Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

Introduction au Cantique des Cantiques

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Le Cantique des Cantiques est un des livres les moins lus et les moins compris de la Bible. Beaucoup de lecteurs sont scandalisés par certaines expressions. Beaucoup de profanes s'en servent pour blasphémer et tourner en ridicule la Parole de Dieu. Ce sont des aveugles qui ne peuvent pas lire. Ils n'ont pas les yeux baignés dans le collyre qui les leur ouvrirait.

Le Cantique des Cantiques est un des plus beaux et des plus précieux documents de la révélation de l'amour de Dieu, pour l'âme qui se donne à Lui. C'est ainsi que le comprenaient les Israélites pieux. Ils comparaient ce livre au Saint des Saints du Temple de Jérusalem, qui contenait le propitiatoire, éclairé par la lumière miraculeuse causée par la présence même de Dieu. Seul y pénétrait, une fois l'an, le jour des expiations : le grand prêtre. C'était le lieu de rencontre, par le Souverain Sacrificateur ; d'Israël et de son Dieu, c'était le lieu de la réconciliation, de la communion parfaite. Le Cantique des Cantiques fut donc inséré dans le Canon de l'A.T. et, sans aucun doute, quand le Seigneur ressuscité expliqua aux disciples d'Emmaüs, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait, ce livre merveilleux y était indus.

Les prophètes d'Israël comparaient souvent le peuple à une épouse. « Ton Créateur est ton époux, disait Esaïe, l'Éternel des Armées est son nom. » (Es. 54 : 5). « C'est pourquoi, voici, Je veux l'attirer et la conduire au désert et je parlerai à son coeur, écrit Osée ... en ce jour-là, dit l'Éternel, tu M'appelleras « mon mari » et tu ne M'appelleras plus" mon maître ". » (Osée 2 : 18).

Pour éviter une interprétation charnelle de ce livre, il était défendu au moins de trente ans.
Mais le Cantique ne pouvait avoir sa signification la plus haute que quand le véritable époux, celui dont Jean-Baptiste fut le précurseur, Jésus-Christ, allait venir chercher, sauver et former Son épouse.

L'apôtre Paul voit dans l'Église l'épouse de Christ. « Je suis Jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, écrit-il à l'Église de Corinthe, parce que - Je vous ai fiancée à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. » (II Cor. 11: 2). Quand l'apôtre exhorte les maris à aimer leurs femmes il n'hésite pas à leur donner Jésus comme modèle: «Maris, aimez vos femmes comme Christ a aimé l'Église et s'est donné Lui même pour elle ... (Eph. 5 : 25). L'apôtre Jean, a Patmos, voit la fin de l'idylle : les noces de l'Agneau : « Réjouissons-nous, écrit-il, et soyons dans l'allégresse, et donnons-Lui gloire, car les noces de l'Agneau sont venues et Son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin éclatant et pur ... Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l'Agneau. » (Apoc. 19: 7-9).

Les Pères de l'Église, les Réformateurs, les hommes de Réveil, ont puisé dans ce livre force et consolation. Voici quelques appréciations. Un puritain bien connu en Grande-Bretagne, Joseph Iron, a écrit : « Cet âge lilliputien ne peut estimer ce livre à sa juste valeur. Seuls ceux qui ont vécu près de Jésus, qui ont partagé Sa coupe, se sont nourris de Sa chair, ont bu Son sang, seuls ceux qui connaissent la valeur du mot communion, peuvent tirer plaisir et délices de ce livre unique. Pour ceux-là, ces paroles sont comme des gâteaux au miel, de la manne Céleste, chaque mot vaut de l'or, de l'or fin. » Un des commentateurs les plus connus, dont les ouvrages viennent d'être réédités bien qu'ils datent de 200 ans : Matthew Henry, écrit : « Christ est fréquemment représenté comme l'Époux de Son Église (Matth. 25 : 1 ; Rom. 7 : 4 ; II Cor. 11 : 2 ; Eph. 5 : 2, etc. ... ). Dans le Cantique des Cantiques, Christ et l'Église, Christ et le croyant se parlent avec une estime mutuelle et une grande tendresse. La meilleure clef de ce livre est le Psaume 45 qui, dans le N.T., est appliqué à Christ, ce qui nous donne le droit d'en faire autant pour le livre que nous étudions. Il est difficile d'en comprendre certains passages. Ce livre met à l'épreuve l'intelligence des plus savants, mais, quand le véritable sens est découvert, il suscite en nous les sentiments les plus profonds d'amour. Quand nous nous appliquons à l'étude de ce livre, nous ne devons pas seulement nous déchausser comme le firent Moïse et Josué en présence de l'Éternel, car le lieu sur lequel nous sommes est une terre sainte, nous devons la quitter en esprit, et, comme l'apôtre Jean à Patmos, monter, monter plus haut, oui ; déployons nos ailes, volons jusqu'à ce que, par la foi et un saint amour, nous pénétrons dans le lieu très saint, car nous sommes dans la Maison de Dieu, nous sommes, en vérité, à la porte des cieux.

