Le Livre d'Esther terminait la série des
livres historiques de l'Ancien Testament. Entre eux
et les Prophètes, nous avons certains
écrits qui traitent des épreuves par
lesquelles passent les coeurs des enfants de Dieu,
pour arriver à la sanctification. Dans Job,
nous avons la destruction de la vie
d'égoïsme personnel. Dans les Psaumes,
la vie de résurrection et l'idée de
culte. Dans les Proverbes, les « Lois du
Ciel pour la vie sur la Terre » (De
Arnot). Dans l'Ecclésiaste, l'impuissance du
monde à satisfaire l'âme. Dans le
Cantique des Cantiques, la satisfaction de
l'âme dans le Bien-Aimé.
LA SAGESSE DE SALOMON. -
Indépendamment de l'inspiration qui lui fut
donnée, Salomon était qualifié
d'une façon toute particulière pour
écrire ce livre. Dieu lui avait donné
« de la sagesse, une très grande
intelligence et une étendue d'esprit (V. S.)
vaste comme le sable qui est au bord de la
mer ».
(I
Rois 4 : 29). Salomon
était philosophe, architecte, homme de
science autant que roi. Les gens qui ont voulu
trouver en défaut la science de Salomon,
n'ont fait que démontrer leur propre
ignorance. « Les nuages distillent la
rosée »
(Prov.
3 : 20), dit notre
version, et on a objecté avec raison que la
rosée tombe seulement par les nuits sans
nuages. Mais le mot hébreu signifie
« brume nocturne ». C'est une
vapeur abondante, comme une pluie invisible et
très fine qui tombe copieusement en
Palestine, chaque soir, vers minuit, quand le temps
est chaud et que les vents du nord et du nord-ouest
amènent les nuages de la mer.
Mais par-dessus ces multiples
connaissances de la nature, Salomon
possédait une intuition
pénétrante, un discernement des
caractères, une capacité de juger les motifs et
les mobiles des
actions des autres. Cette faculté
spéciale a été remarquablement
illustrée dans l'expédient dont il
s'avisa pour découvrir la vraie mère
de l'enfant vivant. Lorsque tout Israël apprit
ce jugement, au début de son règne,
« ils craignirent le roi, car ils virent
que la sagesse de Dieu était en lui pour le
diriger dans ses jugements »
(I
Rois 3 : 28).
LOIS POUR LA VIE QUOTIDIENNE. - Le but
de ce livre est clairement défini dès
les premiers versets
(1 :
2, 4). « Pour
connaître la sagesse, la justice,
l'équité et la droiture ; pour
donner aux simples (littéralement :
« à ceux qui ont l'esprit
ouvert ») le discernement, au jeune homme
de la connaissance et de la
réflexion. »
C'est l'application jusqu'aux
détails de la vie, en ce monde de confusion
et d'iniquité, de cette sagesse qui
créa les cieux et la terre.
C'est un livre éminemment
pratique dans ses leçons, et nous avons tout
à gagner à l'étudier de plus
près pour la direction de notre vie
journalière.
Unie à « la crainte de
l'Éternel », la
piété filiale occupe dans ce livre
une place proéminente. Le devoir des parents
de corriger leurs enfants y est recommandé,
fondé sur la pratique de Dieu Lui-même
envers ses enfants.
(Chap.
3 - 11, 12). Il insiste sur
l'influence d'une bonne mère, et atteint au
point culminant de son éloquence dans la
description de la « femme
vertueuse », au dernier chapitre. Cette
description présente un contraste admirable
avec l'influence mauvaise de certaines femmes,
influence à laquelle Salomon céda si
malheureusement, à la fin de sa vie,
malgré les avertissements solennels qu'il
avait lui-même donnés dans ce
livre.
Il est essentiel de comprendre que, dans
le livre des Proverbes, les avis contre les
péchés de divers genres nous viennent
comme un message de Dieu, indépendamment du
messager.
L'auteur se sert de sa propre
expérience relative à la sagesse d'un
père, pour engager son fils à
écouter ses conseils ; ceux-ci sont
donnés avec un grand tact et beaucoup de
délicatesse de sentiments. Il avertit la
jeunesse, surtout du danger des mauvaises
compagnies, de l'impureté, de
l'intempérance ; il la prévient
contre les disputes, les contestations, les
querelles, la colère ; contre la
facilité de pécher par la
langue ; contre le mensonge, la fraude dans le
commerce, et contre la trahison. Il dénonce
avec véhémence la paresse, la
fainéantise, l'orgueil, le désir
immodéré des richesses, et il
recommande la libéralité envers les
pauvres.
