Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

TITREdeLApage

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Grand Dieu, Ta souveraine grâce
À daigné venir jusqu'à moi,
Ta miséricorde surpasse tout ce que je savais de toi.
À la louange de Ta grâce
S'élève l'hymne de ma foi.
J'avais mérité Ta colère,
Et j'ai trouvé grâce à Tes yeux.
Pour moi, Ton fils, sur le Calvaire,
A versé Son sang précieux.
O grâce ! ineffable mystère,
Qui m'ouvre la porte des cieux !
Ma coupe est pleine, elle déborde !
Dieu m'a fait grâce ! ô quel bonheur !
J'exalte la miséricorde
De mon Père et de mon Sauveur.
Et, pour les bienfaits qu'Il m'accorde,
Je répands devant Lui mon coeur.


La coupe débordante

Et ma coupe déborde. » Ps. 23: 5.

Le festin auquel le Psalmiste a été convié touche à sa fin. Il a été abondamment servi, l'huile parfume sa tête, mais un détail montre sa joie complète : sa coupe déborde.

Nous ne sommes plus à la comparaison du troupeau qui s'abreuve de l'eau fraîche des ruisseaux limpides, de cet aspect général de la grâce de Dieu, le Psalmiste entre dans le détail. Cette coupe est l'emblème de la vie de chacun de nous. Notre vie a souvent été comparée à une coupe. L'extérieur, c'est ce que le monde voit de nous, les dehors ternes ou brillants ; le dedans, c'est notre vie cachée, ce que Dieu voit, ce que nous connaissons souvent bien mal.

Nous sommes hypnotisés par ce qui paraît. Nous envions ceux dont la coupe brille comme de l'or ; peut-être est-elle même incrustée de pierres précieuses. D'autres n'ont qu'une coupe d'argent, mais sont cependant plus privilégiés que les pauvres, les ignorants, les infirmes, qui n'ont qu'une coupe d'argile. Nous passons notre temps à envier la matière dont est faite la coupe du voisin. Nous faisons l'impossible pour que la nôtre paraisse brillante.

Nous sommes passés maîtres dans l'art « de nettoyer les dehors de la coupe et du plat ». Cette envie de paraître est si grande, même chez les disciples de Jésus, qu'ils se disputent pour savoir qui est le plus grand. Dans la chambre haute, lors du dernier repas, aucun d'entre eux ne veut être l'esclave qui lave les pieds' des hôtes. Alors, Jésus leur donne une ultime leçon : « II se leva de table, ôta Ses vêtements, et prit un linge dont II se ceignit ... et se mit à laver les pieds des disciples ... » (Jean 13 : 4).

N'avons-nous pas à nous humilier ? Quelle est notre attitude ? Ne sommes-nous pas comme ces chrétiens de Corinthe à qui l'Apôtre s'adresse et à qui il démontre que les vases d'or, d'argent, d'argile sont nécessaires. Nous ne devons pas nous arrêter à ce qui paraît, à ce qui frappe les yeux, mais regarder au coeur. Un extérieur brillant peut dissimuler un drame, une douleur poignante. Au contraire, tel humble chrétien peut être un prince de Dieu. La jalousie est une gangrène qui ronge ; elle est mortelle pour le serviteur de Dieu. Miss Mildred Cable, l'auteur du remarquable livre: « Ambassadeur pour Christ », la dit rédhibitoire. « Ne cherchons pas une vaine gloire, écrit l'Apôtre Paul aux Galates, en nous portant envie les uns aux autres. » (Gal. 5: 26). « Rejetant toute envie, écrit l'Apôtre Pierre à ses enfants spirituels. » (I P. 2: 1). Ah ! ne soyons pas des chrétiens charnels qui se laissent séduire par ce qui se voit par la gloire du monde.

