Avant de considérer, un à un, les
livres prophétiques, il est peut-être
bon d'en prendre une vue d'ensemble.
DÉFINITION DE LA
PROPHÉTIE. - La Bible elle-même
nous donne une définition pleine
d'autorité de la fonction et de la mission
du prophète. « L'Éternel
dit à Moïse : Vois, je te fais
Dieu pour Pharaon ; et Aaron, ton
frère, sera ton prophète. Et tu
mettras les paroles dans sa bouche. »
(Exode
7 : 1 ; 4 :15).
« Aucune
affirmation ne saurait être plus claire. Sur
l'ordre divin, Moïse devait prendre la place
de Dieu devant Pharaon, et Aaron devait agir comme
prophète de Moïse, recevant de lui le
Message et le délivrant ait roi. »
(Moorehead).
IMPORTANCE DE LA PROPHÉTIE. - La
prophétie occupe une place très
importante dans la volonté
révélée de Dieu : environ
un tiers de la Bible. Il est donc essentiel que
nous y apportions une très sérieuse
attention et que nous cherchions, par le secours du
Saint-Esprit, à en comprendre le sens.
« La prophétie
hébraïque est
généralement reconnue comme
étant un phénomène tout
à fait unique dans l'histoire des
religions. » (Dr Orr).
La prophétie est la
révélation des plans de Dieu à
ses enfants. Elle fut donnée, non pas dans
un but temporaire, mais pour tous les âges et
pour tous les peuples. Paul en parle en ces
termes : « Tout ce qui a
été écrit d'avance, l'a
été pour notre instruction, afin que,
par la persévérance et par la
consolation que donnent les Écritures, nous
possédions l'espérance ».
(Rom.
15 : 4).
La Prophétie ne peut venir que de
Dieu, car Lui seul connaît la fin et le
commencement des choses. Christ disait à ses
disciples : « Je vous ai
appelés mes amis, parce que je vous ai fait
connaître tout ce que j'ai appris de mon
Père. »
(Jean
15 - 15). Abraham fut
appelé « ami de
Dieu » ; et lorsque l'Éternel
voulut détruire Sodome, Il dit :
« Cacherai-je à Abraham ce que je
vais faire ? » En étudiant
les livres prophétiques, nous nous rendons
compte que Dieu condescend à nous
révéler ses plans. « Le
Seigneur, l'Éternel, ne fait rien, sans
avoir révélé ses secrets
à ses serviteurs, les
prophètes. »
(Amos
3. 7).
Il y a trois éléments dans
le Message des prophètes. (Dr
Campbell-Morgan)
1. Les prophètes étaient
chargés d'une mission pour leur propre
temps. - Leur point de départ était
toujours la souveraineté de Dieu. Qu'ils
parlassent avec une voix de tonnerre ou avec les
tendres accents de l'amour, ils venaient au nom de
l'Éternel et de par son autorité.
Leur protestation contre les choses contraires
à Sa volonté était sans
compromis et absolument indifférente aux
conséquences. Leur seul objet était
la gloire de Jéhova. L'incapacité
d'Israël de glorifier Dieu auprès des
nations environnantes les remplissait de douleur.
Et, en dépit de tout, leur conviction reste
inébranlable que Dieu sera vainqueur et que
ses desseins seront exécutés.
2. Les prophètes
prédisaient les événements
à venir. - La plus grande partie de leur
Message avait le caractère de
prédiction. Les lignes principales de la
prophétie sont : la chute du peuple
choisi de Dieu et les jugements de Dieu sur ce
peuple ; les
jugements divins sur les nations
environnantes ; la venue en gloire et la
restauration du peuple élu ; enfin, le
fait que le royaume du Messie sera finalement
établi sur la terre entière.
