Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES

XIV. NAHUM

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La destruction de Ninive est le grand « fardeau » de Nahum. Le nom de ce prophète signifie Consolation, et sa parole de réconfort est pour Juda : « L'Éternel est bon, Il est un refuge au jour de la détresse ; Il connaît ceux qui se confient en Lui » (1 : 7). « Voici, sur les montagnes, les pieds du messager qui annonce la paix » : paroles qui présagent la future proclamation de l'Évangile du Prince de Paix. 
 
NINIVE.
- Le reste de la prophétie concerne Ninive exclusivement. La demeure du prophète est incertaine. C'était peut-être Capernaüm, « la ville de Nahum ». Le temps auquel il prophétisait semble, d'après le témoignage de Nahum lui-même, avoir été entre la chute de No-Amon (Thèbes) dans la Haute-Égypte, 663 avant J. -Ch., et la chute de Ninive, 606 avant J. -Ch., car il parle de l'un au passé (3 : 8-10) et de l'autre au futur (1: 8, 14). 
 
« La prophétie de Nahum est, à la fois, le complément et la contre-partie du livre de Jonas » (Dr Pusey). Dieu révéla son nom à Moïse comme montrant son double caractère. « L'Éternel, l'Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui pardonne l'iniquité, mais qui ne tient point le coupable pour innocent. » (Exode 34: 6-7). Jonas insiste sur le premier côté du caractère de Dieu (Jonas 4: 2), Nahum souligne le second. « Un Dieu jaloux, qui se venge... L'Éternel est lent à la colère et grand par sa force ; il ne laisse pas impuni le méchant. » Dieu a montré sa patience envers la grande ville. Elle s'est repentie à la prédication de Jonas. Mais quoique une multitude d'individus se fussent certainement tournés vers l'Éternel, la repentance de la nation n'avait été qu'éphémère, et nous la retrouvons de nouveau coupable des mêmes péchés dont elle s'était repentie : la violence et une insatiable cruauté. (Nahum 2 ; 11, 12). Bien plus, Ninive semble s'être ouvertement révoltée contre le Dieu vivant, comme le montre l'attitude blasphématoire de Sanchérib et les allusions de Nahum 1 : 9 et 11.

Le sort fatal de la cité fut retardé de deux cents ans, mais il fut enfin décidé, et la prophétie de Nahum prédisait une destruction finale et sans conditions. Dieu l'anéantirait par un flot irrésistible ; son nom serait complètement rayé, et Lui-même creuserait la tombe de la ville coupable. L'encerclement de Ninive par les armées, leur entrée triomphale dans la ville, tout cela est décrit avec une éloquence réaliste.

La destruction de Ninive fut complète, alors que cette ville était au zénith de sa puissance. D'après la prophétie de Nahum, il arriva que le Tigre servit l'armée d'invasion des Mèdes et des Babyloniens, en débordant de ses rives (2 : 6), puis elle fut en partie détruite par un incendie (3 - 13-15). La tombe creusée par Dieu était profonde et si effective que toute trace de l'existence de Ninive disparut pendant des siècles et que même son emplacement était ignoré. Mais les fouilles opérées depuis 1841, sont venues confirmer la vérité de la Parole de Dieu..

LA CITÉ DE THÈBES.
- Parmi les autres révélations contenues dans ce livre, nous avons la chute de la ville de Thèbes, No-Amon, à laquelle Nahum fait allusion, et qui est décrite sur les monuments dans les paroles d'Assurbanipal, le roi assyrien, son conquérant. Il nous raconte de quelle manière complète il prit la ville, emportant l'or, l'argent et les pierres précieuses, ainsi que deux très hauts obélisques, couverts de belles sculptures et pesant 2.500 talents (plus de 90 tonnes). Il les enleva de leur place et les transporta en Assyrie avec un immense et riche butin.




