Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES

II. ESAÏE

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Il y a quelque chose dans le livre d'Esaïe qui le distingue de tous les autres livres de l'Ancien Testament. En le lisant, nous sommes fortement impressionnés à la vue de la puissance et de la majesté de Jéhova ; mais en même temps, nos coeurs s'apaisent à la pensée de la grandeur d'un Dieu qui, dans là même phrase, dit qu'Il rassemblera les agneaux dans son sein, et qu'Il a mesuré les océans dans le creux de sa main. Nulle part ailleurs, les jugements du Très-Haut n'éclatent en plus violents tonnerres. Nulle part ailleurs, ses consolations ne sont murmurées plus tendrement que lorsqu'Il se penche pour nous dire - « Comme une mère console son enfant, ainsi je vous consolerai ».

Nulle part aussi son glorieux salut ne resplendit avec plus d'éclat que par le moyen de celui que Jérôme a appelé, avec raison, le Prophète évangélique.

LA VISION DE GLOIRE.
- Le secret de la puissance unique de ce livre réside dans la vision d'Esaïe dans le Temple. « Je vis l'Éternel », dit-il. Ce fut cette vision de l'Éternel qui changea la face de toutes choses pour le prophète. Désormais, il contemple tout à la lumière de cette gloire.

« N'ai-je pas vu le Seigneur ? » s'écrie Paul ; et la vision du Juste fit de lui un apôtre et un témoin, tant pour les Juifs que pour les Gentils, des choses qu'il a vues et entendues.

D'après l'Évangile de Jean, il est évident que la vision d'Esaïe avait pour objet le Fils éternel de Dieu, car cet Évangile rapproche la dureté de coeur des Juifs quant à la foi au Christ, avec les paroles de l'Éternel à Esaïe, contenues dans le sixième chapitre, et il ajoute : « Esaïe dit ces choses, lorsqu'il vit sa gloire et qu'il parla de Lui ». (Jean 12 : 37, 41).

Esaïe vit l'Éternel comme Roi de gloire ; il entendit les séraphins criant les uns aux autres : « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ; la terre entière est pleine de sa gloire ». Nous pouvons suivre l'impression que fit sur lui tout ce qu'il vit et entendit, à travers toute sa prophétie :

1. Une notion écrasante du péché et du jugement de Dieu ;
2. Une notion pénétrante de la puissance et de la sainteté de Dieu ;
Une vision lumineuse du Christ, de son salut et de sa souveraineté universelle et finale.

Suivons brièvement ces trois pensées, à travers le livre :

1.
La vision de la gloire de Dieu apporte à Esaïe la conviction de son propre état de péché et de faiblesse absolue, et l'amène à s'écrier : « Malheur à moi ! je suis perdu ». Elle lui arrache cette confession : « Je suis un homme dont les lèvres sont impures ». Cet état de repentir était très précieux devant l'Éternel ; Esaïe le comprit, lorsqu'il dit que « le Très-Haut et le Saint demeure avec le coeur contrit et humilié ». (57 : 15). Sa confession est immédiatement suivie de sa purification. Le séraphin ailé lui toucha les lèvres d'une pierre ardente, et son péché fut expié. Le charbon enflammé fut pris sur l'autel des holocaustes ; la purification ne peut avoir comme base que le sang expiatoire. À la question : « Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? » l'âme purifiée fut immédiatement prête à répondre : « Me voici, envoie-moi ». Ici, c'est la consécration, suivie de la mission dont l'Éternel charge son serviteur : « Va ».

Ceci devrait être l'histoire de tout messager du Seigneur : une vision personnelle du Sauveur, un contact personnel avec le Seigneur de gloire, la contrition, la repentance, les lèvres purifiées, la consécration, et enfin une mission personnelle et définie.