« L'élément de
prédiction dans l'Écriture, en ces
derniers temps, a perdu de sa valeur, sous
prétexte que, dans les prophètes,
l'élément moral, spirituel et
éthique, est le principal ; ceci est
une confusion d'idées. Toute
prédiction de l'Écriture est
éthique, ou plutôt spirituelle,
puisqu'elle concerne le royaume de Dieu et tend
vers son centre : Christ. Mais
l'élément spirituel est en relation
intime avec les faits, les manifestations et les
bienfaits continuels de Dieu envers son
peuple. »
(1).
3. Les livres prophétiques
contiennent un Message d'actualité pour
notre époque. - Les principes
éternels du bien et du mal sont applicables
aussi bien à notre temps qu'à celui
des prophètes. La censure
sévère du péché,
l'appel à glorifier Dieu et à
l'honorer, sont pleins d'enseignement pour notre
époque. Les prophètes
dénonçaient l'idolâtrie, la
culpabilité et la folie d'adorer le bois et
la pierre, fabriqués par la main des hommes,
et toutes les iniquités qui en
découlent. Et cependant, aujourd'hui, parmi
les millions d'âmes de la
chrétienté, l'idolâtrie, sous
la forme de l'adoration des images et des statues,
subsiste encore, et on y ajoute l'adoration de
l'hostie dans la messe, comme si elle était
Dieu Lui-même !
LA PROPHÉTIE A SON ORIGINE DANS LE
BESOIN DE L'HOMME. - La chute de l'homme a
provoqué la première promesse d'un
grand Libérateur en la personne de Celui qui
devait être la postérité de la
femme. L'esclavage d'Israël fut la cause de
l'appel de Moïse. Samuel fut suscité
à l'époque où Israël
avait abandonné l'Éternel comme Roi glorieux.
L'idolâtrie des rois d'Israël provoqua
les prophéties d'Elie et
d'Élisée.
C'est quand Israël se rendit
coupable d'apostasie, par le culte des faux dieux,
que la brillante série des prophètes
apparut ; c'est alors qu'ils
proférèrent leurs solennels
avertissements et leurs appels pleins de
véhémence. Pierre parle
« de la parole certaine de la
prophétie » et la compare à
« une lampe qui brille dans un lieu
obscur »
(2
Pierre 1 : 19), et souvent ce
fut lorsque la nuit était la plus noire
qu'elle brilla d'un plus vif éclat
(2).
LA PROPHÉTIE N'EST PAS LA
DIVINATION. - D'après l'Écriture,
la Prophétie n'a pas sa source dans l'Esprit
humain. Son origine est toujours dans l'action
surnaturelle du Saint-Esprit sur l'esprit du
prophète : « Il l'avait
annoncé par la bouche de ses saints
prophètes des temps anciens ».
(Luc
1 : 70). Les
prophètes se défendent d'aucune part
personnelle dans leur message. Ils attribuent
à Dieu même les paroles qui
l'expriment. Leur préface invariable est
celle-ci : « Ainsi a dit
l'Éternel. La Parole de l'Éternel me
fut adressée », etc... Le langage
que tient l'apôtre Pierre est concluant
à cet égard :
« Sachant tout d'abord vous-mêmes
qu'aucune prophétie de l'Écriture ne
peut être un objet d'interprétation
particulière, car ce n'est pas par une
volonté d'homme qu'aucune prophétie a
jamais été apportée, mais
c'est poussés par le Saint-Esprit que des
hommes ont parlé de la part de
Dieu ».
(2
Pierre 1 : 20, 21).
Dieu dit à
Jérémie : « Voici,
j'ai mis mes paroles dans ta bouche »
(1 :
9) et à
Ezéchiel : « Tu leur diras
mes paroles »
(2 :
7). Le devin et le faux
prophète, au contraire, parlaient de leur propre
chef.
(Jérémie
14 : 14
et 23 :
16). De plus, la
divination prétend communiquer des
lumières sur toutes sortes de choses et de
sujets, sans tenir compte de la souveraineté
de Dieu et de ses plans de miséricorde. Elle
ne sait rien de Christ et ne tient aucun compte de
Lui. « Elle n'a aucun fondement moral et
ne sert aucun but moral ; elle est seulement
le résultat d'une curiosité
indiscrète quant à
l'avenir. » (Dr Orr).
