C'est à la demande instante de
plusieurs de nos abonnés aux sermons
mensuels (que nous avons cessé de publier)
que nous éditons ce volume de
méditations sur le Psaume 23 et le Cantique
des Cantiques.
Nous avons voulu surtout être en
bénédiction aux malades, aux
isolés, aux Églises sans pasteur et
aux groupes sans conducteurs,
Nous avons suggéré, à
la fin de chaque méditation, les textes
bibliques à lire et les Cantiques à
chanter, Les Cantiques sont pris dans le recueil
édité par mon père, M. R.
Saillens :
« Sur les Ailes de la
Foi ». Nous les avons choisi tous
différents pour que nos lecteurs jouissent
davantage de ces louanges à la gloire de
Dieu.
Sachant par expérience que Dieu tient
toujours Ses promesses, nous comptons sur
celle-ci : « Ainsi en est-il de
ma Parole : elle ne retourne point à
Moi sans effet, sans avoir exécuté Ma
volonté et accompli Mes
desseins. » Esaïe
55 : 11).
Madeleine BLOCHER-SAILLENS.
- Psaumes XXIII
- Dieu me conduit par Sa bonté suprême,
- C'est mon Berger qui me garde et qui m'aime.
- Rien ne manque en Ses frais pâturages ;
- Des clairs ruisseaux, je longe les rivages ;
- Et, sous l'abri de Son nom adorable,
- Ma route est sûre et mon repos durable.
- Quand il faudrait marcher dans la nuit sombre,
- Quand de la mort je traverserais l'ombre,
- Je n'en aurais ni terreur, ni détresse,
- Car Tu te tiens auprès de moi sans cesse.
- Même au travers de la vallée obscure,
- C'est Ta houlette, ô Dieu, qui me rassure.
- Dressant ma table ainsi qu'aux jours de fête,
- Dans Ta bonté Tu répands sur ma tête
- L'huile odorante, et ma coupe déborde ;
- Par Tes bienfaits et Ta miséricorde,
- Accompagné jusqu'à ma dernière heure,
- Dans Ta maison, je ferai ma demeure.
Clément Marot (1533)
L'homme est souvent comparé à une
brebis. Le prophète Esaïe
écrit : « Nous étions
tous errants comme des brebis, chacun suivait sa
propre voie ... »
(Es.
53 : 6). « Vous
étiez comme des brebis errantes »,
dit l'apôtre Pierre ( I
P. 2 : 25 ). Le Seigneur
Jésus ; dans ses admirables discours,
compare l'humanité à un troupeau,
l'homme à une brebis.
Ce n'est pas une comparaison qui nous
enchante. La brebis ne brille pas par son
intelligence. Elle n'a pas le sens de la direction.
Elle suit aveuglément ses compagnes. Elle
n'a aucun moyen de défense. Elle
dépend, pour vivre, entièrement de
Son Berger. « Vraiment, être une
brebis !... ».
Un de mes lecteurs s'exclame :
« Moi, en tout cas, je n'ai rien de
commun avec cet animal. Moi, suivre le
troupeau ? Avoir besoin d'un
défenseur ? Je suis jeune, je suis
fort, je veux vivre en pleine indépendance,
je ne veux ni dieu, ni maître, je suis libre !
- Vraiment, tu te crois libre, jeune homme,
mais alors pourquoi ce soulagement quand s'est
fait, par bulletin secret, à l'atelier, ce
fameux vote ? À mains levées, tu
aurais dû voter comme les camarades pour ne
pas te faire mal voir. Tu dis que tu es libre,
alors pourquoi te laisses-tu entraîner au
bistro et n'oses-tu pas refuser le petit verre qui
sera suivi, tu le sais, de beaucoup d'autres ?
Tu as, crois-tu, le sens de la direction ?
Sais tu seulement où tu vas ? T'es-tu
jamais inquiété de savoir où
tu passeras l'éternité ?