Les lèvres auxquelles sont confiés les messages divins doivent être jalousement gardées des mauvaises paroles, par la propre « garde » du Seigneur. (Ps. 141 : 3). Elles doivent être des lèvres touchées par le feu ; non pas remplies de belles paroles en vue de plaire aux hommes par l'éloquence, mais pour déclarer quel est le témoignage de Dieu ; bien décidées à ne savoir qu'une chose : Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Les moqueurs du temps d'Esaïe se plaignaient de la simplicité de ses messages réitérés : précepte après précepte, ligne après ligne, comme s'ils eussent été de petits enfants, et comme si le message de l'Éternel leur parvenait par des lèvres qui bégayaient.

PÉCHÉ ET JUGEMENT.
- La date de la vision d'Esaïe fut « l'année de la mort du roi Ozias ». Ozias était un des meilleurs rois que Jérusalem ait jamais eus. Pendant cinquante ans, il avait régné avec justice et bon sens. Mais son coeur semble s'être empli d'orgueil, et pour avoir osé usurper la fonction sacerdotale, il fut frappé de la lèpre et demeura dans une maison séparée, comme un paria. L'impression de ce péché et de la souillure de la lèpre paraît avoir lourdement pesé sur le coeur d'Esaïe, d'après la manière dont il relie sa vision avec la mort d'Ozias. « J'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures. » Ce n'est pas seulement son propre péché qu'il voit en contemplant la gloire de l'Éternel, mais le péché de son roi, de son peuple, de sa nation.

Il est possible que cette vision fût le commencement de l'oeuvre d'Esaïe comme prophète, et il se peut que dans le sixième chapitre, il se reporte en pensée à son premier appel. Désormais, il dénoncera le péché avec une hardiesse inflexible. C'est un message de jugement à son peuple que l'Éternel lui confie pour sa première mission. « Vision d'Esaïe, fils d'Amos, qu'il a vue au sujet de Juda et de Jérusalem. » (V. S. et D.). Ainsi commence le premier chapitre, et il continue à dévoiler la corruption naturelle et la dépravation du coeur humain en rébellion contre Dieu. « La tête entière est malade » ; le centre de toute faculté de pensée ; « tout le coeur est souffrant » ; le centre de toute volonté et de toute affection : « de la plante du pied jusqu'à la tête, rien n'est en bon état » ; la corruption se manifeste dans toute la vie extérieure.

Il appuie sur le péché d'hypocrisie (qui consiste à s'approcher de Dieu des lèvres, pendant que le coeur est éloigné de Lui), sur le péché d'une vie pleine de cruauté vis-à-vis du prochain ; puis il fait un vigoureux appel à la repentance. « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; cessez de mal faire ; apprenez à bien faire ; recherchez la justice, protégez l'opprimé, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve. » (1 : 16, 17).

Celui qui a appris, en la présence de l'Éternel, à s'écrier : « Malheur à moi ! » est maintenant envoyé pour crier malheur aux autres. « Malheur à leur âme, car ils se préparent des maux » ; « malheur aux méchants » (3: 9, 11) ; « malheur aux envieux » (v. 8) ; « malheur aux buveurs » (5 : 11, 22 ; 28 : 1) « malheur aux propres justes » (v. 20, 21) ; « malheur à ceux qui oppriment les pauvres » (10 : 1, 2) ; « malheur à Jérusalem » (29 : 1) ; « malheur aux enfants rebelles » (30 : 1) ; « malheur à qui conteste avec son Créateur » (45 : 9).

Esaïe montre au peuple de Dieu comment leurs péchés leur ont caché sa face et comment leur révolte a contristé son Esprit saint (63 : 10). Il leur dit que même leurs justices ne sont que des linges souillés (64 : 6. 7). Il affirme que la justice de Dieu est droite comme une règle et un niveau, et que sa grêle emportera les refuges du mensonge (V. S.) (28 : 17). En mots brûlants, il censure les femmes insouciantes et vaines sur leur démarche arrogante et l'extravagance de leurs atours (3 : 16 ; 32 : 9). Il parle en termes très clairs sur le péché de l'occultisme (8 : 19, 20). et sur la bénédiction qui repose sur ceux qui observent le Sabbat, qui ne font pas leur propre volonté, ne recherchent pas leur propre satisfaction, ni ne prononcent leurs propres paroles, en ce jour sanctifié par l'Éternel (56 : 2 ; 58 :13, 14). Combien nombreuses sont les choses au sujet desquelles nous avons autant besoin, au XXe siècle, des solennels avertissements divins, qu'à l'époque d'Esaïe !

