Le décret de Cyrus est l'une des preuves
les plus remarquables que l'Esprit de Dieu parle
même à ceux qui sont en dehors de son
alliance de grâce. Soixante-dix ans
auparavant, Jérémie avait
prophétisé le retour des enfants
d'Israël de Babylone à cette
époque.
Cent soixante-dix ans à l'avance,
Esaïe avait prédit qu'un homme qui ne
connaissait pas Dieu, mais qu'il appelle par son
nom - Cyrus - accomplirait toute la volonté
de Dieu quant à la restauration de son
peuple. Le texte hébreu donne Koresh,
au lieu de Kuresh, qui serait cependant la
forme exacte de Cyrus. Mais les points-voyelles en
hébreu ne sont pas inspirés -
puisqu'ils n'apparaissent pas dans les plus anciens
manuscrits ; par conséquent, ce mot
peut se lire des deux façons, et
probablement Kuresh est la bonne. C'est une
merveilleuse prophétie : Cyrus y est
nommé longtemps avant sa naissance. Il se
peut fort bien que Daniel ait attiré
l'attention du grand conquérant persan sur
ces prophéties, et que Cyrus ait beaucoup
appris de lui sur la religion du seul vrai
Dieu.
Le Saint-Esprit était aussi
à l'oeuvre parmi son peuple, encourageant
beaucoup d'entre eux à saisir cette occasion
pour retourner à Jérusalem et
reconstruire le Temple. C'était seulement la
cruelle persécution qu'ils avaient subie en
Égypte qui les avait décidés
à sortir de ce pays, sans laisser une
âme derrière eux. À Babylone,
au contraire, ils avaient prospéré,
et ce fut seulement ceux dont Dieu avait
« réveillé
l'esprit » qui consentirent à
retourner sous la conduite de Zorobabel et de
Josué, le sacrificateur. Ils étaient
au nombre de 50.000 ; un bien petit reste,
comparé au total que faisait Israël aux
jours lointains de sa prospérité, et
à celui qui restait en arrière,
à Babylone.
RESTAURATION. - La note dominante du
livre d'Esdras est Restauration ; image
de la réintégration après un
acte d'apostasie ; de fidélité
individuelle et d'un effort sincère pour
marcher tout près de Dieu. La
mondanité et l'incrédulité,
que nous voyons autour de nous dans l'Eglise de nos
jours, ne sont pas nécessairement un
obstacle à notre propre
fidélité dans la marche avec ce Dieu
qui nous appelle encore à être un
peuple à part.
Les captifs rétablis en leur
ville semblent avoir commencé par le coeur
même de leur oeuvre, c'est-à-dire par
le centre, en se dirigeant vers l'extérieur.
Ils ne débutèrent pas par la
construction des murailles, pas même par
celle du Temple, mais « ils
bâtirent l'autel du Dieu d'Israël, pour
y offrir des holocaustes, selon ce qu'il est
écrit dans la loi de Moïse homme de
Dieu. Ils célébrèrent aussi la
fête des Tabernacles ». Au centre
même de ce livre, nous voyons Christ et sa
grande oeuvre d'expiation préfigurée
dans ces holocaustes. La foi du peuple
restauré est dirigée vers Celui qui
devait venir. Ainsi toute âme qui revient de
ses infidélités aujourd'hui peut
recommencer une nouvelle vie au pied de la
Croix.
Le fait qui vient ensuite, c'est la pose
des fondements du Temple au milieu des chants de
louange et de reconnaissance. Mais quelques-uns des
plus âgés, parmi les assistants, qui
se rappelaient la gloire de la Maison
précédente, pleuraient à haute
voix, de sorte « qu'on ne pouvait
distinguer le bruit des cris de joie d'avec le
bruit des pleurs. » De même,
lorsqu'après son retour l'âme s'appuie
sur le seul fondement - Jésus-Christ - il se
mélange à la joie de la communion
retrouvée la tristesse du temps perdu loin
de Dieu.
SÉPARATION. - Nous en arrivons
ensuite à une leçon très
pratique pour l'Eglise du Christ aujourd'hui :
la nécessité de la séparation
en vue du service. Les adversaires des Juifs
étaient les Samaritains à
moitié païens que
Salmanasar, roi d'Assyrie, avait transportés
dans les villes de Samarie, à la place des
captifs qu'il avait emmenés en Assyrie au
temps de l'exil des dix tribus. Nous avons tous les
détails de ces faits dans 2
Rois 17. Là, nous lisons
aussi que le roi d'Assyrie renvoya un des
prêtres juifs captifs pour enseigner à
ces peuples « la manière de servir
le dieu du pays ». Le résultat fut
que ces gens « craignirent
l'Éternel ET servirent aussi leurs propres
dieux » ; et ce mélange de
cultes s'est perpétué parmi leurs
descendants.
