- Oui, Ton amour est un amour sublime,
- Il est plus haut que la plus haute cime
- Et que l'azur insondable des cieux.
- Comment pourrais-je, ô Dieu, vers cet abîme,
- Lever les yeux ?
- Oh ! quel amour ! Il m'entoure, il m'inonde.
- C'est une mer calme, pure, profonde,
- Qui se déroule aux regards de ma foi.
- Doux océan, que murmure ton onde ?
- « Pour toi ! pour toi ! »
- Oui, c'est pour moi, je le crois et j'adore.
- O Christ Sauveur ! qu'il retentisse encore,
- Ce mot divin, ce mot de Ton amour,
- Redis-le moi jusqu'à la douce aurore
- De Ton retour.
- R. Saillens (1855-1942)
Voyons ensemble ce qu'était pour la
Sulamithe le nom de son fiancé, et quelles
analogies nous pouvons trouver avec le nom de notre
Sauveur bien-aimé. Elle le compare à
un parfum qui embaume au loin. La traduction
rabbinique dit : « Une huile
aromatique qui se répand, tel est ton
nom », et, pour encore préciser le
sens, la traduction anglaise dit :
« Ton nom est comme l'huile d'onction
répandue. »
« Qu'y a-t-il dans un
nom ? », demandait le grand
poète anglais Shakespeare. Il y a toute la
personnalité de celui qui le porte.
Blasphémer le nom de Dieu, c'est attaquer
Dieu Lui-même. Prononcez un nom et vous
évoquez la personne.
Je n'ai qu'à prononcer
« Maman » pour que le souvenir
de ma chère mère surgisse et que ses
actes d'amour reviennent à ma
mémoire ; j'en suis toute
embaumée ! Prononçons le nom de
Judas et nous voyons le traître quitter la
chambre haute pour aller toucher le prix de sa
trahison. Nous nous secouons pour chasser l'odeur
nauséabonde qu'il a répandue dans
notre esprit.
La Sulamithe, l'humble gardeuse de
chèvres, n'a qu'à murmurer doucement
le nom chéri pour que son coeur soit plein
d'un parfum exquis. Est-ce possible qu'Il l'ait
choisie, lui, le Prince riche et puissant, de
préférence aux plus belles
héritières d'Israël ?
Qu'a-t-il trouvé en elle ? Mais ne se
trompe-t-elle pas ? A-t-elle bien
entendu ? Ces paroles incroyables
s'adressaient-elles bien à elle ?
« Que tu es belle, mon amie, que tu es
belle, et il n'y a point en toi de
défaut. »
(4:
7). Mais oui, c'est bien à
elle qu'il parlait. Quel bonheur est le sien !
Peu importe les moqueries de ses frères, les
difficultés de sa vie, les soucis qui
l'assaillent ! Elle est aimée par ce
prince incomparable ; elle prononce son nom
avec dévotion. Ne sera-t-il pas un jour le
sien ? Oui, en vérité, le nom de
son bien-aimé remplit son coeur d'un parfum
exquis.
Jésus ! Dès que nous
prononçons ce nom béni, nous, qui Lui
avons donné notre coeur, nous voyons la
croix se dresser sur la colline du Calvaire. Nous
Le contemplons, meurtri, frappé de Dieu et
humilié ; nous entendons dans la nuit
Son cri d'angoisse et d'agonie :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné ? » Pourquoi ?
Pour que moi, la pauvre pécheresse, je
puisse devenir la fiancée du Fils de Dieu,
pour que je puisse revêtir la robe blanche,
éclatante et pure de Son Épouse.
Pourquoi un tel privilège ? Aucune
raison valable, je ne l'avais mérité
en aucune façon, mais Lui m'a aimée
d'un éternel amour.
Jésus ! À ce
nom-là, mon coeur défaille d'amour.
Il m'aime ! Il m'aime plus que tout au monde,
que dis-je, plus que tout l'Univers.
Salomon, nous l'avons vu, avait le choix
entre toutes les plus belles filles de son peuple.
Jésus avait un bien plus grand choix encore.
Il aurait pu prendre une de ces merveilleuses
créatures, toute beauté et
pureté, que jamais le péché
n'avait effleurées, mais non, Il nous a
choisis, Il nous a aimés le premier. Si le
choix de Salomon défiait toute logique, que
dire de celui du Fils de Dieu ! Si ce choix
comblait de bonheur la Sulamithe, que dire de celui
qui doit inonder notre coeur ! Nous sommes
dans l'adoration et nous nous
répétons :
« Jésus, mon Sauveur !