Le grand prédicateur anglais du siècle passé, C. H. Spurgeon, a prêché sur ce livre 52 sermons ; il en a tiré des accents merveilleux, il écrit : « Le vrai croyant, qui a vécu près de son Maître, ne comparera pas ce livre a de l'or seulement, car toute la Parole de Dieu en est faite ; mais ce livre est un monceau de diamants étincelants de tous leurs feux ; rien ne peut se comparer à sa valeur, elle est inestimable... Quand le chrétien est tout près du ciel, c'est ce livre qu'il prend avec lui... Quand il est près de franchir le grand fleuve, qu'il lui semble voir de l'autre côté la face adorable de son Sauveur, alors il se met à chanter le cantique de Salomon.

C'est le chant dont il fera retentir le ciel pour célébrer les louanges de son ami, de son époux. Nous voyons le visage de notre Sauveur dans presque tous les livres de la Bible, mais, dans celui-là, Il nous révèle son coeur et nous plonge dans Son amour. »

L'apôtre de la Chine, Hudson Taylor, a écrit quelques pages exquises sur ce cantique : « Union and communion ». En voici un extrait : « Ce livre mérite, en vérité, son titre de Cantique des Cantiques ! Aucun autre ne l'égale. Lu de la bonne manière, il apporte au coeur une joie qui passe celle que donne le monde, comme le ciel est au-dessus de la terre. C'est un cantique que seule la grâce peut nous enseigner et l'expérience nous apprendre. Notre Sauveur, en parlant de l'union du cep et des sarments, ajoute :
"Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. " S'unir à Christ, demeurer en Lui, nous assure des biens incomparables : la paix parfaite, le repos constant, l'exaucement de nos prières, la victoire sur nos ennemis, une conduite pure et sainte, des fruits toujours plus abondants. Tout cela est l'heureux résultat de demeurer en Christ. Approfondir cette union, la rendre plus constante, est l'utilité pratique de ce livre précieux. 

Puissent nos quelques simples méditations, sur ce livre trop peu connu, faire goûter à quelques lecteurs la joie ineffable d'une union plus étroite avec le fiancé de notre âme :
Jésus, notre adorable Sauveur.

M. BLOCHER-SAILLENS.

Dans ma misère et mon péché,
O mon Sauveur, Tu m'as cherché.
Tel que je suis je viens à Toi,
Seigneur, accepte-moi.
J'ai faim, j'ai soif de Ton pardon,
Et je l'implore comme un don.
Tel que je suis je viens à Toi,
Seigneur, pardonne-moi.
Je ne saurai, Jésus, T'offrir
Qu'un pauvre coeur las de souffrir.
Tel que je suis je viens à Toi,
Seigneur, enrichis-moi.
E. Pilet



Comment la fiancée se voit

Le Cantique des Cantiques est un duo d'amour entre le puissant roi Salomon et l'élue de son coeur : la pauvre gardienne de chèvres. Nous verrons par ces quelques méditations l'opinion qu'a d'elle-même la fiancée, celle que le bien-aimé a de la jeune fille, comment la fiancée apprécie son futur époux, nous verrons leur amour se développer et se purifier jusqu'au splendide épanouissement de l'union totale. Image de ce que doit être l'union de l'enfant de Dieu avec son Sauveur, de Christ avec son Église.