Ces ennemis témoignèrent
tout d'abord de leur hostilité par l'offre
d'aider à construire le temple. C'est la
manière par laquelle le monde, encore
aujourd'hui, inaugure son opposition à
l'Eglise de Dieu. Nous avons besoin de prendre la
même attitude énergique qu'eurent les
Israélites restaurés, et de ne pas
compromettre l'oeuvre de Dieu en acceptant de
telles alliances, comme, par exemple, placer des
inconvertis dans des situations en vue dans nos
Églises ou dans nos Écoles du
Dimanche. Il y a aussi une tendance croissante, de
nos jours, à rechercher une union avec
l'Eglise de Rome. En attendant, on travaille avec
elle, en certaines circonstances, et l'on s'aveugle
au point de ne pas voir que ce sont au fond des
« adversaires » comme
l'étaient ceux auxquels Zorobabel refusa
toute participation au travail de la reconstruction
du Temple.
Le vrai caractère de ces hommes
fut bientôt manifesté. Ils harassaient
le peuple de Juda dans son travail et, enfin, ils
réussirent à l'arrêter. Mais
l'Éternel envoya les prophètes
Aggée et Zacharie qui encouragèrent
les constructeurs au point qu'ils reprirent la
construction, malgré cette hostilité.
Alors Thathnaï, le gouverneur, leur
demanda : « Qui vous a donné
l'autorisation de bâtir cette
maison ? » Ne voulant pas croire
à leur réponse, il fit faire une
enquête auprès de Darius. Le
décret de Cyrus fut trouvé à
Achmetta (ou Ecbatane) palais
d'été du roi ; et
encouragée à tous égards par
Darius, la construction se poursuivit
jusqu'à son achèvement.
LE PENTATEUQUE SAMARITAIN. - Les
Samaritains étaient férocement
hostiles aux Juifs à cette époque,
connue nous l'avons vu, et cette animosité
n'était pas moindre, aux jours d'Esdras et
de Néhémie, quatre-vingts ans, puis
cents ans plus tard. Étant donné cet
état d'esprit, il est sûr que les
Samaritains n'auraient accepté aucune
addition ou altération du Pentateuque ;
nous savons qu'ils avaient été
enseignés par un prêtre juif,
envoyé par le roi d'Assyrie, en ce qui
concernait « la manière de servir
le dieu du pays », et qu'ils n'auraient
pu l'apprendre que par les écrits de
Moïse tels qu'ils étaient alors. Ils
avaient eu ces écrits (ou l'enseignement qui
en dérive), en leur possession
cent-soixante-dix ans avant les jours d'Esdras, et
n'auraient jamais permis que rien y fût
ajouté par ce grand ennemi, ni, d'ailleurs,
par aucun de ces Juifs qu'ils méprisaient et
haïssaient. Cette animosité, nous le
savons, durait encore au temps du Christ, et
pourtant, les Samaritains, même aujourd'hui,
possèdent le Pentateuque en entier, le
même que celui de notre Bible
hébraïque. Nous en concluons donc
forcément qu'ils doivent avoir reçu
leur Pentateuque avant que l'inimitié entre
eux et les Juifs ait commencé, ce qui fut le
cas quatre-vingts ans avant l'arrivée
d'Esdras à Jérusalem.
L'existence du Pentateuque samaritain -
écrit comme il l'est, dans le style
d'écriture des anciens Phéniciens -
est un très solide témoin de son
antiquité (Dr Rouse). Nous avons aussi
d'abondantes preuves dans ce Livre que les
Israélites possédaient
également la Loi de Moïse, avant les
jours d'Esdras. L'autel, les holocaustes, et la
fête des Tabernacles
célébrée au temps de
Zorobabel, ajoutent leur témoignage à
ce fait.
Aussitôt que le Temple fut
terminé, le peuple en fit la dédicace
« avec joie » et parmi les
offrandes, il y avait « douze boucs,
d'après le nombre des tribus
d'Israël. »
(Esdras
6 : 16). Ceci est la
preuve que parmi le « reste »
qui était revenu, il y avait des
représentants des dix tribus d'Israël
aussi bien que des deux tribus de Juda et de
Benjamin ; il en fut de même pour le
« reste » qui revint sous
Esdras, lorsqu'on offrit encore « douze
boucs pour tout Israël. »
(8 :
35).
