Il y a quelque chose dans le livre d'Esaïe
qui le distingue de tous les autres livres de
l'Ancien Testament. En le lisant, nous sommes
fortement impressionnés à la vue de
la puissance et de la majesté de
Jéhova ; mais en même temps, nos
coeurs s'apaisent à la pensée de la
grandeur d'un Dieu qui, dans là même
phrase, dit qu'Il rassemblera les agneaux dans son
sein, et qu'Il a mesuré les océans
dans le creux de sa main. Nulle part ailleurs, les
jugements du Très-Haut n'éclatent en
plus violents tonnerres. Nulle part ailleurs, ses
consolations ne sont murmurées plus tendrement
que lorsqu'Il se penche pour nous dire -
« Comme une mère console son
enfant, ainsi je vous
consolerai ».
Nulle part aussi son glorieux salut ne
resplendit avec plus d'éclat que par le
moyen de celui que Jérôme a
appelé, avec raison, le Prophète
évangélique.
LA VISION DE GLOIRE. - Le secret de la
puissance unique de ce livre réside dans la
vision d'Esaïe dans le Temple. « Je
vis l'Éternel », dit-il. Ce fut
cette vision de l'Éternel qui changea la
face de toutes choses pour le prophète.
Désormais, il contemple tout à la
lumière de cette gloire.
« N'ai-je pas vu le
Seigneur ? » s'écrie
Paul ; et la vision du Juste fit de lui un
apôtre et un témoin, tant pour les
Juifs que pour les Gentils, des choses qu'il a vues
et entendues.
D'après l'Évangile de
Jean, il est évident que la vision
d'Esaïe avait pour objet le Fils
éternel de Dieu, car cet Évangile
rapproche la dureté de coeur des Juifs quant
à la foi au Christ, avec les paroles de
l'Éternel à Esaïe, contenues
dans le sixième chapitre, et il
ajoute : « Esaïe dit ces
choses, lorsqu'il vit sa gloire et qu'il parla de
Lui ».
(Jean
12 : 37, 41).
Esaïe vit l'Éternel comme
Roi de gloire ; il entendit les
séraphins criant les uns aux autres :
« Saint, saint, saint est
l'Éternel des armées ; la terre
entière est pleine de sa gloire ».
Nous pouvons suivre l'impression que fit sur lui
tout ce qu'il vit et entendit, à travers
toute sa prophétie :
Suivons brièvement ces trois
pensées, à travers le livre :
1. La vision de la gloire de Dieu
apporte à Esaïe la conviction de son
propre état de péché et de
faiblesse absolue, et l'amène à
s'écrier : « Malheur à
moi ! je suis perdu ». Elle lui
arrache cette confession : « Je suis
un homme dont les lèvres sont
impures ». Cet état de repentir
était très précieux devant
l'Éternel ; Esaïe le comprit,
lorsqu'il dit que « le Très-Haut
et le Saint demeure avec le coeur contrit et
humilié ».
(57 :
15). Sa confession est
immédiatement suivie de sa purification. Le
séraphin ailé lui toucha les
lèvres d'une pierre ardente, et son
péché fut expié. Le charbon
enflammé fut pris sur l'autel des
holocaustes ; la purification ne peut avoir
comme base que le sang expiatoire. À la
question : « Qui enverrai-je et qui
marchera pour nous ? » l'âme
purifiée fut immédiatement
prête à répondre :
« Me voici, envoie-moi ». Ici,
c'est la consécration, suivie de la mission
dont l'Éternel charge son serviteur :
« Va ».
Ceci devrait être l'histoire de
tout messager du Seigneur : une vision
personnelle du Sauveur, un contact personnel avec
le Seigneur de gloire, la contrition, la
repentance, les lèvres purifiées, la
consécration, et enfin une mission
personnelle et définie.
Les lèvres auxquelles sont
confiés les messages divins doivent
être jalousement gardées des mauvaises
paroles, par la propre
« garde » du Seigneur.
(Ps.
141 : 3). Elles doivent
être des lèvres touchées par le
feu ; non pas remplies de belles paroles en
vue de plaire aux hommes par l'éloquence,
mais pour déclarer quel est le
témoignage de Dieu ; bien
décidées à ne savoir qu'une
chose : Jésus-Christ, et
Jésus-Christ crucifié. Les moqueurs
du temps d'Esaïe se plaignaient de la
simplicité de ses messages
réitérés :
précepte après précepte, ligne
après ligne, comme s'ils eussent
été de petits enfants, et comme si le
message de l'Éternel leur parvenait par des
lèvres qui bégayaient.