La Prophétie, d'autre part, n'est
jamais présentée comme une chose
simplement miraculeuse, mais toujours en relation
directe avec le royaume de Dieu. Elle n'annonce
rien qui ne soit, d'une façon ou de l'autre,
relié au plan de la rédemption. Le
but et le centre de toute la prophétie,
c'est le Seigneur Jésus-Christ et Son salut.
« Les prophètes, qui ont
prophétisé touchant la grâce
qui nous était réservée, ont
fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de
leurs investigations, voulant sonder
l'époque et les circonstances
marquées par l'Esprit de Christ qui
était en eux, et qui attestait d'avance les
souffrances de Christ et la gloire dont elles
seraient suivies. Il leur fut
révélé que ce n'était
pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils
étaient les dispensateurs de ces choses, que
vous ont annoncées maintenant ceux qui vous
ont prêché l'Évangile par le
Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans
lesquelles les anges désirent plonger leurs
regards. »
(1
Pierre 1 : 10, 13 ; Actes
26 : 22, 23).
PERSPECTIVE DE LA PROPHÉTIE. - En
annonçant des événements
à venir, le prophète ressemble
à un voyageur qui contemple de loin une
chaîne de montagnes. La perspective est
considérablement raccourcie ; la
chaîne n'apparaît que comme une
succession de collines. Mais à mesure que le
voyageur avance, il voit chaîne
derrière chaîne. Les pics qui
apparaissaient de loin, sur le même plan,
sont à des kilomètres les uns
derrière les autres. Le prophète voit
l'avenir en perspective. Il ne peut dire quelle
distance sépare
les événements les uns des autres. Il
ne prédit pas combien de siècles
peuvent s'écouler avant que les royaumes de
ce monde soient devenus ceux de notre Dieu et de
Son Christ. Il n'y a pas de temps pour celui qui
est Roi de l'éternité, et devant
lequel un jour est comme mille ans et mille ans
sont comme un jour. En sa présence, il est
naturel que le prophète perde la notion du
temps et voie toutes choses à la
lumière de ce qui est
éternel.
L'INTERPRÈTE DE LA
PROPHÉTIE. - Il est évident que
les prophètes eux-mêmes ne
comprenaient pas toujours les messages dont ils
étaient porteurs. Nous en voyons la preuve
dans les passages déjà cités
(2
Pierre 1 : 20, 21) , et aussi
en différents autres
(Daniel
7 28 ; 8 :
15, 27 ;
10 :
7, 15 ;
Apoc.
1 : 17 ; 7 :
13, 14 ; 17 :
6). Nous devons conclure
de ceci que les mots eux-mêmes ont dû
leur être communiqués. La
prophétie est une preuve irréfutable
de l'inspiration de la Bible.
Pour comprendre la prophétie, il
nous faut suivre le principe
d'interprétation toujours impliqué
dans le Nouveau Testament - que la Bible est une
unité organique et que Christ en est le
centre. Nous avons aussi besoin de nous appuyer
sans cesse sur l'Esprit de Dieu qui a
inspiré la prophétie, afin qu'il soit
son interprète pour nous. On entend souvent
dire que l'histoire est l'explication de la
prophétie et que nous devons attendre que
cette dernière s'accomplisse pour comprendre
la première. Cette théorie confond
interprétation et confirmation. Si l'on ne
peut comprendre la prophétie que lorsqu'elle
s'est réalisée, comment peut-elle
être comparée « à une
lampe qui brille dans un lieu obscur »
pour nous guider ? La prophétie
s'adresse à tout le peuple de Dieu. Mais
chacun ne peut connaître l'histoire du
monde ; par conséquent, l'histoire
n'est pas le seul interprète de la
prophétie.