En outre, avant la captivité,
beaucoup d'Israélites d'entre ces dix tribus
vinrent en Juda à cause de l'idolâtrie
d'Israël (voir 2
Chron. 11 : 14, 17 et 21 :
6). Les captifs revenus
représentaient véritablement la
nation entière. Il en est de même du
peuple juif à travers le monde aujourd'hui,
quoique un certain nombre d'entre les dix tribus se
trouvent probablement parmi les Nestoriens de Perse
(1). « Le vif contraste
existant entre Juda et Israël avait disparu
sur la terre étrangère. Pour les dix
tribus, dans la tristesse du repentir et de l'exil,
le nom de Jérusalem était redevenu un
nom également aimé et
précieux »
(2).
Après la dédicace du
Temple, les rapatriés
célébrèrent la Pâque.
Nous ne lisons pas souvent de récit
concernant cette fête. Aux temps
d'infidélité, Israël
négligeait la célébration des
cérémonies de l'Éternel ;
la joie disparaissait de sa vie. Mais partout
où nous voyons que la Pâque a
été observée, ce fait nous
reporte en arrière, à la
rédemption de l'Egypte et, en avant, vers la
Rédemption accomplie pour nous sur le
Golgotha.
ESDRAS. - Entre la dédicace du
Temple et le retour du contingent de captifs qui
suivit Esdras, il y a un intervalle de soixante ans
dans l'histoire de ce livre. Alors, Dieu suscita un
grand réformateur en la personne d'Esdras.
Par sa naissance, il était prêtre.
Mais à Babylone où il n'y avait ni
temple, ni autel, Esdras s'était
adonné, à défaut de ces
fonctions, à l'étude de la Loi de
Dieu. C'était un scribe très
versé dans la loi mosaïque,
« parce qu'il avait appliqué son
coeur à étudier et à mettre en
pratique la Loi de l'Éternel et à
enseigner à Israël ses ordonnances et
ses préceptes ».
Cette Loi divine brûlait en son
âme, et brillait dans sa vie, avant qu'il
l'enseignât aux autres. Ceci le rendit
capable de parler avec une conviction intense.
C'était un témoignage de
haute estime au caractère et à
l'intelligence d'Esdras que la lettre qui lui fut
donnée par le roi Artaxerxès,
autorisant les enfants d'Israël qui le
désiraient à s'en aller avec
lui ; cette lettre ordonnait aussi qu'il
emportât tout ce qui serait nécessaire
pour la Maison de Dieu ; elle l'autorisait
à établir des juges et des magistrats
pour juger le peuple et elle lui enjoignait de lui
enseigner la Loi de Dieu.
Esdras attribue tous ses
succès : la faveur du roi, la
préparation du peuple, la
sécurité du voyage, à la bonne
main de Dieu sur lui. En toute choses,
l'Éternel le conduisait.
Quelques milliers de personnes seulement
se rassemblèrent avec lui près du
fleuve Ahava et là, par le jeûne et la
prière, tous remirent leur sort à la
bonne garde de Dieu, car « Esdras aurait
eu honte » de demander une escorte de
cavaliers pour les protéger. Sans nul doute,
le souvenir de la délivrance que Dieu avait
accordée à son peuple, sous la reine
Esther (et survenue pendant l'intervalle des
soixante ans écoulés) rendait Esdras
doublement confiant en cette protection à
l'heure présente.
UN HOMME PROFONDÉMENT FIDÈLE
ET CONSACRÉ. - Cet intervalle avait
été une fois de plus une
période d'apostasie parmi les Juifs de
Jérusalem. De nouveau, ils s'étaient
mélangés par mariage aux nations
païennes environnantes. La seule raison
d'être d'Israël comme nation
était de rester un peuple saint, mis
à part pour le Seigneur ; et quand
Esdras apprit à quel point Israël avait
failli à ces devoirs, il fut accablé
de chagrin « et s'assit,
désolé, jusqu'à l'offrande du
soir. » Et une fois de plus, à
cette heure sacrée, le soulagement est
accordé.