PÉCHÉ ET JUGEMENT. - La
date de la vision d'Esaïe fut
« l'année de la mort du roi
Ozias ». Ozias était un des
meilleurs rois que Jérusalem ait jamais eus.
Pendant cinquante ans, il avait régné
avec justice et bon sens. Mais son coeur semble
s'être empli d'orgueil, et pour avoir
osé usurper la fonction sacerdotale, il fut
frappé de la lèpre et demeura dans
une maison séparée, comme un paria.
L'impression de ce péché et de la
souillure de la lèpre paraît avoir
lourdement pesé sur le coeur d'Esaïe,
d'après la manière dont il relie sa
vision avec la mort d'Ozias. « J'habite
au milieu d'un peuple dont les lèvres sont
impures. » Ce n'est pas seulement son
propre péché qu'il voit en
contemplant la gloire de l'Éternel, mais le
péché de son roi, de son peuple, de
sa nation.
Il est possible que cette vision
fût le commencement de l'oeuvre d'Esaïe
comme prophète, et il se peut que dans le
sixième chapitre, il se reporte en
pensée à son premier appel.
Désormais, il dénoncera le
péché avec une hardiesse inflexible.
C'est un message de jugement à son peuple
que l'Éternel lui confie pour sa
première mission. « Vision
d'Esaïe, fils d'Amos, qu'il a vue au sujet de
Juda et de Jérusalem. » (V. S. et
D.). Ainsi commence le premier chapitre, et il
continue à dévoiler la corruption
naturelle et la dépravation du coeur humain
en rébellion contre Dieu. « La
tête entière est
malade » ; le centre de toute
faculté de pensée ;
« tout le coeur est
souffrant » ; le centre de toute
volonté et de toute affection :
« de la plante du pied jusqu'à la
tête, rien n'est en bon
état » ; la corruption se
manifeste dans toute la vie
extérieure.
Il appuie sur le péché
d'hypocrisie (qui consiste à s'approcher de
Dieu des lèvres, pendant que le coeur est
éloigné de Lui), sur le
péché d'une vie pleine de
cruauté vis-à-vis du prochain ;
puis il fait un vigoureux appel à la
repentance. « Lavez-vous, purifiez-vous,
ôtez de devant mes yeux la
méchanceté de vos actions ;
cessez de mal faire ;
apprenez à bien faire ; recherchez la
justice, protégez l'opprimé, faites
droit à l'orphelin, défendez la
veuve. »
(1 :
16, 17).
Celui qui a appris, en la
présence de l'Éternel, à
s'écrier : « Malheur à
moi ! » est maintenant envoyé
pour crier malheur aux autres. « Malheur
à leur âme, car ils se
préparent des maux » ;
« malheur aux méchants »
(3:
9, 11) ; « malheur
aux envieux »
(v.
8) ; « malheur aux
buveurs »
(5 :
11, 22 ;
28 :
1) « malheur aux
propres justes »
(v.
20, 21) ;
« malheur à ceux qui oppriment les
pauvres »
(10 :
1,
2) ;
« malheur à
Jérusalem »
(29 :
1) ;
« malheur aux enfants
rebelles »
(30 :
1) ;
« malheur à qui conteste avec son
Créateur »
(45 :
9).
Esaïe montre au peuple de Dieu
comment leurs péchés leur ont
caché sa face et comment leur révolte
a contristé son Esprit saint
(63 :
10). Il leur dit que
même leurs justices ne sont que des linges
souillés
(64 :
6.
7). Il affirme que la
justice de Dieu est droite comme une règle
et un niveau, et que sa grêle emportera les
refuges du mensonge (V. S.)
