- Grand Dieu, Ta souveraine grâce
- À daigné venir jusqu'à moi,
- Ta miséricorde surpasse tout ce que je savais de toi.
- À la louange de Ta grâce
- S'élève l'hymne de ma foi.
- J'avais mérité Ta colère,
- Et j'ai trouvé grâce à Tes yeux.
- Pour moi, Ton fils, sur le Calvaire,
- A versé Son sang précieux.
- O grâce ! ineffable mystère,
- Qui m'ouvre la porte des cieux !
- Ma coupe est pleine, elle déborde !
- Dieu m'a fait grâce ! ô quel bonheur !
- J'exalte la miséricorde
- De mon Père et de mon Sauveur.
- Et, pour les bienfaits qu'Il m'accorde,
- Je répands devant Lui mon coeur.
Le festin auquel le Psalmiste a
été convié touche à sa
fin. Il a été abondamment servi,
l'huile parfume sa tête, mais un
détail montre sa joie complète :
sa coupe déborde.
Nous ne sommes plus à la comparaison
du troupeau qui s'abreuve de l'eau fraîche
des ruisseaux limpides, de cet aspect
général de la grâce de Dieu, le
Psalmiste entre dans le détail. Cette coupe
est l'emblème de la vie de chacun de nous.
Notre vie a souvent été
comparée à une coupe.
L'extérieur, c'est ce que le monde voit de
nous, les dehors ternes ou brillants ; le
dedans, c'est notre vie cachée, ce que Dieu
voit, ce que nous connaissons souvent bien
mal.
Nous sommes hypnotisés par ce qui
paraît. Nous envions ceux dont la coupe
brille comme de l'or ; peut-être
est-elle même incrustée de pierres
précieuses. D'autres n'ont qu'une coupe
d'argent, mais sont cependant plus
privilégiés que les pauvres, les
ignorants, les infirmes, qui n'ont qu'une coupe
d'argile. Nous passons notre temps à envier
la matière dont est faite la coupe du
voisin. Nous faisons l'impossible pour que la
nôtre paraisse brillante.
Nous sommes passés maîtres dans
l'art « de nettoyer les dehors de la
coupe et du plat ». Cette envie de
paraître est si grande, même chez les
disciples de Jésus, qu'ils se disputent pour
savoir qui est le plus grand. Dans la chambre
haute, lors du dernier repas, aucun d'entre eux ne
veut être l'esclave qui lave les pieds' des
hôtes. Alors, Jésus leur donne une
ultime leçon : « II se leva
de table, ôta Ses vêtements, et prit un
linge dont II se ceignit ... et se mit à
laver les pieds des disciples ... »
(Jean
13 : 4).
N'avons-nous pas à nous
humilier ? Quelle est notre attitude ? Ne
sommes-nous pas comme ces chrétiens de
Corinthe à qui l'Apôtre s'adresse et
à qui il démontre que les vases d'or,
d'argent, d'argile sont nécessaires. Nous ne
devons pas nous arrêter à ce qui
paraît, à ce qui frappe les yeux, mais
regarder au coeur. Un extérieur brillant
peut dissimuler un drame, une douleur poignante. Au
contraire, tel humble chrétien peut
être un prince de Dieu. La jalousie est une
gangrène qui ronge ; elle est mortelle
pour le serviteur de Dieu. Miss Mildred Cable,
l'auteur du remarquable livre: « Ambassadeur
pour Christ », la dit rédhibitoire.
« Ne cherchons pas une vaine gloire,
écrit l'Apôtre Paul aux Galates, en
nous portant envie les uns aux autres. »
(Gal.
5: 26). « Rejetant
toute envie, écrit l'Apôtre Pierre
à ses enfants spirituels. »
(I
P. 2: 1). Ah ! ne soyons pas
des chrétiens charnels qui se laissent
séduire par ce qui se voit par la gloire du
monde.