Ce qui importe, c'est le contenu de la coupe. Dieu y a mis des choses excellentes pour les méchants et pour les bons. L'Apôtre parle dans l'Épître aux Romains de toutes les merveilles de la création dont nous pouvons jouir et dont les lois, découvertes peu à peu par les hommes de science, embellissent notre vie. Dans notre coupe, je vois encore un nectar que peut-être quelques-uns de vous n'ont pas songé à attribuer à Dieu, c'est l'amour des parents, celui d'un mari, d'une femme, celui d'un petit enfant, celui d'amis fidèles. Vous pourriez avoir toutes les richesses du globe, si personne ne vous aime, elles ne sont que faux clinquants.

II y a autre chose encore dans la coupe de tous les hommes, c'est la conscience, cette voix de Dieu en nous, qui nous fait distinguer le bien du mal et suscite les actes les plus héroïques pour défendre le droit, la justice, la liberté. Si la conscience s'endurcissait au point de disparaître, le monde deviendrait un enfer !

II y a un autre élément encore dans la coupe de l'homme : il y a la merveilleuse patience de Dieu. Lui, le Tout-Puissant, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, nous supporte. II tolère les blasphémateurs et les ingrats. II pourrait les détruire, mais non II veut les sauver. II les aime ! Ah ! l'amour de Dieu pour les pécheurs, voilà ce que la coupe contient de plus merveilleux. « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son fils unique. » II l'a sacrifié pour un monde rebelle et corrompu. Pour que nous puissions boire la coupe délectable de Son amour, II a fait boire à Son fils bien-aimé la coupe nauséabonde de nos péchés. Écoutez en Gethsémané le Fils de Dieu redoutant cette coupe atroce, demandant qu'elle s'éloigne de Lui, puis Il accepte la volonté du Père ; Il faut qu'Il la boive pour que nous ne buvions pas la coupe terrible de la colère de Dieu. C'est celle que boiront, au Jour du Jugement, ceux qui refusent d'accepter le pardon acquis à si grand prix. Mais pour nous qui l'acceptons oh ! avec quelle reconnaissance ! - nous avons dans notre coupe le pardon de Dieu et l'amour incommensurable du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le grand philosophe Blaise Pascal accepte ce pardon, saisit ce salut ; lisez ce qu'il écrit sur un parchemin porté sur sa poitrine : « Joie ! joie ! pleurs de joie ! Certitude ! certitude ! L'âme enfin est en possession de cet objet vraiment digne d'elle, qu'elle cherchait à travers tous ses attachements. ~ La coupe de Pascal débordait. Cependant, ce ne sont pas les épreuves qui lui ont manqué. Il est mort jeune, après des années de maladie et de faiblesse.

C'est une grave erreur de dire aux nouveaux convertis que Dieu va leur donner une vie paisible et aisée, qu'à leur breuvage ne se mêlera jamais rien de désagréable au goût. Notre Père céleste ne nous épargne pas les épreuves qui frappent les autres hommes et parfois nous en avons davantage ; nous savons que les persécutions s'ajoutent aux autres difficultés. L'Apôtre Paul énumère dans la lettre qu'il écrit aux Corinthiens quelques-unes de ses souffrances : « Cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé... » (II Cor. 11 : 26). L'auteur de l'Épître aux Hébreux nous confirme cette vérité : « Ils subirent (les chrétiens) les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés ..., dénués de tout, persécutés, maltraités, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. » (Héb. 11 : 38). Cependant, la coupe reste délectable, car l'amour qui la remplit dépasse toute compréhension.

