Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

suite

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Psaume XVI
Sois, ô grand Dieu, ma garde et mon appui,
Car en Toi seul j'ai mis mon espérance ;
Et toi, mon âme, en tout instant, dis-Lui :
J'espère en Toi, Seigneur, en Ta clémence,
Car de moi-même et devant Ta justice,
Que suis-je, hélas ! si Tu ne m'es propice ?
Tu me feras connaître le sentier
Qui de la mort mène à la vie heureuse ;
Car, ô Seigneur, nul plaisir n'est entier Si l'on ne voit Ta face glorieuse.
C'est près de Toi que se trouvent sans cesse Et les vrais biens et la vraie allégresse.
Tu me feras connaître le sentier
Qui de la mort mène à la vie heureuse ;
Car, ô Seigneur, nul plaisir n'est entier
Si l'on ne voit Ta face glorieuse.
C'est près de Toi que se trouvent sans cesse
Et les vrais biens et la vraie allégresse.
Clément Marot 1538


Le Guide

« Il me conduit dans les sentiers de la justice à cause de Son nom. »

Le psalmiste nous a dépeint le sort enviable de la brebis se reposant dans les vertes prairies. Elle n'est pas destinée à y rester toujours. Le Berger la mène dans les sentiers de la justice. Pourquoi le pluriel ? Y a-t-il plusieurs chemins pour aller au ciel ?
Satan voudrait nous le faire croire et peut-être êtes-vous de ceux qui vous imaginez, étant sans reproche devant les hommes, pouvoir l'être aussi devant Dieu. Vos bonnes oeuvres, celles de quelques saints, vous ouvriront le ciel.

Beaucoup disent aujourd'hui : « Toutes les religions sont bonnes pourvu qu'on les pratique », et encore : fi Tous les chemins mènent au ciel. » Je suis obligée de vous détromper. Il n'y a qu'un seul chemin : Jésus Christ. Ce n'est que grâce à Son sacrifice expiatoire que nous pouvons être pardonnés. L'apôtre Pierre le proclame : « Il n'y a de salut en aucun autre. Aucun autre nom n'a été donné par lequel nous puissions être sauvés. » (Actes 4 : 12). Il vous faut prendre cet unique, mais sûr chemin.

Pourquoi David parle-t-il de plusieurs sentiers ? Parce qu'ils s'entrecroisent sur la route. Ils symbolisent les circonstances particulières de nos vies individuelles, mais remarquons qu'ils sont les sentiers de la justice. Ce sont « les voies de Dieu » (Deut. 8 : 6), « les sentiers de la vie » (Actes 2 : 28), « les sentiers de l'Éternel » (Ps. 25 : 10).
C'est pour nous un extraordinaire réconfort de savoir que nos sentiers ont été tracés par Dieu. C'est Lui qui les éclaire par Sa Parole, qui les aplanit par Sa puissance. « Tous Ses sentiers sont miséricorde et fidélité. » (Ps. 25 : 19).

Quelles que soient les épreuves que nous traversons, quelque abrupt que soit notre sentier, prenons courage, c'est le Seigneur qui l'a tracé, c'est Lui qui nous y conduit.

N'oublions pas que Satan est le Prince de ce monde, que notre chemin passe sur son territoire. Nous ne sommes pas du monde, c'est vrai, mais nous vivons dans le monde. Satan profite de ce fait pour nous tromper, pour nous faire tomber dans ses pièges, il en remplit nos sentiers.

Comment déjouer ses ruses ? Comment être sûrs que nous sommes sur la bonne route ? Nous avons une lampe qui perce même le brouillard le plus intense : c'est la Parole de Dieu (Ps. 119 : 105). Ce qui caractérise aussi les bons sentiers, c'est qu'ils sont appelés ceux de la justice, de la droiture (Ps. 27 : 11 ; Prov 8 : 20). Tout ce qui est fausseté, hypocrisie, mensonge est du diable. Examinons notre vie et sacrifions sans hésiter tout ce qui n'est pas franc. « Que votre oui soit oui, que votre non soit non ; ce qu'on y ajoute vient du Malin. » (Matth. 5 : 37).