Mais, même dans l'immédiat, tu
crois avoir arrangé ta vie, cependant ne
trembles-tu pas devant les menaces de guerre ?
Je pense à ces pauvres gens appelés
pudiquement des personnes
déplacées ; il Y a 15 ans,
beaucoup étai comme toi, se croyaient
sûres de leur avenir ... En quelques jours,
elles ont perdu : famille argent, patrie. Tu
te crois capable de te défendre parce que tu
es sportif. Que pouvais-tu contre les avions
pendant les années noires ? N'as-tu pas
besoin aujourd'hui d'agents pour te
protéger, de soldats pour te
défendre ? En ce moment, tu es jeune et
fort, soit, mais la vieillesse viendra, et la mort
te saisira ; tu ne seras pas le premier
à crier, à ce moment-là, ton
angoisse impuissante.
Reconnais donc que, comme la brebis, tu n'as
pas le sens de la direction, que tu ne peux seul te
défendre, que tu suis la foule, que tu as
besoin d'un berger. »
Dieu nous connaît. Il voit notre
faiblesse et notre impuissance, aussi a-t-Il voulu
être pour nous, non seulement le chef, mais
le Berger. Il l'était du premier couple
humain créé à Son image et
à Sa ressemblance. Voyez-le converser, au
crépuscule, avec Adam, dans le jardin
d'Éden. Quelle intimité ! quelle
sécurité ! quel repos pour
l'homme et quelle joie pour Dieu !
Mais, hélas ! Satan, le chef
infernal, qui avait déjà
entraîné dans sa révolte le
tiers des êtres célestes, a
réussi à séduire Eve que son
mari a suivie. Le vrai Berger a été
abandonné. L'humanité a
été à la merci de Satan, ce
mercenaire qui n'est venu que pour dérober,
égorger et détruire.
Ah ! quels ravages il a faits, que de
sang et de larmes il a fait couler, car, par la
révolte contre le divin Berger, le
péché est entré dans le monde
et, par le péché, la mort. Notez que
si Satan se montrait à nous comme
« l'homme au couteau entre les
dents », bien peu de gens le suivraient.
Mais il se déguise, et c'est lui qui t'a
persuadé, jeune homme, que tu étais
libre et que tu pouvais en faire à ta
tête. Vois Satan tenir la corde qui te
traîne inéluctablement vers une
éternité affreuse.
C'est Satan qui suscite les mauvais bergers
auxquels les hommes se confient. Écoutez ce
qu'en dit le prophète
Ézéchiel : « Les
pasteurs ne devraient-ils pas paître le
troupeau ? Vous avez mangé la graisse,
vous vous êtes vêtus avec la laine,
vous avez tué ce qui était gras, vous
n'avez pas fait paître les brebis. Vous
n'avez pas fortifié celle qui était
faible, guéri celle qui était malade,
pansé celle qui était blessée,
vous n'avez pas ramené celle qui
s'égarait, cherché celle qui
était perdue, mais vous les avez
dominées avec violence et avec
dureté. »
(Ez.
34 : 3 à 5).
N'est-ce pas un tableau frappant des conducteurs
des peuples qui cherchent avant tout leur
intérêt, leur gloire ou le triomphe de
leur Idéologie ? Satan a réussi
à mettre le monde dans un inextricable
chaos. La littérature contemporaine exprime
le désespoir de toute une
génération qui cherche en vain le
vrai Berger.
N'y a-t-il plus d'espoir ?
L'humanité est-elle destinée à
rester sous la houlette de Satan, ce berger
hypocrite et sanguinaire ? Ne peut-elle
retrouver le bonheur ? ne
désespérons pas. Dieu n'a jamais
abandonné Ses brebis. Il veut redevenir leur
Berger.
