Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IV. LE CHRIST DANS LES LIVRES POÉTIQUES

III. LES PROVERBES

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Le Livre d'Esther terminait la série des livres historiques de l'Ancien Testament. Entre eux et les Prophètes, nous avons certains écrits qui traitent des épreuves par lesquelles passent les coeurs des enfants de Dieu, pour arriver à la sanctification. Dans Job, nous avons la destruction de la vie d'égoïsme personnel. Dans les Psaumes, la vie de résurrection et l'idée de culte. Dans les Proverbes, les « Lois du Ciel pour la vie sur la Terre » (De Arnot). Dans l'Ecclésiaste, l'impuissance du monde à satisfaire l'âme. Dans le Cantique des Cantiques, la satisfaction de l'âme dans le Bien-Aimé.

LA SAGESSE DE SALOMON.
- Indépendamment de l'inspiration qui lui fut donnée, Salomon était qualifié d'une façon toute particulière pour écrire ce livre. Dieu lui avait donné « de la sagesse, une très grande intelligence et une étendue d'esprit (V. S.) vaste comme le sable qui est au bord de la mer ». (I Rois 4 : 29). Salomon était philosophe, architecte, homme de science autant que roi. Les gens qui ont voulu trouver en défaut la science de Salomon, n'ont fait que démontrer leur propre ignorance. « Les nuages distillent la rosée » (Prov. 3 : 20), dit notre version, et on a objecté avec raison que la rosée tombe seulement par les nuits sans nuages. Mais le mot hébreu signifie « brume nocturne ». C'est une vapeur abondante, comme une pluie invisible et très fine qui tombe copieusement en Palestine, chaque soir, vers minuit, quand le temps est chaud et que les vents du nord et du nord-ouest amènent les nuages de la mer.

Mais par-dessus ces multiples connaissances de la nature, Salomon possédait une intuition pénétrante, un discernement des caractères, une capacité de juger les motifs et les mobiles des actions des autres. Cette faculté spéciale a été remarquablement illustrée dans l'expédient dont il s'avisa pour découvrir la vraie mère de l'enfant vivant. Lorsque tout Israël apprit ce jugement, au début de son règne, « ils craignirent le roi, car ils virent que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements » (I Rois 3 : 28).

LOIS POUR LA VIE QUOTIDIENNE.
- Le but de ce livre est clairement défini dès les premiers versets (1 : 2, 4). « Pour connaître la sagesse, la justice, l'équité et la droiture ; pour donner aux simples (littéralement : « à ceux qui ont l'esprit ouvert ») le discernement, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. »

C'est l'application jusqu'aux détails de la vie, en ce monde de confusion et d'iniquité, de cette sagesse qui créa les cieux et la terre.

C'est un livre éminemment pratique dans ses leçons, et nous avons tout à gagner à l'étudier de plus près pour la direction de notre vie journalière.

Unie à « la crainte de l'Éternel », la piété filiale occupe dans ce livre une place proéminente. Le devoir des parents de corriger leurs enfants y est recommandé, fondé sur la pratique de Dieu Lui-même envers ses enfants. (Chap. 3 - 11, 12). Il insiste sur l'influence d'une bonne mère, et atteint au point culminant de son éloquence dans la description de la « femme vertueuse », au dernier chapitre. Cette description présente un contraste admirable avec l'influence mauvaise de certaines femmes, influence à laquelle Salomon céda si malheureusement, à la fin de sa vie, malgré les avertissements solennels qu'il avait lui-même donnés dans ce livre.

Il est essentiel de comprendre que, dans le livre des Proverbes, les avis contre les péchés de divers genres nous viennent comme un message de Dieu, indépendamment du messager.

L'auteur se sert de sa propre expérience relative à la sagesse d'un père, pour engager son fils à écouter ses conseils ; ceux-ci sont donnés avec un grand tact et beaucoup de délicatesse de sentiments. Il avertit la jeunesse, surtout du danger des mauvaises compagnies, de l'impureté, de l'intempérance ; il la prévient contre les disputes, les contestations, les querelles, la colère ; contre la facilité de pécher par la langue ; contre le mensonge, la fraude dans le commerce, et contre la trahison. Il dénonce avec véhémence la paresse, la fainéantise, l'orgueil, le désir immodéré des richesses, et il recommande la libéralité envers les pauvres.

