- Psaume XVI
- Sois, ô grand Dieu, ma garde et mon appui,
- Car en Toi seul j'ai mis mon espérance ;
- Et toi, mon âme, en tout instant, dis-Lui :
- J'espère en Toi, Seigneur, en Ta clémence,
- Car de moi-même et devant Ta justice,
- Que suis-je, hélas ! si Tu ne m'es propice ?
- Tu me feras connaître le sentier
- Qui de la mort mène à la vie heureuse ;
- Car, ô Seigneur, nul plaisir n'est entier Si l'on ne voit Ta face glorieuse.
- C'est près de Toi que se trouvent sans cesse Et les vrais biens et la vraie allégresse.
- Tu me feras connaître le sentier
- Qui de la mort mène à la vie heureuse ;
- Car, ô Seigneur, nul plaisir n'est entier
- Si l'on ne voit Ta face glorieuse.
- C'est près de Toi que se trouvent sans cesse
- Et les vrais biens et la vraie allégresse.
- Clément Marot 1538
Le psalmiste nous a dépeint le sort
enviable de la brebis se reposant dans les vertes
prairies. Elle n'est pas destinée à y
rester toujours. Le Berger la mène dans les
sentiers de la justice. Pourquoi le pluriel ?
Y a-t-il plusieurs chemins pour aller au
ciel ?
Satan voudrait nous le faire croire et
peut-être êtes-vous de ceux qui vous
imaginez, étant sans reproche devant les
hommes, pouvoir l'être aussi devant Dieu. Vos
bonnes oeuvres, celles de quelques saints, vous
ouvriront le ciel.
Beaucoup disent aujourd'hui :
« Toutes les religions sont bonnes pourvu
qu'on les pratique », et encore : fi
Tous les chemins mènent au ciel. »
Je suis obligée de vous détromper. Il
n'y a qu'un seul chemin : Jésus Christ.
Ce n'est que grâce à Son sacrifice
expiatoire que nous pouvons être
pardonnés. L'apôtre Pierre le
proclame : « Il n'y a de salut en
aucun autre. Aucun autre nom n'a été
donné par lequel nous puissions être
sauvés. »
(Actes
4 : 12). Il vous faut
prendre cet unique, mais sûr chemin.
Pourquoi David parle-t-il de plusieurs
sentiers ? Parce qu'ils s'entrecroisent sur la
route. Ils symbolisent les circonstances
particulières de nos vies individuelles,
mais remarquons qu'ils sont les sentiers de la
justice. Ce sont « les voies de
Dieu »
(Deut.
8 : 6), « les
sentiers de la vie »
(Actes
2 : 28), « les
sentiers de l'Éternel »
(Ps.
25 : 10).
C'est pour nous un extraordinaire
réconfort de savoir que nos sentiers ont
été tracés par Dieu. C'est Lui
qui les éclaire par Sa Parole, qui les
aplanit par Sa puissance. « Tous Ses
sentiers sont miséricorde et
fidélité. »
(Ps.
25 : 19).
Quelles que soient les épreuves que
nous traversons, quelque abrupt que soit notre
sentier, prenons courage, c'est le Seigneur qui l'a
tracé, c'est Lui qui nous y conduit.
N'oublions pas que Satan est le Prince de ce
monde, que notre chemin passe sur son territoire.
Nous ne sommes pas du monde, c'est vrai, mais nous
vivons dans le monde. Satan profite de ce fait pour
nous tromper, pour nous faire tomber dans ses
pièges, il en remplit nos sentiers.
Comment déjouer ses ruses ?
Comment être sûrs que nous sommes sur
la bonne route ? Nous avons une lampe qui
perce même le brouillard le plus
intense : c'est la Parole de Dieu
(Ps.
119 : 105). Ce qui
caractérise aussi les bons sentiers, c'est
qu'ils sont appelés ceux de la justice, de
la droiture
(Ps.
27 : 11 ; Prov
8 : 20). Tout ce qui est
fausseté, hypocrisie, mensonge est du
diable. Examinons notre vie et sacrifions sans
hésiter tout ce qui n'est pas franc.
« Que votre oui soit oui, que votre non
soit non ; ce qu'on y ajoute vient du
Malin. »
(Matth.
5 : 37).