IDOLÂTRIE.
- Le péché dominant que dénonce Esaïe et qui appelle le jugement de Dieu, est celui de l'Idolâtrie. Le livre est plein de ce sujet, du commencement à la fin. Au second chapitre, nous avons le tableau d'un pays plein d'idoles, où riches et pauvres s'unissent pour leur adresser un culte (2 : 18-20). Mais ensuite vient la promesse de Dieu, d'abolir complètement les idoles, dont les hommes jetteront les débris aux taupes et aux chauves-souris. Cette menace est répétée en termes différents, maintes fois (voyez 10 : 11 ; 17 : 7, 8 ; 27 : 9 ; 31 : 7). Les chapitres 40, 41, 44 et 46 contiennent les descriptions les plus frappantes de la fabrication des idoles. L'homme riche nous est montré « versant l'or de sa bourse et pesant à la balance l'argent qu'il paie à un orfèvre pour qu'il en fasse un dieu ». L'orfèvre nous est décrit à l'oeuvre : fondant l'or au feu, le tenant avec ses pinces, le façonnant avec le marteau et l'enclume, le polissant, le gravant avec un outil, soudant les chaînettes d'argent qui vont l'orner, et enfin, fixant l'idole à sa place afin « qu'elle ne branle pas ».

Puis l'action du pauvre passe devant nos yeux. Il n'a pas les moyens de payer un orfèvre pour lui commander une idole d'or ; il choisit donc un arbre au bois dur (cèdre majestueux ou frêne commun), et se procure un charpentier qui en fera une idole sculptée. Cet ouvrier prend son cordeau, fait un tracé à l'ocre rouge, façonne le bois avec un instrument tranchant et sculpte, selon l'idée qu'il se fait des formes de la beauté humaine. Enfin, l'idole est placée dans la maison pour y être adorée. Les débris de bois qui restent sont rassemblés et mis au feu pour cuire de la nourriture ou produire de la chaleur... tant l'origine de ce dieu est vulgaire et banale !

Le péché d'idolâtrie est imputé au peuple de Dieu : « Un peuple qui ne cesse de m'irriter en face, sacrifiant dans les jardins... brûlant de l'encens sur les montagnes, et m'outrageant sur les collines (65 : 3, 7). S'échauffant près des térébinthes, sous tout arbre vert, égorgeant les enfants dans les vallées, sous les fentes des rochers. C'est dans les pierres polies des torrents qu'est ton partage » (57 : 5, 6). L'idolâtrie était le principal péché d'Israël avant la Captivité - un péché dont il a été complètement délivré, comme nation, depuis cette époque.

En dénonçant le système entier de l'idolâtrie, Jéhova établit un contraste avec Lui-même, et ceci nous amène à la seconde impression produite sur Esaïe par sa vision. Ce fut :

2.
Une notion pénétrante de la puissance et de la sainteté de Dieu.
Nous ne voyons ceci nulle autre part exposé avec plus de force que dans le contraste que Dieu établit par la bouche d'Esaïe, entre Lui-même et les idoles. À la promesse du début, que les idoles seront complètement abolies, correspond celle que l'Éternel sera seul exalté en « ce jour-là ». De nouveau, Il affirme que l'homme, au lieu de contempler des images que ses doigts ont faites, contemplera Celui qui l'a fait, lui. Le récit de la fabrication des idoles, au chapitre 40, se profile contre la glorieuse description de Dieu, Créateur de toutes choses, Créateur des extrémités de la terre, des montagnes et des mers ; Créateur et soutien des armées célestes, devant lequel les habitants de la terre sont comme des sauterelles, et toute chair comme l'herbe. La description de la puissance créatrice du Seigneur, dans ces chapitres, n'est surpassée dans aucune partie de la Bible.

