Quel que soit l'aspect sous lequel nous
considérions le livre de Job, il demeure
probablement le plus merveilleux poème qui
ait jamais été écrit. Tennyson
l'appelait le plus grand poème des
littératures ancienne ou moderne. Luther le
trouvait « plus grandiose et plus sublime
que n'importe quel autre livre de
l'Écriture ».
La scène se déroule
à l'époque patriarcale, et on dit que
c'est le plus ancien livre qui
existe.
Que Job ait été un
personnage réel, l'Écriture
elle-même l'affirme.
Par le prophète Ezéchiel,
Dieu dit du pays - « S'il n'y eût,
au milieu d'eux, que ces trois hommes :
Noé, Daniel et Job, ces derniers seuls
sauveraient leurs âmes par la
justice. »
(Ezéch.
14 : 14, 20). (V.
S.) Le livre est une merveille de beauté
dans son style, dans l'envergure des connaissances
qu'il déploie, dans l'exactitude de ses
données scientifiques. Il est admirable en
ce qu'il traite du mystère de la douleur et
de l'énigme de tous les temps :
« Pourquoi le juste
souffre-t-il ? » Il soulève
le voile du monde invisible et nous enseigne
l'étendue aussi bien que les limites de la
puissance de Satan. Il est admirable encore en nous
révélant le fait de la
résurrection, et par-dessus tout, en
préfigurant le mystère de la
rédemption.
La langue du livre est sublime dans sa
simplicité. L'émotion
pathétique qui vibre dans les descriptions
que Job fait de ses souffrances a trouvé un
écho dans les âmes innombrables qui
ont passé par le creuset divin. Pendant
qu'Élihu décrit la tempête qui
s'amasse, nous pouvons voir les
nuages s'amonceler, l'éclair
étinceler, et entendre le tonnerre gronder.
Au milieu de l'orage, Dieu parle.
LE LIVRE DE DIEU. - Quoique la Bible
n'ait pas pour objet de nous enseigner la science,
le langage qu'elle parle n'en est pas moins
toujours d'accord avec les dernières
découvertes scientifiques.
Cela n'est nulle part plus remarquable
que dans le livre de Job. « Il suspend la
terre sur le néant. »
(Chap.
26 : 7). Comment
pourrait-on décrire plus exactement
l'équilibre de notre planète dans
l'espace ?
« Noues-tu les liens des
Pléiades ? »
(38 :
31). Alcyone, la plus
brillante des sept étoiles qui forment cette
constellation, est actuellement, autant qu'on peut
le savoir, le pivot autour duquel tourne notre
système solaire tout entier. Combien
puissantes et bienfaisantes doivent être ces
influences pour tenir ces mondes en place et pour
les diriger dans un mouvement rotatoire si
égal ! « Les étoiles
du matin chantaient d'allégresse »
(38
- 7). La science moderne a
découvert les vibrations vocales des rayons
lumineux, et elle affirme que si nos oreilles
étaient plus finement exercées, nous
en percevrions les sons. (Voir Ps :
19 : 1-3).
« Par quel chemin la
lumière se divise-t-elle ? »
(38:
24). Quels mots pourraient mieux
rendre les découvertes de l'analyse
spectrale ?
Si Bildad avait connu l'absorption
chimique de la chlorophylle des plantes par la
lumière, il n'aurait pas employé de
terme plus exact que celui-ci : « Il
est verdoyant devant le soleil ». (D)
(8 :
16) (1).
LE MYSTÈRE DE LA SOUFFRANCE. - Le
livre de Job traite du mystère de la
souffrance humaine, surtout de la souffrance des
justes. Les amis de Job se trompaient en pensant
que toute souffrance est un jugement spécial
de Dieu sur quelque péché
particulier. « Quel est l'innocent qui a
péri ? » tel est le
thème de leurs discours faussement
consolateurs. Ils imaginent que le
péché de Job contre Dieu doit
être d'une gravité exceptionnelle pour
justifier d'aussi exceptionnelles épreuves.
À cet égard, il est important de se
rappeler l'attitude de Job envers Dieu.
C'était un homme qui, ayant accès
auprès de Lui par le sang du sacrifice
(1 :
5), marchait avec Lui, en
intégrité de coeur et
conformité de vie.
Le témoignage que Dieu
Lui-même lui rend est celui-ci :
« Il n'y a personne, comme lui sur la
terre, un homme intègre, droit, craignant
Dieu et se détournant du
mal. »
Parmi tous les hommes, il était
le mieux préparé à accomplir
le service de la souffrance, devant être
choisi comme exemple des voies de Dieu, dans les
âges futurs, envers tous ses enfants dans
l'épreuve.
Job savait que son coeur était
sincère devant Dieu et il ne pouvait pas se
résoudre à accepter les accusations
de ses amis. Il leur montre que leurs conclusions
sont fausses et que le méchant
prospère en ce monde. « Ils
grappillent dans la vigne de l'impie. »
(24 :
6). Un des
éléments de danger dans le chemin du
péché est le fait que, souvent, tout
semble y réussir. Le jeune homme qui gagne
sa première mise au jeu est en bien plus
grand péril que celui qui la perd.
CHÂTIMENT. - Élihu, qui
avait écouté les arguments de Job et
de ses amis, résume leurs discussions en
deux phrases bien nettes : « Sa
colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se
disait juste devant Dieu. Et aussi contre ses trois
amis parce qu'ils ne trouvaient rien à
répondre, et que
néanmoins, ils condamnaient Job. »
(32:
2, 3) Élihu était
un vrai messager de Dieu envoyé à
Job, et il lui montra le plan de la grâce
divine dans le châtiment des enfants de Dieu.
Les paroles d'Élihu préparent la voie
à la vraie révélation que Dieu
fit de Lui-même ensuite. Châtiment est la note dominante de ce
livre.
LES SPECTATEURS DU CONFLIT. - Mais Dieu
a un but plus élevé encore dans les
souffrances de ses enfants que leur
perfectionnement individuel. Nous en avons un
aperçu dans les paroles de Paul :
« afin que les dominations et les
autorités dans les cieux connaissent
aujourd'hui, par l'Eglise, la sagesse infiniment
variée de Dieu ».
(Eph.