LA CRAINTE DE L'ÉTERNEL. - Les
Proverbes enseignent que « la crainte de
l'Éternel » est le commencement de
la sagesse ; non la crainte qui vient de la
frayeur, mais celle qui vient d'un sentiment
filial, redoutant de causer quelque
déception à l'amour du
père.
LA SAGESSE. - Mais la beauté du
Livre des Proverbes réside dans la
signification du mot Sagesse. Il est évident
que ce mot, tel qu'il est employé ici, est
plus qu'un attribut. Nous devons reconnaître
que la Sagesse des Proverbes s'identifie avec la
Parole incarnée du Nouveau Testament. Elle
est représentée comme demeurant avec
Dieu de toute éternité,
« depuis l'éternité,
dès le commencement » ; elle
fut « son Ouvrière »,
par laquelle Il a gardé la terre et affermi
les cieux.
(3 :
19).
LA SAGESSE. LA PAROLE Prov. 8, 23. J'ai été établie depuis l'éternité, dès le commencement de la terre.
(Jean 1 : 1). Au commencement, était la Parole.
Verset 27. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là.
Et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu.
Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme ; lorsqu'Il posa les fondements de la terre. (v. 29).
(Vers. 3). Toutes choses ont été faites par elle ; rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
Vers. 30. J'étais avec Lui, j'étais son ouvrière. (V. S.).
(Hébr. 1 : 2). Son Fils... par lequel aussi, il a fait les mondes.
Vers. 22. L'Éternel m'a créée la première de ses oeuvres, avant ses oeuvres les plus anciennes.
(Colos. 1 : 17). Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent en Lui.
Je faisais tous les jours ses délices, et me réjouissais en sa présence. (V. S.).
(Luc 3 : 22). Tu es mon Fils bien-aimé, en qui je prends plaisir.
(Jean 17 : 24). Tu m'as aimé avant la fondation du monde.
Vers. 14. Le conseil et le succès m'appartiennent. Je suis l'intelligence.
(1 Cor. 1 : 30). Jésus-Christ, lequel est devenu pour nous sagesse...
Chap. 2 : 4. Si tu poursuis la sagesse comme un trésor...
(Col. 2: 3). En qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.
Chap. 8 : 5. Insensés, apprenez l'intelligence.
(Luc 10: 21). Cachée aux sages et aux intelligents... révélée aux enfants.
Chap. 1 : 20-23. La sagesse crie... Tournez-vous pour écouter mes réprimandes.
(Matth. 18: 3). Si vous ne vous convertissez, etc.
Chap.. 1: 33. Celui qui m'écoute vivra tranquille et sans craindre aucun mal.
(Matth. 11 : 28). Venez à moi et je vous donnerai du repos.
Chap. 8 : 1-4. La sagesse ne crie-t-elle pas ? Hommes, c'est à vous que je crie.
(Jean 7 - 37). Jésus, se tenant debout, cria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive.
Chap. 9 : 5. Venez. mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai mêlé.
(Jean 6: 35). Je suis le Pain de Vie ; celui qui vient à moi n'aura jamais faim.
Chap. 8 : 17. J'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui me cherchent soigneusement me trouveront.
(Galates 2: 20). Le Fils de Dieu qui m'a aimé...
(Matth. 7: 7). Cherchez et vous trouverez.
Vers. 35. Celui qui me trouve, trouve la vie.
(Jean 6:47). Celui qui croit en moi a la vie éternelle.
Vers. 32. Heureux ceux qui observent mes voies.
(Jean 15 : 10). Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour.
Vers. 6. Écoutez, car je dirai des choses excellentes. (V.S.).
(Luc 4 : 22). Tous s'étonnaient des paroles de grâce qui tombaient de sa bouche.
Vers. 20. Je marche au milieu des sentiers de la droiture.
(Ps. 23: 3). Il me conduit dans les sentiers de la justice.
« QUEL EST LE NOM DE SON, FILS ? » - « Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a versé les eaux dans son vêtement ? Qui a fait paraître toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom et quel est le nom de son Fils ? Le sais-tu ? » (30 : 4).
Ceci est un verset merveilleux. Si nous posons à un Juif la première question : « quel est son nom ? » il répondra : « Jéhova ». Mais si nous allons plus loin et demandons : « Quel est le nom de son Fils ? » le Juif restera silencieux ou répliquera : « C'est un blasphème de dire que Dieu à un fils ». Mais voici un verset qui attribue l'ascension dans les cieux, et la création et le contrôle du monde à Dieu et à son Fils. « Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu et qu'Il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable. » (I Jean 5 : 20).