(28 :
17). En mots
brûlants, il censure les femmes insouciantes
et vaines sur leur démarche arrogante et
l'extravagance de leurs atours
(3 :
16 ; 32 :
9). Il parle en termes
très clairs sur le péché de
l'occultisme (8 : 19, 20). et sur la
bénédiction qui repose sur ceux qui
observent le Sabbat, qui ne font pas leur propre
volonté, ne recherchent pas leur propre
satisfaction, ni ne prononcent leurs propres
paroles, en ce jour sanctifié par
l'Éternel
(56 :
2 ; 58 :13,
14). Combien
nombreuses
sont les choses au sujet desquelles nous avons
autant besoin, au XXe siècle, des solennels
avertissements divins, qu'à l'époque
d'Esaïe !
IDOLÂTRIE. - Le
péché dominant que dénonce
Esaïe et qui appelle le jugement de Dieu, est
celui de l'Idolâtrie. Le livre est plein de
ce sujet, du commencement à la fin. Au
second chapitre, nous avons le tableau d'un pays
plein d'idoles, où
riches et pauvres s'unissent pour leur adresser un
culte
(2 :
18-20). Mais ensuite vient
la promesse de Dieu, d'abolir complètement
les idoles, dont les hommes jetteront les
débris aux taupes et aux chauves-souris.
Cette menace est répétée en
termes différents, maintes fois (voyez 10 :
11 ; 17 :
7, 8 ; 27 :
9 ; 31 :
7). Les chapitres 40,
41,
44
et 46
contiennent les descriptions les
plus frappantes de la fabrication des idoles.
L'homme riche nous est montré
« versant l'or de sa bourse et pesant
à la balance l'argent qu'il paie à un
orfèvre pour qu'il en fasse un
dieu ». L'orfèvre nous est
décrit à l'oeuvre : fondant l'or
au feu, le tenant avec ses pinces, le
façonnant avec le marteau et l'enclume, le
polissant, le gravant avec un outil, soudant les
chaînettes d'argent qui vont l'orner, et
enfin, fixant l'idole à sa place afin
« qu'elle ne branle
pas ».
Puis l'action du pauvre passe devant nos
yeux. Il n'a pas les moyens de payer un
orfèvre pour lui commander une idole
d'or ; il choisit donc un arbre au bois dur
(cèdre majestueux ou frêne commun), et
se procure un charpentier qui en fera une idole
sculptée. Cet ouvrier prend son cordeau,
fait un tracé à l'ocre rouge,
façonne le bois avec un instrument tranchant
et sculpte, selon l'idée qu'il se fait des
formes de la beauté humaine. Enfin, l'idole
est placée dans la maison pour y être
adorée. Les débris de bois qui
restent sont rassemblés et mis au feu pour
cuire de la nourriture ou produire de la chaleur...
tant l'origine de ce dieu est vulgaire et
banale !
Le péché d'idolâtrie
est imputé au peuple de Dieu :
« Un peuple qui ne cesse de m'irriter en
face, sacrifiant dans les jardins... brûlant
de l'encens sur les montagnes, et m'outrageant sur
les collines
(65 :
3,
7). S'échauffant
près des térébinthes, sous
tout arbre vert, égorgeant les enfants dans
les vallées, sous les fentes des rochers.
C'est dans les pierres polies des torrents qu'est
ton partage »
(57 :
5,
6). L'idolâtrie
était le principal péché
d'Israël avant la Captivité - un
péché dont il a été
complètement délivré, comme
nation, depuis cette époque.
En dénonçant le
système entier de l'idolâtrie,
Jéhova établit un contraste avec
Lui-même, et ceci nous amène à
la seconde impression produite sur Esaïe par
sa vision. Ce fut :
2. Une notion pénétrante
de la puissance et de la sainteté de
Dieu.
Nous ne voyons ceci nulle autre part
exposé avec plus de force que dans le
contraste que Dieu établit par la bouche
d'Esaïe, entre Lui-même et les idoles.
À la promesse du début, que les
idoles seront complètement abolies,
correspond celle que l'Éternel sera seul
exalté en « ce
jour-là ». De nouveau, Il affirme
que l'homme, au lieu de contempler des images que
ses doigts ont faites, contemplera Celui qui l'a
fait, lui. Le récit de la fabrication des
idoles, au chapitre 40,
se profile contre la glorieuse
description de Dieu, Créateur de toutes
choses, Créateur des
extrémités de la terre, des montagnes
et des mers ; Créateur et soutien des
armées célestes, devant lequel les
habitants de la terre sont comme des sauterelles,
et toute chair comme l'herbe. La description de la
puissance créatrice du Seigneur, dans ces
chapitres, n'est surpassée dans aucune
partie de la Bible.
