Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IV. LE CHRIST DANS LES LIVRES POÉTIQUES

I. JOB

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Quel que soit l'aspect sous lequel nous considérions le livre de Job, il demeure probablement le plus merveilleux poème qui ait jamais été écrit. Tennyson l'appelait le plus grand poème des littératures ancienne ou moderne. Luther le trouvait « plus grandiose et plus sublime que n'importe quel autre livre de l'Écriture ». 
 
La scène se déroule à l'époque patriarcale, et on dit que c'est le plus ancien livre qui existe. 
Que Job ait été un personnage réel, l'Écriture elle-même l'affirme. 
Par le prophète Ezéchiel, Dieu dit du pays - « S'il n'y eût, au milieu d'eux, que ces trois hommes : Noé, Daniel et Job, ces derniers seuls sauveraient leurs âmes par la justice. » (Ezéch. 14 : 14, 20). (V. S.) Le livre est une merveille de beauté dans son style, dans l'envergure des connaissances qu'il déploie, dans l'exactitude de ses données scientifiques. Il est admirable en ce qu'il traite du mystère de la douleur et de l'énigme de tous les temps : « Pourquoi le juste souffre-t-il ? » Il soulève le voile du monde invisible et nous enseigne l'étendue aussi bien que les limites de la puissance de Satan. Il est admirable encore en nous révélant le fait de la résurrection, et par-dessus tout, en préfigurant le mystère de la rédemption.

La langue du livre est sublime dans sa simplicité. L'émotion pathétique qui vibre dans les descriptions que Job fait de ses souffrances a trouvé un écho dans les âmes innombrables qui ont passé par le creuset divin. Pendant qu'Élihu décrit la tempête qui s'amasse, nous pouvons voir les nuages s'amonceler, l'éclair étinceler, et entendre le tonnerre gronder. Au milieu de l'orage, Dieu parle.

LE LIVRE DE DIEU.
- Quoique la Bible n'ait pas pour objet de nous enseigner la science, le langage qu'elle parle n'en est pas moins toujours d'accord avec les dernières découvertes scientifiques.
Cela n'est nulle part plus remarquable que dans le livre de Job. « Il suspend la terre sur le néant. » (Chap. 26 : 7). Comment pourrait-on décrire plus exactement l'équilibre de notre planète dans l'espace ?

« Noues-tu les liens des Pléiades ? » (38 : 31). Alcyone, la plus brillante des sept étoiles qui forment cette constellation, est actuellement, autant qu'on peut le savoir, le pivot autour duquel tourne notre système solaire tout entier. Combien puissantes et bienfaisantes doivent être ces influences pour tenir ces mondes en place et pour les diriger dans un mouvement rotatoire si égal ! « Les étoiles du matin chantaient d'allégresse » (38 - 7). La science moderne a découvert les vibrations vocales des rayons lumineux, et elle affirme que si nos oreilles étaient plus finement exercées, nous en percevrions les sons. (Voir Ps : 19 : 1-3).

« Par quel chemin la lumière se divise-t-elle ? » (38: 24). Quels mots pourraient mieux rendre les découvertes de l'analyse spectrale ?

Si Bildad avait connu l'absorption chimique de la chlorophylle des plantes par la lumière, il n'aurait pas employé de terme plus exact que celui-ci : « Il est verdoyant devant le soleil ». (D) (8 : 16) (1).

LE MYSTÈRE DE LA SOUFFRANCE. - Le livre de Job traite du mystère de la souffrance humaine, surtout de la souffrance des justes. Les amis de Job se trompaient en pensant que toute souffrance est un jugement spécial de Dieu sur quelque péché particulier. « Quel est l'innocent qui a péri ? » tel est le thème de leurs discours faussement consolateurs. Ils imaginent que le péché de Job contre Dieu doit être d'une gravité exceptionnelle pour justifier d'aussi exceptionnelles épreuves. À cet égard, il est important de se rappeler l'attitude de Job envers Dieu. C'était un homme qui, ayant accès auprès de Lui par le sang du sacrifice (1 : 5), marchait avec Lui, en intégrité de coeur et conformité de vie.

Le témoignage que Dieu Lui-même lui rend est celui-ci : « Il n'y a personne, comme lui sur la terre, un homme intègre, droit, craignant Dieu et se détournant du mal. »

Parmi tous les hommes, il était le mieux préparé à accomplir le service de la souffrance, devant être choisi comme exemple des voies de Dieu, dans les âges futurs, envers tous ses enfants dans l'épreuve.

Job savait que son coeur était sincère devant Dieu et il ne pouvait pas se résoudre à accepter les accusations de ses amis. Il leur montre que leurs conclusions sont fausses et que le méchant prospère en ce monde. « Ils grappillent dans la vigne de l'impie. » (24 : 6). Un des éléments de danger dans le chemin du péché est le fait que, souvent, tout semble y réussir. Le jeune homme qui gagne sa première mise au jeu est en bien plus grand péril que celui qui la perd.

CHÂTIMENT.
- Élihu, qui avait écouté les arguments de Job et de ses amis, résume leurs discussions en deux phrases bien nettes : « Sa colère s'enflamma contre Job, parce qu'il se disait juste devant Dieu. Et aussi contre ses trois amis parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre, et que néanmoins, ils condamnaient Job. » (32: 2, 3) Élihu était un vrai messager de Dieu envoyé à Job, et il lui montra le plan de la grâce divine dans le châtiment des enfants de Dieu. Les paroles d'Élihu préparent la voie à la vraie révélation que Dieu fit de Lui-même ensuite. Châtiment est la note dominante de ce livre.