Ne vous étonnez pas du courage des enfants de Dieu éprouvés, car leur coupe s'appelle aussi la coupe des délivrances (Ps. 116 : 13), des consolations (Jér. 16: 7), la coupe de bénédiction (1 Cor. 10: 16). Le Seigneur nous manifeste dans nos épreuves un tel amour que nous pouvons dire comme l'Apôtre Paul : « En toutes ces choses, je suis plus que vainqueur par Celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir..., ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. » (Rom. 8 : 39). Une scène émouvante est l'entrevue de Paul, chargé de chaînes, et du roi Agrippa, à Césarée (Actes 25 : 13). Extérieurement, la coupe de l'un est d'or, sertie de diamants ; celle de l'apôtre n'est qu'une bien misérable poterie. Mais, écoutez le voeu que fait pour le Roi celui qui la possède : « Que Ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis, à l'exception de ces liens. » (Actes 26 : 29). Paul avait une coupe qui débordait de délivrances, de consolations, de bénédictions. Celle du Roi et celle de Bérénice répandaient une odeur nauséabonde. Relisez l'histoire de l'Église et constatez que ses membres disent comme le Psalmiste : « Nous sommes abreuvés au torrent de Ses délices. » (Ps. 36 : 9).

Chers amis, qui passez en ce moment par l'épreuve de la maladie ou du deuil, ne sentez-vous que la souffrance ? Accusez-vous Dieu d'injustice ou de sévérité ? J'entendais avec douleur un chrétien me dire un jour : « Dieu nous oublie, nous n'avons rien fait pour subir encore cette maladie. »
Ah ! comprenons que cette épreuve si dure à supporter est pour notre bien. Dieu nous détache de la terre, Il veut que nous comprenions la valeur des « vrais biens ». Interrogez les enfants de Dieu sur leur conversion, vous verrez que 9 fois sur 10 elle a comme point de départ une épreuve. Quant à notre sanctification, sans laquelle, sachons-le, nul ne verra le Seigneur, c'est encore par la discipline qu'elle s'opère ; il faut émonder le sarment pour' qu'il porte des fruits.

Cette coupe sera pleine des consolations de Dieu jusqu'à en déborder. Nous ferons l'expérience de nos devanciers : « Quand ils traversent la vallée de Raca (celle de l'affliction), ils la transforment en un lieu plein de sources. » (Ps. 84 : 7). Oui, notre coupe déborde, parce que l'amour de Dieu dont elle est pleine est sans limite, parce que Ses ressources sont inépuisables, Ses promesses sont toujours tenues et Ses consolations d'une tendresse inimaginable.

Si notre coupe ne déborde pas, c'est notre faute ; nous ne prenons pas le temps de la tendre au Seigneur pour qu'Il y verse Ses richesses, nous la buvons à la hâte comme le voyageur pressé qui avale sa tasse de café rapidement au buffet de la gare, craignant l'arrivée de son train. Nous nous laissons absorber par notre travail, nos soucis, même par ceux de l'oeuvre de Dieu. Ah ! buvons, buvons à longs traits cette coupe fortifiante !

Nous dirons alors comme le Psalmiste : « Que rendrai-je à l'Éternel pour ses bienfaits envers moi ? J'élèverai la coupe des délivrances, j'invoquerai le nom de l'Éternel et j'accomplirai mes voeux envers l'Éternel en présence de tout Son peuple. » (Ps. 116 : 12). Quels voeux avons-nous faits quand nous nous sommes donnés à Dieu ? N'est-ce pas de Le faire connaître ? d'être des témoins de Sa grâce ? Combien de désespérés avons-nous amenés à la table du Père ? Quel témoignage rendons-nous ? Nous avons promis de suivre Jésus et de Le servir jusqu'à notre mort. Quelle sorte de service Lui donnons-nous ? Nous avons promis lors de notre baptême de Lui rester fidèle coûte que coûte, le sommes nous devant tout Son peuple ?

L'Apôtre Paul avertit les fidèles qu'on ne peut boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons. II faut choisir. Vous avez rejeté celle de Satan ; ne vous laissez pas tenter par lui. Approchons-nous de la table en abandonnant tout ce que le Seigneur réprouve. Jouissons de notre coupe, savourons la et bénissons Dieu pour tout ce qu'elle contient de consolations, de bénédictions et d'amour.

