Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

V. CHRIST DANS LES PROPHÈTES

I. COUP D'OEIL GÉNÉRAL SUR LA PROPHÉTIE

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« Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie. » Apoc. 19 : 10.

Avant de considérer, un à un, les livres prophétiques, il est peut-être bon d'en prendre une vue d'ensemble.

DÉFINITION DE LA PROPHÉTIE.
- La Bible elle-même nous donne une définition pleine d'autorité de la fonction et de la mission du prophète. « L'Éternel dit à Moïse : Vois, je te fais Dieu pour Pharaon ; et Aaron, ton frère, sera ton prophète. Et tu mettras les paroles dans sa bouche. » (Exode 7 : 1 ; 4 :15). « Aucune affirmation ne saurait être plus claire. Sur l'ordre divin, Moïse devait prendre la place de Dieu devant Pharaon, et Aaron devait agir comme prophète de Moïse, recevant de lui le Message et le délivrant ait roi. » (Moorehead).

IMPORTANCE DE LA PROPHÉTIE.
- La prophétie occupe une place très importante dans la volonté révélée de Dieu : environ un tiers de la Bible. Il est donc essentiel que nous y apportions une très sérieuse attention et que nous cherchions, par le secours du Saint-Esprit, à en comprendre le sens. « La prophétie hébraïque est généralement reconnue comme étant un phénomène tout à fait unique dans l'histoire des religions. » (Dr Orr).

La prophétie est la révélation des plans de Dieu à ses enfants. Elle fut donnée, non pas dans un but temporaire, mais pour tous les âges et pour tous les peuples. Paul en parle en ces termes : « Tout ce qui a été écrit d'avance, l'a été pour notre instruction, afin que, par la persévérance et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance ». (Rom. 15 : 4).

La Prophétie ne peut venir que de Dieu, car Lui seul connaît la fin et le commencement des choses. Christ disait à ses disciples : « Je vous ai appelés mes amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15 - 15). Abraham fut appelé « ami de Dieu » ; et lorsque l'Éternel voulut détruire Sodome, Il dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » En étudiant les livres prophétiques, nous nous rendons compte que Dieu condescend à nous révéler ses plans. « Le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien, sans avoir révélé ses secrets à ses serviteurs, les prophètes. » (Amos 3. 7).

Il y a trois éléments dans le Message des prophètes. (Dr Campbell-Morgan)

1.
Les prophètes étaient chargés d'une mission pour leur propre temps. - Leur point de départ était toujours la souveraineté de Dieu. Qu'ils parlassent avec une voix de tonnerre ou avec les tendres accents de l'amour, ils venaient au nom de l'Éternel et de par son autorité. Leur protestation contre les choses contraires à Sa volonté était sans compromis et absolument indifférente aux conséquences. Leur seul objet était la gloire de Jéhova. L'incapacité d'Israël de glorifier Dieu auprès des nations environnantes les remplissait de douleur. Et, en dépit de tout, leur conviction reste inébranlable que Dieu sera vainqueur et que ses desseins seront exécutés.

2.
Les prophètes prédisaient les événements à venir. - La plus grande partie de leur Message avait le caractère de prédiction. Les lignes principales de la prophétie sont : la chute du peuple choisi de Dieu et les jugements de Dieu sur ce peuple ; les jugements divins sur les nations environnantes ; la venue en gloire et la restauration du peuple élu ; enfin, le fait que le royaume du Messie sera finalement établi sur la terre entière.
« L'élément de prédiction dans l'Écriture, en ces derniers temps, a perdu de sa valeur, sous prétexte que, dans les prophètes, l'élément moral, spirituel et éthique, est le principal ; ceci est une confusion d'idées. Toute prédiction de l'Écriture est éthique, ou plutôt spirituelle, puisqu'elle concerne le royaume de Dieu et tend vers son centre : Christ. Mais l'élément spirituel est en relation intime avec les faits, les manifestations et les bienfaits continuels de Dieu envers son peuple. » (1).