LES SPECTATEURS DU CONFLIT. - Mais Dieu a un but plus élevé encore dans les souffrances de ses enfants que leur perfectionnement individuel. Nous en avons un aperçu dans les paroles de Paul : « afin que les dominations et les autorités dans les cieux connaissent aujourd'hui, par l'Eglise, la sagesse infiniment variée de Dieu ». (Eph. 3 : 10). Une nuée invisible de témoins observe attentivement la lutte qui se poursuit dans l'arène de ce petit monde. Dieu révèle aux anges de lumière et aux armées de ténèbres, le plan éternel de sa grâce dans ses procédés vis-à-vis de ses enfants rachetés sur la terre.
L'adversaire a jeté un défi à l'intégrité de Job dans le conciliabule du ciel, et l'honneur de Dieu est en jeu.

Combien peu Job se rend compte des conséquences de sa résignation, lorsqu'il dit : « L'Éternel l'avait donné, l'Éternel l'a ôté ; que le nom de l'Éternel soit béni ! » et encore : « Quand même Il me tuerait, je ne cesserai d'espérer en Lui ». De même aujourd'hui l'Eglise » rend bien peu compte des conséquences de sa fidélité à Dieu. S'il en était autrement, Dieu trouverait parmi ceux qui se confient en Lui, un plus grand nombre de saints dans lesquels Lui pourrait se confier.

L'ADVERSAIRE.
- Nous avons fait remarquer que, dans ce livre, l'étendue et les limites de la puissance de Satan sont mises en évidence. Il eut le pouvoir de faire sortir les hordes hostiles des Sabéens et des Chaldéens pour emmener les boeufs, les ânes et les chameaux de Job. Il eut le pouvoir de faire consumer ses brebis par le feu du ciel, de commander au vent d'écraser les enfants de Job, et de frapper Job lui-même d'une maladie terrible. Car n'est-il pas le prince de la puissance de l'air, l'esprit qui travaille maintenant dans les enfants de la rébellion ? Et n'est-ce pas lui qui mit une écharde dans la chair de Paul, et envoya un ange de Satan pour le souffleter ?

Mais, d'autre part, il n'eut aucun pouvoir, sauf en ce que Dieu lui permit de pénétrer à travers la haie protectrice qui entourait son serviteur (1 : 10). Quelle consolation pour l'enfant de Dieu dans cette pensée ! Aucune calamité ne peut l'atteindre sans la permission de son Père céleste ; et Celui qui « a fermé la mer avec des portes, qui a dit : tu viendras ici, tu n'iras pas au-delà, ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots » (38 : 8, 11), Celui-là ne permettra jamais que nous soyons tentés au-delà de nos forces, ou que la fournaise soit chauffée plus que nous ne pourrons le supporter.

Nous avons dans le livre de Job, non, pas simplement la théorie de la souffrance, mais le vivant exemple d'un enfant de Dieu dans le creuset, et des effets que cette épreuve eut dans sa vie. Parce que Dieu avait confiance en Job, Il lui « confia » le ministère de la souffrance. Parce qu'Il l'aimait, Il le châtia. Même au milieu de son angoisse, Job reconnaît que c'est seulement l'or qui vaut la peine d'être passé au creuset. Job, dans sa prospérité, dans sa droiture et sa bienveillance, était en danger de devenir trop confiant en lui-même, peut-être aussi d'oublier qu'il tenait sa puissance et sa position comme des prêts de la part de Dieu. Mais sous l'action divine, nous le voyons brisé (16 : 12, 14 ; 17 : 11), fondu (comme l'or) (23 : 10) et radouci au point de pouvoir dire : « La main de Dieu m'a frappé » (19 : 21) ; « Dieu a rendu mon coeur craintif ». (V. S.) (23 : 16).

« MAINTENANT, MON OEIL T'A VU. »
- Mais ce fut la vision de Dieu Lui-même qui devait compléter l'oeuvre et abaisser Job jusque dans la poussière. Il avait affirmé qu'il était prêt à raisonner avec Dieu au sujet de cette façon d'agir envers lui. Mais Dieu le prend au mot et dit : « Celui qui dispute contre le Tout-puissant est-il convaincu ? » Job réplique : « Voici, je suis trop peu de chose ; je mettrai la main sur ma bouche ». Et Dieu continue ainsi jusqu'à ce que Job en finisse avec lui-même et s'écrie : « J'ai parlé, sans les comprendre, des merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. Mon oreille avait entendu parlé de toi, mais maintenant, mon oeil t'a vu. C'est pourquoi, je me condamne et me repens, sur la poussière et sur la cendre » (42 : 1, 6).

L'« ENSUITE » DE DIEU . »
- Le serviteur de Dieu, purifié, soumis, est maintenant prêt à intercéder, sur l'ordre du Seigneur, pour les amis qui ont si durement aggravé sa peine. Avant que sa propre misère soit soulagée, il offre l'holocauste exigé, qu'ils ont apporté, et il prie pour eux.

En même temps, Dieu met fin à la captivité de Job et lui rend sa prospérité en toutes choses, augmentée du double. Il reçoit deux fois plus de brebis, de chameaux, de boeufs et d'ânes - mais seulement, le même nombre d'enfants : sept fils et trois filles. Nous avons ici une admirable indication de la certitude de la résurrection. Les prières de Job avaient évidemment été exaucées, et le fait qu'il lui est rendu seulement le même nombre d'enfants qu'auparavant était l'assurance de Dieu, que ceux qui lui avaient été repris se trouvaient en sécurité sous sa garde, dans le lieu « où ne s'agitent plus les méchants et où se reposent ceux qui sont fatigués ». (3 : 17).