Ce livre n'est qu'un long commentaire de cette
parole du Christ : « Celui qui boira
de cette eau aura encore soif ».
L'expression « sous le
soleil » ne s'y retrouve pas moins de
vingt-huit fois, et nulle part ailleurs dans la
Bible. Elle peut être
considérée comme la note dormante du
livre. « Sous le ciel » revient
trois fois et « sur la terre »
sept fois. Le mot
« vanité » est
répété trente-sept fois.
Près de quarante fois, dans ce livre,
l'Esprit de Dieu mentionne la terre et les choses
qui appartiennent à la terre. C'est
seulement dans les quelques derniers, versets que
nous nous élevons « au-dessus du
soleil ».
Lorsque la vie est
considérée sans Dieu, elle devient un
problème insoluble ; tout est
vanité et tourment d'esprit. Excluez Dieu du
monde, et le scepticisme et le matérialisme
suivront fatalement. Le but principal du livre est
d'éprouver ces choses afin de montrer
à quel point elles sont incapables de
répondre aux soupirs les
plus profonds et les plus sincères du coeur
humain. Le problème se formule ainsi :
le monde peut-il, en dehors de Dieu, satisfaire le
besoin de l'homme ? Le verdict
répond : « Tout est
vanité ».
QUEL AVANTAGE EN REVIENT-IL ? Qui
pose ce problème ? C'est quelqu'un qui
était placé le mieux possible pour en
juger ; quelqu'un qui possédait tout ce
que le monde peut offrir, non seulement en dons
matériels, mais en dons intellectuels.
Salomon, « l'homme de paix »,
devait devenir le grand roi idéal.
Dans le premier livre des Rois, nous
voyons quelle était l'étendue de ses
possessions. Un grand territoire fertile et bien
délimité, la paix à
l'intérieur et aux alentours de son
royaume ; un revenu immense à
dépenser, des richesses pour ainsi dire sans
bornes ; tous les côtés
intéressants et rémunérateurs
d'un commerce neuf et de l'exploration ; une
pénétration et un flair psychologique
au-dessus de tous les autres hommes ;
lui-même, sympathique à toutes sortes
de gens et de choses, s'intéressant aux
classifications scientifiques, à la
composition de livres de maximes et de
chants ; possédant le respect et
l'admiration de tous ses contemporains ;
habile à exprimer sa pensée en
paroles
(Ecclés.
2 : 1, 2).
La richesse, la jeunesse et la force
étaient à lui dès le
commencement de son règne et, à la
différence des autres orientaux, il
n'était jamais oisif. Il mit plusieurs
années à bâtir le Temple,
oeuvre bien digne d'un pareil roi. Ses richesses
jointes à sa capacité de jugement et
de pénétration, l'avaient
élevé à une position du haut
de laquelle il pouvait réellement
considérer la vie dans son ensemble et
tracer les limites des avantages qu'elle peut
offrir. Voici un jugement philosophique
arrivé à sa pleine
maturité ; le grand problème est
formulé, mais non pas résolu ;
le diagnostic de la maladie est prononcé,
mais le remède reste inconnu.
Ce livre représente le monde sous
son meilleur jour et pourtant,
conclut : « La satisfaction n'est
pas ici ». C'est seulement dans les deux
derniers versets que nous trouvons la solution.
Ici, Salomon s'élève au-dessus en
soleil et, immédiatement, les choses
commencent à se débrouiller et
à s'éclaircir. Aime Dieu,
obéis-Lui, confie-toi en Lui, et tout ira
bien pour toi. Car le jugement approche dans lequel
tous les torts seront redressés, tous les
mystères éclaircis, et où tu
seras rempli d'une inexprimable joie. C'est
là la clef du livre. Vis sous le soleil, ne
t'élève pas plus haut, et le doute et
l'incrédulité s'ensuivront. Vis
au-dessus du soleil, passe tes jours avec Dieu, et
la lumière et la paix seront à toi
(1).
UN CENTRE NOUVEAU. - Dans le chapitre
2, nous avons un
parallèle frappant avec Romains
7. Les deux chapitres sont
hérissés du pronom personnel
« Je » et il en résulte
le désastre et la chute. Dans Ecclésiaste
2, Salomon
dit : « J'ai dit en mon coeur :
Allons, je t'éprouverai par la joie... j'ai
dit... j'ai cherché... j'ai fait... j'ai
bâti... j'ai planté... j'ai acquis...
j'ai amassé. Ainsi j'étais grand.