La jeune fille fait une déclaration déconcertante par son humilité : « Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. » (C.d.C., 1, 5). Elle ne se flatte pas. « Je suis noire », dit-elle. Quel aveu ! Elle montre qu'elle s'est bien regardée dans la glace et qu'elle ne se fait aucune illusion. Elle n'essaie pas de cacher son vilain teint sous des fards ou des onguents. Elle en reconnaît la couleur. Plus encore, elle le proclame en public, à ses amies, aux filles de Jérusalem. Elle le fait avec simplicité, sans hypocrisie et nous l'en félicitons. Elle va jusqu'à se comparer aux tentes de Kédar, faites de poils de chameaux, utilisées par les Bédouins, soumises aux intempéries, sales, brunes, laides ... Comparaison vraiment peu flatteuse.

La première chose à faire pour l'homme qui s'approche de Dieu, c'est de se voir tel qu'il apparaît dans le miroir de l'Écriture. Il ne faut pas chercher à le dissimuler sous de fausses apparences, par d'hypocrites habitudes religieuses. Il faut confesser son péché devant les hommes, proclamer que nous sommes, par nature, enclins au mal, que nous n'avons rien en nous qui puisse nous valoir les faveurs de Dieu, encore moins la place de l'Épouse de Son Fils !

Pourquoi la jeune fille était-elle si franche ? Pourquoi n'essaie-t-elle pas de diminuer un peu la noirceur de son teint ? C'est qu'elle le compare à celui de son fiancé. Écoutez ce qu'elle en dit : « Mon bien-aimé est blanc et vermeil. » Il est bien probable que tous deux se sont penchés sur le même miroir, peut-être la surface limpide d'un petit lac. La fiancée a vu, comme jamais auparavant, combien sa peau était brune !

Pour comprendre ce que nous sommes, comparons-nous à notre Époux céleste. Avant notre conversion, qu'étions-nous ? même ceux qui n'avaient jamais été l'esclave d'aucun vice, ou qui n'avaient commis aucun péché grossier. En comparaison de la sainteté de notre Dieu, toutes nos justices ne sont que du linge souillé. En sommes-nous persuadés ? Avons-nous cette vraie. humilité qui l'avoue simplement et franchement ?

Mais, me direz-vous, nous avons affaire à la fiancée c'est-à-dire au chrétien racheté, sauvé. 'Est-il encore brûlé du soleil ? A-t-il encore des imperfections visibles à tous ? Poser la question, c'est y répondre. Tant que nous serons dans cette tente, tant que nous habiterons ce corps de chair, nous aurons des imperfections, et, croyez-moi, si vous ne les apercevez pas, d'autres le font. C'est à des chrétiens que les apôtres adressent leurs admonestations et leurs recommandations. « Je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ », dit Paul aux Corinthiens (Il Cor. 11 : 3). Les apôtres eux-mêmes n'étaient pas à l'abri du danger. N'a-t-il pas fallu que Pierre fût repris par son ami et collègue Paul, quand, craignant les critiques des judéo-chrétiens, il manqua de franchise !

Comment ne serions-nous pas brunis par les rayons du soleil, dans notre vie de chaque jour, vivant dans une atmosphère chargée de miasmes ! Nous perdons la notion de ce qu'est un teint éblouissant. Si nous trouvons souvent le nôtre tout à fait clair, c'est que nous le comparons à celui de nos voisins !

Lors d'une fête de Noël dans la zone noire, nous remarquâmes, assis au premier banc, trois petits bohémiens d'une saleté extraordinaire. Ils ne s'étaient certainement pas lavés depuis plusieurs jours, peut-être des semaines. Un d'entre eux gardait obstinément sa casquette sur sa tête, pour cacher sa chevelure ébouriffée, le peigne n'y avait pas passé depuis longtemps. En comparaison de ces enfants-là, les autres avaient un teint blanc. Mais si nous avions amené de petits Anglais lavés, baignés, bichonnés, comme nos zoniers les plus propres auraient semblé sales ! Ne nous comparons pas comme chrétiens à d'autres enfants de Dieu, mais à notre modèle, à Jésus Christ. « Il faut que nous croissions à tous égards en Celui qui est le Chef, Christ. » (Eph. 4 : 15).