Ce qui importe, c'est le contenu de la
coupe. Dieu y a mis des choses excellentes pour les
méchants et pour les bons. L'Apôtre
parle dans l'Épître aux Romains de
toutes les merveilles de la création dont
nous pouvons jouir et dont les lois,
découvertes peu à peu par les hommes
de science, embellissent notre vie. Dans notre
coupe, je vois encore un nectar que peut-être
quelques-uns de vous n'ont pas songé
à attribuer à Dieu, c'est l'amour des
parents, celui d'un mari, d'une femme, celui d'un
petit enfant, celui d'amis fidèles. Vous
pourriez avoir toutes les richesses du globe, si
personne ne vous aime, elles ne sont que faux
clinquants.
II y a autre chose encore dans la coupe de
tous les hommes, c'est la conscience, cette voix de
Dieu en nous, qui nous fait distinguer le bien du
mal et suscite les actes les plus
héroïques pour défendre le
droit, la justice, la liberté. Si la
conscience s'endurcissait au point de
disparaître, le monde deviendrait un
enfer !
II y a un autre élément encore
dans la coupe de l'homme : il y a la
merveilleuse patience de Dieu. Lui, le
Tout-Puissant, dont les yeux sont trop purs pour
voir le mal, nous supporte. II tolère les
blasphémateurs et les ingrats. II pourrait
les détruire, mais non II veut les sauver.
II les aime ! Ah ! l'amour de Dieu pour
les pécheurs, voilà ce que la coupe
contient de plus merveilleux. « Dieu a
tant aimé le monde qu'Il a donné Son
fils unique. » II l'a sacrifié
pour un monde rebelle et corrompu. Pour que nous
puissions boire la coupe délectable de Son
amour, II a fait boire à Son fils
bien-aimé la coupe nauséabonde de nos
péchés. Écoutez en
Gethsémané le Fils de Dieu redoutant
cette coupe atroce, demandant qu'elle
s'éloigne de Lui, puis Il accepte la
volonté du Père ; Il faut qu'Il
la boive pour que nous ne buvions pas la coupe
terrible de la colère de Dieu. C'est celle
que boiront, au Jour du Jugement, ceux qui refusent
d'accepter le pardon acquis à si grand prix.
Mais pour nous qui l'acceptons oh ! avec
quelle reconnaissance ! - nous avons dans
notre coupe le pardon de Dieu et l'amour
incommensurable du Père, du Fils et du
Saint-Esprit.
Le grand philosophe Blaise Pascal accepte ce
pardon, saisit ce salut ; lisez ce qu'il
écrit sur un parchemin porté sur sa
poitrine : « Joie ! joie !
pleurs de joie ! Certitude !
certitude ! L'âme enfin est en
possession de cet objet vraiment digne d'elle,
qu'elle cherchait à travers tous ses
attachements. ~ La coupe de Pascal
débordait. Cependant, ce ne sont pas les
épreuves qui lui ont manqué. Il est
mort jeune, après des années de
maladie et de faiblesse.
C'est une grave erreur de dire aux nouveaux
convertis que Dieu va leur donner une vie paisible
et aisée, qu'à leur breuvage ne se
mêlera jamais rien de
désagréable au goût. Notre
Père céleste ne nous épargne
pas les épreuves qui frappent les autres
hommes et parfois nous en avons davantage ;
nous savons que les persécutions s'ajoutent
aux autres difficultés. L'Apôtre Paul
énumère dans la lettre qu'il
écrit aux Corinthiens quelques-unes de ses
souffrances : « Cinq fois j'ai
reçu des Juifs quarante coups moins un,
trois fois j'ai été battu de verges,
une fois j'ai été
lapidé... »
(II
Cor. 11 : 26). L'auteur de
l'Épître aux Hébreux nous
confirme cette vérité :
« Ils subirent (les chrétiens) les
moqueries et le fouet, les chaînes et la
prison ; ils furent lapidés ...,
dénués de tout,
persécutés, maltraités,
errants dans les déserts et les montagnes,
dans les cavernes et les antres de la
terre. »
(Héb.
11 : 38).
Cependant, la coupe reste délectable, car
l'amour qui la remplit dépasse toute
compréhension.
Ne vous étonnez pas du courage des
enfants de Dieu éprouvés, car leur
coupe s'appelle aussi la coupe des
délivrances
(Ps.
116 : 13), des
consolations
(Jér.