Bien plus, notre Sauveur reproche
à ses disciples de n'avoir pas compris ce
que les prophètes avaient annoncé
à son sujet. « O gens sans
intelligence et d'un coeur tardif à croire
tout ce que les prophètes ont dit ! Ne
fallait-il pas que le Christ souffrît ces
choses et qu'il entrât dans sa gloire ?
Et, commençant par Moïse et par tous
les prophètes, il leur expliqua, dans toutes
les Escritures, ce qui le concernait. »
(Luc
24 : 25, 27). De
même, sa seconde venue a été
clairement annoncée, et nous
mériterons les mêmes reproches si nous
ne veillons pas à ce sujet.
« C'est pourquoi, tenez-vous prêts,
car le Fils de l'Homme viendra à l'heure
où vous n'y penserez pas. »
(Matt.
24 : 42, 44).
Le Seigneur démontre aussi que la
nation juive aurait dû le reconnaître
d'après l'étude de ses propres
prophètes. « Si toi aussi, au
moins en ce jour qui t'est donné, tu
connaissais les choses qui appartiennent à
ta paix ! Mais, maintenant, elles sont
cachées à tes yeux... Ils ne
laisseront pas en toi pierre sur pierre ;
parce que tu n'as pas connu le temps où tu
as été visitée. »
(Luc
19 : 42, 44).
Comme le dit Étienne :
« Hommes au cou raide, incirconcis de
coeur et d'oreilles, vous vous opposez toujours au
Saint-Esprit. Ce que vos pères ont
été, vous l'êtes aussi. Lequel
des prophètes vos pères n'ont-ils pas
persécuté ? Ils ont tué
ceux qui annonçaient la venue du Juste que
vous avez livré maintenant, et dont vous
avez été les meurtriers ».
(Actes
7 : 51, 52). Paul dit
aussi : « Car les habitants de
Jérusalem et leurs chefs ont méconnu
Jésus, et en le condamnant ils ont accompli
les paroles des prophètes qui se lisent
chaque sabbat ». « Ainsi,
prenez garde qu'il ne vous arrive ce qui est dit
dans les prophètes ; voyez, hommes
dédaigneux, soyez étonnés et
disparaissez ; car je vais faire en vos jours
une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la
racontait. »
(Actes
13 : 27, 40,
41. Voyez 2
Pierre 3).
LES COÏNCIDENCES SONT UNE EXPLICATION
INADMISSIBLE DE LA PROPHÉTIE. - Ceux qui
disent que la réalisation de la
prophétie est due à des
coïncidences accidentelles n'ont certainement
pas étudié les lois de la
probabilité simple et composée. Quand
une prédiction ordinaire est faite, dans
laquelle il n'y a qu'un seul
événement caractéristique
à attendre, elle peut être vraie ou
fausse. Mais si un autre trait est introduit dans
la prédiction, on entre dans le champ de la
probabilité composée. Chaque
prophétie a une demi-chance
d'accomplissement ; les deux combinées
n'ont plus qu'un quart de chance, ce qui revient
à dire qu'il n'y a qu'une chance sur quatre
que les deux prédictions se
réalisent. Chaque trait nouveau qui vient
s'ajouter diminue cette fraction de
possibilité.
Les divers événements
prédits dans les Écritures, qu'ils
concernent soit la destinée des nations
environnantes, soit celle de la nation juive, sont
donnés avec une telle précision et
une telle variété de détails
que la probabilité de leur
réalisation est réduite à son
minimum. Les prophéties qui concernent le
Christ Lui-même sont, par dessus toutes les
autres, tellement précises ; les traits
qui les distinguent sont tellement nombreux, que
les probabilités d'accomplissement, en
dehors de la prescience divine et au point de vue
des coïncidences accidentelles, se
réduisent à une fraction trop infime
pour être représentées par un
chiffre. (3)
La prophétie accomplie est l'un
des plus grands miracles que le monde ait vus. Et
ces prophéties sont tissées dans le
texte de toute l'Écriture.
