Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

MÉDITATIONS SUR LE PSAUME 23 ET LE CANTIQUE DES CANTIQUES

Avant-propos

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C'est à la demande instante de plusieurs de nos abonnés aux sermons mensuels (que nous avons cessé de publier) que nous éditons ce volume de méditations sur le Psaume 23 et le Cantique des Cantiques.
Nous avons voulu surtout être en bénédiction aux malades, aux isolés, aux Églises sans pasteur et aux groupes sans conducteurs,
Nous avons suggéré, à la fin de chaque méditation, les textes bibliques à lire et les Cantiques à chanter, Les Cantiques sont pris dans le recueil édité par mon père, M. R. Saillens :
« Sur les Ailes de la Foi ». Nous les avons choisi tous différents pour que nos lecteurs jouissent davantage de ces louanges à la gloire de Dieu.

Sachant par expérience que Dieu tient toujours Ses promesses, nous comptons sur celle-ci : « Ainsi en est-il de ma Parole : elle ne retourne point à Moi sans effet, sans avoir exécuté Ma volonté et accompli Mes desseins. » Esaïe 55 : 11).

Madeleine BLOCHER-SAILLENS.



Psaumes XXIII

Dieu me conduit par Sa bonté suprême,
C'est mon Berger qui me garde et qui m'aime.
Rien ne manque en Ses frais pâturages ;
Des clairs ruisseaux, je longe les rivages ;
Et, sous l'abri de Son nom adorable,
Ma route est sûre et mon repos durable.
Quand il faudrait marcher dans la nuit sombre,
Quand de la mort je traverserais l'ombre,
Je n'en aurais ni terreur, ni détresse,
Car Tu te tiens auprès de moi sans cesse.
Même au travers de la vallée obscure,
C'est Ta houlette, ô Dieu, qui me rassure.
Dressant ma table ainsi qu'aux jours de fête,
Dans Ta bonté Tu répands sur ma tête
L'huile odorante, et ma coupe déborde ;
Par Tes bienfaits et Ta miséricorde,
Accompagné jusqu'à ma dernière heure,
Dans Ta maison, je ferai ma demeure.

Clément Marot (1533)



Le Berger

« L'Éternel est mon Berger, je ne manquerai de rien. »

L'homme est souvent comparé à une brebis. Le prophète Esaïe écrit : « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ... » (Es. 53 : 6). « Vous étiez comme des brebis errantes », dit l'apôtre Pierre ( I P. 2 : 25 ). Le Seigneur Jésus ; dans ses admirables discours, compare l'humanité à un troupeau, l'homme à une brebis.

Ce n'est pas une comparaison qui nous enchante. La brebis ne brille pas par son intelligence. Elle n'a pas le sens de la direction. Elle suit aveuglément ses compagnes. Elle n'a aucun moyen de défense. Elle dépend, pour vivre, entièrement de Son Berger. « Vraiment, être une brebis !... ».

Un de mes lecteurs s'exclame : « Moi, en tout cas, je n'ai rien de commun avec cet animal. Moi, suivre le troupeau ? Avoir besoin d'un défenseur ? Je suis jeune, je suis fort, je veux vivre en pleine indépendance, je ne veux ni dieu, ni maître, je suis libre !
- Vraiment, tu te crois libre, jeune homme, mais alors pourquoi ce soulagement quand s'est fait, par bulletin secret, à l'atelier, ce fameux vote ? À mains levées, tu aurais dû voter comme les camarades pour ne pas te faire mal voir. Tu dis que tu es libre, alors pourquoi te laisses-tu entraîner au bistro et n'oses-tu pas refuser le petit verre qui sera suivi, tu le sais, de beaucoup d'autres ? Tu as, crois-tu, le sens de la direction ? Sais tu seulement où tu vas ? T'es-tu jamais inquiété de savoir où tu passeras l'éternité ?