« MON RÉDEMPTEUR EST VIVANT . »
- La vision de Job, quant à la vie future, s'était obscurcie tout d'abord, puisque nous l'entendons poser cette question : « Si l'homme meurt, revivra-t-il ? » (14 : 14). Mais avec l'épreuve sa foi augmente, et il répond à sa propre question, en ces mots glorieux : « Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, qu'à la fin il se lèvera sur la terre. Oui, quand cette enveloppe de mon corps sera détruite, quand je serai dépouillé de ma chair, je verrai Dieu ! Je le verrai moi-même ; il me sera propice ; mes yeux le verront et non ceux d'un autre... » (V. S.). Quoique confusément, Job lui-même doit avoir compris ces paroles inspirées par le Saint-Esprit ; car quelle vision de la vie à venir nous avons ici ! Quelle prophétie du Sauveur qui devait venir, proclamée du fond des âges ! Job le voit comme « le Goël », comme « celui qui a droit de rachat » - non pas « un autre », non pas un étranger.

À maintes reprises, dans ce livre, nous avons des figures symboliques de notre Sauveur. Nous le voyons dans les sacrifices acceptés de Dieu, que Job offre pour ses enfants, au commencement, et pour ses amis, à la fin.
Nous le voyons dans la question de Job : « Comment un homme se rendra-t-il juste devant Dieu ? » Question qui ne trouve de réponse qu'en Celui qui nous a justifiés « par son sang » (Rom. 5 : 9).

UN SEUL MÉDIATEUR.
- Nous le voyons dans l'Arbitre », le « Médiateur », après lequel Job soupire, entre lui et Dieu. « Car Il n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble en jugement », « Il n'y pas entre nous un arbitre qui mettrait sa main sur nous deux. » (D) (9 : 32, 33). Le besoin du coeur humain ne peut être satisfait qu'en « Dieu notre Sauveur », le « seul médiateur entre Dieu et les hommes. - Lui-même, Jésus-Christ, homme, qui s'est donné en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 4-6).

UNE RANÇON.
- De nouveau, nous voyons Christ dans les paroles d'Élihu. « Alors Dieu a compassion de lui et dit : « Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai trouvé une rançon. » (D. : une propitiation). La rançon prophétisée par Élihu et proclamée par Paul ne sont qu'une. « Job avait vu son Rédempteur comme le Vivant qui lui serait propice au jour de sa venue, mais qui, aujourd'hui, se présente à lui comme la rançon, a compassion de lui et le délivre de la fosse - non pas à cause de l'intégrité de Job - mais à cause de son propre sang versé comme prix de la rédemption de l'homme tombé » (2).

Le verset qui suit nous montre les conséquences de cette rançon. « Sa chair a plus de fraîcheur qu'au premier âge ; il revient aux jours de sa jeunesse. Il adresse à Dieu sa prière ; et Dieu lui est propice, lui laisse voir Sa face avec joie. » La purification et la communion reposent sur la base de l'expiation complète.

Une fois encore, nous voyons la Croix obscurément préfigurée dans les souffrances de Job. Ces souffrances venaient de la haine de Satan. « L'homme juste qui souffrait, montrait le chemin conduisant à l'homme parfait qui a souffert - l'Homme de Douleurs ». Job avait été blessé par ses amis, il était « la risée et l'objet des chansons d'hommes indignes ». « Ils me crachent au visages... » « Mon âme s'épanche en mon sein... la nuit me perce et m'arrache les os. Dieu m'a jeté dans la boue, et je ressemble à la poussière et à la cendre. Je crie vers toi et tu ne me réponds pas » (Chap. 30).

Quelle ressemblance en tout, ceci avec la description des souffrances du Sauveur ! Mais tandis que Job se plaint et se justifie, l'Agneau de Dieu, sans tache, est resté muet devant ceux qui le tondaient et a répondu son âme en sacrifice pour nos péchés.


 

 II. LES PSAUMES


Le Livre des Psaumes - ou des Louanges, comme il est appelé en hébreu - a, sans doute, plus qu'aucun autre livre de la Bible, trouvé un écho dans le coeur humain, à travers tous les siècles. C'est le livre de la vie intérieure, de la piété personnelle. Il exprime les doutes et les craintes, les joies et les douleurs, les souffrances et les aspirations de l'âme de tous les temps.

Malgré la note de tristesse dont il est empreint, c'est un livre de louanges. À une seule exception près (le Ps. 88), tous les psaumes commencent dans le découragement et finissent dans la confiance, à mesure que les yeux du Psalmiste s'élèvent au-dessus de ses circonstances, jusque vers son Dieu. La note dominante est l'Adoration. Ce recueil a été employé pour adorer Dieu, par les Hébreux et par les Chrétiens également, jusqu'à nos jours. C'est le livre de l'adoration, non, seulement dans le Temple, pour le service duquel beaucoup de psaumes furent composés, mais pour le culte du Créateur sous les cieux étoilés, ou dans les cavernes des déserts montagneux où David se cachait à ses ennemis.

Les psaumes sont le livre de la Nature. Nulle part ailleurs nous ne respirons l'air pur des oeuvres divines plus librement, nulle autre part nous ne voyons les merveilles de la création plus clairement. C'est le livre de tous ceux qui sont dans la détresse ; le livre des prisonniers, des Marins, des exilés, des persécutés, des malades, des souffrants, des pauvres et des misérables. Il montre les devoirs relatifs de la vie : le devoir des rois, des gouverneurs, des citoyens et des frères. C'est un livre adressé au pécheur et lui parlant du pardon divin ; le livre destiné au saint afin de le conduire à une communion plus profonde. C'est le livre de la Loi de Dieu, nous la dépeignant comme l'oeuvre la plus parfaite de la création, et nous démontrant la bénédiction qui récompense celui qui l'a observée de tout son coeur.

« Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées ; qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Ps. 8 : 3, 4). Les merveilles de l'astronomie sont exprimées ici.

Lorsque notre place dans l'infini fut découverte, le cri de l'incrédule s'éleva : est-il possible que Dieu s'occupe des habitants de notre globe, ce point infime dans sa création, pour les sauver ? C'était aussi le cri du Psalmiste, anticipant sur les inexprimables merveilles que la science de son temps n'avait pas encore révélées, mais sondant la merveille encore plus grande de l'amour rédempteur de Dieu.

