Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

suite

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Oui, Ton amour est un amour sublime,
Il est plus haut que la plus haute cime
Et que l'azur insondable des cieux.
Comment pourrais-je, ô Dieu, vers cet abîme,
Lever les yeux ?
 
Oh ! quel amour ! Il m'entoure, il m'inonde.
C'est une mer calme, pure, profonde,
Qui se déroule aux regards de ma foi.
Doux océan, que murmure ton onde ?
« Pour toi ! pour toi ! »
 
Oui, c'est pour moi, je le crois et j'adore.
O Christ Sauveur ! qu'il retentisse encore,
Ce mot divin, ce mot de Ton amour,
Redis-le moi jusqu'à la douce aurore
De Ton retour.
R. Saillens (1855-1942)


Le nom de l'Incomparable

« Une huile aromatique qui se répand, tel est ton nom. » Cantique des Cantiques 1 : 3

Voyons ensemble ce qu'était pour la Sulamithe le nom de son fiancé, et quelles analogies nous pouvons trouver avec le nom de notre Sauveur bien-aimé. Elle le compare à un parfum qui embaume au loin. La traduction rabbinique dit : « Une huile aromatique qui se répand, tel est ton nom », et, pour encore préciser le sens, la traduction anglaise dit : « Ton nom est comme l'huile d'onction répandue. »

« Qu'y a-t-il dans un nom ? », demandait le grand poète anglais Shakespeare. Il y a toute la personnalité de celui qui le porte. Blasphémer le nom de Dieu, c'est attaquer Dieu Lui-même. Prononcez un nom et vous évoquez la personne.

Je n'ai qu'à prononcer « Maman » pour que le souvenir de ma chère mère surgisse et que ses actes d'amour reviennent à ma mémoire ; j'en suis toute embaumée ! Prononçons le nom de Judas et nous voyons le traître quitter la chambre haute pour aller toucher le prix de sa trahison. Nous nous secouons pour chasser l'odeur nauséabonde qu'il a répandue dans notre esprit.

La Sulamithe, l'humble gardeuse de chèvres, n'a qu'à murmurer doucement le nom chéri pour que son coeur soit plein d'un parfum exquis. Est-ce possible qu'Il l'ait choisie, lui, le Prince riche et puissant, de préférence aux plus belles héritières d'Israël ? Qu'a-t-il trouvé en elle ? Mais ne se trompe-t-elle pas ? A-t-elle bien entendu ? Ces paroles incroyables s'adressaient-elles bien à elle ? « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle, et il n'y a point en toi de défaut. » (4: 7). Mais oui, c'est bien à elle qu'il parlait. Quel bonheur est le sien ! Peu importe les moqueries de ses frères, les difficultés de sa vie, les soucis qui l'assaillent ! Elle est aimée par ce prince incomparable ; elle prononce son nom avec dévotion. Ne sera-t-il pas un jour le sien ? Oui, en vérité, le nom de son bien-aimé remplit son coeur d'un parfum exquis.

Jésus ! Dès que nous prononçons ce nom béni, nous, qui Lui avons donné notre coeur, nous voyons la croix se dresser sur la colline du Calvaire. Nous Le contemplons, meurtri, frappé de Dieu et humilié ; nous entendons dans la nuit Son cri d'angoisse et d'agonie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Pourquoi ? Pour que moi, la pauvre pécheresse, je puisse devenir la fiancée du Fils de Dieu, pour que je puisse revêtir la robe blanche, éclatante et pure de Son Épouse. Pourquoi un tel privilège ? Aucune raison valable, je ne l'avais mérité en aucune façon, mais Lui m'a aimée d'un éternel amour.

Jésus ! À ce nom-là, mon coeur défaille d'amour. Il m'aime ! Il m'aime plus que tout au monde, que dis-je, plus que tout l'Univers.