Quel Berger incomparable ! Il
possède la toute-puissance, puisque Il est
le Créateur. Il gouverne tout par Sa Parole
puissante. Il est encore la Sainteté
même, Ses yeux sont trop purs pour voir le
mal. Il est aussi la Justice parfaite, prêt
à sévir contre le coupable pour
rétablir l'ordre dans l'Univers.
Mais, s'Il est Sainteté et Justice,
qu'allons nous devenir, nous, qui avons
péché contre l'une et l'autre ?
Nous comprenons, quand notre conscience
s'éveille, que nous avons
mérité la condamnation et la
mort.
Le divin Berger montre, à notre coeur
angoissé, Sa qualité la plus
extraordinaire. Il est Amour. Pour nous le faire
mieux comprendre, Il a choisi pour chefs de Son
peuple des Bergers. Nos Bergers modernes n'ont pas
grand-chose à faire pour leurs
troupeaux ; ils pourraient tout au plus se
plaindre de la monotonie de leur profession.
Il n'en était pas ainsi pour Jacob,
par exemple. Écoutez-le exhaler sa plainte
à son beau-frère Laban qui essayait
de le frustrer de son salaire : « Tu
me redemandais ce qu'on me volait de jour, et ce
qu'on me volait de nuit. La chaleur me
dévorait pendant le jour et le froid pendant
la nuit, le sommeil fuyait mes
paupières. »
(Gen.
31 : 39).
Moïse, exposé au froid, à
la chaleur, défendant son troupeau contre
les bêtes féroces, apprit, pendant ces
40 ans au désert, ce que devait être
le Berger du peuple de Dieu.
David raconte à Saül, avant
d'aller lutter contre Goliath, ce que son
métier exigeait de lui :
« Quand un lion ou un ours venait enlever
une brebis du troupeau, je courais après
lui, je le frappais et j'arrachais la brebis de sa
gueule. S'il se dressait contre moi, je le
saisissais par la gorge, je le frappais et je le
tuais. »
(I
Sam. 17 : 36).
Le divin Berger a fait bien davantage !
Il a aimé d'une façon extraordinaire
le pauvre troupeau des humains. « Dieu a
tant aimé le monde qu'Il a donné Son
fils unique afin que quiconque croit en lui ne
périsse point, mais qu'il ait la vie
éternelle. »
(Jean
3 : 16).
Le Fils de Dieu, Jésus-Christ, s'est
fait homme pour mettre le mauvais berger hors
d'état de nuire. Il a fallu pour y
réussir qu'Il prenne la place des brebis
révoltées, qu'Il subisse les
sanctions de la justice parfaite de Dieu, qu'Il
remporte ainsi sur Satan une victoire
définitive. Si Jésus est puni
à notre place, comment Satan peut-il encore
nous réclamer comme sa
propriété ? Jésus a pu
dire en toute vérité :
« Je suis le Bon Berger, je donne ma vie
pour mes brebis. »
De quels cris d'allégresse a retenti
l'enfer quand le Fils de Dieu a succombé
sous les coups de la justice divine ! Car le
troupeau des humains resterait à jamais sous
la direction haineuse de Satan.
« Ah ! lieux infernaux,
gémissez au lieu de chanter, pleurez au lieu
de rire, car votre domination prend fin, Le bon
Berger meurt pour que Ses brebis puissent sortir de
l'enfer et échapper à jamais à
ses tourments. )
Il y a dans le texte que nous
méditons un possessif qui a une immense
importance : l'Éternel est mon berger.
Nous n'entrons pas de force dans Son troupeau. Nous
n'y sommes pas par droit de naissance. Ce n'est pas
parce, que mes parents en étaient que j'en
fais partie. Je suis par nature une enfant de
colère comme les autres. Mystérieuse
hérédité : je viens au
monde un être pécheur, prêt
à obéir au mauvais berger qui me
tient, qui me possède, qui me mène
non seulement à l'abattoir, mais à un
lieu de souffrances éternelles. Il a le
droit de dire à Dieu : « Elle
est à moi. » Mais Dieu peut
maintenant lui répondre qu'il se trompe, que
mes péchés ont été
expiés, que Sa justice est satisfaite. Aucun
obstacle ne s'oppose plus à ma
libération. Encore faut-il que je la
veuille, que je désire changer de Berger.