LA CRAINTE DE L'ÉTERNEL.
- Les Proverbes enseignent que « la crainte de l'Éternel » est le commencement de la sagesse ; non la crainte qui vient de la frayeur, mais celle qui vient d'un sentiment filial, redoutant de causer quelque déception à l'amour du père.

LA SAGESSE.
- Mais la beauté du Livre des Proverbes réside dans la signification du mot Sagesse. Il est évident que ce mot, tel qu'il est employé ici, est plus qu'un attribut. Nous devons reconnaître que la Sagesse des Proverbes s'identifie avec la Parole incarnée du Nouveau Testament. Elle est représentée comme demeurant avec Dieu de toute éternité, « depuis l'éternité, dès le commencement » ; elle fut « son Ouvrière », par laquelle Il a gardé la terre et affermi les cieux. (3 : 19).

LA SAGESSE.

LA PAROLE

Prov. 8, 23. J'ai été établie depuis l'éternité, dès le commencement de la terre.

(Jean 1 : 1). Au commencement, était la Parole.

Verset 27. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là.

Et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu.

Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme ; lorsqu'Il posa les fondements de la terre. (v. 29).

(Vers. 3). Toutes choses ont été faites par elle ; rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.

Vers. 30. J'étais avec Lui, j'étais son ouvrière. (V. S.).

(Hébr. 1 : 2). Son Fils... par lequel aussi, il a fait les mondes.

Vers. 22. L'Éternel m'a créée la première de ses oeuvres, avant ses oeuvres les plus anciennes.

(Colos. 1 : 17). Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent en Lui.

Je faisais tous les jours ses délices, et me réjouissais en sa présence. (V. S.).

(Luc 3 : 22). Tu es mon Fils bien-aimé, en qui je prends plaisir.

(Jean 17 : 24). Tu m'as aimé avant la fondation du monde.

Vers. 14. Le conseil et le succès m'appartiennent. Je suis l'intelligence.

(1 Cor. 1 : 30). Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse...

Chap. 2 : 4. Si tu poursuis la sagesse comme un trésor...

(Col. 2: 3). En qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.

Chap. 8 : 5. Insensés, apprenez l'intelligence.

(Luc 10: 21). Cachée aux sages et aux intelligents... révélée aux enfants.

Chap. 1 : 20-23. La sagesse crie... Tournez-vous pour écouter mes réprimandes.

(Matth. 18: 3). Si vous ne vous convertissez, etc.

Chap.. 1: 33. Celui qui m'écoute vivra tranquille et sans craindre aucun mal.

(Matth. 11 : 28). Venez à moi et je vous donnerai du repos.

Chap. 8 : 1-4. La sagesse ne crie-t-elle pas ? Hommes, c'est à vous que je crie.

(Jean 7 - 37). Jésus, se tenant debout, cria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.

Chap. 9 : 5. Venez. mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai mêlé.

(Jean 6: 35). Je suis le Pain de Vie ; celui qui vient à moi n'aura jamais faim.

Chap. 8 : 17. J'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui me cherchent soigneusement me trouveront.

(Galates 2: 20). Le Fils de Dieu qui m'a aimé...

(Matth. 7: 7). Cherchez et vous trouverez.

Vers. 35. Celui qui me trouve, trouve la vie.

(Jean 6:47). Celui qui croit en moi a la vie éternelle.

Vers. 32. Heureux ceux qui observent mes voies.

(Jean 15 : 10). Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.

Vers. 6. Écoutez, car je dirai des choses excellentes. (V.S.).

(Luc 4 : 22). Tous s'étonnaient des paroles de grâce qui tombaient de sa bouche.

Vers. 20. Je marche au milieu des sentiers de la droiture.

(Ps. 23: 3). Il me conduit dans les sentiers de la justice.

 « QUEL EST LE NOM DE SON, FILS ? » - « Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a versé les eaux dans son vêtement ? Qui a fait paraître toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son Fils ? Le sais-tu ? » (30 : 4).