Qu'est notre amour en comparaison de celui de notre divin fiancé ? Passons en revue toutes les qualités de Celui qui nous aime et voyons les nôtres. Quand nous Le regardons, nous ne sommes plus tentés de nous enorgueillir, mais nous disons avec la Sulamithe : « Je suis noire comme les tentes de Kédar. »
Est-ce vrai pour l'Église locale ? Certainement oui. C'est une grave erreur de croire l'Église parfaite, de se scandaliser des imperfections que nous lui voyons. C'est pire encore quand l'Église se croit sans défaut et parle comme celle de Laodicée : « Je suis riche, je me suis enrichie et je n'ai besoin de rien. » (Ap. 3 : 17).

Malheur à l'Église enflée d'orgueil, qui juge ses soeurs, qui les critique, qui se croit supérieure à elles ! Malheur à elle, car elle ne s'est pas regardée dans le miroir de la Parole de Dieu ; elle est si peu en communion avec son Fiancé, qu'elle ne Le connaît plus, ne se compare plus à Lui. Elle ne voit pas « qu'elle est malheureuse, misérable pauvre, aveugle et nue » ! Que Dieu garde notre Église de tout orgueil ! Ayons toujours devant les yeux l'idéal à atteindre. Jésus, écrit l'apôtre Paul aux Éphésiens, « a aimé l'Église et S'est livré Lui-même pour elle ... afin de faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Eph. 5 : 27).

N'oublions pas (et cela arrêtera nos critiques) que si l'Église est noire et brûlée par le soleil, c'est notre faute, puisqu'elle se compose d'hommes et de femmes imparfaits et faillibles. En nous humiliant nous-mêmes, en reconnaissant notre faiblesse, nous cesserons de juger et nous contribuerons, non à l'affaiblissement de notre Église, mais à son perfectionnement.

Heureusement que la Sulamite ne s'attarde pas à cette triste constatation. Elle est noire, mais elle est belle, ou plutôt, suivant une traduction plus exacte : gracieuse, comme les pavillons et tentures de Salomon. Se vante-t-elle ? Est-ce l'orgueil qui s'empare tout a coup de son coeur ? Non, elle a raison, elle est gracieuse, elle est belle, puisque son fiancé le lui dit et il ne saurait mentir. Ses amies le lui répètent et elles savent de qui elles parlent. La Sulamite voit bien son teint noir et brûlé par le soleil, mais elle sait qu'elle possède une beauté, une grâce qu'elle compare aux merveilleuses tentures brodées qui ornent les murs du palais du roi Salomon.

Pourquoi est-elle belle ? Parce qu'elle aime. Elle a dit oui à son bien-aimé quand il l'a demandée en mariage. Quand la voix du jeune homme a murmuré à son oreille des paroles d'amour, son coeur a tressailli, elle l'a aimé à son tour. Elle est toute illuminée par cet amour, elle est toute transformée par la flamme intérieure qui vient de s'allumer. L'amour accomplit des prodiges.

Comment la petite bergère n'aimerait-elle pas son beau fiancé ? Elle était pauvre, laide, malheureuse, elle n'avait sur terre aucune chance de bonheur. Sa propre famille, ses frères la querellaient, l'obligeaient à un travail ingrat. Son coeur était meurtri... Quand, tout à coup, Lui l'avait remarquée. Il avait passé sur tous ses défauts et il avait parlé à son coeur. Avec quelles délices elle avait entendu ses paroles d'amour ! Avec quel étonnement joyeux elle avait constaté qu'elle pouvait être aimée pour elle-même par cet homme beau et riche ! Il était l'unique entre dix mille ! Oh ! comme elle l'aimait à son tour, d'un amour qui envahissait tout son être, qui la remplissait de bonheur, qui la transportait de joie, qui la transformait, qui la rendait belle. Pourquoi se compare-t-elle aux tentures de Salomon ? Elle ne pouvait plus se comparer aux tentes noircies des bergers bédouins ; elle devenait, par le choix de son fiancé, digne d'orner l'intérieur du palais, comme le faisaient les riches tapisseries du Roi.
Mais, Sulamite, tu es trop humble, ce n'est pas aux tentures du palais qu'il faut te comparer, car tu es plus belle que les tentures, plus splendide que le palais lui-même, tu seras la Reine, l'Épouse honorée et ravie qui pour toujours jouira de l'amour de celui qui l'a choisie. : »