3 : 10). Une nuée
invisible de témoins observe attentivement
la lutte qui se poursuit dans l'arène de ce
petit monde. Dieu révèle aux anges de
lumière et aux armées de
ténèbres, le plan éternel de
sa grâce dans ses procédés
vis-à-vis de ses enfants rachetés sur
la terre.
L'adversaire a jeté un
défi à l'intégrité de
Job dans le conciliabule du ciel, et l'honneur de
Dieu est en jeu.
Combien peu Job se rend compte des
conséquences de sa résignation,
lorsqu'il dit : « L'Éternel
l'avait donné, l'Éternel l'a
ôté ; que le nom de
l'Éternel soit
béni ! » et encore :
« Quand même Il me tuerait, je ne
cesserai d'espérer en Lui ». De
même aujourd'hui l'Eglise » rend
bien peu compte des conséquences de sa
fidélité à Dieu. S'il en
était autrement, Dieu trouverait parmi ceux qui se confient en Lui,
un plus grand
nombre de saints dans lesquels Lui pourrait se
confier.
L'ADVERSAIRE. - Nous avons fait
remarquer que, dans ce livre, l'étendue et
les limites de la puissance de Satan sont mises en
évidence. Il eut le pouvoir de faire sortir
les hordes hostiles des Sabéens et des
Chaldéens pour emmener les boeufs, les
ânes et les chameaux de Job. Il eut le
pouvoir de faire consumer ses brebis par le feu du
ciel, de
commander au
vent d'écraser les enfants de Job, et de
frapper Job lui-même d'une maladie terrible.
Car n'est-il pas le prince de la puissance de
l'air, l'esprit qui travaille maintenant dans les
enfants de la rébellion ? Et n'est-ce
pas lui qui mit une écharde dans la chair de
Paul, et envoya un ange de Satan pour le
souffleter ?
Mais, d'autre part, il n'eut aucun
pouvoir, sauf en ce que Dieu lui permit de
pénétrer à travers la haie
protectrice qui entourait son serviteur
(1 :
10). Quelle consolation
pour l'enfant de Dieu dans cette
pensée ! Aucune calamité ne peut
l'atteindre sans la permission de son Père
céleste ; et Celui qui « a
fermé la mer avec des portes, qui a
dit : tu viendras ici, tu n'iras pas
au-delà, ici s'arrêtera l'orgueil de
tes flots »
(38 :
8, 11), Celui-là ne
permettra jamais que nous soyons tentés
au-delà de nos forces, ou que la fournaise
soit chauffée plus que nous ne pourrons le
supporter.
Nous avons dans le livre de Job, non,
pas simplement la théorie de la souffrance,
mais le vivant exemple d'un enfant de Dieu dans le
creuset, et des effets que cette épreuve eut
dans sa vie. Parce que Dieu avait confiance
en Job, Il lui « confia » le
ministère de la souffrance. Parce qu'Il l'aimait, Il le
châtia. Même au
milieu de son angoisse, Job reconnaît que
c'est seulement l'or qui vaut la peine d'être
passé au creuset. Job, dans sa
prospérité, dans sa droiture et sa
bienveillance, était en danger de devenir
trop confiant en lui-même, peut-être
aussi d'oublier qu'il tenait sa puissance et sa
position comme des prêts de la part de Dieu.
Mais sous l'action divine, nous le voyons
brisé
(16 :
12,
14 ; 17 :
11), fondu (comme l'or)
(23 :
10) et radouci au point de
pouvoir dire : « La main de Dieu m'a
frappé »
(19 :
21) ;
« Dieu a rendu mon coeur
craintif ». (V. S.)
(23 :
16).
« MAINTENANT, MON OEIL T'A
VU. » - Mais ce fut la vision de Dieu
Lui-même qui devait compléter l'oeuvre
et abaisser Job jusque dans la poussière. Il
avait affirmé qu'il était prêt
à raisonner avec Dieu au sujet de cette
façon d'agir envers lui. Mais Dieu le prend
au mot et dit : « Celui qui dispute
contre le Tout-puissant est-il
convaincu ? » Job
réplique : « Voici, je suis
trop peu de chose ; je mettrai la main sur ma
bouche ». Et Dieu continue ainsi
jusqu'à ce que Job en finisse avec
lui-même et s'écrie :
« J'ai parlé, sans les comprendre,
des merveilles qui me dépassent et que je ne
conçois pas. Mon oreille avait entendu
parlé de toi, mais maintenant, mon oeil t'a
vu. C'est pourquoi, je me condamne et me repens,
sur la poussière et sur la
cendre »
(42 :
1, 6).
L'« ENSUITE » DE DIEU
. » - Le serviteur de Dieu,
purifié, soumis, est maintenant prêt
à intercéder, sur l'ordre du
Seigneur, pour les amis qui ont si durement
aggravé sa peine. Avant que sa propre
misère soit soulagée, il offre
l'holocauste exigé, qu'ils ont
apporté, et il prie pour eux.
En même temps, Dieu met fin
à la captivité de Job et lui rend sa
prospérité en toutes choses,
augmentée du double. Il reçoit deux
fois plus de brebis, de chameaux, de boeufs et
d'ânes - mais seulement, le même nombre
d'enfants : sept fils et trois filles. Nous
avons ici une admirable indication de la certitude
de la résurrection. Les prières de
Job avaient évidemment été
exaucées, et le fait qu'il lui est rendu
seulement le même nombre d'enfants
qu'auparavant était l'assurance de Dieu, que
ceux qui lui avaient été repris se
trouvaient en sécurité sous sa garde,
dans le lieu « où ne s'agitent
plus les méchants et où se reposent
ceux qui sont fatigués ».
(3 :
17).
« MON RÉDEMPTEUR EST VIVANT
. » - La vision de Job, quant
à la vie future, s'était obscurcie
tout d'abord, puisque nous l'entendons poser cette
question : « Si l'homme meurt,
revivra-t-il ? »
(14 :
14). Mais avec
l'épreuve sa foi augmente, et il
répond à sa propre question, en ces
mots glorieux : « Pour moi, je sais
que mon Rédempteur est vivant, qu'à
la fin il se lèvera sur la terre. Oui, quand
cette enveloppe de mon corps sera détruite,
quand je serai dépouillé de ma chair,
je verrai Dieu ! Je le verrai
moi-même ; il me sera propice ; mes
yeux le verront et non ceux d'un
autre... » (V. S.). Quoique
confusément, Job lui-même doit avoir
compris ces paroles inspirées par le
Saint-Esprit ; car quelle vision de la vie
à venir nous avons ici ! Quelle
prophétie du Sauveur qui devait venir,
proclamée du fond des âges ! Job
le voit comme « le Goël »,
comme « celui qui a droit de
rachat » - non pas « un
autre », non pas un
étranger.