Esdras répand son âme en
une prière d'angoisse profonde devant Dieu,
s'associant avec son peuple pour confesser leur
péché. Sa prière, venant du
fond du coeur, toucha ceux qui étaient
là, et tous, hommes, femmes et enfants,
furent saisis du feu de son Esprit et
« pleurèrent
abondamment ». Mais cette repentance ne
se traduisit pas seulement en larmes. Ils prirent
le parti de Dieu contre eux-mêmes et
promirent de soutenir Esdras dans son oeuvre de
réformation. Tout le courage d'Esdras lui
fut nécessaire pour la mener à bien
et, sans doute, l'autorité de la lettre
royale faisait partie des précautions prises
par Dieu en faveur de son serviteur. Parmi la
population entière, on releva cent douze cas
de ces mariages mixtes, et à chacun, la Loi
de Moïse fut appliquée.
Une période d'environ douze ans
s'était écoulée depuis les
réformes d'Esdras, lorsque
Néhémie obtint du roi
Artaxerxès, dont il était
échanson, l'autorisation de se rendre
à Jérusalem. Il avait
été profondément ému
des nouvelles qu'il avait reçues au sujet de
la situation misérable de la ville dont les
murailles avaient été
détruites. Néhémie trouva
toutes choses comme on les lui avait dépeintes ;
il
rassembla les anciens et leur dit que la bonne main
de son Dieu était sur lui. Il ajouta :
« Levons-nous et
bâtissons ! » Et ils se
fortifièrent dans cette bonne
résolution.
La note dominante de ce livre est
encore : Restauration. C'est
pratiquement la suite du livre d'Esdras. Dans le
premier, nous voyons la reconstruction du
Temple ; dans le second, celle des murailles.
La restauration commença par le centre, pour
s'étendre graduellement vers la
périphérie. Quand le coeur est en
règle avec Dieu et qu'Il en a fait sa
demeure, le service extérieur peut
avancer,
Le livre entier abonde en leçons
pour le serviteur du Christ. Il commence par la
confession de Néhémie à Dieu,
dans laquelle il s'humilie à cause de
l'état du peuple. Deux fois, d'abord
à Suse, et ensuite sur place, à
Jérusalem, il fait une enquête
détaillée sur les besoins de la cause
sainte. Nous le trouvons toujours non seulement
homme de prière, mais aussi homme
d'État, avec des capacités
innées qu'il apporte au service de Dieu. Il
comprend la puissance de la coopération, et
il inspire à un peuple faible
l'énergie nécessaire pour
l'accomplissement d'une grande oeuvre.
JOYEUX SERVICE. - En reconstruisant les
murs de Jérusalem, Néhémie
commença par la porte des Brebis et divisa
en secteurs le circuit complet de la ville. Nous
lisons, à plusieurs reprises, que
« chaque homme travailla vis-à-vis
de sa maison (voyez 3 :
10, 23,
28, 29).
Prêtres et
gouverneurs, orfèvres, marchands et
parfumeurs, travaillaient
côte-à-côte, les frères
ensemble, et Schallum, chef de la moitié du
district de Jérusalem, aidé par ses
filles ». Plusieurs des travailleurs
semblent avoir prudemment commencé par
entreprendre peu à la fois ; puis,
cette petite tâche achevée et leur
enthousiasme allant en augmentant, ils en
demandèrent une autre.
Ainsi agit Mérémoth, fils
d'Urie ; puis Meschullam, fils de Besodia, qui
réparèrent une portion du mur, en
plus de celle qui était vis-à-vis de
leur chambre (vers. 4,
30),
et Néhémie, fils
d'Azbuk, dont le travail est décrit en trois
parties (verset 16). « Baruc, fils de
Zabbaï, répara avec ardeur une
autre portion, depuis l'angle jusqu'à la
maison d'Eliaschib, le grand
prêtre » (verset 20). Il nous est
dit quels furent ceux qui relevèrent les
diverses portes, avec leurs verrous et leurs
barres. Aucun détail du travail pour sa
gloire n'est ignoré de Dieu et Il prend
plaisir à noter le plus humble
service.
LES ADVERSAIRES. - Mais les descendants
des Samaritains, qui avaient tourmenté
Zorobabel, s'acharnèrent à
créer des obstacles à
Néhémie. Tout d'abord ils se
moquèrent de lui : « À
quoi travaillent ces misérables Juifs ?
Vienne un renard : il renversera leurs
murailles de pierres ! »
« Écoute, ô notre Dieu,
comme on nous méprise, » supplie
Néhémie. « Nous
rebâtîmes donc la muraille qui fut
rétablie tout entière, jusqu'à
la moitié de sa hauteur : et le
peuple prit à coeur ce
travail. »
(4 :
1, 6).