Jésus, ami de mon âme !
Jésus au nom saint et doux - qui voulut
porter pour nous - le poids du divin courroux -
notre âme T'adore !
La Sulamithe comparait le nom de celui qui
l'aimait à l'huile sacrée du grand
prêtre. Cette huile d'onction
répandait un parfum pénétrant
et elle ne devait être imitée par
personne ; la mort punissait le
contre-facteur.
Aucun autre nom que celui de Jésus
n'a été donné aux hommes par
lequel nous puissions être sauvés.
Satan a multiplié les contrefaçons,
et il le fera d'autant plus que le retour du
Seigneur approche. Ne nous laissons pas tromper.
Consultons la Parole de Dieu qui nous donne les
moyens de confondre les trompeurs. Vous
êtes-vous fiés à quelqu'un
d'autre pour votre salut ? Avez-vous cru
pouvoir vous passer du Sauveur ? Il n'y a de
salut en aucun autre. Ah ! laissez le nom de
Jésus chasser les odeurs de mort qui
remplissaient votre coeur et Il vous remplira du
divin parfum de Son nom.
Cette odeur est d'une ténacité
particulière. Elle persiste au milieu des
pires épreuves. J'entendais parler d'un
serviteur de Dieu surchargé de besogne.
Quand il se sentait près à succomber
sous son fardeau. Il fermait les yeux et se
répétait tout bas le nom de
Jésus.
Je me souviens d'une visite que je fis avec
mon cher mari dans la Zone noire pour y trouver une
salle. Quelles odeurs nauséabondes !
Mais, dès que je mettais sous mes narines
mon mouchoir, imbibé d'eau de Cologne Je ne
les sentais plus. Le parfum du nom de Jésus
persiste dans les épreuves, les
difficultés, et nous empêche
d'être incommodés par les senteurs
méphitiques que Satan répand dans son
royaume. Plus les épreuves sont grandes,
plus le parfum devient suave, et, quand nous
traversons la vallée de l'ombre de la mort,
c'est encore ce parfum qui fait disparaître
la puanteur de la mort. C'est avec ce nom sur les
lèvres qu'a expiré le grand
réformateur tchèque Jean Huss, tandis
que son corps se consumait sur le bûcher de
Constance. C'est ce nom que prononça Jeanne
d Arc expirante, quand elle fut livrée
à Rouen au bras séculier, par les
prêtres acharnés à sa
perte.
Ne craignez donc ni les épreuves, ni
les dépouillements, ni même la mort.
Le nom de Jésus nous permettra de tout
traverser sans faiblir, et c'est encore ce nom que
nous chanterons en arrivant dans notre patrie
céleste.
L'huile était et reste encore un
remède. Toutes les plantes servant à
la fabrication de l'huile sacrée :
myrrhe, cinnamome, casse, roseau aromatique,
contribuent à conserver ou à rendre
la santé. Jésus guérit. C'est
au nom de Jésus que les Apôtres Pierre
et Jean guérissent le paralytique de la
Belle Porte du Temple de Jérusalem. C'est au
nom de Jésus que les démons sont
chassés. Jésus est aussi puissant
aujourd'hui qu'Il l'a été jadis.
Son nom n'a rien perdu de son pouvoir.
L'Apôtre Jacques recommande aux croyants
malades d'appeler à leur chevet les Anciens
de l'Église pour qu'ils les oignent d'huile
au nom du Seigneur
(Jaq.
5 : 14). Pour plusieurs
d'entre nous, le nom de Jésus rappelle le
miracle qu'Il a fait en notre faveur ou en celle de
l'un des nôtres dans ce domaine. Profitons
plus souvent de notre immense privilège. Le
Seigneur n'a pas promis que la guérison
suivrait toujours l'onction d'huile, nous en avons
eu plusieurs fois la preuve ; mais, même
quand la guérison n'était pas
accordée, le parfum du nom béni
remplissait nos coeurs soumis et
reconnaissants.
Par qui se répand le parfum ?