Une autre caractéristique de ces sentiers, c'est qu'ils sont paisibles (Prov. 3 : 17) ; nous ne perdons pas la paix dont nous jouissions dans les verts pâturages. Un enfant de Dieu doit être en paix avec tous les hommes. La paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence, doit remplir notre coeur et notre esprit. Tout ce qui trouble votre paix vient de l'Adversaire.

Une autre preuve que nous sommes sur la bonne voie, c'est que nous sommes sur le chemin de l'obéissance. « Conduis-moi, disait le psalmiste, dans le sentier de Tes commandements. » (Ps. 119). Vos épreuves, vos difficultés, vos dépouillements viennent-ils de votre obéissance au Seigneur, alors tout va bien ; mais, au contraire, êtes-vous dans la désobéissance, même à ce que vous considérez comme un petit commandement, alors attention, vous êtes tombés dans un piège du diable. Soyons vigilants, suivons notre guide avec le plus grand soin. Il a promis de nous diriger ; Il tient Sa promesse.

Ce qui est incroyable, c'est Sa patience, car si souvent nous sommes des brebis rétives, ingrates, rebelles ! Pourquoi ne nous abandonne-t-Il pas ? À cause de Son nom. La signature d'un honnête homme a une énorme importance. Elle engage son honneur. Nous savons comment un grand peuple s'est déshonoré en parlant d'un traité comme d'un « chiffon de papier ». Jésus n'est pas homme pour mentir, ni fils de l'homme pour se repentir. Il a fait des promesses. Il les tient toujours.

Voyez-vous sur votre sentier une montagne infranchissable se dresser, criez à Dieu, rappelez-Lui Sa promesse, Il aplanira votre sentier. Peut-être passez-vous sur un sol mouvant. Impossible de faire un pas de plus, l'épreuve vous accable ; vous allez sombrer dans le désespoir. Ah ! dites à Dieu : « Tu es le rocher des siècles, Tu es mon rocher », et le sol s'affermira sous vos pas. Le Berger fidèle vous permettra de reprendre la route.

Peut-être, mon frère, ma soeur, es-tu à un tournant inattendu du sentier. L'ennemi est en embuscade et décoche sur toi ses flèches ; tu te sens atteint, tu vas mourir ! Courage ! Il Y a un nom qui va te donner la victoire. « Ton bouclier est l'Éternel des armées. » (Ps. 3 : 4). Il te préservera « de la flèche qui vole de jour. » (Ps. 91 : 5).
Mais voilà un croisement de routes. Laquelle prendre ? Tu as peur que Satan ait fait comme nous en France, pendant l'occupation, qu'il ait tourné du mauvais côté le poteau indicateur. Demande le Conseiller, Il te donnera toutes les lumières voulues (Ps. 16 : 7).

Peut-être as-tu perdu celui que tu aimais, ton cher compagnon de route, il t'a devancée dans la patrie céleste. Tes yeux sont voilés de larmes, tu n'y vois plus bien clair. Tu pourrais devenir la proie du géant Désespoir qui te guette de son oeil rouge, là, de l'autre côté du sentier. Il croit déjà te saisir. Oh ! quels dangers tu cours. Appelle, appelle Celui qui apaisera ta douleur. Le Consolateur arrive, Il a entendu tes gémissements, tes soupirs, tes sanglots, Il s'approche et, avec une tendresse inexprimable, Il te console, Il essuie tes larmes, Il te permet de continuer la route.