XV. HABAKUK


Habakuk est le prophète de la foi. Son nom signifie « lutteur » ou celui qui étreint fortement. À travers tout le mystère du péché et de son succès apparent, à travers le mystère de la souffrance et des jugements de Dieu, ce prophète s'empare des promesses divines et s'attache à Lui par une foi triomphale.

Il ne nous dit rien de lui-même, sauf qu'il était prophète, et nous pouvons conclure du chapitre 3, qui est évidemment un Psaume pour le Temple, qu'il était préposé au service sacerdotal et qu'il était peut-être Lévite, puisqu'il parle de ses « instruments à cordes ».

Habakuk introduit sa prophétie par le cri : « O Éternel, jusques à quand... J'ai crié et tu n'écoutes pas ! » Et il regarde autour de lui l'iniquité qui règne en Juda.
L'Éternel répond qu'Il va châtier cette nation coupable, par le moyen d'une terrible invasion chaldéenne.

Les Chaldéens étaient célèbres pour leur cavalerie (1: 8) ; ils se distinguaient aussi par la façon dont ils tournaient en dérision les rois captifs. La prophétie de Jérémie fut accomplie concernant Jojakim, qui devait avoir « la sépulture d'un âne », c'est-à-dire « être traîné et jeté hors des portes de Jérusalem », en pâture aux vautours (Jérémie 22 : 19).

Ayant vu en vision la destruction de son peuple, Habakuk apporte de nouveau à Dieu ses difficultés avec confiance (1 : 12) : « N'es-tu pas de toute éternité, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas »

LE JUSTE VIVRA PAR LA FOI.
- La seconde question posée par Habakuk est celle-ci : Comment se fait-il que Celui qui est trop pur pour voir le mal doive exécuter sa vengeance sur Juda par le moyen d'un peuple pire que Juda lui-même ? Et il attend de Dieu la réponse.

Pendant qu'il regarde à Dieu, sur sa tour, Dieu lui parle de nouveau et lui dit de prophétiser clairement, afin que même celui qui court puisse lire ce glorieux message pour tous les temps : Le Juste vivra par la foi.
Cette devise fut le centre de l'enseignement de Paul (Rom. 1 : 17 ; Galates 3 : 11 ; Hébreux 10 : 38). Dans les Romains, JUSTE est le mot essentiel ; dans les Galates, c'est le mot Foi ; dans les Hébreux, c'est le mot VIE. (Dr Pierson). -

Habakuk parle d'une vision immédiate, mais il regarde vers l'avenir, vers la fin - « C'est une prophétie dont le temps est déjà fixé ; elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la. Car elle s'accomplira, elle s'accomplira certainement ». Dans les Hébreux, la citation : « Mon juste vivra par la foi » est précédée de ces mots : « Encore un peu, bien peu de temps, et celui qui doit venir, viendra, il ne tardera point ». (V. S.). « Voici, je viens bientôt », c'est la dernière parole de notre Sauveur dans la Bible.
Ensuite, Dieu montre à Habakuk que les Chaldéens seront eux-mêmes détruits à cause de leurs iniquités.

Dieu avait employé Babylone comme marteau, pour punir les nations, et Il allait briser le marteau lui-même en morceaux. (Jérémie 50: 23). Enfin, Il annonce le jour de Christ, où « la terre sera pleine de la connaissance et de la gloire de l'Éternel, comme le fond de la mer est plein des eaux qui le couvrent ». (Habakuk 2 : 14).

LA PRIÈRE D'HABAKUK.
- Puis, vient la prière d'Habakuk. Sa description de la majesté de Dieu n'est inférieure à aucune de celles de la Bible. Il raconte l'histoire merveilleuse des voies de Dieu envers son peuple lorsqu'Il l'emmena en Canaan. Nous trouvons ici, de nouveau, des images du grand salut à venir, et nous voyons des aperçus de l'oeuvre de Celui qui est le reflet de la gloire du Père.