Une autre caractéristique de ces
sentiers, c'est qu'ils sont paisibles
(Prov.
3 : 17) ; nous
ne
perdons pas la paix dont nous jouissions dans les
verts pâturages. Un enfant de Dieu doit
être en paix avec tous les hommes. La paix de
Dieu, qui dépasse toute intelligence, doit
remplir notre coeur et notre esprit. Tout ce qui
trouble votre paix vient de l'Adversaire.
Une autre preuve que nous sommes sur la
bonne voie, c'est que nous sommes sur le chemin de
l'obéissance. « Conduis-moi,
disait le psalmiste, dans le sentier de Tes
commandements. »
(Ps.
119). Vos épreuves, vos
difficultés, vos dépouillements
viennent-ils de votre obéissance au
Seigneur, alors tout va bien ; mais, au
contraire, êtes-vous dans la
désobéissance, même à ce
que vous considérez comme un petit
commandement, alors attention, vous êtes
tombés dans un piège du diable.
Soyons vigilants, suivons notre guide avec le plus
grand soin. Il a promis de nous diriger ; Il
tient Sa promesse.
Ce qui est incroyable, c'est Sa patience,
car si souvent nous sommes des brebis
rétives, ingrates, rebelles ! Pourquoi
ne nous abandonne-t-Il pas ? À cause de
Son nom. La signature d'un honnête homme a
une énorme importance. Elle engage son
honneur. Nous savons comment un grand peuple s'est
déshonoré en parlant d'un
traité comme d'un « chiffon de
papier ». Jésus n'est pas homme
pour mentir, ni fils de l'homme pour se repentir.
Il a fait des promesses. Il les tient toujours.
Voyez-vous sur votre sentier une montagne
infranchissable se dresser, criez à Dieu,
rappelez-Lui Sa promesse, Il aplanira votre
sentier. Peut-être passez-vous sur un sol
mouvant. Impossible de faire un pas de plus,
l'épreuve vous accable ; vous allez
sombrer dans le désespoir. Ah ! dites
à Dieu : « Tu es le rocher
des siècles, Tu es mon rocher »,
et le sol s'affermira sous vos pas. Le Berger
fidèle vous permettra de reprendre la route.
Peut-être, mon frère, ma soeur,
es-tu à un tournant inattendu du sentier.
L'ennemi est en embuscade et décoche sur toi
ses flèches ; tu te sens atteint, tu
vas mourir ! Courage ! Il Y a un nom qui
va te donner la victoire. « Ton bouclier
est l'Éternel des armées. »
(Ps.
3 : 4). Il te
préservera « de la flèche
qui vole de jour. »
(Ps.
91 : 5).
Mais voilà un croisement de routes.
Laquelle prendre ? Tu as peur que Satan ait
fait comme nous en France, pendant l'occupation,
qu'il ait tourné du mauvais
côté le poteau indicateur. Demande le
Conseiller, Il te donnera toutes les
lumières voulues
(Ps.
16 : 7).
Peut-être as-tu perdu celui que tu
aimais, ton cher compagnon de route, il t'a
devancée dans la patrie céleste. Tes
yeux sont voilés de larmes, tu n'y vois plus
bien clair. Tu pourrais devenir la proie du
géant Désespoir qui te guette de son
oeil rouge, là, de l'autre côté
du sentier. Il croit déjà te saisir.
Oh ! quels dangers tu cours. Appelle, appelle
Celui qui apaisera ta douleur. Le Consolateur
arrive, Il a entendu tes gémissements, tes
soupirs, tes sanglots, Il s'approche et, avec une
tendresse inexprimable, Il te console, Il essuie
tes larmes, Il te permet de continuer la route.
Il y a une situation mille fois plus
dangereuse que celles que je viens de mentionner et
où le nom a une action miraculeuse. Il y a
des brebis qui se sont laissées
séduire, tromper, décourager. Elles
ne sont plus sur la bonne route. Ah ! si vous
êtes dans ce cas, le Berger porte un nom dont
vous pouvez vous servir pour avoir la
délivrance. Jésus est le
réparateur des brèches
(Es.
58: 12). Il est toujours
prêt à accueillir l'enfant prodigue
qui se repent. Aucun rétrograde n'a le droit
de désespérer. Le Bon Berger
ramène, dans la bergerie, la brebis
égarée.