Il y a une situation mille fois plus dangereuse que celles que je viens de mentionner et où le nom a une action miraculeuse. Il y a des brebis qui se sont laissées séduire, tromper, décourager. Elles ne sont plus sur la bonne route. Ah ! si vous êtes dans ce cas, le Berger porte un nom dont vous pouvez vous servir pour avoir la délivrance. Jésus est le réparateur des brèches (Es. 58: 12). Il est toujours prêt à accueillir l'enfant prodigue qui se repent. Aucun rétrograde n'a le droit de désespérer. Le Bon Berger ramène, dans la bergerie, la brebis égarée.

Peut-être s'agit-il pour vous non de revenir, mais de venir. Vous êtes encore sous l'esclavage de Satan, sur la route large qui mène à la perdition. Écoutez nos appels qui sont ceux de Celui qui porte le beau nom de Sauveur. Il veut vous mener avec nous dans la Maison du Père.

Nous qui sommes depuis longtemps sur la route bénie, que d'exemples nous pourrions donner de ce que signifie le nom de notre Berger ! Quand nous l'avons mis au bas d'une de nos requêtes, elle nous a toujours été accordée. « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai. En mon nom, vous chasserez des démons, vous parlerez de nouvelles langues ..., vous imposerez les mains aux malades et les malades seront guéris. » (Marc 16 : 17). Ces promesses ont été tenues. Toute demande que le Seigneur peut signer, parce qu'elle est selon Sa volonté, nous est accordée par le Père.

Croyons-nous suffisamment à la puissance de Son nom ? Savons-nous nous emparer des promesses qui nous ont été faites ? Sommes-nous persuadés que le Seigneur fait toujours honneur à Sa signature ? Ah ! que Dieu nous pardonne notre incrédulité qui nous fait marcher en tremblant au lieu de le faire d'un pas ferme (Ps. 17 : 5.).

Sur ces sentiers, nous constatons que tout est miséricorde et fidélité ; notre coeur est rempli de joie et de paix. Cette joie, cette paix doivent-elles aller en diminuant parce que la vieillesse pèse à nos épaules ? Non, au contraire, « le sentier des justes, est-il écrit dans le livre des Prov. (4 : 18), est comme la lumière resplendissante dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour ». Dans la compagnie de notre Berger, nous allons de « gloire en gloire » jusqu'au jour béni où le nom incomparable sera acclamé par l'univers. Tous les genoux fléchiront en l'entendant, car c'est le nom qui est au-dessus de tous les noms.

J'ose affirmer que, parmi tous les êtres qui L'acclameront, aucun ne pourra le faire avec plus de reconnaissance que nous, car seules les brebis du Bon Berger comprendront ce qu'a coûté leur délivrance, et grâce à quel amour infini elles ont pu marcher en sécurité dans les sentiers de la justice.

Amen

Lecture : Esaïe 49 : 8 à 13 ; Eph : 1 à 14

Cantiques : 396: Il me conduit. 79: Tant qu'Il vit ... 480: Le Seigneur Jésus ... 468: Bon Sauveur




Le Berger incomparable
Le Fils de Dieu, ce Bon Berger, Aima Sa créature
D'un amour qui ne peut changer, D'un amour sans mesure.
Dans un profond abaissement,
Il s'offre à notre vue,
En peine, en souffrance, en tourment, Pour Sa brebis perdue.
Il vient en homme de douleur, Pressé par Sa tendresse,
Doux, patient, humble de coeur, Abattu de tristesse.
Oh ! qui dira Ses lourds soucis Et l'ardeur assidue
Qu'Il met à chercher Sa brebis Loin du bercail perdue ?
Ma pauvre âme est cette brebis Perdue et retrouvée,
Qui sent maintenant à quel prix Son Jésus l'a sauvée.
Pour elle, Il souffrit le trépas ; Pour Lui seul, je veux vivre
Et ne plus rien faire ici-bas Que L'aimer et Le suivre.
 
Cantique morave (1766).



La vallée sombre

Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi, Ta houlette et Ton bâton me rassurent. Psaumes 23 ;4

Les brebis aimeraient ne parcourir que de verts pâturages, n'aller que le long de paisibles ruisseaux, mais non, il faut qu'elles' suivent le Berger, et Il les fait passer par la sinistre vallée de l'ombre de la mort.