 

Ceci est un verset merveilleux. Si nous posons à un Juif la première question : « quel est son nom ? » il répondra : « Jéhova ». Mais si nous allons plus loin et demandons : « Quel est le nom de son Fils ? » le Juif restera silencieux ou répliquera : « C'est un blasphème de dire que Dieu à un fils ». Mais voici un verset qui attribue l'ascension dans les cieux, et la création et le contrôle du monde à Dieu et à son Fils. « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'Il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable. » (I Jean 5 : 20).




IV. L'ECCLÉSIASTE


Ce livre n'est qu'un long commentaire de cette parole du Christ : « Celui qui boira de cette eau aura encore soif ».
L'expression « sous le soleil » ne s'y retrouve pas moins de vingt-huit fois, et nulle part ailleurs dans la Bible. Elle peut être considérée comme la note dormante du livre. « Sous le ciel » revient trois fois et « sur la terre » sept fois. Le mot « vanité » est répété trente-sept fois. Près de quarante fois, dans ce livre, l'Esprit de Dieu mentionne la terre et les choses qui appartiennent à la terre. C'est seulement dans les quelques derniers, versets que nous nous élevons « au-dessus du soleil ».

Lorsque la vie est considérée sans Dieu, elle devient un problème insoluble ; tout est vanité et tourment d'esprit. Excluez Dieu du monde, et le scepticisme et le matérialisme suivront fatalement. Le but principal du livre est d'éprouver ces choses afin de montrer à quel point elles sont incapables de répondre aux soupirs les plus profonds et les plus sincères du coeur humain. Le problème se formule ainsi : le monde peut-il, en dehors de Dieu, satisfaire le besoin de l'homme ? Le verdict répond : « Tout est vanité ».

QUEL AVANTAGE EN REVIENT-IL ?
Qui pose ce problème ? C'est quelqu'un qui était placé le mieux possible pour en juger ; quelqu'un qui possédait tout ce que le monde peut offrir, non seulement en dons matériels, mais en dons intellectuels. Salomon, « l'homme de paix », devait devenir le grand roi idéal.

Dans le premier livre des Rois, nous voyons quelle était l'étendue de ses possessions. Un grand territoire fertile et bien délimité, la paix à l'intérieur et aux alentours de son royaume ; un revenu immense à dépenser, des richesses pour ainsi dire sans bornes ; tous les côtés intéressants et rémunérateurs d'un commerce neuf et de l'exploration ; une pénétration et un flair psychologique au-dessus de tous les autres hommes ; lui-même, sympathique à toutes sortes de gens et de choses, s'intéressant aux classifications scientifiques, à la composition de livres de maximes et de chants ; possédant le respect et l'admiration de tous ses contemporains ; habile à exprimer sa pensée en paroles (Ecclés. 2 : 1, 2).
La richesse, la jeunesse et la force étaient à lui dès le commencement de son règne et, à la différence des autres orientaux, il n'était jamais oisif. Il mit plusieurs années à bâtir le Temple, oeuvre bien digne d'un pareil roi. Ses richesses jointes à sa capacité de jugement et de pénétration, l'avaient élevé à une position du haut de laquelle il pouvait réellement considérer la vie dans son ensemble et tracer les limites des avantages qu'elle peut offrir. Voici un jugement philosophique arrivé à sa pleine maturité ; le grand problème est formulé, mais non pas résolu ; le diagnostic de la maladie est prononcé, mais le remède reste inconnu.

Ce livre représente le monde sous son meilleur jour et pourtant, conclut : « La satisfaction n'est pas ici ». C'est seulement dans les deux derniers versets que nous trouvons la solution. Ici, Salomon s'élève au-dessus en soleil et, immédiatement, les choses commencent à se débrouiller et à s'éclaircir. Aime Dieu, obéis-Lui, confie-toi en Lui, et tout ira bien pour toi. Car le jugement approche dans lequel tous les torts seront redressés, tous les mystères éclaircis, et où tu seras rempli d'une inexprimable joie. C'est là la clef du livre. Vis sous le soleil, ne t'élève pas plus haut, et le doute et l'incrédulité s'ensuivront. Vis au-dessus du soleil, passe tes jours avec Dieu, et la lumière et la paix seront à toi (1).