Peut-être s'agit-il pour vous non de
revenir, mais de venir. Vous êtes encore sous
l'esclavage de Satan, sur la route large qui
mène à la perdition. Écoutez
nos appels qui sont ceux de Celui qui porte le beau
nom de Sauveur. Il veut vous mener avec nous dans
la Maison du Père.
Nous qui sommes depuis longtemps sur la
route bénie, que d'exemples nous pourrions
donner de ce que signifie le nom de notre
Berger ! Quand nous l'avons mis au bas d'une
de nos requêtes, elle nous a toujours
été accordée. « Tout
ce que vous demanderez au Père en mon nom,
je le ferai. En mon nom, vous chasserez des
démons, vous parlerez de nouvelles langues
..., vous imposerez les mains aux malades et les
malades seront guéris. »
(Marc
16 : 17). Ces promesses ont
été tenues. Toute demande que le
Seigneur peut signer, parce qu'elle est selon Sa
volonté, nous est accordée par le
Père.
Croyons-nous suffisamment à la
puissance de Son nom ? Savons-nous nous
emparer des promesses qui nous ont
été faites ? Sommes-nous
persuadés que le Seigneur fait toujours
honneur à Sa signature ? Ah ! que
Dieu nous pardonne notre incrédulité
qui nous fait marcher en tremblant au lieu de le
faire d'un pas ferme
(Ps.
17 : 5.).
Sur ces sentiers, nous constatons que tout
est miséricorde et
fidélité ; notre coeur est
rempli de joie et de paix. Cette joie, cette paix
doivent-elles aller en diminuant parce que la
vieillesse pèse à nos
épaules ? Non, au contraire,
« le sentier des justes, est-il
écrit dans le livre des Prov.
(4 :
18), est comme la
lumière resplendissante dont l'éclat
va croissant jusqu'au milieu du jour ».
Dans la compagnie de notre Berger, nous allons de
« gloire en gloire » jusqu'au
jour béni où le nom incomparable sera
acclamé par l'univers. Tous les genoux
fléchiront en l'entendant, car c'est le nom
qui est au-dessus de tous les noms.
J'ose affirmer que, parmi tous les
êtres qui L'acclameront, aucun ne pourra le
faire avec plus de reconnaissance que nous, car
seules les brebis du Bon Berger comprendront ce
qu'a coûté leur délivrance, et
grâce à quel amour infini elles ont pu
marcher en sécurité dans les sentiers
de la justice.
Amen
Lecture : Esaïe 49 : 8 à 13 ; Eph : 1 à 14
Cantiques : 396: Il me conduit. 79: Tant qu'Il vit ... 480: Le Seigneur Jésus ... 468: Bon Sauveur
- Le Berger incomparable
- Le Fils de Dieu, ce Bon Berger, Aima Sa créature
- D'un amour qui ne peut changer, D'un amour sans mesure.
- Dans un profond abaissement,
- Il s'offre à notre vue,
- En peine, en souffrance, en tourment, Pour Sa brebis perdue.
- Il vient en homme de douleur, Pressé par Sa tendresse,
- Doux, patient, humble de coeur, Abattu de tristesse.
- Oh ! qui dira Ses lourds soucis Et l'ardeur assidue
- Qu'Il met à chercher Sa brebis Loin du bercail perdue ?
- Ma pauvre âme est cette brebis Perdue et retrouvée,
- Qui sent maintenant à quel prix Son Jésus l'a sauvée.
- Pour elle, Il souffrit le trépas ; Pour Lui seul, je veux vivre
- Et ne plus rien faire ici-bas Que L'aimer et Le suivre.
- Cantique morave (1766).
Les brebis aimeraient ne parcourir que de verts
pâturages, n'aller que le long de paisibles
ruisseaux, mais non, il faut qu'elles' suivent le
Berger, et Il les fait passer par la sinistre
vallée de l'ombre de la mort.
Il nous semble si naturel, quand nous nous
sommes donnés à Dieu, que tout aille
bien pour nous, que le Seigneur nous épargne
les épreuves. Nous prenons pour nous toutes
Ses promesses, qui nous assurent délivrance,
bonheur et paix. Nous nous complaisons le long des
eaux tranquilles', mais le Berger veut nous mener
plus loin. Il faut Le suivre.