L'exactitude scientifique du chapitre 40
est merveilleuse. Le verset
12 : « Qui a
mesuré les eaux dans le creux de sa
main ? » dit en langage imagé
que Dieu tint l'eau dans le creux de sa main, vit
la quantité précise qui s'y trouvait,
et la plaça dans son lit terrestre. La
science nous dit la même chose. Il existe
exactement la quantité d'eau
nécessaire pour produire la pluie qu'il faut
à la fertilisation de la terre.
« Qui a pris les dimensions
des cieux avec la paume ? »
L'étendue de l'atmosphère fut
fixée par le Créateur, dans des proportions
exactes,
pour
que nous puissions respirer sans difficulté.
« Et ramassé la poussière
de la terre dans un tiers de
mesure ? » Le sol, à la
surface du globe, a été mesuré
et répandu pour préparer le monde
à être l'habitation de l'homme.
« Qui a pesé les montagnes au
crochet, et les collines à la
balance ? » La hauteur des
montagnes, sur toutes les côtes, est en
proportion directe de la profondeur de la mer qui
les baigne. « C'est Celui qui est assis
au-dessus du cercle de la terre. » Ce met
Khug, traduit par « cercle »,
ne veut pas dire un cercle tracé sur une
surface plane. Il signifie un arc en une
sphère. Il se retrouve en deux autres
endroits où il s'applique à la
voûte des cieux, et ici, il nous enseigne la
véritable forme de la terre. « Il
a étendu les cieux comme une étoffe
légère »
(v. 22 :
un voile). Le mot
dôk veut dire littéralement
« ce qui est
léger » ; rien ne saurait
mieux décrire l'éther, que la science
moderne nous assure être la substance dans
laquelle se meuvent les corps célestes.
C'est la matière sous sa forme la plus
atténuée, qui n'a jamais
été vue ou pesée ; et
pourtant les savants nous assurent que
l'éther existe. « Dieu a
étendu les cieux comme un voile »
(1).
Le 41e
chapitre contient un défi
solennel adressé par Dieu aux idoles, de
prédire l'avenir comme preuve de leur droit
à l'adoration. Ce défi est
renouvelé plusieurs fois. (Voyez 42 :
9 ; 44 :
7, 8 ; 43 :
9, 10 ; 48 :
3-5).
Le 46e
chapitre établit le
contraste frappant entre les idoles de Babylone que
les hommes doivent porter sur leurs épaules
et le Dieu Tout-puissant qui porte ses enfants, non
seulement comme des agneaux, mais jusque dans leur
vieillesse à cheveux blancs, entre ses bras
paternels.
LE SAINT D'ISRAËL. - Le titre
divin, « Le Saint
d'Israël », est presque particulier
au livre d'Esaïe, puisque nous ne le
retrouvons que dans trois psaumes
(71,
78,
89),
deux fois dans
Jérémie
(50,
51)
et dans 2
Rois 19 : 22, où
Esaïe parle. Vingt-trois fois, il l'emploie
dans ce livre, comme si ce mot était le
reflet, au plus profond de son âme, de la
vision qu'il avait eue quand les séraphins
se criaient les uns aux autres : Saint, saint,
saint est l'Éternel des
Armées » : ce mot est
gravé sur le livre, du premier chapitre au
soixantième, comme s'il eût
été la signature particulière
et prophétique d'Esaïe.
Il y a une prémonition de la
révélation de la Trinité dans
cette question : « Qui enverrai-je
et qui marchera pour
nous ? »
La personnalité de Dieu le
Saint-Esprit est clairement manifestée dans
le livre d'Esaïe. (Voyez 11 :
2 ; 42 :
1 ; 44:
3 ; 48 :
16 ; 59 :
21 ; 61 :
1 ; 63 :
10, 11, 14). Comme nous
l'avons déjà vu, Jean identifie le
Jéhova, le Dieu des Armées de cette
vision, avec le Christ-Jésus, le
Seigneur.
La Divinité du Messie est
manifeste en d'autres parties du livre. Ceci nous
amène à la troisième
impression produite sur Esaïe par la vision,
et en même temps au thème central du
livre entier.
3. Une vision lumineuse du Christ, de
son salut et de sa souveraineté universelle
et finale. La note dominante du livre est le Salut.