3.
Les livres prophétiques contiennent un Message d'actualité pour notre époque. - Les principes éternels du bien et du mal sont applicables aussi bien à notre temps qu'à celui des prophètes. La censure sévère du péché, l'appel à glorifier Dieu et à l'honorer, sont pleins d'enseignement pour notre époque. Les prophètes dénonçaient l'idolâtrie, la culpabilité et la folie d'adorer le bois et la pierre, fabriqués par la main des hommes, et toutes les iniquités qui en découlent. Et cependant, aujourd'hui, parmi les millions d'âmes de la chrétienté, l'idolâtrie, sous la forme de l'adoration des images et des statues, subsiste encore, et on y ajoute l'adoration de l'hostie dans la messe, comme si elle était Dieu Lui-même !

LA PROPHÉTIE A SON ORIGINE DANS LE BESOIN DE L'HOMME.
- La chute de l'homme a provoqué la première promesse d'un grand Libérateur en la personne de Celui qui devait être la postérité de la femme. L'esclavage d'Israël fut la cause de l'appel de Moïse. Samuel fut suscité à l'époque où Israël avait abandonné l'Éternel comme Roi glorieux. L'idolâtrie des rois d'Israël provoqua les prophéties d'Elie et d'Élisée.

C'est quand Israël se rendit coupable d'apostasie, par le culte des faux dieux, que la brillante série des prophètes apparut ; c'est alors qu'ils proférèrent leurs solennels avertissements et leurs appels pleins de véhémence. Pierre parle « de la parole certaine de la prophétie » et la compare à « une lampe qui brille dans un lieu obscur » (2 Pierre 1 : 19), et souvent ce fut lorsque la nuit était la plus noire qu'elle brilla d'un plus vif éclat (2).

LA PROPHÉTIE N'EST PAS LA DIVINATION.
- D'après l'Écriture, la Prophétie n'a pas sa source dans l'Esprit humain. Son origine est toujours dans l'action surnaturelle du Saint-Esprit sur l'esprit du prophète : « Il l'avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens ». (Luc 1 : 70). Les prophètes se défendent d'aucune part personnelle dans leur message. Ils attribuent à Dieu même les paroles qui l'expriment. Leur préface invariable est celle-ci : « Ainsi a dit l'Éternel. La Parole de l'Éternel me fut adressée », etc... Le langage que tient l'apôtre Pierre est concluant à cet égard : « Sachant tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'aucune prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu ». (2 Pierre 1 : 20, 21).

Dieu dit à Jérémie : « Voici, j'ai mis mes paroles dans ta bouche » (1 : 9) et à Ezéchiel : « Tu leur diras mes paroles » (2 : 7). Le devin et le faux prophète, au contraire, parlaient de leur propre chef. (Jérémie 14 : 14 et 23 : 16). De plus, la divination prétend communiquer des lumières sur toutes sortes de choses et de sujets, sans tenir compte de la souveraineté de Dieu et de ses plans de miséricorde. Elle ne sait rien de Christ et ne tient aucun compte de Lui. « Elle n'a aucun fondement moral et ne sert aucun but moral ; elle est seulement le résultat d'une curiosité indiscrète quant à l'avenir. » (Dr Orr).

La Prophétie, d'autre part, n'est jamais présentée comme une chose simplement miraculeuse, mais toujours en relation directe avec le royaume de Dieu. Elle n'annonce rien qui ne soit, d'une façon ou de l'autre, relié au plan de la rédemption. Le but et le centre de toute la prophétie, c'est le Seigneur Jésus-Christ et Son salut. « Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui nous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. » (1 Pierre 1 : 10, 13 ; Actes 26 : 22, 23).