EXEMPLES D'ACCOMPLISSEMENT DE LA
PROPHÉTIE. - L'oeuvre entière de
la Rédemption est esquissée dans la brève
prédication
qu'Adam entendit de la bouche même de Dieu. -
Noé ébaucha en trois phrases
inspirées les grands traits de l'histoire
humaine. - Le dixième chapitre de la
Genèse contient un résumé de
la distribution de notre race, qui s'accorde
parfaitement avec les plus récentes
théories de l'ethnologie.
« À Abraham fut
révélée l'histoire des
descendants de ses deux fils, Ismaël et
Isaac ; les quatre cents ans d'affliction de
sa postérité ; la
bénédiction de toutes les nations en
sa postérité, etc. Abraham, Jacob et
Moïse virent tous le jour du Christ et s'en
sont réjouis ; Esaïe et
Jérémie
révélèrent non seulement les
jugements prochains d'Israël et ses
délivrances, niais encore l'Incarnation et
l'Expiation.
Les visions de Daniel ne
présentent pas seulement une
prophétie intelligible, mais encore un
récit consécutif et méthodique
des événements à venir,
à partir de son propre temps jusqu'à
la fin : une histoire universelle en
miniature.
La chute de Belschatsar ;
l'avènement de Cyrus, ses conquêtes,
la grandeur de son empire ; ses successeurs,
Cambyse, Smerdis et Darius ; le
caractère, le pouvoir et la conduite de
Xerxès ; les exploits merveilleux
d'Alexandre le Grand, sa mort soudaine et la
division de son empire ; les règnes de
Ptolémée et des
Séleucides ; la nature et les
conquêtes de l'Empire romain ; la
destruction de Jérusalem par Titus : la
décadence et la division de l'Empire
romain ; la naissance de la papauté et
son cours ; les cruelles persécutions
qu'elle a infligées aux enfants de
Dieu ; tout ceci et bien plus encore est
prédit par l'homme
« bien-aimé ». Les
« fardeaux » (ou messages,
trad.) des prophètes qui suivent concernent
la Syrie, l'Égypte, Edom, Tyr, Sidon, Moab, la
Philistie,
Kédar, Élam, Babylone, Gog et Magog,
sans oublier Juda et Ephraïm »
(4).
L'ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE
QUANT À LA NATION JUIVE. - Dans un
chapitre du commencement de cet ouvrage, nous avons
déjà fait observer combien
l'accomplissement des prophéties qui
concernent Israël est remarquable. Examinons
maintenant, d'un peu plus près, celles qui
se sont réalisées.
1. Le rejet du Christ est
prédit. -
« Méprisé et
abandonné des hommes... Nous l'avons
dédaigné et nous n'avons fait de lui
aucun cas. »
(Esaïe
53 : 2-3).
« La pierre qu'ont rejetée ceux
qui bâtissaient... ».
(Ps.
118 - 22). « Celui
qu'on méprise, qui est en horreur au
peuple. »
(Esaïe
49 : 7).
2. Leur rejet du Christ doit se
prolonger longtemps. -
Le prophète demande combien de
temps Israël restera sous la
malédiction d'un tel aveuglement :
« Jusqu'à ce que les villes soient
dévastées et privées
d'habitants et que l'Éternel ait
éloigné les hommes ».
(Esaïe
6 : 9-12). Et Paul
nous dit que ce sera « jusqu'à ce
que la totalité des païens soit
entrée ».
(Rom.
11 : 25). Le Juif
confirme, par son obstination à rejeter le
Messie, les arguments qu'il
dédaigne.
3. Les Romains devaient être
l'instrument destiné à punir
Israël. -
« L'Éternel fera partir
de loin, des extrémités de la terre,
une nation qui fondra sur toi d'un vol
d'aigle ; une nation dont tu n'entendras pas
la langue ; une nation au visage
farouche. »
(Deut.
28 : 49, 50. Voir aussi Jér.