Dans une des visions que Dieu donne à Jean à Patmos, il est question de coupes entre les mains des 24 vieillards. Ils symbolisent l'humanité rachetée qui se prosterne devant l'Agneau. C'est à Lui qu'ils offrent ces coupes dont l'extérieur brille, elles sont en or, et dont l'intérieur exhale un parfum exquis. Le ciel entier en est embaumé. Ce parfum, nous est-il dit, ce sont les prières des saints. Prières d'actions de grâces, de consécration, d'adoration, qui sortent de nos coeurs reconnaissants. Joie intense pour notre Sauveur bien-aimé, puisque c'est en vue de cette joie qu'il a souffert la croix et méprisé l'ignominie. Augmentons Sa joie en Le remerciant pour notre coupe débordante et en nous consacrant plus que jamais à Son service.

Amen

Lecture: Ps. 34 ; Rom. 8 : 28 à 39.
Cantiques : 61: Oh f quel bonheur .. 538: Bienheureux qui T'aime .. 341 : Suivez, suivez l'Agneau ... 627: Par toi Jésus ....


Au port

Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dons la maison de l'Éternel jusqu'à la fin de mes jours. Ps. 23 : 6

Le voyage de l'heureux pèlerin est presque à son terme. II a été guidé, protégé, nourri, abreuvé par son guide, qui l'a entouré de soins vigilants. II reconnaît qu'il a, qu'il aura jusqu'au bout deux compagnons : le bonheur et la grâce.

Quelle différence faire entre les deux ? Le bonheur, le vrai, a sa source dans la grâce. Ah ! quelle incomparable compagne que la grâce ! C'est elle qui nous a incités à écouter la voix du Saint-Esprit, elle à qui nous devons d'avoir été l'objet de l'amour de Dieu et de Son pardon : « Vous êtes sauvés par grâce, écrit l'Apôtre Paul. » (Eph. 2: 5).

Nous avons connu un assassin condamné à mort qui, ancien élève de notre école de la Zone noire, se souvint en prison de ce qu'il avait appris chez nous. II nous écrivit et le Seigneur toucha son coeur, de sorte qu'il se repentit, et, nous le croyons, fut sauvé. II demanda sa grâce au Président de la République ; nous priâmes pour qu'il la reçût.

Le Président la lui accorda. Grâce provisoire qui ne sortit pas J. D. de prison, qui ne l'empêchera pas de passer un jour par la mort, tandis que celle que Jésus lui a accordée lui vaut un pardon complet, et la vie éternelle. Voilà ce que fait pour nous la grâce. Elle a été signée avec du sang, comme l'étaient jadis les serments qui voulaient être inviolables. Jésus a écrit avec Son sang notre grâce, qui ne peut ni s'acheter, ni se vendre, car alors elle perdrait sa nature même de grâce. Elle est offerte à qui veut l'accepter, même aux plus grands criminels. Ne laissez pas les assassins et les femmes de mauvaise vie vous devancer d'ans le royaume des cieux, acceptez la grâce ; elle sera votre compagne, comme elle est la nôtre. Vous goûterez alors un bonheur ineffable. Vous entrerez dans la famille de Dieu ; nous sommes par la grâce : fils et filles du Roi des Rois !

Non seulement la grâce nous accompagne au pied de la croix, mais elle agit constamment en notre faveur. Elle veille avec vigilance à notre bonheur ; elle marche avec lui à nos côtés. Remarquons une fois de plus que le bonheur de l'enfant de Dieu n'est pas le manque d'épreuves, nous en avons su quelque chose en traversant la vallée de l'ombre de la mort ; mais c'est d'être uni au Père, de faire avec joie Sa volonté.