Mais, même dans l'immédiat, tu crois avoir arrangé ta vie, cependant ne trembles-tu pas devant les menaces de guerre ? Je pense à ces pauvres gens appelés pudiquement des personnes déplacées ; il Y a 15 ans, beaucoup étai comme toi, se croyaient sûres de leur avenir ... En quelques jours, elles ont perdu : famille argent, patrie. Tu te crois capable de te défendre parce que tu es sportif. Que pouvais-tu contre les avions pendant les années noires ? N'as-tu pas besoin aujourd'hui d'agents pour te protéger, de soldats pour te défendre ? En ce moment, tu es jeune et fort, soit, mais la vieillesse viendra, et la mort te saisira ; tu ne seras pas le premier à crier, à ce moment-là, ton angoisse impuissante.
Reconnais donc que, comme la brebis, tu n'as pas le sens de la direction, que tu ne peux seul te défendre, que tu suis la foule, que tu as besoin d'un berger. »

Dieu nous connaît. Il voit notre faiblesse et notre impuissance, aussi a-t-Il voulu être pour nous, non seulement le chef, mais le Berger. Il l'était du premier couple humain créé à Son image et à Sa ressemblance. Voyez-le converser, au crépuscule, avec Adam, dans le jardin d'Éden. Quelle intimité ! quelle sécurité ! quel repos pour l'homme et quelle joie pour Dieu !
Mais, hélas ! Satan, le chef infernal, qui avait déjà entraîné dans sa révolte le tiers des êtres célestes, a réussi à séduire Eve que son mari a suivie. Le vrai Berger a été abandonné. L'humanité a été à la merci de Satan, ce mercenaire qui n'est venu que pour dérober, égorger et détruire.

Ah ! quels ravages il a faits, que de sang et de larmes il a fait couler, car, par la révolte contre le divin Berger, le péché est entré dans le monde et, par le péché, la mort. Notez que si Satan se montrait à nous comme « l'homme au couteau entre les dents », bien peu de gens le suivraient. Mais il se déguise, et c'est lui qui t'a persuadé, jeune homme, que tu étais libre et que tu pouvais en faire à ta tête. Vois Satan tenir la corde qui te traîne inéluctablement vers une éternité affreuse.

C'est Satan qui suscite les mauvais bergers auxquels les hommes se confient. Écoutez ce qu'en dit le prophète Ézéchiel : « Les pasteurs ne devraient-ils pas paître le troupeau ? Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n'avez pas fait paître les brebis. Vous n'avez pas fortifié celle qui était faible, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée, vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue, mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. » (Ez. 34 : 3 à 5). N'est-ce pas un tableau frappant des conducteurs des peuples qui cherchent avant tout leur intérêt, leur gloire ou le triomphe de leur Idéologie ? Satan a réussi à mettre le monde dans un inextricable chaos. La littérature contemporaine exprime le désespoir de toute une génération qui cherche en vain le vrai Berger.

N'y a-t-il plus d'espoir ? L'humanité est-elle destinée à rester sous la houlette de Satan, ce berger hypocrite et sanguinaire ? Ne peut-elle retrouver le bonheur ? ne désespérons pas. Dieu n'a jamais abandonné Ses brebis. Il veut redevenir leur Berger.

Quel Berger incomparable ! Il possède la toute-puissance, puisque Il est le Créateur. Il gouverne tout par Sa Parole puissante. Il est encore la Sainteté même, Ses yeux sont trop purs pour voir le mal. Il est aussi la Justice parfaite, prêt à sévir contre le coupable pour rétablir l'ordre dans l'Univers.

Mais, s'Il est Sainteté et Justice, qu'allons nous devenir, nous, qui avons péché contre l'une et l'autre ? Nous comprenons, quand notre conscience s'éveille, que nous avons mérité la condamnation et la mort.

Le divin Berger montre, à notre coeur angoissé, Sa qualité la plus extraordinaire. Il est Amour. Pour nous le faire mieux comprendre, Il a choisi pour chefs de Son peuple des Bergers. Nos Bergers modernes n'ont pas grand-chose à faire pour leurs troupeaux ; ils pourraient tout au plus se plaindre de la monotonie de leur profession.