PERSPECTIVE DE LA PROPHÉTIE.
- En annonçant des événements à venir, le prophète ressemble à un voyageur qui contemple de loin une chaîne de montagnes. La perspective est considérablement raccourcie ; la chaîne n'apparaît que comme une succession de collines. Mais à mesure que le voyageur avance, il voit chaîne derrière chaîne. Les pics qui apparaissaient de loin, sur le même plan, sont à des kilomètres les uns derrière les autres. Le prophète voit l'avenir en perspective. Il ne peut dire quelle distance sépare les événements les uns des autres. Il ne prédit pas combien de siècles peuvent s'écouler avant que les royaumes de ce monde soient devenus ceux de notre Dieu et de Son Christ. Il n'y a pas de temps pour celui qui est Roi de l'éternité, et devant lequel un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. En sa présence, il est naturel que le prophète perde la notion du temps et voie toutes choses à la lumière de ce qui est éternel.

L'INTERPRÈTE DE LA PROPHÉTIE.
- Il est évident que les prophètes eux-mêmes ne comprenaient pas toujours les messages dont ils étaient porteurs. Nous en voyons la preuve dans les passages déjà cités (2 Pierre 1 : 20, 21) , et aussi en différents autres (Daniel 7 28 ; 8 : 15, 27 ; 10 : 7, 15 ; Apoc. 1 : 17 ; 7 : 13, 14 ; 17 : 6). Nous devons conclure de ceci que les mots eux-mêmes ont dû leur être communiqués. La prophétie est une preuve irréfutable de l'inspiration de la Bible.

Pour comprendre la prophétie, il nous faut suivre le principe d'interprétation toujours impliqué dans le Nouveau Testament - que la Bible est une unité organique et que Christ en est le centre. Nous avons aussi besoin de nous appuyer sans cesse sur l'Esprit de Dieu qui a inspiré la prophétie, afin qu'il soit son interprète pour nous. On entend souvent dire que l'histoire est l'explication de la prophétie et que nous devons attendre que cette dernière s'accomplisse pour comprendre la première. Cette théorie confond interprétation et confirmation. Si l'on ne peut comprendre la prophétie que lorsqu'elle s'est réalisée, comment peut-elle être comparée « à une lampe qui brille dans un lieu obscur » pour nous guider ? La prophétie s'adresse à tout le peuple de Dieu. Mais chacun ne peut connaître l'histoire du monde ; par conséquent, l'histoire n'est pas le seul interprète de la prophétie.

Bien plus, notre Sauveur reproche à ses disciples de n'avoir pas compris ce que les prophètes avaient annoncé à son sujet. « O gens sans intelligence et d'un coeur tardif à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua, dans toutes les Escritures, ce qui le concernait. » (Luc 24 : 25, 27). De même, sa seconde venue a été clairement annoncée, et nous mériterons les mêmes reproches si nous ne veillons pas à ce sujet. « C'est pourquoi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'Homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. » (Matt. 24 : 42, 44).

Le Seigneur démontre aussi que la nation juive aurait dû le reconnaître d'après l'étude de ses propres prophètes. « Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix ! Mais, maintenant, elles sont cachées à tes yeux... Ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre ; parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée. » (Luc 19 : 42, 44).

Comme le dit Étienne : « Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles, vous vous opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient la venue du Juste que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers ». (Actes 7 : 51, 52). Paul dit aussi : « Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et en le condamnant ils ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat ». « Ainsi, prenez garde qu'il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes ; voyez, hommes dédaigneux, soyez étonnés et disparaissez ; car je vais faire en vos jours une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. » (Actes 13 : 27, 40, 41. Voyez 2 Pierre 3).

LES COÏNCIDENCES SONT UNE EXPLICATION INADMISSIBLE DE LA PROPHÉTIE.
- Ceux qui disent que la réalisation de la prophétie est due à des coïncidences accidentelles n'ont certainement pas étudié les lois de la probabilité simple et composée. Quand une prédiction ordinaire est faite, dans laquelle il n'y a qu'un seul événement caractéristique à attendre, elle peut être vraie ou fausse. Mais si un autre trait est introduit dans la prédiction, on entre dans le champ de la probabilité composée. Chaque prophétie a une demi-chance d'accomplissement ; les deux combinées n'ont plus qu'un quart de chance, ce qui revient à dire qu'il n'y a qu'une chance sur quatre que les deux prédictions se réalisent. Chaque trait nouveau qui vient s'ajouter diminue cette fraction de possibilité.