L'exactitude scientifique du chapitre 40 est merveilleuse. Le verset 12 : « Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main ? » dit en langage imagé que Dieu tint l'eau dans le creux de sa main, vit la quantité précise qui s'y trouvait, et la plaça dans son lit terrestre. La science nous dit la même chose. Il existe exactement la quantité d'eau nécessaire pour produire la pluie qu'il faut à la fertilisation de la terre.

« Qui a pris les dimensions des cieux avec la paume ? » L'étendue de l'atmosphère fut fixée par le Créateur, dans des proportions exactes, pour que nous puissions respirer sans difficulté. « Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? » Le sol, à la surface du globe, a été mesuré et répandu pour préparer le monde à être l'habitation de l'homme. « Qui a pesé les montagnes au crochet, et les collines à la balance ? » La hauteur des montagnes, sur toutes les côtes, est en proportion directe de la profondeur de la mer qui les baigne. « C'est Celui qui est assis au-dessus du cercle de la terre. » Ce met Khug, traduit par « cercle », ne veut pas dire un cercle tracé sur une surface plane. Il signifie un arc en une sphère. Il se retrouve en deux autres endroits où il s'applique à la voûte des cieux, et ici, il nous enseigne la véritable forme de la terre. « Il a étendu les cieux comme une étoffe légère » (v. 22 : un voile). Le mot dôk veut dire littéralement « ce qui est léger » ; rien ne saurait mieux décrire l'éther, que la science moderne nous assure être la substance dans laquelle se meuvent les corps célestes. C'est la matière sous sa forme la plus atténuée, qui n'a jamais été vue ou pesée ; et pourtant les savants nous assurent que l'éther existe. « Dieu a étendu les cieux comme un voile » (1).

Le 41e chapitre contient un défi solennel adressé par Dieu aux idoles, de prédire l'avenir comme preuve de leur droit à l'adoration. Ce défi est renouvelé plusieurs fois. (Voyez 42 : 9 ; 44 : 7, 8 ; 43 : 9, 10 ; 48 : 3-5).

Le 46e chapitre établit le contraste frappant entre les idoles de Babylone que les hommes doivent porter sur leurs épaules et le Dieu Tout-puissant qui porte ses enfants, non seulement comme des agneaux, mais jusque dans leur vieillesse à cheveux blancs, entre ses bras paternels.

LE SAINT D'ISRAËL.
- Le titre divin, « Le Saint d'Israël », est presque particulier au livre d'Esaïe, puisque nous ne le retrouvons que dans trois psaumes (71, 78, 89), deux fois dans Jérémie (50, 51) et dans 2 Rois 19 : 22, où Esaïe parle. Vingt-trois fois, il l'emploie dans ce livre, comme si ce mot était le reflet, au plus profond de son âme, de la vision qu'il avait eue quand les séraphins se criaient les uns aux autres : Saint, saint, saint est l'Éternel des Armées » : ce mot est gravé sur le livre, du premier chapitre au soixantième, comme s'il eût été la signature particulière et prophétique d'Esaïe.
Il y a une prémonition de la révélation de la Trinité dans cette question : « Qui enverrai-je et qui marchera pour nous ? »

La personnalité de Dieu le Saint-Esprit est clairement manifestée dans le livre d'Esaïe. (Voyez 11 : 2 ; 42 : 1 ; 44: 3 ; 48 : 16 ; 59 : 21 ; 61 : 1 ; 63 : 10, 11, 14). Comme nous l'avons déjà vu, Jean identifie le Jéhova, le Dieu des Armées de cette vision, avec le Christ-Jésus, le Seigneur.

La Divinité du Messie est manifeste en d'autres parties du livre. Ceci nous amène à la troisième impression produite sur Esaïe par la vision, et en même temps au thème central du livre entier.