Un chrétien, un véritable enfant de Dieu, quelles que soient sa faiblesse et ses imperfections, est beau. Parlez-lui de Son Sauveur et voyez sa figure s'illuminer ! Nous avons constaté de ces transformations-là. Je me souviens avec émotion d'un forçat converti, maintenant dans la gloire. Il avait avant sa conversion une figure bestiale, mais, ensuite, quelle beauté illuminait ses traits !

Quant à l'Église locale, peut-elle sans orgueil dire : « Je suis belle : » ? Oui, nous avons le droit de le proclamer. Nous représentons, dans ce monde de péché et de corruption, la fiancée de Jésus-Christ. Oui, l'Église est belle et a le droit de le chanter, parce qu'elle aime son Époux divin, et, plus elle L'aime, plus elle est belle.

Mais, attention ! Cet amour peut diminuer, Satan s'y acharne, et alors l'Église perd sa beauté. Souvenons-nous de l'Église d'Éphèse : « Ce que J'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d'où tu es tombée, repens-toi. Sinon, je viendrai à toi et j'ôterai ton chandelier de ta place. (Ap. 2: 5). Ah ! que jamais Jésus ne puisse nous faire pareil reproche ! Que notre beauté comme Église augmente dans la contemplation de notre divin fiancé, dans Sa compagnie toujours plus douce, par notre amour toujours croissant. Nous pourrons dire alors, comme la Sulamithe : « Ne prenez pas garde à mon teint noir, je suis belle, oui belle, parce qu'Il m'aime et que je L'aime. »

Amen

Lecture : Ps. 14 ; 1 ; Jean 3 : 1 à 10 ; C. des C. 1 : 5.
Cantiques : 211 : Dans ma misère ... 236: Place pour toi. 258: Tel que je suis ... 269: Je l'ai trouvé ...




Comment l'Époux voit l'Épouse

« Tu es toute belle, mon amie (ou ma bien aimée ), il n'y a point en toi de défaut. C. des C. 4 : 7.

Il n'était pas difficile de dire comment la fiancée se voyait. N'est-elle pas vous ou moi ? Je pouvais en sondant mon coeur, éclairée par le Saint-Esprit, le reconnaître ma laideur et savoir que tout ce que j'avais de beau me venait de Celui qui, par Son sang précieux, m'avait rachetée. Combien il est plus difficile de comprendre comment l'Époux voit l'Épouse ! Comment nous mettre à la place du Sauveur ? Cette tâche me confond ; elle m'écrase, j'appelle à mon secours Celui qui sonde tout, même les profondeurs de Dieu. « Esprit Saint, expose Toi-même à nos lecteurs comment Jésus les aime. Exalte Son amour ; fais nous sentir Sa présence, pour que nous L'entendions murmurer à nos coeurs : Tu es toute belle, ma bien-aimée ; il n'y a point en toi de défaut.

Salomon est l'auteur de cet épithalame. Il était le roi tout-puissant, le plus grand roi de son temps, qui s'y connaissait en charmes féminins, qui avait à sa disposition les princesses les plus renommées ; c'est lui qui dit à l'humble gardienne de chèvres : « Toi seule es ma colombe, ma parfaite. Il l'aime plus que tout au monde.

Jésus, dont Salomon est le type, est le Roi des Rois et le Seigneur des Seigneurs. L'univers entier lui rend hommage ; Lui seul est digne de recevoir « la puissance, la richesse, l'honneur, la force, la gloire et la louange. » (Ap. 5 : 12). Notre imagination chancelle devant la gloire de Jésus.