Les divers événements prédits dans les Écritures, qu'ils concernent soit la destinée des nations environnantes, soit celle de la nation juive, sont donnés avec une telle précision et une telle variété de détails que la probabilité de leur réalisation est réduite à son minimum. Les prophéties qui concernent le Christ Lui-même sont, par dessus toutes les autres, tellement précises ; les traits qui les distinguent sont tellement nombreux, que les probabilités d'accomplissement, en dehors de la prescience divine et au point de vue des coïncidences accidentelles, se réduisent à une fraction trop infime pour être représentées par un chiffre. (3)

La prophétie accomplie est l'un des plus grands miracles que le monde ait vus. Et ces prophéties sont tissées dans le texte de toute l'Écriture.

EXEMPLES D'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE.
- L'oeuvre entière de la Rédemption est esquissée dans la brève prédication qu'Adam entendit de la bouche même de Dieu. - Noé ébaucha en trois phrases inspirées les grands traits de l'histoire humaine. - Le dixième chapitre de la Genèse contient un résumé de la distribution de notre race, qui s'accorde parfaitement avec les plus récentes théories de l'ethnologie.

« À Abraham fut révélée l'histoire des descendants de ses deux fils, Ismaël et Isaac ; les quatre cents ans d'affliction de sa postérité ; la bénédiction de toutes les nations en sa postérité, etc. Abraham, Jacob et Moïse virent tous le jour du Christ et s'en sont réjouis ; Esaïe et Jérémie révélèrent non seulement les jugements prochains d'Israël et ses délivrances, niais encore l'Incarnation et l'Expiation.
Les visions de Daniel ne présentent pas seulement une prophétie intelligible, mais encore un récit consécutif et méthodique des événements à venir, à partir de son propre temps jusqu'à la fin : une histoire universelle en miniature.
La chute de Belschatsar ; l'avènement de Cyrus, ses conquêtes, la grandeur de son empire ; ses successeurs, Cambyse, Smerdis et Darius ; le caractère, le pouvoir et la conduite de Xerxès ; les exploits merveilleux d'Alexandre le Grand, sa mort soudaine et la division de son empire ; les règnes de Ptolémée et des Séleucides ; la nature et les conquêtes de l'Empire romain ; la destruction de Jérusalem par Titus : la décadence et la division de l'Empire romain ; la naissance de la papauté et son cours ; les cruelles persécutions qu'elle a infligées aux enfants de Dieu ; tout ceci et bien plus encore est prédit par l'homme « bien-aimé ». Les « fardeaux » (ou messages, trad.) des prophètes qui suivent concernent la Syrie, l'Égypte, Edom, Tyr, Sidon, Moab, la Philistie, Kédar, Élam, Babylone, Gog et Magog, sans oublier Juda et Ephraïm » (4).

L'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE QUANT À LA NATION JUIVE
. - Dans un chapitre du commencement de cet ouvrage, nous avons déjà fait observer combien l'accomplissement des prophéties qui concernent Israël est remarquable. Examinons maintenant, d'un peu plus près, celles qui se sont réalisées.

1.
Le rejet du Christ est prédit. -
« Méprisé et abandonné des hommes... Nous l'avons dédaigné et nous n'avons fait de lui aucun cas. » (Esaïe 53 : 2-3). « La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient... ». (Ps. 118 - 22). « Celui qu'on méprise, qui est en horreur au peuple. » (Esaïe 49 : 7).

2.
Leur rejet du Christ doit se prolonger longtemps. -
Le prophète demande combien de temps Israël restera sous la malédiction d'un tel aveuglement : « Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et privées d'habitants et que l'Éternel ait éloigné les hommes ». (Esaïe 6 : 9-12). Et Paul nous dit que ce sera « jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée ». (Rom. 11 : 25). Le Juif confirme, par son obstination à rejeter le Messie, les arguments qu'il dédaigne.