Alors je regardai, et voici, tout est vanité
et poursuite du vent ». Le pronom
« Je » revient trente-six fois
dans ce chapitre, et dans Romains
7, trente fois.
Ce chapitre du Nouveau Testament exprime
ce que serait l'expérience de l'Apôtre
si, quelque moment, il se séparait de
Christ. Lorsqu'il regarde à lui-même
tout est ruine, vanité et tourment d'esprit.
Mais dans Romains 8, en regardant à Christ,
il se perd lui-même de vue. Le pronom
personnel s'y trouve à peine ; Paul est
absorbé dans la contemplation de Dieu, de
Christ et de l'Esprit. Le nom divin revient
constamment dans ce chapitre et la conclusion
est : « plus de condamnation, plus
que vainqueurs, plus de
séparation ».
Quand notre propre personne est le
centre de notre vie, quand toutes choses sont
considérées à ce point de vue,
tout sombre en nous. Mais lorsque nous trouvons en
Christ un centre nouveau et que tout évolue
autour de Lui, alors tout se remet à sa
vraie place. Nous trouvons le repos et la
satisfaction de nos âmes. Nous
commençons à nous demander au sujet
de toutes choses, non pas : « En
quoi est-ce que cela me touche ? »
mais « en quoi cela va-t-il toucher mon
Seigneur et mon Maître ? Cela
intéresse-t-il son honneur ? Cela lui
vaudra-t-il de la gloire ? »
LES ROBES BLANCHES. - Il y a un verset
dans l'Ecclésiaste qui nous transporte dans
l'atmosphère de la première
épître de Jean :
« Qu'en tout temps, tes vêtements
soient blancs et que l'huile ne manque point sur ta
tête ».
(9 :
8). Il est évident
que ce n'est pas là une allusion à
des choses extérieures. Mais comment
pouvons-nous nous préserver des souillures
d'un monde méchant ? Et comment
pouvons-nous continuellement être
« la bonne odeur de Christ devant
Dieu ? » « Le sang de son
Fils Jésus-Christ nous purifie de tout
péché. » Si nous marchons
dans la lumière comme Il est Lui-même
dans la lumière, et si nous demeurons sous
la puissance de son sang versé, nous pouvons
être conservés purs. « Vous
avez reçu l'onction du Saint... et l'onction
que vous avez reçue demeure en
vous. » Dans la mesure où nous
demeurons sous l'onction du Saint-Esprit, le
Consolateur demeurera en nous à
jamais.
LA PETITE VILLE. - Ce livre contient une
brève parabole. Ce n'est pas une
figure ; ce n'est pas une prophétie,
mais une petite histoire toute simple, dans
laquelle est cachée une admirable
vérité, pour ceux qui croient que
toutes les parties de l'Écriture convergent
vers un centre unique.
(Ecclés.
9 : 14, 15).
« Il y avait une petite ville,
avec peu d'hommes dans son sein », -
image de cette terre que le Seigneur a
donnée aux enfants des hommes, point infime
dans son grand univers, et dont pourtant Il
s'occupe.
« Un roi puissant marcha sur
elle, l'investit, et éleva contre elle de
grands forts. » « Le Prince de
ce monde vient », dit le Christ ; et
lui, le dieu de ce monde, a aveuglé l'esprit
des hommes, de peur que la lumière du
glorieux Évangile ne resplendisse sur eux.
Ainsi, il a réussi à investir la
ville de l'Âme humaine.
« Il s'y trouvait un homme
pauvre et sage, qui sauva la ville par sa
sagesse. » « Nous connaissons
la grâce du Seigneur Jésus-Christ,
qui, quoique riche, est devenu pauvre à
cause de vous afin que par sa pauvreté, vous
fussiez enrichis. - Il s'est rendu obéissant
jusqu'à la mort de la Croix. - La
prédication de la Croix est une folie pour
ceux qui périssent, mais pour nous qui
somment sauvés, elle est la puissance et la
sagesse de Dieu. »
« Et personne ne s'est souvenu
de cet homme pauvre. » - « Mon
peuple m'a oublié pendant des jours sans
nombre, il a oublié la purification de ses
péchés
passés. »
« Les dix n'ont-ils pas
été guéris ? Ne s'est-il
trouvé que cet étranger pour venir et
donner gloire à
Dieu ? »
O rachetés, n'oubliez
« aucun de ses
bienfaits ! »
« LES DEUX ÉGALEMENT
BONS ». - Le chapitre
11 contient des
encouragements pour l'ouvrier du Christ.