La raillerie ayant manqué son
effet, l'ennemi complota une attaque contre
Jérusalem. Mais Néhémie
dit : « Nous priâmes notre
Dieu et nous établîmes une garde jour
et nuit. »
Néhémie arme les
travailleurs et donne l'ordre à chacun de se
défendre et de défendre la ville, en
quelque lieu que le son de la trompette lui arrive.
Alors, l'ennemi essaya d'un stratagème et,
par quatre fois, envoya à
Néhémie une requête de venir au
rendez-vous qu'il lui donnait dans la plaine d'Ono.
Par quatre fois, la réponse fut la
même : « J'ai un grand ouvrage
à exécuter et je ne puis
descendre ; le travail serait interrompu
pendant que je le quitterais pour aller vers
vous. » Quand nous avons trouvé
une bonne réponse, inutile d'y faire des
variantes.
Alors, ils accusèrent les
Israélites de révolte et
cherchèrent à les intimider et
à les décourager. Mais
Néhémie répondit à
Tobija : « Ce que tu dis là
n'est pas. C'est toi qui l'inventes. » Et
comme, en dernier ressort, on lui conseillait de se
réfugier dans le Temple, « car ils
viendront pour te tuer, » la
réponse décidée de
Néhémie fut celle-ci :
« Un homme comme moi, prendre la
fuite ! » « Ainsi la
muraille fut achevée en cinquante-deux
jours. »
(6 :
15).
Les ennemis de notre âme emploient
aussi des ruses, des menaces et des complots afin
de nous intimider, si possible, et de nous
décourager de faire l'oeuvre de Dieu. Nous
devons, comme Néhémie, nous souvenir
de Celui qui nous a envoyés et, en Le
priant, nous détourner de toute suggestion
qui affaiblirait nos mains.
NOTRE GRAND SOUVERAIN SACRIFICATEUR. -
Le registre généalogique de ceux qui
furent les premiers rapatriés de Babylone,
sous Zorobabel, est de nouveau
répété ici. Quelques
prêtres qui cherchaient leurs titres sans
pouvoir les trouver « furent exclus du
sacerdoce. Et le gouverneur leur défendit de
manger des choses saintes jusqu'à ce qu'un
prêtre eût consulté l'Urim et le
Thummim. »
(7 :
63, 65)
(3).
Nous avons ici une de ces occasions dans
l'Ancien Testament où la Face du Christ
brille soudain sur nous de la façon la plus
inattendue et dans des lieux invraisemblables. Il
ne s'agit que d'un registre
généalogique et de quelques
prêtres qui ne pouvaient y retrouver leur
place. Mais nos coeurs ont battu à la
pensée que nous avons un grand Souverain
Sacrificateur - Jésus Lui-même - qui a Urim et
le Thummim, qui est la « Parfaite
Lumière », auxquels nos coeurs
sont ouverts et qui peut, sans hésitation,
résoudre le problème de nos droits
à la communion de Dieu. Cette communion est
représentée par les choses
très saintes que les prêtres indignes
ne devaient pas manger. Jésus peut seul
aussi répondre de nos droits à la
fonction de prêtres à son service,
pour la bénédiction des autres.
Souillés, indignes, impurs comme nous le
sommes, Il est, par son propre sang, entré,
une fois pour toutes, dans le lieu saint, ayant
obtenu une rédemption éternelle pour
nous. (Hébr. 9 : 12). Et si nous avons
foi en son sacrifice unique pour le
péché offert une fois pour toutes,
nous pouvons aussi nous approcher et communier avec
Lui, non pas une fois par an, ou par mois, ou par
semaine seulement, mais jour après
jour.
Christ est un grand Souverain
Sacrificateur, non par la généalogie
d'Aaron, mais « d'après l'ordre de
Melchisédek », qui était
« sans
généalogie. »
(Hébr.
7 : 3). La
généalogie de Melchisédek fut,
sans doute, omise, afin de le rendre propre
à préfigurer Celui qui n'eut pas de
père terrestre. Dieu a appelé tous
les croyants à être des prêtres
à son Nom, et notre droit à ce
sacerdoce dépend du fait que nous sommes, ou
non, nés de nouveau, et que nos noms sont,
ou ne sont pas, écrits dans le Livre de vie
de l'Agneau. De plus, il a pourvu à notre
préparation pour les « temps
présents » indiqués dans
l'Épître de Jean et que voici :
Premièrement : « Le sang nous
purifie », afin qu'il n'y ait pas de
nuage entre nos âmes et Dieu.