16: 7), la coupe de
bénédiction
(1
Cor. 10: 16). Le Seigneur nous
manifeste dans nos épreuves un tel amour que
nous pouvons dire comme l'Apôtre Paul :
« En toutes ces choses, je suis plus que
vainqueur par Celui qui nous a aimés. Car
j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les
anges, ni les dominations, ni les choses
présentes, ni les choses à venir...,
ni aucune autre créature ne pourra nous
séparer de l'amour de Dieu manifesté
en Jésus-Christ. »
(Rom.
8 : 39). Une scène
émouvante est l'entrevue de Paul,
chargé de chaînes, et du roi Agrippa,
à Césarée
(Actes
25 : 13).
Extérieurement, la coupe de l'un est d'or,
sertie de diamants ; celle de l'apôtre
n'est qu'une bien misérable poterie. Mais,
écoutez le voeu que fait pour le Roi celui
qui la possède : « Que Ce
soit bientôt ou que ce soit tard, plaise
à Dieu que non seulement toi, mais encore
tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous
deveniez tels que je suis, à l'exception de
ces liens. »
(Actes
26 : 29). Paul avait une
coupe qui débordait de délivrances,
de consolations, de bénédictions.
Celle du Roi et celle de Bérénice
répandaient une odeur nauséabonde.
Relisez l'histoire de l'Église et constatez
que ses membres disent comme le Psalmiste :
« Nous sommes abreuvés au torrent
de Ses délices. »
(Ps.
36 : 9).
Chers amis, qui passez en ce moment par
l'épreuve de la maladie ou du deuil, ne
sentez-vous que la souffrance ? Accusez-vous
Dieu d'injustice ou de
sévérité ? J'entendais
avec douleur un chrétien me dire un
jour : « Dieu nous oublie, nous
n'avons rien fait pour subir encore cette
maladie. »
Ah ! comprenons que cette
épreuve si dure à supporter est pour
notre bien. Dieu nous détache de la terre,
Il veut que nous comprenions la valeur des
« vrais biens ». Interrogez les
enfants de Dieu sur leur conversion, vous verrez
que 9 fois sur 10 elle a comme point de
départ une épreuve. Quant à
notre sanctification, sans laquelle, sachons-le,
nul ne verra le Seigneur, c'est encore par la
discipline qu'elle s'opère ; il faut
émonder le sarment pour' qu'il porte des
fruits.
Cette coupe sera pleine des consolations de
Dieu jusqu'à en déborder. Nous ferons
l'expérience de nos devanciers :
« Quand ils traversent la vallée
de Raca (celle de l'affliction), ils la
transforment en un lieu plein de
sources. »
(Ps.
84 : 7). Oui, notre coupe
déborde, parce que l'amour de Dieu dont elle
est pleine est sans limite, parce que Ses
ressources sont inépuisables, Ses promesses
sont toujours tenues et Ses consolations d'une
tendresse inimaginable.
Si notre coupe ne déborde pas, c'est
notre faute ; nous ne prenons pas le temps de
la tendre au Seigneur pour qu'Il y verse Ses
richesses, nous la buvons à la hâte
comme le voyageur pressé qui avale sa tasse
de café rapidement au buffet de la gare,
craignant l'arrivée de son train. Nous nous
laissons absorber par notre travail, nos soucis,
même par ceux de l'oeuvre de Dieu. Ah !
buvons, buvons à longs traits cette coupe
fortifiante !
Nous dirons alors comme le Psalmiste :
« Que rendrai-je à
l'Éternel pour ses bienfaits envers
moi ? J'élèverai la coupe des
délivrances, j'invoquerai le nom de
l'Éternel et j'accomplirai mes voeux envers
l'Éternel en présence de tout Son
peuple. »
(Ps.
116 : 12). Quels voeux
avons-nous faits quand nous nous sommes
donnés à Dieu ? N'est-ce pas de
Le faire connaître ? d'être des
témoins de Sa grâce ? Combien de
désespérés avons-nous
amenés à la table du
Père ? Quel témoignage
rendons-nous ? Nous avons promis de suivre
Jésus et de Le servir jusqu'à notre
mort. Quelle sorte de service Lui
donnons-nous ? Nous avons promis lors de notre
baptême de Lui rester fidèle
coûte que coûte, le sommes nous devant
tout Son peuple ?