À maintes reprises, dans ce
livre, nous avons des figures symboliques de notre
Sauveur. Nous le voyons dans les sacrifices
acceptés de Dieu, que Job offre pour ses
enfants, au commencement, et pour ses amis,
à la fin.
Nous le voyons dans la question de
Job : « Comment un homme se
rendra-t-il juste devant Dieu ? »
Question qui ne trouve de réponse qu'en
Celui qui nous a justifiés « par
son sang »
(Rom.
5 : 9).
UN SEUL MÉDIATEUR. - Nous le
voyons dans l'Arbitre », le
« Médiateur »,
après lequel Job soupire, entre lui et Dieu.
« Car Il n'est pas un homme comme moi,
pour que je lui réponde, pour que nous
allions ensemble en jugement »,
« Il n'y pas entre nous un arbitre qui
mettrait sa main sur nous deux. » (D)
(9 :
32, 33). Le besoin du coeur
humain ne peut être satisfait qu'en
« Dieu notre Sauveur », le
« seul médiateur entre Dieu et les
hommes. - Lui-même, Jésus-Christ,
homme, qui s'est donné en rançon pour
tous »
(1
Tim. 2 : 4-6).
UNE RANÇON. - De nouveau, nous
voyons Christ dans les paroles d'Élihu.
« Alors Dieu a compassion de lui et
dit : « Délivre-le, afin
qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai
trouvé une rançon. »
(D. : une propitiation). La rançon
prophétisée par Élihu et
proclamée par Paul ne sont qu'une.
« Job avait vu son Rédempteur
comme le Vivant qui lui serait propice au jour de
sa venue, mais qui, aujourd'hui, se présente
à lui comme la rançon, a compassion
de lui et le délivre de la fosse - non pas
à cause de l'intégrité de Job
- mais à cause de son propre sang
versé comme prix de la rédemption de
l'homme tombé »
(2).
Le verset qui suit nous montre les
conséquences de cette rançon.
« Sa chair a plus de fraîcheur
qu'au premier âge ; il revient aux jours
de sa jeunesse. Il adresse à Dieu sa
prière ; et Dieu lui est propice, lui
laisse voir Sa face avec joie. » La
purification et la communion reposent sur la base
de l'expiation complète.
Une fois encore, nous voyons la Croix
obscurément préfigurée dans
les souffrances de Job. Ces souffrances venaient de
la haine de Satan. « L'homme juste qui
souffrait, montrait le chemin conduisant à
l'homme parfait qui a souffert - l'Homme de
Douleurs ». Job avait été
blessé par ses amis, il était
« la risée et l'objet des chansons
d'hommes indignes ». « Ils me
crachent au visages... » « Mon
âme s'épanche en mon sein... la nuit
me perce et m'arrache les os. Dieu m'a jeté
dans la boue, et je ressemble à la
poussière et à la cendre. Je crie
vers toi et tu ne me réponds pas »
(Chap.
30).
Quelle ressemblance en tout, ceci avec
la description des souffrances du Sauveur !
Mais tandis que Job se plaint et se justifie,
l'Agneau de Dieu, sans tache, est resté muet
devant ceux qui le tondaient et a répondu
son âme en sacrifice pour nos
péchés.
Le Livre des Psaumes - ou des Louanges, comme il
est appelé en hébreu - a, sans doute,
plus qu'aucun autre livre de la Bible,
trouvé un écho dans le coeur humain,
à travers tous les siècles. C'est le
livre de la vie intérieure, de la
piété personnelle. Il exprime les
doutes et les craintes, les joies et les douleurs,
les souffrances et les aspirations de l'âme
de tous les temps.
Malgré la note de tristesse dont
il est empreint, c'est un livre de louanges.
À une seule exception près (le Ps.
88), tous les psaumes commencent
dans le découragement et finissent dans la
confiance, à mesure que les yeux du
Psalmiste s'élèvent au-dessus de ses
circonstances, jusque vers son Dieu. La note
dominante est l'Adoration. Ce recueil a
été employé pour adorer Dieu,
par les Hébreux et par les Chrétiens
également, jusqu'à nos jours. C'est
le livre de l'adoration, non, seulement dans le
Temple, pour le service duquel beaucoup de psaumes
furent composés, mais pour le culte du
Créateur sous les cieux
étoilés, ou dans les cavernes des
déserts montagneux où David se
cachait à ses ennemis.
Les psaumes sont le livre de la Nature.
Nulle part ailleurs nous ne respirons l'air pur des
oeuvres divines plus librement, nulle autre part
nous ne voyons les merveilles de la création
plus clairement. C'est le livre de tous ceux qui
sont dans la détresse ; le livre des
prisonniers, des Marins, des exilés, des
persécutés, des malades, des
souffrants, des pauvres et des misérables.
Il montre les devoirs relatifs de la vie : le
devoir des rois, des gouverneurs, des citoyens et
des frères. C'est un livre adressé au
pécheur et lui parlant du pardon
divin ; le livre destiné au saint afin
de le conduire à une communion plus
profonde. C'est le livre de la Loi de Dieu, nous la
dépeignant comme l'oeuvre la plus parfaite
de la création, et nous
démontrant la bénédiction qui
récompense celui qui l'a observée de
tout son coeur.
« Quand je contemple les
cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les
étoiles que tu as
créées ; qu'est-ce que l'homme,
pour que tu te souviennes de lui ? et le fils
de l'homme pour que tu prennes garde à
lui ? »
(Ps.
8 : 3, 4). Les merveilles
de l'astronomie sont exprimées ici.
Lorsque notre place dans l'infini fut
découverte, le cri de l'incrédule
s'éleva : est-il possible que Dieu
s'occupe des habitants de notre globe, ce point
infime dans sa création, pour les
sauver ? C'était aussi le cri du
Psalmiste, anticipant sur les inexprimables
merveilles que la science de son temps n'avait pas
encore révélées, mais sondant
la merveille encore plus grande de l'amour
rédempteur de Dieu.