Secondement : « L'onction demeure
sur nous », de sorte que l'Esprit pour le
service nous sera toujours abondamment
accordé.
LA PRÉDICATION D'ESDRAS. - Le
résultat immédiat de l'oeuvre de
réparation fut une grande soif de la Parole
de Dieu. Le peuple s'assembla tout entier devant
Esdras à la Porte des
Eaux et ils lui demandèrent de faire
apporter le Livre de la Loi de Moïse.
Ici, Esdras, qui était
probablement un vieillard à cette
époque, entre de nouveau en scène et
nous le voyons uni à Néhémie
pour le service de Dieu. Il nous est fait un
tableau frappant de la prédiction d'Esdras.
Nous l'avions vu comme réformateur et comme
homme de prière ; maintenant, toute sa
connaissance de la Loi de l'Éternel se
manifeste pendant qu'il se tient debout sur cette
estrade de bois « dressée à
cette occasion ». - Treize d'entre les
chefs du peuple sont à ses
côtés - et tout le monde se presse
autour de lui.
Il ouvrit le rouleau du Livre, et,
après avoir prié, lut la Loi
distinctement, en donna le sens afin que chacun
comprit. Heure après heure, et ensuite, jour
après jour, ils
écoutèrent : Hommes, femmes et
enfants, « tous ceux qui étaient
capables d'entendre. »
Une telle prédication émut
Jérusalem, comme, beaucoup plus tard, la
prédication de Savonarole bouleversa
Florence. Le peuple pleurait à mesure qu'il
comprenait mieux ses infidélités
à la volonté de Dieu. Mais Esdras,
Néhémie et les Lévites le
calmèrent et lui dire de ne plus pleurer.
Nous concluons, d'après le contexte, que les
pleurs furent changés en joie, par le fait
que les Israélites cédèrent
à la volonté divine et reconnurent
les droits de l'Éternel sur leurs vies. Et
le peuple s'en alla... pour se livrer à de
grandes réjouissances. Car ils avaient
compris les paroles qu'on leur avait
expliquées.
(8 :
12). « Heureux
ceux qui observent ta
Loi ! »
Les Enfants d'Israël
s'engagèrent solennellement à
observer la Loi ; d'une façon
spéciale, celle qui concernait les mariages
avec les païens, l'observation du Sabbat et le
maintien du culte de l'Éternel.
La dédicace des murailles fut
l'occasion de nouvelles réjouissances,
« car Dieu avait donné au peuple
un sujet de grande joie. » Les femmes et
les enfants se réjouirent
aussi, et les cris de joie de Jérusalem
furent entendus au loin.
(12 :
43).
NOUVEAU RECUL. - Douze ans se sont
écoulés. Néhémie qui,
pour un temps, était retourné
à la cour de Suse, est revenu à
Jérusalem pour trouver toutes les clauses de
l'alliance violées et la Loi mise de
côté. D'une main ferme, il s'occupe de
faire cesser cet état de choses. De nouveau,
la Loi de Moïse est apportée et l'on y
trouve que les Ammonites et les Moabites ne doivent
jamais faire partie de la congrégation de
Dieu. Et pourtant, Éliaschib, le
prêtre, sous prétexte qu'il est parent
de Tobija, est allé jusqu'à donner
à cet ennemi de l'Éternel une chambre
dans le Temple ! Néhémie, sans
perdre un instant, met l'intrus à la porte.
Nous aussi, à l'heure actuelle, devons
prendre garde que les liens de parenté
n'affaiblissent pas notre témoignage et
notre droiture vis-à-vis du
Seigneur.
Encore une fois, Néhémie
parlemente avec les chefs à cause des
négligences qu'il constate dans le service
de la Maison de l'Éternel. Ensuite, il
découvre un complet oubli du Sabbat. Ce
même oubli, aujourd'hui, au sujet du Jour de
Dieu, est une des preuves évidentes de la
condition décadente de l'Eglise. Cet
état de choses ne fait qu'empirer, et, avec
la désobéissance aux parents, c'est
un signe des temps périlleux des derniers
jours, où « les hommes seront
amateurs d'eux-mêmes...., aimant le plaisir
plus que Dieu. »
(2
Tim. 3, 1, 4).