L'Apôtre Paul avertit les
fidèles qu'on ne peut boire à la
coupe du Seigneur et à la coupe des
démons. II faut choisir. Vous avez
rejeté celle de Satan ; ne vous laissez
pas tenter par lui. Approchons-nous de la table en
abandonnant tout ce que le Seigneur
réprouve. Jouissons de notre coupe,
savourons la et bénissons Dieu pour tout ce
qu'elle contient de consolations, de
bénédictions et d'amour.
Dans une des visions que Dieu donne à
Jean à Patmos, il est question de coupes
entre les mains des 24 vieillards. Ils symbolisent
l'humanité rachetée qui se prosterne
devant l'Agneau. C'est à Lui qu'ils offrent
ces coupes dont l'extérieur brille, elles
sont en or, et dont l'intérieur exhale un
parfum exquis. Le ciel entier en est
embaumé. Ce parfum, nous est-il dit, ce sont
les prières des saints. Prières
d'actions de grâces, de consécration,
d'adoration, qui sortent de nos coeurs
reconnaissants. Joie intense pour notre Sauveur
bien-aimé, puisque c'est en vue de cette
joie qu'il a souffert la croix et
méprisé l'ignominie. Augmentons Sa
joie en Le remerciant pour notre coupe
débordante et en nous consacrant plus que
jamais à Son service.
Amen
Lecture: Ps.
34 ; Rom.
8 : 28 à 39.
Cantiques : 61: Oh f
quel
bonheur .. 538: Bienheureux qui T'aime ..
341 : Suivez, suivez l'Agneau ... 627: Par toi
Jésus ....
Le voyage de l'heureux pèlerin est
presque à son terme. II a été
guidé, protégé, nourri,
abreuvé par son guide, qui l'a
entouré de soins vigilants. II
reconnaît qu'il a, qu'il aura jusqu'au bout
deux compagnons : le bonheur et la
grâce.
Quelle différence faire entre les
deux ? Le bonheur, le vrai, a sa source dans
la grâce. Ah ! quelle incomparable
compagne que la grâce ! C'est elle qui
nous a incités à écouter la
voix du Saint-Esprit, elle à qui nous devons
d'avoir été l'objet de l'amour de
Dieu et de Son pardon : « Vous
êtes sauvés par grâce,
écrit l'Apôtre Paul. »
(Eph.
2: 5).
Nous avons connu un assassin condamné
à mort qui, ancien élève de
notre école de la Zone noire, se souvint en
prison de ce qu'il avait appris chez nous. II nous
écrivit et le Seigneur toucha son coeur, de
sorte qu'il se repentit, et, nous le croyons, fut
sauvé. II demanda sa grâce au
Président de la République ;
nous priâmes pour qu'il la
reçût.
Le Président la lui accorda.
Grâce provisoire qui ne sortit pas J. D. de
prison, qui ne l'empêchera pas de passer un
jour par la mort, tandis que celle que Jésus
lui a accordée lui vaut un pardon complet,
et la vie éternelle. Voilà ce que
fait pour nous la grâce. Elle a
été signée avec du sang, comme
l'étaient jadis les serments qui voulaient
être inviolables. Jésus a écrit
avec Son sang notre grâce, qui ne peut ni
s'acheter, ni se vendre, car alors elle perdrait sa
nature même de grâce. Elle est offerte
à qui veut l'accepter, même aux plus
grands criminels. Ne laissez pas les assassins et
les femmes de mauvaise vie vous devancer d'ans le
royaume des cieux, acceptez la grâce ;
elle sera votre compagne, comme elle est la
nôtre. Vous goûterez alors un bonheur
ineffable. Vous entrerez dans la famille de
Dieu ; nous sommes par la grâce :
fils et filles du Roi des Rois !
Non seulement la grâce nous accompagne
au pied de la croix, mais elle agit constamment en
notre faveur. Elle veille avec vigilance à
notre bonheur ; elle marche avec lui à
nos côtés. Remarquons une fois de plus
que le bonheur de l'enfant de Dieu n'est pas le
manque d'épreuves, nous en avons su quelque
chose en traversant la vallée de l'ombre de
la mort ; mais c'est d'être uni au
Père, de faire avec joie Sa
volonté.