Le bonheur et la grâce nous accompagnent tous les jours, parce que nous en avons besoin dans toutes les circonstances. Ils sont là nos deux chers compagnons, même quand nous ne les voyons pas. Êtes-vous dans l'obscurité de l'épreuve, dans le brouillard des larmes, courage, le bonheur est là qui prépare la délivrance, la grâce est présente qui dissipe la brume. Ne redoutez pas ce que demain peut vous réserver, que ce soit la vieillesse, la maladie ou toute autre épreuve, vos deux chers compagnons seront là pour soutenir vos pas chancelants. Le Psalmiste en est si certain qu'il appuie sa déclaration d'un oui énergique. Au reste, le Seigneur Lui-même le confirme, c'est Lui qui est avec nous tous les jours jusqu'à la fin du monde ; alors, comment douter encore de Son secours ?

Un de mes lecteurs traverse en ce moment une si rude épreuve qu'il dit intérieurement : Ce n'est pas vrai. Le Seigneur ne m'a pas soutenu ; je ne sens à mes côtés ni la grâce, ni le bonheur. Je suis seul dans la vallée sombre. J'ai perdu ma joyeuse confiance .... Ah ! je vous en prie, ne faites pas le jeu de votre adversaire. Si vous avez perdu contact, ne serait-ce pas votre faute ? Avez-vous cherché la communion du Berger ? II vous aime et ne demande qu'à faire agir Sa grâce et à vous remplir de joie. L'épreuve doit avoir pour résultat de vous rapprocher de Lui comme les brebis se serrent contre le Berger quand l'orage se déchaîne. Rappelons-nous les promesses de Dieu qui n'est pas homme pour mentir. « Il n'y a en Lui, dit l'Apôtre Jacques, ni changement, ni ombre de variation. ) (Jacques 1 : 17). Cherchons un faisceau de promesses dans la Parole de Dieu ; notons-les et nous retrouverons nos compagnons qui doivent nous mener jusqu'à la maison de l'Éternel.

Cette maison, c'est la Cité dont Dieu est l'Architecte et le Constructeur ; c'est cette demeure que Jésus nous prépare. Le bonheur et la grâce ne nous conduisent pas dans un sarcophage, dans lequel nous dormirons jusqu'à la résurrection. L'Apôtre Paul infirme cette théorie professée, hélas ! par des gens qui la croient biblique. Paul a le désir de s'en aller, il est pressé des deux côtés, il voudrait rester avec ses fidèles, mais il aimerait encore davantage : « quitter ce corps et être avec Christ » (II Cor. 5 : 8). La mort était pour lui non pas un long sommeil, qui aurait duré 2.000, ans déjà, mais le passage de la vie terrestre à la céleste ; il savait qu'il serait immédiatement avec Christ.

Nos deux compagnons ne nous mènent pas non plus jusqu'à la porte d'un lieu de tourments, dans un Purgatoire où les péchés sont expiés par d'affreuses tortures. Si les prêtres y croyaient vraiment, pourraient-ils faire dépendre la délivrance des condamnés de l'argent qu'on leur verse ? Ne sont-ils pas passibles des tribunaux qui punissent ceux qui ne portent pas secours aux gens accidentés, ou en danger de mort ? Ils tombent, en tout cas, sous la condamnation de Jésus, car ils font de la maison de Son père une caverne de voleurs.

Béni soit Dieu ! La mort n'est que le vestibule du ciel, et, dans ce douloureux passage, nous avons à nos côtés le bonheur et la grâce. Ils essuient la sueur glacée sur notre front ; ils calment l'angoisse physique qui s'empare de nous ; ils facilitent ce passage si dur pour notre chair ; ils nous introduisent dans la maison du Père.

Comment est-elle cette maison ? Ne consultons pas, pour le savoir, les voyants, les mages, les nécromanciens, les spirites, tous ces sorciers modernes qui pullulent. Ne rejetons pas comme purs mensonges certaines de leurs révélations, il y a du vrai dans les sciences occultes ; Satan a une grande puissance et connaît beaucoup de choses, mais il est le père du mensonge, et il mélange le vrai et le faux. Il séduit les âmes crédules. La Bible nous interdit d'avoir aucune communication avec les morts. L'enfant de Dieu ne doit connaître de l'Au-delà que ce que la Parole de Dieu nous révèle.