« LA LANGUE
D'ASDOD ». - Enfin,
Néhémie découvrit que, de
nouveau, les Juifs avaient contracté des
mariages avec les païens. Il en
résultait que les enfants parlaient
moitié en langue asdodienne, moitié
en langue juive (4).
Dieu a clairement ordonné que les
chrétiens se marient « selon le
Seigneur » et qu' « ils ne se
mettent pas sous le même joug avec les
infidèles ». Quand ils
désobéissent à ce commandement
formel et épousent des incroyants, ils
s'attirent toujours des épreuves. On invoque
souvent, cet argument que le mari chrétien
ou la femme chrétienne sera capable de
gagner son conjoint à la cause du Seigneur.
Mais on ne peut s'attendre à ce que Dieu
accorde sa bénédiction à un
acte de désobéissance ; on
constate trop fréquemment que c'est le
chrétien qui est attiré
(peut-être d'une façon imperceptible)
à aimer les choses du monde, et on le trouve
(de même que les enfants issus d'un mariage
semblable) parlant « à
moitié la langue d'Asdod » et
incapable de parler comme un citoyen de la
Cité céleste. L'Esprit de compromis
avec le monde ternit le témoignage pour
Christ dans plus d'un intérieur qui devrait
briller pour Lui.
Dans toutes ces violations de la Loi,
Néhémie « réprimanda
les Juifs » ; qu'ils fussent nobles,
ou chefs, ou gens du commun, il les traita tous de
la même énergique façon et ne
s'arrêta pas avant d'avoir tout remis en
ordre. Il agit ainsi, non par manque d'amour, car
il était disposé à se
dépenser et à se donner pour son
peuple.
C'est une preuve d'amour vrai que d'agir
fidèlement vis-à-vis de la fausse
doctrine ou du mal sans une forme quelconque.
L'Eglise de Christ serait plus pure aujourd'hui si
ses conducteurs avaient eu vis-à-vis de la
violation de la Loi de Dieu, la courageuse attitude
de Néhémie.
Le livre d'Esther a pour but de montrer le soin
providentiel de Dieu à l'égard de son
peuple. Quoique le nom de Dieu n'y soit pas
mentionné, la main du Dieu dirigeant et
contrôlant les événements pour
la conservation de son peuple y est manifeste tout
au long (5).
Dans le Talmud, la question est
posée : « Où
trouvons-nous Esther dans la Loi ? »
La réponse est dans Deut.
31 : 18 :
« Je cacherai ma face en ce
jour-là. » Dieu cachait sa face
à son peuple à cause de leurs
péchés ; ils avaient
délibérément choisi de
demeurer dans le pays de leur captivité,
parmi les païens, au lien de profiter de
l'occasion offerte pour retourner à
Jérusalem avec Zorobabel. Les
événements de ce livre se
déroulent pendant les soixante ans qui
s'écoulèrent entre le retour du
premier contingent de rapatriés et celui du
second, sous Esdras.
LA PRIÈRE. - Quoiqu'il ne soit
pas fait positivement mention de la prière
à Dieu, dans ce livre, elle est clairement
sous-entendue dans le deuil et le jeûne qui
eurent lieu parmi les Juifs lorsqu'ils entendirent
le décret royal qui ordonnait leur
destruction ; et, de nouveau, quand Esther
prescrit un jeûne de trois jours parmi son
peuple avant qu'elle se hasarde à demander
audience au roi. La fête du Purim,
instituée par Esther et Mardochée,
prouve encore, non seulement la
véracité du récit, mais aussi
la reconnaissance de la nation et le souvenir
qu'elle conservera de sa délivrance,
à travers tous les âges.
« Leurs jeûnes et leurs
cris » sont aussi mentionnés, et
à qui auraient-ils pu crier, si ce n'est
à Dieu ?
(9 :
31).
LE SCEPTRE D'OR. - Le récit qui
nous montre ce roi, étendant son sceptre
d'or, a encouragé maint croyant à
apporter ses requêtes au Roi des
rois.
Demande-lui beaucoup, pour beaucoup
obtenir...
Inutile de craindre que notre Roi nous
refuse une audience ou que nous puissions encourir
son déplaisir. en nous approchant de Lui.
Mais il y a des moments où il semble, d'une
manière spéciale, étendre son
sceptre d'or et vouloir nous donner une
entrée plus abondante en sa présence,
par la prière.
