Le Seigneur avait mis Jérémie
comme une colonne de fer dans le pays de Juda. De
même, il établit Ezéchiel comme
une colonne parmi, ses compatriotes captifs sur les
bords du fleuve de Kébar, au pays des
Chaldéens, et lui dit qu'il rendrait son
front « comme un diamant plus dur que le
roc ».
(3 :
9).
La force caractérise le
ministère du prophète, dont le nom
signifie « Dieu fortifiera. »
Pour un temps, Jérémie et
Ezéchiel furent contemporains ; car ce
dernier commença à prophétiser
dans la cinquième année de la
captivité de Jojakim et continua au moins
pendant vingt ans
(1 :
2 ; 29 :
17). Il reprit la
thèse de Jérémie au sujet de
l'avenir du peuple et la développa.
« UN SANCTUAIRE ». -
Comme Jérémie, Ezéchiel
était prêtre aussi bien que
prophète, et, très vraisemblablement,
la trentième année dont il parle dans
le premier verset était la trentième
année de son âge - l'âge auquel
les sacrificateurs entraient dans leurs fonctions
sacerdotales.
Dieu se retira du Sanctuaire à
Jérusalem, et son peuple élu fut
désormais représenté par les
captifs de Babylone. À ceux-là, Il
promit d'être comme « un petit
sanctuaire », dans le pays de leur exil,
indiquant ainsi qu'Il ne limiterait pas sa gloire
à un endroit particulier. Ezéchiel
était appelé à être une
sorte de sacrificateur en fonction dans ce
sanctuaire spirituel, pour son peuple.
Ce livre peut se diviser en trois
parties :
PREMIÈRE PARTIE. - Chapitres 1
à 22. Témoignages de Dieu contre
Israël en général et contre
Jérusalem en particulier.
DEUXIÈME PARTIE. - Chapitre 23
à 32. Jugements prononcés contre les
nations environnantes.
TROISIÈME PARTIE. - Chapitres 33
à 48. Le sujet d'Israël est repris, et
sa restauration et sa bénédiction
sont prédites.
Ezéchiel lui-même divise sa
prophétie en quatorze parties que l'on peut
reconnaître à la date qu'Il fixe pour
chacune. Le but principal de son message semble
être de consoler les exilés dans leur
désolation, de les fortifier contre
l'idolâtrie dont ils étaient
entourés et de leur inspirer du courage par
la perspective de ce que l'avenir leur
réservait, s'ils se tournaient
sincèrement vers leur Dieu.
La richesse des images qu'il emploie
donne à ses prophéties une
étrange beauté. Brillamment
colorées, elles palpitent de vie et
d'action, et, pour cette raison même, sont
plus difficiles à comprendre.
Mais avec l'assurance que
« tout ce qui a été
écrit, l'a été pour notre
instruction », nous pouvons compter sur
le Saint-Esprit pour qu'il révèle
leur signification à notre
intelligence.
VISION DES CHÉRUBINS. -
Ezéchiel fut un homme entièrement
livré au service de Dieu. Pour l'y
préparer, l'Éternel lui accorde une
double vision. Dans celle des Chérubins,
Ezéchiel vit quatre animaux qui
étaient, d'une façon absolue,
à la disposition de l'Éternel.
« Ils allaient où l'Esprit les
poussait à aller, et ils ne se tournaient
point dans leur marche
(1 :
12). »
C'est une telle attitude de
loyauté que le Seigneur exigeait de son
prophète, et qu'Il exige de nous. Le
lion : l'animal le plus fort ; le
boeuf : le plus endurant ; l'aigle :
qui vole le plus haut ; le dernier, avec une
face d'homme, fait à l'image de Dieu - ces
quatre êtres nous présentent les
formes les plus élevées de la vie
naturelle, Ces quatre créatures vivantes,
avec leurs ailes et leurs roues pleines d'yeux, se
mouvant avec la symétrie d'un seul organisme
et la rapidité de l'éclair au milieu
d' « une gerbe de
feu », nous donnent une idée de la
volonté divine parfaitement
exécutée, telle que ses saints
pourront l'accomplir lorsqu'ils le verront comme Il
est, et telles qu'ils devraient essayer de
l'accomplir ici-bas.
VISION DE L'ÉTERNEL. - Nous
n'avons pas longtemps à chercher pour
trouver Christ dans Ezéchiel. Le
prophète le contemple en vision,
déjà au premier chapitre. Car
sûrement, « l'Homme » sur
le trône ne peut être que le Fils
unique, le représentant du Dieu invisible.