Le nom d'Esaïe signifie « le Salut
vient de Jéhova » ; et ceci
constitue le sujet du livre, depuis l'invitation
bénie du chapitre
1 : « Venez,
maintenant, et plaidons ! dit
l'Éternel : si vos péchés
sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs
comme la neige », jusqu'à la
promesse similaire des chapitres 43 :
25 et 44 :
22 :
« J'efface tes transgressions comme un
nuage, et tes péchés comme une
nuée ; reviens à moi, car je
t'ai racheté ».
La Paix, le résultat de la
justice et du salut, traverse de
même, comme un fil d'argent, les chapitres
qui parlent du Prince de Paix
(9 :
6, 7), de la proclamation
de la paix
(57 :
19) et de la paix comme
un
fleuve.
(48 :
18 et 66 :
12).
Le développement universel du
Royaume du Messie était
préfiguré dans la vision par les
paroles du séraphin : « Toute
la terre est pleine de sa gloire ». Cette
vérité s'exprime tout au travers du
livre. Dans le chapitre 2 :
2, « toutes les
nations afflueront à la montagne de la
maison de l'Éternel, qui est établie
« au-dessus des
collines » ; dans le chapitre 11 :
9 :
« La
terre sera remplie de la connaissance de
l'Éternel, comme le fond de la mer par les
eaux qui le couvrent » ; et au
dernier chapitre, nous avons la déclaration
de Sa gloire parmi les Gentils.
LE MESSIE. - Le glorieux salut
exposé dans ce livre se centralise autour
d'une Personne : Celui qui doit venir, le
Messie promis. Il y a quelque chose de très
remarquable dans la façon dont Il remplit la
vision du Prophète ; c'est une sorte de
précipitation à introduire les
prophéties qui le concernent, comme pour
forcer l'attention. Prenez ce cas : le signe
que Dieu promit de donner en faisant naître
un personnage divin d'une humble vierge. La
promesse du chapitre
7 se fond avec celle du chapitre
9, et, dans les deux
prophéties, nous avons une description de
l'Enfant qui devait naître. Il est
identifié avec notre race, car Il est Celui
dont il est dit : Un enfant nous est
né, un fils nous est
donné ». Il sera de la famille de
David. Mais bien plus : Sa naissance sera
surnaturelle. Il sera divin, « Dieu avec
nous » - Emmanuel ;
« L'Admirable » (le
Merveilleux), nom par lequel Dieu s'était
révélé à Manoah et
à sa femme ; « Le
Conseiller » correspondant à la
Sagesse, décrite dans le livre des
Proverbes, Lui qui nous est fait, de la part de
Dieu, « sagesse ».
« Le Dieu Puissant », - le mot
qui désigne Dieu : El, relie ce verset
au nom Emmanuel ; « Le Père Éternel »
ou
« Père
d'Éternité » qui est
l'équivalent pour « auteur du
salut éternel »,
(Hébreux
5 : 9) ;
« Le Prince de Paix », nom qui
se retrouve dans celui de Melchisédec, le
roi de Salem, et dans celui de Salomon, le
Pacifique.
Toutes ces prédictions se sont
réalisées seulement en un
événement unique : la naissance
du Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur,
duquel l'ange dit à Marie :
« Le saint enfant qui naîtra de toi
sera appelé le Fils de Dieu ».
« Un enfant nous est
né », dit Esaïe.
« Aujourd'hui, dans la ville de David, un
Sauveur vous est né », chantent
les anges aux bergers. « Son nom sera
Dieu Puissant, Prince de Paix », a
prophétisé Esaïe. Et la
multitude des armées célestes reprend
le refrain : « Gloire à Dieu
au plus haut des cieux, paix sur la terre,
bienveillance envers les hommes ». (V.
S.) « Le peuple qui marchait dans les
ténèbres voit briller une grande
lumière : la lumière resplendit
sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la
mort », continue la prophétie.
« Mes yeux ont vu ton Salut »,
s'écrie le vieux Siméon, a la
lumière qui doit éclairer les
nations, et la gloire de ton peuple
d'Israël ».
De nouveau, sans autre
préliminaire, la prédiction
éclate : « Un rameau sortira
du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de
ses racines ».