Salomon, nous l'avons vu, avait le choix entre toutes les plus belles filles de son peuple. Jésus avait un bien plus grand choix encore. Il aurait pu prendre une de ces merveilleuses créatures, toute beauté et pureté, que jamais le péché n'avait effleurées, mais non, Il nous a choisis, Il nous a aimés le premier. Si le choix de Salomon défiait toute logique, que dire de celui du Fils de Dieu ! Si ce choix comblait de bonheur la Sulamithe, que dire de celui qui doit inonder notre coeur ! Nous sommes dans l'adoration et nous nous répétons : « Jésus, mon Sauveur ! Jésus, ami de mon âme ! Jésus au nom saint et doux - qui voulut porter pour nous - le poids du divin courroux - notre âme T'adore !

La Sulamithe comparait le nom de celui qui l'aimait à l'huile sacrée du grand prêtre. Cette huile d'onction répandait un parfum pénétrant et elle ne devait être imitée par personne ; la mort punissait le contre-facteur.

Aucun autre nom que celui de Jésus n'a été donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés. Satan a multiplié les contrefaçons, et il le fera d'autant plus que le retour du Seigneur approche. Ne nous laissons pas tromper. Consultons la Parole de Dieu qui nous donne les moyens de confondre les trompeurs. Vous êtes-vous fiés à quelqu'un d'autre pour votre salut ? Avez-vous cru pouvoir vous passer du Sauveur ? Il n'y a de salut en aucun autre. Ah ! laissez le nom de Jésus chasser les odeurs de mort qui remplissaient votre coeur et Il vous remplira du divin parfum de Son nom.

Cette odeur est d'une ténacité particulière. Elle persiste au milieu des pires épreuves. J'entendais parler d'un serviteur de Dieu surchargé de besogne. Quand il se sentait près à succomber sous son fardeau. Il fermait les yeux et se répétait tout bas le nom de Jésus.

Je me souviens d'une visite que je fis avec mon cher mari dans la Zone noire pour y trouver une salle. Quelles odeurs nauséabondes ! Mais, dès que je mettais sous mes narines mon mouchoir, imbibé d'eau de Cologne Je ne les sentais plus. Le parfum du nom de Jésus persiste dans les épreuves, les difficultés, et nous empêche d'être incommodés par les senteurs méphitiques que Satan répand dans son royaume. Plus les épreuves sont grandes, plus le parfum devient suave, et, quand nous traversons la vallée de l'ombre de la mort, c'est encore ce parfum qui fait disparaître la puanteur de la mort. C'est avec ce nom sur les lèvres qu'a expiré le grand réformateur tchèque Jean Huss, tandis que son corps se consumait sur le bûcher de Constance. C'est ce nom que prononça Jeanne d Arc expirante, quand elle fut livrée à Rouen au bras séculier, par les prêtres acharnés à sa perte.

Ne craignez donc ni les épreuves, ni les dépouillements, ni même la mort. Le nom de Jésus nous permettra de tout traverser sans faiblir, et c'est encore ce nom que nous chanterons en arrivant dans notre patrie céleste.

L'huile était et reste encore un remède. Toutes les plantes servant à la fabrication de l'huile sacrée : myrrhe, cinnamome, casse, roseau aromatique, contribuent à conserver ou à rendre la santé. Jésus guérit. C'est au nom de Jésus que les Apôtres Pierre et Jean guérissent le paralytique de la Belle Porte du Temple de Jérusalem. C'est au nom de Jésus que les démons sont chassés. Jésus est aussi puissant aujourd'hui qu'Il l'a été jadis.

Son nom n'a rien perdu de son pouvoir. L'Apôtre Jacques recommande aux croyants malades d'appeler à leur chevet les Anciens de l'Église pour qu'ils les oignent d'huile au nom du Seigneur (Jaq. 5 : 14). Pour plusieurs d'entre nous, le nom de Jésus rappelle le miracle qu'Il a fait en notre faveur ou en celle de l'un des nôtres dans ce domaine. Profitons plus souvent de notre immense privilège. Le Seigneur n'a pas promis que la guérison suivrait toujours l'onction d'huile, nous en avons eu plusieurs fois la preuve ; mais, même quand la guérison n'était pas accordée, le parfum du nom béni remplissait nos coeurs soumis et reconnaissants.