Nous devons reconnaître, dans cette vision,
la prophétie de la sainte Incarnation. Les
détails de la vision contemplée par
le captif des bords du Kébar correspondent
minutieusement à ceux de la vision du captif
de l'île appelée Patmos. On peut
trouver plus de quatre-vingt points de contact
entre les deux livres. Comme il n'y a aucun doute
au sujet du personnage désigné par
Jean dans l'Apocalypse, nous ne pouvons faire
autrement que de reconnaître dans la vision
d'Ezéchiel, la gloire de Dieu dans la
personne de notre Seigneur Jésus-Christ.
Ezéchiel vit un trône
« comme une pierre de saphir et sur ce
trône comme une figure d'homme ».
Jean vit « un trône, et sur ce
trône, quelqu'un était
assis ».
Tous deux virent l'arc-en-ciel, le gage
de l'alliance ; tous deux virent le terrible
« cristal » de la pureté
de la présence de Dieu, que rien ne peut
égaler. À Ezéchiel, il apparut
comme un firmament, à Jean comme une mer de
verre. Tous deux eurent une vision de lampes qui
brûlaient du feu de l'Esprit de Dieu ;
puis des quatre animaux vivants dont les ailes
faisaient un bruit pareil à celui des
grosses eaux
(Ezéch,
1 : 24 ; Apoc.
19 : 4, 6). À
chacun d'eux fut donné par Celui qui
était entouré par l'arc-en-ciel, le
rouleau d'un livre qu'il devait manger avant de
partir et de prophétiser
(Ezéch.
1 : 28 ; 2:
8-10 ; 3 :
1-4 ; Apoc.
10 : 1, 2, 8,
11).
« C'était »,
dit Ezéchiel, « une image de la
gloire de l'Éternel. »
(1 :
28). Lorsqu'il nous est
parlé de la « gloire de
l'Éternel » dans ce livre, il
s'agit de la présence visible de Dieu,
manifestée dans le Fils éternel qui,
dans la plénitude du temps, « a
été fait chair et a habité
parmi nous ; et nous avons contemplé sa
gloire, une gloire comme celle du Fils unique de
Dieu ».
La vision du Christ sur la Croix -
portant nos péchés - nous apporte le
salut. La vision du Christ sur le trône -
nous baptisant du Saint-Esprit - nous rend libres
pour le service. Ezéchiel dit que l'Esprit
entra en lui et qu'alors il l'entendit lui parler.
La personnalité du Saint-Esprit trouve
fréquemment à s'exprimer dans ce
livre.
L'HOMME A LA DISPOSITION DE DIEU. -
L'Éternel envoya Ezéchiel comme
prophète. Que le peuple l'acceptât ou
le rejetât, il ne pouvait faire autrement que
de reconnaître qu' « il avait
prophétisé au milieu de
lui ».
Souvent, nous trouvons cette
phrase : « la main du Seigneur fut
sur moi », et ces mots :
« et l'Esprit
m'enleva ».
Et nous, comme ouvriers de Dieu,
savons-nous ce que c'est que d'avoir la main du
Seigneur sur nous, si fortement que, l'Esprit peut
nous prendre et nous diriger à son
gré ? Ezéchiel était un
prophète fidèle et
obéissant ; il parlait lorsque le
Seigneur ouvrait sa bouche et savait rester muet
lorsque le Seigneur la fermait ; par
conséquent, « il savait que
c'était la parole de
l'Éternel ».
Ezéchiel fut envoyé
à son propre peuple. Il est peut-être
plus facile à certains d'aller comme
missionnaires aux Indes, en Chine ou en Afrique,
que de porter le message du Seigneur à leur
propre famille, à leurs amis ou aux membres
de leur propre Église ; mais
peut-être qu'Il leur dit comme à
Ezéchiel : « Tu n'es pas
envoyé vers un peuple au langage obscur,
parlant une langue inintelligible.... va vers les
enfants de ton peuple et tu leur
parleras ».
(3 :
5,
11).
C'était à un peuple bien
difficile à manier qu'Ezéchiel
était envoyé : il parla aux
prophètes, aux anciens, aux bergers, aux
princes ; à Jérusalem et au pays
d'Israël ; aux principales nations
païennes ; à des objets sans
âme, os secs, vents, oiseaux sauvages,
bêtes, forêts.