Dans Ecclésiaste 1: 7, nous lisons « Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie ; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent ».
Quelle description exacte des faits de l'absorption et de la condensation de l'eau de la mer en nuages, puis en pluie, par lesquelles l'équilibre entre la mer et la terre est maintenu ! Nous avons une description semblable dans le Psaume 104 : 8, 9, où nous lisons que les eaux sont allées sur les montagnes aussi bien qu'au fond des vallées. Ces faits sont également expliqués plus loin, dans Psaume 135 : 7 : « Il fait monter les nuages des extrémités de la terre ; Il produit les éclairs et la pluie ; Il tire les vents de ses trésors ».

La vapeur d'eau s'élève du sein de l'Océan en un volume si considérable qu'aucune pompe inventée par les hommes, en aucun temps, ne pourrait l'égaler. Dans les couches supérieures de l'atmosphère, l'air froid condense la vapeur d'eau et la retient dans les nuages. Si elles restent là, les eaux retomberont dans la mer, mais le verset en question nous dit comment la chose est évitée : « Il tire le vent de ses trésors ». Dans un majestueux silence, les nuages sont transportés sur les montagnes. Comment vont-ils s'y changer en pluie ? « Il produit les éclairs pour la pluie. » (D). Le choc précipite la pluie sur la terre altérée. Lord Kelvin a dit : « Je crois qu'il n'y a jamais de pluie sans éclairs ». Ainsi, le Psalmiste, inspiré par Dieu, a parlé en un langage dont la science contemporaine a révélé l'exacte simplicité et la justesse (3).

LES AUTEURS.
- En tête de la liste des auteurs des psaumes vient David, le roi-poète, le doux chantre d'Israël, celui qui organisa le service du chant dans le sanctuaire. Soixante-treize d'entre les psaumes lui sont attribués ; cinquante sont anonymes, mais l'on pense qu'il est l'auteur de plusieurs de ceux-ci. Moïse, est-il dit, a composé le quatre-vingt-dixième. Nous savons qu'il était poète, et le caractère de grandeur de ce psaume s'accorde avec ses écrits. Le caractère du texte corrobore le titre. C'est, indiscutablement, au chant de pèlerin, un chant du désert, On attribue à Salomon le soixante-douzième et le cent vingt-septième. Certains autres paraissent avoir été écrits pendant la captivité de Babylone, et au retour. C'est l'opinion généralement reçue que David arrangea les psaumes qui existaient déjà de son temps, et il est probable qu'Esdras les rassembla et composa le recueil tel qu'il nous a été transmis.

Les psaumes sont divisés en cinq livres. Chaque livre se termine par une doxologie, le dernier par cinq psaumes d'Halléluias. La structure du Livre des psaumes est donc très belle, non seulement dans son ensemble, mais chaque psaume étant établi sur un plan défini, les différentes parties qui le composent alternent ou sont interverties ; il arrive parfois que cette double combinaison se trouve dans le même psaume.

Plusieurs des psaumes sont écrits sous la forme acrostiche, en suivant les lettres hébraïques. (9 et 10, 25, 34, 37, 111, 112, 119, 145). C'est le cas spécialement du psaume, 119, dont chaque, verset, dans les vingt-deux parties, commence avec sa propre lettre acrostiche.

Quinze psaumes (du 120 au 134) sont les Cantiques des Degrés, psaumes de Pèlerins, chantés probablement par les caravanes de fidèles qui se rendaient à Jérusalem pour célébrer les fêtes.

« IL EST ÉCRIT DE MOI DANS LES PSAUMES ». - Nous n'épuiserons jamais le trésor des Psaumes. Spurgeon a écrit plusieurs gros volumes, contenant plus de deux millions trois cent mille mots, pour commenter ce seul livre ; de tous les livres de, la Bible c'est probablement celui sur lequel on a écrit le plus de commentaires.

Comme il est impossible de donner une idée complète de son enseignement dans le peu d'espace dont nous disposons, il vaudra mieux ne considérer qu'un seul de ses aspects, celui, d'ailleurs, qui fait l'objet de ces études : Christ et ce qui Le concerne.

Nous le trouvons dans la mention fréquente du Bon Berger (Ps. 23 ; 77 : 20 ; 78 : 70-72 ; 80 : 1 ; 95: 7 ; 100: 3 ; 119: 176).

Du Rocher des Siècles (Ps. 27: 5 ; 40 : 2 ; 28: 1 ; 31 : 2, 3 ; 71 : 3 ; 42 : 9 ; 61 : 2 ; 62 : 7 ; 78: 20 ; 89 : 26 ; 94 : 22 ; 95 : 1).

De la Lumière. (Ps. 27 - 1 ; 118 : 27 ; 43 : 3)

De la Rédemption par le « Goël », ou parent, rédempteur (Ps. 69 : 18 ; 72 : 14 ; 77 : 15 ; 78 : 35 ; 103: 4 ; 106. 10 ; 107 : 2 ; 119 : 154).

Dans le pardon des péchés, par grâce seulement, ce qui amena Luther à appeler certains psaumes « Psaumes pauliniens », parce qu'ils enseignent la Justification par la Foi.

Plusieurs sont des psaumes pénitentiaux (6 ; 32 ; 38 ; 51 ; 102 ; 130 ; 143) qui font ressortir l'extrême gravité du péché, exprimée dans la contrition profonde du Psalmiste. Ne pouvons-nous pas voir en quelques-uns de ceux-ci, le Christ Jésus, Celui qui a porté nos péchés, Celui qui n'a pas connu le péché, mais a été fait péché pour nous ? Et de même que les justes Esdras, Néhémie et Daniel, confessèrent les péchés de leur peuple comme s'ils eussent été les leurs, de même, dans un sens infiniment plus profond et plus complet, nous pouvons voir, en ces confessions des psaumes, l'horreur éprouvée à l'égard du péché par notre Sauveur, qui en a porté le poids devant Dieu.