Dans Ecclésiaste
1: 7, nous lisons
« Tous les fleuves vont à la mer,
et la mer n'est point remplie ; ils continuent
à aller vers le lieu où ils se
dirigent ».
Quelle description exacte des faits de
l'absorption et de la condensation de l'eau de la
mer en nuages, puis en pluie, par lesquelles
l'équilibre entre la mer et la terre est
maintenu ! Nous avons une description
semblable dans le Psaume 104 : 8, 9, où
nous lisons que les eaux sont allées sur les
montagnes aussi bien qu'au fond des vallées.
Ces faits sont également expliqués
plus loin, dans Psaume
135 : 7 :
« Il fait monter les nuages des
extrémités de la terre ; Il
produit les éclairs et la pluie ; Il
tire les vents de ses
trésors ».
La vapeur d'eau s'élève du
sein de l'Océan en un volume si
considérable qu'aucune pompe inventée
par les hommes, en aucun temps, ne pourrait
l'égaler. Dans les couches
supérieures de l'atmosphère, l'air
froid condense la vapeur d'eau et la retient dans
les nuages. Si elles restent là, les eaux
retomberont dans la mer, mais le verset en question
nous dit comment la chose est
évitée : « Il tire le
vent de ses trésors ». Dans un
majestueux silence, les nuages
sont transportés sur les montagnes. Comment
vont-ils s'y changer en pluie ? « Il
produit les éclairs pour la pluie. »
(D). Le choc précipite la pluie sur la terre
altérée. Lord Kelvin a dit :
« Je crois qu'il n'y a jamais de pluie
sans éclairs ». Ainsi, le
Psalmiste, inspiré par Dieu, a parlé
en un langage dont la science contemporaine a
révélé l'exacte
simplicité et la justesse
(3).
LES AUTEURS. - En tête de la liste
des auteurs des psaumes vient David, le
roi-poète, le doux chantre d'Israël,
celui qui organisa le service du chant dans le
sanctuaire. Soixante-treize d'entre les psaumes lui
sont attribués ; cinquante sont
anonymes, mais l'on pense qu'il est l'auteur de
plusieurs de ceux-ci. Moïse, est-il dit, a
composé le quatre-vingt-dixième. Nous
savons qu'il était poète, et le
caractère de grandeur de ce psaume s'accorde
avec ses écrits. Le caractère du
texte corrobore le titre. C'est, indiscutablement,
au chant de pèlerin, un chant du
désert, On attribue à Salomon le
soixante-douzième et le cent
vingt-septième. Certains autres paraissent
avoir été écrits pendant la
captivité de Babylone, et au retour. C'est
l'opinion généralement reçue
que David arrangea les psaumes qui existaient
déjà de son temps, et il est probable
qu'Esdras les rassembla et composa le recueil tel
qu'il nous a été transmis.
Les psaumes sont divisés en cinq
livres. Chaque livre se termine par une doxologie,
le dernier par cinq psaumes d'Halléluias. La
structure du Livre des psaumes est donc très
belle, non seulement dans son ensemble, mais chaque
psaume étant établi sur un plan
défini, les différentes parties qui
le composent alternent ou sont interverties ;
il arrive parfois que cette double combinaison se
trouve dans le même psaume.
Plusieurs des psaumes sont écrits
sous la forme acrostiche, en suivant les lettres
hébraïques. (9 et 10, 25, 34, 37, 111,
112, 119, 145). C'est le cas spécialement du
psaume, 119, dont chaque, verset, dans les
vingt-deux parties, commence avec sa propre lettre
acrostiche.
Quinze psaumes (du 120 au 134) sont les
Cantiques des Degrés, psaumes de
Pèlerins, chantés probablement par
les caravanes de fidèles qui se rendaient
à Jérusalem pour
célébrer les fêtes.
« IL EST ÉCRIT DE MOI
DANS LES PSAUMES ». - Nous
n'épuiserons jamais le trésor des
Psaumes. Spurgeon a écrit plusieurs gros
volumes, contenant plus de deux millions trois cent
mille mots, pour commenter ce seul livre ; de
tous les livres de, la Bible c'est probablement
celui sur lequel on a écrit le plus de
commentaires.
Comme il est impossible de donner une
idée complète de son enseignement
dans le peu d'espace dont nous disposons, il vaudra
mieux ne considérer qu'un seul de ses
aspects, celui, d'ailleurs, qui fait l'objet de ces
études : Christ et ce qui Le
concerne.
Nous le trouvons dans la mention
fréquente du Bon Berger (Ps. 23 ;
77 :
20 ; 78 :
70-72 ; 80 :
1 ; 95:
7 ; 100:
3 ; 119:
176).
Du Rocher des Siècles (Ps. 27:
5 ; 40 :
2 ; 28:
1 ; 31 :
2, 3 ; 71 :
3 ; 42 :
9 ; 61 :
2 ; 62 :
7 ; 78:
20 ; 89 :
26 ; 94 :
22 ; 95 :
1).
De la Lumière. (Ps. 27
- 1 ; 118 :
27 ; 43 :
3)
De la Rédemption par le
« Goël », ou parent,
rédempteur (Ps. 69 :
18 ; 72 :
14 ; 77 :
15 ; 78 :
35 ; 103:
4 ; 106.
10 ; 107 :
2 ; 119 :
154).
Dans le pardon des péchés,
par grâce seulement, ce qui amena Luther
à appeler certains psaumes
« Psaumes pauliniens », parce
qu'ils enseignent la Justification par la
Foi.
Plusieurs sont des psaumes
pénitentiaux (6 ; 32 ; 38 ;
51 ; 102 ; 130 ; 143) qui font
ressortir l'extrême gravité du
péché, exprimée dans la
contrition profonde du Psalmiste. Ne pouvons-nous
pas
voir en quelques-uns de ceux-ci, le Christ
Jésus, Celui qui a porté nos
péchés, Celui qui n'a pas connu le
péché, mais a été fait
péché pour nous ? Et de
même que les justes Esdras,
Néhémie et Daniel,
confessèrent les péchés de
leur peuple comme s'ils eussent été
les leurs, de même, dans un sens infiniment
plus profond et plus complet, nous pouvons voir, en
ces confessions des psaumes, l'horreur
éprouvée à l'égard du
péché par notre Sauveur, qui en a
porté le poids devant Dieu.