« Jette ton pain sur la face des eaux,
car avec le temps tu le
retrouveras. »
Quand le Nil inonde l'Égypte, les
grains de riz sont littéralement
jetés sur les champs qui sont sous l'eau,
pour germer en leur saison.
Dans la parabole du Semeur, Christ nous
dit clairement que « la semence, c'est la
Parole ». La terre, qu'elle soit peu
profonde, ou trop piétinée, ou
envahie par d'autres plantes, ou bonne,
c'est-à-dire tendre, non encore occupée, ou bien
préparée - c'est le coeur humain.
D'après cette parabole, nous voyons que le
coeur de l'homme ne contient aucune bonne semence
du Royaume, pour commencer ; il faut qu'elle
soit semée.
Le travail de semailles est toujours un
acte de foi. Nous ne pouvons pas dire en quel genre
de terre le grain tombera, mais dans ce passage de
l'Ecclésiaste, Dieu donne au fidèle
semeur l'avantage du doute en ce qui concerne le
succès, une chance de plus à son
bénéfice : « Tu ne
sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou
si l'un et l'autre sont également
bons ».
Par conséquent, il nous faut
être actifs pour semer, que ce soit le matin
ou le soir, et d'où que le vent vienne
(11 :
4, 6).
« Prêche la Parole », dit
Paul au jeune Timothée :
« insiste en temps et hors de
temps ; reprends, censure, exhorte, avec toute
douceur et en instruisant ».
« CEUX QUI ME CHERCHENT DE BONNE
HEURE ME TROUVERONT. » - Ce livre se
termine par un appel aux jeunes :
« Jeune homme,
réjouis-toi, livre ton coeur à la
joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans
les voies de ton coeur et selon le regard de tes
yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu
t'appellera en jugement ».
L'intention de l'auteur n'est
évidemment pas d'encourager le jeune homme
à suivre les désirs de son propre
coeur sans égard à la volonté
de Dieu. Il l'avertit, au contraire, des
conséquences d'une telle attitude.
« Bannis (donc) de ton coeur le chagrin
et éloigne de toi le mal ; car la
jeunesse et le matin de ta vie (V. S.) ne sont que
vanité. Souviens-toi maintenant de ton
Créateur, pendant les jours de ta jeunesse,
avant que les jours mauvais arrivent et que les
années s'approchent où tu
diras : Je n'y prends point de
plaisir. »
Ce livre est donné comme un
poteau indicateur, prévenant du danger, afin
que nous puissions éviter l'amertume de voir
la vanité des choses de la terre : afin
que nous puissions éviter
l'heureux service du Seigneur de notre propre et
libre volonté.
Ceux qui ont étudié la
question ont trouvé que, en très
grande majorité, les hommes et les femmes
qui servent Dieu ont choisi la bonne part dans leur
enfance ; la proportion de ceux qui se sont
convertis tard dans la vie est très
minime.
Combien il est donc important que les
enfants soient gagnés à Christ ;
que ce sol si fertile lui soit acquis que les
jeunes soient amenés à accepter son
invitation "Laissent venir à moi les petits
enfants, et ne les en empêchez
pas ».
Dans tous les âges, les chrétiens
ont considéré ce cantique comme une
allégorie. Il était dans le canon de
l'Ancien Testament avant que la version des
Septante fût faite, 250 ans avant
l'événement de notre Sauveur ;
il est toujours resté à sa place,
depuis. Son caractère mystique a fait la
plus profonde impression sur les hommes les plus
hautement spirituels que le monde ait jamais vus,
tels que Samuel Rutherford et Robert Murray
M'Cheyne.
Adélaïde Anne Newton nous a
laissé un petit volume sur ce chant, qui
nous fait pénétrer jusqu'en la
présence du Seigneur de gloire. Dans sa
préface, elle dit : « Le
caractère général de ce livre,
en contraste avec l'Ecclésiaste, est
très frappant. L'Ecclésiaste, du
commencement à la fin, nous parle de la
vanité de la créature, - le Cantique
proclame la satisfaction parfaite que l'on trouve
dans le Bien-Aimé ». Un verset de
l'Évangile selon saint Jean établit
admirablement ce contraste. L'Ecclésiaste,
c'est la première partie du verset :
« Quiconque boit de cette eau aura encore
soif » Le Cantique, c'est la seconde moitié
du verset :
« Quiconque boit de l'eau que je lui
donnerai n'aura jamais soif ». Ainsi, le
livre est plein de Jésus. Mais c'est
Jésus sous un aspect particulier. Il n'est
pas présenté ici comme
« Sauveur », ni comme
« Roi », ni comme
« Souverain Sacrificateur », ni
comme « Prophète »...