Par le Livre des psaumes, nous pouvons jeter un coup d'oeil dans les sentiments intimes du Seigneur et dans ses souffrances pour nous, comme nulle autre part. Il a souvent cité ce livre et, dans chaque cas, s'est appliqué à Lui-même la citation. Il peut avoir voulu nous faire comprendre que tous les psaumes sont messianiques, quoique nos yeux ne soient pas toujours en état de l'y voir. C'est sans doute parce que les psaumes sont si pleins du Christ, qu'ils satisfont à tant de nos besoins. Les Juifs s'accordent à donner une interprétation messianique aux mêmes psaumes qui sont acceptés comme tels par les chrétiens.

Il est remarquable que, de toutes les citations du Nouveau Testament prises dans l'Ancien et qui ont une signification messianique, presque la moitié viennent des psaumes.

LE ROI.
- En plusieurs des psaumes, nous voyons Christ sous son aspect royal comme Oint de l'Éternel
Dans le Psaume 2, nous avons trois des titres spéciaux de notre Seigneur Jésus-Christ. Il est appelé ici l'Oint - c'est-à-dire le Messie (v. 2). Il est le Roi de Sion (v. 6), et Il est le Fils de Dieu (v. 6 et 7). Il nous est ensuite présenté comme le possesseur et le Seigneur de toute la terre (v. 8 et 9). Et la soumission loyale que nous lui devons nous est enseignée comme la seule voie possible de sécurité et de réconciliation avec Dieu (v. 12). Ici, dès le début du livre, nous voyons le Messie, non dans ses souffrances et son humiliation, mais dans sa gloire de vainqueur de toute la terre, remonté aux cieux. Les versets 1 et 2 ont en un premier accomplissement, au moment de la crucifixion de notre Sauveur, quand les « gentils », les « rois de la terre », c'est-à-dire Ponce-Pilate et Hérode d'un côté, et la populace, les chefs (les Juifs et les chefs du Sanhédrin) de l'autre, unissaient leurs haines contre le Christ. Mais il y aura un accomplissement final dans l'hostilité des derniers jours, une hostilité qui sera réprimée pour toujours, afin que les royaumes de ce monde puissent devenir les royaumes du Seigneur et de Son Christ.

Verset 6 : « C'est moi », le Roi du ciel, « qui ai oint mon Roi à Moi, mon Fils et mon Vice-Roi, sur le trône », « sur ma Montagne sainte ». Ceci est une sorte d'allusion à la grande vérité enseignée plus tard dans le psaume 110, que le Roi devait être aussi le Prêtre consacré.

Verset 7 : « Tu es Mon Fils ; je t'ai engendré aujourd'hui ». Paul nous enseigne l'accomplissement de ces paroles dans la résurrection de Christ d'entre les morts. C'est par ceci qu'Il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance, - déclaré, c'est-à-dire mis à part, dans un sens distinct et particulier.

Verset 8 : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession ». Quel stimulant à tout effort missionnaire que de savoir que chaque pays est un don de Dieu à son Fils, une part de son héritage ! Puisque les extrémités de la terre sont sa possession, avec quel empressement nous devrions obéir à son dernier commandement de leur porter l'Évangile !

Verset 12 : « Baisez le Fils, de peur qu'Il ne s'irrite ». Rendez hommage au Fils de peur que Jéhova ne se courrouce. Christ dit : « Le Père a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père qui l'a envoyé. » (Jean, 5 : 22-23).

Le psaume 45 nous parle du mariage du Roi. C'est la clef du Cantique des Cantiques et un symbole du festin des noces de l'Agneau. « Christ s'appelle Lui-même l'Époux, et justifie ainsi la joie de ses disciples qui ne jeûnaient pas. Ce mot « époux » est un résumé de l'Écriture entière » (4). Ce psaume a une première application historique, (probablement le mariage de Salomon), mais c'est surtout la vision d'un roi plus grand et d'une épouse plus glorieuse, qui fait « bouillonner » le coeur du Psalmiste, quand il décrit le Royaume éternel. Quelque imparfaite qu'ait été cette vision, il semble toutefois qu'il a vu ce visage glorieux, car il s'écrie : « Tu es plus beau que les enfants des hommes ! » Il semble ; qu'il a bien entendu Sa voix, quand il dit : « La grâce est répandue sur tes lèvres ».

L'épouse, « la fille du roi, est toute resplendissante ; son vêtement est tissé d'or. Elle est présentée au roi vêtue de ses habits brodés ». « Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est parée ; et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. - Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. » (Apoc. 19 : 7-8). Le « palais du roi » est sa demeure à toujours. « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures. » (Jean 14 : 2).

Le psaume 72 est l'un des deux qui sont attribués à Salomon. Il célèbre le couronnement du Roi. « Le monarque dépasse en beauté et en grandeur aucun des fils des hommes ; il est transfiguré par la lumière de la promesse faite à David. » « Comme un homme se tenant sur un sommet au coucher du soleil, une gloire qui ne lui appartient pas est projetée sur lui. Il dessine une silhouette plus grande que lui-même. » Dans un seul Homme, ce glorieux idéal s'est réalisé. Christ est le vrai Prince de Paix, qui doit régner d'une mer à l'autre, dont la domination n'aura pas de fin, et en qui toutes les nations de la terre seront bénies. « La poignée d'épis de blé sur le sommet des montagnes », ce petit groupe de disciples ignorants et persécutés, semés dans le sol ingrat du Judaïsme corrompu, est déjà devenue comme une forêt du Liban, et la moisson. un jour, couvrira la terre.