Il a voulu choisir dans l'Univers une créature, une fiancée, une Épouse, digne d'occuper avec Lui le trône ; assez belle, assez pure, assez sainte pour être acclamée par le ciel tout entier. Va t-Il la prendre parmi ces chérubins, ces séraphins de flamme, ces archanges et ces anges si parfaitement beaux et purs ? Son regard va-t-il se fixer sur quelques créatures qui occupent dans la hiérarchie céleste le rang de dignités, dominations, autorités ? Qui va séduire le coeur de l'héritier de Dieu ? o mystère de l'amour de Christ ! L'élue ne sera pas prise dans ces glorieuses cohortes qui entourent le trône de Dieu, mais dans cette humanité pécheresse, asservie à Satan. Il choisit l'humble bergère. Elle est à Ses yeux : le lys blanc, parfumé. Il ne voit les autres, en comparaison, que comme les épines du désert. Jésus admire, apprécie Ses serviteurs fidèles qui L'adorent, mais Il leur a préféré la pauvre esclave de Satan. C'est à elle qu'Il dit avec un amour indicible : « Toi seule es ma colombe, ma parfaite. »

Ne nous y trompons pas, la fiancée du Christ n'est pas l'humanité tout entière. Jamais la Bible ne nous parle d'un salut universel. Jésus fait un choix. A-t-il pris l'élite intellectuelle ou morale de l'humanité ? L'Apôtre Paul répond à cette question : « Considérez, frères, que, parmi vous qui avez été appelés, il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles, mais Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes, Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages, Dieu a choisi les choses viles du monde, celles qu'on méprise et celles qui ne sont point pour réduire à néant celles qui sont. » (1 Cor. 1 : 28). Jésus a choisi les plus malheureux, les plus déshérités, les perdus.

Qui a bien pu fixer le choix de Salomon ? Il le dit à la jeune fille : « Tu m'as ravi le coeur par l'un de tes regards. » Quel est le regard qui a charmé Jésus ? Voyez celui que Lui jette la pauvre pécheresse entrée chez Simon le Pharisien. Regard éperdu de douleur et de remords. Voyez celui que jette au Sauveur le brigand pendu à la croix voisine ; quel repentir et quel souhait il exprime ! Jésus ne pouvait résister à un tel regard. Il a sauvé la malheureuse femme qui baignait ses pieds de ses larmes ; Il a dit au brigand : « Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. » Jésus choisit tous ceux qui se repentent et qui croient. Cher lecteur, qui n'as pas encore trouvé la paix, ravis le coeur du Sauveur par un regard de repentir, que les larmes coulent de tes yeux, tandis que tu diras à Jésus : « Sois apaisé envers moi qui suis un pécheur. »

Un problème de justice se posait. Comment faire de cette créature souillée la reine respecte de l'Univers ? Le roi Salomon, monarque tout-puissant, pouvait se moquer de l'opinion publique et faire une mésalliance. Jésus ne le pouvait pas. Il Lui était impossible, sons violer la parfaite justice de Dieu, de faire asseoir sur Son trône une esclave de Satan même repentante. Un grand roi de nos jours a dû renoncer au trône de ses pères, car il ne pouvait effacer le passé de celle qu'il avait choisie et qui la rendait indigne d'être reine.

Notre passé ! Nos péchés ! Comment Jésus pouvait-Il les effacer ? Comment rendre pure cette femme souillée ? Comment rendre l'innocence à ce criminel ? Comment satisfaire la justice de Dieu qui exige le châtiment du coupable ? Ah ! venons à la Croix, c'est là qu'est la solution du problème, c'est là que la justice et la paix se sont entre baisées ! Jésus a pris sur Lui l'iniquité de nous tous. « Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui, et c'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Es. 53 : 4). Jésus pouvait dire sur la croix : « Tout est accompli. Il sauve parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui. Il n'y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Rom. 8 : 1). Le regard d'angoisse du pécheur repentant se change en un sourire d'allégresse. Avez-vous connu la joie du salut ? Elle dépasse toutes les autres.

Nous comprenons que le roi Salomon trouve belle la femme qu'il a choisie, mais comment peut-il lui dire qu'il ne trouve en elle aucun défaut ? En lisant l'histoire des deux fiancés, nous voyons qu'ils ont eu des difficultés. La charmante fille refuse, pour des raisons futiles, d'ouvrir sa porte à son ami. Le fiancé la laisse subir les conséquences de sa faute ; il ne la défend pas contre les coups qu'elle reçoit quand elle se met enfin à sa recherche. Il ne revient à la Sulamite que quand elle a appris sa leçon d'obéissance, quand elle a été punie pour son égoïsme.