Le paysage change. Le chemin est à
peine tracé dans les éboulis et les
rochers. Une herbe rare pousse au milieu des
pierres. Ah ! quelle différence !
Pourquoi le Berger conduit-il son troupeau par des
routes pareilles ? Il marche toujours ;
le voilà qui se dirige maintenant vers un
étroit défilé, la
vallée est sombre, le soleil y
pénètre à peine. Le soir
arrive, l'obscurité est totale. Oh !
quelle angoisse étreint les brebis !
Comme elles se pressent autour du Berger !
Elles ne sont rassurées que par sa
présence. Il faut des circonstances tout
à fait exceptionnelles pour qu'un berger
mène ses brebis dans une vallée
étroite et noire : fuite devant des
ennemis, danger d'orage.
Notre Berger, Celui qui nous aime, nous
conduit souvent dans des endroits pareils. Il nous
a prévenus : « Vous aurez des
tribulations dans ce monde ... »
(Jean
16: 33). « Vous serez
haïs de tous à cause de mon
nom. »
(Matth.
24 : 9). Les
apôtres font chorus : « Tous
ceux qui veulent vivre pieusement en
Jésus-Christ seront
persécutés. »
(II
Tim. 3 : 12). « Ne
vous étonnez pas comme d'une chose
étrange de la fournaise qui est au milieu de
vous pour vous éprouver.
Réjouissez-vous au contraire de la part que
vous avez aux souffrances de Christ. »
(I
Pierre 4 : 12). Quand nous
devenons une brebis du Bon Berger, il faut nous
attendre à des vicissitudes, à des
dépouillements, à des
épreuves. Nous aurons à traverser la
vallée de l'ombre de la mort.
J'ai visité la Tour de Constance,
où des Huguenotes ont été
enfermées, à cause de leur foi. L'une
d'entre elles a gravé sur la margelle du
puits d'aération de la salle :
« Résistez ». Ce qui
voulait dire : « Résistez aux
convertisseurs du Roi, résistez à
l'ennemi de nos âmes. » Pendant les
terribles années de l'occupation, dans les
geôles sinistres où tant de nos
compatriotes ont souffert, plusieurs ont
laissé des inscriptions sur les murs,
messages ultimes à leurs successeurs pour
relever leur courage.
En parcourant cette vallée de l'ombre
de la mort, j'y vois des noms, des graffiti.
Noé, seul juste, dans une humanité
corrompue, y est appelé Juste. Abraham grava
le mot Eben-Ezer quand l'Éternel lui rendit
son fils après lui avoir demandé de
l'égorger de sa main. Que d'autres encore
nous ont laissé des messages d'encouragement
et de confiance ! Le temps me manque pour
parler « de Gédéon, de
Barak, de Samson, de Jephté, de Samuel, de
David et des prophètes ..., de ceux qui
subirent les moqueries et le fouet, les
chaînes et la prison, qui furent
lapidés, sciés, torturés, qui
moururent tués par l'épée, qui
allèrent, çà et là,
vêtus de peaux de brebis et de peaux de
'chèvres, dénués de tout,
persécutés, maltraités,
errants... »
(Hébreux
11 : 37)...
Ah ! quelle merveilleuse cohorte nous a
précédés ! Et il faut en
ajouter, depuis deux mille ans, des millions
d'autres. En cet instant même, la
vallée retentit de gémissements et de
chants de triomphe ; jamais, depuis que
l'Église existe, il n'y a eu un plus grand
nombre de martyrs du Seigneur Jésus. On peut
être dans cette sombre vallée sans
pour cela subir des persécutions
religieuses. Y êtes vous ? Passez-vous
par le noir défilé ? Ah !
surtout, que cela n'arrête pas votre marche.
Il ne faut pas reculer. Dans l'immortelle
allégorie de John Bunyan, Chrétien va
entrer dans la vallée, quand il en voit
sortir un homme affolé qui le conjure de ne
pas s'y engager, qui lui dépeint en termes
terrifiants ce qui l'y attend. Il y a des hommes et
des femmes qui ont fait profession de se donner au
Seigneur, mais, « dès que survient
une tribulation ou une persécution à
cause de la Parole, ils y trouvent une occasion de
chute »
(Matth.