Une double ligne de prophéties traverse les psaumes. L'une parle de la venue du Messie comme roi terrestre ; l'autre, de la venue de Jéhova, le vrai roi d'Israël, sa rédemption et sa gloire. L'espérance terrestre et celle qui est céleste sont parallèles, mais ne se rencontrent jamais. À la lumière du Nouveau Testament seulement, nous voyons la façon dont le fils de David devient le Seigneur de David. (Perowne). Delitzsch, commentant ce fait, dit - « Dans la nuit de l'Ancien Testament s'élèvent eu deux directions opposées, deux Étoiles de la Promesse. L'une vient d'en haut et descend : c'est la promesse du Jéhova qui doit venir. L'autre part d'en bas et remonte toujours : c'est l'espérance qui repose sur la prophétie concernant le Fils de David, espérance d'abord toute humaine et terrestre. Ces deux étoiles finissent par se rejoindre et n'en former qu'une. La nuit disparaît, et c'est le jour ... Cette étoile unique c'est Jésus-Christ, c'est-à-dire Jéhova et le Fils de David en une seule personne, Roi d'Israël, et en même temps, Rédempteur du monde ; en un mot, le Dieu-Homme, à jamais béni ».

LE FILS DE DAVID ET LE SEIGNEUR DE DAVID.
- Dans le psaume 110, nous voyons le Christ dans les fonctions réunies de Roi et de Prêtre, selon l'ordre de Melchisédek. Les rabbins juifs acceptaient tous ce psaume comme messianique, et le fait est reconnu par la façon dont il est cité - sans preuve ni explication - par les Juifs érudits auxquels s'adresse l'Épître aux Hébreux. Notre Seigneur Jésus-Christ, non seulement se l'applique à Lui-même en tant que Messie, comme nous le rapportent trois des Évangiles, mais encore Il y trouve un argument pour prouver sa divinité. La logique de cet argument repose, d'une façon absolue, sur le fait que David est reconnu par Jésus comme l'auteur : « Comment les Scribes disent-ils que le Christ est le fils de David ? David lui-même, animé par l'Esprit-Saint, a dit : « Le Seigneur Jéhova a dit à mon Seigneur (Adonai) : assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David lui-même l'appelle le Seigneur ; comment donc est-il son fils ? » (Marc 12 : 35, 37).

Le Seigneur s'exprime ici très solennellement. Il dit que c'est par l'Esprit-Saint, que David l'appelle Seigneur. Et pourtant, il y a des gens qui prétendent que Christ se trompait dans cette affirmation, et que ce psaume ne fut pas écrit par David, mais des centaines d'années plus tard ! À l'époque ou Jésus cite le psaume 110, peu avant la dernière Pâque, Il dit, au sujet de ses propres paroles : « Je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père qui m'a envoyé, m'a prescrit Lui-même ce que je dois dire et annoncer ». Les paroles de David et celles du Fils de David étaient des paroles également inspirées, les paroles de Dieu. Marc ajoute, comme commentaire à cet incident : « La grande foule (version anglaise : le commun peuple) prenait plaisir à l'écouter ». Quel reproche à ceux qui nous disent que les gens « ordinaires » ne peuvent pas juger des preuves de la vérité de la Bible, mais doivent se rendre à l'opinion des experts ! Et Matthieu jette un rayon de lumière de plus sur le résultat de cette conversation et nous dit que « personne ne put Lui répondre un mot et que depuis ce jour, personne n'osa plus l'interroger ».

Immédiatement auparavant, les plus érudits rabbins israélites s'étaient concertés pour savoir comment ils pourraient le prendre en faute. Leur hostilité semble atteindre son maximum d'énergie. D'abord, vinrent les Pharisiens, avec les Hérodiens, et lorsqu'Il leur répondit, « ils s'étonnèrent et le laissèrent. » Puis, s'approchèrent les Sadducéens qui furent réduits au silence par sa réponse ; (réponse qui portait sur le fait que Dieu avait dit à Moïse : « je suis » et non « j'étais » le Dieu d'Abraham).

Lorsque les Pharisiens apprirent qu'Il avait fermé la bouche aux Sadducéens, ils s'excitèrent à renouveler leurs attaques. Après avoir répondu à leur question, le Seigneur Jésus leur pose le problème du Fils de David, « et personne ne put lui répondre un mot ». Si Christ s'était trompé quant à l'auteur de ce psaume, comme ces auditeurs hostiles l'auraient promptement contredit ! Et, sûrement, ils étaient, eux, plus compétents en la matière que nos contemporains ne le sont. C'étaient des savants pleins de pénétration ; leurs études s'étaient spécialisées sur un seul sujet : celui des Écritures - la Loi, les Prophètes, les Psaumes. Ils avaient une parfaite maîtrise de la langue hébraïque. Ils vivaient, presque deux mille ans plus près que nous, de l'époque où ces livres furent écrits. Ils étaient donc dans des conditions infiniment plus favorables pour peser les preuves pour ou contre, que les hommes les plus érudits du monde occidental.

L'argument irréfutable de Christ s'imposa aux docteurs de la Loi. Il s'imposa également à la foule « émerveillée de sa doctrine ». Mais il y avait une différence entre les savants convaincus et la foule convaincue : « la foule l'écoutait avec plaisir », tandis que les chefs des prêtres et les scribes cherchaient les moyens de l'arrêter pour le faire mourir ». (Marc 14 : 1). Dieu a bien voulu faire que sa révélation soit si simple que les sages et les puissants s'y butent, mais que le plus ignorant, le plus simple, ne puisse errer en la lisant.