J'ai entendu Son invitation :
« Venez à moi, vous tous qui
êtes fatigués et
chargés. » Je suis venue !
Ah ! quel privilège ! Ne
voulez-vous pas l'avoir aussi ? Dieu ne
demande ni votre argent, ni votre or, ni vos bonnes
oeuvres, mais simplement le
« oui » de votre coeur
repentant. Vous aurez alors le droit de dire :
« Mon Berger ».
Il est à vous avec Ses immenses
richesses ; vous serez sûrs, comme
David, de ne manquer de rien.
Notre Berger tient toujours Ses promesses.
En voici quelques-unes : « Je ferai
paître mes brebis le long des ruisseaux et
dans un bon pâturage... Elles se reposeront
dans un agréable asile ... Je chercherai
celle qui était perdue, je ramènerai
celle qui était égarée, je
panserai celle qui est blessée et je
fortifierai celle qui est malade. »
(Ez.
34 : 16).
Le Seigneur, dans Son admirable parabole des
cent brebis, nous montre l'immense amour du Berger
qui va chercher sa brebis égarée et
la ramène dans la bergerie, où elle a
tout ce qui lui est nécessaire. Le Seigneur
nous donne de Sa plénitude et grâce
sur grâce.
Mais notre incroyable privilège nous
crée des responsabilités. Puisque
l'Éternel est mon Berger, irais-je chercher
ailleurs aide et protection ? Puisqu'il est
mon Berger, écouterais-je encore la voix de
Son ennemi et pactiserais-je avec lui ?
Irais-je brouter à droite et à gauche
au risque de m'égarer ? Serais-je aussi
loin que possible de Lui ? Traînerais-je
à la queue du troupeau ? Non !
Non ! Je veux être le plus près
possible de Lui pour Le voir, L'entendre, Le mieux
connaître.
Je marcherai pleine d'assurance, sachant que
mon Berger voit les obstacles, aperçoit dans
les ténèbres les yeux phosphorescents
de la bête de proie. Je sais que :
« ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni
les dominations, ni les choses présentes, ni
les choses à venir, ni la puissances, ni la
hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre
créature ne pourra me séparer de
l'amour de Dieu manifesté en
Jésus-Christ »
(Rom.
8 : 38) ; rien
ne
peut me séparer de mon Berger. Jésus
reste notre Berger jusque dans le ciel. Dans une de
ses visions à Patmos, l'apôtre Jean
voit notre berger, non plus comme un homme, mais
comme un agneau immolé, comme Celui qui a
pris notre place pour que nous puissions être
les brebis de Son pâturage.
Il est au centre même du trône
de Dieu. Nous ne pourrons jamais oublier,
même là haut, comment et à quel
prix nous avons été
délivrés. Autour du trône, Jean
voit une foule immense, composée de gens de
toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de
toute langue. Ils sont vêtus de robes
blanches qu'ils ont blanchies dans le sang de
l'Agneau. Ils servent Dieu nuit et jour. Qui
sont-ils ? Ce sont les brebis du bon Berger.
Ah ! comme elles sont entourées de
tendresse ! « Celui qui est assis
sur le trône dressera sa tente sur eux. Ils
n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le
soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur, car
l'Agneau qui est au milieu du trône les
paîtra et les conduira aux sources des eaux
de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs
yeux. »
(Ap.
7 : 17).
Serez-vous dans cette
foule-là ?
Ah ! que personne ne nous
détourne de notre incomparable Berger.
Suivons-Le de près, obéissons-Lui en
toutes choses,aimons-Le de tout notre coeur. Alors,
nous joindrons un jour nos voix à celles de
la multitude des Rachetés autour du
trône. Nous chanterons au jour du
triomphe : « À Celui qui est
assis sur le trône et à l'Agneau
soient la louange, l'honneur, la gloire et la force
aux siècles des siècles. »
(Ap.