Trois fois, dans cette prière, le prophète emploie l'exclamation Selah, qui ne se trouve qu'ici et dans les Psaumes. C'est un appel au silence. au recueillement, afin que l'âme puisse « écouter la divine illumination », comme dans le dernier verset du chapitre 2 : « Le Seigneur est dans son saint temple : Que toute la terre fasse silence devant Lui ! » et les paroles du chapitre 2, verset 1 : « Je veillais, pour voir ce que l'Éternel me dirait ». Combien nous avons besoin de ce silence de l'âme devant Dieu, afin qu'Il puisse avoir le temps de nous parler et que nous puissions « écouter la divine illumination ! » Comme nous l'avons vu, dans le livre de Job, les rayons de lumière ont une voix, mais il faut une oreille finement accordée pour l'entendre.

Quoique le prophète tremble aux révélations de l'Éternel, il n'en demeure pas moins inébranlable dans sa confiance tranquille, sachant qu'il aura du repos, même au jour de la détresse. Il résume, dans un beau langage poétique, la vanité de toutes les choses de la terre ; et lorsque toute la nature et tout semblant d'espoir ont disparu, il ajoute : « Toutefois, je veux me réjouir en l'Éternel, le Dieu de mon salut ». C'est presque le nom de Jésus, car Jésus signifie « Jéhova-Salut » ou « Jéhova est le salut », et voilà pourquoi ces mots sont rendus ici-même, par un Juif : « en Dieu l'auteur de ma rédemption » et par Augustin : « En Dieu mon Jésus ».




XVI. SOPHONIE


Ce livre, très bref, a été appelé : « Le résumé de toute la prophétie ». C'est une revue générale du gouvernement universel de Jéhova et du jugement de toute la terre.

Sophonie (la sentinelle de Jéhova) donne sa propre généalogie jusqu'à la quatrième génération, prouvant sa descendance d'un Ézéchias, qui fut probablement le roi de ce nom. Il prophétisa pendant la première partie du règne de Josias, avant que l'idolâtrie eût été enrayée par les réformes de ce roi.

La prophétie de Sophonie se distingue par l'accent qu'il met sur le « Jour de l'éternel ». L'application finale de cette expression se rapporte au Jour de Christ. Ce langage impressionnant ne peut avoir sa pleine réalisation qu'au « grand Jour de sa colère », décrit dans l'Apocalypse, chapitre 6. « Un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre. » (Sophonie 1 : 14-16).
Mais, en attendant, un jour de jugement s'approchait pour Juda, à cause de ses péchés. Le prophète supplie le peuple de rechercher l'Éternel, pendant qu'il en est temps encore, Il proclame ensuite les jugements divins sur diverses nations qui ont opprimé le peuple de Dieu : les Philistins, Moab, Ammon, l'Éthiopie, l'Assyrie ; et il annonce la chute et la ruine de Ninive.

Le troisième chapitre montre les châtiments qui vont fondre sur Juda et sur Jérusalem, la future restauration et le bonheur du peuple de Dieu au jour du Messie.

L'ÉTERNEL AU MILIEU DE SON PEUPLE.
- Le troisième chapitre contient une belle leçon, envisagée spirituellement. Le prophète décrit la condition coupable de l'âme loin de Christ - verset 1, péchés de commission ; verset 2, péchés d'omission. Ceux qui auraient dû conduire le peuple dans la justice, le dirigent vers l'iniquité : princes, juges, prophètes, prêtres. Alors, l'Éternel Lui-même prend la place de ces conducteurs et nous Le voyons « au milieu de son peuple », accomplissant tour à tour chacune de ces fonctions. D'abord, Il vient dans nos coeurs comme Juge, et nous convainc de péché, « produisant à la lumière ses jugements ». (verset 5). Puis, Il vient comme Prophète, nous enseignant à invoquer Son nom avec « des lèvres pures ». (verset 9). Toujours « au milieu des siens », Il juge l'orgueil du coeur et nous amène, « humbles et petits », en présence de sa sainteté. Troisièmement, Il vient « au milieu de nous » comme Roi, pour régner sans rival dans le coeur qui s'est complètement rendu à Lui. Lorsque le Seigneur règne ainsi, le chant d'allégresse peut commencer (versets 14-16). Quatrièmement, Il est « au milieu de son peuple », comme notre Souverain Sacrificateur, nous plaçant dans l'attitude où il faut être pour avoir communion avec Lui. C'est là que nous Le connaissons comme le Bien-Aimé de nos âmes, « le héros qui sauve » (verset 17). « Il fera de toi sa plus grande joie ; Il gardera le silence dans son amour ; Il aura pour toi des transports d'allégresse » (version Darby) ; « Il s'égaiera en toi avec chants de triomphe ».