Le psaume 110 représente le Messie établi par Jéhova comme Roi et Prêtre de Sion. Les rois de Juda n'étaient pas prêtres. Ozias fut frappé de la lèpre pour avoir voulu brûler de l'encens sur l'autel. De la tribu de Juda, « Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce ». (Héb. 7 : 14). Les prêtres de la lignée de Lévi n'étaient pas rois. Mais voici un prêtre royal, selon l'ordre de Melchisédek, régnant en Sion, le lien du trône et de la sacrificature de Melchisédek. Au sujet de ce Roi-Prêtre, le second verset de ce psaume nous déclare que « Jéhova étendra de Sion le sceptre de sa puissance ». Le mot employé ici n'est pas exactement « sceptre », la marque habituelle de la puissance royale ; c'est le Matteh, ou bâton de commandement ancestral, le signe de la descendance dynamique. Il appartient de droit au chef de chaque village, au sheik de chaque tribu bédouine. Et parce que, à l'époque patriarcale, chaque chef de maison était prêtre dans sa propre famille, le Matteh indique le prêtre aussi bien que le roi. Le mot s'applique donc exactement à Celui qui nous est présenté dans ces deux fonctions, comme le Prince de la lignée directe de David. Il nous est dit que ce sceptre sera « étendu de Sion. » Cette mention du sanctuaire nous reporte en arrière, à Aaron, et à la façon dont son autorité sacerdotale fut manifestée : sa verge, posée « devant Jéhova », fut apportée de l'Arche du Tabernacle, fleurie et portant des amandes, donc animée d'une vie de résurrection.

De même, la mission divine de notre grand Souverain Sacrificateur a été établie d'une manière incontestable. Il a été déclaré avec puissance Fils de Dieu, par l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts. Quand les Juifs demandèrent à Jésus un signe de son autorité, Il leur dit : « Détruisez ce temple et en trois jours, je le reconstruirai ; Il parlait du temple de son corps. » En deux autres occasions, quand les Pharisiens et les Sadducéens vinrent lui demander un signe ou un miracle, pour établir ses droits messianiques, Il répliqua : « Cette génération méchante et adultère demande un signe ; il ne lui en sera pas donné d'autre que celui du prophète Jonas », c'est-à-dire, explique notre Sauveur, sa propre résurrection d'entre les morts, le troisième jour. Ceci est encore le seul signe, « le gage contre les rebelles », en Israël.

L'acte de déposer la verge d'Aaron dans le Saint des Saints, lequel nous est présenté comme le symbole du ciel, préfigure l'ascension du Christ et sa séance sur le trône de Dieu. Cet autre acte, d'apporter une fois encore la verge « de devant l'Éternel », pour opérer d'autres miracles, représente parfaitement la seconde venue du Seigneur, au milieu de nouveaux signes miraculeux, avec puissance et une grande gloire (5). « Nous ne voyons pas que toutes choses lui soient assujetties ; mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur. » Et il lui a été donné le pouvoir de juger, parce qu'Il est Fils de l'Homme. » (Jean 5 : 27).

UN SEUL SACRIFICE.
- Dans le psaume 40, nous voyons de nouveau Christ comme sacrificateur. « Voici, je viens avec le rouleau du livre écrit pour moi. Je veux faire ta volonté, ô Dieu ! » Ces paroles sont citées dans l'Épître aux Hébreux, comme argument contre la perpétuité des sacrifices judaïques. Ces sacrifices étaient une partie de la loi : l'ombre des choses excellentes à venir ; leur répétition prouvait leur imperfection. L'auteur établit un contraste entre eux et le sacrifice du Christ, dont la vertu réside dans le fait qu'il est une offrande volontaire d'obéissance ; puis, il arrête l'attention de ses lecteurs en proclamant que ces paroles du Psalmiste ont été réalisées en Christ.

LE PSAUME 23.
- Nous avons déjà étudié le psaume 23 en relation avec la vie de David. C'est le premier psaume que nous ayons appris à aimer dans notre enfance ; ce sera le dernier pour nous consoler dans le passage à travers la sombre vallée. Il contient trois secrets : le secret d'une vie heureuse, le secret d'une mort heureuse et le secret d'une éternité heureuse.

L'accompagnement du vingt-troisième Psaume ne doit pas être sans importance ; il n'est pas seul, mais fait partie d'un groupe de trois.

Ps. XXII
Le Bon Berger dans sa mort.
(Jean 10:11).
Ps. XXIII
Le Grand Berger dans sa résurrection. (Héb. 13 : 20).
Ps. XXIV
Le Berger suprême dans la gloire. (I Pierre 5 : 4).
Mon Sauveur.
La Croix.
Le Passé : la Grâce.
Mon Berger.
La Houlette.
Le Présent : la Direction.
Mon Roi.
La Couronne.
L'Avenir : la Gloire.

 

LE CALVAIRE. - Le psaume 22 nous amène à « l'endroit appelé le Calvaire ». À sa lumière, nous nous tenons au pied de la Croix. Ici et dans Esaïe 53, la crucifixion est dépeinte plus clairement que dans toute autre partie de l'Ancien Testament. Esaïe 53 s'arrête surtout sur le caractère expiatoire de la mort du Christ ; le psaume 22, davantage, sur ses souffrances. Il commence par ce cri, prononcé par notre Sauveur à l'heure des ténèbres : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Il se termine par ces mots : « Ils annonceront ce qu'Il a fait », ou : « Tout est accompli », comme on le trouve dans l'original hébreu, presque identique au dernier cri du Sauveur. C'est un « psaume de sanglots ». L'hébreu ne donne pas une seule phrase complète, dans les premiers versets, mais une série d'exclamations brèves, comme les soupirs entrecoupés d'un mourant dont le souffle et la force s'en vont en diminuant, et qui ne peut prononcer qu'un mot ou deux à la fois.

Mis en parallèle avec le psaume 69 qui décrit également la crucifixion, nous trouvons ici tout entière l'histoire de la Croix, et les évangélistes ont insisté plusieurs fois sur ce fait.

« Je suis un ver et non point un homme ; l'opprobre des hommes et le méprisé du peuple. »
Et voici le crime de la Croix : « Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche. » (V. S.. ils pincent les lèvres) 22 - 6, 7.