(11 :
1). « L'Esprit
de l'Éternel reposera sur lui ; Esprit
de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et
de force, Esprit de connaissance et de crainte de
l'Éternel. » Cette description du
Messie, au onzième chapitre, correspond
parfaitement avec celle du soixante-unième,
que notre Seigneur s'applique à
Lui-même, dans son premier discours, dans la
synagogue de Nazareth. « L'Esprit du
Seigneur est sur moi. »
Dans les deux descriptions, le
résultat de cette onction est le
même : elle fait de Lui l'ami des
pauvres, des humbles, des opprimés. Notre
Sauveur s'arrête, dans sa lecture, à
la proclamation de miséricorde et se l'applique à
Lui-même. Il ne continue pas à lire
jusqu'aux paroles de jugement ; car à
sa première venue, Il n'est pas venu pour
condamner le monde, mais pour le sauver.
(Jean
3 : 17). Ces deux passages
d'Esaïe parlent aussi clairement de jugement
que de bénédiction. Car Christ va
revenir pour juger le monde, comme Il le dit ;
son Père « lui a donné le
pouvoir de juger parce qu'il est le Fils de
l'homme. Ne vous étonnez pas de ceci ;
car l'heure vient où les morts qui
entendront la voix du Fils de Dieu vivront ;
et ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour
le jugement ». (Version anglaise :
la damnation)
(Jean
5 : 27, 29).
Le chapitre
28 nous
révèle la précieuse Pierre de
l'Angle. Le chapitre 32 nous parle d'un Roi qui
régnera en Justice ; d'un homme qui
sera comme un refuge, comme l'ombre d'un grand
rocher dans une terre altérée. - Le
Rocher des siècles du chap. 26,
vers. 4.
LE SERVITEUR DE JÉHOVA. - Du
chapitre 41 au chapitre 52, le Messie nous est
présenté comme le Serviteur de
Jéhova : « Voici mon
Serviteur ». Quelques-uns de ces versets
ont une première application à Cyrus,
que le Seigneur avait révélé
à Esaïe comme le futur
libérateur de son peuple. Mais un grand
nombre d'expressions s'appliquent à un plus
grand Libérateur qui devait venir pour une
plus grande délivrance que celle de
Babylone. Les termes employés pour
décrire le glorieux rassemblement qui aura
lieu à Jérusalem, seraient
complètement déplacés si 'on
ne les appliquait qu'au fait du retour des Juifs,
après le décret de Cyrus. Bien des
mots désignant le Serviteur de
l'Éternel, ne peuvent s'appliquer qu'au
grand et unique Libérateur. Les
bénédictions qui doivent
s'étendre à toutes les nations, par
le moyen du peuple élu, dirigent nos regards
en avant, vers le temps de la
réintégration de ce peuple, comme
Paul nous le montre dans Romains
11, où il cite
Esaïe
(66: 22).
Dans le chapitre
49, nous commençons
à entrevoir les souffrances du Messie, Celui
que l'homme méprise, que la nation abhorre,
et qui pourtant sera adoré des rois et
donné comme alliance au peuple. Ses douleurs
s'aggravent au chapitre suivant. Celui auquel
« l'Éternel a donné une
langue exercée » ne se
révolte pas. Il « livre son dos
à ceux qui le frappent », et il ne
dérobe pas son visage aux ignominies et aux
crachats. Au chapitre
52, nous sommes de nouveau
en présence du Serviteur de
l'Éternel, au visage défiguré
et à l'aspect différent de celui des
fils de l'homme.
Ceci nous amène jusqu'au
cinquante-troisième chapitre, qui est le
tableau le plus parfait dans tout l'Ancien
Testament, des souffrances du Rédempteur.
Sept fois, il nous est dit qu'Il porta nos
péchés :
1) Blessé pour nos transgressions ;
2) Brisé pour nos iniquités ;
3) L'Éternel l'a frappé pour l'iniquité de nous tous ;
4) Frappé pour le péché de mon peuple ;
5) Il a livré sa vie en sacrifice pour le péché ;
6) Il se chargera de leurs iniquités ;
7) Il a porté les péchés de beaucoup d'hommes.
De quelle façon merveilleuse cette prophétie s'est réalisée dans tous ses détails ! Voyons-en les preuves en comparant les versets du Nouveau-Testament qui y correspondent.