Par ceux qui en sont imprégnés. C'est
nous qui la faisons connaître, c'est nous qui
répandons la bonne odeur de Christ. Lors
d'une visite à une grande fabrique de
parfums de la Côte d'Azur, je remarquais, en
en sortant, que j'étais
imprégnée de parfum. « Nous
sommes, dit l'Apôtre Paul, pour ceux qui nous
entendent et nous voient vivre : une odeur de
vie. » Quand, à cause du miracle
qu'ils ont opéré et du remous que
cela a causé, Pierre et Jean doivent
comparaître devant le Sanhédrin, leurs
juges sont stupéfaits. Ces hommes ignorants,
sans instruction, leur répondent avec une
sagesse incroyable : « Ils
reconnurent qu'ils avaient été avec
Jésus. »
(Actes
4 : 13).
Reconnaît-on que nous avons été
avec Jésus ? Répandons-nous le
parfum de Son nom ?
Mais n'oublions pas que ce nom peut
être aussi une odeur de mort. Il l'a
été pour Judas, pour Ananias et
Saphira, pour Simon le Magicien, pour tous ceux
« qui ont été
éclairés, qui ont goûté
le don céleste et qui sont
tombés ; ils ne peuvent plus être
amenés à la repentance »
(Héb. 6: 4). Terrible, terrible
déclaration ! Je ne voudrais pour rien
au monde être pour quelque lecteur une odeur
de mort Oh ! venez à Jésus,
acceptez Son pardon, unissez-vous à Lui et
jouissez, comme nous le faisons, du parfum de Son
nom.
Certains parfums sont non seulement
pénétrants, mais durables, ils
persistent pendant des années. Pour qu'une
odeur nous pénètre, il faut
être tout près d'elle. La Sulamithe Te
sait, aussi veut-elle être tout près
du bien aimé ; elle le compare à
un bouquet de myrrhe qui repose sur son coeur.
À quelle distance sommes-nous de Celui que
nous aimons ? Demeurons-nous en Lui et Lui en
nous ? Pouvons-nous dire comme l'Apôtre
Paul : « Ce n'est plus moi qui vis,
c'est Christ qui vit en moi » ?
Ah ! comment en arriver là ? Quels
efforts surhumains faut-il faire ? Quelles
actions d'éclat faut-il accomplir ? Il
faut plus que des efforts, plus que des oeuvres
méritoires : il faut mourir, mourir
à nous-mêmes, il faut être
crucifié avec Christ ; il faut faire,
non notre volonté, mais la Sienne. Par
nous-mêmes, nous ne pouvons pas y
arriver ; considérons-nous comme morts
et laissons faire l'Esprit, Il nous remplira de
toute la plénitude de Dieu, du parfum de
Christ.
La plus grande marque de confiance qu'on
puisse accorder à un homme, c'est de lui
permettre de signer en votre nom. Un fondé
de pouvoir a la signature de la Banque ; ce
qu'il signe vaut la parole du directeur.
Jésus donne aux siens cet immense
privilège de se servir de Son nom pour les
requêtes que nous faisons monter vers Dieu.
C'est comme si le Fils les faisait Lui-même.
Dans Ses ultimes discours dans la chambre haute,
Jésus par trois fois affirme que tout ce que
nous demandons au Père en Son nom, Il nous
l'accordera
(Jean
14: 13 ; 15:
16 ; 16:
23). Les lettres
parfumées de ce nom-là
reçoivent toujours le meilleur accueil. Mais
ne commettons pas d'abus de confiance. Ne mettons
pas ce nom sacré au bas d'une prière
égoïste, ne cherchant qu'à
satisfaire des convoitises charnelles, à
faire le jeu de Son adversaire. Assurons-nous que
notre prière est bien dans
l'intérêt du signataire et serait
approuvée par Lui. Alors, comptons qu'elle
sera exaucée.
Je parlais tout à l'heure d'un
fondé de pouvoir ayant la signature de son
patron. L'Église de Jésus-Christ,
dont nous faisons partie, est bien plus qu'un
fondé de pouvoir ; elle est
l'Épouse, elle a le droit de porter le nom
glorieux. Quel honneur, mais aussi quelle
responsabilité, et dans quelle humiliation
ce privilège nous plonge, car comment
portons-nous ce nom divin ?
Les mauvais chrétiens font beaucoup
plus de mal à la cause de Christ que les
incrédules. Le monde attend beaucoup de
nous, mais Dieu en attend encore davantage. Soyons
à la hauteur de notre immense
privilège, nous le pouvons, et je ne me
lasse pas de le répéter, si nous
obéissons sans discuter au Saint-Esprit qui
nous a été donné comme
instructeur, comme guide, « Il nous
conduit dans tonte la
vérité », Il nous fait
croître à l'image du Christ, Il nous
prépare pour le jour des épousailles.