UNE SENTINELLE. - L'Éternel
envoya Ezéchiel comme sentinelle. Il lui dit
de ne pas craindre le peuple, mais de l'avertir et
que si lui, Ezéchiel, ne remplissait pas son
mandat, Il redemanderait le sang du peuple des
mains d'Ezéchiel
(chapitres
3 et 33).
Ces chapitres placent
très clairement devant nous notre
responsabilité personnelle en ce qui
concerne le message divin et le devoir d'avertir
les hommes au sujet du péché. Paul
était si absolument fidèle à
cet égard qu'il pouvait dire :
« Je suis net du sang de
tous ». (D)
(Actes
20 : 26).
UN SIGNE. - L'Éternel envoya
Ezéchiel comme signe.
« Ezéchiel sera pour vous un
signe. »
(24 :
24 ; 4 :
3 ; 12:
11). La description du
siège imaginaire de Jérusalem
était naturellement calculée avec
soin afin de faire réfléchir le
peuple ; car Dieu adapte ses signes aux temps.
Dans le British Museum, on peut voir un morceau de
tuile qui date de cette époque et sur lequel
est dessiné un plan de Babylone. Pour
être le signe de Dieu au peuple,
Ezéchiel consentit à sacrifier ses
intérêts personnels. Il consentit
à demeurer dans la position ordonnée
par Dieu ; à frapper de la main ou du
pied ; à s'avancer dans la plaine ou
à s'enfermer dans sa maison ; à
sacrifier l'apparence de sa personne
physique ; à mesurer sa nourriture,
à changer de maison du jour au
lendemain.
La plus dure épreuve fut
celle-ci : Dieu lui enleva « ce qui
faisait les délices de ses yeux »,
et lui défendit de pleurer. Celui qui versa
des larmes près du tombeau de Lazare
comprend la douleur de nos coeurs humains et ne
nous tient pas pour coupables à cet
égard. Mais Dieu avait
besoin d'Ezéchiel comme signe et Il lui
défendit de pleurer sur son chagrin
personnel, tandis qu'Il lui ordonna de verser des
larmes amères sur les péchés
de son peuple.
(24 :
15, 16 ; 21 :
6, 7).
Le Seigneur ne nous demandera pas
pareilles choses extraordinaires ; mais il est
certain que le chemin qu'a dû suivre Celui
qui fut méprisé et rejeté des
hommes ne mène pas vers les satisfactions de
la volonté propre, vers les désirs et
les ambitions de ce monde.
Le Seigneur nous trouve-t-Il aussi
dociles dans ses mains qu'Ezéchiel ? Il
a besoin de tels instruments. « Je
cherche parmi eux un homme qui se tienne à
la brèche devant moi en faveur du pays, afin
que je ne le détruise pas ; mais je
n'en trouve point. » (Chapitres 22 :
30 ; 13.5).
LA GLOIRE DE L'ÉTERNEL. - La note
dominante du livre d'Ezéchiel est la gloire
de l'Éternel, c'est-à-dire la
manifestation de Sa présence. La chose se
produit douze fois dans les onze premiers
chapitres. Puis il y a un long intervalle, et nous
ne la retrouvons qu'au quarante-troisième
chapitre. La gloire de l'Éternel ayant
été contristée, avait
quitté le temple de Jérusalem,
à cause de l'idolâtrie du peuple, et
ce ne fut que dans le nouveau temple et lorsque la
ville eût été
complètement bouleversée, qu'elle
revint y faire sa demeure. Le message était
ainsi conçu : « Vous avez
profané mon sanctuaire » ;
par conséquent « je ferai de toi
un désert ». À travers
plusieurs chapitres, le prophète, sur
l'ordre divin, annonce les jugements qui doivent
venir sur le pays à cause des
« choses détestables »
et des « abominations » que le
peuple avait introduites dans le sanctuaire. Dans
le huitième chapitre, Ezéchiel est
spirituellement transporté du pays des
Chaldéens à Jérusalem, et,
dans une vision, voit les quatre genres de grave
idolâtrie pratiqués dans les parvis de
l'Éternel ; le peuple allait jusqu'à adorer
le
soleil, le visage tourné vers l'est et le
dos au sanctuaire.
Nous voyons la gloire de
l'Éternel graduellement disparaître.