Par qui se répand le parfum ? Par ceux qui en sont imprégnés. C'est nous qui la faisons connaître, c'est nous qui répandons la bonne odeur de Christ. Lors d'une visite à une grande fabrique de parfums de la Côte d'Azur, je remarquais, en en sortant, que j'étais imprégnée de parfum. « Nous sommes, dit l'Apôtre Paul, pour ceux qui nous entendent et nous voient vivre : une odeur de vie. » Quand, à cause du miracle qu'ils ont opéré et du remous que cela a causé, Pierre et Jean doivent comparaître devant le Sanhédrin, leurs juges sont stupéfaits. Ces hommes ignorants, sans instruction, leur répondent avec une sagesse incroyable : « Ils reconnurent qu'ils avaient été avec Jésus. » (Actes 4 : 13). Reconnaît-on que nous avons été avec Jésus ? Répandons-nous le parfum de Son nom ?

Mais n'oublions pas que ce nom peut être aussi une odeur de mort. Il l'a été pour Judas, pour Ananias et Saphira, pour Simon le Magicien, pour tous ceux « qui ont été éclairés, qui ont goûté le don céleste et qui sont tombés ; ils ne peuvent plus être amenés à la repentance » (Héb. 6: 4). Terrible, terrible déclaration ! Je ne voudrais pour rien au monde être pour quelque lecteur une odeur de mort Oh ! venez à Jésus, acceptez Son pardon, unissez-vous à Lui et jouissez, comme nous le faisons, du parfum de Son nom.

Certains parfums sont non seulement pénétrants, mais durables, ils persistent pendant des années. Pour qu'une odeur nous pénètre, il faut être tout près d'elle. La Sulamithe Te sait, aussi veut-elle être tout près du bien aimé ; elle le compare à un bouquet de myrrhe qui repose sur son coeur. À quelle distance sommes-nous de Celui que nous aimons ? Demeurons-nous en Lui et Lui en nous ? Pouvons-nous dire comme l'Apôtre Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi » ? Ah ! comment en arriver là ? Quels efforts surhumains faut-il faire ? Quelles actions d'éclat faut-il accomplir ? Il faut plus que des efforts, plus que des oeuvres méritoires : il faut mourir, mourir à nous-mêmes, il faut être crucifié avec Christ ; il faut faire, non notre volonté, mais la Sienne. Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas y arriver ; considérons-nous comme morts et laissons faire l'Esprit, Il nous remplira de toute la plénitude de Dieu, du parfum de Christ.

La plus grande marque de confiance qu'on puisse accorder à un homme, c'est de lui permettre de signer en votre nom. Un fondé de pouvoir a la signature de la Banque ; ce qu'il signe vaut la parole du directeur.

Jésus donne aux siens cet immense privilège de se servir de Son nom pour les requêtes que nous faisons monter vers Dieu. C'est comme si le Fils les faisait Lui-même. Dans Ses ultimes discours dans la chambre haute, Jésus par trois fois affirme que tout ce que nous demandons au Père en Son nom, Il nous l'accordera (Jean 14: 13 ; 15: 16 ; 16: 23). Les lettres parfumées de ce nom-là reçoivent toujours le meilleur accueil. Mais ne commettons pas d'abus de confiance. Ne mettons pas ce nom sacré au bas d'une prière égoïste, ne cherchant qu'à satisfaire des convoitises charnelles, à faire le jeu de Son adversaire. Assurons-nous que notre prière est bien dans l'intérêt du signataire et serait approuvée par Lui. Alors, comptons qu'elle sera exaucée.

Je parlais tout à l'heure d'un fondé de pouvoir ayant la signature de son patron. L'Église de Jésus-Christ, dont nous faisons partie, est bien plus qu'un fondé de pouvoir ; elle est l'Épouse, elle a le droit de porter le nom glorieux. Quel honneur, mais aussi quelle responsabilité, et dans quelle humiliation ce privilège nous plonge, car comment portons-nous ce nom divin ?