Il nous rend capables de nous asseoir sur le
trône de notre Sauveur et Seigneur
Jésus-Christ.
Le parfum du nom de Jésus se
répand non seulement dans le coeur du
croyant, dans le monde qui l'entoure, mais Il monte
jusqu'au ciel. « C'est ce nom
qu'acclament les anges qui le savent plus excellent
que le leur. »
(Héb.
1 : 3-4). C'est ce
nom que Dieu déclare au-dessus de tout nom
qui se peut nommer dans le ciel et sur la terre.
Dans l'univers entier, bientôt, se
répandra le parfum de ce nom
incomparable : « A ce nom, tout
genou fléchira dans les cieux, sur la terre
et sous la terre, et toute langue confessera que
Jésus Christ est Seigneur à la gloire
de Dieu le Père. Dieu l'a fait asseoir
à Sa droite, au-dessus de toute domination,
de toute autorité, de toute puissance, de
toute dignité, et de tout nom qui se peut
nommer, non seulement dans le siècle
présent, mais encore dans le siècle
à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et Il
l'a donné comme chef à
l'Église, qui est Son corps, la
plénitude de Celui qui remplit tout et en
tous. »
(Eph.
1 : 20~23).
Réjouissons-nous d'une joie ineffable
et glorieuse ; bientôt, nous n'aurons
plus à lutter contre les odeurs de
pourriture et de mort, nous serons toujours avec
notre Bien Aimé, et nous dirons avec plus.
de ferveur encore que la Sulamithe :
« Une huile aromatique qui se
répand, tel est Ton nom. »
Amen
Lecture : Ps.
45 ; Éphésiens
5 : 1
à 21.
Cantiques : 64: Dans les
cieux
70: Jésus ! ô nom 408: 0
Jésus ! je me repose ... 533: Le nom de
Jésus est si doux
- Ton nom, c'est l'amour et la vie,
- La grâce et le pardon.
- Et l'âme écoute et se confie
- À Toi dans l'abandon.
- Ce nom divin, c'est comme un baume.
- Un parfum qui guérit ;
- Un doux zéphir de Ton royaume,
- Chargé de Ton Esprit.
- O Christ ! que tout genou fléchisse
- À Ton nom glorieux.
- Pour T'adorer que tout s'unisse
- Sur terre et dans les cieux :
- À Toi, louange, honneur et gloire,
- À Ton nom, ô Jésus !
- Ta croix remporte la victoire
- Et sauve les perdus.
- A. Booth-Clibborn.
La jeune fille déclare tout d'abord que
son fiancé est à elle. N'aurait-elle
pas dû commencer par dire qu'elle
était à lui ? Elle le dira, mais
plus tard, quand elle aura mieux compris ce qu'est
le véritable amour, quand le sien se sera
épuré. Voyez, au chapitre 6, quand
elle a fait des progrès dans cette science,
elle exalte son bien-aimé, Il l'a
conquise : « Je suis à mon
bien-aimé et mon bien-aimé est
à moi. »
(6 :
3). C'est la marche
normale. D'abord, la jeune fille est heureuse et
fière d'avoir conquis le coeur de son
soupirant : « Il est à
moi. » Il faut plus d'intimité, un
amour plus profond pour comprendre que c'est lui
qui a pris possession du coeur de celle qu'il
aime.
Ainsi en est-il pour notre Sauveur
bien-aimé. « Ce n'est pas vous qui
m'avez choisi, dit-Il à Ses disciples, mais
Moi je vous ai choisis ... »
(Jean
15 : 16). Il vous dit en
cet instant : « Mon fils, m'a fille,
donne-moi ton coeur », « Je
t'ai aimé d'un amour
éternel. » Acceptez cette offre de
grâce, donnez-vous à Lui
Il s'agissait entre la Sulamithe et Salomon
d'un mariage. Il s'agit entre l'Église et
Jésus Christ d'un mariage. Quelles sont les
conditions exigées dans le monde pour
l'union assortie de deux êtres ? En
général, l'apport des futurs
époux doit avoir à peu près la
même valeur. Nous avons tous entendu parler
des marchandages qu'entraînent souvent les
unions les mieux assorties. Même quand, par
extraordinaire, un roi épousait une
bergère, c'est que cette dernière
avait une beauté, un charme qui valaient
toutes les richesses du prétendant.