3.
Une vision lumineuse du Christ, de son salut et de sa souveraineté universelle et finale. La note dominante du livre est le Salut. Le nom d'Esaïe signifie « le Salut vient de Jéhova » ; et ceci constitue le sujet du livre, depuis l'invitation bénie du chapitre 1 : « Venez, maintenant, et plaidons ! dit l'Éternel : si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige », jusqu'à la promesse similaire des chapitres 43 : 25 et 44 : 22 : « J'efface tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée ; reviens à moi, car je t'ai racheté ».

La Paix, le résultat de la justice et du salut, traverse de même, comme un fil d'argent, les chapitres qui parlent du Prince de Paix (9 : 6, 7), de la proclamation de la paix (57 : 19) et de la paix comme un fleuve. (48 : 18 et 66 : 12).

Le développement universel du Royaume du Messie était préfiguré dans la vision par les paroles du séraphin : « Toute la terre est pleine de sa gloire ». Cette vérité s'exprime tout au travers du livre. Dans le chapitre 2 : 2, « toutes les nations afflueront à la montagne de la maison de l'Éternel, qui est établie « au-dessus des collines » ; dans le chapitre 11 : 9 : « La terre sera remplie de la connaissance de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent » ; et au dernier chapitre, nous avons la déclaration de Sa gloire parmi les Gentils.

LE MESSIE.
- Le glorieux salut exposé dans ce livre se centralise autour d'une Personne : Celui qui doit venir, le Messie promis. Il y a quelque chose de très remarquable dans la façon dont Il remplit la vision du Prophète ; c'est une sorte de précipitation à introduire les prophéties qui le concernent, comme pour forcer l'attention. Prenez ce cas : le signe que Dieu promit de donner en faisant naître un personnage divin d'une humble vierge. La promesse du chapitre 7 se fond avec celle du chapitre 9, et, dans les deux prophéties, nous avons une description de l'Enfant qui devait naître. Il est identifié avec notre race, car Il est Celui dont il est dit : Un enfant nous est né, un fils nous est donné ». Il sera de la famille de David. Mais bien plus : Sa naissance sera surnaturelle. Il sera divin, « Dieu avec nous » - Emmanuel ; « L'Admirable » (le Merveilleux), nom par lequel Dieu s'était révélé à Manoah et à sa femme ; « Le Conseiller » correspondant à la Sagesse, décrite dans le livre des Proverbes, Lui qui nous est fait, de la part de Dieu, « sagesse ». « Le Dieu Puissant », - le mot qui désigne Dieu : El, relie ce verset au nom Emmanuel ; « Le Père Éternel » ou « Père d'Éternité » qui est l'équivalent pour « auteur du salut éternel », (Hébreux 5 : 9) ; « Le Prince de Paix », nom qui se retrouve dans celui de Melchisédec, le roi de Salem, et dans celui de Salomon, le Pacifique.

Toutes ces prédictions se sont réalisées seulement en un événement unique : la naissance du Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur, duquel l'ange dit à Marie : « Le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu ». « Un enfant nous est né », dit Esaïe. « Aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur vous est né », chantent les anges aux bergers. « Son nom sera Dieu Puissant, Prince de Paix », a prophétisé Esaïe. Et la multitude des armées célestes reprend le refrain : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes ». (V. S.) « Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit briller une grande lumière : la lumière resplendit sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort », continue la prophétie. « Mes yeux ont vu ton Salut », s'écrie le vieux Siméon, a la lumière qui doit éclairer les nations, et la gloire de ton peuple d'Israël ».

De nouveau, sans autre préliminaire, la prédiction éclate : « Un rameau sortira du tronc d'Isaï, et un rejeton naîtra de ses racines ». (11 : 1). « L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui ; Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. » Cette description du Messie, au onzième chapitre, correspond parfaitement avec celle du soixante-unième, que notre Seigneur s'applique à Lui-même, dans son premier discours, dans la synagogue de Nazareth. « L'Esprit du Seigneur est sur moi. »