Les mauvais chrétiens font beaucoup plus de mal à la cause de Christ que les incrédules. Le monde attend beaucoup de nous, mais Dieu en attend encore davantage. Soyons à la hauteur de notre immense privilège, nous le pouvons, et je ne me lasse pas de le répéter, si nous obéissons sans discuter au Saint-Esprit qui nous a été donné comme instructeur, comme guide, « Il nous conduit dans tonte la vérité », Il nous fait croître à l'image du Christ, Il nous prépare pour le jour des épousailles. Il nous rend capables de nous asseoir sur le trône de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ.

Le parfum du nom de Jésus se répand non seulement dans le coeur du croyant, dans le monde qui l'entoure, mais Il monte jusqu'au ciel. « C'est ce nom qu'acclament les anges qui le savent plus excellent que le leur. » (Héb. 1 : 3-4). C'est ce nom que Dieu déclare au-dessus de tout nom qui se peut nommer dans le ciel et sur la terre. Dans l'univers entier, bientôt, se répandra le parfum de ce nom incomparable : « A ce nom, tout genou fléchira dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et toute langue confessera que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Dieu l'a fait asseoir à Sa droite, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et Il l'a donné comme chef à l'Église, qui est Son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout et en tous. » (Eph. 1 : 20~23).

Réjouissons-nous d'une joie ineffable et glorieuse ; bientôt, nous n'aurons plus à lutter contre les odeurs de pourriture et de mort, nous serons toujours avec notre Bien Aimé, et nous dirons avec plus. de ferveur encore que la Sulamithe : « Une huile aromatique qui se répand, tel est Ton nom. »

Amen

Lecture : Ps. 45 ; Éphésiens 5 : 1 à 21.
Cantiques : 64: Dans les cieux 70: Jésus ! ô nom 408: 0 Jésus ! je me repose ... 533: Le nom de Jésus est si doux




Le Nom incomparable


Ton nom, c'est l'amour et la vie,
La grâce et le pardon.
Et l'âme écoute et se confie
À Toi dans l'abandon.
 
Ce nom divin, c'est comme un baume.
Un parfum qui guérit ;
Un doux zéphir de Ton royaume,
Chargé de Ton Esprit.
 
O Christ ! que tout genou fléchisse
À Ton nom glorieux.
Pour T'adorer que tout s'unisse
Sur terre et dans les cieux :
 
À Toi, louange, honneur et gloire,
À Ton nom, ô Jésus !
Ta croix remporte la victoire
Et sauve les perdus.
A. Booth-Clibborn.



Les fiançailles

« Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui. » C. des C. 2: 16.

La jeune fille déclare tout d'abord que son fiancé est à elle. N'aurait-elle pas dû commencer par dire qu'elle était à lui ? Elle le dira, mais plus tard, quand elle aura mieux compris ce qu'est le véritable amour, quand le sien se sera épuré. Voyez, au chapitre 6, quand elle a fait des progrès dans cette science, elle exalte son bien-aimé, Il l'a conquise : « Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi. » (6 : 3). C'est la marche normale. D'abord, la jeune fille est heureuse et fière d'avoir conquis le coeur de son soupirant : « Il est à moi. » Il faut plus d'intimité, un amour plus profond pour comprendre que c'est lui qui a pris possession du coeur de celle qu'il aime.

Ainsi en est-il pour notre Sauveur bien-aimé. « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, dit-Il à Ses disciples, mais Moi je vous ai choisis ... » (Jean 15 : 16). Il vous dit en cet instant : « Mon fils, m'a fille, donne-moi ton coeur », « Je t'ai aimé d'un amour éternel. » Acceptez cette offre de grâce, donnez-vous à Lui

Il s'agissait entre la Sulamithe et Salomon d'un mariage. Il s'agit entre l'Église et Jésus Christ d'un mariage. Quelles sont les conditions exigées dans le monde pour l'union assortie de deux êtres ? En général, l'apport des futurs époux doit avoir à peu près la même valeur. Nous avons tous entendu parler des marchandages qu'entraînent souvent les unions les mieux assorties. Même quand, par extraordinaire, un roi épousait une bergère, c'est que cette dernière avait une beauté, un charme qui valaient toutes les richesses du prétendant.