Non ! c'est un lien plus cher et plus intime
qu'aucun de ceux-là : c'est
Jésus notre
« Époux » ;
Jésus dans l'union du mariage avec son
Épouse, son Église.
« C'est là un grand
mystère, mais il est particulièrement
précieux à tous ceux qui aiment notre
Seigneur Jésus-Christ d'un coeur
pur. » Il se retrouve dans toutes les
pages de la Sainte Écriture. Il fut
premièrement révélé en
Adam et Eve, dans l'Eden ; puis,
développé plus complètement
dans les caractères figuratifs de l'Ancien
Testament, par exemple ceux de Booz et de
Ruth ; distinctement enseigné encore
dans les fiançailles de la nation
juive ; et enfin clairement
déclaré dans le langage spirituel des
Épîtres : « Je vous ai
fiancés à un seul époux pour
vous présenter à Christ comme une
vierge pure »
(2).
(2
Cor. 11 : 2.)
LES BESOINS DE L'EGLISE D'AUJOURD'HUI. -
Ce caractéristique fait ressortir dans le
Cantique des Cantiques un message
particulièrement approprié à
l'Eglise de nos jours. Jamais, peut-être,
Christ ne fut un centre de pensées comme Il
l'est aujourd'hui, soit dans l'Eglise, soit au
dehors. Sa nature, son caractère, son
oeuvre. son royaume sont librement discutés
de tous côtés. Mais quel froid de
glace envahit nos coeurs en écoutant !
Car nous sentons combien peu ceux qui le discutent
le connaissent vraiment. Combien il leur manque
cette relation intime et
personnelle qui consiste à être en
communion avec Lui ! Lorsque quelqu'un qui
connaît et aime vraiment le Seigneur, nous
parle, il éveille en nos coeurs un
écho que ne pourrait produire aucune
connaissance théorique. La personne qui
parle peut n'être qu'une pauvre vieille
paysanne dans sa chaumière, ou un agent de
police vivant dans le bruit étourdissant
d'une rue de Londres, mais nous sentons de suite
que « voici quelqu'un qui a eu audience
auprès du Roi ».
L'amour personnel pour Christ est le
besoin le plus impérieux de l'Eglise
d'aujourd'hui. Savoir que nos péchés
sont pardonnés et que nous avons notre part
à son oeuvre rédemptrice, est la
chose qui peut le mieux attirer nos coeurs vers
Lui. Nous sommes dans un siècle où il
y a fort peu de conviction de
péché ; il ne faut donc pas
s'étonner s'il y a peu d'amour. Car
« celui à qui l'on pardonne peu
aime peu ». Simon, le Pharisien, pria le
Seigneur de venir chez lui, par manière de
montrer sa faveur au Prophète ; mais il
négligea de lui témoigner aucun des
égards que la simple politesse eût
imposés. La pauvre pécheresse
pardonnée s'approcha et prodigua son amour
à ses pieds. Et le Maître dit :
« Ses péchés, qui sont
nombreux, lui sont pardonnés, car elle a
beaucoup aimé ».
RÉDEMPTION. - Dans le Cantique
des Cantiques, la vérité de la
Rédemption est mise en relief par la
beauté (non la sienne propre) dont
l'Épouse est revêtue. « Je
suis noire », s'écrie-t-elle,
« mais je suis belle comme les tentes de
Kédar, comme les pavillons de
Salomon. » Noire comme les tentes faites
de poils de chèvres des Bédouins;
belle comme les tentures du Temple. « Tu
deviens d'une beauté parfaite »,
dit l'Éternel à Israël. Notre
justice n'est qu'un linge souillé, mais Il
nous a revêtus de la robe de sa
justice.
« O ma colombe, qui te tiens
dans les fentes des rochers », dit le
Bien-Aimé à son Épouse. Nous
sommes cachés dans le
Rocher des siècles,
« crucifiés avec
Christ » et par conséquent morts
au monde. « Que tu es belle, mon amie,
que tu es belle ! Il n'y a en toi aucun
défaut ! »
répète-t-il. « Car Christ a
aimé l'Eglise et s'est donné
Lui-même pour elle, afin de la sanctifier par
la parole après l'avoir purifiée par
le baptême d'eau, afin de la faire
paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni
ride, ni rien de semblable, mais sainte et
irrépréhensible. »
(Ephés.