Par le Livre des psaumes, nous pouvons
jeter un coup d'oeil dans les sentiments intimes du
Seigneur et dans ses souffrances pour nous, comme
nulle autre part. Il a souvent cité ce livre
et, dans chaque cas, s'est appliqué à
Lui-même la citation. Il peut avoir voulu
nous faire comprendre que tous les psaumes sont
messianiques, quoique nos yeux ne soient pas
toujours en état de l'y voir. C'est sans
doute parce que les psaumes sont si pleins du
Christ, qu'ils satisfont à tant de nos
besoins. Les Juifs s'accordent à donner une
interprétation messianique aux mêmes
psaumes qui sont acceptés comme tels par les
chrétiens.
Il est remarquable que, de toutes les
citations du Nouveau Testament prises dans l'Ancien
et qui ont une signification messianique, presque
la moitié viennent des psaumes.
LE ROI. - En plusieurs des psaumes, nous
voyons Christ sous son aspect royal comme Oint de
l'Éternel
Dans le Psaume
2, nous avons trois des
titres spéciaux de notre Seigneur
Jésus-Christ. Il est appelé ici
l'Oint - c'est-à-dire le Messie
(v.
2). Il est le Roi de Sion
(v.
6), et Il est le Fils de Dieu
(v.
6 et 7). Il nous est ensuite
présenté comme le possesseur et le
Seigneur de toute la terre
(v.
8 et 9). Et la soumission loyale
que nous lui devons nous est
enseignée comme la seule voie possible de
sécurité et de réconciliation
avec Dieu
(v. 12).
Ici, dès le
début du livre, nous voyons le Messie, non
dans ses souffrances et son humiliation, mais dans
sa gloire de vainqueur de toute la terre,
remonté aux cieux. Les versets 1
et 2 ont en un premier
accomplissement, au moment de la crucifixion de
notre Sauveur, quand les
« gentils », les
« rois de la terre »,
c'est-à-dire Ponce-Pilate et Hérode
d'un côté, et la populace, les chefs
(les Juifs et les chefs du Sanhédrin) de
l'autre, unissaient leurs haines contre le Christ.
Mais il y aura un accomplissement final dans
l'hostilité des derniers jours, une
hostilité qui sera réprimée
pour toujours, afin que les royaumes de ce monde
puissent devenir les royaumes du Seigneur et de Son
Christ.
Verset
6 : « C'est
moi », le Roi du ciel, « qui ai
oint mon Roi à Moi, mon Fils et mon
Vice-Roi, sur le trône »,
« sur ma Montagne sainte ».
Ceci est une sorte d'allusion à la grande
vérité enseignée plus tard
dans le psaume 110, que le Roi devait être
aussi le Prêtre consacré.
Verset
7 : « Tu es
Mon Fils ; je t'ai engendré
aujourd'hui ». Paul nous enseigne
l'accomplissement de ces paroles dans la
résurrection de Christ d'entre les morts.
C'est par ceci qu'Il a été
déclaré Fils de Dieu avec puissance,
- déclaré, c'est-à-dire mis
à part, dans un sens distinct et
particulier.
Verset
8 :
« Demande-moi, et je te donnerai les
nations pour héritage, les
extrémités de la terre pour
possession ». Quel stimulant à
tout effort missionnaire que de savoir que chaque
pays est un don de Dieu à son Fils, une part
de son héritage ! Puisque les
extrémités de la terre sont sa
possession, avec quel empressement nous devrions
obéir à son dernier commandement de
leur porter l'Évangile !
Verset
12 : « Baisez
le Fils, de peur qu'Il ne s'irrite ».
Rendez hommage au Fils de peur que Jéhova ne
se courrouce. Christ
dit :
« Le Père a remis tout jugement au
Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils
honorent le Père. Celui qui n'honore pas le
Fils, n'honore pas le Père qui l'a
envoyé. »
(Jean,
5 : 22-23).
Le psaume
45 nous parle du mariage du
Roi. C'est la clef du Cantique des Cantiques et un
symbole du festin des noces de l'Agneau.
« Christ s'appelle Lui-même
l'Époux, et justifie ainsi la joie de ses
disciples qui ne jeûnaient pas. Ce mot
« époux » est un
résumé de l'Écriture
entière » (4). Ce psaume a une
première
application historique, (probablement le mariage de
Salomon), mais c'est surtout la vision d'un roi
plus grand et d'une épouse plus glorieuse,
qui fait « bouillonner » le
coeur du Psalmiste, quand il décrit le
Royaume éternel. Quelque imparfaite qu'ait
été cette vision, il semble toutefois
qu'il a vu ce visage glorieux, car il
s'écrie : « Tu es plus beau
que les enfants des hommes ! » Il
semble ; qu'il a bien entendu Sa voix, quand
il dit : « La grâce est
répandue sur tes
lèvres ».
L'épouse, « la fille du
roi, est toute resplendissante ; son
vêtement est tissé d'or. Elle est
présentée au roi vêtue de ses
habits brodés ».
« Réjouissons-nous et soyons dans
l'allégresse, et donnons-lui gloire ;
car les noces de l'Agneau sont venues, et son
épouse s'est parée ; et il lui a
été donné de se revêtir
d'un fin lin, éclatant, pur. - Car le fin
lin, ce sont les oeuvres justes des
saints. »
(Apoc.
19 : 7-8). Le
« palais du roi » est sa
demeure à toujours. « Dans la
maison de mon Père, il y a plusieurs
demeures. »
(Jean
14 : 2).
Le psaume
72 est l'un des deux qui sont
attribués à Salomon. Il
célèbre le couronnement du Roi.
« Le monarque dépasse en
beauté et en grandeur aucun des fils des
hommes ; il est transfiguré par la
lumière de la promesse
faite à David. » « Comme
un homme se tenant sur un sommet au coucher du
soleil, une gloire qui ne lui appartient pas est
projetée sur lui. Il dessine une silhouette
plus grande que lui-même. » Dans un
seul Homme, ce glorieux idéal s'est
réalisé. Christ est le vrai Prince de
Paix, qui doit régner d'une mer à
l'autre, dont la domination n'aura pas de fin, et
en qui toutes les nations de la terre seront
bénies. « La poignée
d'épis de blé sur le sommet des
montagnes », ce petit groupe de disciples
ignorants et persécutés, semés
dans le sol ingrat du Judaïsme corrompu, est
déjà devenue comme une forêt du
Liban, et la moisson. un jour, couvrira la
terre.