Dans les deux descriptions, le résultat de cette onction est le même : elle fait de Lui l'ami des pauvres, des humbles, des opprimés. Notre Sauveur s'arrête, dans sa lecture, à la proclamation de miséricorde et se l'applique à Lui-même. Il ne continue pas à lire jusqu'aux paroles de jugement ; car à sa première venue, Il n'est pas venu pour condamner le monde, mais pour le sauver. (Jean 3 : 17). Ces deux passages d'Esaïe parlent aussi clairement de jugement que de bénédiction. Car Christ va revenir pour juger le monde, comme Il le dit ; son Père « lui a donné le pouvoir de juger parce qu'il est le Fils de l'homme. Ne vous étonnez pas de ceci ; car l'heure vient où les morts qui entendront la voix du Fils de Dieu vivront ; et ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement ». (Version anglaise : la damnation) (Jean 5 : 27, 29).

Le chapitre 28 nous révèle la précieuse Pierre de l'Angle. Le chapitre 32 nous parle d'un Roi qui régnera en Justice ; d'un homme qui sera comme un refuge, comme l'ombre d'un grand rocher dans une terre altérée. - Le Rocher des siècles du chap. 26, vers. 4.

LE SERVITEUR DE JÉHOVA.
- Du chapitre 41 au chapitre 52, le Messie nous est présenté comme le Serviteur de Jéhova : « Voici mon Serviteur ». Quelques-uns de ces versets ont une première application à Cyrus, que le Seigneur avait révélé à Esaïe comme le futur libérateur de son peuple. Mais un grand nombre d'expressions s'appliquent à un plus grand Libérateur qui devait venir pour une plus grande délivrance que celle de Babylone. Les termes employés pour décrire le glorieux rassemblement qui aura lieu à Jérusalem, seraient complètement déplacés si 'on ne les appliquait qu'au fait du retour des Juifs, après le décret de Cyrus. Bien des mots désignant le Serviteur de l'Éternel, ne peuvent s'appliquer qu'au grand et unique Libérateur. Les bénédictions qui doivent s'étendre à toutes les nations, par le moyen du peuple élu, dirigent nos regards en avant, vers le temps de la réintégration de ce peuple, comme Paul nous le montre dans Romains 11, où il cite Esaïe (66: 22).

Dans le chapitre 49, nous commençons à entrevoir les souffrances du Messie, Celui que l'homme méprise, que la nation abhorre, et qui pourtant sera adoré des rois et donné comme alliance au peuple. Ses douleurs s'aggravent au chapitre suivant. Celui auquel « l'Éternel a donné une langue exercée » ne se révolte pas. Il « livre son dos à ceux qui le frappent », et il ne dérobe pas son visage aux ignominies et aux crachats. Au chapitre 52, nous sommes de nouveau en présence du Serviteur de l'Éternel, au visage défiguré et à l'aspect différent de celui des fils de l'homme.

Ceci nous amène jusqu'au cinquante-troisième chapitre, qui est le tableau le plus parfait dans tout l'Ancien Testament, des souffrances du Rédempteur. Sept fois, il nous est dit qu'Il porta nos péchés :

1) Blessé pour nos transgressions ;
2) Brisé pour nos iniquités ;
3) L'Éternel l'a frappé pour l'iniquité de nous tous ;
4) Frappé pour le péché de mon peuple ;
5) Il a livré sa vie en sacrifice pour le péché ;
6) Il se chargera de leurs iniquités ;
7) Il a porté les péchés de beaucoup d'hommes.

De quelle façon merveilleuse cette prophétie s'est réalisée dans tous ses détails ! Voyons-en les preuves en comparant les versets du Nouveau-Testament qui y correspondent.

Vers. 1. Qui a cru à notre prédication ? À qui le bras de l'Éternel a-t-il été révélé ?

Jean 12: 37. Ils ne croyaient pas en lui.
Luc 10: 21. Tu as révélé ces choses aux enfants.

Vers. 2. Il s'est élevé devant lui, comme une faible plante.

Jean 15 1. Je suis le vrai Cep.

Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée.

Esaïe 11: 1. Un rameau sortira du tronc d'Esaïe, un rejeton naîtra de ses racines.