La description de la Cité céleste, faite par l'Apôtre Jean dans l'Apocalypse, est pour nous incompréhensible. La ville est un énorme cube de 2.000 km. d'arête. Les rues sont pavées d'or ; chacune des 12 portes est une perle gigantesque ; les soubassements sont en pierres précieuses. Symboles pour nous faire comprendre que ces trésors, pour lesquels les hommes s'entre-tuent, ne sont que matériaux de construction, sans plus de valeur que goudron et asphalte ! Il faut bien nous parler en termes de terrien ; comment comprendrions-nous les beautés de la Cité céleste ? Nous ressemblons à cette larve de libellule à qui on veut faire comprendre ce qu'elle sera plus tard. Comment le pourrait-elle ?

Cette Cité divine aura comme lumière non le soleil et la lune, mais le Père des lumières Lui-même et « l'Agneau sera son flambeau ». Un fleuve la traversera, au bord duquel pousseront des arbres dont les feuilles seront des remèdes et qui produiront chaque mois des fruits succulents. '

Cette Cité nous réserve d'autres joies. Nous ferons la connaissance de nos concitoyens. Il est difficile ici-bas d'avoir un véritable ami ; même dans l'Église de Jésus-Christ, il peut se glisser un Ananias, un Démas, ou un Diotrèphe, mais, au ciel, nous ne verrons que de vrais amis. Nous ferons la connaissance des héros de la foi. Nous nous entretiendrons avec Abraham, avec Moïse, avec Esaïe, avec les Apôtres, et bien d'autres. Nous pourrons remercier tous les grands serviteurs de Dieu qui nous ont fait du bien, qui ont fortifié notre foi et nous ont permis de marcher sur leurs traces.

Nous reverrons nos bien-aimés qui nous ont précédés. Les reconnaîtrons-nous ? Certains faits semblent l'indiquer. Sur le Mont de la Transfiguration, les Apôtres reconnurent Moïse et Élie. Par quelle intuition ? S'ils ont pu le faire, comment nous, au ciel, ne le ferions-nous pas ? Mais il y a plus ; Paul écrit que ses convertis seront là-haut « sa joie et sa couronne » (1 Thess. 2: 19), et encore : « Nous sommes votre gloire, de même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus. » (II Cor. 1 : 14). Les liens de la chair seront rompus, mais les liens spirituels seront renforcés.

Dans cette Cité incomparable, « il n'y aura plus ni pleurs, ni cris, ni douleurs, la mort ne sera plus. (Apoc. 21 : 4). Si nous pouvions entendre pendant un seul instant tous les cris dé souffrance qui retentissent sur la terre, si nous pouvions voir toutes les larmes qui coulent, si nous pouvions compter' tous les morts, notre coeur se briserait. Ce monde est affreux. Comment ne serions-nous pas saisis d'horreur quand nous lisons ce qui se passe dans tant de pays, dont le procès d'Oradour est un tragique exemple ? Pensez aux millions de' victimes de l'intolérance et de la haine qui, ta tandis que vous lisez ces lignes, sont en prison, dans des camps de concentration, en travail forcé, en exil, sous la torture ... Ah ! comme nous soupirons après cette Cité glorieuse qui ne connaîtra aucune de ces horreurs, puisque Satan sera vaincu, que le péché et la mort ne seront plus !

Là-haut, ô vérité bénie ! nous ne pourrons plus offenser notre Sauveur par nos désobéissances, notre orgueil, notre ingratitude. Une de nos grandes douleurs n'est-elle pas de blesser le coeur de Celui qui nous a aimés d'un amour si merveilleux ?