Une double ligne de prophéties
traverse les psaumes. L'une parle de la venue du
Messie comme roi terrestre ; l'autre, de la
venue de Jéhova, le vrai roi d'Israël,
sa rédemption et sa gloire.
L'espérance terrestre et celle qui est
céleste sont parallèles, mais ne se
rencontrent jamais. À la lumière du
Nouveau Testament seulement, nous voyons la
façon dont le fils de David devient le
Seigneur de David. (Perowne). Delitzsch, commentant
ce fait, dit - « Dans la nuit de l'Ancien
Testament s'élèvent eu deux
directions opposées, deux Étoiles de
la Promesse. L'une vient d'en haut et
descend : c'est la promesse du Jéhova
qui doit venir. L'autre part d'en bas et remonte
toujours : c'est l'espérance qui repose
sur la prophétie concernant le Fils de
David, espérance d'abord toute humaine et
terrestre. Ces deux étoiles finissent par se
rejoindre et n'en former qu'une. La nuit
disparaît, et c'est le jour ... Cette
étoile unique c'est Jésus-Christ,
c'est-à-dire Jéhova et le Fils de
David en une seule personne, Roi d'Israël, et
en même temps, Rédempteur du
monde ; en un mot, le Dieu-Homme, à
jamais béni ».
LE FILS DE DAVID ET LE SEIGNEUR DE
DAVID. - Dans le psaume
110, nous voyons le Christ
dans les fonctions réunies de Roi et de
Prêtre, selon l'ordre de Melchisédek.
Les rabbins juifs acceptaient tous ce psaume comme
messianique, et le fait est reconnu par la
façon dont il est cité - sans preuve
ni explication - par les Juifs érudits
auxquels s'adresse l'Épître aux
Hébreux. Notre Seigneur Jésus-Christ,
non seulement se l'applique à Lui-même
en tant que Messie, comme nous le rapportent trois
des Évangiles, mais encore Il y trouve un
argument pour prouver sa divinité. La
logique de cet argument repose, d'une façon
absolue, sur le fait que David est reconnu par
Jésus comme l'auteur :
« Comment les Scribes disent-ils que le
Christ est le fils de David ? David
lui-même, animé par l'Esprit-Saint, a
dit : « Le Seigneur Jéhova a
dit à mon Seigneur (Adonai) :
assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce
que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David
lui-même l'appelle le Seigneur ; comment
donc est-il son fils ? »
(Marc
12 : 35, 37).
Le Seigneur s'exprime ici très
solennellement. Il dit que c'est par
l'Esprit-Saint, que David l'appelle Seigneur. Et
pourtant, il y a des gens qui prétendent que
Christ se trompait dans cette affirmation, et que
ce psaume ne fut pas écrit par David, mais
des centaines d'années plus tard !
À l'époque ou Jésus cite le psaume
110, peu avant la
dernière Pâque, Il dit, au sujet de
ses propres paroles : « Je n'ai
point parlé de moi-même ; mais le
Père qui m'a envoyé, m'a prescrit
Lui-même ce que je dois dire et
annoncer ». Les paroles de David et
celles du Fils de David étaient des paroles
également inspirées, les paroles de
Dieu. Marc ajoute, comme commentaire à cet
incident : « La grande foule
(version anglaise : le commun peuple) prenait
plaisir à l'écouter ». Quel
reproche à ceux qui nous disent que les gens
« ordinaires » ne peuvent pas
juger des preuves de la vérité de la
Bible, mais doivent se rendre à l'opinion
des experts ! Et Matthieu jette un rayon de
lumière de plus sur le résultat de
cette conversation et nous dit que
« personne ne put Lui répondre un mot et que
depuis ce jour, personne n'osa plus
l'interroger ».
Immédiatement auparavant, les
plus érudits rabbins israélites
s'étaient concertés pour savoir
comment ils pourraient le prendre en faute. Leur
hostilité semble atteindre son maximum
d'énergie. D'abord, vinrent les Pharisiens,
avec les Hérodiens, et lorsqu'Il leur
répondit, « ils
s'étonnèrent et le
laissèrent. » Puis,
s'approchèrent les Sadducéens qui
furent réduits au silence par sa
réponse ; (réponse qui portait
sur le fait que Dieu avait dit à
Moïse : « je suis »
et non « j'étais » le
Dieu d'Abraham).
Lorsque les Pharisiens apprirent qu'Il
avait fermé la bouche aux Sadducéens,
ils s'excitèrent à renouveler leurs
attaques. Après avoir répondu
à leur question, le Seigneur Jésus
leur pose le problème du Fils de David,
« et personne ne put lui répondre
un mot ». Si Christ s'était
trompé quant à l'auteur de ce psaume,
comme ces auditeurs hostiles l'auraient promptement
contredit ! Et, sûrement, ils
étaient, eux, plus compétents en la
matière que nos contemporains ne le sont.
C'étaient des savants pleins de
pénétration ; leurs
études s'étaient
spécialisées sur un seul sujet :
celui des Écritures - la Loi, les
Prophètes, les Psaumes. Ils avaient une
parfaite maîtrise de la langue
hébraïque. Ils vivaient, presque deux
mille ans plus près que nous, de
l'époque où ces livres furent
écrits. Ils étaient donc dans des
conditions infiniment plus favorables pour peser
les preuves pour ou contre, que les hommes les plus
érudits du monde occidental.
L'argument irréfutable de Christ
s'imposa aux docteurs de la Loi. Il s'imposa
également à la foule
« émerveillée de sa
doctrine ». Mais il y avait une
différence entre les savants convaincus et
la foule convaincue : « la foule
l'écoutait avec plaisir », tandis
que les chefs des prêtres et les scribes
cherchaient les moyens de l'arrêter pour le
faire mourir ».
(Marc
14 : 1). Dieu a bien voulu faire que sa
révélation soit si simple que les
sages et les puissants s'y butent, mais que le plus
ignorant, le plus simple, ne puisse errer en la
lisant.
Le psaume
110 représente le
Messie établi par Jéhova comme Roi et
Prêtre de Sion. Les rois de Juda
n'étaient pas prêtres. Ozias fut
frappé de la lèpre pour avoir voulu
brûler de l'encens sur l'autel. De la tribu
de Juda, « Moïse n'a rien dit pour
ce qui concerne le sacerdoce ».