Il n'en était pas ainsi pour Jacob, par exemple. Écoutez-le exhaler sa plainte à son beau-frère Laban qui essayait de le frustrer de son salaire : « Tu me redemandais ce qu'on me volait de jour, et ce qu'on me volait de nuit. La chaleur me dévorait pendant le jour et le froid pendant la nuit, le sommeil fuyait mes paupières. » (Gen. 31 : 39).

Moïse, exposé au froid, à la chaleur, défendant son troupeau contre les bêtes féroces, apprit, pendant ces 40 ans au désert, ce que devait être le Berger du peuple de Dieu.

David raconte à Saül, avant d'aller lutter contre Goliath, ce que son métier exigeait de lui : « Quand un lion ou un ours venait enlever une brebis du troupeau, je courais après lui, je le frappais et j'arrachais la brebis de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais et je le tuais. » (I Sam. 17 : 36).

Le divin Berger a fait bien davantage ! Il a aimé d'une façon extraordinaire le pauvre troupeau des humains. « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 16).

Le Fils de Dieu, Jésus-Christ, s'est fait homme pour mettre le mauvais berger hors d'état de nuire. Il a fallu pour y réussir qu'Il prenne la place des brebis révoltées, qu'Il subisse les sanctions de la justice parfaite de Dieu, qu'Il remporte ainsi sur Satan une victoire définitive. Si Jésus est puni à notre place, comment Satan peut-il encore nous réclamer comme sa propriété ? Jésus a pu dire en toute vérité : « Je suis le Bon Berger, je donne ma vie pour mes brebis. »

De quels cris d'allégresse a retenti l'enfer quand le Fils de Dieu a succombé sous les coups de la justice divine ! Car le troupeau des humains resterait à jamais sous la direction haineuse de Satan. « Ah ! lieux infernaux, gémissez au lieu de chanter, pleurez au lieu de rire, car votre domination prend fin, Le bon Berger meurt pour que Ses brebis puissent sortir de l'enfer et échapper à jamais à ses tourments. )

Il y a dans le texte que nous méditons un possessif qui a une immense importance : l'Éternel est mon berger. Nous n'entrons pas de force dans Son troupeau. Nous n'y sommes pas par droit de naissance. Ce n'est pas parce, que mes parents en étaient que j'en fais partie. Je suis par nature une enfant de colère comme les autres. Mystérieuse hérédité : je viens au monde un être pécheur, prêt à obéir au mauvais berger qui me tient, qui me possède, qui me mène non seulement à l'abattoir, mais à un lieu de souffrances éternelles. Il a le droit de dire à Dieu : « Elle est à moi. » Mais Dieu peut maintenant lui répondre qu'il se trompe, que mes péchés ont été expiés, que Sa justice est satisfaite. Aucun obstacle ne s'oppose plus à ma libération. Encore faut-il que je la veuille, que je désire changer de Berger. J'ai entendu Son invitation : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés. » Je suis venue ! Ah ! quel privilège ! Ne voulez-vous pas l'avoir aussi ? Dieu ne demande ni votre argent, ni votre or, ni vos bonnes oeuvres, mais simplement le « oui » de votre coeur repentant. Vous aurez alors le droit de dire : « Mon Berger ».

Il est à vous avec Ses immenses richesses ; vous serez sûrs, comme David, de ne manquer de rien.

Notre Berger tient toujours Ses promesses. En voici quelques-unes : « Je ferai paître mes brebis le long des ruisseaux et dans un bon pâturage... Elles se reposeront dans un agréable asile ... Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée et je fortifierai celle qui est malade. » (Ez. 34 : 16).

Le Seigneur, dans Son admirable parabole des cent brebis, nous montre l'immense amour du Berger qui va chercher sa brebis égarée et la ramène dans la bergerie, où elle a tout ce qui lui est nécessaire. Le Seigneur nous donne de Sa plénitude et grâce sur grâce.

Mais notre incroyable privilège nous crée des responsabilités. Puisque l'Éternel est mon Berger, irais-je chercher ailleurs aide et protection ? Puisqu'il est mon Berger, écouterais-je encore la voix de Son ennemi et pactiserais-je avec lui ? Irais-je brouter à droite et à gauche au risque de m'égarer ? Serais-je aussi loin que possible de Lui ? Traînerais-je à la queue du troupeau ? Non ! Non ! Je veux être le plus près possible de Lui pour Le voir, L'entendre, Le mieux connaître.

