma colombe, ma parfaite. »
Aimons d'un coeur entier Celui qui nous aime
tant, aimons-Le de cet amour qui résiste aux
sacrifices, aux souffrances, qui est plus fort que
la mort même. Disons comme la
Sulamithe : « J'ai trouvé
Celui que mon coeur aime, je L'ai saisi et je ne
l'ai point lâché ... »
Amen.
Lecture : 1
Jean 4 : 7 à 21 ; Éphésiens
3 : 8
à 21
Cantiques : 323:
Seigneur,
à Ton regard 450: Mon coeur Te cherche 609:
Veux-tu briser...
La fiancée a un jardin. Il est
entouré de murs, il est bien à elle.
Il est de toute beauté ; il contient
des arbres fruitiers, des plantes aromatiques que
le fiancé énumère :
« les troènes avec le nard, le
safran, le roseau aromatique, le cinnamome (ou
cannelle), avec les arbres qui donnent l'encens, la
myrrhe, et l'aloès avec tous les principaux
aromates ».
Au milieu de ce jardin est une source, une
fontaine : il est donc abondamment
arrosé.
Ces plantes aromatiques sont remarquables
par la diversité des origines du parfum.
Pour le troène, il vient de la fleur. Les
femmes égyptiennes en portaient des bouquets
sur le coeur. Pour le roseau aromatique, ce sont
les racines qui le produisent. Quant au cinnamome,
c'est l'écorce ; pour la myrrhe, c'est
son sang même : la plante
blessée, comme nos pins des Landes, produit
une résine extrêmement
parfumée, aux propriétés
microbicides qui la faisaient servir aux
embaumements. Le nard, humble graminée qui
ressemble à la lavande, exhale du parfum par
sa tige, ses racines, ses fleurs et ses feuilles.
Quant à l'aloès, arbre superbe aux
fleurs très odorantes, c'est surtout le
coeur du bois réduit en poudre qui produit
un parfum tenace et précieux.
Les arbres fruitiers sont passés sous
silence, sauf le grenadier, symbole de la
fécondité.
Le fiancé identifie celle qu'il aime
à ce jardin frais, parfumé et
fertile : « Tu es un jardin
fermé, ma soeur, ma fiancée, une
source fermée, une fontaine
scellée... »
(4:
12).
Nous sommes, nous enfants de Dieu, un jardin
fermé. Il n'y poussait à l'origine
que ronces et épines, mais Jésus, le
divin jardinier, est venu, Il a
« remué le sol, ôté
les pierres ... »
(Es.
5 : 2). Il l'a
entouré d'un mur : « Il nous
donne le salut pour rempart et pour
muraille. »
(Es.
26 : 1). C'est encore Lui
qui met dans le jardin aride « une source
d'eaux vives, une fontaine des jardins, des
ruisseaux du Liban ». C'est Lui, notre
Sauveur bien-aimé, qui nous a donné
Son Esprit : « Celui qui croit en
Moi, des fleuves d'eau vive découleront de
son sein. Il dit cela de l'Esprit que devaient
recevoir ceux qui croiraient en Lui. »
(Jean
7 : 37). La Samaritaine en
est une illustration. Quelles épines et
quelles ronces dans le terrain inculte qui lui
servait de jardin ! Mais Jésus vint, Il
lui promit l'eau de la vie qui devint en elle une
source jaillissant jusque dans la vie
éternelle. Cette pécheresse, cette
femme de mauvaise vie, devint une ardente
évangéliste. Jamais notre jardin
n'est dans un état
désespéré ; le Seigneur
peut toujours le transformer en un lieu plein de
sources, mais encore faut-il accepter qu'Il
s'occupe de nous, faut-il dire
« oui » à Son offre de
grâce.
Peut-être, vous imaginez-vous que
votre jardin est en bon état. Vous ne voyez
pas les plantes malodorantes qui y poussent, les
bêtes répugnantes qui y vivent. Vous y
voyez quelques jolies fleurs et cela vous suffit.
Vous vous jugez aussi bon que les meilleurs, le
monde n'a rien à vous reprocher. Mais c'est
Dieu qui vous juge.
Que fait le jardinier d'un terrain plein de
mauvaises herbes ? Il Y met le feu. Le
jardinier pourra encore le rendre fécond
après l'avoir pioché ; mais que
dit la Parole de Dieu de ceux qui refusent
obstinément la grâce ?