UN CENTRE NOUVEAU.
- Dans le chapitre 2, nous avons un parallèle frappant avec Romains 7. Les deux chapitres sont hérissés du pronom personnel « Je » et il en résulte le désastre et la chute. Dans Ecclésiaste 2, Salomon dit : « J'ai dit en mon coeur : Allons, je t'éprouverai par la joie... j'ai dit... j'ai cherché... j'ai fait... j'ai bâti... j'ai planté... j'ai acquis... j'ai amassé. Ainsi j'étais grand. Alors je regardai, et voici, tout est vanité et poursuite du vent ». Le pronom « Je » revient trente-six fois dans ce chapitre, et dans Romains 7, trente fois.

Ce chapitre du Nouveau Testament exprime ce que serait l'expérience de l'Apôtre si, quelque moment, il se séparait de Christ. Lorsqu'il regarde à lui-même tout est ruine, vanité et tourment d'esprit. Mais dans Romains 8, en regardant à Christ, il se perd lui-même de vue. Le pronom personnel s'y trouve à peine ; Paul est absorbé dans la contemplation de Dieu, de Christ et de l'Esprit. Le nom divin revient constamment dans ce chapitre et la conclusion est : « plus de condamnation, plus que vainqueurs, plus de séparation ».

Quand notre propre personne est le centre de notre vie, quand toutes choses sont considérées à ce point de vue, tout sombre en nous. Mais lorsque nous trouvons en Christ un centre nouveau et que tout évolue autour de Lui, alors tout se remet à sa vraie place. Nous trouvons le repos et la satisfaction de nos âmes. Nous commençons à nous demander au sujet de toutes choses, non pas : « En quoi est-ce que cela me touche ? » mais « en quoi cela va-t-il toucher mon Seigneur et mon Maître ? Cela intéresse-t-il son honneur ? Cela lui vaudra-t-il de la gloire ? »

LES ROBES BLANCHES.
- Il y a un verset dans l'Ecclésiaste qui nous transporte dans l'atmosphère de la première épître de Jean : « Qu'en tout temps, tes vêtements soient blancs et que l'huile ne manque point sur ta tête ». (9 : 8). Il est évident que ce n'est pas là une allusion à des choses extérieures. Mais comment pouvons-nous nous préserver des souillures d'un monde méchant ? Et comment pouvons-nous continuellement être « la bonne odeur de Christ devant Dieu ? » « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché. » Si nous marchons dans la lumière comme Il est Lui-même dans la lumière, et si nous demeurons sous la puissance de son sang versé, nous pouvons être conservés purs. « Vous avez reçu l'onction du Saint... et l'onction que vous avez reçue demeure en vous. » Dans la mesure où nous demeurons sous l'onction du Saint-Esprit, le Consolateur demeurera en nous à jamais.

LA PETITE VILLE.
- Ce livre contient une brève parabole. Ce n'est pas une figure ; ce n'est pas une prophétie, mais une petite histoire toute simple, dans laquelle est cachée une admirable vérité, pour ceux qui croient que toutes les parties de l'Écriture convergent vers un centre unique. (Ecclés. 9 : 14, 15).

« Il y avait une petite ville, avec peu d'hommes dans son sein », - image de cette terre que le Seigneur a donnée aux enfants des hommes, point infime dans son grand univers, et dont pourtant Il s'occupe.

« Un roi puissant marcha sur elle, l'investit, et éleva contre elle de grands forts. » « Le Prince de ce monde vient », dit le Christ ; et lui, le dieu de ce monde, a aveuglé l'esprit des hommes, de peur que la lumière du glorieux Évangile ne resplendisse sur eux. Ainsi, il a réussi à investir la ville de l'Âme humaine.