Le chapitre se termine sur six belles promesses relatives à ce que le Seigneur fera pour nous.




XVII. AGGÉE


Aggée, Zacharie et Malachie sont les trois prophètes envoyés au reste des captifs revenus de Babylone à Jérusalem. Ils emploient fréquemment cette expression : « l'Éternel des Armées ».

Aggée et Zacharie furent probablement parmi les premiers exilés qui revinrent avec Zorobabel. D'après le verset 3 du chapitre 2, on pense qu'Aggée peut bien avoir vu en personne la gloire du temple de Salomon ; dans ce cas, il aurait été à cette époque un vieillard, tandis que Zacharie était encore tout jeune. (Zacharie 2 : 4).

Le centre du message d'Aggée est : « Je suis avec vous, dit l'Éternel ». (1 : 13).
C'est au prophète Aggée que fut donné le privilège (de même qu'à Zacharie) de pousser le peuple, par quelques paroles concises, au travail de la reconstruction du temple. Son message pourrait se résumer dans ces mots de Jésus : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa justice, et toutes les autres choses vous seront données par-dessus ».
Il prononça quatre courtes prophéties, pendant les quatre derniers mois de la seconde année de Darius.

Dans la première, il essaie de faire honte au peuple de son apathie à l'égard de la Maison de Dieu, laissée à l'abandon, alors qu'ils ornent leurs propres demeures ; puis il déclare que c'est à cette cause qu'il faut attribuer la malédiction tombée sur les récoltes et le bétail. Cette prophétie produisit l'effet désiré, et Zorobabel, gouverneur de Jérusalem, se leva et commença la reconstruction du temple, qui avait été interrompue par leurs ennemis environnants, surtout par les Samaritains.

Un mois après, le découragement semble avoir saisi les travailleurs, à la vue du contraste entre la beauté de la première Maison et la pauvreté de la seconde. Aggée les exhorte à continuer vaillamment, car l'Éternel est avec eux ; son Esprit restera avec eux, et d'ailleurs, un temps vient où l'Éternel des Armées ébranlera les cieux et la terre, où le Désiré des nations viendra et où Sa gloire remplira le temple. Et il arrivera que la gloire de cette dernière Maison sera plus grande que celle de la première, et c'est ici que l'Éternel des Armées donnera la paix (1).

UN SCEAU.
- La quatrième prophétie est adressée à Zorobabel, et au travers de cette personnalité, au Christ Lui-même. Zorobabel était prince de la maison de David ; il avait conduit le retour de la captivité, il avait rebâti le Temple. En tout ceci, il était une figure du Christ qui est le Serviteur de l'Éternel, choisi par Lui, mis comme un sceau sur la main du Père, « l'image empreinte de sa personne ». Ce mot, dans (Hébreux 1 : 3), signifie l'impression faite par un cachet sur la cire.

Le message d'Aggée est plein de paroles stimulantes pour nous, dans les temps où nous vivons. Si, comme Église, nous pensions davantage à l'oeuvre du Seigneur qui consiste à sauver les âmes, plutôt qu'à nos propres aises, les moyens pour faire cette oeuvre ne manqueraient pas.