5 - 15). Combien les
Romains réalisèrent
littéralement les détails de cette
prédiction ! Au lieu d'être une
des nations environnantes que Dieu avait si souvent
employées pour châtier Israël,
celle-ci vient de loin. Au lieu
de ressembler à la langue
hébraïque, comme celles des nations
voisines, la langue des Romains est
entièrement différente. L'Aigle
romaine était un emblème militaire
bien connu. Ils avaient « un visage
farouche, sans respect pour le vieillard ni
pitié pour l'enfant ».
L'impitoyable cruauté des Romains, au moment
de la chute de Jérusalem, défie toute
description.
4. Ils devaient retourner en
Égypte sur des navires. -
(Deut,
28 : 68). Parmi ceux qui
furent sauvés à Jérusalem,
tous ceux qui étaient au-dessus de dix-sept
ans fuirent déportés en
Égypte, où les prisonniers
travaillaient nuit et jour dans les mines, sans
aucune interruption, jusqu'à ce qu'ils
tombassent pour mourir.
5. Les villes d'Israël devaient
être assiégées. -
« Elle t'assiégera dans
toutes tes portes, dans tout le pays que
l'Éternel ton Dieu te donne. »
(Deut.
28 : 52). La
conquête du pays d'Israël par les
Romains, en contraste avec les guerres
précédentes, fut presque
entièrement une guerre de
sièges.
6. La méthode d'attaque.
-
« Jusqu'à ce que
tombent ces hautes et fortes murailles dans
lesquelles tu auras placé ta
confiance. » Les murailles les plus
solides. s'écroulèrent par la force
terrible des béliers romains.
7. Les extrémités de la
famine. -
« Tu mangeras la chair de tes
fils et de tes filles. »
(Deut.
28 : 53 ; Jér.
19 : 9).
Prophétie qui s'est littéralement
accomplie au siège de
Jérusalem.
8. Ils ne resteraient qu'un
petit
nombre. -
« Vous ne resterez qu'un petit
nombre... et vous serez arrachés du
pays... »
(Deut.
28 : 62-63).
« Tout le pays sera
dévasté. »
(Jér.
4 - 27). Des centaines
de mille Juifs furent tués pendant la
guerre, sans compter ceux qui périrent par
la famine, la maladie, le feu, ou les multitudes
qui furent emmenées
prisonnières.
9. L'universelle dispersion. -
« Et l'Éternel te dispersera
parmi tous les
peuples, d'une extrémité de la terre
à l'autre. »
(Deut.
28 : 64 et Osée
9 :
17). Le Juif se
trouve dans tous les pays, du nord au sud, de l'est
à l'ouest.
10. Ils seraient conservés
comme nation. -
« Lorsqu'ils seront dans le
pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai
pourtant point. »
(Lév.
26 : 44 ; Jér.
30 : 3 ; 46 :
28). Massacrés par
milliers, et pourtant renaissant toujours de leur
souche immortelle, les Juifs se retrouvent en tout
temps et en toutes régions. Leur continuelle
durée, leur immortalité nationale,
est à la fois le plus curieux des
problèmes pour l'observateur politique et un
sujet de profonde et solennelle admiration pour
l'homme religieux (5).
11. Leur séparation. -
« C'est un peuple qui a sa
demeure à part et qui ne fait point partie
des nations. »
(Nombres
23 : 9). « Ce
qui vous vient à l'esprit ne sera point,
quand vous dites que vous serez comme les nations
pour servir le bois et la pierre. » Ni
leur propre penchant à l'idolâtrie, ni
l'oppression et la persécution du dehors
n'ont jamais réussi, depuis la
captivité babylonienne, à leur faire
abandonner la foi de leurs pères ou à
les rendre semblables aux peuples parmi lesquels
ils ont habité.
12. Ils n'auraient pas de repos.
-
« Parmi ces nations, tu ne
seras pas tranquille et tu n'auras pas un lieu de
repos pour la plante de tes pieds... Ta vie sera
comme en suspens devant toi ; tu trembleras la
nuit et le jour, tu douteras de ton
existence. »
(Deut.