« Il s'y trouvait un homme pauvre et sage, qui sauva la ville par sa sagesse. » « Nous connaissons la grâce du Seigneur Jésus-Christ, qui, quoique riche, est devenu pauvre à cause de vous afin que par sa pauvreté, vous fussiez enrichis. - Il s'est rendu obéissant jusqu'à la mort de la Croix. - La prédication de la Croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui somment sauvés, elle est la puissance et la sagesse de Dieu. »

« Et personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre. » - « Mon peuple m'a oublié pendant des jours sans nombre, il a oublié la purification de ses péchés passés. »

« Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour venir et donner gloire à Dieu ? »
O rachetés, n'oubliez « aucun de ses bienfaits ! »

« LES DEUX ÉGALEMENT BONS »
. - Le chapitre 11 contient des encouragements pour l'ouvrier du Christ. « Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras. »

Quand le Nil inonde l'Égypte, les grains de riz sont littéralement jetés sur les champs qui sont sous l'eau, pour germer en leur saison.

Dans la parabole du Semeur, Christ nous dit clairement que « la semence, c'est la Parole ». La terre, qu'elle soit peu profonde, ou trop piétinée, ou envahie par d'autres plantes, ou bonne, c'est-à-dire tendre, non encore occupée, ou bien préparée - c'est le coeur humain. D'après cette parabole, nous voyons que le coeur de l'homme ne contient aucune bonne semence du Royaume, pour commencer ; il faut qu'elle soit semée.

Le travail de semailles est toujours un acte de foi. Nous ne pouvons pas dire en quel genre de terre le grain tombera, mais dans ce passage de l'Ecclésiaste, Dieu donne au fidèle semeur l'avantage du doute en ce qui concerne le succès, une chance de plus à son bénéfice : « Tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre sont également bons ».

Par conséquent, il nous faut être actifs pour semer, que ce soit le matin ou le soir, et d'où que le vent vienne (11 : 4, 6). « Prêche la Parole », dit Paul au jeune Timothée : « insiste en temps et hors de temps ; reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant ».

« CEUX QUI ME CHERCHENT DE BONNE HEURE ME TROUVERONT. »
- Ce livre se termine par un appel aux jeunes :
« Jeune homme, réjouis-toi, livre ton coeur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon le regard de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu t'appellera en jugement ».

L'intention de l'auteur n'est évidemment pas d'encourager le jeune homme à suivre les désirs de son propre coeur sans égard à la volonté de Dieu. Il l'avertit, au contraire, des conséquences d'une telle attitude. « Bannis (donc) de ton coeur le chagrin et éloigne de toi le mal ; car la jeunesse et le matin de ta vie (V. S.) ne sont que vanité. Souviens-toi maintenant de ton Créateur, pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s'approchent où tu diras : Je n'y prends point de plaisir. »

Ce livre est donné comme un poteau indicateur, prévenant du danger, afin que nous puissions éviter l'amertume de voir la vanité des choses de la terre : afin que nous puissions éviter l'heureux service du Seigneur de notre propre et libre volonté.

Ceux qui ont étudié la question ont trouvé que, en très grande majorité, les hommes et les femmes qui servent Dieu ont choisi la bonne part dans leur enfance ; la proportion de ceux qui se sont convertis tard dans la vie est très minime.

Combien il est donc important que les enfants soient gagnés à Christ ; que ce sol si fertile lui soit acquis que les jeunes soient amenés à accepter son invitation "Laissent venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ».




V. LE CANTIQUE DES CANTIQUES


Dans tous les âges, les chrétiens ont considéré ce cantique comme une allégorie. Il était dans le canon de l'Ancien Testament avant que la version des Septante fût faite, 250 ans avant l'événement de notre Sauveur ; il est toujours resté à sa place, depuis. Son caractère mystique a fait la plus profonde impression sur les hommes les plus hautement spirituels que le monde ait jamais vus, tels que Samuel Rutherford et Robert Murray M'Cheyne.