« Considérez vos voies », dit Aggée ; si nous considérons nos voies de façon à les mettre en harmonie avec la volonté de Dieu à notre égard, nous avons la certitude de Sa promesse : « Je suis avec vous, dit l'Éternel ». Et si son Esprit demeure parmi nous, nous n'avons pas à craindre l'opposition du dehors, ni le découragement du dedans.




XVIII. ZACHARIE


Nous avons déjà vu le rapport de ce prophète avec Aggée. Il était probablement prêtre aussi bien que prophète. (Voyez Néhémie 12 : 16).

Sa première prophétie fut prononcée juste après le temps de dépression morale, alors que le peuple avait commencé à rebâtir le Temple ; et il les avertit de ne pas « désappointer » Dieu comme leurs frères l'ont fait. Il a une parole spéciale d'encouragement pour le gouverneur Zorobabel qui avait, sans doute, conscience de sa propre faiblesse, et du fait que c'était « un jour de faibles commencements ». « Ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit, dit l'Éternel des Armées. » (4 : 6-10). -

Zacharie annonçait que les difficultés, pareilles à des montagnes, seraient aplanies, et que celui qui avait posé les fondations aurait la joie d'apporter la pierre principale, avec des acclamations : « Grâce ! grâce pour elle ! »
Christ est, à la fois, la Pierre de fondation et la principale Pierre de l'angle.

HUIT VISIONS.
- La seconde prophétie de Zacharie consiste en huit visions concernant les buts définitifs de Dieu au sujet d'Israël.

Tout d'abord, c'est la vision des Oliviers (V. S. et D. les Myrtes), image d'Israël aujourd'hui humilié, mais jamais oublié par Jéhova. Puis celle des Cornes et des Forgerons, présageant la destruction des ennemis d'Israël. Celle du Cordeau montre la future prospérité de Jérusalem La présence de Jéhova, comme une muraille de feu autour de son peuple, rendra les murs inutiles ; la superficie de la ville les rendra impossibles. Quatrièmement, la vision de Josué, le souverain sacrificateur, figure d'Israël purifié et restauré dans sa position de sacrificateur ayant accès auprès de Dieu. Cinquièmement, celle du Chandelier ou plutôt de la Lampe, qui représente Israël comme porteur de la lumière divine. Les deux oliviers, dans cette dernière vision, se rapportent d'abord à Zorobabel, le gouverneur, et à Josué le grand prêtre ; mais à travers leurs personnalités, ce qui est visé, ce sont leur deux fonctions, réalisées toutes deux, plus tard, par le Messie. Sixièmement, le Rouleau volant : le gouvernement de la terre. Septièmement, l'Épha : la restriction de l'iniquité. Huitièmement, les forces administratives de la justice.

Suit alors l'acte symbolique du couronnement du grand prêtre (6 - 9-11). Par cet acte, les deux grandes fonctions du sacerdoce et de la royauté sont unies en sa personne, laquelle est l'image de la personne et de l'oeuvre de l'Homme dont le nom est Germe (6 : 12 ; 3 : 8) ; c'est Lui qui s'assiéra sur Son trône de gloire comme sacrificateur, et sera le Constructeur du Temple éternel de Dieu, portant les insignes de la majesté ».

« Ton Roi VIENT À TOI ».
- Plus qu'aucun autre des petits prophètes, Zacharie prédit la venue du Sauveur. Deux fois il l'annonce comme « Germe ». Dieu en parle comme de son Serviteur (3 : 8). Nous avons la prédiction de son entrée à Jérusalem, monté sur le poulain d'une ânesse (9 : 9). En contraste avec les faux bergers, nous le voyons comme le Bon Berger, sauvant son troupeau, prenant soin des « brebis malheureuses ». (9 : 16 ; 11 : 11). Dans les paroles : « Épée, lève-toi sur mon pasteur, et sur l'homme qui est mon compagnon, dit l'Éternel des Armées », nous avons une révélation particulièrement claire du Christ, dans sa nature divine et dans sa nature humaine ; l'Homme, le berger frappé, est appelé par Dieu « son Compagnon », égal à Dieu, et cependant distinct de Lui dans sa personnalité.