3.
Les Romains devaient être l'instrument destiné à punir Israël. -
« L'Éternel fera partir de loin, des extrémités de la terre, une nation qui fondra sur toi d'un vol d'aigle ; une nation dont tu n'entendras pas la langue ; une nation au visage farouche. » (Deut. 28 : 49, 50. Voir aussi Jér. 5 - 15). Combien les Romains réalisèrent littéralement les détails de cette prédiction ! Au lieu d'être une des nations environnantes que Dieu avait si souvent employées pour châtier Israël, celle-ci vient de loin. Au lieu de ressembler à la langue hébraïque, comme celles des nations voisines, la langue des Romains est entièrement différente. L'Aigle romaine était un emblème militaire bien connu. Ils avaient « un visage farouche, sans respect pour le vieillard ni pitié pour l'enfant ». L'impitoyable cruauté des Romains, au moment de la chute de Jérusalem, défie toute description.

4.
Ils devaient retourner en Égypte sur des navires. -
(Deut, 28 : 68). Parmi ceux qui furent sauvés à Jérusalem, tous ceux qui étaient au-dessus de dix-sept ans fuirent déportés en Égypte, où les prisonniers travaillaient nuit et jour dans les mines, sans aucune interruption, jusqu'à ce qu'ils tombassent pour mourir.

5.
Les villes d'Israël devaient être assiégées. -
« Elle t'assiégera dans toutes tes portes, dans tout le pays que l'Éternel ton Dieu te donne. » (Deut. 28 : 52). La conquête du pays d'Israël par les Romains, en contraste avec les guerres précédentes, fut presque entièrement une guerre de sièges.

6.
La méthode d'attaque. -
« Jusqu'à ce que tombent ces hautes et fortes murailles dans lesquelles tu auras placé ta confiance. » Les murailles les plus solides. s'écroulèrent par la force terrible des béliers romains.

7.
Les extrémités de la famine. -
« Tu mangeras la chair de tes fils et de tes filles. » (Deut. 28 : 53 ; Jér. 19 : 9). Prophétie qui s'est littéralement accomplie au siège de Jérusalem.

8.
Ils ne resteraient qu'un petit nombre. -
« Vous ne resterez qu'un petit nombre... et vous serez arrachés du pays... » (Deut. 28 : 62-63). « Tout le pays sera dévasté. » (Jér. 4 - 27). Des centaines de mille Juifs furent tués pendant la guerre, sans compter ceux qui périrent par la famine, la maladie, le feu, ou les multitudes qui furent emmenées prisonnières.

9.
L'universelle dispersion. -
« Et l'Éternel te dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité de la terre à l'autre. » (Deut. 28 : 64 et Osée 9 : 17). Le Juif se trouve dans tous les pays, du nord au sud, de l'est à l'ouest.

10.
Ils seraient conservés comme nation. -
« Lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pourtant point. » (Lév. 26 : 44 ; Jér. 30 : 3 ; 46 : 28). Massacrés par milliers, et pourtant renaissant toujours de leur souche immortelle, les Juifs se retrouvent en tout temps et en toutes régions. Leur continuelle durée, leur immortalité nationale, est à la fois le plus curieux des problèmes pour l'observateur politique et un sujet de profonde et solennelle admiration pour l'homme religieux (5).

11.
Leur séparation. -
« C'est un peuple qui a sa demeure à part et qui ne fait point partie des nations. » (Nombres 23 : 9). « Ce qui vous vient à l'esprit ne sera point, quand vous dites que vous serez comme les nations pour servir le bois et la pierre. » Ni leur propre penchant à l'idolâtrie, ni l'oppression et la persécution du dehors n'ont jamais réussi, depuis la captivité babylonienne, à leur faire abandonner la foi de leurs pères ou à les rendre semblables aux peuples parmi lesquels ils ont habité.

12.
Ils n'auraient pas de repos. -
« Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille et tu n'auras pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds... Ta vie sera comme en suspens devant toi ; tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence. » (Deut. 28 : 65-67 ; Amos 9: 4). On sait que ces paroles se sont accomplies à la lettre dans les terribles massacres de Juifs jusqu'à nos jours.