Adélaïde Anne Newton nous a laissé un petit volume sur ce chant, qui nous fait pénétrer jusqu'en la présence du Seigneur de gloire. Dans sa préface, elle dit : « Le caractère général de ce livre, en contraste avec l'Ecclésiaste, est très frappant. L'Ecclésiaste, du commencement à la fin, nous parle de la vanité de la créature, - le Cantique proclame la satisfaction parfaite que l'on trouve dans le Bien-Aimé ». Un verset de l'Évangile selon saint Jean établit admirablement ce contraste. L'Ecclésiaste, c'est la première partie du verset : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif » Le Cantique, c'est la seconde moitié du verset : « Quiconque boit de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif ». Ainsi, le livre est plein de Jésus. Mais c'est Jésus sous un aspect particulier. Il n'est pas présenté ici comme « Sauveur », ni comme « Roi », ni comme « Souverain Sacrificateur », ni comme « Prophète »... Non ! c'est un lien plus cher et plus intime qu'aucun de ceux-là : c'est Jésus notre « Époux » ; Jésus dans l'union du mariage avec son Épouse, son Église.

« C'est là un grand mystère, mais il est particulièrement précieux à tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d'un coeur pur. » Il se retrouve dans toutes les pages de la Sainte Écriture. Il fut premièrement révélé en Adam et Eve, dans l'Eden ; puis, développé plus complètement dans les caractères figuratifs de l'Ancien Testament, par exemple ceux de Booz et de Ruth ; distinctement enseigné encore dans les fiançailles de la nation juive ; et enfin clairement déclaré dans le langage spirituel des Épîtres : « Je vous ai fiancés à un seul époux pour vous présenter à Christ comme une vierge pure » (2). (2 Cor. 11 : 2.)

LES BESOINS DE L'EGLISE D'AUJOURD'HUI.
- Ce caractéristique fait ressortir dans le Cantique des Cantiques un message particulièrement approprié à l'Eglise de nos jours. Jamais, peut-être, Christ ne fut un centre de pensées comme Il l'est aujourd'hui, soit dans l'Eglise, soit au dehors. Sa nature, son caractère, son oeuvre. son royaume sont librement discutés de tous côtés. Mais quel froid de glace envahit nos coeurs en écoutant ! Car nous sentons combien peu ceux qui le discutent le connaissent vraiment. Combien il leur manque cette relation intime et personnelle qui consiste à être en communion avec Lui ! Lorsque quelqu'un qui connaît et aime vraiment le Seigneur, nous parle, il éveille en nos coeurs un écho que ne pourrait produire aucune connaissance théorique. La personne qui parle peut n'être qu'une pauvre vieille paysanne dans sa chaumière, ou un agent de police vivant dans le bruit étourdissant d'une rue de Londres, mais nous sentons de suite que « voici quelqu'un qui a eu audience auprès du Roi ».

L'amour personnel pour Christ est le besoin le plus impérieux de l'Eglise d'aujourd'hui. Savoir que nos péchés sont pardonnés et que nous avons notre part à son oeuvre rédemptrice, est la chose qui peut le mieux attirer nos coeurs vers Lui. Nous sommes dans un siècle où il y a fort peu de conviction de péché ; il ne faut donc pas s'étonner s'il y a peu d'amour. Car « celui à qui l'on pardonne peu aime peu ». Simon, le Pharisien, pria le Seigneur de venir chez lui, par manière de montrer sa faveur au Prophète ; mais il négligea de lui témoigner aucun des égards que la simple politesse eût imposés. La pauvre pécheresse pardonnée s'approcha et prodigua son amour à ses pieds. Et le Maître dit : « Ses péchés, qui sont nombreux, lui sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ».

RÉDEMPTION.
- Dans le Cantique des Cantiques, la vérité de la Rédemption est mise en relief par la beauté (non la sienne propre) dont l'Épouse est revêtue. « Je suis noire », s'écrie-t-elle, « mais je suis belle comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. » Noire comme les tentes faites de poils de chèvres des Bédouins; belle comme les tentures du Temple. « Tu deviens d'une beauté parfaite », dit l'Éternel à Israël. Notre justice n'est qu'un linge souillé, mais Il nous a revêtus de la robe de sa justice.

« O ma colombe, qui te tiens dans les fentes des rochers », dit le Bien-Aimé à son Épouse. Nous sommes cachés dans le Rocher des siècles, « crucifiés avec Christ » et par conséquent morts au monde. « Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Il n'y a en toi aucun défaut ! » répète-t-il. « Car Christ a aimé l'Eglise et s'est donné Lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Ephés. 5 : 25-27).