Chassée du lieu très saint par le
péché d'idolâtrie, elle emplit
le parvis de son éclat. Puis elle quitte le
seuil et se pose sur les Chérubins, ces
êtres qui accomplissaient parfaitement la
volonté de Dieu et répondaient
à sa puissance. Comme les chérubins
s'élevaient de la terre, la gloire de
l'Éternel s'arrêta au-dessus de leurs
ailes libres et monta avec eux, abandonnant la
ville et s'éloignant vers les montagnes. De
la même manière, il est possible pour
un chrétien de provoquer, de contrister, de
limiter, et même d'éteindre le
Saint-Esprit, en lui résistant ; ainsi,
le coeur devient semblable à un temple
ruiné et dépouillé de sa
gloire.
Il y a plus d'une vie
gâchée dont la lumière s'est
peu à peu éteinte à cause
d'une simple désobéissance -
peut-être parce qu'elle a refusé de
porter le message du Seigneur.
Nous contristons le Saint-Esprit quand
nous ne nous donnons pas le temps de communier avec
Dieu ; nous le limitons quand nous doutons de
sa puissance pour nous purifier, nous garder et
nous remplir. Nous le provoquons et nous lui
résistons en conservant des idoles dans nos
coeurs. Nous l'offensons par notre
rébellion, en ne disant pas avec
sincérité : « Ta
volonté soit faite ». Et si nous
persévérons dans cette
rébellion, le Saint-Esprit peut
s'éteindre.
La mondanité est une des
principales idoles qui chassent le Saint-Esprit de
son temple. Elle sape la vie même de l'Eglise
d'aujourd'hui : égoïsme absolu
dans les affaires, considération
exagérée pour la fortune et la
position sociale ; amour de la parade,
intimité avec des gens du monde,
malgré qu'il nous soit dit que celui qui
aime les choses du monde est ennemi de Dieu. Les
chrétiens se conforment trop aux usages, aux
lectures, à la toilette du monde, au lieu d'être
un
peuple séparé pour le Seigneur. Le
vrai remède à la mondanité est
une telle vision du Christ Jésus, que les
lumières d'ici-bas pâliront devant sa
splendeur. Si nos coeurs sont satisfaits en Lui, le
monde. n'aura pas d'emprise sur nous. Il a
dit : « Le Prince de ce monde vient,
mais il n'a rien en moi ». Pouvons-nous
dire : « Le monde ne nous
connaît pas, parce qu'il ne l'a pas
connu ? »
LES BERGERS. - Le chapitre
34 contient un
avertissement aux faux pasteurs qui se nourrissent
eux-mêmes mais ne nourrissent pas le
troupeau. Il se termine par l'admirable
prophétie relative au Christ comme Bon
Berger, prophétie que notre Seigneur s'est
évidemment appliquée à
Lui-même dans le dixième chapitre de
Jean. Sa promesse de chercher ses brebis, de les
ramener dans leur bercail, s'adresse tout d'abord
aux Juifs ; mais Jésus Lui-même
parle « d'autres brebis » qui
ne sont pas de la bergerie juive, mais qui
entendront sa voix ; Il promet, aussi que
toutes ensemble seront un jour réunies en un
seul troupeau, avec un seul Berger.
UN COEUR PURIFIÉ. - Le chapitre
36 s'adresse aussi tout
d'abord à Israël, et parle du temps de
la restauration du peuple choisi de Dieu, lorsqu'il
sera rassemblé de tous les pays et
ramené dans le sien, puis purifié de
toutes ses iniquités, pour devenir le
témoin du Seigneur parmi les nations.
Mais il contient aussi un merveilleux
tableau de l'Évangile et de la puissance du
Christ pour purifier et sauver parfaitement. Les
versets 16
à 28 démontrent la
souillure profonde et universelle par le
péché et le jugement de Dieu à
cet égard. Ils montrent qu'il n'y a rien en
nous, en tant que pécheurs, qui puisse nous
valoir la faveur divine ; que le salut qui est
en Christ est tout entier un salut de grâce
et à l'honneur de Son saint Nom que nous avons
profané par
nos fautes. La purification du péché
est promise, et avec elle nous est aussi promis un
coeur nouveau. Il nous donne l'assurance qu'Il
ôtera notre coeur de pierre et nous donnera
un coeur de chair ; qu'Il mettra, Son Esprit
en nous et nous rendra capables de marcher de
manière à lui plaire.
LES OS SECS. - De nouveau, le chapitre
37 a premièrement,
pour objet, les Juifs. « Fils de l'homme,
ces ossements, c'est toute la maison
d'Israël. » C'est encore une
promesse de salut et de restauration du peuple
élu. Mais ce passage contient aussi un beau
tableau évangélique de la puissance
de Dieu pour ressusciter ceux qui sont morts dans
leurs fautes et dans leurs péchés. Il
correspond avec les paroles de Jésus
à Nicodème sur la
nécessité de la nouvelle naissance,
sur l'action puissante du Saint-Esprit, venant,
invisible comme le vent, pour ranimer les morts. Le
chapitre se termine sur la promesse
renouvelée d'un David à venir qui
sera le Berger-Roi du peuple de Dieu.
LE JUGEMENT. - Les chapitres
38 et 39 contiennent une
description du Jugement que l'Éternel
exercera sur Israël par le moyen de Gog et de
son armée du Nord. Il est probable qu'il est
question ici de la terrible épreuve finale
du peuple élu, connue sous le nom de temps
de la « détresse de
Jacob ».
Dans le chapitre
21, le Seigneur dit qu'Il
enverra l'épée contre
Jérusalem : « J'en ferai une
ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n'aura lieu
qu'à la venue de celui à qui
appartiendra le jugement et à qui je le
remettrai ».
Dans le chapitre
22, après avoir
parlé de la dispersion d'Israël, Il dit
qu'Il les rassemblera au milieu de
Jérusalem, comme on rassemble, dans le
creuset, du métal pour le fondre ;
ainsi Il rassemblera son peuple pour le fondre au
feu de sa
colère. Ces terribles épreuves
finales seront suivies par la conversion du peuple
Juif et sa restauration dans la faveur
divine.
LE TEMPLE. - Les neuf derniers chapitres
contiennent la vision qu'eut Ezéchiel du
Nouveau Temple. Cette vision n'a pas encore
été réalisée. Le temple
bâti par Zorobabel et, plus tard, celui
d'Hérode, étaient loin
d'égaler en grandeur et en superficie le
Temple à venir dont l'ange donna le plan
à Ezéchiel.
« Quelle est exactement la
signification de cette vision ? Cela est assez
difficile à déterminer... La nouvelle
distribution du pays d'après les douze
tribus, le prince et sa part, puis les
faubourgs ; la ville nouvelle et l'emplacement
immense du temple - tout porte à croire que
cela s'applique à un futur
rétablissement d'Israël et à la
gloire milléniale. Cette prophétie
n'a jamais eu, jusqu'à ce jour, sa
réalisation littérale. En
spiritualiser le sens, comme quelques-uns le font,
en réduisant toutes ses splendeurs et toutes
ses espérances à n'être que la
prophétie de l'époque
chrétienne, c'est se méprendre sur sa
véritable portée et rapetisser sa
magnifique envergure. Car il n'y a pas de doute que
la vision se rapporte à Israël dans
l'ère finale et glorieuse où Dieu a
promis à ce peuple qu'elle se
réaliserait. »
(1).
Lorsque le temple fut complet,
Ezéchiel vit la gloire de l'Éternel y
revenant par la porte de l'Orient - la direction,
qu'elle avait prise en quittant la ville - et
remplissant la maison de l'Éternel.
Si nous avons contristé l'Esprit
de Dieu au point de l'avoir obligé à
sortir de notre coeur, nous devons nous attendre
à ce qu'Il revienne par le chemin qu'Il a
pris. pour s'en aller.
C'est-à-dire que nous devons revenir au
point même où nous sommes
tombés, nous devons confesser ce
péché particulier à Dieu et
lui obéir sur ce point, avant que nous
puissions espérer son retour. « Le
Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux
qui lui obéissent. »
Dans ce chapitre, nous voyons la gloire
revenant définitivement et faisant sa
demeure dans le temple, continuant à le
remplir. Voilà la condition normale dans
laquelle Dieu veut voir chaque chrétien.
« Soyez remplis de l'Esprit. »
(Éphésiens
5 :
18).
LE FLEUVE. - Si nous sommes remplis de
l'Esprit, il devra couler de nous vers les
autres ; et ceci nous amène à la
vision du fleuve
(chapitre
47). Quelle que soit
l'application prophétique qui doive en
être faite à Israël, les
leçons spirituelles que nous devons en
retirer aujourd'hui sont bien claires. Le Seigneur
veut faire découler ses fleuves de
bénédictions par le canal de chaque
âme rachetée.
(Jean
7 : 37, 39). Comme
serviteurs de Christ, déversons-nous le
Saint-Esprit sur les autres.
Les fleuves avaient leur source dans le
sanctuaire. C'est seulement en la présence
de Dieu que nous puisons la capacité d'aller
ensuite apporter aux autres la
bénédiction divine. Ces fleuves
sortaient du côté sud de l'autel...
« Un fleuve d'eau de la vie, limpide
comme du cristal, qui sortait du trône de
Dieu et de l'Agneau ; » -
« Un Agneau, comme
immolé. »
L'eau montait d'abord jusqu'aux
chevilles, puis aux genoux, puis aux reins, car le
Seigneur veut que sa puissance augmente en nous
jusqu'à ce qu'elle devienne comme un fleuve
dans lequel on peut nager.
« C'était un torrent qu'on ne
pouvait traverser. » Il veut que notre
« moi » soit absorbé
dans ce flot. Partout où le fleuve coulait,
le poisson vivait, les rives étaient
verdoyantes, couvertes d'arbres portant un fruit
qui nourrissait et des feuilles qui
guérissaient. Dieu veut que partout
où nous allons, Il puisse
nous employer à apporter la vie aux
âmes mortes, la bénédiction et
la guérison à tous.
Les seuls endroits qui ne furent pas
assainis étaient les marais. Ceux-ci furent
abandonnés au sel. Un marais est quelque
chose qui reçoit toujours et qui ne donne
jamais. Or, à moins que nous donnions, sous
une forme ou sous une autre, nous devenons
stagnants et inutiles.
« Des fleuves d'eau
vive. » C'est là ce que Dieu veut
que nous soyons. Ne nous laissons pas aller
à raisonner d'après nos
expériences malheureuses du passé, ni
d'après l'état de dessèchement
de l'Eglise autour de nous. Dieu dit qu'Il fera une
chose nouvelle : « Voici, je vais
faire une chose nouvelle, sur le point
d'arriver : ne la connaîtrez-vous
pas ? Je mettrai un chemin dans le
désert, et des fleuves dans la solitude
(c'est-à-dire dans les endroits les plus
invraisemblables) - pour abreuver mon peuple, mon
élu ».
LA VIE. - Tout au travers du Livre
d'Ezéchiel, nous voyons Christ comme le
Dispensateur de la vie. Les chérubins, dans
la vision du premier chapitre, étaient des
images de la vie abondante de ses rachetés.
L'Homme vêtu de fin lin, qui est, de l'avis
de beaucoup, l'Ange de l'Alliance, notre grand
Sacrificateur, a mis le sceau de la vie sur les
fidèles de Dieu, afin que leurs vies soient
épargnées dans la destruction de la
ville (chapitre 9 :
2).
Le premier mot adressé à
l'enfant abandonné (représentant
Israël, et qui devint parfait, d'une
beauté que l'Éternel lui donna)
est : Vis (chap. 16 :
6). La parole que la
sentinelle devait dire de la part de Dieu
fut : « Ce que je désire, ce
n'est pas que le méchant meure... revenez,
revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi
mourriez-vous, ô Maison
d'Israël ? »
(33 :
11). Ses soins comme
Berger portent sur la vie de ses brebis
(34).
Il répond à sa
propre question : « Ces os
pourront-ils revivre ? » par ces
mots : « Voici, je vais faire entrer
en vous un esprit, et vous
vivrez »
(37 :
3, 5). Enfin, comme nous
l'avons vu, sa promesse était :
« Tout vivra partout où parviendra
le torrent ».
« LE FILS DE
L'HOMME ». - Tout au travers du
livre, Dieu s'adresse à Ezéchiel
comme à un « fils de
l'Homme ». C'est un côté de
sa grâce merveilleuse qu'Il ait choisi
l'homme pour être son messager parmi les
hommes, au lieu de choisir des anges.
« Car assurément, ce n'est pas
à des anges qu'il vient en aide, mais c'est
à la postérité
d'Abraham » ; « car, ayant
été tenté lui-même dans
ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont
tentés ».
(Hébr.
2 : 16 et
18).
Le livre se termine par la promesse de
la présence continuelle de Dieu :
« Dès ce jour, le nom de la ville
sera Jéhovah Shammah, l'Éternel est
ici ».
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