SATAN. - Derrière la haine
personnelle d'Haman, il y a la malignité
encore plus profonde de Satan, cherchant à
annuler les promesses de Dieu par la destruction de
la race juive tout entière. Car
Xerxès était roi sur tous les Juifs
de Palestine, aussi bien que sur ceux de Perse et
de Babylone. Satan savait que le grand
Libérateur qui devait sortir de la maison de
David détruirait sa puissance à lui,
et nous pouvons découvrir sa main
derrière des événements
historiques tels que ceux-ci : Saül
jetant sa javeline contre le jeune David ; la
reine Athalie essayant d'anéantir. la
semence royale. Mais Dieu détourna le coup,
dans le premier cas, et nourrit l'enfant de Joas
dans les parvis du Temple, dans l'autre. La
même hostilité diabolique inspira
à Hérode de tuer tous les
nouveau-nés de Bethléem, mais Dieu
sauva son Fils en l'envoyant en Égypte. Le
grand ennemi réussit à blesser
Jésus au talon quand il unit Hérode
à Ponce Pilate, avec les Gentils et le
peuple d'Israël, contre le saint Enfant
Jésus ; mais Dieu le ressuscita des
morts.
L'EXACTITUDE HISTORIQUE. - Il n'y a
peut-être pas, dans toute la Bible, un livre
dont on ait, aussi obstinément
contesté l'authenticité que le livre
d'Esther. Mais les écrits d'Hérodote
et les découvertes faites au palais de
Xerxès, à Suse, par M. Dieulafoy,
s'accordent pour confirmer chaque détail de
ce récit (6).
Les positions relatives des diverses
parties du palais et des jardins s'adaptent
parfaitement avec la description que nous en fait
le livre. Le caractère frivole et vaniteux
d'Assuérus - le Xerxès de l'histoire
- son festin extravagant, les noms persans des
courtisans, les lits d'or, le sceptre, l'anneau,
les scribes, les courtiers, tous ces détails
sont historiques et nous voudrions avoir la place
pour les examiner l'un après l'autre. Dans
le compte-rendu du festin royal
(chap.
1 : 6), les tentures de
la cour du jardin sont décrites comme
étant « blanches, vertes et
bleues ». Le mot traduit par
« vertes » est eu,
réalité un vieux mot persan qui veut
dire « fin tissu de
coton » ; de sorte qu'on devrait
lire « des tentures de fin tissu de coton
bleu et blanc ». C'étaient
là, d'après Xénophon, les
couleurs royales de la Perse. Les colonnes de
marbre ont été trouvées dans
la cour du jardin, et il est clair que le
pavé était une mosaïque, telle
qu'elle est décrite au
verset
6.
LE SALUT. - On a essayé plusieurs
fois de découvrir des symboles
compliqués dans le livre d'Esther. Mais un
fait bien simple y apparaît nettement :
c'est que cette jeune reine était
prête à donner sa vie pour son
peuple.
C'est ici que nous trouvons Christ dans
le livre d'Esther : image de Celui qui, non
seulement était prêt à donner
sa vie, mais la donna
réellement pour nous, et par l'intercession
de qui le salut nous est assuré.
L'OCCASION. - La grande leçon
pratique de ce livre, c'est l'extrême
empressement que nous devons mettre à
utiliser les occasions que Dieu nous donne. Ces
occasions sont une question de vie ou de mort pour
nous-mêmes et pour les autres.
Mardochée était sûr de
l'intervention divine, quand il envoya ce message
à Esther - « Si tu te tais
maintenant, le secours et la délivrance
surgiront d'autre part pour les Juifs, et toi et la
maison de ton père vous
périrez ; et qui sait si ce
n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es
parvenue à la
royauté ? »
(4 :
14).
Nous pouvons être tentés de
considérer les occasions qui nous sont
données comme insignifiantes, notre cercle
d'influence trop restreint pour avoir quelque
importance. Si nous étions une grande reine
comme Esther, ce serait une autre affaire. Mais
« qui sait si tu n'es pas parvenue
à la royauté pour un temps comme
celui-ci ? » Toi, qui que tu sois et
quelles que soient tes circonstances, tu es
appelé à « régner
dans la vie par un seul,
Jésus-Christ ». Veille à ne
pas manquer les occasions qui te sont offertes.
Dieu a un plan pour chacune de nos vies. Il nous a
placés où Il peut le mieux nous
employer à sa gloire. Si nous ne
réussissons pas là, c'est que
peut-être Il veut réaliser son plan de
quelque autre manière ; mais quelle
perte nous subirons ! Comme Esther, soyons
prêts à tout et disposés
à risquer n'importe quoi au service de Dieu.
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