(Héb.
7 : 14). Les
prêtres de la lignée de Lévi
n'étaient pas rois. Mais voici un
prêtre royal, selon l'ordre de
Melchisédek, régnant en Sion, le lien
du trône et de la sacrificature de
Melchisédek. Au sujet de ce
Roi-Prêtre, le second verset de ce psaume
nous déclare que « Jéhova
étendra de Sion le sceptre de sa
puissance ». Le mot employé ici
n'est pas exactement
« sceptre », la marque
habituelle de la puissance royale ; c'est le
Matteh, ou bâton de commandement ancestral,
le signe de la descendance dynamique. Il appartient
de droit au chef de chaque village, au sheik de
chaque tribu bédouine. Et parce que,
à l'époque patriarcale, chaque chef
de maison était prêtre dans sa propre
famille, le Matteh indique le prêtre aussi
bien que le roi. Le mot s'applique donc exactement
à Celui qui nous est présenté
dans ces deux fonctions, comme le Prince de la
lignée directe de David. Il nous est dit que
ce sceptre sera « étendu de
Sion. » Cette mention du sanctuaire nous
reporte en arrière, à Aaron, et
à la façon dont son autorité
sacerdotale fut manifestée : sa verge,
posée « devant
Jéhova », fut apportée de
l'Arche du Tabernacle, fleurie et portant des
amandes, donc animée d'une vie de
résurrection.
De même, la mission divine de
notre grand Souverain Sacrificateur a
été établie d'une
manière incontestable. Il a
été déclaré avec
puissance Fils de Dieu, par l'Esprit de
sainteté, par sa résurrection d'entre
les morts. Quand les Juifs demandèrent
à Jésus un signe de son
autorité, Il leur dit :
« Détruisez ce temple et en trois
jours, je le reconstruirai ; Il
parlait
du temple de son corps. » En deux autres
occasions, quand les Pharisiens et les
Sadducéens vinrent lui demander un signe ou
un miracle, pour établir ses droits
messianiques, Il répliqua :
« Cette génération
méchante et adultère demande un
signe ; il ne lui en sera pas donné
d'autre que celui du prophète
Jonas », c'est-à-dire, explique
notre Sauveur, sa propre résurrection
d'entre les morts, le troisième jour. Ceci
est encore le seul signe, « le gage
contre les rebelles », en Israël.
L'acte de déposer la verge
d'Aaron dans le Saint des Saints, lequel nous est
présenté comme le symbole du ciel,
préfigure l'ascension du Christ et sa
séance sur le trône de Dieu. Cet autre
acte, d'apporter une fois encore la verge
« de devant l'Éternel »,
pour opérer d'autres miracles,
représente parfaitement la seconde venue du
Seigneur, au milieu de nouveaux signes miraculeux,
avec puissance et une grande gloire
(5). « Nous ne voyons
pas que toutes choses lui soient assujetties ;
mais nous voyons Jésus couronné de
gloire et d'honneur. » Et il lui a
été donné le pouvoir de juger,
parce qu'Il est Fils de l'Homme. »
(Jean
5 : 27).
UN SEUL SACRIFICE. - Dans le psaume
40, nous voyons de nouveau
Christ comme sacrificateur. « Voici, je
viens avec le rouleau du livre écrit pour
moi. Je veux faire ta volonté, ô
Dieu ! » Ces paroles sont
citées dans l'Épître aux
Hébreux, comme argument contre la
perpétuité des sacrifices
judaïques. Ces sacrifices étaient une
partie de la loi : l'ombre des choses
excellentes à venir ; leur
répétition prouvait leur
imperfection. L'auteur établit un contraste
entre eux et le sacrifice du Christ, dont la vertu
réside dans le fait qu'il est une offrande
volontaire d'obéissance ; puis, il
arrête l'attention de ses lecteurs en proclamant
que ces paroles
du
Psalmiste ont été
réalisées en Christ.
LE PSAUME 23. - Nous avons
déjà étudié le psaume
23 en relation avec la vie de
David. C'est le premier psaume que nous ayons
appris à aimer dans notre enfance ; ce
sera le dernier pour nous consoler dans le passage
à travers la sombre vallée. Il
contient trois secrets : le secret d'une vie
heureuse, le secret d'une mort heureuse et le
secret d'une éternité
heureuse.
L'accompagnement du
vingt-troisième Psaume ne doit pas
être sans importance ; il n'est pas
seul, mais fait partie d'un groupe de trois.
Ps. XXII - Le Bon Berger dans sa mort.
- (Jean 10:11).
Ps. XXIII - Le Grand Berger dans sa résurrection. (Héb. 13 : 20).
Ps. XXIV - Le Berger suprême dans la gloire. (I Pierre 5 : 4).
Mon Sauveur. - La Croix.
- Le Passé : la Grâce.
Mon Berger. - La Houlette.
- Le Présent : la Direction.
Mon Roi. - La Couronne.
- L'Avenir : la Gloire.
LE CALVAIRE. - Le psaume
22 nous amène à
« l'endroit appelé le
Calvaire ». À sa lumière,
nous nous tenons au pied de la Croix. Ici et dans
Esaïe 53, la crucifixion est dépeinte
plus clairement que dans toute autre partie de
l'Ancien Testament. Esaïe
53 s'arrête surtout
sur le caractère expiatoire de la mort du
Christ ; le psaume
22, davantage, sur ses
souffrances. Il commence par ce cri,
prononcé par notre Sauveur à l'heure
des ténèbres : « Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné ? » Il se termine
par ces mots : « Ils annonceront ce
qu'Il a fait », ou :
« Tout est accompli », comme on
le trouve dans l'original hébreu, presque identique
au dernier cri du
Sauveur. C'est un « psaume de
sanglots ». L'hébreu ne donne pas
une seule phrase complète, dans les premiers
versets, mais une série d'exclamations
brèves, comme les soupirs entrecoupés
d'un mourant dont le souffle et la force s'en vont
en diminuant, et qui ne peut prononcer qu'un mot ou
deux à la fois.
Mis en parallèle avec le psaume
69 qui décrit
également la crucifixion, nous trouvons ici
tout entière l'histoire de la Croix, et les
évangélistes ont insisté
plusieurs fois sur ce fait.