Je marcherai pleine d'assurance, sachant que mon Berger voit les obstacles, aperçoit dans les ténèbres les yeux phosphorescents de la bête de proie. Je sais que : « ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra me séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ » (Rom. 8 : 38) ; rien ne peut me séparer de mon Berger. Jésus reste notre Berger jusque dans le ciel. Dans une de ses visions à Patmos, l'apôtre Jean voit notre berger, non plus comme un homme, mais comme un agneau immolé, comme Celui qui a pris notre place pour que nous puissions être les brebis de Son pâturage.

Il est au centre même du trône de Dieu. Nous ne pourrons jamais oublier, même là haut, comment et à quel prix nous avons été délivrés. Autour du trône, Jean voit une foule immense, composée de gens de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils sont vêtus de robes blanches qu'ils ont blanchies dans le sang de l'Agneau. Ils servent Dieu nuit et jour. Qui sont-ils ? Ce sont les brebis du bon Berger. Ah ! comme elles sont entourées de tendresse ! « Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux. Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur, car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Ap. 7 : 17).

Serez-vous dans cette foule-là ?

Ah ! que personne ne nous détourne de notre incomparable Berger. Suivons-Le de près, obéissons-Lui en toutes choses,aimons-Le de tout notre coeur. Alors, nous joindrons un jour nos voix à celles de la multitude des Rachetés autour du trône. Nous chanterons au jour du triomphe : « À Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau soient la louange, l'honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles. » (Ap. 7 : 12).

Amen

Lecture : Ps. 23 ; Jean 10: 1 à 18.

Cantiques : 282: Grand Dieu. 16: L'Éternel... 651 : Je. voudrais vous dire 498: L'heureux troupeau.




Tes brebis, ô Jésus

Tes brebis, ô Jésus, connaissent Ton amour,
Tu les connais aussi, Tu leur donnes ta joie,
Et c'est Ta main qui leur montre la voie
Et les conduit au céleste séjour. Alléluia!
Sur elles, nuit et jour, Tu veilles avec soin;
Tu vois quels sont leurs maux, leur force ou faiblesse.
Et, des trésors divins de Ta tendresse,
Chaque moment est un nouveau témoin. Alléluia!
C'est là ma douce part, ô mon Dieu, mon Sauveur !
Oui, je connais Ta voix, je suis sous Ta houlette,
Je suis en paix, et ma joie est parfaite
Lorsqu'à Ton joug je soumets tout mon coeur. Alléluia!
Cantiques Moraves 1766



Le repos des brebis

« Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. » Ps. 23: 2.

Ah ! la pauvre brebis ! Dans quel état le Berger l'a trouvée : maigre, efflanquée, la toison arrachée, le museau saignant, les pattes écorchées ! Elle ne savait que bêler. Le Berger a dû la prendre sur ses épaules et la porter jusqu'à la bergerie.

Souvenez-vous de l'état lamentable dans lequel nous étions quand le Seigneur Jésus nous a trouvés. Nous avions été entre les mains du diable pendant si longtemps que nous ne nous doutions pas de l'étendue de notre infortune. Il nous avait donné une sorte de bonheur. Cependant, par moment, nos yeux s'ouvraient un peu, une nostalgie nous prenait ; la voix de Dieu, en nous, parlait. Mais nous avons commencé à voir clair quand les conséquences de nos péchés nous ont atteints. Je vois encore le désespoir de cet homme acculé au déshonneur ou au suicide et me disant avec angoisse : « Quoi faire ? - Appelez le Berger, lui dis-je, Il viendra à votre secours, Il vous arrachera à votre passion, Il vous sauvera. »