Dans le mariage de l'Église et de Jésus Christ, quels sont les apports des époux ? Un exemple pris dans les ancêtres du Sauveur nous le fera mieux comprendre. Trois femmes seulement sont mentionnées dans Sa généalogie : Tamar, la méprisée, Rahab, la prostituée, et Ruth, la veuve païenne, étrangère et pauvre. Prenons. Rahab, le type même de l'Église de Dieu. Elle est hôtelière à Jéricho, au pays de Canaan. Elle habite sur les remparts de la ville. Elle donne à ses hôtes : abri, nourriture, et le reste. C'est une pauvre créature, une femme de mauvaise vie, une prostituée.

Elle a entendu parler des exploits du Dieu d'Israël, des miracles qu'Il a opérés en Égypte et dans le désert. Quand arrivent les espions de Josué, elle les cache, elle les sauve, car elle a compris qui était le Dieu d'Israël. Elle encourage les envoyés de Josué : « C'est l'Éternel votre Dieu qui est Dieu en haut dans les cieux et ici-bas sur la terre ; l'Éternel, je le sais, vous a donné la victoire. » (Josué 2 : 9). Elle croit.

Elle met à sa fenêtre, sur l'ordre des espions, le cordon écarlate qui doit protéger sa maison, et tous ceux qu'elle abrite, de l'incendie dévastateur. Cordon écarlate, symbole du sang de Jésus, qui nous sauve du juste jugement de Dieu. Rahab entre dans le peuple d'Israël ; mieux encore, elle fait partie de son élite, puisqu'elle épouse le prince de la tribu de Juda : Salmon. Imaginez avec quel amour elle devait dire en regardant son mari : « Il est à moi ! Finie ma vie de péché, quittée mon auberge sordide du rempart ; mon bien-aimé est à moi avec tout ce qu'il a, je suis la princesse de Juda. »

Comment décrire notre Bien-Aimé et les richesses qu'Il nous apporte ? Quand la Sulamithe veut le faire pour Salomon, les mots lui manquent : « Mon bien-aimé se distingue entre dix mille... » Quand l'Apôtre Paul, transporté au troisième ciel, a une vision du Seigneur, il affirme que les mots sont incapables de décrire ce qu'il a vu et entendu.

Notre Sauveur est entouré de gloire et de magnificence, Il est assis à la droite de Dieu. Tous les anges de Dieu l'adorent. Il est le Créateur et le Maître de tout l'Univers. Il est le Tout-Puissant. Même l'enfer tremble à Sa voix. Satan le redoute, car il sait le sort qui l'attend quand Jésus le jugera et que tous Ses ennemis seront devenus Son marchepied.

Mais, ce qui nous émerveille plus que Sa puissance, que Sa richesse, que Sa sagesse, c'est Son amour pour nous. Il vient chercher Son élue dans cette malheureuse humanité pécheresse, corrompue, révoltée. Comment peut-Il envisager d'en faire Son épouse ? Ce serait impensable et même scandaleux, si elle restait une esclave du. Diable. Il faut qu'elle soit pardonnée, purifiée. Satan pensait que ce serait impossible, car lui connaît parfaitement les exigences de la justice parfaite de Dieu. Il s'en réjouissait. Il ignorait les ressources incommensurables de Son amour.