28 : 65-67 ; Amos
9:
4). On sait que ces paroles
se sont accomplies à la lettre dans les
terribles massacres de Juifs jusqu'à nos
jours.
13. Ils seraient privés de
gouvernement central et de Temple. -
« Car les enfants
d'Israël resteront longtemps sans roi et sans
sacrifice. »
(Osée
3 : 4). Cette
prédiction s'est réalisée en
dépit des efforts vigoureux qu'ont fait les
Juifs pour maintenir parmi eux une autorité
centrale (6).
Le verset suivant dit :
« Après cela, les enfants
d'Israël reviendront ; ils chercheront
l'Éternel, leur Dieu, et David, leur
roi ;et ils tressailleront à la vue de
l'Éternel et de sa bonté, dans la
suite des temps ».
(Osée
3 : 5).
Comment pourrions-nous douter que sa
parole, qui s'est littéralement accomplie
dans le passé, en jugement, ne s'accomplisse
de la même façon dans l'avenir, en
miséricorde ?
Dieu nous dit expressément qu'il
en sera ainsi. « Nations, écoutez
la parole de l'Éternel, publiez-la dans les
îles lointaines. Dites : Celui qui a
dispersé Israël le rassemblera, et Il
le gardera comme le berger garde son
troupeau. »
(Jérém.
31 : 10).
« Car ainsi parle le Seigneur,
l'Éternel : Voici, j'aurai soin
moi-même de mes brebis, et j'en ferai la
revue, comme un pasteur inspecte son troupeau quand
il est au milieu de ses brebis éparses, et
je les recueillerai de tous les lieux où
elles ont été dispersées au
jour des nuages et de l'obscurité. Je les
retirerai d'entre les peuples, je les rassemblerai
des diverses contrées et je les
ramènerai dans leur pays ; je les ferai
paître sur les montagnes d'Israël, le
long des ruisseaux et dans tous les lieux
habités du pays. J'établirai sur
elles un seul pasteur, qui les fera paître,
mon serviteur David ; il les fera
paître, il sera leur pasteur. »
(Ezéchiel
34 : 11-13, 23.
Voir aussi Jérém.
30 :
3).
ACCOMPLISSEMENT DE LA PROPHÉTIE SUR
LES NATIONS ENVIRONNANTES. TYR (Ezéch.
26 :
7, 11). -
Après avoir décrit la vengeance que
le roi de Babylone exercerait sur Tyr, le
prophète continue : « Et on
(ou des nations nombreuses
-
verset 3) jettera, au milieu des
eaux, tes pierres, ton bois et ta poussière,
et tu ne seras plus rebâtie ».
Antérieurement à la chute
de leur antique cité, les Tyriens avaient
transporté la masse de leurs trésors
dans une de leurs îles, à environ un
demi-mille de la côte. Aucune tentative de
reconstruire l'ancienne ville ne fut faite,
après que l'armée babylonienne se
fût retirée, mais les ruines
subsistaient. Alors vint Alexandre, et parce que
les citoyens ne voulaient pas se rendre et rendre
la cité, il résolut de bâtir
une jetée et de la prendre du
côté de la mer.
L'ancienne ville fut donc
renversée jusqu'à la dernière
pierre, et les débris en furent
déposés au milieu de la mer ; et
le besoin de matériaux pour bâtir la
jetée était tel que même la
poussière semble avoir été
grattée de l'ancien emplacement. Quoique des
siècles se soient écoulés
après cette prédiction, elle s'est
accomplie à la lettre. La ville n'a jamais
été rebâtie ;
l'emplacement demeure jusqu'à aujourd'hui
sans même un remblai pour le marquer.
SIDON. - Un sort différent est
prédit à la ville voisine de Sidon
(Ezéch.
28 : 20,
23) : « Voici, j'en veux
à toi, Sidon ! Je serai glorifié
au milieu de toi. Et ils sauront que je suis
l'Éternel, quand j'aurai
exécuté mes jugements contre elle.