Jésus n'est pas aveugle non plus sur les défauts de Son Église et de ceux qui la composent. Toutes les Épîtres en témoignent les avertissements de Jésus aux sept Églises d'Asie le montrent : « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. » (Apoc. 3 : 19). Jésus nous perfectionne par les épreuves, Il nous discipline par la souffrance, Il nous fait voir les conséquences de nos fautes. Un amour aveugle ne serait pas de l'amour. Le véritable amour est sévère quand il le faut, car il n'a pour but que le bien de l'être aimé.

Redoutons ceux qui nous flattent, méfions-nous des conducteurs spirituels qui ne nous font que des compliments et ne savent pas nous reprendre, nous avertir, nous détourner du mauvais chemin. La Parole de Dieu ne nous flatte jamais elle nous dit la vérité.

Mais alors comment Jésus peut-Il trouver sans défaut cette Église imparfaite ? Il ne la voit pas comme elle est, mais comme elle sera quand la vie qu'il a mise en elle aura fait son oeuvre. Il voit en elle le coeur qui Lui appartient. n sait que l'amour dont il est rempli agira. L'âme chrétienne aime son Sauveur, elle marche sur le chemin de la sanctification. Elle désire ardemment être de plus en plus étroitement unie avec Celui qu'elle aime. Elle souffre de tout ce qui l'éloigne de Lui. La vie de Christ, par ce coeur qui aime, passe dans toutes les parties de notre corps. Nous nous donnons entièrement à Celui qui nous a sauvés ; nous pouvons dire : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi (Gal. 2 : 21). « Il nous donne de Sa plénitude et grâce pour grâce. » (Jean 1: 16). Comment ne trouverait-Il pas l'Église sans défaut ?

Si Jésus juge ainsi Son Église, comment se trouve-t-il des chrétiens pour la mépriser ? la critiquer ? Ah ! que Dieu nous garde de toucher. à Son Épouse !

Que Dieu nous garde aussi de croire que ces magnifiques déclarations ne sont pas pour nous : « Oui, l'Église est belle, sans défaut, mais moi je ne compte pas, je suis' perdue dans la masse. » C'est à chacun de Ses élus que le Seigneur dit : « Tu es toute belle, il n'y a point en toi de défaut » ; c'est à vous en particulier qu'Il adresse ce beau' nom de Bien Aimé, qu'Il emploie ce possessif qui remplit mon coeur d'adoration : Ma bien-aimée. Vous Lui appartenez, comment trembleriez-vous encore ? Faisons comme la jeune fille qui vient de recevoir sa bague de fiançailles. Elle la fait tourner autour de son doigt, elle l'admire. Elle regarde ce nouvel ornement avec délice et son coeur chante sans cesse : « Il m'aime ! Il m'aime ! »

Nous pouvons comprendre les sentiments qui remplissent notre coeur en pensant au don ineffable de l'amour de Jésus, mais je voudrais que le Saint-Esprit nous fasse entrevoir la joie indicible de Jésus en voyant notre beauté, notre perfection dues à Son amour. Je voudrais que nous comprenions Sa joie parfaite en nous entendant Lui dire avec adoration : « Mon Bien Aimé, je t'aime plus que tout au monde. » C'est en vue de cette joie-là qu'Il a souffert la croix et méprisé l'ignominie. (Héb. 12 : 2).

Aimons Le d'un coeur entier ; que Lui seul compte, qu'Il soit en tout le premier ; remplissons-Le d'une sainte allégresse jusqu'au jour où Il nous revêtira d'un corps glorieux, jour où nous ne pourrons plus Le désappointer, où nous serons arrivés enfin à cette perfection qui nous rendra capables de partager le trône du Fils de Dieu et de recevoir les hommages de l'univers tout entier.

Amen

Lecture : Sophonie 3: 9 à 20 / Jean 17: 9 à 26.
Cantiques : 507 : Le Fils de Dieu. 78: Quel ami 408: 0 Jésus 535: Mon Sauveur m'aime




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