L'élue de Jésus n'a rien à offrir que sa misère. Jésus va prendre cette misère, Il va se charger de toutes ses souillures. Il Lui donne en échange Sa sainteté, Sa vie. Là, sur la croix du Calvaire, Il la libère, la sanctifie, la rend capable d'être à Lui. Lui seul pouvait le faire. N'essayez pas de vous libérer de vos chaînes, elles sont trop solides pour vous. Vous ne pouvez en aucune façon vous rendre dignes de la haute fonction que Dieu vous destine. Recevez de Lui le salut et la vie éternelle. Il vous l'offre, acceptez et, avec nous, dites : « Mon bien-aimé est à moi. »

J'entends une objection faite bien souvent : « Comment pouvez-vous avoir l'orgueil de vous croire le bien-aimé du Fils de Dieu ? Attendez au moins votre lit de mort pour être bien sûr que vous ne pourrez plus le déshonorer. » Imaginons Rahab disant à Salmon : « Comment oserais-je porter ton nom, moi, une ancienne prostituée ? Ce serait présomptueux et je te couvrirais d'opprobre », et Salmon de lui répondre : « Voyons, Rahab, as-tu oublié les sacrifices qui ont été offerts pour ta purification ? Ne crois-tu pas au plein pardon que je t'ai donné ? Ne te souviens-tu pas de nos serments ? Oublie Jéricho et sa corruption ; tu n'es plus Rahab, mais Mme Salmon, la princesse que j'aime et que j'honore. » Le Seigneur vous dit aujourd'hui, pauvre âme tremblante : « Souviens-toi du jour où tu es venue à la croix, n'as-tu pas compris que tous tes péchés étaient sur moi ? J'ai tout expié, Satan n'a plus aucun pouvoir sur toi. Tu n'es plus la pauvre pécheresse qu'il tenait enchaînée, tu es la fiancée du Roi des Rois. » Quand Pascal, le grand philosophe, saisit cette vérité, dans une inoubliable nuit, il écrivit sur un parchemin qui ne le quitta plus : « Joie ! joie ! Pleurs de joie ! Certitude !... »

Réjouissons-nous donc. Nous pouvons dire : « Mon bien-aimé est à moi, avec Sa toute-puissance, avec Ses richesses, avec Son incomparable amour. »

Tout amour humain, tout mariage terrestre est temporel, mais celui qui nous unit à Christ est éternel. Comment serions-nous encore dans l'inquiétude pour notre pain quotidien ? Notre époux y pourvoira. Nous ne manquerons de rien. Imaginez Rahab craignant de ne pas avoir à manger pour son petit Boaz, tandis que les greniers de Salmon regorgent de céréales. Salmon lui aurait dit : « Pour quel monstre me prends-tu ? T'ai-je arrachée de Jéricho pour te faire manquer, toi ou ton enfant, de quelque chose ? Ne t'ai-je pas donné maintes preuves de mon amour ? Pourquoi doutes-tu de moi ? »

Mais ce n'est peut-être pas pour votre pain quotidien que vous tremblez, vous redoutez les épreuves, les séparations, les deuils. Vous envisagez l'avenir avec effroi : « Que ferais-je si je devais vivre sans celui que j'aime, si je devais perdre celle qui fait la joie de mon coeur, si je devais fermer les yeux à un être chéri ? » Le Seigneur vous répond : « Ne promène pas autour de toi des regards inquiets, car je suis ton Dieu. Je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. » Notre époux divin a pour ceux qui pleurent des consolations ineffables. Il nous aime plus que le plus tendre des époux. Si le deuil vous frappe, ne vous épouvantez pas. Il vous prendra dans Ses bras éternels et répandra dans votre coeur Sa paix, cette paix qui dépasse toute intelligence.

Il y a des chrétiens qui ont déjà fait de précieuses expériences en ce qui concerne la vie matérielle, qui connaissent les consolations de Dieu et qui cependant tremblent. Ils se demandent parfois si vraiment Christ les a élus. « Si j'étais à Lui, disent-ils, je n'aurais jamais de chute, ma vie chrétienne ne connaîtrait pas ces hauts et ces bas qui m'humilient et me désolent. Le Seigneur ne va-t-Il pas me rejeter ? » Et l'angoisse étreint votre coeur. Écoutez ce que vous répond le Seigneur : « Je t'ai aimé d'un amour éternel, c'est pourquoi je te conserve ma bonté. » (Jér. 31 : 3), et l'Apôtre Paul s'écrie : « Qui peut nous séparer de l'amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ... Mais, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. J'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. » (Rom. 8 : 35).