Il nous semble si naturel, quand nous nous sommes donnés à Dieu, que tout aille bien pour nous, que le Seigneur nous épargne les épreuves. Nous prenons pour nous toutes Ses promesses, qui nous assurent délivrance, bonheur et paix. Nous nous complaisons le long des eaux tranquilles', mais le Berger veut nous mener plus loin. Il faut Le suivre.

Le paysage change. Le chemin est à peine tracé dans les éboulis et les rochers. Une herbe rare pousse au milieu des pierres. Ah ! quelle différence ! Pourquoi le Berger conduit-il son troupeau par des routes pareilles ? Il marche toujours ; le voilà qui se dirige maintenant vers un étroit défilé, la vallée est sombre, le soleil y pénètre à peine. Le soir arrive, l'obscurité est totale. Oh ! quelle angoisse étreint les brebis ! Comme elles se pressent autour du Berger ! Elles ne sont rassurées que par sa présence. Il faut des circonstances tout à fait exceptionnelles pour qu'un berger mène ses brebis dans une vallée étroite et noire : fuite devant des ennemis, danger d'orage.

Notre Berger, Celui qui nous aime, nous conduit souvent dans des endroits pareils. Il nous a prévenus : « Vous aurez des tribulations dans ce monde ... » (Jean 16: 33). « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom. » (Matth. 24 : 9). Les apôtres font chorus : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » (II Tim. 3 : 12). « Ne vous étonnez pas comme d'une chose étrange de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous au contraire de la part que vous avez aux souffrances de Christ. » (I Pierre 4 : 12). Quand nous devenons une brebis du Bon Berger, il faut nous attendre à des vicissitudes, à des dépouillements, à des épreuves. Nous aurons à traverser la vallée de l'ombre de la mort.

J'ai visité la Tour de Constance, où des Huguenotes ont été enfermées, à cause de leur foi. L'une d'entre elles a gravé sur la margelle du puits d'aération de la salle : « Résistez ». Ce qui voulait dire : « Résistez aux convertisseurs du Roi, résistez à l'ennemi de nos âmes. » Pendant les terribles années de l'occupation, dans les geôles sinistres où tant de nos compatriotes ont souffert, plusieurs ont laissé des inscriptions sur les murs, messages ultimes à leurs successeurs pour relever leur courage.

En parcourant cette vallée de l'ombre de la mort, j'y vois des noms, des graffiti. Noé, seul juste, dans une humanité corrompue, y est appelé Juste. Abraham grava le mot Eben-Ezer quand l'Éternel lui rendit son fils après lui avoir demandé de l'égorger de sa main. Que d'autres encore nous ont laissé des messages d'encouragement et de confiance ! Le temps me manque pour parler « de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de Samuel, de David et des prophètes ..., de ceux qui subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison, qui furent lapidés, sciés, torturés, qui moururent tués par l'épée, qui allèrent, çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de 'chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, errants... » (Hébreux 11 : 37)...

Ah ! quelle merveilleuse cohorte nous a précédés ! Et il faut en ajouter, depuis deux mille ans, des millions d'autres. En cet instant même, la vallée retentit de gémissements et de chants de triomphe ; jamais, depuis que l'Église existe, il n'y a eu un plus grand nombre de martyrs du Seigneur Jésus. On peut être dans cette sombre vallée sans pour cela subir des persécutions religieuses. Y êtes vous ? Passez-vous par le noir défilé ? Ah ! surtout, que cela n'arrête pas votre marche. Il ne faut pas reculer. Dans l'immortelle allégorie de John Bunyan, Chrétien va entrer dans la vallée, quand il en voit sortir un homme affolé qui le conjure de ne pas s'y engager, qui lui dépeint en termes terrifiants ce qui l'y attend. Il y a des hommes et des femmes qui ont fait profession de se donner au Seigneur, mais, « dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la Parole, ils y trouvent une occasion de chute » (Matth. 13 : 22). « Malheur à celui qui a mis la main à la charrue et qui regarde en arrière ! » (Luc 9 : 62).