13 : 22).
« Malheur à celui qui a mis la
main à la charrue et qui regarde en
arrière ! »
(Luc
9 : 62).
Cette vallée est terrible ; je
ne veux en aucune façon l'embellir,
l'enjoliver. Ce ne sont pas des petits moutons
enrubannés qui en sortent, mais des brebis
amaigries, fourbues, sur lesquelles se voient les
cicatrices des blessures reçues. C'est dans
cette vallée que le Seigneur a sué
des grumeaux de sang, a versé des
larmes ; elle a retenti de ses
gémissements.
Le serviteur n'est pas plus grand que. son
maître, nous devons souffrir nous aussi.
N'oublions pas que cette sombre vallée a un
propriétaire : Satan, le Prince de ce
monde. Il essaie de nous faire douter de l'amour de
Dieu. Il souffle à notre oreille :
« Tu vois que Dieu ne tient pas ses
promesses. Il te laisse souffrir, Il t'abandonne,
cesse de Le suivre. Il t'a trompé, comme Il
l'a fait pour beaucoup d'autres, laisse cette
vallée effroyable, prends ce petit chemin
à ce carrefour, il est tapissé de
mousse, bordé de fleurs... »
Ah ! je vous en conjure, ne l'écoutez
pas ; certes, l'obscurité est grande,
nous ne comprenons pas la conduite de Dieu envers
nous, nous n'apercevons même plus le Berger,
mais tendez l'oreille écoutez :
« Mes brebis entendent ma voix et elles
me suivent ; elles ne suivront point un
étranger, mais elles fuiront loin de lui,
parce qu'elles ne connaissent pas la voix des
étrangers. »
(Jean
10: 26-27). Reconnaissez vous
Sa voix ? C'est dans la vallée sombre
qu'elle prend les inflexions les plus douces,
qu'elle prononce les paroles les plus
tendres : « Je t'ai aimé d'un
amour éternel, c'est pourquoi je te conserve
ma bonté. »
(Jér.
31 : 3).
« Ne crains rien, car je suis avec
toi ; ne promène pas des regards
inquiets, car je suis ton Dieu, je te fortifie, je
viens à ton secours, je te soutiens de ma
droite triomphante. »
(Es.
41 : 11). Ah !
écoutons Sa voix ; suivons-Le avec
confiance, malgré les épreuves, les
souffrances, l'obscurité, car Il est avec
nous !
Voilà le grand secret de notre
confiance : « Car Tu es avec
moi », dit le Psalmiste. Avez-vous
remarqué ce tutoiement ? Il exprime les
rapports intimes et aimants qui existent dans cette
vallée entre la brebis et son Berger. Lui,
notre Père, est avec nous ! Lui, le
Tout-Puissant, par qui et pour qui ont
été créées toutes
choses, est à nos côtés. Celui
qui est l'amour même exerce en notre faveur
Sa toute-puissance.
Nous sommes dans l'univers les
créatures qu'Il aime le plus. Même si
toutes ces galaxies, qu'on nous dit innombrables,
sont peuplées de milliards et de milliards
d'êtres vivants ; Dieu n'a donné
Son fils unique que pour les habitants de la terre.
C'est pour l'humanité que Christ est mort,
c'est ici qu'Il est ressuscité, c'est
là qu'Il a voulu choisir celle qui partagera
Son trône et Sa gloire. Jésus nous a
aimés, choisis, sauvés. Il est notre
Berger, mon Berger. Ah ! comme Sa
présence dans la vallée sombre est
réconfortante !
Notre Berger ne se contente pas de parler,
Il agit. Il a en main Son bâton et Sa
houlette. Le bâton classique du Berger est
une petite massue attachée à son
poignet par une courroie. Il s'en sert pour frapper
les animaux sauvages. La brebis ne pourrait s'en
servir, elle ne saurait se défendre, elle
laisse faire le Berger, et nous, insensés
que nous sommes ! nous croyons pouvoir
attaquer seuls l'Ennemi ! Ah ! laissons
faire le Seigneur, confions-Lui notre cause. Il a
vaincu Satan, Il l'a vu tomber du 'ciel 'comme un
éclair, alors ne tremblons pas.