LE BIEN-AIMÉ.
- « Comme un pommier, au milieu des arbres de la forêt, tel est mon Bien-Aimé parmi les jeunes hommes. J'ai désiré m'asseoir à son ombre et son fruit est doux à mon palais. » (Chap. 2 : 3).
Le pommier du Cantique à quatre qualités :

(1) Un parfum agréable et pénétrant (chap. 7: 8) ;
(2) Une ombre épaisse et délicieuse (chap. 2 : 3) ;
(3) Un fruit doux et juteux (chap. 2 : 3) ;
(4) Une couleur dorée, entourée de fleurs blanches et argentées (Prov. 25 : 11).

Tous ces caractères se retrouvent au plus haut degré, dans le magnifique oranger, et chez lui seulement. C'est, à n'en pas douter, le « pommier » de l'Écriture (3). En vérité, c'est un « arbre de vie » et par dessus tout, une image exacte du Sauveur.

« Il est la Rose de Saron et le Lis des Vallées. » La rose de Saron est une variété blanche, très parfumée et très précieuse, de la rose de Damas. Le lis des vallées est l'anémone sauvage, d'un rouge cramoisi : images exactes, l'une du caractère sans tache et sans péché de notre Sauveur, l'autre, de son sang versé pour nous.

L'Agneau immolé correspond avec le chapitre 5 : 10. « Mon Bien-Aimé est blanc et vermeil. Il se distingue entre dix mille. » C'est par cette description de son Bien-Aimé et par les versets suivants, que l'Épouse répond à la question des filles de Jérusalem : « Qu'est ton Bien-Aimé plus qu'un autre ? » Et elle ajoute : « Toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon Bien-Aimé, tel est mon Ami ».

Nous pouvons, tout au travers du Cantique, voir grandir l'amour de l'Épouse, par sa communion avec l'Époux. Deux fois, dans le poème, cette communion semble interrompue pour un temps, et cela l'amène à rechercher la présence de Celui qu'elle aime avec plus d'ardeur. Ces moments où la communion semble interrompue peuvent être le résultat de défaillances, ou bien le Seigneur veut l'amener à une relation plus intime avec Lui. Quoi qu'il en soit, le but est atteint.

« Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à Lui. » (2 : 16) Ici, la pensée qui domine toutes les autres, c'est que Christ est la propriété de ses élus. Il est à moi car Il s'est donné Lui-même pour moi. La pensée secondaire c'est : Je suis à Lui, ayant été rachetée par son propre sang.

« Je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est à moi. » (6 : 3) Ici, la pensée qu'elle est à Lui occupe la première place.

« Je suis à mon Bien-Aimé et son désir tend vers moi. » (7 : 10). Le fait qu'elle est la propriété de Christ l'emporte sur toute autre pensée.

Dans ces trois versets, nous avons la double pensée qui nous est donnée dans le premier chapitre de l'Épître aux Éphésiens. Christ, héritage de l'Eglise ; l'Eglise, héritage du Christ, « en qui nous sommes aussi devenus héritiers (versets 11) ; « les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». (Versets 18).

LES CONSÉQUENCES DE L'AMOUR POUR CHRIST.
- Ceci nous amène à considérer ce que devraient être les résultats d'un amour personnel et profond pour Christ, de la part de l'Eglise d'aujourd'hui.

1.
Elle gardera ses commandements. « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. » (Jean 14: 15). Lorsqu'il y aura un amour réel pour Christ, il y aura aussi un état de vigilance continuelle pour ne pas l'affliger ; un désir intense de devenir, de fait, ce que nous sommes pour Lui en principe, « sans tache, ni ride, ni souillure ».

2.
Elle paîtra ses brebis. Trois fois, Jésus dit à Pierre : « M'aimes tu ? pais mes brebis, pais mes agneaux ». Le désir fervent d'être une bénédiction pour d'autres s'exprime à diverses reprises dans ce Cantique : dans le soin que l'Épouse prend du jardin (chap. 4 et 5), et dans celui qu'elle prodigue à la vigne (Chap. 7 et 8).