Cependant, la raison suprême de mon ardent désir d'aller dans la Cité céleste, ce n'est ni sa beauté, ni sa pureté, ni la compagnie de ses habitants, ni même l'absence de péché et de souffrance, je veux y aller surtout pour être avec Christ. Il est au ciel à la droite de Dieu, Il porte dans Son corps ressuscité les stigmates de Son supplice. Pourrons-nous, comme Thomas, mais avec adoration, toucher ces marques vivantes de Son amour pour nous ? Je ne sais, mais, en tout cas, nous nous jetterons à Ses genoux et dirons comme l'Apôtre : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Nous connaîtrons notre Sauveur comme nous avons été connus, puisque nous Le verrons face à face. Quelle reconnaissance émue remplira notre coeur ! Quelle beauté aura la Cité céleste rayonnant de Sa présence adorable !

Quel sera notre rôle dans ces demeures préparées par Jésus ? Nous n'aurons pas une activité complète tant que nos corps ressuscités ne seront pas montés auprès de Dieu.

Nous savons, par l'histoire du mauvais riche et de Lazare racontée par Jésus, que Lazare est porté par les anges dans le sein d'Abraham ; il est tout de suite dans la béatitude. Nous le serons aussi ; mais quand nous aurons revêtu l'immortalité, que nos corps corruptibles auront revêtu l'incorruptibilité, alors le Seigneur viendra nous chercher et nous emmènera auprès de Lui, pleins de force et de vie, capables de Le servir pleinement ; notre destinée céleste pourra se réaliser.

Serons-nous des séraphins de feu ? des chérubins de flamme ? des archanges puissants ? Non, mais infiniment mieux que ces créatures d'élite. Serons-nous les amis de l'Époux comme Noé, Énoch, Élie, ou même Jean-Baptiste ? Ce serait déjà admirable et combien immérité. Mais Dieu, dans Sa grâce, a voulu que nous fussions l'Épouse de Son Fils, qui s'assiéra aux côtés de l'Époux. « Prétention insensée », dites-vous ; oui, si nous ne l'appuyons que sur notre imagination ; nous n'oserions même pas la formuler si le Seigneur Lui-même ne nous l'avait affirmé. L'Apôtre Jean à Patmos entend toutes les créatures de Dieu chanter ; écoutez ce choeur admirable : « Alléluia, car le Seigneur notre Dieu est entré dans Son règne. Réjouissons-nous et donnons-Lui gloire, car les noces de l'Agneau sont venues et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin éclatant et pur, car, le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. » (Apoc. 19: 7).

Pour mieux nous persuader de ce privilège inouï, le Seigneur le confirme Lui-même : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec Moi sur mon trône, comme Moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur Son trône. » (Apoc. 3 : 21).
Les mots manquent pour exprimer ce que sera dans la maison de l'Éternel notre ineffable bonheur.

Voilà où nous conduit notre incomparable Berger ; voilà où nous mènent le bonheur et la grâce ! Ah ! suivons-Le, quelque part qu'il aille ; soyons parmi les vainqueurs. Préparons-nous pour le jour de notre couronnement ; puis, arrivés enfin au port, nous jouirons pleinement et. pour l'éternité de l'amour unique de notre Sauveur bien-aimé.

Amen

Lecture : Esaïe 40: 27-31 ; Apoc. 7 : 9 à 17 ; Colossiens 1 : 12 à 23.
Cantiques : 438: Seigneur, dirige tous mes pas 273: Je suis scellé pour la gloire... 220: Viens à la croix, âme perdue 62: A l'Agneau sur Son trône.


***
Je ne sais pas le jour où je verrai mon Roi,
Mais je sais qu'Il me veut dans Sa sainte demeure.
La lumière vaincra les ombres à cette heure.
Ce sera la gloire pour moi !
Je ne sais quels seront les chants des bienheureux,
Les accents, les accords des hymnes angéliques,
Mais je sais que, joignant ma voix aux saints cantiques,
Je ne sais quel sera le palais éternel,
Mais Je sais que mon âme y sera reconnue,
Qu'un regard de Jésus sera ma bienvenue.
Pour moi, pour moi, s'ouvre le ciel !

***


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