Quel merveilleux privilège de pouvoir dire : « Il est à moi, à moi avec toutes Ses richesses, à moi avec tout Son amour, à moi pour l'éternité. » C est le repos, c'est la paix, c'est pour nous la joie parfaite. L'avez-vous ?

Nous avons parlé d'une des conditions que doit remplir une union pour être heureuse ; chaque époux doit apporter une contribution équivalente à la prospérité du foyer. Quand un conjoint fait tous les sacrifices, le ménage marche mal. Il faut que les deux époux soient unis dans le même amour, le même dévouement, qu'ils vivent l'un pour l'autre.

Nous avons vu ce que Jésus nous apporte. Quelle est notre part ? Sera-ce de l'argent ? Mais Il possède toutes choses. Tout l'or et l'argent Lui appartiennent. Lui apporterons nous nos enfants ? Mais le Seigneur affirme que Dieu peut, de pierres, tirer des enfants à Abraham. Notre intelligence Lui est-elle indispensable ? Mais il a pour Le servir des myriades d'êtres beaucoup plus intelligents que nous. Que pouvons-nous Lui apporter d'unique, d'irremplaçable, que nous seuls pouvons Lui offrir ? C'est notre coeur tout les sacrifices sans amour n'ont pour Lui aucune valeur. Relisez le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens. Donner tout son or pour le motif le plus désintéressé, consacrer toutes ses facultés au service de Dieu, même donner son corps pour être brûlé, tout cela ne vaut rien si le véritable amour, celui pour le Seigneur, fait défaut ... « Ma fille, mon fils, donne moi ton coeur », voilà ce que le Seigneur veut que nous apportions dans le contrat de mariage. Alors, tout le reste suivra. En Lui donnant notre coeur, nous Lui apporterons tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes. Alors, nous dirons en toute sincérité : « Je suis à Toi. »

Comment augmenter notre amour ? Comment le rendre toujours plus ardent ? En venant à la Croix. C'est là que Jésus s'est donné pour nous, c'est là que nous devons Lui apporter notre coeur. « Soyez crucifiés avec Christ », dit l'Apôtre. La croix est le sanglant lit des épousailles. C'est là que nous offrons nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. C'est là que notre moi égoïste reçoit le coup de mort, c'est là que l'amour de Christ vient redoubler le nôtre pour Lui.

Alors, unis à Lui, notre vie aura son plein épanouissement, notre Sauveur pourra vraiment se servir de nous. Il n'est pas un de ces maris qui redoutent le développement des facultés de leurs femmes parce qu'elles pourraient leur porter ombrage. Dans nos écoles d'Afrique, les indigènes n'y envoient pas leurs filles, car l'instruction leur ferait perdre le goût du service. Jésus, Lui, développe les dons de Son Église. De rien, Il fait quelque chose. L'histoire du peuple de Dieu nous en donne de multiples exemples. De ce que nous Lui apportons, notre Sauveur fait des merveilles. Il prend les choses faibles du monde, comme vous et moi, pour mettre à néant les choses fortes. Donnons donc notre coeur et tout ce que cela comporte à Celui qui a tout donné pour nous.

Réjouissons-nous d'une joie ineffable d'être à Lui, d'avoir été choisi par Lui. Pensons avec allégresse au jour proche peut-être où Il viendra chercher Son épouse et nous fera asseoir avec Lui au Banquet des noces.

Répétons avec la Sulamithe dans l'adoration et la reconnaissance : « Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi », dès maintenant et pour l'éternité.

Amen

Lecture : Osée 2 : 16-25 ; Rom. 8 : 31 à 39
Cantiques : 272: Je suis à Toi ... 258: Tel que je suis ... 325: O Jésus, Maître doux et tendre 284: C'est mon joyeux service


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