Il n'a ni beauté ni éclat.

Esaïe 52 : 14. Son visage était défiguré.

Et son aspect n'a rien pour nous plaire.

1 Cor. 2 : 14. L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu.

Vers.3. Il est méprisé..

Matth. 27 29. Ils se moquèrent de lui.

Rejeté des hommes.

Jean 18 40. Pas cet homme, mais Barabbas !

Un homme de douleur.

Marc 14 : 34. Mon âme est triste jusqu'à la mort.

Et habitué à la souffrance.

Jean 11 : 35. Jésus pleura.

Semblable à celui dont on détourne le visage.

Jean 5 : 40. Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.

Nous l'avons dédaigné, nous n'avons ait de Lui aucun cas

1 Cor. 1 : 23 Scandale pour les Juifs et folie pour les païens.

Vers. 4. Cependant, il a porté nos souffrances,

Hébr. 4 : 15. Il compatit à nos faiblesses.

et s'est chargé de nos douleurs.

Jean 11 : 38. Jésus, soupirant en lui-même vint jusqu'à la tombe.

Et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié.

Luc 23 : 35. Qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu !

Vers. 5. Il a été blessé pour nos péchés,

 

1 Pierre 3 : 18. Christ aussi a souffert pour les péchés, Lui, juste pour les injustes.

brisé pour nos iniquités.

 

Jean 19: 1. Pilate prit Jésus et le fit fouetter.

Le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui,

Col. 1 : 20. Ayant fait la paix par le sang de sa croix.

Et frappé pour les péchés de mon peuple ?

Actes 2 : 23. Vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par des mains impies.
Jean 11 : 51, 52. Jésus devait mourir pour la nation.

Vers. 9. On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau parmi les orgueilleux, (2)

Matth. 27 : 57, 60. Un homme riche nommé Joseph ... réclama le corps de Jésus et le déposa dans son propre tombeau.

quoiqu'il n'eût point commis de violence,

I Pierre 2 : 22. Lui qui n'a point commis de péché,

et qu'il n'y eût point eu de fraude dans sa bouche.

I Pierre 2 : 22, et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude.

Vers. 10. Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance.

Romains 8: 32. Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous.

Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,

Jean 3 : 16, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,

Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,

Jean 3 : 16, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas,

Il verra une postérité, et prolongera ses jours,

Jean 3 : 16. mais ait la vie éternelle.

et l'oeuvre de l'Éternel prospérera entre ses mains.

Jean 17 : 4. Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai fini l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.

Vers. 11. Il verra le travail de son âme et en sera satisfait. (Version anglaise).

Hébr. 12 : 2. Lequel, en vue de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix.

Par sa sagesse, mon serviteur juste en justifiera plusieurs,

Jean 17 : 3. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent.

et il se chargera de leurs iniquités.

I Pierre 2 : 24. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois.

Vers. 12. C'est pourquoi, je lui donnerai sa part avec les grands ;

Philip. 2: 9. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé.

Il partagera le butin avec les puissants,

Colos. 2 : 15. Il a dépouillé les dominations et les autorités.
Hébr. 3 : 2. Établi héritier de toutes choses.

parce qu'il s'est livré lui-même à la mort,et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs,

Jean 10 : 15. Je donne ma vie pour mes brebis.
Marc 15: 27. Ils crucifièrent avec lui deux brigands.

parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, et qu'il a intercédé pour les coupables.

Héb. 9 : 28. Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs.
Luc 23: 34. Père, pardonne-leur.
Hébr. 7 : 25. Toujours vivant pour intercéder pour nous.


(1) Rév. J. Urquhart. 

(2) La première intention avait été de l'ensevelir avec les deux brigands comme un criminel. Mais Joseph d'Arimathée, un disciple secret de Jésus, vint vers Pilate pour réclamer le corps et, avec des mains pieuses, le « riche » le déposa dans sa propre tombe neuve. C'est là le récit évangélique. Il avait été écrit par le prophète, 700 ans à l'avance.

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