« Je suis un ver et non point
un homme ; l'opprobre des hommes et le
méprisé du peuple. »
Et voici le crime de la Croix :
« Tous ceux qui me voient se moquent de
moi ; ils ouvrent la bouche. » (V.
S.. ils pincent les lèvres) 22
- 6, 7.
« Les magistrats se moquaient
de Jésus. » - « Les
soldats aussi se moquaient de Lui. »
(Luc
23 : 35, 36).
Ils secouent la tête,
disant : « Recommande-toi à
l'Éternel ! L'Éternel le
sauvera, puisqu'Il l'aime »
(Verset
8).
« Les passants l'injuriaient
et secouaient la tête... Les chefs des
prêtres se moquaient aussi de lui et
disaient... Il s'est confié en Dieu ;
que Dieu le délivre maintenant, s'Il
l'aime. »
(Matth.
27 : 39, 44).
« Les taureaux de Basan
m'environnent. Ils ouvrent contre moi leur
gueule. »
(Vers.
12, 13).
« Puis, ils s'assirent et le
gardèrent. » « ... Les
brigands crucifiés avec lui l'insultaient de
la même manière, »
(Matth.
27 : 36, 44).
« Ils ont percé mes
mains et mes pieds. » (V. S.)
« Tous mes os se
séparent. »
(Versets
16 et 14).
La méthode de crucifier des Romains
inconnue de la loi juive est
prophétisée ici : le clouage sur
la croix, l'écartement des os et des
tendons, jusqu'à l'acte même des
soldats, qui est indiqué en ces mots :
« Ils se partagent mes vêtements,
ils tirent au sort ma tunique ».
(Verset
19).
« Ma langue s'attache à
mon palais. »
(Verset
16).
« Pour apaiser ma soif, ils
m'abreuvent de vinaigre. »
(Ps.
69 : 22).
« Jésus... afin que
l'Écriture fût accomplie, dit J'ai soif. Et ils
remplirent une
éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée
à une branche d'hysope, ils
l'approchèrent de sa bouche. »
(Jean :
19 :
28,
29).
UN COEUR BRISÉ. - « Je
suis comme de l'eau qui s'écoule, mon coeur
est comme de la cire, il se fond. »
(22 :
14).
« L'opprobre m'a brisé le
coeur. »
(Ps.
69: 20). Ici nous est
révélée la cause
immédiate de la mort de notre Sauveur. Il
mourut d'un coeur brisé. Six fois dans le
psaume 69, le mot « opprobre »
est répété : l'opprobre,
la honte, le déshonneur, subis pour
d'autres ; nos péchés mis sur
Lui, la face de son Père cachée
à cause de nos iniquités,
voilà ce qui lui brisa le coeur. Oh !
c'est ici que nous avons l'opprobre de Christ,
l'outrage de la Croix, dans sa solennité
pleine d'effroi. Il n'est pas étonnant que
ses disciples fidèles soient, eux aussi,
couverts d'opprobre.
« Jésus poussa de
nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. Et voici
que le voile du temple se déchira en deux,
depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla et
les rochers se fendirent. »
(Matth.
27 : 50, 51). Lorsque
les soldats vinrent rompre les jambes des
crucifiés, ils trouvèrent que
Jésus était déjà mort
et ne lui rompirent pas les jambes.
« Mais un des soldats lui perça le
côté de sa lance et il en sortit du
sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu
témoignage, et son témoignage est
vrai ; et il sait qu'il dit vrai afin que vous
croyiez aussi. »
(Jean
19 : 34-35.)
La mort par suite de rupture du coeur
est très rare. Elle survient à la
suite d'une émotion morale intense. Le grand
cri, le fait de la mort arrivant si tôt, les
effets du percement du côté par la
lance, tout s'accorde pour prouver que ce fut
là la cause véritable de la mort de
notre Sauveur. Et ceci confirme ses propres
paroles : « Le Père m'aime,
parce que je donne ma vie pour la reprendre.
Personne ne me l'ôte, mais je la donne de
moi-même ».
(Jean
10 : 17-18). Des mains
criminelles le
crucifièrent et le mirent à mort. Par
le conseil déterminé et la prescience
de Dieu, Il a été livré
à la mort. De sa propre volonté, Il a
donné sa Vie. Ces trois affirmations sont
toutes véritables dans le mystère du
grand sacrifice pour le
péché.
Il est certain que dans le psaume
51, nous avons non seulement
le cri du pécheur, mais une prophétie
de la grande immolation, en ces mots :
« Les sacrifices qui sont
agréables à Dieu sont un esprit
brisé : 0 Dieu ! tu ne
dédaignes pas un esprit brisé et
contrit ».
(51 -
17). Ceci est « le
pluriel » de majesté. En
hébreu, le pluriel est souvent mis où
il faut comprendre le mot grand. « Le
grand sacrifice de Dieu est un coeur
brisé. » C'est bien là le
sacrifice que notre Sauveur a offert pour nous. Il
s'est revêtu d'un corps humain afin de
pouvoir l'offrir.
(Hébr.
10 : 5, 9,
10). Il posséda un coeur
humain afin que ce coeur pût se briser. Le
chemin du lieu très saint nous est ouvert
à travers le coeur rompu de notre
Sauveur.
Voilà l'Évangile qui nous
est destiné, à nous pécheurs.
C'est là ce qui nous humilie et nous
amène à connaître la puissance
de la Croix de Christ pour vaincre la puissance du
péché et nous rendre libres de le
servir. Le Psaume
22 et Esaïe
53 - ces deux passages
qui dévoilent la Croix - présagent
tous deux dans leurs derniers versets le triomphe
de la résurrection. Le cantique de victoire
éclate à nos oreilles, victoire par
le sang de l'Agneau, La Croix est la porte
d'entrée dans une vie de
résurrection, dès maintenant,
ici-bas. Le Seigneur crucifié doit avoir des
disciples crucifiés. Seulement, de
même que dans nos propres vie nous
connaissons le pouvoir de la Croix pour nous
séparer du monde, de même, nous
connaîtrons sa puissance pour remuer d'autres
coeurs. « La Parole de la
Croix » est la puissance de Dieu
aujourd'hui, lorsqu'elle est proclamée, non
pas par les discours de la sagesse, mais par une
démonstration de l'Esprit.
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