7 : 12).
Amen
Lecture : Ps. 23 ; Jean 10: 1 à 18.
Cantiques : 282: Grand Dieu. 16: L'Éternel... 651 : Je. voudrais vous dire 498: L'heureux troupeau.
- Tes brebis, ô Jésus
- Tes brebis, ô Jésus, connaissent Ton amour,
- Tu les connais aussi, Tu leur donnes ta joie,
- Et c'est Ta main qui leur montre la voie
- Et les conduit au céleste séjour. Alléluia!
- Sur elles, nuit et jour, Tu veilles avec soin;
- Tu vois quels sont leurs maux, leur force ou faiblesse.
- Et, des trésors divins de Ta tendresse,
- Chaque moment est un nouveau témoin. Alléluia!
- C'est là ma douce part, ô mon Dieu, mon Sauveur !
- Oui, je connais Ta voix, je suis sous Ta houlette,
- Je suis en paix, et ma joie est parfaite
- Lorsqu'à Ton joug je soumets tout mon coeur. Alléluia!
- Cantiques Moraves 1766
Ah ! la pauvre brebis ! Dans quel
état le Berger l'a trouvée :
maigre, efflanquée, la toison
arrachée, le museau saignant, les pattes
écorchées ! Elle ne savait que
bêler. Le Berger a dû la prendre sur
ses épaules et la porter jusqu'à la
bergerie.
Souvenez-vous de l'état
lamentable dans lequel nous étions quand le
Seigneur Jésus nous a trouvés. Nous
avions été entre les mains du diable
pendant si longtemps que nous ne nous doutions pas
de l'étendue de notre infortune. Il nous
avait donné une sorte de bonheur. Cependant,
par moment, nos yeux s'ouvraient un peu, une
nostalgie nous prenait ; la voix de Dieu, en
nous, parlait. Mais nous avons commencé
à voir clair quand les conséquences
de nos péchés nous ont atteints. Je
vois encore le désespoir de cet homme
acculé au déshonneur ou au suicide et
me disant avec angoisse : « Quoi
faire ? - Appelez le Berger, lui dis-je, Il
viendra à votre secours, Il vous arrachera
à votre passion, Il vous
sauvera. »
Bien des hommes, hélas ! se
contentent de leur bonheur fragile, mais ignorent
absolument la vraie paix, celle qui résiste
aux épreuves, celle qui permet de franchir
sans trembler les portes de la mort. Plusieurs de
mes lecteurs sont dans ce cas. Ne voyez-vous pas
que celui qui vous mène est le mercenaire
qui ne pense qu'à voler, piller et
détruire, qu'il vous abandonnera au premier
danger sérieux, et vous laissera nus et
tremblants sous le vent glacial de la mort ?
Appelez le vrai Berger. Il a l'ouïe fine. Il
perçoit nos soupirs et voit nos larmes. Si
vous saviez quelle joie indicible a
été la nôtre quand, à
notre appel, nous avons entendu Sa voix :
« Ne crains pas, crois seulement. Je t'ai
aimé d'un amour éternel… Celui qui
croit en Moi a la vie éternelle, il ne
passera pas en jugement, mais il est passé
de la mort à la vie. »
Le Berger est là, Il vous
appelle. Laissez-le vous prendre, Il vous
mènera à Son troupeau et vous direz
comme nous : « Je l'ai
trouvé, je l'ai trouvé, le bonheur
ineffable. Je suis sauvé, je suis
sauvé. O joie
inexprimable ! »
Quand la brebis perdue est
retrouvée, le ciel est en fête. La
brebis est en sécurité. Le Berger
emmène son heureux troupeau dans de verts
pâturages. Quel contraste avec les prairies
desséchées dans lesquelles la brebis
broutait jadis ! Quelle herbe parfumée,
fortifiante ! Plus besoin de courir à
droite et à gauche pour arracher un brin
d'herbe ici et un autre là. J'ai vu, au
Maroc, des troupeaux qui se nourrissaient de la
sorte, piètre résultat en
vérité !