Vers. 1. Qui a cru à notre prédication ? À qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé ?
Jean 12: 37. Ils ne croyaient pas en lui.
Luc 10: 21. Tu as révélé ces choses aux enfants.Vers. 2. Il s'est élevé devant lui, comme une faible plante.
Jean 15 1. Je suis le vrai Cep.
Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée.
Esaïe 11: 1. Un rameau sortira du tronc d'Esaïe, un rejeton naîtra de ses racines.
Il n'a ni beauté ni éclat.
Esaïe 52 : 14. Son visage était défiguré.
Et son aspect n'a rien pour nous plaire.
1 Cor. 2 : 14. L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu.
Vers.3. Il est méprisé..
Matth. 27 29. Ils se moquèrent de lui.
Rejeté des hommes.
Jean 18 40. Pas cet homme, mais Barabbas !
Un homme de douleur.
Marc 14 : 34. Mon âme est triste jusqu'à la mort.
Et habitué à la souffrance.
Jean 11 : 35. Jésus pleura.
Semblable à celui dont on détourne le visage.
Jean 5 : 40. Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.
Nous l'avons dédaigné, nous n'avons ait de Lui aucun cas
1 Cor. 1 : 23 Scandale pour les Juifs et folie pour les païens.
Vers. 4. Cependant, il a porté nos souffrances,
Hébr. 4 : 15. Il compatit à nos faiblesses.
et s'est chargé de nos douleurs.
Jean 11 : 38. Jésus, soupirant en lui-même vint jusqu'à la tombe.
Et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié.
Luc 23 : 35. Qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu !
Vers. 5. Il a été blessé pour nos péchés,
1 Pierre 3 : 18. Christ aussi a souffert pour les péchés, Lui, juste pour les injustes.
brisé pour nos iniquités.
Jean 19: 1. Pilate prit Jésus et le fit fouetter.
Le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui,
Col. 1 : 20. Ayant fait la paix par le sang de sa croix.
Et frappé pour les péchés de mon peuple ?
Actes 2 : 23. Vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par des mains impies.
Jean 11 : 51, 52. Jésus devait mourir pour la nation.Vers. 9. On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau parmi les orgueilleux, (2)
Matth. 27 : 57, 60. Un homme riche nommé Joseph ... réclama le corps de Jésus et le déposa dans son propre tombeau.
quoiqu'il n'eût point commis de violence,
I Pierre 2 : 22. Lui qui n'a point commis de péché,
et qu'il n'y eût point eu de fraude dans sa bouche.
I Pierre 2 : 22, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude.
Vers. 10. Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance.
Romains 8: 32. Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous.
Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,
Jean 3 : 16, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,
Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,
Jean 3 : 16, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas,
Il verra une postérité, et prolongera ses jours,
Jean 3 : 16. mais ait la vie éternelle.
et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains.
Jean 17 : 4. Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai fini l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.
Vers. 11. Il verra le travail de son âme et en sera satisfait. (Version anglaise).
Hébr. 12 : 2. Lequel, en vue de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix.
Par sa sagesse, mon serviteur juste en justifiera plusieurs,
Jean 17 : 3. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent.
et il se chargera de leurs iniquités.
I Pierre 2 : 24. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois.
Vers. 12. C'est pourquoi, je lui donnerai sa part avec les grands ;
Philip. 2: 9. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé.
Il partagera le butin avec les puissants,
Colos. 2 : 15. Il a dépouillé les dominations et les autorités.
Hébr. 3 : 2. Établi héritier de toutes choses.parce qu'il s'est livré lui-même à la mort,et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs,
Jean 10 : 15. Je donne ma vie pour mes brebis.
Marc 15: 27. Ils crucifièrent avec lui deux brigands.parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables.
Héb. 9 : 28. Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs.
Luc 23: 34. Père, pardonne-leur.
Hébr. 7 : 25. Toujours vivant pour intercéder pour nous.
(1) Rév. J. Urquhart.
(2) La première intention avait été de l'ensevelir avec les deux brigands comme un criminel. Mais Joseph d'Arimathée, un disciple secret de Jésus, vint vers Pilate pour réclamer le corps et, avec des mains pieuses, le « riche » le déposa dans sa propre tombe neuve. C'est là le récit évangélique. Il avait été écrit par le prophète, 700 ans à l'avance.
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