« Lorsqu'une terre est abreuvée
par la pluie qui tombe souvent sur elle ... et si
elle produit des épines et des chardons,
elle est réprouvée et près
d'être maudite, et on finit par y mettre le
feu. »
(Héb.
6 : 7-8). Chers
amis, quel est l'état de votre jardin ?
Que produit-il ?
La Sulamithe ne fait pousser dans son jardin
ni plantes inutiles, m malodorantes, rien pour
l'apparence, tout pour la senteur exquise et des
fruits abondants. C'est la règle même
de vie d'un enfant de Dieu. Rien pour la vaine
gloire, mais tout pour Sa gloire à Lui, pour
la joie de Son coeur. La Sulamithe veut que les
fleurs de son jardin embaument au loin :
« Lève-toi aquilon ! Viens
autan ! Soufflez sur mon jardin et que ses
parfums s'en exhalent. .. »
L'autan est un vent de la haute mer, venant
du Sud ; il est violent, impétueux.
L'aquilon vient du Nord et, quand il souffle avec
force, cause des désastres. La Sulamithe
souhaite que des vents violents du Sud et du Nord
soufflent sur son jardin ! Ne craint-elle pas
les dégâts qu'ils vont faire :
branches cassées, plantes
déracinées, fleurs
écrasées ? Elle sait par
expérience que le vent chaud rend le parfum
plus pénétrant et que celui du Nord
le répand au loin. Elle n'a peur ni de l'un,
ni de l'autre, parce qu'elle désire avant
tout que les senteurs de son jardin arrivent
jusqu'à son bien-aimé, et qu'elles
prouvent à tous le changement qu'Il a
opéré dans ce qui était une
terre inculte.
Osons-nous faire la prière de la
jeune fille ? Nous n'avons pas peur du vent du
Sud ; il nous semble chaud et agréable.
Cependant, la prospérité est
très dangereuse, elle est souvent à
l'origine de nos chutes. Rappelez-vous le cas du
roi Ozias, un des meilleurs de Juda :
« Quand il fut puissant, son coeur
s'éleva pour le perdre. »
(II
Chr. 26: 16). C'est quand
l'Église de Laodicée se croit riche
et prospère, n'ayant besoin de rien, qu'elle
est dans un dénuement total :
« Tu ne sais pas, lui dit Jésus,
que tu es malheureuse, misérable, pauvre,
aveugle et nue. »
(Apoc.
3 : 16-17). Qu'a fait
pour vous le vent du Sud ? Cette fortune
soudaine, cet héritage, ce mariage, qui vous
ont apporté les honneurs, la
considération, ont-ils été une
bénédiction ou une
malédiction ? La
prospérité est un terrible
piège. Qu'avez-vous fait de ces biens qui
vous ont été confiés ? Le
vent du Sud a-t-il fait sortir, plus intense de
votre coeur, le parfum de votre
consécration ? Avez-vous apporté
à Dieu pour Son service ce qu'Il vous avait
permis d'avoir ?
Le vent du Nord semble beaucoup plus
terrible, il est cependant moins redoutable. C'est
souvent par l'épreuve que le Seigneur se
révèle à nous. C'est
« l'épreuve de notre foi,
écrit l'Apôtre Pierre, plus
précieuse que l'or périssable (qui
cependant est éprouvé par le feu),
qui a pour résultat la louange, la gloire et
l'honneur, lorsque Jésus-Christ
paraîtra »
(1
Pierre 1 : 7). Si, quand le
vent souffle, nous nous révoltons, nous
murmurons, comme nous sommes à
plaindre !
L'aquilon doit servir à
répandre au loin le parfum de notre jardin.
Voyez l'Apôtre Paul qui savait par
expérience ce qu'était l'ouragan.
« Il a été
emprisonné, battu cinq fois de verges,
lapidé, naufragé, en péril,
exposé à de nombreuses veilles,
à la soif, au froid, à la
nudité ... ')
(II
Cor. 11 : 24-25). Il
écrit cependant : « Nos
légères 'afflictions du moment
présent produisent pour nous, au-delà
de toute mesure, un poids éternel de
gloire. »
(II
Cor. 4 : 17). L'aquilon a
répandu jusqu'à nous le parfum du
jardin de Paul. Lisez des biographies des grands
serviteurs de Dieu et humez l'odeur suave qui s'en
dégage. Prenons communique exemple celui de
la huguenote Marie Durand, enfermée dans la
Tour de Constance pour cause de religion pendant 35
ans. Le vent furieux a soufflé, elle a tout
perdu, mais elle a gardé la foi ; elle
aime Celui qui l'a sauvée ; elle veut
que ses compagnes, celles qui viendront
après elle dans cet affreux séjour,
puissent rester fidèles dans la
tempête. On lit avec émotion sur la
margelle du puits d'aération de sa cellule
le mot qu'elle y grava :
« Résistez ».