Le bonheur et la grâce nous
accompagnent tous les jours, parce que nous en
avons besoin dans toutes les circonstances. Ils
sont là nos deux chers compagnons,
même quand nous ne les voyons pas.
Êtes-vous dans l'obscurité de
l'épreuve, dans le brouillard des larmes,
courage, le bonheur est là qui
prépare la délivrance, la grâce
est présente qui dissipe la brume. Ne
redoutez pas ce que demain peut vous
réserver, que ce soit la vieillesse, la
maladie ou toute autre épreuve, vos deux
chers compagnons seront là pour soutenir vos
pas chancelants. Le Psalmiste en est si certain
qu'il appuie sa déclaration d'un oui
énergique. Au reste, le Seigneur
Lui-même le confirme, c'est Lui qui est avec
nous tous les jours jusqu'à la fin du
monde ; alors, comment douter encore de Son
secours ?
Un de mes lecteurs traverse en ce moment une
si rude épreuve qu'il dit
intérieurement : Ce n'est pas vrai. Le
Seigneur ne m'a pas soutenu ; je ne sens
à mes côtés ni la grâce,
ni le bonheur. Je suis seul dans la vallée
sombre. J'ai perdu ma joyeuse confiance ....
Ah ! je vous en prie, ne faites pas le jeu de
votre adversaire. Si vous avez perdu contact, ne
serait-ce pas votre faute ? Avez-vous
cherché la communion du Berger ? II
vous aime et ne demande qu'à faire agir Sa
grâce et à vous remplir de joie.
L'épreuve doit avoir pour résultat de
vous rapprocher de Lui comme les brebis se serrent
contre le Berger quand l'orage se
déchaîne. Rappelons-nous les promesses
de Dieu qui n'est pas homme pour mentir.
« Il n'y a en Lui, dit l'Apôtre
Jacques, ni changement, ni ombre de variation. )
(Jacques
1 : 17). Cherchons un
faisceau de promesses dans la Parole de Dieu ;
notons-les et nous retrouverons nos compagnons qui
doivent nous mener jusqu'à la maison de
l'Éternel.
Cette maison, c'est la Cité dont Dieu
est l'Architecte et le Constructeur ; c'est
cette demeure que Jésus nous prépare.
Le bonheur et la grâce ne nous conduisent pas
dans un sarcophage, dans lequel nous dormirons
jusqu'à la résurrection.
L'Apôtre Paul infirme cette théorie
professée, hélas ! par des gens
qui la croient biblique. Paul a le désir de
s'en aller, il est pressé des deux
côtés, il voudrait rester avec ses
fidèles, mais il aimerait encore
davantage : « quitter ce corps et
être avec Christ »
(II
Cor. 5 : 8). La mort
était pour lui non pas un long sommeil, qui
aurait duré 2.000, ans déjà,
mais le passage de la vie terrestre à la
céleste ; il savait qu'il serait
immédiatement avec Christ.
Nos deux compagnons ne nous mènent
pas non plus jusqu'à la porte d'un lieu de
tourments, dans un Purgatoire où les
péchés sont expiés par
d'affreuses tortures. Si les prêtres y
croyaient vraiment, pourraient-ils faire
dépendre la délivrance des
condamnés de l'argent qu'on leur
verse ? Ne sont-ils pas passibles des
tribunaux qui punissent ceux qui ne portent pas
secours aux gens accidentés, ou en danger de
mort ? Ils tombent, en tout cas, sous la
condamnation de Jésus, car ils font de la
maison de Son père une caverne de
voleurs.
Béni soit Dieu ! La mort n'est
que le vestibule du ciel, et, dans ce douloureux
passage, nous avons à nos côtés
le bonheur et la grâce. Ils essuient la sueur
glacée sur notre front ; ils calment
l'angoisse physique qui s'empare de nous ; ils
facilitent ce passage si dur pour notre
chair ; ils nous introduisent dans la maison
du Père.