Dans le mariage de l'Église et de
Jésus Christ, quels sont les apports des
époux ? Un exemple pris dans les
ancêtres du Sauveur nous le fera mieux
comprendre. Trois femmes seulement sont
mentionnées dans Sa
généalogie : Tamar, la
méprisée, Rahab, la
prostituée, et Ruth, la veuve païenne,
étrangère et pauvre. Prenons. Rahab,
le type même de l'Église de Dieu. Elle
est hôtelière à Jéricho,
au pays de Canaan. Elle habite sur les remparts de
la ville. Elle donne à ses
hôtes : abri, nourriture, et le reste.
C'est une pauvre créature, une femme de
mauvaise vie, une prostituée.
Elle a entendu parler des exploits du Dieu
d'Israël, des miracles qu'Il a
opérés en Égypte et dans le
désert. Quand arrivent les espions de
Josué, elle les cache, elle les sauve, car
elle a compris qui était le Dieu
d'Israël. Elle encourage les envoyés de
Josué : « C'est
l'Éternel votre Dieu qui est Dieu en haut
dans les cieux et ici-bas sur la terre ;
l'Éternel, je le sais, vous a donné
la victoire. »
(Josué
2 : 9). Elle
croit.
Elle met à sa fenêtre, sur
l'ordre des espions, le cordon écarlate qui
doit protéger sa maison, et tous ceux
qu'elle abrite, de l'incendie dévastateur.
Cordon écarlate, symbole du sang de
Jésus, qui nous sauve du juste jugement de
Dieu. Rahab entre dans le peuple
d'Israël ; mieux encore, elle fait partie
de son élite, puisqu'elle épouse le
prince de la tribu de Juda : Salmon. Imaginez
avec quel amour elle devait dire en regardant son
mari : « Il est à moi !
Finie ma vie de péché, quittée
mon auberge sordide du rempart ; mon
bien-aimé est à moi avec tout ce
qu'il a, je suis la princesse de
Juda. »
Comment décrire notre
Bien-Aimé et les richesses qu'Il nous
apporte ? Quand la Sulamithe veut le faire
pour Salomon, les mots lui manquent :
« Mon bien-aimé se distingue entre
dix mille... » Quand l'Apôtre Paul,
transporté au troisième ciel, a une
vision du Seigneur, il affirme que les mots sont
incapables de décrire ce qu'il a vu et
entendu.
Notre Sauveur est entouré de gloire
et de magnificence, Il est assis à la droite
de Dieu. Tous les anges de Dieu l'adorent. Il est
le Créateur et le Maître de tout
l'Univers. Il est le Tout-Puissant. Même
l'enfer tremble à Sa voix. Satan le redoute,
car il sait le sort qui l'attend quand Jésus
le jugera et que tous Ses ennemis seront devenus
Son marchepied.
Mais, ce qui nous émerveille plus que
Sa puissance, que Sa richesse, que Sa sagesse,
c'est Son amour pour nous. Il vient chercher Son
élue dans cette malheureuse humanité
pécheresse, corrompue,
révoltée. Comment peut-Il envisager
d'en faire Son épouse ? Ce serait
impensable et même scandaleux, si elle
restait une esclave du. Diable. Il faut qu'elle
soit pardonnée, purifiée. Satan
pensait que ce serait impossible, car lui
connaît parfaitement les exigences de la
justice parfaite de Dieu. Il s'en
réjouissait. Il ignorait les ressources
incommensurables de Son amour.
L'élue de Jésus n'a rien
à offrir que sa misère. Jésus
va prendre cette misère, Il va se charger de
toutes ses souillures. Il Lui donne en
échange Sa sainteté, Sa vie.
Là, sur la croix du Calvaire, Il la
libère, la sanctifie, la rend capable
d'être à Lui. Lui seul pouvait le
faire. N'essayez pas de vous libérer de vos
chaînes, elles sont trop solides pour vous.
Vous ne pouvez en aucune façon vous rendre
dignes de la haute fonction que Dieu vous destine.
Recevez de Lui le salut et la vie éternelle.