5 :
25-27).
LE BIEN-AIMÉ. - « Comme
un pommier, au milieu des arbres de la forêt,
tel est mon Bien-Aimé parmi les jeunes
hommes. J'ai désiré m'asseoir
à son ombre et son fruit est doux à
mon palais. »
(Chap.
2 : 3).
Le pommier du Cantique à quatre
qualités :
(1) Un parfum agréable et pénétrant (chap. 7: 8) ;
- (2) Une ombre épaisse et délicieuse (chap. 2 : 3) ;
- (3) Un fruit doux et juteux (chap. 2 : 3) ;
- (4) Une couleur dorée, entourée de fleurs blanches et argentées (Prov. 25 : 11).
Tous ces caractères se retrouvent au plus
haut degré, dans le magnifique oranger, et
chez lui seulement. C'est, à n'en pas
douter, le « pommier » de
l'Écriture
(3).
En
vérité, c'est un « arbre de
vie » et par dessus tout, une image
exacte du Sauveur.
« Il est la Rose de Saron et
le Lis des Vallées. » La rose de
Saron est une variété blanche,
très parfumée et très
précieuse, de la rose de Damas. Le lis des
vallées est l'anémone sauvage, d'un
rouge cramoisi : images exactes, l'une du
caractère sans tache et sans
péché de notre Sauveur, l'autre, de
son sang versé pour nous.
L'Agneau immolé correspond avec
le chapitre 5 :
10. « Mon
Bien-Aimé est blanc et vermeil. Il se
distingue entre dix mille. » C'est par
cette description de son Bien-Aimé et par
les versets suivants, que l'Épouse
répond à la question des filles de
Jérusalem : « Qu'est ton
Bien-Aimé plus qu'un
autre ? » Et elle ajoute :
« Toute sa personne est pleine de charme.
Tel est mon Bien-Aimé, tel est mon
Ami ».
Nous pouvons, tout au travers du
Cantique, voir grandir l'amour de l'Épouse,
par sa communion avec l'Époux. Deux fois,
dans le poème, cette communion semble
interrompue pour un temps, et cela l'amène
à rechercher la présence de Celui
qu'elle aime avec plus d'ardeur. Ces moments
où la communion semble interrompue peuvent
être le résultat de
défaillances, ou bien le Seigneur veut
l'amener à une relation plus intime avec
Lui. Quoi qu'il en soit, le but est
atteint.
« Mon Bien-Aimé est
à moi et je suis à Lui. »
(2 :
16) Ici, la pensée
qui domine toutes les autres, c'est que Christ est
la propriété de ses élus. Il
est à moi car Il s'est donné
Lui-même pour moi. La pensée
secondaire c'est : Je suis à Lui, ayant
été rachetée par son propre
sang.
« Je suis à mon
Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est
à moi. »
(6 :
3) Ici, la pensée
qu'elle est à Lui occupe la première
place.
« Je suis à mon
Bien-Aimé et son désir tend vers
moi. »
(7 :
10). Le fait qu'elle est la
propriété de Christ l'emporte sur
toute autre pensée.
Dans ces trois versets, nous avons la
double pensée qui nous est donnée
dans le premier chapitre de l'Épître
aux Éphésiens. Christ,
héritage de l'Eglise ; l'Eglise,
héritage du Christ, « en qui nous
sommes aussi devenus héritiers
(versets
11) ; « les
richesses de la gloire de son héritage dans
les saints ».
(Versets
18).
LES CONSÉQUENCES DE L'AMOUR POUR
CHRIST. - Ceci nous amène à
considérer ce que devraient être les
résultats d'un amour personnel et profond
pour Christ, de la part de l'Eglise
d'aujourd'hui.
1. Elle gardera ses commandements.
« Si vous m'aimez, gardez mes
commandements. »
(Jean
14: 15). Lorsqu'il y aura un
amour réel pour Christ, il y aura aussi un
état de vigilance continuelle pour ne pas
l'affliger ; un désir intense de
devenir, de fait, ce que nous sommes pour Lui en
principe, « sans tache, ni ride, ni
souillure ».
2. Elle paîtra ses brebis. Trois
fois, Jésus dit à Pierre :
« M'aimes tu ? pais mes brebis, pais
mes agneaux ». Le désir fervent
d'être une bénédiction pour
d'autres s'exprime à diverses reprises dans
ce Cantique : dans le soin que l'Épouse
prend du jardin
(chap.