Comment est-elle cette maison ? Ne
consultons pas, pour le savoir, les voyants, les
mages, les nécromanciens, les spirites, tous
ces sorciers modernes qui pullulent. Ne rejetons
pas comme purs mensonges certaines de leurs
révélations, il y a du vrai dans les
sciences occultes ; Satan a une grande
puissance et connaît beaucoup de choses, mais
il est le père du mensonge, et il
mélange le vrai et le faux. Il séduit
les âmes crédules. La Bible nous
interdit d'avoir aucune communication avec les
morts. L'enfant de Dieu ne doit connaître de
l'Au-delà que ce que la Parole de Dieu nous
révèle.
La description de la Cité
céleste, faite par l'Apôtre Jean dans
l'Apocalypse, est pour nous
incompréhensible. La ville est un
énorme cube de 2.000 km. d'arête. Les
rues sont pavées d'or ; chacune des 12
portes est une perle gigantesque ; les
soubassements sont en pierres précieuses.
Symboles pour nous faire comprendre que ces
trésors, pour lesquels les hommes
s'entre-tuent, ne sont que matériaux de
construction, sans plus de valeur que goudron et
asphalte ! Il faut bien nous parler en termes
de terrien ; comment comprendrions-nous les
beautés de la Cité
céleste ? Nous ressemblons à
cette larve de libellule à qui on veut faire
comprendre ce qu'elle sera plus tard. Comment le
pourrait-elle ?
Cette Cité divine aura comme
lumière non le soleil et la lune, mais le
Père des lumières Lui-même et
« l'Agneau sera son flambeau ».
Un fleuve la traversera, au bord duquel pousseront
des arbres dont les feuilles seront des
remèdes et qui produiront chaque mois des
fruits succulents. '
Cette Cité nous réserve
d'autres joies. Nous ferons la connaissance de nos
concitoyens. Il est difficile ici-bas d'avoir un
véritable ami ; même dans
l'Église de Jésus-Christ, il peut se
glisser un Ananias, un Démas, ou un
Diotrèphe, mais, au ciel, nous ne verrons
que de vrais amis. Nous ferons la connaissance des
héros de la foi. Nous nous entretiendrons
avec Abraham, avec Moïse, avec Esaïe,
avec les Apôtres, et bien d'autres. Nous
pourrons remercier tous les grands serviteurs de
Dieu qui nous ont fait du bien, qui ont
fortifié notre foi et nous ont permis de
marcher sur leurs traces.
Nous reverrons nos bien-aimés qui
nous ont précédés. Les
reconnaîtrons-nous ? Certains faits
semblent l'indiquer. Sur le Mont de la
Transfiguration, les Apôtres reconnurent
Moïse et Élie. Par quelle
intuition ? S'ils ont pu le faire, comment
nous, au ciel, ne le ferions-nous pas ? Mais
il y a plus ; Paul écrit que ses
convertis seront là-haut « sa joie
et sa couronne »
(1
Thess. 2: 19), et encore :
« Nous sommes votre gloire, de même
que vous serez aussi la nôtre au jour du
Seigneur Jésus. »
(II
Cor. 1 : 14). Les liens de
la chair seront rompus, mais les liens spirituels
seront renforcés.
Dans cette Cité incomparable,
« il n'y aura plus ni pleurs, ni cris, ni
douleurs, la mort ne sera plus. (Apoc. 21 :
4). Si nous pouvions entendre pendant un seul
instant tous les cris dé souffrance qui
retentissent sur la terre, si nous pouvions voir
toutes les larmes qui coulent, si nous pouvions
compter' tous les morts, notre coeur se briserait.
Ce monde est affreux. Comment ne serions-nous pas
saisis d'horreur quand nous lisons ce qui se passe
dans tant de pays, dont le procès d'Oradour
est un tragique exemple ? Pensez aux millions
de' victimes de l'intolérance et de la haine
qui, ta tandis que vous lisez ces lignes, sont en
prison, dans des camps de concentration, en travail
forcé, en exil, sous la torture ...
Ah ! comme nous soupirons après cette
Cité glorieuse qui ne connaîtra aucune
de ces horreurs, puisque Satan sera vaincu, que le
péché et la mort ne seront
plus !
Là-haut, ô vérité
bénie ! nous ne pourrons plus offenser
notre Sauveur par nos désobéissances,
notre orgueil, notre ingratitude. Une de nos
grandes douleurs n'est-elle pas de blesser le coeur
de Celui qui nous a aimés d'un amour si
merveilleux ?