Il vous l'offre, acceptez et, avec nous,
dites : « Mon bien-aimé est
à moi. »
J'entends une objection faite bien
souvent : « Comment pouvez-vous
avoir l'orgueil de vous croire le bien-aimé
du Fils de Dieu ? Attendez au moins votre lit
de mort pour être bien sûr que vous ne
pourrez plus le déshonorer. »
Imaginons Rahab disant à Salmon :
« Comment oserais-je porter ton nom, moi,
une ancienne prostituée ? Ce serait
présomptueux et je te couvrirais
d'opprobre », et Salmon de lui
répondre : « Voyons, Rahab,
as-tu oublié les sacrifices qui ont
été offerts pour ta
purification ? Ne crois-tu pas au plein pardon
que je t'ai donné ? Ne te souviens-tu
pas de nos serments ? Oublie Jéricho et
sa corruption ; tu n'es plus Rahab, mais Mme
Salmon, la princesse que j'aime et que
j'honore. » Le Seigneur vous dit
aujourd'hui, pauvre âme tremblante :
« Souviens-toi du jour où tu es
venue à la croix, n'as-tu pas compris que
tous tes péchés étaient sur
moi ? J'ai tout expié, Satan n'a plus
aucun pouvoir sur toi. Tu n'es plus la pauvre
pécheresse qu'il tenait
enchaînée, tu es la fiancée du
Roi des Rois. » Quand Pascal, le grand
philosophe, saisit cette vérité, dans
une inoubliable nuit, il écrivit sur un
parchemin qui ne le quitta plus :
« Joie ! joie ! Pleurs de
joie ! Certitude !... »
Réjouissons-nous donc. Nous pouvons
dire : « Mon bien-aimé est
à moi, avec Sa toute-puissance, avec Ses
richesses, avec Son incomparable
amour. »
Tout amour humain, tout mariage terrestre
est temporel, mais celui qui nous unit à
Christ est éternel. Comment serions-nous
encore dans l'inquiétude pour notre pain
quotidien ? Notre époux y pourvoira.
Nous ne manquerons de rien. Imaginez Rahab
craignant de ne pas avoir à manger pour son
petit Boaz, tandis que les greniers de Salmon
regorgent de céréales. Salmon lui
aurait dit : « Pour quel monstre me
prends-tu ? T'ai-je arrachée de
Jéricho pour te faire manquer, toi ou ton
enfant, de quelque chose ? Ne t'ai-je pas
donné maintes preuves de mon amour ?
Pourquoi doutes-tu de moi ? »
Mais ce n'est peut-être pas pour votre
pain quotidien que vous tremblez, vous redoutez les
épreuves, les séparations, les
deuils. Vous envisagez l'avenir avec effroi :
« Que ferais-je si je devais vivre sans
celui que j'aime, si je devais perdre celle qui
fait la joie de mon coeur, si je devais fermer les
yeux à un être
chéri ? » Le Seigneur vous
répond : « Ne promène
pas autour de toi des regards inquiets, car je suis
ton Dieu. Je viens à ton secours, je te
soutiens de ma droite triomphante. »
Notre époux divin a pour ceux qui pleurent
des consolations ineffables. Il nous aime plus que
le plus tendre des époux. Si le deuil vous
frappe, ne vous épouvantez pas. Il vous
prendra dans Ses bras éternels et
répandra dans votre coeur Sa paix, cette
paix qui dépasse toute intelligence.
Il y a des chrétiens qui ont
déjà fait de précieuses
expériences en ce qui concerne la vie
matérielle, qui connaissent les consolations
de Dieu et qui cependant tremblent. Ils se
demandent parfois si vraiment Christ les a
élus. « Si j'étais à
Lui, disent-ils, je n'aurais jamais de chute, ma
vie chrétienne ne connaîtrait pas ces
hauts et ces bas qui m'humilient et me
désolent. Le Seigneur ne va-t-Il pas me
rejeter ? » Et l'angoisse
étreint votre coeur. Écoutez ce que
vous répond le Seigneur :
« Je t'ai aimé d'un amour
éternel, c'est pourquoi je te conserve ma
bonté. »
(Jér.
31 : 3), et
l'Apôtre Paul s'écrie :
« Qui peut nous séparer de l'amour
de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou
l'angoisse, ou la persécution, ou la faim,
ou la nudité, ou le péril, ou
l'épée ... Mais, dans toutes ces
choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui
qui nous a aimés. J'ai l'assurance que ni la
mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations,
ni les choses présentes, ni les choses
à venir, ni les puissances, ni la hauteur,
ni la profondeur, ni aucune autre créature
ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu
manifesté en Jésus
Christ. »
(Rom.