« Les magistrats se moquaient de Jésus. » - « Les soldats aussi se moquaient de Lui. » (Luc 23 : 35, 36).
Ils secouent la tête, disant : « Recommande-toi à l'Éternel ! L'Éternel le sauvera, puisqu'Il l'aime » (Verset 8).

« Les passants l'injuriaient et secouaient la tête... Les chefs des prêtres se moquaient aussi de lui et disaient... Il s'est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'Il l'aime. » (Matth. 27 : 39, 44).
« Les taureaux de Basan m'environnent. Ils ouvrent contre moi leur gueule. » (Vers. 12, 13).

« Puis, ils s'assirent et le gardèrent. » « ... Les brigands crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière, » (Matth. 27 : 36, 44).
« Ils ont percé mes mains et mes pieds. » (V. S.) « Tous mes os se séparent. » (Versets 16 et 14).

La méthode de crucifier des Romains inconnue de la loi juive est prophétisée ici : le clouage sur la croix, l'écartement des os et des tendons, jusqu'à l'acte même des soldats, qui est indiqué en ces mots : « Ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique ». (Verset 19).

« Ma langue s'attache à mon palais. » (Verset 16).
« Pour apaiser ma soif, ils m'abreuvent de vinaigre. » (Ps. 69 : 22).
« Jésus... afin que l'Écriture fût accomplie, dit J'ai soif. Et ils remplirent une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. » (Jean : 19 : 28, 29).

UN COEUR BRISÉ.
- « Je suis comme de l'eau qui s'écoule, mon coeur est comme de la cire, il se fond. » (22 : 14). « L'opprobre m'a brisé le coeur. » (Ps. 69: 20). Ici nous est révélée la cause immédiate de la mort de notre Sauveur. Il mourut d'un coeur brisé. Six fois dans le psaume 69, le mot « opprobre » est répété : l'opprobre, la honte, le déshonneur, subis pour d'autres ; nos péchés mis sur Lui, la face de son Père cachée à cause de nos iniquités, voilà ce qui lui brisa le coeur. Oh ! c'est ici que nous avons l'opprobre de Christ, l'outrage de la Croix, dans sa solennité pleine d'effroi. Il n'est pas étonnant que ses disciples fidèles soient, eux aussi, couverts d'opprobre.

« Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit. Et voici que le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla et les rochers se fendirent. » (Matth. 27 : 50, 51). Lorsque les soldats vinrent rompre les jambes des crucifiés, ils trouvèrent que Jésus était déjà mort et ne lui rompirent pas les jambes. « Mais un des soldats lui perça le côté de sa lance et il en sortit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et il sait qu'il dit vrai afin que vous croyiez aussi. » (Jean 19 : 34-35.)

La mort par suite de rupture du coeur est très rare. Elle survient à la suite d'une émotion morale intense. Le grand cri, le fait de la mort arrivant si tôt, les effets du percement du côté par la lance, tout s'accorde pour prouver que ce fut là la cause véritable de la mort de notre Sauveur. Et ceci confirme ses propres paroles : « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ». (Jean 10 : 17-18). Des mains criminelles le crucifièrent et le mirent à mort. Par le conseil déterminé et la prescience de Dieu, Il a été livré à la mort. De sa propre volonté, Il a donné sa Vie. Ces trois affirmations sont toutes véritables dans le mystère du grand sacrifice pour le péché.

Il est certain que dans le psaume 51, nous avons non seulement le cri du pécheur, mais une prophétie de la grande immolation, en ces mots : « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu sont un esprit brisé : 0 Dieu ! tu ne dédaignes pas un esprit brisé et contrit ». (51 - 17). Ceci est « le pluriel » de majesté. En hébreu, le pluriel est souvent mis où il faut comprendre le mot grand. « Le grand sacrifice de Dieu est un coeur brisé. » C'est bien là le sacrifice que notre Sauveur a offert pour nous. Il s'est revêtu d'un corps humain afin de pouvoir l'offrir. (Hébr. 10 : 5, 9, 10). Il posséda un coeur humain afin que ce coeur pût se briser. Le chemin du lieu très saint nous est ouvert à travers le coeur rompu de notre Sauveur.

Voilà l'Évangile qui nous est destiné, à nous pécheurs. C'est là ce qui nous humilie et nous amène à connaître la puissance de la Croix de Christ pour vaincre la puissance du péché et nous rendre libres de le servir. Le Psaume 22 et Esaïe 53 - ces deux passages qui dévoilent la Croix - présagent tous deux dans leurs derniers versets le triomphe de la résurrection. Le cantique de victoire éclate à nos oreilles, victoire par le sang de l'Agneau, La Croix est la porte d'entrée dans une vie de résurrection, dès maintenant, ici-bas. Le Seigneur crucifié doit avoir des disciples crucifiés. Seulement, de même que dans nos propres vie nous connaissons le pouvoir de la Croix pour nous séparer du monde, de même, nous connaîtrons sa puissance pour remuer d'autres coeurs. « La Parole de la Croix » est la puissance de Dieu aujourd'hui, lorsqu'elle est proclamée, non pas par les discours de la sagesse, mais par une démonstration de l'Esprit.


(1) Voir Bible Teachings in Nature (Leçons Bibliques dans la Nature), Hugh Macmillan, éditeur, Londres; God's Living Oracles (Les Oracles vivants de Dieu), par le Dr Pierson, et les ouvrages du Canon Tristram. 

(2) The Story of Job (L'histoire de Job), par Mrs Penn-Lewis. 

(3) Extrait et abrégé de Roger's Reasons, par R. J. Urquhart. 

(4) Christ and the Scriptures (Christ et les Écritures), par Adolphe Saphir (traduit en français). 

(5) Palestine explored, p. 171. 
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