Cependant, la raison suprême de mon
ardent désir d'aller dans la Cité
céleste, ce n'est ni sa beauté, ni sa
pureté, ni la compagnie de ses habitants, ni
même l'absence de péché et de
souffrance, je veux y aller surtout pour être
avec Christ. Il est au ciel à la droite de
Dieu, Il porte dans Son corps ressuscité les
stigmates de Son supplice. Pourrons-nous, comme
Thomas, mais avec adoration, toucher ces marques
vivantes de Son amour pour nous ? Je ne sais,
mais, en tout cas, nous nous jetterons à Ses
genoux et dirons comme l'Apôtre :
« Mon Seigneur et mon
Dieu ! » Nous connaîtrons
notre Sauveur comme nous avons été
connus, puisque nous Le verrons face à face.
Quelle reconnaissance émue remplira notre
coeur ! Quelle beauté aura la
Cité céleste rayonnant de Sa
présence adorable !
Quel sera notre rôle dans ces demeures
préparées par Jésus ?
Nous n'aurons pas une activité
complète tant que nos corps
ressuscités ne seront pas montés
auprès de Dieu.
Nous savons, par l'histoire du mauvais riche
et de Lazare racontée par Jésus, que
Lazare est porté par les anges dans le sein
d'Abraham ; il est tout de suite dans la
béatitude. Nous le serons aussi ; mais
quand nous aurons revêtu
l'immortalité, que nos corps corruptibles
auront revêtu l'incorruptibilité,
alors le Seigneur viendra nous chercher et nous
emmènera auprès de Lui, pleins de
force et de vie, capables de Le servir
pleinement ; notre destinée
céleste pourra se réaliser.
Serons-nous des séraphins de
feu ? des chérubins de flamme ?
des archanges puissants ? Non, mais infiniment
mieux que ces créatures d'élite.
Serons-nous les amis de l'Époux comme
Noé, Énoch, Élie, ou
même Jean-Baptiste ? Ce serait
déjà admirable et combien
immérité. Mais Dieu, dans Sa
grâce, a voulu que nous fussions
l'Épouse de Son Fils, qui s'assiéra
aux côtés de l'Époux.
« Prétention
insensée », dites-vous ; oui,
si nous ne l'appuyons que sur notre
imagination ; nous n'oserions même pas
la formuler si le Seigneur Lui-même ne nous
l'avait affirmé. L'Apôtre Jean
à Patmos entend toutes les créatures
de Dieu chanter ; écoutez ce choeur
admirable : « Alléluia, car
le Seigneur notre Dieu est entré dans Son
règne. Réjouissons-nous et
donnons-Lui gloire, car les noces de l'Agneau sont
venues et son épouse s'est
préparée, et il lui a
été donné de se revêtir
d'un fin lin éclatant et pur, car, le fin
lin, ce sont les oeuvres justes des
saints. »
(Apoc.
19: 7).
Pour mieux nous persuader de ce
privilège inouï, le Seigneur le
confirme Lui-même : « Celui
qui vaincra, je le ferai asseoir avec Moi sur mon
trône, comme Moi j'ai vaincu et me suis assis
avec mon Père sur Son
trône. »
(Apoc.
3 : 21).
Les mots manquent pour exprimer ce que sera
dans la maison de l'Éternel notre ineffable
bonheur.
Voilà où nous conduit notre
incomparable Berger ; voilà où
nous mènent le bonheur et la
grâce ! Ah ! suivons-Le, quelque
part qu'il aille ; soyons parmi les
vainqueurs. Préparons-nous pour le jour de
notre couronnement ; puis, arrivés
enfin au port, nous jouirons pleinement et. pour
l'éternité de l'amour unique de notre
Sauveur bien-aimé.
Amen
Lecture :
Esaïe 40: 27-31 ; Apoc.
7 : 9 à 17 ; Colossiens
1 : 12 à
23.
Cantiques : 438:
Seigneur,
dirige tous mes pas 273: Je suis scellé pour
la gloire... 220: Viens à la croix,
âme perdue 62: A l'Agneau sur Son trône.
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