13.
Ils seraient privés de gouvernement central et de Temple. -
« Car les enfants d'Israël resteront longtemps sans roi et sans sacrifice. » (Osée 3 : 4). Cette prédiction s'est réalisée en dépit des efforts vigoureux qu'ont fait les Juifs pour maintenir parmi eux une autorité centrale (6).

Le verset suivant dit : « Après cela, les enfants d'Israël reviendront ; ils chercheront l'Éternel, leur Dieu, et David, leur roi ;et ils tressailleront à la vue de l'Éternel et de sa bonté, dans la suite des temps ». (Osée 3 : 5).

Comment pourrions-nous douter que sa parole, qui s'est littéralement accomplie dans le passé, en jugement, ne s'accomplisse de la même façon dans l'avenir, en miséricorde ?

Dieu nous dit expressément qu'il en sera ainsi. « Nations, écoutez la parole de l'Éternel, publiez-la dans les îles lointaines. Dites : Celui qui a dispersé Israël le rassemblera, et Il le gardera comme le berger garde son troupeau. » (Jérém. 31 : 10). « Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, j'aurai soin moi-même de mes brebis, et j'en ferai la revue, comme un pasteur inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, et je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l'obscurité. Je les retirerai d'entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées et je les ramènerai dans leur pays ; je les ferai paître sur les montagnes d'Israël, le long des ruisseaux et dans tous les lieux habités du pays. J'établirai sur elles un seul pasteur, qui les fera paître, mon serviteur David ; il les fera paître, il sera leur pasteur. » (Ezéchiel 34 : 11-13, 23. Voir aussi Jérém. 30 : 3).

ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE SUR LES NATIONS ENVIRONNANTES. TYR
(Ezéch. 26 : 7, 11). - Après avoir décrit la vengeance que le roi de Babylone exercerait sur Tyr, le prophète continue : « Et on (ou des nations nombreuses - verset 3) jettera, au milieu des eaux, tes pierres, ton bois et ta poussière, et tu ne seras plus rebâtie ».

Antérieurement à la chute de leur antique cité, les Tyriens avaient transporté la masse de leurs trésors dans une de leurs îles, à environ un demi-mille de la côte. Aucune tentative de reconstruire l'ancienne ville ne fut faite, après que l'armée babylonienne se fût retirée, mais les ruines subsistaient. Alors vint Alexandre, et parce que les citoyens ne voulaient pas se rendre et rendre la cité, il résolut de bâtir une jetée et de la prendre du côté de la mer.

L'ancienne ville fut donc renversée jusqu'à la dernière pierre, et les débris en furent déposés au milieu de la mer ; et le besoin de matériaux pour bâtir la jetée était tel que même la poussière semble avoir été grattée de l'ancien emplacement. Quoique des siècles se soient écoulés après cette prédiction, elle s'est accomplie à la lettre. La ville n'a jamais été rebâtie ; l'emplacement demeure jusqu'à aujourd'hui sans même un remblai pour le marquer.

SIDON.
- Un sort différent est prédit à la ville voisine de Sidon (Ezéch. 28 : 20, 23) : « Voici, j'en veux à toi, Sidon ! Je serai glorifié au milieu de toi. Et ils sauront que je suis l'Éternel, quand j'aurai exécuté mes jugements contre elle. J'enverrai la peste dans son sein, je ferai couler le sang dans ses rues ; les morts tomberont au milieu d'elle par l'épée qui, de toutes parts, viendra la frapper ».

Aucun arrêt d'anéantissement n'est prononcé contre Sidon, mais elle aura à subir d'épouvantables massacres. Ceci s'est accompli largement dans chacune des crises qui ont secoué ce malheureux pays. Sous les Perses, 40.000 citoyens mirent le feu à leurs maisons et périrent plutôt, que de se soumettre. À maintes reprises, le sang a inondé ses rues, encore en 1840, quand la place fut prise par l'amiral Napier. Mais Sidon n'a pas cessé d'exister et compte actuellement environ 10.000 habitants.