Les vertes prairies dans lesquelles nous
mène le Seigneur, qui nous fournissent une
abondante nourriture, c'est Sa Parole.
Jérémie, le prophète, s'en
nourrissait, il la dévorait. Elle
était pour l'auteur du Psaume 119 un miel
succulent, « plus doux que celui qui
coule des rayons ». Jésus faisait
Sa nourriture des paroles de Son Père.
Comment nous nourrissons-nous ?
Cette herbe savoureuse est d'une
abondance extraordinaire. Il y en a pour tout le
troupeau. Ne craignons jamais d'en manquer.
Le Berger nous mène le long des
eaux paisibles. Ce n'est pas un torrent
impétueux dans lequel la brebis a peur de
boire, ce n'est pas non plus le ruisselet coulant
dans un lit presque à sec. C'est le ruisseau
de la grâce ; « le ruisseau de
Dieu est plein d'eau ». C'est ce
« fleuve dont les courants
réjouissent la cité de
Dieu »
(Ps.
46 : 5). Depuis des
millénaires, les enfants de Dieu s'y
abreuvent. C'est l'eau de la vie dont parle le
Seigneur, cette eau qui coule jusque dans la vie
éternelle et qui s'appelle le Saint-Esprit.
Sans Lui, la Parole de Dieu n'est
qu'herbe desséchée, qu'orthodoxie
froide, que curiosité intellectuelle. Elle
ne peut nourrir. Le Saint-Esprit nous
révèle Jésus :
« Il prendra de ce qui est à Moi
et Il vous l'annoncera. » Il faut que par
le Saint-Esprit nous soyons
« abreuvés aux torrents de Ses
délices »
(Ps.
36 : 9).
Dans cette prairie fertile et
fraîche, le Berger fait reposer ses brebis.
Notez que la brebis n'est pas là pour
critiquer la qualité de l'herbe, ou la
limpidité de l'eau. Elle n'est pas là
non plus pour empêcher ses compagnes de se
nourrir en réclamant comme
propriété personnelle une partie du
pâturage. Elle fait partie d'un troupeau qui
appartient au Berger et qui a autant de droit
qu'elle à Son amour et à Ses soins.
Le Berger veut que Ses brebis Se reposent. Le
Seigneur le désire pour nous. Il veut que
nous Lui fassions confiance. Il y a des enfants de
Dieu qui ont cru à Son pouvoir pour les
sauver, mais ne Lui ont pas remis leur vie tout
entière. Ils se tourmentent pour leur
passé. « Est-ce que vraiment je
suis pardonné ? »,
disent-ils.
Comment en être sûr ?
Croyez Celui qui vous dit : « Si vos
péchés sont comme le cramoisi, ils
deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont
rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la
laine. »
(Es.
1 : 18). Il les a
effacés comme le soleil fait
disparaître le nuage ; Il les a
jetés au fond de la mer. Voulez-vous encore
douter ? Ah ! enfant de Dieu craintif,
éclate en cris de joie, en chant
d'allégresse, ton passé est
effacé, tu es sauvé pour
l'éternité !
Bon, c'est entendu, nous laissons le
passé où Dieu l'a mis, mais nous nous
inquiétons pour le présent.
Quand la brebis se repose, se fait-elle
du souci à propos de l'herbe ou du
ruisseau ? Se dit-elle : « En
aurai-je jusqu'à la fin de mes jours ?
L'eau restera-t-elle pure ? » Non,
elle est moins stupide que nous, qui nous
demandons : « Que mangerai-je ?