Bien des hommes, hélas ! se contentent de leur bonheur fragile, mais ignorent absolument la vraie paix, celle qui résiste aux épreuves, celle qui permet de franchir sans trembler les portes de la mort. Plusieurs de mes lecteurs sont dans ce cas. Ne voyez-vous pas que celui qui vous mène est le mercenaire qui ne pense qu'à voler, piller et détruire, qu'il vous abandonnera au premier danger sérieux, et vous laissera nus et tremblants sous le vent glacial de la mort ? Appelez le vrai Berger. Il a l'ouïe fine. Il perçoit nos soupirs et voit nos larmes. Si vous saviez quelle joie indicible a été la nôtre quand, à notre appel, nous avons entendu Sa voix : « Ne crains pas, crois seulement. Je t'ai aimé d'un amour éternel… Celui qui croit en Moi a la vie éternelle, il ne passera pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. »

Le Berger est là, Il vous appelle. Laissez-le vous prendre, Il vous mènera à Son troupeau et vous direz comme nous : « Je l'ai trouvé, je l'ai trouvé, le bonheur ineffable. Je suis sauvé, je suis sauvé. O joie inexprimable ! »

Quand la brebis perdue est retrouvée, le ciel est en fête. La brebis est en sécurité. Le Berger emmène son heureux troupeau dans de verts pâturages. Quel contraste avec les prairies desséchées dans lesquelles la brebis broutait jadis ! Quelle herbe parfumée, fortifiante ! Plus besoin de courir à droite et à gauche pour arracher un brin d'herbe ici et un autre là. J'ai vu, au Maroc, des troupeaux qui se nourrissaient de la sorte, piètre résultat en vérité !

Les vertes prairies dans lesquelles nous mène le Seigneur, qui nous fournissent une abondante nourriture, c'est Sa Parole. Jérémie, le prophète, s'en nourrissait, il la dévorait. Elle était pour l'auteur du Psaume 119 un miel succulent, « plus doux que celui qui coule des rayons ». Jésus faisait Sa nourriture des paroles de Son Père. Comment nous nourrissons-nous ?
Cette herbe savoureuse est d'une abondance extraordinaire. Il y en a pour tout le troupeau. Ne craignons jamais d'en manquer.

Le Berger nous mène le long des eaux paisibles. Ce n'est pas un torrent impétueux dans lequel la brebis a peur de boire, ce n'est pas non plus le ruisselet coulant dans un lit presque à sec. C'est le ruisseau de la grâce ; « le ruisseau de Dieu est plein d'eau ». C'est ce « fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu » (Ps. 46 : 5). Depuis des millénaires, les enfants de Dieu s'y abreuvent. C'est l'eau de la vie dont parle le Seigneur, cette eau qui coule jusque dans la vie éternelle et qui s'appelle le Saint-Esprit.
Sans Lui, la Parole de Dieu n'est qu'herbe desséchée, qu'orthodoxie froide, que curiosité intellectuelle. Elle ne peut nourrir. Le Saint-Esprit nous révèle Jésus : « Il prendra de ce qui est à Moi et Il vous l'annoncera. » Il faut que par le Saint-Esprit nous soyons « abreuvés aux torrents de Ses délices » (Ps. 36 : 9).

Dans cette prairie fertile et fraîche, le Berger fait reposer ses brebis. Notez que la brebis n'est pas là pour critiquer la qualité de l'herbe, ou la limpidité de l'eau. Elle n'est pas là non plus pour empêcher ses compagnes de se nourrir en réclamant comme propriété personnelle une partie du pâturage. Elle fait partie d'un troupeau qui appartient au Berger et qui a autant de droit qu'elle à Son amour et à Ses soins. Le Berger veut que Ses brebis Se reposent. Le Seigneur le désire pour nous. Il veut que nous Lui fassions confiance. Il y a des enfants de Dieu qui ont cru à Son pouvoir pour les sauver, mais ne Lui ont pas remis leur vie tout entière. Ils se tourmentent pour leur passé. « Est-ce que vraiment je suis pardonné ? », disent-ils.

Comment en être sûr ? Croyez Celui qui vous dit : « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. » (Es. 1 : 18). Il les a effacés comme le soleil fait disparaître le nuage ; Il les a jetés au fond de la mer. Voulez-vous encore douter ? Ah ! enfant de Dieu craintif, éclate en cris de joie, en chant d'allégresse, ton passé est effacé, tu es sauvé pour l'éternité !
Bon, c'est entendu, nous laissons le passé où Dieu l'a mis, mais nous nous inquiétons pour le présent.