Zacharie parle du « sang de l'Alliance » (9 : 11), figure que notre Sauveur a appliquée à son propre sang. « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui est répandu pour la rémission des péchés ». (Matth. 26 - 28). Nous avons la prophétie de la trahison de Judas pour trente pièces d'argent, et même le fait que l'argent fut « jeté dans la maison de l'Éternel, pour le potier ». (11 : 12-13).

Zacharie prophétise la conversion de son peuple au Seigneur, au jour où l'Esprit se répandra sur eux, où ils regarderont à Celui qu'ils ont percé et où le péché de la nation sera lavé par la mort de son Messie sur le Calvaire. (12 : 10 ; 13 : 1). Il parle des blessures qu'il a reçues dans la maison de ceux qui l'aimaient. (13: 9). La troisième partie du reste du peuple sera éprouvée par le feu et purifiée au temps de la détresse de Jacob. (13: 9).

Le dernier chapitre prédit le grand Jour de l'Éternel, qui est toujours associé avec la venue du Christ en jugement. Celui qui est monté au ciel, de la montagne des Oliviers, en redescendra de la même manière que ceux qui en furent les témoins l'ont vu partir. « Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers... et l'Éternel mon Dieu viendra, et tous ses saints avec lui... Ce sera un jour unique, connu de l'Eternel... et vers le soir la lumière paraîtra... Et l'Éternel sera roi de toute terre. En ce jour-là, l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom ».




XIX. MALACHIE


Malachie - « le Messager de l'Éternel » - désirait être connu sous ce nom-là seulement. Comme le Précurseur, duquel il annonça la venue, il n'était qu'une voix. Parlant de Lévi, comme un exemple de la vraie sacrificature, il dit : « Il est un envoyé de l'Éternel des Armées. » (2 : 7). Il parle de Jean-Baptiste comme messager, et de Jésus-Christ Lui-même comme du « Messager de l'Alliance ». (3 : 1).
Et quel est le centre du message dont l'Éternel à chargé Malachie ? « Je vous ai aimés, dit l'Éternel. » Quel message envoyé à un peuple qui ne faisait que décevoir l'amour de Dieu !

Malachie se relie à Néhémie de la même façon qu'Aggée et Zacharie se relient à Zorobabel. Il vivait en même temps que Néhémie ou immédiatement après, car il reproche au peuple exactement les mêmes péchés que Néhémie, lorsque celui-ci fit sa seconde visite à Jérusalem :

(1) La corruption des prêtres (Néhémie 13 - 29 ; Malachie 2 : 8).

(2) L'alliance avec des femmes idolâtres (Néhémie 13 : 23-27 ; Malachie 2.10-16). La négligence du paiement de la dîme (Néhémie 13: 10-12 ; Malachie 3 : 10). Le prêtre Éliaschib était allié à Tobija l'Ammonite, et lui avait permis l'usage d'une grande pièce dans les parvis de la Maison de l'Éternel. Le petit-fils d'Eliaschib, également, avait épousé une fille de Sanballat l'Horonite. (Néhémie 13 : 1-9).

« EN QUOI ? » - Le message de Malachie s'adresse aux prêtres qui auraient dû conduire le peuple dans la justice, puis au peuple lui-même qui les suivit dans une voie où il négligea et déshonora le nom de l'Éternel. Ce livre se distingue par un langage très explicite et très franc ; il contient des reproches sévères à ce peuple, qui ne reconnaît nullement ses péchés, qui avait la forme de la piété, mais en avait renié la force. Chaque reproche du prophète est discuté par le peuple, qui riposte par ces mots « En quoi ? » ou « pourquoi ? »

1. 1 : 2 « En quoi nous as-tu aimés ? »
2. 1 : 6 « En quoi avons-nous méprisé ton nom ? »
3. 1 : 7 « En quoi t'avons-nous profané ? »
4. 2 : 17 « En quoi avons-nous fatigué l'Éternel ? »
5. 3 : 7 « En quoi devons-nous revenir ? »
6. 3 : 8 « En quoi t'avons-nous trompé ? »
7. 3 : 13 « Qu'avons-nous dit contre toi ? »
8. 3 : 14 « Qu'avons-nous gagné à observer tes préceptes ? »
9. 2 : 14 : Et vous dites « Pourquoi ? » (allusion à ce que Malachie a dit au verset 13).