3.
Elle portera des fruits à sa gloire. « En ceci, mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit », dit notre Sauveur à ses disciples. Dans ce poème, l'idée de « porter du fruit » est amenée à la perfection. « Tu es un jardin fermé, ma soeur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. » (4 : 12). Dans ce gracieux tableau du jardin, notre Sauveur nous donne une idée de l'héritage qu'Il réserve aux saints : un endroit tranquille, où Il aime à demeurer ; clos, afin que Lui seul en jouisse ; plein de toutes sortes de fruits et de fleurs rares. « Levez-vous, aquilons ; accourez, vents du sud, soufflez sur mon jardin pour en répandre partout les parfums. Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu'il en goûte les fruits les plus exquis. » (V. S.) (4 : 16).

Et lui répond : « Je suis entré dans mon jardin ; j'ai cueilli ma myrrhe et mon baume, j'ai mangé mon sucre et mon miel ». (5 : 1).
Mais il veut partager ces biens avec d'autres : « Mangez, amis, buvez, buvez abondamment, bien-aimés ». (D).

Il veut que son Église porte des fruits qui soient en bénédiction pour d'autres. La fontaine scellée qui est au milieu du jardin sert d'abord au Maître Lui-même, car Il dit : « Donne-moi à boire » ; mais elle doit aussi en désaltérer d'autres : « Une fontaine dans les jardins, un puits d'eaux vives qui coulent du Liban ». (4 : 15).

Quelle ressemblance entre cette description et celle qui nous est donnée de l'eau vive, à un triple point de vue, dans l'Évangile de Jean !

1) « Quiconque boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif » - la soif de l'âme, étanchée à la Source.
2) « L'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau, vive qui jaillira jusqu'en vie éternelle », - une source intarissable dans l'âme du croyant.
3) « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein » ; « les sources du Liban » coulent par le moyen du croyant vers le monde altéré.

LUMINEUSE ET CONQUÉRANTE. - L'Eglise, quoique séparée de fait de son Seigneur, sera quand même une puissance, pour sa gloire, dans ce monde ténébreux.

« Qui est celle qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ? » (6 : 10) Description merveilleuse de ce que l'Eglise devrait être - lumineuse de la lumière qui vient de son Époux absent, et la reflétant, dans la nuit. « Terrible comme des troupes sous leurs bannières » - une Église conquérante, victorieuse, renversant les citadelles de Satan avec des armes, non charnelles, mais puissantes, parce qu'elles sont de Dieu. Oh ! qu'elle, est différente, l'Eglise de nos jours ! La mondanité assombrit son visage, comme l'ombre couvre la terre dans une éclipse, l'empêchant d'être un flambeau pour le monde. Au lieu de conduire une campagne victorieuse contre l'ennemi, elle permet à celui-ci de renverser les remparts qu'elle devrait défendre, et d'avancer.

« L'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu. » (8 : 6). Animé d'un amour jaloux, Christ soupire après le jour où Il pourra se présenter à Lui-même une Église glorieuse.

L'ATTENTE DE SON APPARITION.
- L'Eglise, séparée de son Époux, attendra, avec une ferveur intense, son avènement. C'est sur cette pensée que se clôt le Cantique : « Fuis, mon Bien-Aimé ! sois semblable à la gazelle ou au faon des biches, sur la montagne des aromates ». (8 : 14). Et sur cette même requête, le dernier livre de la Bible s'arrête : « L'Esprit et l'Épouse disent « Viens »... Celui qui atteste ces choses dit : « Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »


(1) Esquisses et Études sur l'Ancien Testament, par W. G. Moorchead. D.D. 

(2) The Song of Solomon compared with other parts of Scripture. (Le Cantique de Salomon comparé à d'autres parties des Écritures.) 

(3) Palestine explored (La Palestine explorée), chap. 7. Le Rev. James Neil dit aussi que l'expression : « Fortifiez-moi avec des pommes », devrait être traduite par « Répandez sur moi de l'oranger » c'est-à-dire des fleurs d'oranger. Le parfum pénétrant de ces fleurs, qui ranimait les épouses d'Orient, est origine de notre couronne nuptiale. 
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