Cette vallée est terrible ; je ne veux en aucune façon l'embellir, l'enjoliver. Ce ne sont pas des petits moutons enrubannés qui en sortent, mais des brebis amaigries, fourbues, sur lesquelles se voient les cicatrices des blessures reçues. C'est dans cette vallée que le Seigneur a sué des grumeaux de sang, a versé des larmes ; elle a retenti de ses gémissements.

Le serviteur n'est pas plus grand que. son maître, nous devons souffrir nous aussi. N'oublions pas que cette sombre vallée a un propriétaire : Satan, le Prince de ce monde. Il essaie de nous faire douter de l'amour de Dieu. Il souffle à notre oreille : « Tu vois que Dieu ne tient pas ses promesses. Il te laisse souffrir, Il t'abandonne, cesse de Le suivre. Il t'a trompé, comme Il l'a fait pour beaucoup d'autres, laisse cette vallée effroyable, prends ce petit chemin à ce carrefour, il est tapissé de mousse, bordé de fleurs... » Ah ! je vous en conjure, ne l'écoutez pas ; certes, l'obscurité est grande, nous ne comprenons pas la conduite de Dieu envers nous, nous n'apercevons même plus le Berger, mais tendez l'oreille écoutez : « Mes brebis entendent ma voix et elles me suivent ; elles ne suivront point un étranger, mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » (Jean 10: 26-27). Reconnaissez vous Sa voix ? C'est dans la vallée sombre qu'elle prend les inflexions les plus douces, qu'elle prononce les paroles les plus tendres : « Je t'ai aimé d'un amour éternel, c'est pourquoi je te conserve ma bonté. » (Jér. 31 : 3). « Ne crains rien, car je suis avec toi ; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu, je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. » (Es. 41 : 11). Ah ! écoutons Sa voix ; suivons-Le avec confiance, malgré les épreuves, les souffrances, l'obscurité, car Il est avec nous !

Voilà le grand secret de notre confiance : « Car Tu es avec moi », dit le Psalmiste. Avez-vous remarqué ce tutoiement ? Il exprime les rapports intimes et aimants qui existent dans cette vallée entre la brebis et son Berger. Lui, notre Père, est avec nous ! Lui, le Tout-Puissant, par qui et pour qui ont été créées toutes choses, est à nos côtés. Celui qui est l'amour même exerce en notre faveur Sa toute-puissance.

Nous sommes dans l'univers les créatures qu'Il aime le plus. Même si toutes ces galaxies, qu'on nous dit innombrables, sont peuplées de milliards et de milliards d'êtres vivants ; Dieu n'a donné Son fils unique que pour les habitants de la terre. C'est pour l'humanité que Christ est mort, c'est ici qu'Il est ressuscité, c'est là qu'Il a voulu choisir celle qui partagera Son trône et Sa gloire. Jésus nous a aimés, choisis, sauvés. Il est notre Berger, mon Berger. Ah ! comme Sa présence dans la vallée sombre est réconfortante !

Notre Berger ne se contente pas de parler, Il agit. Il a en main Son bâton et Sa houlette. Le bâton classique du Berger est une petite massue attachée à son poignet par une courroie. Il s'en sert pour frapper les animaux sauvages. La brebis ne pourrait s'en servir, elle ne saurait se défendre, elle laisse faire le Berger, et nous, insensés que nous sommes ! nous croyons pouvoir attaquer seuls l'Ennemi ! Ah ! laissons faire le Seigneur, confions-Lui notre cause. Il a vaincu Satan, Il l'a vu tomber du 'ciel 'comme un éclair, alors ne tremblons pas. « Celui qui est avec nous est plus fort que celui qui est contre nous. »

David est rassuré par la houlette du Berger. La houlette est un long bâton dont la tête a la forme d'une crosse ; elle a un triple emploi. Quand le troupeau rentre au bercail, chaque brebis passe sous la houlette, le Berger les compte une à une. Dans la vallée sombre, le Berger s'assure par son doux attouchement que la brebis est là. Pour la brebis, quel réconfort ! Le Berger veille sur elle.