« Celui qui est avec nous est plus fort
que celui qui est contre nous. »
David est rassuré par la houlette du
Berger. La houlette est un long bâton dont la
tête a la forme d'une crosse ; elle a un
triple emploi. Quand le troupeau rentre au bercail,
chaque brebis passe sous la houlette, le Berger les
compte une à une. Dans la vallée
sombre, le Berger s'assure par son doux
attouchement que la brebis est là. Pour la
brebis, quel réconfort ! Le Berger
veille sur elle.
Dans l'épreuve que nous traversons,
nous sentons la houlette par une parole du livre
sacré, par un mot de sympathie d'une enfant
de Dieu, par une circonstance providentielle.
Peut-être vous êtes-vous dit :
« Je suis âgé, pauvre, sans
don spécial, si je manque au troupeau, qui
s'en apercevra ? » Votre Sauveur
bien-aimé ne saurait se passer de Vous, Il
aime chacune de Ses brebis, depuis le petit agneau
tremblant jusqu'à la vieille brebis qui a de
la peine à suivre la marche. Il vous
voit ; sentez, sentez l'attouchement de Sa
houlette qui vous exprime Sa vigilance et Son
amour.
La houlette sert encore au Berger à
garder la brebis dans le bon chemin. Le Berger
s'aperçoit-il que la brebis
s'éloigne, s'attarde, traîne' en
arrière ? Il lui donne un coup de son
long bâton et la fait marcher droit.
« Mon fils, ne méprise pas le
châtiment du Seigneur et ne perds pas courage
lorsqu'Il te reprend, car le Seigneur châtie
celui qu'Il aime et frappe de lu verge tous ceux qu
Il reconnaît pour Ses fils. »
(Héb.
12 : 7).
C'est dans la vallée sombre que nous
avons surtout besoin de veiller et de prier ;
c'est à qu'une désobéissance,
même légère, peut avoir les
plus graves conséquences .. Bénissons
le Seigneur pour cette maladie qui nous a fait
rentrer en nous-mêmes, pour cette humiliation
qui nous a fait voir notre orgueil, pour ce deuil
qui nous a fait comprendre ce qu était
l'amour de notre Berger.
La houlette a encore un autre usage.
Malgré les efforts du Berger et ses
avertissements, la brebis s est
égarée ; peut-être
est-elle tombée dans un précipice,
peut-être est-elle prisonnière de
quelque buisson d'épines, elle est dans
l'angoisse, elle appelle au secours. Le Berger
entend, Il entend toujours l'appel de Sa brebis
perdue, et Il se met à Sa recherche
jusqu'à ce qu'Il la trouve. Comme sa
houlette lui est utile 1 Avec elle, Il
écarte les obstacles, Il la tend à la
brebis, Il la tire hors du danger. Le
prophète Zacharie lui donne le nom de
grâce. C'est cette houlette que le Seigneur
tend à Pierre lorsqu'Il le regarde dans la
cour du Souverain sacrificateur, alors que
l'apôtre vient de Le renier « avec
des imprécations ». L'apôtre
saisit cette houlette, il pleure amèrement,
il est sauvé si complètement qu'il va
devenir l'aide précieux du Bon Berger.
Avez-vous abandonné le troupeau ?
Êtes-vous un rétrograde ? Le
Seigneur vous tend Sa houlette, saisissez la et
revenez avec nous dans le troupeau béni.
Après cette sombre vallée, le
chemin se fait meilleur, il y a des bouts de route
ensoleillés ; mais il viendra un jour,
si le Seigneur tarde, où nous devrons passer
par la mort. Elle n'est pas pour nous la reine des
épouvantes, mais le vestibule du ciel. Nous
voyons déjà, par la foi, les portes
de la Cité céleste. Ne tremblons pas,
ne craignons rien. Disons comme le Psalmiste :
« Je suis toujours avec Toi. Tu m'as
saisi la main droite, Tu me conduiras. par Ton
conseil, puis Tu me recevras dans la
gloire. »
(Ps.
73 : 24).
Amen
Lecture : Ps. 91 ; 1 Cor. 15: 35 à 58.
Cantiques : 118:
Oh ! qui
soutiendra ... 402: Le Tout-Puissant ... 648: Voici
venir l'orage ... 622: O chrétien voyageur.
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