8 : 35).
Quel merveilleux privilège de pouvoir
dire : « Il est à moi,
à moi avec toutes Ses richesses, à
moi avec tout Son amour, à moi pour
l'éternité. » C est le
repos, c'est la paix, c'est pour nous la joie
parfaite. L'avez-vous ?
Nous avons parlé d'une des conditions
que doit remplir une union pour être
heureuse ; chaque époux doit apporter
une contribution équivalente à la
prospérité du foyer. Quand un
conjoint fait tous les sacrifices, le ménage
marche mal. Il faut que les deux époux
soient unis dans le même amour, le même
dévouement, qu'ils vivent l'un pour
l'autre.
Nous avons vu ce que Jésus nous
apporte. Quelle est notre part ? Sera-ce de
l'argent ? Mais Il possède toutes
choses. Tout l'or et l'argent Lui appartiennent.
Lui apporterons nous nos enfants ? Mais le
Seigneur affirme que Dieu peut, de pierres, tirer
des enfants à Abraham. Notre intelligence
Lui est-elle indispensable ? Mais il a pour Le
servir des myriades d'êtres beaucoup plus
intelligents que nous. Que pouvons-nous Lui
apporter d'unique, d'irremplaçable, que nous
seuls pouvons Lui offrir ? C'est notre coeur
tout les sacrifices sans amour n'ont pour Lui
aucune valeur. Relisez le chapitre
13 de la première
épître aux Corinthiens. Donner
tout son or pour le motif le plus
désintéressé, consacrer toutes
ses facultés au service de Dieu, même
donner son corps pour être
brûlé, tout cela ne vaut rien si le
véritable amour, celui pour le Seigneur,
fait défaut ... « Ma fille, mon
fils, donne moi ton coeur », voilà
ce que le Seigneur veut que nous apportions dans le
contrat de mariage. Alors, tout le reste suivra. En
Lui donnant notre coeur, nous Lui apporterons tout
ce que nous avons et tout ce que nous sommes.
Alors, nous dirons en toute
sincérité : « Je suis
à Toi. »
Comment augmenter notre amour ? Comment
le rendre toujours plus ardent ? En venant
à la Croix. C'est là que Jésus
s'est donné pour nous, c'est là que
nous devons Lui apporter notre coeur.
« Soyez crucifiés avec
Christ », dit l'Apôtre. La croix
est le sanglant lit des épousailles. C'est
là que nous offrons nos corps en sacrifice
vivant, saint, agréable à Dieu. C'est
là que notre moi égoïste
reçoit le coup de mort, c'est là que
l'amour de Christ vient redoubler le nôtre
pour Lui.
Alors, unis à Lui, notre vie aura son
plein épanouissement, notre Sauveur pourra
vraiment se servir de nous. Il n'est pas un de ces
maris qui redoutent le développement des
facultés de leurs femmes parce qu'elles
pourraient leur porter ombrage. Dans nos
écoles d'Afrique, les indigènes n'y
envoient pas leurs filles, car l'instruction leur
ferait perdre le goût du service.
Jésus, Lui, développe les dons de Son
Église. De rien, Il fait quelque chose.
L'histoire du peuple de Dieu nous en donne de
multiples exemples. De ce que nous Lui apportons,
notre Sauveur fait des merveilles. Il prend les
choses faibles du monde, comme vous et moi, pour
mettre à néant les choses fortes.
Donnons donc notre coeur et tout ce que cela
comporte à Celui qui a tout donné
pour nous.
Réjouissons-nous d'une joie ineffable
d'être à Lui, d'avoir
été choisi par Lui. Pensons avec
allégresse au jour proche peut-être
où Il viendra chercher Son épouse et
nous fera asseoir avec Lui au Banquet des
noces.
Répétons avec la Sulamithe
dans l'adoration et la reconnaissance :
« Je suis à mon bien-aimé
et mon bien-aimé est à
moi », dès maintenant et pour
l'éternité.
Amen
Lecture : Osée
2 :
16-25 ; Rom. 8
: 31 à 39
Cantiques : 272: Je suis
à Toi ... 258: Tel que je suis ... 325: O
Jésus, Maître doux et tendre 284:
C'est mon joyeux service
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