L'épreuve est dure, comment oser la
souhaiter ? Quel courage il faut pour demander
aux ouragans de venir dévaster notre
jardin ? Quel est le secret de la
Sulamithe ? Elle aime. « Que mon
bien-aimé, dit-elle, entre dans son jardin
et y mange ses fruits excellents. »
Avez-vous remarqué le changement de
personne ? Ce n'est plus mon jardin, mais son
jardin. Elle est à son bien-aimé avec
tout ce qu'elle possède. Du reste, ce
jardin, qu'était-il avant Sa venue ?
C'est Lui qui l'a transformé, Il en est, de
droit, le propriétaire. À Lui, tous
les parfums, toutes les fleurs, tous les fruits.
Plus les vents souffleront, plus elle pourra
prouver son amour en montrant le résultat du
merveilleux jardinage.
Si nous redoutons l'épreuve, si la
prospérité nous est néfaste,
c'est que notre amour pour notre Sauveur est
tiède. Nous reculons devant les sacrifices
à faire parce que nous nous aimons plus que
Lui. Nous Lui refusons notre argent, nos talents,
notre temps, nos enfants, parce que nous nous
imaginons que tous ces trésors nous
appartiennent.
Chers amis, notre jardin n'est pas à
nous. Le Sauveur l'a acheté dans cet autre
jardin où Il a agonisé sous les
Oliviers, tandis qu'Il buvait, à notre
place, la coupe amère et nauséabonde
de nos péchés : « Ne
savez-vous pas, écrit l'Apôtre Paul
aux Corinthiens (1 : 6-2,0), que nous ne nous
appartenons plus à nous-mêmes, car
vous avez été rachetés
à grand prix ? Glorifiez donc Dieu dans
votre corps et dans votre esprit qui appartiennent
à Dieu. » Ne redoutons pas les
épreuves ! Ce que nous voulons, c'est
prouver à notre Sauveur bien-aimé que
nous Lui sommes complètement
consacrés. Qu'il entre donc dans Son jardin,
qu'Il en cueille les fruits, qu'Il jouisse des
fleurs, qu'Il se délecte de Ses parfums.
Tout est à Lui ! Peut-être, en
sage jardinier, aura-t-il à émonder,
arracher, nettoyer, laissons-Le faire. Il nous aime
et ne veut que notre bien.
Quelles fleurs cueille-t-Il dans notre
jardin ? Quels fruits y mange-t-Il ? Que
le Saint-Esprit nous permette de répondre
honnêtement à ces questions.
Voulez-vous savoir jusqu'où se
répand le parfum de notre jardin ?
L'Apôtre Jean l'apprend à Patmos. Le
ciel s'entrouvre, le vieux prophète
contemple sur l'autel, au milieu du trône,
l'Agneau de Dieu « qui était
là comme immolé ». Autour
de Lui est une foule immense. L'Apôtre sent
une odeur suave qui remplit le ciel entier.
D'où vient-elle ? L'Apôtre voit
les 24 vieillards prosternés devant le
trône qui élèvent dans leurs
mains et offrent à l'Agneau des coupes en
or. D'elles, se dégage ce parfum exquis,
« qui est, nous dit Jean, les
prières des Saints »
prières de reconnaissance, de louanges,
d'intercession et d'adoration. Ah ! quelle
joie pour notre Sauveur bien-aimé, quelle
gloire pour Lui de prouver au ciel entier que de
nos pauvres jardins Il a tiré une senteur si
délicieuse !
Ah ! puisque nos épreuves
peuvent augmenter Sa gloire, puisque le parfum de
nos vies en est plus intense et Sa joie à
Lui plus parfaite, disons comme la Sulamithe :
« lève-toi aquilon ! Viens
autan ! Soufflez sur mon jardin et que les
parfums s'en exhalent. .. Que mon bien-aimé
entre dans son jardin et qu'Il mange de ses fruits
excellents.
Amen
Lecture : C des C : 4 : 9 à 16 ; Galates : 5 : 16 à 26
Cantiques ; 4: Il faut,
grand Dieu.
54: Que Ton fidèle amour. 277: 0 Fils de
Dieu ... 320: Mon Sauveur, je voudrais être
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |