Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES

V. EZÉCHIEL

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Le Seigneur avait mis Jérémie comme une colonne de fer dans le pays de Juda. De même, il établit Ezéchiel comme une colonne parmi, ses compatriotes captifs sur les bords du fleuve de Kébar, au pays des Chaldéens, et lui dit qu'il rendrait son front « comme un diamant plus dur que le roc ». (3 : 9).

La force caractérise le ministère du prophète, dont le nom signifie « Dieu fortifiera. » Pour un temps, Jérémie et Ezéchiel furent contemporains ; car ce dernier commença à prophétiser dans la cinquième année de la captivité de Jojakim et continua au moins pendant vingt ans (1 : 2 ; 29 : 17). Il reprit la thèse de Jérémie au sujet de l'avenir du peuple et la développa.

« UN SANCTUAIRE ». - Comme Jérémie, Ezéchiel était prêtre aussi bien que prophète, et, très vraisemblablement, la trentième année dont il parle dans le premier verset était la trentième année de son âge - l'âge auquel les sacrificateurs entraient dans leurs fonctions sacerdotales.

Dieu se retira du Sanctuaire à Jérusalem, et son peuple élu fut désormais représenté par les captifs de Babylone. À ceux-là, Il promit d'être comme « un petit sanctuaire », dans le pays de leur exil, indiquant ainsi qu'Il ne limiterait pas sa gloire à un endroit particulier. Ezéchiel était appelé à être une sorte de sacrificateur en fonction dans ce sanctuaire spirituel, pour son peuple.

Ce livre peut se diviser en trois parties :

PREMIÈRE PARTIE. - Chapitres 1 à 22. Témoignages de Dieu contre Israël en général et contre Jérusalem en particulier.

DEUXIÈME PARTIE. - Chapitre 23 à 32. Jugements prononcés contre les nations environnantes.

TROISIÈME PARTIE. - Chapitres 33 à 48. Le sujet d'Israël est repris, et sa restauration et sa bénédiction sont prédites.


Ezéchiel lui-même divise sa prophétie en quatorze parties que l'on peut reconnaître à la date qu'Il fixe pour chacune. Le but principal de son message semble être de consoler les exilés dans leur désolation, de les fortifier contre l'idolâtrie dont ils étaient entourés et de leur inspirer du courage par la perspective de ce que l'avenir leur réservait, s'ils se tournaient sincèrement vers leur Dieu.

La richesse des images qu'il emploie donne à ses prophéties une étrange beauté. Brillamment colorées, elles palpitent de vie et d'action, et, pour cette raison même, sont plus difficiles à comprendre.
Mais avec l'assurance que « tout ce qui a été écrit, l'a été pour notre instruction », nous pouvons compter sur le Saint-Esprit pour qu'il révèle leur signification à notre intelligence.

VISION DES CHÉRUBINS.
- Ezéchiel fut un homme entièrement livré au service de Dieu. Pour l'y préparer, l'Éternel lui accorde une double vision. Dans celle des Chérubins, Ezéchiel vit quatre animaux qui étaient, d'une façon absolue, à la disposition de l'Éternel. « Ils allaient où l'Esprit les poussait à aller, et ils ne se tournaient point dans leur marche (1 : 12). »

C'est une telle attitude de loyauté que le Seigneur exigeait de son prophète, et qu'Il exige de nous. Le lion : l'animal le plus fort ; le boeuf : le plus endurant ; l'aigle : qui vole le plus haut ; le dernier, avec une face d'homme, fait à l'image de Dieu - ces quatre êtres nous présentent les formes les plus élevées de la vie naturelle, Ces quatre créatures vivantes, avec leurs ailes et leurs roues pleines d'yeux, se mouvant avec la symétrie d'un seul organisme et la rapidité de l'éclair au milieu d' « une gerbe de feu », nous donnent une idée de la volonté divine parfaitement exécutée, telle que ses saints pourront l'accomplir lorsqu'ils le verront comme Il est, et telles qu'ils devraient essayer de l'accomplir ici-bas.

VISION DE L'ÉTERNEL.
- Nous n'avons pas longtemps à chercher pour trouver Christ dans Ezéchiel. Le prophète le contemple en vision, déjà au premier chapitre. Car sûrement, « l'Homme » sur le trône ne peut être que le Fils unique, le représentant du Dieu invisible. Nous devons reconnaître, dans cette vision, la prophétie de la sainte Incarnation. Les détails de la vision contemplée par le captif des bords du Kébar correspondent minutieusement à ceux de la vision du captif de l'île appelée Patmos. On peut trouver plus de quatre-vingt points de contact entre les deux livres. Comme il n'y a aucun doute au sujet du personnage désigné par Jean dans l'Apocalypse, nous ne pouvons faire autrement que de reconnaître dans la vision d'Ezéchiel, la gloire de Dieu dans la personne de notre Seigneur Jésus-Christ. Ezéchiel vit un trône « comme une pierre de saphir et sur ce trône comme une figure d'homme ». Jean vit « un trône, et sur ce trône, quelqu'un était assis ».

Tous deux virent l'arc-en-ciel, le gage de l'alliance ; tous deux virent le terrible « cristal » de la pureté de la présence de Dieu, que rien ne peut égaler. À Ezéchiel, il apparut comme un firmament, à Jean comme une mer de verre. Tous deux eurent une vision de lampes qui brûlaient du feu de l'Esprit de Dieu ; puis des quatre animaux vivants dont les ailes faisaient un bruit pareil à celui des grosses eaux (Ezéch, 1 : 24 ; Apoc. 19 : 4, 6). À chacun d'eux fut donné par Celui qui était entouré par l'arc-en-ciel, le rouleau d'un livre qu'il devait manger avant de partir et de prophétiser (Ezéch. 1 : 28 ; 2: 8-10 ; 3 : 1-4 ; Apoc. 10 : 1, 2, 8, 11).


« C'était », dit Ezéchiel, « une image de la gloire de l'Éternel. » (1 : 28). Lorsqu'il nous est parlé de la « gloire de l'Éternel » dans ce livre, il s'agit de la présence visible de Dieu, manifestée dans le Fils éternel qui, dans la plénitude du temps, « a été fait chair et a habité parmi nous ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique de Dieu ».

La vision du Christ sur la Croix - portant nos péchés - nous apporte le salut. La vision du Christ sur le trône - nous baptisant du Saint-Esprit - nous rend libres pour le service. Ezéchiel dit que l'Esprit entra en lui et qu'alors il l'entendit lui parler. La personnalité du Saint-Esprit trouve fréquemment à s'exprimer dans ce livre.

L'HOMME A LA DISPOSITION DE DIEU.
- L'Éternel envoya Ezéchiel comme prophète. Que le peuple l'acceptât ou le rejetât, il ne pouvait faire autrement que de reconnaître qu' « il avait prophétisé au milieu de lui ».
Souvent, nous trouvons cette phrase : « la main du Seigneur fut sur moi », et ces mots : « et l'Esprit m'enleva ».

Et nous, comme ouvriers de Dieu, savons-nous ce que c'est que d'avoir la main du Seigneur sur nous, si fortement que, l'Esprit peut nous prendre et nous diriger à son gré ? Ezéchiel était un prophète fidèle et obéissant ; il parlait lorsque le Seigneur ouvrait sa bouche et savait rester muet lorsque le Seigneur la fermait ; par conséquent, « il savait que c'était la parole de l'Éternel ».

Ezéchiel fut envoyé à son propre peuple. Il est peut-être plus facile à certains d'aller comme missionnaires aux Indes, en Chine ou en Afrique, que de porter le message du Seigneur à leur propre famille, à leurs amis ou aux membres de leur propre Église ; mais peut-être qu'Il leur dit comme à Ezéchiel : « Tu n'es pas envoyé vers un peuple au langage obscur, parlant une langue inintelligible.... va vers les enfants de ton peuple et tu leur parleras ». (3 : 5, 11).

C'était à un peuple bien difficile à manier qu'Ezéchiel était envoyé : il parla aux prophètes, aux anciens, aux bergers, aux princes ; à Jérusalem et au pays d'Israël ; aux principales nations païennes ; à des objets sans âme, os secs, vents, oiseaux sauvages, bêtes, forêts.

UNE SENTINELLE.
- L'Éternel envoya Ezéchiel comme sentinelle. Il lui dit de ne pas craindre le peuple, mais de l'avertir et que si lui, Ezéchiel, ne remplissait pas son mandat, Il redemanderait le sang du peuple des mains d'Ezéchiel (chapitres 3 et 33). Ces chapitres placent très clairement devant nous notre responsabilité personnelle en ce qui concerne le message divin et le devoir d'avertir les hommes au sujet du péché. Paul était si absolument fidèle à cet égard qu'il pouvait dire : « Je suis net du sang de tous ». (D) (Actes 20 : 26).

UN SIGNE.
- L'Éternel envoya Ezéchiel comme signe. « Ezéchiel sera pour vous un signe. » (24 : 24 ; 4 : 3 ; 12: 11). La description du siège imaginaire de Jérusalem était naturellement calculée avec soin afin de faire réfléchir le peuple ; car Dieu adapte ses signes aux temps. Dans le British Museum, on peut voir un morceau de tuile qui date de cette époque et sur lequel est dessiné un plan de Babylone. Pour être le signe de Dieu au peuple, Ezéchiel consentit à sacrifier ses intérêts personnels. Il consentit à demeurer dans la position ordonnée par Dieu ; à frapper de la main ou du pied ; à s'avancer dans la plaine ou à s'enfermer dans sa maison ; à sacrifier l'apparence de sa personne physique ; à mesurer sa nourriture, à changer de maison du jour au lendemain.

La plus dure épreuve fut celle-ci : Dieu lui enleva « ce qui faisait les délices de ses yeux », et lui défendit de pleurer. Celui qui versa des larmes près du tombeau de Lazare comprend la douleur de nos coeurs humains et ne nous tient pas pour coupables à cet égard. Mais Dieu avait besoin d'Ezéchiel comme signe et Il lui défendit de pleurer sur son chagrin personnel, tandis qu'Il lui ordonna de verser des larmes amères sur les péchés de son peuple. (24 : 15, 16 ; 21 : 6, 7).

Le Seigneur ne nous demandera pas pareilles choses extraordinaires ; mais il est certain que le chemin qu'a dû suivre Celui qui fut méprisé et rejeté des hommes ne mène pas vers les satisfactions de la volonté propre, vers les désirs et les ambitions de ce monde.

Le Seigneur nous trouve-t-Il aussi dociles dans ses mains qu'Ezéchiel ? Il a besoin de tels instruments. « Je cherche parmi eux un homme qui se tienne à la brèche devant moi en faveur du pays, afin que je ne le détruise pas ; mais je n'en trouve point. » (Chapitres 22 : 30 ; 13.5).

LA GLOIRE DE L'ÉTERNEL.
- La note dominante du livre d'Ezéchiel est la gloire de l'Éternel, c'est-à-dire la manifestation de Sa présence. La chose se produit douze fois dans les onze premiers chapitres. Puis il y a un long intervalle, et nous ne la retrouvons qu'au quarante-troisième chapitre. La gloire de l'Éternel ayant été contristée, avait quitté le temple de Jérusalem, à cause de l'idolâtrie du peuple, et ce ne fut que dans le nouveau temple et lorsque la ville eût été complètement bouleversée, qu'elle revint y faire sa demeure. Le message était ainsi conçu : « Vous avez profané mon sanctuaire » ; par conséquent « je ferai de toi un désert ». À travers plusieurs chapitres, le prophète, sur l'ordre divin, annonce les jugements qui doivent venir sur le pays à cause des « choses détestables » et des « abominations » que le peuple avait introduites dans le sanctuaire. Dans le huitième chapitre, Ezéchiel est spirituellement transporté du pays des Chaldéens à Jérusalem, et, dans une vision, voit les quatre genres de grave idolâtrie pratiqués dans les parvis de l'Éternel ; le peuple allait jusqu'à adorer le soleil, le visage tourné vers l'est et le dos au sanctuaire.

Nous voyons la gloire de l'Éternel graduellement disparaître. Chassée du lieu très saint par le péché d'idolâtrie, elle emplit le parvis de son éclat. Puis elle quitte le seuil et se pose sur les Chérubins, ces êtres qui accomplissaient parfaitement la volonté de Dieu et répondaient à sa puissance. Comme les chérubins s'élevaient de la terre, la gloire de l'Éternel s'arrêta au-dessus de leurs ailes libres et monta avec eux, abandonnant la ville et s'éloignant vers les montagnes. De la même manière, il est possible pour un chrétien de provoquer, de contrister, de limiter, et même d'éteindre le Saint-Esprit, en lui résistant ; ainsi, le coeur devient semblable à un temple ruiné et dépouillé de sa gloire.

Il y a plus d'une vie gâchée dont la lumière s'est peu à peu éteinte à cause d'une simple désobéissance - peut-être parce qu'elle a refusé de porter le message du Seigneur.

Nous contristons le Saint-Esprit quand nous ne nous donnons pas le temps de communier avec Dieu ; nous le limitons quand nous doutons de sa puissance pour nous purifier, nous garder et nous remplir. Nous le provoquons et nous lui résistons en conservant des idoles dans nos coeurs. Nous l'offensons par notre rébellion, en ne disant pas avec sincérité : « Ta volonté soit faite ». Et si nous persévérons dans cette rébellion, le Saint-Esprit peut s'éteindre.

La mondanité est une des principales idoles qui chassent le Saint-Esprit de son temple. Elle sape la vie même de l'Eglise d'aujourd'hui : égoïsme absolu dans les affaires, considération exagérée pour la fortune et la position sociale ; amour de la parade, intimité avec des gens du monde, malgré qu'il nous soit dit que celui qui aime les choses du monde est ennemi de Dieu. Les chrétiens se conforment trop aux usages, aux lectures, à la toilette du monde, au lieu d'être un peuple séparé pour le Seigneur. Le vrai remède à la mondanité est une telle vision du Christ Jésus, que les lumières d'ici-bas pâliront devant sa splendeur. Si nos coeurs sont satisfaits en Lui, le monde. n'aura pas d'emprise sur nous. Il a dit : « Le Prince de ce monde vient, mais il n'a rien en moi ». Pouvons-nous dire : « Le monde ne nous connaît pas, parce qu'il ne l'a pas connu ? »

LES BERGERS.
- Le chapitre 34 contient un avertissement aux faux pasteurs qui se nourrissent eux-mêmes mais ne nourrissent pas le troupeau. Il se termine par l'admirable prophétie relative au Christ comme Bon Berger, prophétie que notre Seigneur s'est évidemment appliquée à Lui-même dans le dixième chapitre de Jean. Sa promesse de chercher ses brebis, de les ramener dans leur bercail, s'adresse tout d'abord aux Juifs ; mais Jésus Lui-même parle « d'autres brebis » qui ne sont pas de la bergerie juive, mais qui entendront sa voix ; Il promet, aussi que toutes ensemble seront un jour réunies en un seul troupeau, avec un seul Berger.

UN COEUR PURIFIÉ.
- Le chapitre 36 s'adresse aussi tout d'abord à Israël, et parle du temps de la restauration du peuple choisi de Dieu, lorsqu'il sera rassemblé de tous les pays et ramené dans le sien, puis purifié de toutes ses iniquités, pour devenir le témoin du Seigneur parmi les nations.

Mais il contient aussi un merveilleux tableau de l'Évangile et de la puissance du Christ pour purifier et sauver parfaitement. Les versets 16 à 28 démontrent la souillure profonde et universelle par le péché et le jugement de Dieu à cet égard. Ils montrent qu'il n'y a rien en nous, en tant que pécheurs, qui puisse nous valoir la faveur divine ; que le salut qui est en Christ est tout entier un salut de grâce et à l'honneur de Son saint Nom que nous avons profané par nos fautes. La purification du péché est promise, et avec elle nous est aussi promis un coeur nouveau. Il nous donne l'assurance qu'Il ôtera notre coeur de pierre et nous donnera un coeur de chair ; qu'Il mettra, Son Esprit en nous et nous rendra capables de marcher de manière à lui plaire.

LES OS SECS.
- De nouveau, le chapitre 37 a premièrement, pour objet, les Juifs. « Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. » C'est encore une promesse de salut et de restauration du peuple élu. Mais ce passage contient aussi un beau tableau évangélique de la puissance de Dieu pour ressusciter ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. Il correspond avec les paroles de Jésus à Nicodème sur la nécessité de la nouvelle naissance, sur l'action puissante du Saint-Esprit, venant, invisible comme le vent, pour ranimer les morts. Le chapitre se termine sur la promesse renouvelée d'un David à venir qui sera le Berger-Roi du peuple de Dieu.

LE JUGEMENT.
- Les chapitres 38 et 39 contiennent une description du Jugement que l'Éternel exercera sur Israël par le moyen de Gog et de son armée du Nord. Il est probable qu'il est question ici de la terrible épreuve finale du peuple élu, connue sous le nom de temps de la « détresse de Jacob ».

Dans le chapitre 21, le Seigneur dit qu'Il enverra l'épée contre Jérusalem : « J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de celui à qui appartiendra le jugement et à qui je le remettrai ».

Dans le chapitre 22, après avoir parlé de la dispersion d'Israël, Il dit qu'Il les rassemblera au milieu de Jérusalem, comme on rassemble, dans le creuset, du métal pour le fondre ; ainsi Il rassemblera son peuple pour le fondre au feu de sa colère. Ces terribles épreuves finales seront suivies par la conversion du peuple Juif et sa restauration dans la faveur divine.

LE TEMPLE.
- Les neuf derniers chapitres contiennent la vision qu'eut Ezéchiel du Nouveau Temple. Cette vision n'a pas encore été réalisée. Le temple bâti par Zorobabel et, plus tard, celui d'Hérode, étaient loin d'égaler en grandeur et en superficie le Temple à venir dont l'ange donna le plan à Ezéchiel.

« Quelle est exactement la signification de cette vision ? Cela est assez difficile à déterminer... La nouvelle distribution du pays d'après les douze tribus, le prince et sa part, puis les faubourgs ; la ville nouvelle et l'emplacement immense du temple - tout porte à croire que cela s'applique à un futur rétablissement d'Israël et à la gloire milléniale. Cette prophétie n'a jamais eu, jusqu'à ce jour, sa réalisation littérale. En spiritualiser le sens, comme quelques-uns le font, en réduisant toutes ses splendeurs et toutes ses espérances à n'être que la prophétie de l'époque chrétienne, c'est se méprendre sur sa véritable portée et rapetisser sa magnifique envergure. Car il n'y a pas de doute que la vision se rapporte à Israël dans l'ère finale et glorieuse où Dieu a promis à ce peuple qu'elle se réaliserait. » (1).

Lorsque le temple fut complet, Ezéchiel vit la gloire de l'Éternel y revenant par la porte de l'Orient - la direction, qu'elle avait prise en quittant la ville - et remplissant la maison de l'Éternel.

Si nous avons contristé l'Esprit de Dieu au point de l'avoir obligé à sortir de notre coeur, nous devons nous attendre à ce qu'Il revienne par le chemin qu'Il a pris. pour s'en aller. C'est-à-dire que nous devons revenir au point même où nous sommes tombés, nous devons confesser ce péché particulier à Dieu et lui obéir sur ce point, avant que nous puissions espérer son retour. « Le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »

Dans ce chapitre, nous voyons la gloire revenant définitivement et faisant sa demeure dans le temple, continuant à le remplir. Voilà la condition normale dans laquelle Dieu veut voir chaque chrétien. « Soyez remplis de l'Esprit. » (Éphésiens 5 : 18).

LE FLEUVE.
- Si nous sommes remplis de l'Esprit, il devra couler de nous vers les autres ; et ceci nous amène à la vision du fleuve (chapitre 47). Quelle que soit l'application prophétique qui doive en être faite à Israël, les leçons spirituelles que nous devons en retirer aujourd'hui sont bien claires. Le Seigneur veut faire découler ses fleuves de bénédictions par le canal de chaque âme rachetée. (Jean 7 : 37, 39). Comme serviteurs de Christ, déversons-nous le Saint-Esprit sur les autres.

Les fleuves avaient leur source dans le sanctuaire. C'est seulement en la présence de Dieu que nous puisons la capacité d'aller ensuite apporter aux autres la bénédiction divine. Ces fleuves sortaient du côté sud de l'autel... « Un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau ; » - « Un Agneau, comme immolé. »

L'eau montait d'abord jusqu'aux chevilles, puis aux genoux, puis aux reins, car le Seigneur veut que sa puissance augmente en nous jusqu'à ce qu'elle devienne comme un fleuve dans lequel on peut nager. « C'était un torrent qu'on ne pouvait traverser. » Il veut que notre « moi » soit absorbé dans ce flot. Partout où le fleuve coulait, le poisson vivait, les rives étaient verdoyantes, couvertes d'arbres portant un fruit qui nourrissait et des feuilles qui guérissaient. Dieu veut que partout où nous allons, Il puisse nous employer à apporter la vie aux âmes mortes, la bénédiction et la guérison à tous.

Les seuls endroits qui ne furent pas assainis étaient les marais. Ceux-ci furent abandonnés au sel. Un marais est quelque chose qui reçoit toujours et qui ne donne jamais. Or, à moins que nous donnions, sous une forme ou sous une autre, nous devenons stagnants et inutiles.

« Des fleuves d'eau vive. » C'est là ce que Dieu veut que nous soyons. Ne nous laissons pas aller à raisonner d'après nos expériences malheureuses du passé, ni d'après l'état de dessèchement de l'Eglise autour de nous. Dieu dit qu'Il fera une chose nouvelle : « Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d'arriver : ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, et des fleuves dans la solitude (c'est-à-dire dans les endroits les plus invraisemblables) - pour abreuver mon peuple, mon élu ».

LA VIE.
- Tout au travers du Livre d'Ezéchiel, nous voyons Christ comme le Dispensateur de la vie. Les chérubins, dans la vision du premier chapitre, étaient des images de la vie abondante de ses rachetés. L'Homme vêtu de fin lin, qui est, de l'avis de beaucoup, l'Ange de l'Alliance, notre grand Sacrificateur, a mis le sceau de la vie sur les fidèles de Dieu, afin que leurs vies soient épargnées dans la destruction de la ville (chapitre 9 : 2).

Le premier mot adressé à l'enfant abandonné (représentant Israël, et qui devint parfait, d'une beauté que l'Éternel lui donna) est : Vis (chap. 16 : 6). La parole que la sentinelle devait dire de la part de Dieu fut : « Ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure... revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, ô Maison d'Israël ? » (33 : 11). Ses soins comme Berger portent sur la vie de ses brebis (34). Il répond à sa propre question : « Ces os pourront-ils revivre ? » par ces mots : « Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez » (37 : 3, 5). Enfin, comme nous l'avons vu, sa promesse était : « Tout vivra partout où parviendra le torrent ».

« LE FILS DE L'HOMME ».
- Tout au travers du livre, Dieu s'adresse à Ezéchiel comme à un « fils de l'Homme ». C'est un côté de sa grâce merveilleuse qu'Il ait choisi l'homme pour être son messager parmi les hommes, au lieu de choisir des anges. « Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham » ; « car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés ». (Hébr. 2 : 16 et 18).

Le livre se termine par la promesse de la présence continuelle de Dieu : « Dès ce jour, le nom de la ville sera Jéhovah Shammah, l'Éternel est ici ».


(1) Outline Studies in the Books of the Old Testament (Études et esquisses sur les Livres de l'Ancien Testament), p. 274, par Moorehead. 
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