Dans l'épreuve que nous traversons, nous sentons la houlette par une parole du livre sacré, par un mot de sympathie d'une enfant de Dieu, par une circonstance providentielle. Peut-être vous êtes-vous dit : « Je suis âgé, pauvre, sans don spécial, si je manque au troupeau, qui s'en apercevra ? » Votre Sauveur bien-aimé ne saurait se passer de Vous, Il aime chacune de Ses brebis, depuis le petit agneau tremblant jusqu'à la vieille brebis qui a de la peine à suivre la marche. Il vous voit ; sentez, sentez l'attouchement de Sa houlette qui vous exprime Sa vigilance et Son amour.

La houlette sert encore au Berger à garder la brebis dans le bon chemin. Le Berger s'aperçoit-il que la brebis s'éloigne, s'attarde, traîne' en arrière ? Il lui donne un coup de son long bâton et la fait marcher droit. « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur et ne perds pas courage lorsqu'Il te reprend, car le Seigneur châtie celui qu'Il aime et frappe de lu verge tous ceux qu Il reconnaît pour Ses fils. » (Héb. 12 : 7).

C'est dans la vallée sombre que nous avons surtout besoin de veiller et de prier ; c'est à qu'une désobéissance, même légère, peut avoir les plus graves conséquences .. Bénissons le Seigneur pour cette maladie qui nous a fait rentrer en nous-mêmes, pour cette humiliation qui nous a fait voir notre orgueil, pour ce deuil qui nous a fait comprendre ce qu était l'amour de notre Berger.

La houlette a encore un autre usage. Malgré les efforts du Berger et ses avertissements, la brebis s est égarée ; peut-être est-elle tombée dans un précipice, peut-être est-elle prisonnière de quelque buisson d'épines, elle est dans l'angoisse, elle appelle au secours. Le Berger entend, Il entend toujours l'appel de Sa brebis perdue, et Il se met à Sa recherche jusqu'à ce qu'Il la trouve. Comme sa houlette lui est utile 1 Avec elle, Il écarte les obstacles, Il la tend à la brebis, Il la tire hors du danger. Le prophète Zacharie lui donne le nom de grâce. C'est cette houlette que le Seigneur tend à Pierre lorsqu'Il le regarde dans la cour du Souverain sacrificateur, alors que l'apôtre vient de Le renier « avec des imprécations ». L'apôtre saisit cette houlette, il pleure amèrement, il est sauvé si complètement qu'il va devenir l'aide précieux du Bon Berger. Avez-vous abandonné le troupeau ? Êtes-vous un rétrograde ? Le Seigneur vous tend Sa houlette, saisissez la et revenez avec nous dans le troupeau béni.

Après cette sombre vallée, le chemin se fait meilleur, il y a des bouts de route ensoleillés ; mais il viendra un jour, si le Seigneur tarde, où nous devrons passer par la mort. Elle n'est pas pour nous la reine des épouvantes, mais le vestibule du ciel. Nous voyons déjà, par la foi, les portes de la Cité céleste. Ne tremblons pas, ne craignons rien. Disons comme le Psalmiste : « Je suis toujours avec Toi. Tu m'as saisi la main droite, Tu me conduiras. par Ton conseil, puis Tu me recevras dans la gloire. » (Ps. 73 : 24).

Amen

Lecture : Ps. 91 ; 1 Cor. 15: 35 à 58.

Cantiques : 118: Oh ! qui soutiendra ... 402: Le Tout-Puissant ... 648: Voici venir l'orage ... 622: O chrétien voyageur.

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