4 et 5), et dans celui qu'elle
prodigue à la vigne
(Chap.
7 et 8).
3. Elle portera des fruits à sa
gloire. « En ceci, mon Père sera
glorifié, que vous portiez beaucoup de
fruit », dit notre Sauveur à ses
disciples. Dans ce poème, l'idée de
« porter du fruit » est
amenée à la perfection.
« Tu es un jardin fermé, ma soeur,
ma fiancée, une source fermée, une
fontaine scellée. »
(4 :
12). Dans ce gracieux
tableau du jardin, notre Sauveur nous donne une
idée de l'héritage qu'Il
réserve aux saints : un endroit
tranquille, où Il aime à
demeurer ; clos, afin que Lui seul en
jouisse ; plein de toutes sortes de fruits et
de fleurs rares. « Levez-vous,
aquilons ; accourez, vents du sud, soufflez
sur mon jardin pour en répandre partout les
parfums. Que mon bien-aimé entre dans son
jardin, et qu'il en goûte les fruits les plus
exquis. » (V. S.)
(4 :
16).
Et lui répond :
« Je suis entré dans mon
jardin ; j'ai cueilli ma myrrhe et mon baume,
j'ai mangé mon sucre et mon
miel ».
(5 :
1).
Mais il veut partager ces biens avec
d'autres : « Mangez, amis, buvez,
buvez abondamment, bien-aimés ».
(D).
Il veut que son Église porte des
fruits qui soient en bénédiction pour
d'autres. La fontaine scellée qui est au
milieu du jardin sert d'abord au Maître
Lui-même, car Il dit :
« Donne-moi à
boire » ; mais elle doit aussi en
désaltérer d'autres :
« Une fontaine dans les jardins, un puits
d'eaux vives qui coulent du Liban ».
(4 :
15).
Quelle ressemblance entre cette
description et celle qui nous est donnée de
l'eau vive, à un triple point de vue, dans
l'Évangile de Jean !
- 1) « Quiconque boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif » - la soif de l'âme, étanchée à la Source.
- 2) « L'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau, vive qui jaillira jusqu'en vie éternelle », - une source intarissable dans l'âme du croyant.
- 3) « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein » ; « les sources du Liban » coulent par le moyen du croyant vers le monde altéré.
LUMINEUSE ET CONQUÉRANTE. -
L'Eglise, quoique séparée de fait de
son Seigneur, sera quand même une puissance,
pour sa gloire, dans ce monde
ténébreux.
« Qui est celle qui
apparaît comme l'aurore, belle comme la lune,
pure comme le soleil, mais terrible comme des
troupes sous leurs
bannières ? »
(6 :
10) Description
merveilleuse de ce que l'Eglise devrait être
- lumineuse de la lumière qui vient de son
Époux absent, et la reflétant, dans
la nuit. « Terrible comme des troupes
sous leurs bannières » - une
Église conquérante, victorieuse,
renversant les citadelles de Satan avec des armes,
non charnelles, mais puissantes, parce qu'elles
sont de Dieu. Oh ! qu'elle, est
différente, l'Eglise de nos jours ! La
mondanité assombrit son visage, comme
l'ombre couvre la terre dans une éclipse,
l'empêchant d'être un flambeau pour le
monde. Au lieu de conduire une campagne victorieuse
contre l'ennemi, elle permet à celui-ci de
renverser les
remparts qu'elle devrait défendre, et
d'avancer.
« L'amour est fort comme la
mort, la jalousie est inflexible comme le
séjour des morts ; ses ardeurs sont des
ardeurs de feu. »
(8 :
6). Animé d'un amour
jaloux, Christ soupire après le jour
où Il pourra se présenter à
Lui-même une Église glorieuse.
L'ATTENTE DE SON APPARITION. - L'Eglise,
séparée de son Époux,
attendra, avec une ferveur intense, son
avènement. C'est sur cette pensée que
se clôt le Cantique : « Fuis,
mon Bien-Aimé ! sois semblable à
la gazelle ou au faon des biches, sur la montagne
des aromates ».
(8 :
14). Et sur cette
même requête, le dernier livre de la
Bible s'arrête : « L'Esprit et
l'Épouse disent
« Viens »... Celui qui atteste
ces choses dit : « Oui, je viens
bientôt. Amen ! Viens, Seigneur
Jésus ! »
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