Quand la brebis se repose, se fait-elle du souci à propos de l'herbe ou du ruisseau ? Se dit-elle : « En aurai-je jusqu'à la fin de mes jours ? L'eau restera-t-elle pure ? » Non, elle est moins stupide que nous, qui nous demandons : « Que mangerai-je ? De quoi me vêtirai-je ? » Nous nous faisons du souci pour le présent et pour l'avenir, nous ne jouissons pas du repos de Dieu.

L'auteur de l'épître aux Hébreux, qui nous parle des Israélites morts dans le désert sans voir la terre de la Promesse, nous affirme qu'ils n'y sont pas entrés à cause de leur incrédulité. Ne les imitons pas. « Cher enfant de Dieu, ne promène pas des regards inquiets, ton Père céleste sait avant que tu le Lui dises ce dont tu as besoin. » Je ne parle pas seulement de nos besoins matériels, mais de ceux de notre âme. Il y a en ce moment un grand désir parmi les chrétiens de posséder la puissance du Saint-Esprit. Désir réjouissant et que Dieu veut satisfaire. « Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père Céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit à ceux qui le Lui demandent. » (Luc 11 : 13). Dieu tient toujours ses promesses, faites-Lui confiance. Entrez dans le repos de la foi.

« Celui qui croit en moi, dit Jésus, des fleuves d'eau vive découleront de son sein. » (Jean 7 : 38). « Ne savez-vous pas, dit l'apôtre Paul, que votre corps est le Temple du Saint-Esprit ? » (1 Cor. 6 : 19). Ah ! ne vous laissez pas troubler, laissez la vie pénétrer en vous. Le Seigneur demeure en celui qui garde Sa parole, c'est-à-dire qui Lui obéit.

Examinons-nous pour savoir si nous sommes obéissants, rectifions la situation si c'est nécessaire, puis jouissons de toutes nos forces des pâturages verdoyants, des eaux fraîches du ruisseau limpide.

Nous ferons-nous du souci, dans ces temps catastrophiques, pour ce qui peut nous arriver ? Nous avons déjà vu deux terribles guerres, sommes-nous à la veille d'une troisième plus meurtrière encore ? Ne nous tourmentons pas. Jouissons du repos que le Berger nous donne. C'est Lui notre Berger, qui nous a arrachés, au prix de Son sang, de la gueule du loup ; c'est Lui qui nous a amenés dans les verts pâturages ; comment demain ne serait-il pas aussi beau qu'aujourd'hui ! Pouvez-vous penser un instant qu'Il nous abandonnera ?

Il a promis d'être avec nous tous les jours Jusqu'à la fin du monde. Tous les jours, c'est-à-dire quand le ciel est bleu, mais aussi quand il est sillonné d'éclairs, quand nous courons joyeux dans la prairie, mais aussi quand l'âge ou la maladie nous oblige à l'inaction.

Notre Berger est le même hier, aujourd'hui et éternellement. Ah ! entrons dans le pays du repos.

Notre âme y sera restaurée. Le mot doit être pris dans son sens étymologique. Notre âme reviendra à son état primitif. Elle sera ce que Dieu la voulait avant la chute. Nous avions été créés âme vivante, à l'image de Dieu, nous avions de faits pour Le servir et Le glorifier. Nous pouvons maintenant faire l'un et l'autre. Nous avons retrouvé notre raison de vivre, nous possédons le vrai bonheur, le vrai repos.

Ah ! aimons passionnément notre Sauveur, obéissons-Lui joyeusement, jouissons de Sa présence, tandis qu'Il nous conduit dans des verts pâturages, qu'Il nous dirige près des eaux paisibles. Béni soit Celui qui nous donne le repos et restaure notre âme pour Sa gloire !

Amen

Lecture : Ps 12 ; Jean 14 : 15 à 31

Cantiques : 6: Bénissons Dieu. 411 : Quel repos céleste ... 406: C'est à l'ombre de tes ailes 413: T'aimer Jésus.

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