De quoi me vêtirai-je ? » Nous
nous faisons du souci pour le présent et
pour l'avenir, nous ne jouissons pas du repos de
Dieu.
L'auteur de l'épître aux
Hébreux, qui nous parle des
Israélites morts dans le désert sans
voir la terre de la Promesse, nous affirme qu'ils
n'y sont pas entrés à cause de leur
incrédulité. Ne les imitons pas.
« Cher enfant de Dieu, ne promène
pas des regards inquiets, ton Père
céleste sait avant que tu le Lui dises ce
dont tu as besoin. » Je ne parle pas
seulement de nos besoins matériels, mais de
ceux de notre âme. Il y a en ce moment un
grand désir parmi les chrétiens de
posséder la puissance du Saint-Esprit.
Désir réjouissant et que Dieu veut
satisfaire. « Si donc, méchants
comme vous l'êtes, vous savez donner de
bonnes choses à vos enfants, à
combien plus forte raison le Père
Céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit
à ceux qui le Lui demandent. »
(Luc
11 : 13). Dieu tient
toujours ses promesses, faites-Lui confiance.
Entrez dans le repos de la foi.
« Celui qui croit en moi, dit
Jésus, des fleuves d'eau vive
découleront de son sein. »
(Jean
7 : 38). « Ne
savez-vous pas, dit l'apôtre Paul, que votre
corps est le Temple du
Saint-Esprit ? »
(1
Cor. 6 : 19). Ah !
ne
vous laissez pas troubler, laissez la vie
pénétrer en vous. Le Seigneur demeure
en celui qui garde Sa parole, c'est-à-dire
qui Lui obéit.
Examinons-nous pour savoir si nous
sommes obéissants, rectifions la situation
si c'est nécessaire, puis jouissons de
toutes nos forces des pâturages verdoyants,
des eaux fraîches du ruisseau limpide.
Nous ferons-nous du souci, dans ces
temps catastrophiques, pour ce qui peut nous
arriver ? Nous avons déjà vu
deux terribles guerres, sommes-nous à la
veille d'une troisième plus
meurtrière encore ? Ne nous tourmentons
pas. Jouissons du repos que le Berger nous donne.
C'est Lui notre Berger, qui nous a arrachés,
au prix de Son sang, de la gueule du loup ;
c'est Lui qui nous a amenés dans les verts
pâturages ; comment demain ne serait-il
pas aussi beau qu'aujourd'hui ! Pouvez-vous
penser un instant qu'Il nous abandonnera ?
Il a promis d'être avec nous tous
les jours Jusqu'à la fin du monde. Tous les
jours, c'est-à-dire quand le ciel est bleu,
mais aussi quand il est sillonné
d'éclairs, quand nous courons joyeux dans la
prairie, mais aussi quand l'âge ou la maladie
nous oblige à l'inaction.
Notre Berger est le même hier,
aujourd'hui et éternellement. Ah !
entrons dans le pays du repos.
Notre âme y sera restaurée.
Le mot doit être pris dans son sens
étymologique. Notre âme reviendra
à son état primitif. Elle sera ce que
Dieu la voulait avant la chute. Nous avions
été créés âme
vivante, à l'image de Dieu, nous avions de
faits pour Le servir et Le glorifier. Nous pouvons
maintenant faire l'un et l'autre. Nous avons
retrouvé notre raison de vivre, nous
possédons le vrai bonheur, le vrai repos.
Ah ! aimons passionnément
notre Sauveur, obéissons-Lui joyeusement,
jouissons de Sa présence, tandis qu'Il nous
conduit dans des verts pâturages, qu'Il nous
dirige près des eaux paisibles. Béni
soit Celui qui nous donne le repos et restaure
notre âme pour Sa gloire !
Amen
Lecture : Ps 12 ; Jean 14 : 15 à 31
Cantiques : 6: Bénissons Dieu. 411 : Quel repos céleste ... 406: C'est à l'ombre de tes ailes 413: T'aimer Jésus.
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