J'enverrai la peste dans son sein, je ferai couler
le sang dans ses rues ; les morts tomberont au
milieu d'elle par l'épée qui, de
toutes parts, viendra la
frapper ».
Aucun arrêt
d'anéantissement n'est prononcé
contre Sidon, mais elle aura à subir
d'épouvantables massacres. Ceci s'est
accompli largement dans chacune des crises qui ont
secoué ce malheureux pays. Sous les Perses,
40.000 citoyens mirent le feu à leurs
maisons et périrent plutôt, que de se
soumettre. À maintes reprises, le sang a
inondé ses rues, encore en 1840, quand la
place fut prise par l'amiral Napier. Mais Sidon n'a
pas cessé d'exister et compte actuellement
environ 10.000 habitants.
Si les prophéties qui concernent
Tyr et Sidon avaient été
interchangées, combien il eût
été facile de contester à
Ezéchiel le droit de parler selon la parole
de l'Éternel ! (7).
ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES QUI
CONCERNENT CHRIST. - Nous avons
déjà, dans un chapitre
précédent : « Le
Témoignage des Écritures au
Christ », aussi bien que dans ceux qui
l'ont suivi, rappelé un grand nombre de
prophéties qui se sont exactement
réalisées ; et cela, dans la
vie, la mort, la résurrection et l'ascension
de notre Rédempteur. « Le
témoignage de Jésus est l'esprit de
prophétie. » « Il est
écrit de moi dans le volume du
Livre. » Il n'y a qu'un Livre et une
Personne auxquels ces paroles puissent se
rapporter.
Une figure parfaite du Messie qui devait venir
est tracée pour nous, dans tous ses
détails, à travers toutes les parties
prophétiques de l'Ancien Testament. Un
tableau parfait de sa vie est donné dans les
récits historiques du Nouveau. Placez ces
deux portraits l'un sur l'autre et vous verrez
qu'ils correspondent exactement. Il ne peut y avoir
eu aucun contact entre les auteurs, puisqu'ils
étaient séparés les uns des
autres par le silence de quatre siècles.
L'Ancien Testament donne un portrait de
l'Être mystérieux qui devait
venir ; le Nouveau, de Celui qui est venu. La
main qui les a tracés tous deux ne peut
être que la Main divine. L'irréfutable
conclusion est double ; elle nous amène
à accepter les Écritures
prophétiques comme inspirées, et le
Christ historique vers lequel tous ses rayons
convergent comme une Personne divine. (De Pierson).
« Quand une serrure et une
clef s'adaptent l'une à l'autre, on peut
présumer, avec quelque raison, même si
elles sont d'une fabrication toute simple, qu'elles
ont été faites
l'une pour l'autre. Si elles sont d'une forme
compliquée, cette présomption est
considérablement accrue. Mais si la serrure
est composée de parties si étranges
et si curieuses qu'elles déconcertent le
mécanicien le plus habile ; si elle est
absolument nouvelle et particulière ;
si elle diffère de tout ce que l'on a vu sur
la terre jusqu'à ce jour ; si aucune
clef dans l'univers ne s'adapte à elle, sauf
une, et si celle-ci y entre si facilement et si
exactement qu'un enfant pourrait l'ouvrir, alors,
il est absolument certain que la serrure et la clef
furent faites de la même main géniale
et qu'elles appartiennent l'une à
l'autre.
« Les prophéties de
l'Ancien Testament sur Jésus-Christ ne sont
pas moins étrangement diverses, pas moins
cachées à la sagesse humaine, pas
moins nouvelles et originales, Non moins facile,
non moins exacte est la manière dont elles
s'adaptent à l'histoire.
évangélique. Qui donc pourrait douter
que Dieu est l'auteur de ces prédictions,
des événements par lesquels elles se
réalisèrent, et de la religion qui se
relie aux premières et aux secondes d'une
manière indissoluble ? »
(J.-J. Gurney).
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