Si les prophéties qui concernent Tyr et Sidon avaient été interchangées, combien il eût été facile de contester à Ezéchiel le droit de parler selon la parole de l'Éternel ! (7).

ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES QUI CONCERNENT CHRIST.
- Nous avons déjà, dans un chapitre précédent : « Le Témoignage des Écritures au Christ », aussi bien que dans ceux qui l'ont suivi, rappelé un grand nombre de prophéties qui se sont exactement réalisées ; et cela, dans la vie, la mort, la résurrection et l'ascension de notre Rédempteur. « Le témoignage de Jésus est l'esprit de prophétie. » « Il est écrit de moi dans le volume du Livre. » Il n'y a qu'un Livre et une Personne auxquels ces paroles puissent se rapporter.

Une figure parfaite du Messie qui devait venir est tracée pour nous, dans tous ses détails, à travers toutes les parties prophétiques de l'Ancien Testament. Un tableau parfait de sa vie est donné dans les récits historiques du Nouveau. Placez ces deux portraits l'un sur l'autre et vous verrez qu'ils correspondent exactement. Il ne peut y avoir eu aucun contact entre les auteurs, puisqu'ils étaient séparés les uns des autres par le silence de quatre siècles. L'Ancien Testament donne un portrait de l'Être mystérieux qui devait venir ; le Nouveau, de Celui qui est venu. La main qui les a tracés tous deux ne peut être que la Main divine. L'irréfutable conclusion est double ; elle nous amène à accepter les Écritures prophétiques comme inspirées, et le Christ historique vers lequel tous ses rayons convergent comme une Personne divine. (De Pierson).

« Quand une serrure et une clef s'adaptent l'une à l'autre, on peut présumer, avec quelque raison, même si elles sont d'une fabrication toute simple, qu'elles ont été faites l'une pour l'autre. Si elles sont d'une forme compliquée, cette présomption est considérablement accrue. Mais si la serrure est composée de parties si étranges et si curieuses qu'elles déconcertent le mécanicien le plus habile ; si elle est absolument nouvelle et particulière ; si elle diffère de tout ce que l'on a vu sur la terre jusqu'à ce jour ; si aucune clef dans l'univers ne s'adapte à elle, sauf une, et si celle-ci y entre si facilement et si exactement qu'un enfant pourrait l'ouvrir, alors, il est absolument certain que la serrure et la clef furent faites de la même main géniale et qu'elles appartiennent l'une à l'autre.

« Les prophéties de l'Ancien Testament sur Jésus-Christ ne sont pas moins étrangement diverses, pas moins cachées à la sagesse humaine, pas moins nouvelles et originales, Non moins facile, non moins exacte est la manière dont elles s'adaptent à l'histoire. évangélique. Qui donc pourrait douter que Dieu est l'auteur de ces prédictions, des événements par lesquels elles se réalisèrent, et de la religion qui se relie aux premières et aux secondes d'une manière indissoluble ? » (J.-J. Gurney).


(1) Christ et les Écritures, par A. Saphir. D. D. 

(2) Voyez Outline Studies in the Book of the Old Testament (Études et esquisses sur les Livres de l'Ancien Testament), p. 207. W. Moorehad, D.D. 

(3) Voyez Many Infallible Proofs. (Un grand nombre de preuves infaillibles) p. 55, par A. T. Pierson, D. D., qui prouve que les 25 prédictions distinctes données par notre Seigneur Jésus-Christ au sujet de la destruction de Jérusalem, par la loi de la probabilité composée, réduisent les chances d'accomplissement à une sur près de vingt millions ! Et cependant, chacune de ces prophéties s'est réalisée dans cet événement.

(4) The Approaching En of the Age, p. 4. (La fin prochaine du Siècle par H. Grattan Guinness.) 

(5) History of the Jews, Histoire des Juifs, 11: 399. Milman. 

(6) What are we to Believe ? (Que devons-nous croire ?) chap. X. J. Urquhart. 

(7) What are we to Believe ? (Que devons-nous croire ?) Chapitre VIII. Rév. J. Urquhart. 
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