Le prophète décrit la venue de Christ en son Temple.
Il y vint comme un petit enfant, sous le regard attentif de Siméon et d'Anne. Il y vint pour renverser les tables des changeurs. Il vient dans le temple de nos coeurs. Sa venue est comme un feu qui purifie. Avec la patience du raffineur d'argent, Il s'assied jusqu'à ce qu'il voie sa propre image réfléchie dans le métal fondu. Et lorsqu'il fait sa demeure dans nos coeurs, Il y est comme un « témoin contre le péché ». Notre Sauveur s'appelle Lui-même le « Témoin fidèle et véritable ».

« TOUTES LES DÎMES. »
- Ce livre contient le secret de la bénédiction spirituelle. « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes. » La dîme était le signe extérieur que tout appartenait à Dieu. Nous devons lui apporter nos êtres tout entiers : corps, âme et esprit, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes ; tout ce que nous savons concernant nos vies et tout ce que nous ne savons pas encore. Si nous ne retenons rien volontairement, nous pouvons être certains qu'Il nous accepte et qu'Il ouvrira les fenêtres du ciel pour déverser sur nous une telle bénédiction qu'elle nous débordera et inondera tout autour de nous : « Toutes les nations vous diront heureux, car vous serez un pays de délices, dit l'Éternel des Armées ».

Au milieu de l'hypocrisie et du formalisme général, il y avait une petite minorité qui « craignait l'Éternel ». L'oreille divine s'inclinait vers eux lorsqu'ils lui parlaient. Dieu leur promit qu'ils seraient son plus précieux trésor au jour qui se préparait. Ce jour de l'Éternel devait être comme une fournaise et devait consumer le méchant comme du chaume, mais lui, l'Éternel, se lèverait sur ce reste fidèle, comme le « Soleil de la Justice portant la guérison sous ses ailes ».

L'Ancien Testament se termine sur ce mot : interdit (V. S. anathème ; D. malédiction). Mais c'est pour exprimer le désir intense de Dieu d'éviter cette calamité, car Il dit : « De peur que je n'aie à frapper ce pays de malédiction ».

Le Nouveau Testament se termine par une bénédiction : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen ».

Un silence de 400 ans sépare la voix de Malachie de celle qui cria dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur ». « Mais il y a un lien remarquable entre les deux Testaments : les deux dernières figures qui apparaissent sur la page inspirée de Malachie et les deux premières qui apparaissent sur la page inspirée de Matthieu sont l'Ange de l'Alliance et son Précurseur. » (Dr Pierson.)


(1) Le temple d'Hérode, du temps de notre Sauveur, n'était pas un nouveau temple, mais une rénovation de ce second temple, avec des agrandissements et des embellissements splendides. Dans les paroles d'Aggée : « L'argent est à moi, l'or est à moi, dit l'Éternel des Armées », nous avons probablement une prophétie de la magnificence de ce temple lorsqu'il devait être enrichi par Hérode d'ornements ayant coûté plusieurs millions ; il était devenu, de ce fait, une maison merveilleuse ; et cela, juste avant que Celui à qui appartenait cette maison y vint, comme si la maison avait été ainsi préparée pour recevoir sa présence auguste. Et pourtant, la vraie gloire de cette maison, ce fut la présence du « Grand Roi », si complètement voilé sous la forme d'un paysan de Galilée. (Rév. James Neil).
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